Les relations entre l'Irlande et le Royaume-Uni

Rébellion irlandaise de 1798 Si l’Irlande était sous domination anglaise depuis le 12e siècle, il n’en restait pas moins que ses relations avec la couronne britannique pouvaient être houleuses.
En 1798, presbytériens, catholiques et républicains, assemblés sous une même bannière et inspirés par la révolution française, militent de façon peu pacifique pour garder leur pouvoir politique et religieux au sein de l’île d’émeraude. Ils désirent une réforme du Parlement irlandais afin de contrer le protestantisme anglican imposé par l'Eglise d’Angleterre.
Aidés des français, les irlandais se battent en vain pour leurs droits pendant près de six mois.

Acts of Union (1800) Suite à ces échauffourées un traité est signé entre le Royaume Uni de Grande Bretagne et l’Irlande en 1800.
L’Act of Union avait pour but d’éviter l’émancipation catholique parlementaire et une nouvelle rébellion irlandaise telle que celle de 1798.
Le traité établit entre autres :
-Un parlement réellement décisionnaire uni. Autrement dit, certains membres de l’ancien Parlement irlandais siègent à présent au Parlement du Royaume-Uni de Grande Bretagne, tandis que le Parlement irlandais, lui, perd la plupart de ses pouvoirs au profit de la couronne.
-L’unification des églises d’Irlande et d’Angleterre en tant qu’organisme unique…  protestant et anglican (rappelons au passage que l’île d’Irlande est pour majorité de confession catholique), ainsi que l’indépendance de l’église d’Ecosse (majoritairement protestante, tout comme l’église d’Angleterre et celle du Pays de Galles). Un choix stratégique mais qui rencontre peu de succès de la part du gouvernement britannique.
Pourquoi signer un tel traité si l’Irlande n’y trouve que des désavantages ? Tout simplement parce que ce traité entraînait la promesse d’une reconnaissance de l’émancipation catholique. Emancipation qui n’eut donc jamais lieu puisque le roi George III s’y refusa catégoriquement le moment venu, de peur de mettre sa couronne en danger.
Autrement dit : les irlandais se sont fait avoir, et cela eut des répercussions jusque près de deux siècles plus tard.

Le 19e siècle L’industrialisation progressive du Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande en fait un pays puissant avec une flotte marchande extrêmement développée, avantagé par ses relations plutôt cordiales avec chacune de ses colonies et des ports d’attaches sur chacun des 7 continents.
L’abolition tout d’abord de la traite des esclaves en 1807 puis de l’esclavage en 1833-34 dans presque l’intégralité du Commonwealth (oui, "presque") en fait un pays à l’idéologie moderne et avant-gardiste.
Mais à trop s’occuper de ses territoires outre-Manche, la couronne en oublie ceux qui sont juste à côté.

Désunification du RUGBI

Si les relations avec l’Ecosse et le Pays de Galles restent cordiales, la continuité territoriale ainsi qu’une même religion étant des atouts majeurs dans la gestion du Royaume, ce n’est pas le cas avec l’Irlande.
La Grande Famine des années 40, avec pénurie de pommes de terre pour cause d’attaque massive de champignon patatophages, voit la mort de plus d’un million d’irlandais, et l’émigration de tout autant d’autres désespérés et affamés.
Le gouvernement britannique à l’époque conservateur n’ayant pas su réagir, (ou n’ayant pas voulu réagir sous prétexte que les catholiques ne méritaient pas son aide), fait monter le ton entre le tout nouveau membre de l’union et son fondateur.
La seconde vague de famine en 1879 pousse plus encore les nationalistes à s’insurger dans le pays, las de se voir délaissés par une couronne bien trop paresseuse ou profiteuse.
Cette montée du nationalisme irlandais verra la création en 1905 de l’un des partis politiques parmi les plus importants encore à nos jours: le Sinn Fein.
S’en suivront plusieurs années de troubles et d’émeutes jusqu’à l’Insurrection de Pâques 1916 (Easter Rising), qui fera basculer le pays dans une guerre civile qui ne se terminera pas avant bien des décennies malgré la prise d’indépendance du sud de l'île en 1922.