"sang" ombre aux tableaux ♢ Ermelinde

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

J’avais bien été en peine de pouvoir répondre présent au carton d’invitation d’Ermelinde, même si j’en avais eu un second de la part de Nathaniel… Il semblait que cet homme charmant avait invité toute la Ligue au grand complet pour son mariage. Si ce n’est pas pour être tape à l’œil ! Enfin, bon j’étais partie en mission avec lui et s’était passé ce qu’il s‘était passé et basta. Donc, quand j’avais lu Calloway et le prénom de ma copine ombrageuse, j’avais eu un petit rire nerveux. Nerveux ? Oui, car je repensais à notre conversation dans le fiacre sur le mariage que son père souhaite lui imposer et les mœurs volages derrière les rideaux… voilà ma belle, je crains que tu ais finalement envoyé dans l’antre d’un homme aussi séducteur qu’un paon, voulant plusieurs belles poules pour lui. Enfin cela ne me regardait nullement, les mariages de la hautes, je les connaissais, c’est pour l’argent, le pouvoir … le comportement de la prussienne me laissait sous-entendre qu’elle ne serait pas abattue et si elle va dans la couche de son charmant mari, ça ne sera que par envie et aucune obligation comme le fait d‘avoir une couche personnelle pour d’autres tentations.

Enfin, outre cela, j’étais attristé de ne pas pouvoir venir, ne serait-ce que pour passer quelques minutes avec elle. Je l’appréciais et entre sorcière un peu mal vu par notre pouvoir, c’est quelque chose de précieux. Surtout que j’avais bien envie de lui dire que la petite catin avait un métier moins dégradant… enfin pour le peu que j’en avais à faire finalement, je ne suis qu’une commode. Mais une commode qui soigne maintenant ! Grâce à ce bon Jon Halley, comme quoi coucher avec un homme riche peut mener à une nouvelle vie ! Et il ne me faisait pas l’insulte de continuer à louer mes services, service que j’avais arrêté sauf en cas de nécessité pour une mission.

Ainsi, j’avais envoyé une invitation à Ermelinde pour quelque chose de très mondain et à la hauteur de cette grande dame, il avait une exposition dans une galerie de réputation moyenne, je n’y pas grand-chose en art, j’aurais aimé lui avoir une place pour cette de l’Etoile du matin, qui était réputé et apparemment magique pour certain initié, mais les places étaient limitées… et ce n’est pas avec ma bourse ou mon réseau que j’aurais pu. Enfin un peu frustré sur le coup, mais on passera devant pour rejoindre cette concurrente.

J’avais dans mes mains, un petit sac, étant en mission pour le mariage je n’avais aps envoyé de fleur mais j’avais préféré user de mes mains de bonne coutumière pour faire une pochette esthétique en velours émeraude et un bouton doré à la sorcière. Bon, elle la jettera peut-être mais bon… je ne m’en formaliserai pas, après tout je ne suis pas une femme riche, je suis une femme modeste avec un ligné bourgeois, douce ironuie0. Halley ne me payait pas si mal et je préférai mettre de coté pour m’acheter un bien immobilier propre, même si vivre dans un des petits appartements de ma reine m’allait… et je ne sais pas pourquoi, j’avais envie d’un peu d’indépendance et surtout de tranquillité, l’odeur de sang au-dessus de sa fumerie d’opium me rendait folle !

Ainsi, j’avais donné rendez-vous dans ce quartier, je portais une chemise a froufrou blanche, un corset de taille rouge allant aussi sur mes jupons blancs avec cette note carmin que j’aimais bien. Entièrement cousue à mes soins et je me demande si je n’irais pas dans cette nouvelle boutique me servir de quelque toilette, j’avais adoré le style de l’artiste et je dois avouer que je m’étais inspirée de l’une de ses créations. Bon, je n’avais pas le niveau de Lily Anderson, mais franchement, je devrais m’y rendre elle était admirable et me semble que c’est la belle sœur d’Amélia, je ne sais plus trop. Étant en avance, je tenais fermement mon manteau rouge contre moi.

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

Je ne serai pas Ermelinde si je n’étais pas déçue de l’absence d’Evalyn à mon mariage. Même si nous avions connu des débuts difficiles, cette antipathique petite blonde de sorcière me plaisait assez. Elle me plaisait tant dans son comportement que dans sa façon d’être, tout comme elle me plaisait assez physiquement, même si je ne pensais pas avoir de désir inapproprié pour mon amie. Elle n’avait pu venir, mais elle avait néanmoins fait venir un petit présent, qui semblait de bonne facture, bien que je soupçonnais la jeune femme de l’avoir fait elle-même. Si tel était le cas, elle se débrouillait très bien, et il ne me faisait pas honte. Ainsi, je me décidais à prendre avec moi cette petite pochette pour m’accompagner à cette exposition à laquelle elle m’avait invité. J’étais certaine que cela ne vaudra pas celle de Lucian, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’y aurait pas des choses intéressantes à voir. Moi qui aimait l’art, je me gorgeais de tout ceci assez facilement, et j’y trouvais mon compte rapidement, cherchant ici ou là de l’inspiration ou des idées de techniques que je pouvais exploiter.

Non vraiment, cette petite promenade promettait, surtout en si bonne compagnie. Maintenant que j’étais mariée, je n’avais plus besoin de chaperon pour sortir, sauf si mon mari m’en mandatait un, mais je doutais fortement que ce soit son style. Et puis… Qu’il s’amuse à ça, et je lui collerai une chaperonne sur le dos moi aussi ! Madame Radegonde se ferait une joie de le suivre comme son ombre tient.

Qu’importe, Madame Calloway sortait donc avec pour seule compagnie Schatten et Hanz, tous deux dans son esprit. Etais-je folle ? Si je me posais la question, et si je parlais de moi à la troisième personne en pensant aux deux personnes qui habitaient dans ma tête avec moi, je pense que je pouvais répondre… Oui et non en fait.
Après tout, Hanz était réel lui, Schatten aussi puisqu’elle avait pris le contrôle de mon corps et qu’elle était animée de pensées qui lui étaient propres. Peut-être que certains y verraient là une manifestation de mon esprit, ou que sais-je d’autre, mais moi, ce que je voyais, c’était qu’elle était parfaitement autonome.

{ Du coup, si je suis autonome, je peux prendre le contrôle de ton coprs aujourd’hui ? J’ai des tas de choses à faire ! }
« Non tu ne peux pas, je dois voir Evalyn aujourd’hui, une autre fois. »
{ C’est toujours une autre fois avec toi… Y a que quand je le prends de force que j’y ai le droit... }
« Oh, arrête de bouder, ce n’est pas comme si j’étais de si mauvaise compagnie ! »
{ Pffff... }

Hop, je glissais dans ma tignasse quelques grosses perles d’ivoires, dont la pâleur ressortait clairement dans mes cheveux noirs. Elles étaient lourdes, mais j’aimais beaucoup leur style. Cette touche finale à ma tenue étant passée, je prenais la voiture de l'hôtel particulier dans lequel nous vivions pour me déplacer en ville.
La saison froide était installée pour de bon, et je portais une robe qui convenait parfaitement à la saison. Elle n’était pas encore très à la mode, tant dans sa coupe que dans ses motifs, mais nul doute que ça viendrait. J’étais souvent avant-gardiste dans le domaine ! Ou bien… Etais-je inspirante, tout simplement. Je me plaisais à le penser.
J’avais donc une cape dont le haut était entouré de fourrure, et une robe à la coupe assez droite, sans tous ces volumes encombrants que je pouvais porter habituellement. La ceinture en cuir épaisse renvoyait deux lanières au-dessus de ma poitrine, lui donnant un air martial qui me plaisait bien. La sorcière était de sortie. Quoi de plus normal n’est-ce pas ? J’allais certainement choquer quelques dindes trop coincées, mais peu m’importait.

Je retrouvais Evalyn dans un quartier qu’elle m’avait indiqué.
« Bonne journée Madame Calloway. » ma lança le cochet en me laissant sur place. Je n’avais pas encore trop l’habitude de mon nom de famille, mais cela ne m’empêcha pas de sourire grandement, toujours un peu fière d’être mariée !
« En vous la souhaitant tout aussi bonne pour vous mon cher. » Il leva son chapeau avant de faire démarrer son attelage, me laissant sur le trottoir. Il ne me fallut pas longtemps pour repérer la sorcière de sang, bien visible avec son manteau rouge et sa chemise blanche. Elle était très élégante.

Telle la petite reine que j’étais, je m’approchais d’elle avec un petit air suffisant, exposant volontiers et à dessein la pochette émeraude qu’elle m’avait confectionnée. Elle ne pourra pas dire que je ne m’en sers pas ! La fourrure de ma cape me faisait une belle crinière royale tandis que je tenais d’une main le vêtement pour le laisser plaqué contre moi, l’air de décembre étant vivifiant.

« Sélène Evalyn bonjour. Je suis ravie de te voir, tu es toute en beauté. » lançais de but en blanc en guise d’introduction.

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

Elle ne mit pas longtemps à venir, tant mieux je n’aurais pas attendu de trop avec la morsure du froid. Elle était vêtue dans une tenue peu commune qui me fit sourire, j’aime bien son esprit un peu chaotique, coulant briser quelques codes tout en s’y confortant. Pour une noble, elle essayait de marquer les esprits et elle ne ferait sans doute jamais plante verte dans une cour. Ou bien, pas aujourd’hui. En tout cas, elle n'avait pas honte de rejoindre une personne d’une classe largement inférieure, je prenais ça comme un compliment et une certaine fierté. Fierté que je m'étonnais de ressentir, moi la commode de service. Comme quoi, plus ça va plus je semble découvrir que je ne suis pas morte de l’intérieur, comme si ma petite émancipation à cause du manque de temps de ma reine était un renouveau pour moi. Je le regretterai peut-être.

Il est vrai que je lui avais servi ce faux prénom, ne sachant pas qui était cette sorcière venue tuer ma propre proie. Mais maintenant, j'estimais que nous sommes copines ou même amies, une des rares je dois bien l'avouer, alors elle pouvait me nommer par mon vrai prénom.

« Evalyn, soyons honnête. Ou Eva comme bon te semble Ermelinde. Je suis aussi très contente de te voir. Encore navré de n’avoir pas été présent pour ton grand jour. Mais tu vas me raconter tout ça en détail ! » fis-je aimablement où mon rictus s’élargit davantage en voyant qu’elle portait mon cadeau. Touché. Et puis j’espère bien qu’elle est bavarde sur ce mariage ou cette vente entre noble, même si la mention de son mari était quand même étrange pour moi. Cet homme séducteur, qui allait lui ajouter des cornes aux visages… Mais bon, je pense qu’elle va faire de même. Et chacun sera bien assorti.

« Merci, je te renvoie le compliment, tu es loin de la mode actuelle, mais cela change et tu vas me voler la vedette ! » *
Je la trouvais largement plus attrayante que moi, entre ce port royal, ce charisme et son regard immense qui attire indéniablement les autres. Je lui fis signe de me suivre afin de nous mettre au chaud.


« Mon présent te plait ?! Ravie de le voir dans tes mains. »
Une fois à l’intérieur, il avait toute sorte de toiles représentant des femmes dans diverses positions ou des paysages fort ennuyants. Hum, je ne sais pas si on va aimer l’endroit, au pire nous apprécierons la collation et la simple compagnie.

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

Je lui adressais un sourire. J’avais volontairement employé les deux prénoms que je lui connaissais pour la taquiner un peu en souvenir du bon vieux temps qui nous avait fait nous rencontrer, ce soir-là, dans la chambre de ce Monsieur Daniels, paix à son âme. Encore que je n’avais rien à foutre de son âme, donc qu’il aille au Diable ou qu’importe, il avait eu ce qu’il méritait. Je songeais d’ailleurs que ça faisait longtemps que je n’avais pas dû protéger ma famille d’un complot. Cela était louche, car si on ne voyait pas venir l’ennemi, l’ennemi rodait quand même et cela était d’autant plus problématique. Il allait falloir que j’ouvre mes écoutilles un peu plus largement !

« Eva alors, si tu m’appelles Erme. Chacun son diminutif alors, c’est mignon. Mais ne t’en fais pas, au moins ne me suis-je pas fait voler la vedette par une jolie blonde pour mon grand-jour. » répondis-je avec légèreté, signe que je n’étais pas contrariée, même si cela m’aurait fait assurément plaisir de compter une amie de plus, alors qu’il y en avait beaucoup qui étaient liés à Nathaniel. Enfin, avec son pouvoir de lire dans les pensées, avoir Evalyn dans les environs aurait pu poser problème aussi. J’étais contrariée, mais je ne l’étais pas vraiment.

Et comme nous étions dans l’échange de compliment, elle y alla aussi du sien sur ma tenue. Je souriais de plus belle, tout en secouant un peu la tête. Bien sûr que je lui volerais la vedette, allons bon !
« Merci, nous allons encore faire des ravages et provoquer des duels, nous sommes incorrigibles. Mais j’ai un mari comme avocat maintenant, au pire je lui donnerai du travail pour me sortir d’affaire si on nous embête ! » Je riais à cette perspective, pas certaine que cela enchante Nathaniel d’apprendre que sa femme était mêlée à une échaffourée.

Je soulevais un peu la pochette pour la lui montrer, alors qu’elle en parlait et j’opinais vivement du chef.
« Elle est très belle, je te remercie encore. » Je me penchais tandis que je marchais à ses côtés, pour lui faire un baiser sur la joue en guise de remerciement. Après tout, cela se faisait bien au moment où on vous l’offrait, alors pourquoi pas après coup ? Invariablement, j’attirai quelques regards, sourcils froncés. Encore des manières de bonnes femmes, devaient penser ces gens, qui ne devaient pas penser à trop mal non plus, puisque l’homosexualité était encore très peu répandue, parce qu’elle était cachée. Et puis, là, pour le coup, il n’y avait rien de sexuel dans mon baiser sur sa petite joue bien blanche. Rien qu’un remerciement baveux.

Je me laissais entraîner dans la galerie d’art. Au premier coup d’oeil, je savais que je n’apprécierai pas vraiment la visite. Les tableaux avaient de l’intérêt pour mon oeil d’artiste, je voyais la technique, la méthode, la transcription, mais ils étaient loin de susciter quelque chose chez moi. Pas d’émotions particulières, pas d’envie, pas de désir, pas de colère, rien ne me dérangeait. C’était comme regarder quelque chose de banal. C’était dommage.

« Je ne t’ai jamais parlé de ma galerie d’art personnelle je crois ? Quand je vois ces œuvres, un peu fades malgré la qualité de la technique, je me dis que je pourrai exposer moi-aussi. Il me faudrait quelques contacts pour ça. Nathaniel a promis de m’aider dans ce sens, mais je ne sais pas s’il assumera que j’expose toutes mes oeuvres. »

Je souriais dans le vague en songeant à l’effet que cela produirait sur les visiteurs de voir cette même femme, dans une position assise là, accoudée à une table devant un verre de vin, agrémenté d’un homme à genoux la tête entre les jambes. Voilà qui provoquerait une émotion, un sentiment, chez le spectateur. Là, à part se dire qu’elle attend quelque chose avec son verre de vin, ou imaginer qu’elle noie son chagrin, qu’elle boit au bonheur, ou que sais-je, cela ne renvoyait rien de bien concret à mon esprit. Bon, j’avais pris un exemple sexualisé exprès, mais ça aurait pu être autre chose…

Je baissais un peu la voix pour rebondir justement sur le mariage et amener tout doucement le sujet :

« Ca fait partie des conditions qui ont fait que ce mariage aurait lieu. Entre autres. J’ai le droit de garder mes amants, lui les siens, de mener ma petite vie comme je l’entends et de quitter le service de la Cour aussi. Enfin le “droit de”... Tu me comprends, c’était une négociation bilatérale pour garder nos petites vies actuelles mais en formant un couple pour la société civile. Nos familles nous embêtent plus au moins. »

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

Erme ? Pourquoi pas, voilà un rapport humain assez peu commun pour ma part… Ne fréquentant que des morts, les seuls vivants restait la Ligue et maintenant depuis peu dans l’entreprise de monsieur Halley, je me frotte aux échanges normaux. Je dois dire que j’aime bien ça… je sens que je change, comme si la commode pouvait avoir le droit de penser par elle-même et non plus être remplie de chaussettes ! Ainsi, va pour Erme, cela me fait même plaisir qu’on s’échange des surnoms, comme deux grandes amies… amie ? oui je pense qu’on peut le devenir et l’être. Ça sera ma première et je dois dire qu’elle est charismatique et puissante, le genre d’amie qui vous honore et non que vous vous traîner tel un boulet. Mon rictus fut pétillant plus pour ce dernier sujet que le compliment.

« Oh… je n’aurais sans aucun doute voler rien d’autre que le cœur d’un témoin, ou plutôt je l’aurais aider à battre plus fort ! » fis-je avec malice et un clin d’œil assorti. Je ne doute pas qu’elle devait être magnifique dans sa robe d’ivoire.
Une volée de compliments mutuels et je ne peux que rire des futurs duels qui vont se contracter devant nos yeux et nos paroles mielleuses. Oh oui ! ça me va bien ça !

« Il faut bien qu’un mari servent à sa femme et puis cela vous enrichie en prime ! » dis-je sans état d’âme, après tout a quoi servirait un homme s’il ne peut prendre la défense de son épouse ? Et en plus faire du profit sur les éclats ?
La pochette lui plaisant, cela m'a ravie au plus haut et point, surtout après ce baiser sur la joue, je ne me formalise pas des regards des passants, en tant qu’ancienne catin de luxe, voilà longtemps que ce genre d’œillades me passe dessus, glissant sans même me toucher. Enfin peu de chose me touchait vraiment. Un rictus pétillant sur les lèvres, je décidai de l'entraîner dans la galerie…

Je laisse mon regard papillonner, trouvant les belles œuvres sans plus. Je ne suis pas une grande amatrice d’art non plus, me considérant plus souvent morte que vivante, il me faut des shoots d’émotion, pour me rappeler cet état de fait. Là, j’avais l’impression de la mener dans une énième source de la bourgeoisie… le genre d’endroits ou une mouche écrasée pourraient être un chef d’œuvre avant qu’on se rende compte que ce fut un insecte mort, un insecte qui mange de la merde qui plus est. Alors, je laissais mes sens de requin, filtré l’air, à la recherche d’une source de distraction, de piquant comme les menstruations de cette grosse dame qui devait bien manger à la table de son bonhomme, ou même ce gentleman qui ne sait pas manier le rasseoir. Je glissai mon bras dans celui d’Erme, cela se faisait entre femme alors je ne me privais pas, afin de rester près de mon amie mais surtout ne pas être séparé par la foule.

« Pas vraiment, mais je serais ravie de voir tes créations, si elles sont plus palpitantes. » fis-je en tournant la tête vers elle. Elle peignait ? C’est charmant. « Pourquoi ? Tu fais du nu ? »

Il m’avait l’air très coquin ce Nathaniel, mais entre coquin dans l’intimité et oser assumer que sa femme est scandaleuse, je ne suis pas certaine qu’il soit ce genre d’homme. De toute manière assumer et la gent masculine ce n’est pas compatible, il y a bien que ce bon Halley qui me surprend … lui il serait pris en photo les bijoux à l’air, qu’il assumait haut et fort son égarement voir même ferait en sorte que ça rapporte de l’argent ! ça c’est un homme… je dirais presque un vrai ! Un Américain qui vous emmerde si vous le faites chier ! Et qui sait offrir des opportunités tout en étant droit dans ses idées. Et puis quand il vous saute, c’est aussi droit, pas de magouille ou de traquenards. En affaires, il doit le faire mais ce n’est que les affaires, on ne devient pas riche en serrant la main du pasteur. Enfin, c’est en pensant à tout cela que je me dis que j’avais une certaine reconnaissance et admiration pour ce personnage.

« Ah je vois, une bague pour avoir la liberté. C’est une manière de voler sans cage. Tant mieux, si vous pouvez faire votre vie sans l’autre… » pour moi ça serait terrible… Je suis marié à la cause de ma reine. « Tu as beaucoup d’amant ? » c’est une conversation comme une autre entre femme.

Mon regard se pose sur un homme bien habillé, un long manteau pouvant cacher des armes ou même une canne, avec un haut de forme, ce qui m’attire chez lui c’est son beau chocolat. On n’en voit pas souvent des bronzés dans son genre ! Il a une jolie gueule et il nous toise depuis tout à l’heure. Je me penche vers Ermelinde.

« Tiens, nous avons un admirateur. Droite, près du tableau de fruits. »

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

Je ne doutais pas un instant qu’elle aurait volé le coeur d’un témoin, et pas que dans le sens littéraire du terme. Son petit pouvoir pouvait être terrible à ce sujet-là. Des fois, je me demandais si le mien était si fantastique que ça avant que…

{ Quelle question stupide…}

Avant que tu ne me rappelles à l’ordre. La petite répartie de Schatten combinée à celle d’Eva me tira un autre rictus amusé.

« Il y en avait des tas qui auraient pu plaire à ton petit coeur. » Je songeais à ce grand gaillard à qui Nathaniel avait fait de l’oeil, mais peut-être était-ce un homosexuel… D’un côté, ce serait amusant de coucher avec un homme purement homosexuel qui voudrait donner le change parce qu’il n’assumait pas. Je ne pensais pas que ce serait le coup de rein du siècle, mais juste pour jouer sur son aversion… Oui des fois j’avais des idées de merde, des idées de merde qui ne m’apportaient rien en plus. Je serai sortie de là frustrée très certainement, acerbe et renfrognée. Ou bien pensais-je qu’étant une femme divine et fière, belle et ténébreuse, j’aurai ramené son petit coeur d’homo vers les femmes ? Je ne me prenais pas pour n’importe qui mais j’avais l’habitude de ma grandiloquence !

Hum oui, si cela nous enrichissait en prime, ce ne serait pas un mal. Nous avions chacun notre fortune, mais nous allions aussi mettre en commun une part, ce qui se faisait naturellement. Il allait falloir que je mette mon nez dans les comptes, mon volage de mari me semblant bien dépensier, sans que je n’en sois parfaitement certaine.

La galerie ne réservait pas de grande surprise, pour ne pas dire aucune, et naturellement, j’amenais le sujet de mes propres dessins. Eva se montra curieuse et je me penchais vers elle avec un sourire entendu, pour parler sans être trop entendue non plus. Si je n’avais pas peur du scandale, il fallait quand même raison garder.

« Du nu, du violent, mais du plus simple aussi. Hum… » Je la considérais un instant d’un œil nouveau. « Tu ferais un beau modèle, pour t’avoir déjà vu dans le plus simple appareil, voir même… écartelée par la puissance d’un homme. » Je souriais devant cette provocation gratuite et amicale, tout en repensant à notre première nuit commune où je l’avais trouvé dans le lit de Jack Daniels. Dans le lit, et sur le bonhomme. J’avais pu profiter un peu du spectacle avant d’intervenir pour mettre fin aux réjouissances.

En effet, ce mariage arrangé était un arrangement en soit. Nous avions renversé l’idée de mes parents et des siens pour en faire notre idée, et maintenant, il n’y avait plus qu’à profiter de la vie tranquillement, avec un nouveau nom, un nouveau domaine, une nouvelle place. J’acquiesçai, avant de rebondir sur mes amants :

« Quant à mes amants, quelques-uns ici et là. Mais je me suis calmée un petit peu depuis quelque temps. Le vague à l’âme, peut-être était-ce la perspective de me marier… Ceci dit, j’ai revu un homme très courtois à mon mariage, et je crois que je lui fais le plus bel effet. Il était jaloux de Nathaniel, j’ai cru qu’il allait le défier. Je lui ai glissé un baiser par le biais de ma coupe de champagne. Il ne me reste plus qu’à aller le séduire de plus belle pour en faire un amant régulier. »

J’étais très emballée par cette perspective. J’avais envie de le faire souffrir un peu, surtout que ce gredin aurait été un mari parfait ! Un Lord, s’il vous plaît. Un anglais véritable, parlementaire, j’aurai tiré une vraie place dans la société !! Et bien, puisqu’il ne s’était pas déclaré, je le prendrai dans mes filets. Peut-être que par amour, il défierait Nathaniel et le tuerait. Ce serait tellement romantique !!

Mais voilà que Eva attire mon attention sur un homme qui nous observe. Je le reconnais tout de suite, et un petit sourire espiègle traverse mon visage, tandis que sans le quitter du regard, je me penche à mon tour vers Evalyn pour lui murmurer : « Tu serais parfaite sur une toile avec lui, vos corps enchâssés l’un dans l’autre, toi si blanche, lui si sombre… » J’essayais de la faire rire un peu tout en continuant de toiser Janice, qui allait rapidement comprendre que nous parlions de lui par messes basses.

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

« Oh ?! Je suis cœur d’artichaud, mais il est gros comme une maison, pour accueillir tout le monde ! »

Je lui sourit avec amusement, je pourrais même dire que je viderai quelques bourses, au sens propre et figuré mais bon, ce n’est pas très raffiné.  Je le sentais l’envie d’être à la hauteur de cette lady rebelle… ne pas être le petit boulet amusant et distrayant d’une grande dame, mais peut-être, être simplement apprécié pour ce que je suis. Comme si cela avait de l’importance avant ? Enfin, cela commence, ma nouvelle vie auprès de la Haley compagnie, l’ouvrait les yeux sur ma condition si dérisoire de patin. Je ne m’en plaignais pas, simplement que j'aimerais être un peu aimé pour ce que je peux être… ou devenir. Ma reine, me manipule, je le sais depuis longtemps, ma vie n’est qu’une fable de manipulation et d’envie sur mon corps. Est-ce bon de s’en contenter ? Surement, ma zone de confort n’était qu’un reland d’émotion fade… avec Ermelinde, je désirai être le temps d‘une journée, moi-même ou bien cette image que j’avais enfant d’une petite sorcière de sang sans attache et prête à dévorer le monde !

Je n’avais aucun talent, sauf celui d’être un caméléon en plus de savoir comment faire jouir un homme afin de me rendre inoubliable. Je ne pense pas que ce genre de talent soit un hobby, j’en avais ? Oui la couture, j’aime ça… et ma foi de chrétienne maudite, je suis douée ! Mon regard ciel, se posa sur elle, du nu et du violent N (le simple on s’en fou)… eh bien voilà quelque chose d’épicé pour une lady mais pas tant que ça quand on sait ce qu'elle a fait à notre amateur de whisky !

« Et pourquoi pas l’inverse ? De quoi choquer encore plus, les poules riches avec leurs chaperons ! » fis-je du tac o tac… lui servir de modèle ? Quand elle veut, je n’ai pas de pudeur et surtout je trouverai ça très valorisant d’être croqué par une femme comme elle.
Elle avait osé un baiser interposé ? J’eu un rictus coquin et espiègle à la fois, puisque malgré son vague à l’âme elle avait eu le culot d’envoyer une belle perche sous le nez de son mari !

« Eh bien pourquoi faire attendre ce gentleman ? Cela donne toujours un peu de piquant à ce faux couple que tu formes avec ton mari. Celui-ci n’a d’ailleurs rien dit ? » j’eu un rictus de conspiratrice. « De quoi consoler ce vague à l’âme… Le mariage te coûtait alors ? »

Et puis bon, cet homme là pourrait être un courtisan non ? Un original par sa couleur de peau. Alors, qu’elle me murmurait quelques suggestions avec ce brave garçon, ma foi, cela serait exotique… je n’ai pas connu d’homme de couleur et à se qu’on m’a dit, isls entent assez fort, même si lui est plus café au lait qu’un bon chocolat !

« Il a une jolie bouille,je ne l’ai jamais fait avec un bel étalon noir… tu veux qu’on lui demande ? » fis-je coquine mais aussi pour rentrer dans sa provocation.

Et l’homme semblait comprendre qu’on parlait de lui, il s’était adossé nonchalamment contre le mur, l’épaule comme soutiens, une jambe croiser tout comme ces bras et il toisa Ermelinde, d’un air presque réprobateur, il pourrait presque dire « ttttt »… mais son rictus amusé contrastait avec ces prunelles sombre.

« Il a quand même l’air de te connaitre …  » fis-je en l’observant avec une d’attention, il ne se privait pas de la faire donc … Voilà. Mes sens d'espionnage de la Ligue commençaient à frétiller et je me redresse allégrement, signe que je passais un autre masque sur mon visage. Qui est-il ? Une menace ?  

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

C’était en effet une idée qui me séduisait. Je pensais bien ouvrir cette galerie un jour ou l’autre. Nathaniel serait certainement assez fou pour me financer sans sourciller que j’affiche mes toiles les plus osées. Ca jaserait beaucoup à Londres, c’était certain, et peut-être même que je risquais un procès. Enfin, mon mari. Celui qui laisserait faire sa femme, son objet, sa pupille, exhiber de pareilles obscénités immorales devant les gens. Mais qu’on se le dise, il serait embêté parce qu’il était responsable de moi, mais dans l’histoire, ce serait moi la fautive, l’irresponsable qui doit avoir la tutelle de son mari. Une tutelle qui n’allait que dans un sens, celui des hommes. Quand les femmes créaient des problèmes, ils les reléguaient au placard en les taxant d’hystériques et puis voilà.

« Nous verrons bien, mais tu seras très vite au courant si pareille galerie ouvre à Londres. » dis-je avec un sourire. Elle n’avait pas la gêne des ladys, et pour cause, alors que je suggérai l’idée de la croquer nue, tout en rappelant comment je l’avais vu avec un sexe la remplissant, elle n’en fit pas grand cas. Le quart de ce que j’aurai pu dire aurait fait tourner l'œil de n’importe quelle Lady de la Cour.
« La raison étant : que j’aurais eu une invitation VIP. » dit-elle en levant un doigt en l’air avec son air pétillant.
« Une invitation VIP, rien que ça ? » demandais-je en arquant les sourcils devant ce doigt en l’air et cette phrase. J’étais plus amusée qu’outrée, mais ça m’amusait de la faire mariner un peu.
« C’est le minimum ! » dit-elle en agitant ses petits doigts fins.

Je songeais de nouveau à ce Monsieur Darcy, ce parlementaire pas très bien fait de sa personne, au visage couturé d’une cicatrice guère esthétique, mais qui lui donnait un petit air charmant de vilain garçon, qui contrastait vraiment avec ses manières. Il me plaisait assez, je devais le reconnaître, et Dieu m’en est témoin, qu’il ne me dise pas qu’il m’aurait épousé, car je crois que je l’assassinais. J’avais pris mon parti de me marier avec Nathaniel qui était d’un rang social inférieur au mien, parce qu’aucune gentilhomme ne voulait de moi, ce n’était pas pour qu’un autre me fasse pareille déclaration par la suite, surtout qu’il était autrement plus intéressant en terme de place sociale !

Ou alors, j’assassinais Nathaniel, et la veuve que j’allais devenir épousait ce parlementaire. Hum, une perspective peut-être plus réjouissante. Le seul problème, c’était qu’il correspondait en tout point au bon petit bonhomme londonien qui se respecte et lui ne me laisserait pas ouvrir une galerie aussi obscène. Ni aller voir ailleurs… Bon, de toute façon, ce n’était que des spéculations !

« Il n’a rien dit non. Je fais ce que je veux avec lui, il ne critique pas, tant que je ne le ridiculise pas en société plus ouvertement avec un autre homme. Enfin j’imagine. » J’haussais des épaules. « Je ne suis pas gagnante sur tous les points avec ce mariage, je suppose que cela me travaillait, et me travaille encore. Et puis, certains de mes amants partis loin me manquent. » ajoutai-je avec un petit sourire.


Et en parlant d’eux, mais surtout d’un, un de ses valets se trouvaient là, rapidement remarquée par Evalyn. Forcément, je jouais un peu de provocation, comme à mon habitude :

« Si tu veux, je te laisse le faire. Nous serions comme… hum… deux belles tranches de pains blanc qui entourent une jolie saucisse trop cuite. »

J’essayais de ne pas éclater de rire mais mon sourire grimpa jusqu’à mes oreilles. Si elle riait, j’étais foutue, alors je ne la regardais pas, me contentant de fixer Janice et son air réprobateur pas crédible pour un sou. Il avait parfaitement compris qu’on parlait de lui.

Je faisais un effort de concentration pour me remettre dans la conversation, et j’emportais Evalyn avec moi vers le concernée tout en allant dans son sens :
« Nous nous connaissons oui. » Et sur cette information, nous arrivions devant lui. Ce n’était pas sympa avec Eva, je le reconnaissais, mais c’était amusant aussi.

« Janice, je te présente Evalyn… » Je n’avais pas de nom de famille à lui donner, tout comme je n’en avais pas pour Evalyn non plus. Je me reprenais : « Je ne savais pas que tu aimais l’art. »

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

J’imagine qu’il est bon de ne pas faire honte à son mari, c'est plus un privilège qui leur est réservé. Cependant, Nathaniel me semblait charmant et pleins de belles qualités. À moins, qu’il ait montré que cette facette éloquente pour mieux me charmer ? Je n’en sais trop rien. Il était homme à femme et sa femme était une femme à homme de ce que j’entendais.

« J’imagine oui, il est bon de ne pas faire honte à son mari, ça leur est réservé. » dis-je simplement en haussant les épaules. Qu’avait-elle perdu ? Son titre ? Me semble bien que ce bellâtre n’avait rien en poche autre qu’un passe-droit pour la petite noblesse. Ainsi donc ces pertes la travaillaient ? Je ne pouvais pas forcément comprendre, quoique bon ma famille de base était bourgeoise et je n’ai rien eu en héritage, sauf les traumatismes allant avec. On va dire, que c’est au moins ça. Je ne vais pas m’en plaindre, c’est avec ça que ma reine est venue me chercher et peut-être qu’un jour, je serais une vampire ?

Est-ce que cela me plairait ? Je l’ignore, mais ce n’est pas à moi de me demander ce genre de chose. Actuellement, mon avis allait sur Emelinde, qui en prime avait le vague à l’âme à cause d’amants partie en voyage. Eh bien mon amie, tu sembles bien seule. Je lui posai une main chaleureuse sur le bras. Une sortie entre filles, faute de lady, avait quand même une saveur réconfortante. On se trouvera bien un pauvre bougre à tourmenter. Cela lui redonnera la pêche !

« Tu veux en parler ? On ne va pas dire que l’exposition soit palpitante. »

Et étrangement, nous n’aurons pas encore cette franche discussion puisque nous sommes observés par un homme peu conventionnel par sa carnation. Il soulevait quelques fantasmes et petites folies de notre part … je pouffais à la référence du sandwich. Je suis certaine qu’il avait plein de mayonnaise pour battre nos œufs en neige ! Ou bien est-ce du sucre pour ce genre de recette ? Oh je ne sais pas ! Si je cuisine c’est pour mieux mettre du poison dedans, donc le sucre ou la mayonnaise n’a pas d’importance. Bref, elle le connaissait sa grande saucisse trop cuite et nous voilà devant ce bonhomme, je le toisais d’un œil pétillant.

« Bonjour princesse… Lady Evalyn…. » il nous salua avec son chapeau presque gentleman dans ses manières, je fis de même notant qu’il n’avait pas de nom de famille… Bon je n’avais pas donné le mien non plus à Ermelinde.

« Evalyn est très bien, ou bien mademoiselle Bousquet. »
Il tiqua à la mention de mon nom de famille, mais ne m’en fit pas part, répondant donc à celle qu’il nommait “princesse”... voilà un surnom qui lui allait bien.

« J’ai un bon modèle pour l’apprécier. Tu en conviendras. »

(c) princessecapricieuse

▬ 23 décembre - l'hiver sied mal aux âmes enflammées

Art "sang" ombre aux tableaux

ENTRE SORCIERES ▬
Le sang d'une catin
&
L'ombre d'une sorcière

« Réservé ou pas, qu’il essaye de me faire honte en s’occupant d’une de ses amantes quand je suis là, tu vas voir comment je le reçois le garçon. » fis-je avec un sourire entendu. Oui, cela allait dans les deux sens, il n’y avait pas de raison, et c’était un peu l’objet de notre contrat tacite de mariage. Je savais que je ne serai jamais très impartiale avec ses conquêtes, mais j’imaginais que tant que je ne les avais pas sous les yeux, cela irait.
Et même… Si elles étaient là sous mes yeux dans un repas mondains, ou dans une soirée collective, Nathaniel avait pour consigne de ne pas se soucier d’elle et d’être tout à moi le temps que nous nous trouvions en public. Je pourrai trouver ça amusant d’en jouer, surtout si l’une d’entre elles était amoureuse. Ce serait tellement marrant de jouer les épouses parfaites et alanguies pour la faire ruminer dans son coin, de cette vie qu’elle imaginait certainement mais qu’elle n’aurait pas parce que la place était pourvue.

« J’imagine bien la scène. Après tout, un homme c’est comme un chien, il faut bien l’éduquer sinon il vous pisse sur le sofa. » répondit Evalyn en haussant les épaules. « Enfin bon, le chien est fidèle au moins. »
« Je ne suis pas plus fidèle et de toi à moi, j'espère qu'il tentera de pisser sur le sofa de temps en temps que je m'amuse un peu, mais tu as totalement raison ma chère. Faut les éduquer tout de suite. » fis je amusée par la remarque.

(c) princessecapricieuse