(CHRONOLOGIE IRP) Avril - mai - juin 1902 (REGLEMENT) avatars réels format 200*320, 200 mots minimum, deux réponses par mois minimum, multicompte autorisé, plusieurs espèces jouables. Plus d'infos juste ici.
Careful of what you're looking forWhen the wolf came and bared his teeth at her, the woman smiled. She had been waiting for him, after all.Aïcha Koumba & Tristan HennessyUne alarme stridente résonna et laissa Aïcha jurer avec agacement. Elle ouvrit d'un geste sec le four et aussitôt, elle sentit la fumée épaisse envahir ses narines. Elle toussa avec irritation. Bon sang, elle avait encore oublié de faire attention au repas. Tâtonnant quelques secondes pour des gants thermaux, la sorcière sortit le met devenu incomestible en soupirant. Elle jeta son dîner ruiné à la poubelle, puis mis le plat dans l'évier avant d'enclencher le robinet jusqu'à ce que le bruit caractéristique de l'eau qui déborde se fasse entendre. Elle ramassa son bâton, jusque-là laissé au sol, et caressa la poignée pour se recentrer. Il ne s'agissait que d'un désagrément mineur, mais cela suffisait pour la mettre hors de ses gonds.
Elle détestait cet endroit. Elle détestait vivre dans un appartement si petit que sa salle de bain n'avait même pas de porte, elle détestait l'odeur constante des produits chimiques et le bruit de la misère. Elle détestait entendre le pas lourd et fatigué de ses voisins, les sanglots étouffés de la femme battue au-dessus de chez elle et les pleurs anxieux du bébé d'en face quand ses parents devaient le laisser quelques heures. Elle détestait cet endroit et ces gens ; elle se sentait étouffer à chaque fois qu'elle posait les pieds dans le quartier. Elle n'habitait dans ce taudis que par nécessité, et parce qu'elle n'avait nulle part où aller. La jeune femme avait besoin d'un endroit où dormir, et n'avait jamais roulé sur l'or. Tout était un prétexte pour éviter ce qui était censé être son foyer, et qu'elle comparaît parfois avec un certain défaitisme à une prison. Aïcha avait même brièvement songé à vendre l'émeraude de son talisman pour se permettre un endroit correct, avant de se reprendre, horrifiée d'avoir pu avoir une telle idée. Si à la moindre difficulté sa première réflexion était de vendre son héritage, elle ne méritait pas de faire partie de la prestigieuse famille des Kumba. Son estomac gargouilla, se rappelant importunément à son bon souvenir. Elle resserra sa main sur sa cane tout en considérant ses possibilités. Elle n'avait plus rien à manger mis à part quelques céréales insipides, et aller acheter d'autres aliments n'était pas vraiment une option pour le moment. Grommelant de dépit, la jeune femme attrapa un bol et versa le malheureux contenu dans le récipient. Elle se mit à mâcher sans envie et sans conviction.
C'était dans ce genre de moments qu'elle se demandait pourquoi elle restait à Londres. Sans travail concret ni connaissances d'un milieu aisé, même le loyer d'un trou à rats comme celui-ci allait bien vite devenir au-dessus de ses moyens. Bien sûr, elle pouvait toujours faire quelques numéros de rues et était déjà parvenue à cette extrémité pendant son parcours, mais quelle humiliation de s'abaisser à un vulgaire divertissement de foire ! Elle allait très vite avoir besoin de passer un long moment à communier avec la nature, avant que ses pouvoirs ne s'étiolent et que son humeur n'empire. :copyright:️ DABEILLE
Dernière édition par Aïcha Koumba le Dim 7 Juin 2020 - 14:58, édité 1 fois
missives : 1039
ici depuis le : 03/11/2019
Espèce : Loup Garou - Alpha
Ligue : Membre du conseil
Occupation : Docteur en Biochimie
Age : 76 ans (Apparence 35 ans)
Devise : The Wolf on the hill is never as hungry as the wolf climbing the hill
« La véritable puissance est d’avoir des alliés qui vous complète sans faillir. »
C'est quand en voit des endroits pareils, qu'il pouvait prendre conscience de la chance qu'il avait d'être né non pas avec cuillère en argent dans la bouche - ça pique – mais une en or dans la bouche. Même si bon, il avait côtoyé la pauvreté avec la famille d'Owen, voilà bien longtemps qu'il n'avait pas mis un pied ou une patte dans ce genre d'endroit. Et cela ne lui avait pas manqué. Deux mondes, celui de la haute noblesse et celui des basses classes... Il faisait indéniablement tâche dans cet univers habillé richement (Visuel) évoluant avec sa grâce féline sous les regards mauvais voir envieux de beaucoup. L'homme n'était pas du genre à se vexer ou même porter un intérêt aux œillades qu'on pouvait lui lancer. Il en avait cure à cet instant, espérant simplement qu’il n’en aurait pas quelqu'un avec une idée lumineuse de lui sauter dessus. Il n'avait pas prévu de jouer des muscles ou des crocs.
Non, il avait prévu de rendre visite à sa sorcière de meute ou plutôt son Eta car tel était son rang, malgré son origine non lupine. Ce n’était qu’un détail au final, qu’elle soit humaine avec un don, elle avait comme totem le loup et elle faisait partie de la meute. Donc, Aïcha Koumba était à ses yeux une louve sans distinction. Et au vu de l’heure, il avait prévu de l’emmener dîner, enfin si la demoiselle le voulait puisqu’avec son caractère il pourrait se prendre un coup de bâton comme salut.
Il grimpa les marches de l'immeuble insalubre à son goût s'indignant de sentir les effluves de produits chimiques qui prenaient à la gorge, cela était infect... seul des humains à l'odorat si peu développé pouvait vivre ici... lui il avait déjà les prémices d'une migraine... sans parler des bruits constants de conversations... des coups ? Quelqu'un se faisait corriger...une habitude de cette époque, une normalité d'éduquer les femmes à fermer leurs bouches et d'autres sons des plus agaçants. Il avait dans ce mélange incroyable, des effluves de pisses ou de whisky frelaté. Bref, un environnement digne d'un séjour en vacances ! Et savoir l'un des membres de sa meute dans un endroit aussi détestable, l'indignait, il allait falloir lui faire une autre proposition. La rémunérer pour son travail au sein de la meute ou lui trouver une activité plus lucrative ? Peut-être bien, au moins, elle pourrait se trouver une autre habitation ou carrément lui proposer un autre appartement, pas comme s'il lui-même n'avait pas des investissements. Oui, hors de questions qu'elle continue à vivre là-dedans.
Enfin bon, il frappa à la porte, retirant son chapeau et s'adossant à sa canne à tête de loup. Quand elle lui ouvrit il lui fit l'un de ses sempiternel sourie affable et plaisant, élément inutile puisqu'elle était aveugle. L'odeur de brûlé, lui indiquait qu'elle avait loupé son repas, parfait.
« Bonjour maîtresse incontestée du bâton. Je constate que vous êtes meilleure enseignante que cuisinière. Ça tombe bien, nous allons dîner. »
Careful of what you're looking forWhen the wolf came and bared his teeth at her, the woman smiled. She had been waiting for him, after all.Aïcha Koumba & Tristan HennessyOn toqua à sa porte, et Aïcha fronça les sourcils. Ce n'était pas comme si elle s'attendait à de la visite dans un trou comme celui-ci. Et même les vendeurs ambulants savaient passer leur chemin dans ce genre de coin. La jeune femme prit son bol à moitié entamé et le déposa dans un coin. Cela devait se trouver hors de vue, non ?
Elle ramassa son bâton et ouvrit la porte d'un coup sec, immédiatement assaillie par la fabuleuse énergie que dégageait Tristan. Elle en avait rencontré, des loups, au cours de ses voyages, mais Tristan transpirait le pouvoir d'une façon assez rare. Ce n'était pourtant pas le premier Alpha qu'elle rencontrait non plus. S'agissait-il là seulement d'une question de taille de meute, ou même parmi les loups, les inégalités persistaient ? Franchement, Aïsha n'en avait aucune idée. Toujours était-il que Tristan avait une aura particulière, et qu'il était loin d'avoir besoin de sortir sa tirade désagréable pour que la sorcière ne l'identifie.
Le culot qu'il avait, vraiment. Cela lui donnait presque envie de lui taper le museau pour faire bonne mesure. Par une habitude acquise dès le plus jeune âge, Aïsha tendit le bras devant elle, ses doigts tombant sur les côtes de Tristan. Elle les fit remonter rapidement jusqu'à cartographier lestement le côté de son visage, puis laissa sa main retomber aussi sec. Elle n'avait en réalité pas vraiment besoin de toucher les gens pour les reconnaître. Tout le monde possédait un pas, une respiration et une présence unique. Sans parler de la voix, bien sûr, et de l'énergie que son statut de sorcière lui permettait de ressentir.
Mais il s'agissait là d'un rituel répété depuis sa plus tendre enfance, d'abord pour l'aider quand elle avait encore du mal à différencier les personnes, puis par nécessité. On voyait d'un mauvais œil un non-voyant qui se comportait comme un voyant. On murmurerait au mensonge, à la supercherie, ou pire encore, à la sorcellerie. Et s'il y avait bien quelque chose dont Aïcha n'avait pas besoin, c'était la suspicion humaine et une répétition des procès des sorcières de Salem. Certes, c'était il y a plus de 200 ans, la civilisation avait évolué, mais vraiment, c'était quelque chose qu'il ne valait mieux pas risquer.
Elle grogna face au ton enjoué de Tristan - elle pouvait le sentir sourire, cet effronté - avant de répliquer aussi sec :
« La véritable puissance est d’avoir des alliés qui vous complète sans faillir. »
Un coup sec traduisant de sa bonne humeur habituelle ! cette femme était ronchonne constamment, faut dire que pour oser donner des coups de bâtons à des loups garou transformé ou non, il fallait un sacré caractère ! Et c’est pour celui-ci qu’il l’aimait bien. Il n’avait jamais porté de grand intrêt aux personnalités fades et vides et cela était encore pire quand il avait une femme en face de lui, faut dire que dans cette société lissée et à l’image d’un corset, avoir un peu de caractère en face était toujours plaisant. Tristan est un homme brillant, qui ne supporte pas l’ennuis, alors bavarder avec des végétaux à image humain ne l’intéressait guère. Les plantes vertes il en a pleins sa serre, pour ne pas s’encombrer à les côtoyer régulièrement.
Ne bougeant nullement, il se laissa tripoter par les doigts curieux de l’aveugle, se demandant bien comment elle devait percevoir le monde sans sa vision. Elle semblait très à l’aise et si personne ne savait qu’elle était non voyante, on pourrait avoir un sacré doute. Néanmoins, ce geste de palpage était le témoin de son handicape… parfois, il se demandait si cela lui était réellement nécessaire de faire ça. Quand il sentie ses doigts près de son visage il eut envie d’initier un mouvement pour la mordre, juste pour l’embêter mais il n’y fit rien, brave petit loup sage.
Le loup élargit son rictus encore plus face au grognement de la sorcière et son ton aussi sec qu’une plage de sable sans mer.
« Bien entendu, je ne vais pas faire l’effronterie de vous priver de votre repas qui m’avait l’air fameux et en plus vous ruiner en bonne nourriture » dit-il sur le même ton affable en lui tendant un bras, il frôla légèrement le siens pour qu’elle sente son mouvement. Il la vouvoyait, tout simplement parce qu’il éprouvait du respect pour elle et qu’ils n’avaient pas convenue à un tutoiement. Cela ne le gênait nullement qu’elle emploie le tu.
Il l’emporta loin de cet immeuble aux odeurs et bruits des plus déplaisant, un verre se brisa et un corps tomba au sol. Le loup gronda instinctivement avant de presser le pas.
« Eh bien, quel charmant endroit, si vous avez besoin de rémunération pour votre éducation de petit loup, nous pouvons convenir à un salaire qui vous éloignera de ce taudis… » son ton était sérieux et mesuré, il ne cherchait pas à l’embêter.
Il pourrait même l’entretenir, il était immensément riche après tout, mais cela serait une insulte pour la femme indépendante qu’elle était le salaire pour un travail nécessaire et apprécié lui semblait être un meilleur compromis. Ils prirent un fiacre quittant ses quartiers miteux pour gagner les quartiers plus bourgeois, où ils furent dépose en bas d’une ruelle fleurie des premières fleurs du printemps. Tristan l’emmena dans une ruelle montante où la « Toque du loup » un restaurant de bonne facture et de bonne fréquentation était tenu par l’un des loups de la meute. On y mangeait excessivement bien grâce à l’inventivité de Johan, un homme bien plus vieux que Tristan qui avait pendant longtemps vadrouiller en tant que loup solitaire dans le monde avant de rejoindre Moris Luna, une des rares meutes aux mœurs plus avant gardiste.
L’homme les saluant avec cette chaleur incroyable qui se dégageait de lui.
« Bonjour Aicha ! Je suis heureux de voir notre maîtresse du bâton dans mon établissement ! » dit-il en lui touchant d’une main ferme et joyeuse son épaule. L’homme les guida à une table, leur donnant une carte. Tristan, la saisie et commençai à lire le menu du jour puis la carte à la sorcière pour qu’elle puisse connaitre les plats ainsi que les alcools proposés.
« Voilà, je dois relire maîtresse ou bien vous avez choisis ? », la taquina t’il de plus belle.
Pour sa part il prenait le saumon cru en entrée et une pièce de viande avec ses légumes de saisons en plat. Quand au dessert il avisera plus tard.
Dernière édition par Tristan J. Hennessy le Sam 27 Juin 2020 - 23:55, édité 2 fois
Careful of what you're looking forWhen the wolf came and bared his teeth at her, the woman smiled. She had been waiting for him, after all.Aïcha Koumba & Tristan HennessyHum, son bol de céréales n'avait pas été aussi bien caché qu'elle l'avait cru. Malgré elle, Aïcha senti une faible chaleur lui envahir les joues. Elle fut bien contente qu'on lui ai assuré maintes fois que sa peau sombre cachait ce genre de désagrément ; c'était quelque chose qu'elle ne contrôlait pas, mais savoir que son corps pouvait au moins en dissimuler une partie était immensément rassurant. Elle détestait les choses hors de son contrôle. Fait peut-être étonnant pour une aveugle - après tout, elle avait beau se mouvoir dans le monde avec une facilité relative si on prenait en compte sa condition, elle ne contrôlait pas les bruits qui parfois la perdaient complètement ; elle ne contrôlait pas les gens qui se permettaient de lui attraper le bras ou de la pousser où ils voulaient soit-disant à cause de sa cécité ; elle ne contrôlait pas son cœur qui se mettait parfois à battre à tout rompre malgré ses plus grands efforts de rationalisation ; et, par-dessus tout, elle ne contrôlait pas les loups. Elle les aidait, oui ; faisait tout en son pouvoir pour leur rendre la vie plus facile, pour les aider à comprendre la différence entre bestialité et humanité ; pour leur apprendre à les harmoniser au lieu de les combattre. Mais elle ne les contrôlait certainement pas.
Il y avait quelque chose de frustrant quand elle se rendait compte que les loups n'étaient pas aussi simples à manipuler que son animal Totem. Parfois, tout simplement, ils se présentaient avec des problèmes qu'elle ne savait pas comment résoudre. Et comme elle haïssait cette ignorance, comme elle haïssait prétendre être celle avec toutes les réponses quand un louveteau venait la voir et que son esprit devenait vide. Alors elle passait des heures à réfléchir, à marmonner toute seule pendant de longues marches, à écouter les loups en se focalisant sur les détails auxquels elle n'aurait auparavant pas pensé.
Parfois, la frustration la rendait violente ; quiconque venait la voir pendant ces intenses sessions de réflexion se voyait refoulé à coup de bâtons bien placé. Il arrivait qu'elle trouve la réponse à ses questions. Il arrivait qu'elle n'ait d'autre choix que d'improviser, et d'attendre pour voir ce qui fonctionnait. Un jour, se promettait-elle régulièrement, elle serait l'experte qu'on clamait qu'elle était. Un jour, elle serait plus que cette réputation erronée, et aurait vraiment toutes les réponses.
Elle suivit Tristan par automatisme, se raidissant malgré elle face aux bruits déplaisants qui lui parvenaient. Elle se demanda si c'était sa réaction qui poussa Tristan à accélérer le pas, ou s'il détestait cet endroit tout autant qu'elle. Connaissant ses quartiers habituels et la tendance protectrice bizarre qu'il avait parfois envers elle, les deux réponses étaient possibles.
- Eh bien, quel charmant endroit, dit-il, confirmant ainsi sa deuxième théorie. Si vous avez besoin de rémunération pour votre éducation de petit loup, poursuivit-il d'un ton trop mesuré pour être naturel, nous pouvons convenir à un salaire qui vous éloignera de ce taudis…
La première réaction instinctive d'Aïcha fut de se hérisser. Elle n'avait pas besoin de la charité de qui que ce soit. La sorcière se força à se calmer et considérer concrètement la proposition de Tristan. Il était vrai qu'elle passait plus de temps avec la meute que toute seule, et qu'on l'avait désignée bien vite comme la personne à voir si on avait un problème d'origine lupine ou même humaine. Par un étrange coup du sort, certains louveteaux semblaient l'adorer et se trouvaient souvent dans ses pattes. Elle faisait quelque chose d'utile dans la meute, et il n'y avait rien de plus gratifiant.
Le problème, en effet, était que cela lui prenait la plupart, si ce n'est tout son temps. Impossible de trouver un travail, tâche qui se trouvait déjà ardue de par sa cécité. Mais considérait-elle ses actions avec Moris Luna comme un travail ? La réponse était non, assurément. Mais cela pouvait simplement s'agir du fait qu'elle définissait travail en termes humains, et qu'elle agissait tous les jours en tant que sorcière. Elle ne répondit rien à Tristan, mais savait qu'il ne rétracterait pas sa proposition.
Bien vite ils arrivèrent à la Toque du Loup, reconnaissable par les agréables fumets se dégageant du restaurant bien avant qu'ils n'y mettent pied. Elle se laissa guider sans histoire, encore plongée dans ses réflexions, avant d'écouter la voix mélodieuse de Tristan lister les entrées et plats disponibles. La pique que le loup lui envoya lui donna presque envie de lui sommer de relire toute la carte une seconde fois, ne serait-ce que pour voir s'il le ferait vraiment, mais elle s'abstint par un grand effort de volonté.
A vrai dire, les plats avaient beau être délicieux dans cet établissement, rien ne lui donnait vraiment envie. C'était un de ses jours où la cuisine de son pays lui manquait férocement. Certes, la nourriture anglaise était tout à fait acceptable, mais après avoir été habituée pendant tant d'années à certaines épices et certains aliments, la plupart des plats non-africains lui semblaient fades. Elle secoua cette nostalgie et répondit :
- Des œufs pochés en entrée et du cabillaud avec de la crème de poireaux sera très bien. A voir si j'ai de la place pour le dessert.
Après tout, Aïcha était une petite femme dont l'appétit n'était pas si développé. La vérité, c'était que son bol de céréales lui aurait suffi. En attendant qu'on les serve, un léger silence s'installa. Le léger brouhaha chaleureux du restaurant la détendit, et elle remarqua avec surprise qu'un léger stress l'avait suivie tout du long. Il venait tout juste de disparaître, et son absence était merveilleuse. Se rencognant dans sa chaise et posant enfin le bâton qu'elle avait gardé agrippé dans sa main au sol, elle demanda d'un ton brusque qui ne trahissait que peu son affection :
« La véritable puissance est d’avoir des alliés qui vous complète sans faillir. »
Par chance, il ne perçut nullement la rougeur des joues de la femme, faute à la couleur foncée de sa peau si atypique à Londres, sinon il en aurait encore plus souri. En effet, l'homme prenait un malin plaisir à voir la couleur s'intaller sur la peau d'autrui. Il avait toujours eux cette réaction, presque trop prédatrice et cette complaisance à provoquer et à déclencher cela chez les autres, que ça soit de la honte, de la gêne ou de l'excitation. Chacun ses petits défauts non ?
Et pour ponctuer un peu tout ça, il l'emporta loin de ce quartier qui serait bon de raser pour reconstruire quelque chose... certes, cela mettrait à la rue des familles mais pour un temps limité, avant que la beauté du neuf soit a nouveau polluer par là ce qui faisait d'un quartier pauvre quelques choses de malfamé... Il était bien content d'évoluer dans la haute société, qui avait des travers encore plus grands que ceux en bas de l'arbre mais au moins il n'avait pas à entendre le voisin foutre sur le coin de la mâchoire de sa femme des mots doux ni même sentir l'urine à chaque étage... ou ruelle.
Il sentit qu'elle se tendait à son bras (allait-il se prend un coup de bâton ?), sa proposition de lui allouer un salaire pour son travail à la meute était quelque chose de délicat. Enfin bon, elle passait tellement de temps à la meute que ça soit en forêt avec les loups où bien dans les différentes demeures qu'on ne va pas dire que son rôle était plus proche d'une consultante que d'une invitée à Moris Luna. Elle avait un rôle important et aucun loup ne pouvaient dire le contraire, d'ailleurs tous la considéraient comme une louve et non une humaine. En tout cas, elle ne répondit nullement, l'alpha lui laissait le temps de la réflexion, elle allait revenir vers lui et lui donner une réponse plus tard que ça soit dans cette soirée ou bien dans la semaine.
Une fois installé à leur table, il entreprit de lui dicter les plats proposés à la carte, les cartes en brailles n'étaient pas monnaie courante pour ne pas dire tout bonnement inexistante. Pourtant, le braille était une écriture connue depuis 1809, révolutionnant un peu la vie des personnes non voyante. La femme choisit et quand le serveur pris leur commande l'alpha répéta leur choix mutuel, savourant un peu le silence ponctué des voix d'ambiance de l'endroit... il remarqua qu'elle lâchait enfin son bâton, signe qu'elle se détendait suffisamment... puis la voix brusque et presque trop ferme pour faire place à l'émotion retentit. Enfin, pour quelqu'un d'extérieur elle pourrait paraitre aussi agréable qu'une porte de prison, en réalité elle avait cette affection pour la meute qu'elle tentait de cacher sous ses traits et son apparence dure.
« Elle se remet des pertes » dit-il d'un ton plus bas.
Quelques semaines avant, l'attaque du Lupus dei à Londres avait mis la Ligue à mal et puisque Tristan était membre éminent du conseil, beaucoup de personnes de sa meute faisaient aussi partie de la Ligue... celle-ci était d'ailleurs connue et évoqué régulièrement à Moris Luna, chacun était libre d'y entrer ou non. Et pour soutenir celle-ci certains loups avaient répondu présent durant cette nuit sombre pour se battre même si cela était surtout pour être auprès de leur alpha. Tristan se gargarisait chaque jour d'avoir réussi à construire une meute si loyale et équilibrée. Enfin bon, durant cette attaque deux loups étaient morts, la lupa Yvonne Cain, seuls les loups savaient qu'elle était l'épouse administrative de Tristan et que les deux ne s'aimaient guère, la louve ne réalisait que son rôle de lupa mais faisait la guerre à Tristan dans l'intimité au point qu'il l'avait reconduite chez ses parents quelques mois avant, puisque étant lassé de son comportement. L'alpha n'avait jamais consommé ce mariage qu'il jugeait purement et simple « paperasse », il était libre et n'avait nullement eu de bague, Yvonne était aussi libre, mais depuis le retour d'Owen le frère de cœur de Tristan et meilleure amie, la louve s'était montrée particulièrement vindicative. Il avait aussi la pupille de Tristan : Charlie, un jeune alpha ayant un fort trouble schizophrène entre l'humain et sa part lupine, celui-ci était majoritairement à la Ligue et venait de temps à autre aux réunions nocturnes de Moris Luna, l'alpha désirait l'initier à ses valeurs et aussi contrôler ce jeune alpha dérangé... mais la plus grosse perte était la seconde oméga de la meute : Théodora la seconde fille de Tristan, une jeune fille de dix-huit ans, morte pour protéger Charlie (tout comme Yvonne qui protégeait Théa). L'alpha avait encore le cœur lourd de son deuil, il ne s'y faisait pas de cette perte. Il regrettait amèrement de ne pas l'avoir obligé à rester avec Alva (sa première file) en sécurité.
« Plusieurs lunes vont se passer pour qu'on fasse le deuil... cependant, cette attaque m'a montré qu'il ne faut pas grand-chose pour devenir un être fou. Si un jour, je me mets à me considérer comme un dieu, il faudra me recadrer et j'accepterai les coups de bâton » dit-il avec une pointe d'humour pour ne pas traumatiser la conversation.
« Enfin bon, le seul point positif de cette rencontre sanglante fut son utilisation surprenante de "sa" sorcière Koumba. Je serais curieux de savoir si nous pouvons obtenir un résultat similaire niveau boost d'aura et capacité d'élocution sous forme lupine ».
Il n'allait pas cacher son intérêt en constatant ça, si cela pouvait le renforcer lui et surtout permettre une symbiose encore plus élevée entre elle et la meute... peut-être auraient-ils même d'autres conséquences ou découverte. L'homme de science qu'il est en était vivement excité.
Careful of what you're looking forWhen the wolf came and bared his teeth at her, the woman smiled. She had been waiting for him, after all.Aïcha Koumba & Tristan HennessyLa mélancolie du ton de Tristan fit Aïcha se rembrunir. Elle ne connaissait pas bien les membres perdus lors de cette nuit tragique, mais les loups fonctionnaient comme une famille soudée et la moindre perte touchait toute la meute. Elle-même s'était sentie affectée, plus par empathie involontaire que sa position dans Moris Luna, suspectait-elle. Tristan avait beau être un homme insupportable la plupart du temps, elle ne pouvait rester de marbre face à sa douleur si pauvrement dissimulée. La jeune femme ne put s'empêcher d'agripper brièvement la main de l'alpha avant de se reprendre et de continuer à manger pour garder contenance.
La discussion repartit sur un ton un peu plus léger visiblement forcé, mais Aïcha se prêta au jeu en répliquant d'un ton pince-sans-rire :
- Je croyais que tu te considérais déjà comme un dieu.
Mortifiée, la sorcière s'interrompit. Elle venait de plaisanter ! Elle détestait plaisanter. La détresse de Tristan devait l'émouvoir plus qu'escompté, pour qu'elle s'abaisse à un tel stratagème. Elle se racla la gorge, bien consciente que ses actions étaient loin de lui ressembler et se sentant étrangement déstabilisée face à cette constatation.
Aïcha se sentit absurdement reconnaissante quand Tristan en passa outre pour poursuivre son cheminement de pensées :
- Enfin bon, le seul point positif de cette rencontre sanglante fut son utilisation surprenante de "sa" sorcière Koumba.
A ceci, Aïcha se pencha en avant, la curiosité piquée. Tristan sembla sentir son intérêt soudain car il reprit aussitôt avec un certain enthousiasme rafraîchissant après cette humeur maussade :
- Je serais curieux de savoir si nous pouvons obtenir un résultat similaire niveau boost d'aura et capacité d'élocution sous forme lupine.
La jeune femme sourit, excitée à l'idée de découvertes complètement nouvelles. Elle n'avait jamais pensé à utiliser sa magie de cette manière, mais elle n'avait jamais fait partie d'une meute durant ses voyages. Oh, elle en avait rencontrées, mais elle n'était toujours que de passage, et sa présence recevait souvent des accueils mitigés. Pas qu'elle pouvait leur en vouloir : elle était, après tout, une intruse dans ces mini-sociétés.
La jeune femme se rembrunit légèrement, se souvenant encore de sa première nuit passée avec la meute, et de sa terreur quand elle s'était rendue compte ne plus sentir sa magie du tout. C'était une expérience qu'elle n'était pas pressée de réitérer, d'autant plus qu'Owen lui avait fichue une peur bleue quand il l'avait trouvée dans la cabane. La sorcière se força à la rationalité. Là où la crainte que l'état dans lequel elle s'était retrouvée après avoir épuisé sa magie soit permanent, elle savait à présent avec certitude que ce n'était pas le cas. Elle connaissait plus de loups, et si ce genre de situation lui arrivait une nouvelle fois, Tristan en serait respectueux. De cela, elle en était intimement convaincue.
Certes, la plupart du temps, l'alpha l'irritait au plus haut point, mais les faits étaient indéniables : Tristan était l'alpha responsable d'une meute assez grande et avait la diplomatie nécessaire pour la diriger. Il avait la tête sur les épaules et un contrôle que n'importe qui pouvait envier. Aïcha se permit de réfléchir plus sérieusement à la proposition du loup, et finalement, tentant de regarder Tristan dans les yeux du mieux qu'elle pouvait, elle lui dit :
- Je serais ravie de collaborer avec toi pour le découvrir.
Plus elle pensait aux multitudes de possibilités, plus sa nervosité diminuait pour laisser place à l'enthousiasme d'une petite fille. Oui, il fallait absolument qu'ils travaillent ensemble.:copyright:️ DABEILLE
missives : 1039
ici depuis le : 03/11/2019
Espèce : Loup Garou - Alpha
Ligue : Membre du conseil
Occupation : Docteur en Biochimie
Age : 76 ans (Apparence 35 ans)
Devise : The Wolf on the hill is never as hungry as the wolf climbing the hill
« La véritable puissance est d’avoir des alliés qui vous complète sans faillir. »
L'homme fut étonné qu'elle passe une main sur la sienne. La sollicitude n'était pas quelque chose qu'il demandait. Et il se questionna sur ses émotions et comment elle pouvait percevoir la lourdeur de son cœur d'avoir perdu sa seconde fille... après tout, elle était aveugle et elle avait dû développer bien d'autres sens pour évoluer dans ce monde. Sous ses airs de femme dure et sans cœur, il la soupçonnait d'être d'une grande empathie et de s'affecter de la douleur des autres. Sensibilité qu'elle cachait derrière une épaisse carapace. Il la laissa faire silencieux, observant cette main qui reprit sa place très vite, pour qu'elle reprenne contenance. Il l'aurait surement charrié pour ce geste, mais pas sur la compassion envers les pertes des siens et qui sont aussi membres de la tribu de la sorcière. Elle savait à quel point un bon alpha était attaché aux membres de sa meute et encore plus quand cela touche sa famille.
Dans tous les cas, il continua avec le trait sur la divinité, auquel elle lui répondit et il eut un large sourire amusé. Mais c'est que cette soirée est innovante ! Après un geste de contact voilà qu'elle faisait de l'humour ! Mais il y a des miracles ce soir... il aurait pu répliquer sans soucis afin de souligner cet état, mais il lui fit grâce de son humour pour la laisser en paix. Il avait bien vu son air complétement mortifié face à son trait d'esprit. Il enchaina donc, mais il était certain que la prochaine fois, il allait lui faire une remarque ou revenir plus tard dessus.
Il évoqua son intérêt soudain pour la sorcière koumba du Lupus dei, cet intérêt était partagé en tout cas, puisque la sienne était en train de se pencher un peu plus. Et cela stimula le reste de ses paroles, voyant bien qu'elle était avide d'en savoir plus. D'un point de vue egocentrique sa sorcière était bien mieux que l'autre, peut-être pas aussi puissante mais ce n'est qu'une question de temps, elle au moins ne mangeait pas de viande humaine avec délice et ne se trimballait pas avec un surpoids morbides justifié par son alimentation grasse et détestable. Aicha avait de belles valeurs et jamais elle s'baisserait à ce niveau de bestialité parfaitement écœurante.
Il lui laissa le temps de la réflexion alors que leur plat arrivait avec la bonne odeur de leurs commandes. Il ne lui demandait pas de réponse immédiate il avait des propositions qui se devaient d'être mûries ou même d'être pragmatique. Il savait qu'elle avait eu certes crainte en sentant sa magie s'épuiser avec les loups et cela allait être surement le cas, les premières fois... beaucoup d'échecs les attendaient mais la réussite serait de plus savoureuses. Tout comme le plat qu'il dégustait soi-disant au passage.
Son regard de glace se releva sur le visage de la sorcière, la sentant insistante dans un regard un peu vide d'aveugle. Naturellement, il soutenu les pupilles sombres de la dame, hochant la tête avec un sourire amplement satisfait qu'elle accepte.
« Magnifique ! Nous aurons surement des échecs cuisants, mais la finalité en sera de plus intéressantes. » il pris une gorgée de son vin avant de la piquer un peu « Et peut-être que de cette collaboration, vous aurez appris l'humour. » dit-il d'un ton de petit ange.
Il la laissa répondre et installer une petite joute verbale entre eux, avant de couper un peu court pour revenir sur le sujet qui les intéressaient le plus. « N'étant point soumis au cycle de la lune, nous pourrons convenir d'un premier essai en fin de semaine, je serais plus libre pendant le week-end qu'en semaine. » après tout avec son métier et ses différentes responsabilités il était assez pris comme homme. « Hum samedi en fin d'après-midi cela vous irait ? » comme toujours, il proposait une date.
Careful of what you're looking forWhen the wolf came and bared his teeth at her, the woman smiled. She had been waiting for him, after all.Aïcha Koumba & Tristan HennessyIl était toujours étonnamment plaisant d'être sur la même longueur d'onde de Tristan, probablement parce qu'il faisait parfois exprès d'avoir des propos et une attitude énigmatique. Bien qu'elle n'en montre rien, ce petit jeu la faisait grimper aux rideaux, et elle le suspectait de le savoir pertinemment.
- Et peut-être que de cette collaboration, vous aurez appris l'humour.
En parlant de son malin plaisir à la titiller...
- Voilà une perspective terrifiante, rétorqua-t-elle avec un froid polaire.
Tristan l'ignora pour lui proposer une date, et elle réfléchit mentalement à son emploi du temps. Elle était en réalité assez libre, mais l'argent commençait à manquer cruellement et allait bientôt devoir la forcer à faire quelques numéros de rue... ou, finit-elle par admettre, des boulots peu recommandables.
On n'employait pas beaucoup de femmes dans ce pays. Ni de personnes noires. Des personnes aveugles non plus. Les seuls qui se le permettaient avaient souvent une réputation peu savoureuse, mais Aïcha savait se défendre. Elle s'était déjà retrouvée plusieurs fois face à des individus qui avaient tenté de profiter de sa cécité pour prendre la pierre précieuse de son bâton, ou simplement parce qu'ils appréciaient la vue et avaient décidé de laisser leurs mains s'aventurer là où ils n'auraient pas dû. Inutile de le dire, ils s'en étaient mordu les doigts. Un incident en particulier avait laissé Aïcha désorientée quand elle avait reçu un coup à la tête ; cela s'en était conclu par trois hommes avec de sérieux hématomes à l'entrejambe et une sorcière qui n'était pas sortie de son trou à rats pendant deux jours. Finalement, ne supportant plus les viles odeurs et les sons miséreux, elle était sortie en s'agrippant à son bâton tout le long du trajet, ses légers tremblements en rien dû au froid qui l'assaillait continuellement dans ce pays humide.
Autant dire qu'à moins d'être complètement à sec, elle évitait de réessayer de genre de tactique. Elle ne s'était jamais adonnée au vol, par parce qu'elle se considérait au-dessus, mais parce que malgré son aisance à évoluer dans un monde où la vue était primordiale, il lui était tout simplement impossible de faire les poches de quelqu'un sans savoir qui pouvait la voir. Toute à ses réflexions, ce ne fut que quand elle entendit la mastication discrète de Tristan qu'elle se rendit compte ne pas avoir touché à son plat. Elle y piqua promptement sa fourchette et laissa échapper un petit bruit appréciateur. Il n'y avait pas de ces épices dont elle raffolait tant et qui étaient tout simplement introuvables quand elle ne pouvait rien sentir à cause de ces maudits pots en verre qui dissimulaient complètement les effluves qu'elle cherchait, mais il s'agissait sans conteste de bonne cuisine. Pas comme si même avec les bons ingrédients, elle pourrait préparer quelque chose de goûtu, de toute façon.
Le problème, songea-t-elle, c'est qu'elle était une personne extrêmement fière. La proposition de Tristan résonna dans sa tête, et rien de semblait plus séduisant que de l'accepter immédiatement pour se sortir de ces questions sans fins. Seulement, elle savait déjà qu'elle ne pourrait se résoudre à reprendre elle-même le sujet, surtout avec si peu de temps entre deux. La vérité, c'est qu'elle était quelque peu désespérée, mais pas assez pour devenir pathétique. Et pourtant.
Pourtant, elle savait que le loup ne la verrait pas comme ça. Peut-être parce que lui-même n'avait jamais eu de problèmes financiers, il ne voyait pas le problème à aider quelqu'un au bas de l'échelle sociale. L'ironie, c'est que moins on avait d'argent, plus on refusait les propositions de qui que ce soit, aussi bienveillantes soient-elles. Cela laissait toujours un goût amer de charité peut-être erroné, mais bien présent. Alors on préférait s'abaissait à voler ou à se prostituer que d'accepter de l'aide. Aïcha était bien loin d'être la seule à avoir cette logique. Elle était assez intelligente pour savoir que ce genre de philosophie avait des problèmes assez flagrants, mais il y a une différence monumentale entre savoir intellectuellement quelque chose et le sentir. Elle savait que Tristan n'offrait rien de tout ça par pitié. Et pourtant, malgré tous ses raisonnements, elle ne parvenait pas à vraiment y croire.
Finalement elle reposa sa fourchette, se rendant compte qu'elle avait machinalement presque tout mangé et ne se souvenait à peine du goût, et dit simplement :
- Samedi, c'est bon. Tu veux qu'on se rencontre où ?
Elle savait son visage impassible. Rien n'indiquait ses réflexions sombres si ce n'est le temps anormalement long qu'elle avait pris pour répondre à Tristan. :copyright:️ DABEILLE
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Espèce : Loup Garou - Alpha
Ligue : Membre du conseil
Occupation : Docteur en Biochimie
Age : 76 ans (Apparence 35 ans)
Devise : The Wolf on the hill is never as hungry as the wolf climbing the hill
« La véritable puissance est d’avoir des alliés qui vous complète sans faillir. »
Autant il était un gentleman affable et toujours irréprochable, mais ceux qui le connaissait un peu plus, avait à subir son côté provoquant... quoique cela était aussi le cas des étrangers quand il trouvait une faille pour se divertir. Tristan, avait du mal à accepter les phases d'ennuis et quand c'est le cas, il cherche une victime, en bon prédateur. Aïcha, connaissait que trop bien son côté taquin, elle le subissait régulièrement et l'homme s'amusait de ses réactions, qu'importe le froid venu tout droit des plus froides contrées de la planète, elle ne pourrait justement refroidir l'ardeur de l'alpha à la piquer. Un rictus sarcastique sur les lèvres, regardant sans aucun doute sa cécité, il émit volontairement un petit bruit de gorge pour qu'elle sache à quel point cela le réjouissait.
La voyant plongée dans une réflexion intense, l'homme commença à manger son repas. Le silence ne le dérangeait nullement, il n'avait pas à lui offrir une conversation de politesse, comme il aurait été convenu de la faire lors d'un repas avec une lady.... Non, ils n'étaient pas de ce genre de configuration. Si, elle avait besoin de temps pour réfléchir à son emploi du temps ou bien encore à sa proposition de rémunération ... soit, elle était libre de s'adonner à un jeu cérébral. Au moins, elle ne mangerait pas des céréales en entendant la symphonie pathétique de son voisinage. Comment faisait-elle pour vivre là-bas ? Et même apprécier rentrer chez elle... il venait à se demander pourquoi, elle hésitait, enfin si cela était le cas. Il n'avait nul doute à avoir ou même à chercher de quelconque intension voilés. Elle travaillait pour sa meute et elle était clairement en peine financière ou dans une graduation de la société si basse, qu'on ne pouvait pas dire autre chose. Il avait largement, les moyens de l'aider sans même émettre un quelconque jugement, elle lui était précieuse pour la meute, donc elle était protégée au même titre qu'un lycan de Moris Luna. La différentiation n'avait non plus pas lieux. Elle était une louve de sa meute point. Et c'est son rôle d'alpha de protéger les siens. Enfin bon, il ne savait pas ce qui se tramait dans la tête de la femme. Et elle ne laissa rien paraitre, alors il ne chercha pas plus, lui laissant le temps nécessaire. Lui-même, s'adonnait à sa propre réflexion, concernant ses recherches se demandant s'il pourrait tenter un essai sur un rat pour la transfusion de sang. Aïcha daigna enfin lui répondre quand son plat fut terminé, ainsi que celui du loup.
« Chez moi. Je vous ferais mander un fiacre »
Elle pourrait se débrouiller avec une adresse, mais à quoi bon ? Autant lui faciliter la vie. Dans le manoir, il aurait toute la tranquillité nécessaire et le confort allant avec le lieu.
« Vous semblez soucieuse, à moins que vous n'avez plus aucune conversation à me faire ? » continua t'il à la provoquer alors que leurs assiettes étaient débarrassées pour être remplacé par la suite du repas.
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