Love, sex and ... meeting [Pv Raspoutine]

Dans les bas fonds de Londres, là où seuls les plus hardi osaient s’aventurer, un lieu, connu que par ceux qui devaient le connaître. Une salle, où une musique envoûtante semblait hypnotiser les danseurs, dont leur visage était dissimulé derrière un masque inspiré de la couture italienne. L’ambiance était chaude, malgré la pluie glaçante et battante qui inondait Londres depuis plusieurs jours. Une lumière tamisée accentuait cette atmosphère plus que chaleureuse. Les murs de la salle étaient fait en pierre brut, le plafond en voûte faisait penser à un caveau. Des fauteuils étaient éparpillés ici et là, sur lesquels étaient affalés certains convives qui échangeaient des baisers passionnés en laissant de côté, une chose inutile qu’était les tissus qui recouvrait leur corps.

Assise dans le fond, Asmodée était accompagnée d’un homme à sa gauche, et d’une magnifique femme à sa droite. Cette dernière lui présentait du raison dans un jeu de séduction auquel le Cauchemar de la luxure répondit allègrement, dans un petit ricanement amusé.

Elle se retournait vers l’homme à sa gauche et lui offrit un baiser, alors qu’il vint caresser le corps de la démone de la luxure. Elle souriait s’apprêtant à offrir à son partenaire multes plaisirs, lorsqu’un bruit l’alertait. D’un signe de la main, elle invitait l’homme qui avait déjà prit quelques devants à patienter.

“Attends…”

Dans un déhanché naturel pour elle, sexy au possible, et provocant, elle remontait l’allée. Elle était vêtue d’un corset rouge, aux motifs florals noirs et d’une jupe de la même couleur, laissant ses magnifiques jambes à la vue de tous, jusqu’au dessus de ses genoux. Une tenue provocante pour l’époque, mais totalement en accord avec ce que représentait Asmodée.

Elle attendit derrière d’épais rideaux noirs, tendant l’oreille. Elle avait bien entendu quelqu’un entrer dans son domaine. Plus personne n’était censé arrivé ici. Elle poussait un léger grognement et ouvrit les rideaux d’un seul coup, s’approchant du petit curieux, le plaquant directement contre la porte d’entrée par laquelle il venait de pénétrer dans ce lieu.

“Qui es-tu ? Que me veux-tu ? Et comment es-tu entré ici ?”

Une lame était plantée contre la gorge de l’importun, alors que le corps de la démone immobilisait le sien. Un bras, au dessus de sa tête pour l’empêcher de bouger, Asmodée le regardait, ses yeux s’assombrissant sous l’effet de la colère.

“Je te donne cinq secondes pour répondre. Quatre. Trois. Deux. Un. DING ! Trop tard.”

La lame fit une petite entaille dans la gorge de l’inconnu, alors que la démone souriait, le sadisme se peignant sur son visage pourtant angélique.

Mon cher ami, je vous remercie pour l’adresse et l’invitation, ne connaissant pas la matrone des lieux, j’espère que votre recommandation sera suffisante.

J’espère vous croiser bientôt.
Votre ami.
Grigori Efimovitch Raspoutine »

Reposant la plume qui venait d’écrire ses quelques mots en réponse à la missive reçu le jour-même, Grigori s’étendit afin de faire craquer les os de son dos. Tournant la tête sur la droite de son bureau, il prit la montre à gousset qu’il avait acheté et s’aperçut qu’il lui restait pas moins de trois heures pour se préparer et se rendre à l’adresse donnée par son ami. Il n’avait pas eu la chance de gouter encore sérieusement à la croupe des jeunes anglaises. Le russe se leva de sa chaise, se dirigeant vers la penderie qui contenait que peu de chose. Il n’avait en guise de tenue de convenable, qu’un costume de piètre qualité noir et brun. Cela ferait néanmoins largement l’affaire, vu qu’il n’était pas question pour le prêtre de dépenser de l’argent en vêtement.

Une toilette rapide plus tard et Grigori prenait la route des docks afin de rejoindre ce lieu des vices. Il ne connaissait pas encore parfaitement bien les rues de Londres et il lui arriva sur le chemin de se perdre. Mais finalement, il arriva devant l’adresse décrite par son ami. En retard certes, mais devant le lieu-dit quand même. Il suivit les indications lu dans la lettre et se glissa entre deux murs pour rejoindre un caveau. Poussant une lourde porte à peine visible, il entra dans la demeure qui changea du tout au tout une fois à l’intérieur. Les lumières et la décoration donnaient directement une ambiance plus chaleureuse et plus enclin à la luxure. Grigori avoua intérieurement que les occidentaux avaient le gout pour mettre en valeur leurs émotions. Enlevant sa veste rendant visible sa croix et sa chemise brune, ce qui contrasté terriblement avec sa barbe noire et mal entretenu. Il posa le vêtement sur un bout de bois et s’apprêta à pousser le rideau quand une femme lui sauta dessus pour le plaquer contre la porte.

Il lui fallut quelques secondes pour comprendre les propos de la demoiselle, quelques secondes de trop, qu’une entaille décorait sa nuque.

« Bonjour madame, je suis Grigori Efimovitch Raspoutine guérisseur et prophète au nom des Anges. Je ne vous veux rien à vous personnellement matrone de ce lieu, je suis passé entre les deux murs et j’ai poussé la porte de votre demeure afin de faire l’amour avec des femmes. J’ai reçu recommandation de mon ami Aleister Crowley qui a souvent visité vos fondations quand il est de passage à Londres. »

Le russe parlait avec un accent à couper au couteau et son anglais qui n’était pas parfait avait encore la fâcheuse habitude de trahir le fait qu’il soit étranger.

« J’ai ici la lettre qu’il m’a envoyé et à laquelle j’ai répondu. Vous verrez qu’il me conseil et me recommande votre maison. »

La femme pris le papier en main et recula de quelques pas, continuant quand même à regarder Grigori de travers.

« Est-ce que vous êtes un ange madame ? Je suis souvent en liaison avec vos semblables et il me semble connaitre votre voie. »

L’homme s’exprimait d’un accent russe, très prononcé, son anglais était à la limite du compréhensible. Je mis d’ailleurs un long moment avant de comprendre ce qu’il voulait dire, exactement. Lorsqu’il me présentait un papier, je lui arrachais presque des mains et m’éloignais quelque peu pour le lire, au calme, non sans lui jeter un regard de travers, pleine de suspicion.

Lorsqu’elle eut  fini de lire la lettre, elle le regardait désormais avec un sourire, presque bienveillant. Elle l’accueillait désormais comme un vieil ami, les bras ouverts.

“Tu es donc ce fameux ami dont ce cher Crowley m’a tant parlé ! Mais il fallait me le dire plus tôt !!”

Cette fois, la démone ne s’était pas exprimé en anglais, mais dans un russe parfait. En plus d’un millier d’année d’existence, Asmodée avait bien eu le temps d’apprendre plusieurs langues, et le russe en faisait parti.

“Rejoins nous, tu dois être frigorifié par ce temps maussade dehors.”

Elle le regardait, abasourdie par ses paroles farfelues. Elle riait à gorge déployée, sans pour autant être disgracieuse. Mais elle était amusée par cette idée. Elle ? Un Ange ? Pauvre ami, si tu savais …

“Non. Je ne côtoie pas ces êtres trop … angéliques.”

Elle l’emmenait, le prenant par les épaules. Ils passaient des rideaux opaques, lui dévoilant son merveilleux monde, celui de la luxure. Directement, des femmes, sublimes créatures aux corps parfaits s’approchèrent du nouveau venu.

“Mesdames, occupez-vous de notre invité.”

Seules quelques ficelles soulignaient leurs courbes, autour de leurs poitrines généreuses, de leurs hanches marquées. Seul un bout de tissu gardait leur pudeur, mais ne demandait qu’à être retiré.

Se déhanchant autour du nouveau venu, elle lui ôta son manteau, en lui susurrant un mot de bienvenue. La Maîtresse des lieux regardait l’invité, toujours un sourire charmeur aux coins de ses lèvres carmins.


“Que puis-je servir à Monsieur ?” dit-elle en se dirigeant vers ce qui semblait être un bar improvisé, mais fourni.

Elle attrapait une bouteille verdâtre, dont le verre était finement travaillé. Une tête de mort, gravée à même la matière, signalait qu’il s’agissait probablement d’absynthe. La démone prit un verre, dont elle remplit le fond d’absynthe, elle y déposa ensuite, une cuillère perforée, sur laquelle elle déposait un morceau de sucre.

“Les français … Nous pouvons leur reprocher beaucoup de choses, mais ils savent y faire en alcool. Tu m’accompagnes ?”

Elle attrapait un pichet d’eau glacée, qu’elle versait petit à petit sur le morceau de sucre, qui se mit à fondre petit à petit dans l’alcool, qui quelques secondes auparavant si claire qu’on pouvait voir à travers, désormais, il se troublait, signe de la grande qualité du spiritueux.