(CHRONOLOGIE IRP) Avril - mai - juin 1902 (REGLEMENT) avatars réels format 200*320, 200 mots minimum, deux réponses par mois minimum, multicompte autorisé, plusieurs espèces jouables. Plus d'infos juste ici.
Il avait de très fortes chances, qu’il n’en ait jamais rencontré sciemment, des passants ou peut-être des connaissances professionnelles. Comme beaucoup de créatures, les sangsues savent se dissimuler dans la foule, sans parler de leur don d’hypnose bien pratique pour abuser de leur victime ou même de se dissimuler. La petite remarque sur les parlementaires fit esquisser un rictus au loup garou. Il était alors tout naturel qu’il rebondisse dessus.
« Je crains que ce ne soient que leurs feignantisses qui les poussent à préférer rester sur leur velours que de marcher dans leur jardin. » répondit l’alpha avec une pointe d’ironie signe de son humour sur ces brave « vampire de la bureaucratie . « Les vampires ont la peau très froide et ne clignent presque jamais des yeux, sans parler de l’absence de pouls. Beaucoup imitent une respiration, mais parfois oubliée, ce n’est pas naturel pour eux. Un bon observateur peut aussi chercher des signes, comme la déglutition. Ou bien leur incroyable arrogance. »
Sur ce dernier point, il n’était pas objectif, sa haine viscérale en plus d’être raciale le poussait à la mauvaise foi. Cependant, il serait ravi de converser avec un mort vivant qui n’a pas un égo aussi grand que la grande Bretagne ! Cela serait rafraîchissant voire même déroutant ! Enfin bon ce genre d’utopie n’est pas au goût du jour, alors les deux hommes s’équipèrent pour cette petite virée nocturne.
« Bien entendu, prenez un pistolet à eau bénite, cette lame bénite et mettez plusieurs épaisseur à votre cou. » il lui conseilla aussi un fusil qui aurait l’audace d’être utile en cas d’attaque de bête ou simplement pour repousser un peu un mort vivant faute de le tuer immédiatement. Quant aux chevaux, l’idée était bonne. « Prenons donc des chevaux, si ceux-ci ont du courage et de la résistance. »
Lui-même étant cavalier, il fut ravi de se retrouver en selle, si au début l’animal était nerveux, sentant dans son nouveau maître un peu plus de danger que d’habitude, la douceur et l’amour des chevaux de Tristan finir par rassurer l’animal qui se mit en route démontrant sa hargne à la tâche et son manque totale de souffrance dans ce paysage. L’hongre de couleur bai sillonnait les chemins enneigés jusqu’au territoire de la meute. L’alpha en profite pour faire un petit cours sur les symboles, afin que Darcy ne vienne pas à faire d’impaire, si un jour il en croise. « Je peux vous en parler. » il hocha son gang et lui tendit sa chevalière comportant un symbole : un triangle en forme de G allant dans un autre avec un plus petit. Sur le côté il y avait des initiales : TGH. Mais ce n’était pas un symbole de la meute.
« Cette icône représente la montagne, donc un rapport à la nature, avec une lune imposante en G, qui était autrefois ma sœur Grace. J’ai repris la meute il y a plus de vingt ans, j’aurais dû gouverner avec elle. Mais elle est décédée, je lui ai fait cet hommage en l’incluant dans la symbolique de notre meute. Le fait que les triangles soient interconnectés, va avec le diction lupin : « nous sommes la meute » car les loups sont forts ensemble et ont besoin de ses contacts sociaux pour être heureux. La meute n’est pas l’affaire d’un individu mais de ceux qui la composent. »
Il reprit sa bague pour remettre son gant et s’enfoncer dans le territoire, l’invitant à parler s’il en avait envie. « Mon ouïe détectera bien avant vous le mouvement à plusieurs mètres. Ne parlez pas spécialement fort non plus, mais si le silence vous pèse… discuter n’est pas dérangeant. » silencieusement ou non, Tristan n’avait pas de soucis avec le manque de parole, il avait de quoi faire pour s’occuper. De toute façon, l’odeur ferreuse fut perçue que très vite par le loup… il n'y avait pas d’autre bruit suspect… juste le vent glacial et quelques animaux. Tristan mit pied à terre, pour vérifier à qui était ce sang, il n’y avait que le fumet de ses congénères… pas d’os, pas de chair, juste du sang traîné sur la neige… mais signe de lutte. En s’approchant du cercle de combat, l’homme dénicha un indice, une sorte de doigt avec une griffe épaisse …
« Oui … ceci n’appartient pas à un vampire. Allons au village avec prudence ! » dit-il en reprenant sa monture. L’endroit était dévasté, éventré dans les maisons en bois … du sang plus ou moins frais, tout ceci sentait la peur et la souffrance. Le cœur de l’alpha se serra légèrement, s’imaginant l’atrocité de cette meute de perdre chaque nuit les leurs. L’impuissance la plus totale.
Au loin, un hurlement sinistre attira l’attention de Tristan, il fronça le nez ne percevant pas d’odeur, sûrement trop loin. Mais outre l’effroi ressentie jusqu’au fond de ses tripes, il y avait aussi des supplications, des gens étaient en train de se faire massacrer plus haut dans la montagne !
« Plusieurs personnes sont en difficultés… je vous enjoint à me suivre, puis nous descendrons de cheval pour essayer de prendre leur agresseur a revers. »
(c) princessecapricieuse
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Pendant que Tristan décrivait les vampires, Darcy nota mentalement à quel point ils étaient semblables à la noblesse britannique. Il se garda d’évoquer ce fait, la situation était trop grave pour un nouveau trait d’esprit. Il ne comprit pas vraiment la remarque concernant l’arrogance des vampires. Lui-même étant le roi des arrogants, il lui était compliqué d’imaginer pire, son orgueil ne le permit pas.
Il s’équipa selon les conseils de son mentor et s’inquiéta lorsque fut évoquée la nécessité de couvrir son cou. Il y plaça une écharpe de laine bien serrée et la chaleur du vêtement le rassura. Satisfait que sa suggestion fût adoptée, il prit lui aussi un cheval. Il laissa Tristan choisir le sien, comme il était de coutume, c’était à celui qui menait la chasse de choisir son cheval en premier. Darcy choisit une grande jument svelte. Elle avait l’œil vif et les membres secs. Signes qui signifiaient que s’il fallait s’échapper, il ne serait pas à la traîne. Il la mena à hauteur du cheval d’Hennessy et perçut que les deux chevaux étaient rassurés de marche côte à côte. Celui lui permit d’écouter le récit d’Hennessy sur les armes de sa famille et sa bague. C’était un fait surprenant. Il ne s’attendait pas à autant d’organisation dans ce genre de meute. A entendre les explications, ces meutes de loups étaient organisées, civilisées. Bien loin de ce qu’il s’était imaginé, bien loin du caractère de la bête qui avait un jour lacéré son visage. Lorsque Hennessy mit pied à terre, Darcy hésita. Il se sentait plus en sécurité à cheval qu’au sol. Sa jument perçut le danger à mesure que le groupe s’approchait du lieu ensanglanté. Darcy vit de loin le membre abandonné et réprima un haut le cœur. Était-il vraiment prêt pour cette mission. Il resserra ses doigts sur ses rênes. Sa monture s’inquiétait. Elle devait sentir des odeurs qui lui échappaient. Ce devait aussi être le cas de Tristan. Darcy se sentit mis à l‘écart, il ne disposait pas de tous les éléments nécessaires, certains indices lui échappaient et il n’aimait pas ça. Il n’était pas habitué à être « moins » que les autres. Moins doué, moins armé, moins agile…Il hocha la tête quand il fut proposé d’approcher du village. Sa monture suivit celle de Tristan qui déambulait avec courage entre les ruines de plusieurs habitations. Des maisons entières étaient au sol. Les portes avaient été sorties de leurs gonds, les possessions des villageois jonchaient le sol. C’était un massacre.
-« Ce qui s’est passé ici n’est pas l’œuvre d’une créature civilisée, je pense. C’est une boucherie !»
Bien qu’il soit « moins » outillé que son compagnon pour la situation. Darcy n’en était pas moins outré par le carnage qui s’étalait autour d’eux. L’auteur de ceci devait être arrêté ; d’une manière ou d’une autre. Son courage s’éveilla en même temps que sa volonté d’obtenir justice s’ancrait en lui. Darcy perçut un faible son qui émanait de très loin et emboita les pas de Tristan vers l’origine des cris qu’il n’entendait pas encore. Les chevaux cheminaient tête basse, faisant face au vent. La jument de Darcy fermait la marche et se rassurait de sentir l’odeur du hongre près de ses naseaux. A mesure qu’il se rapprochaient, Darcy percevait davantage d’informations. Des hurlements, des bruits sourds, la peur, des pleurs…Il chercha sa lame du bout des doigts, comme pour se rassurer qu’elle fût toujours là. Arrivés dans un encaissement, Darcy proposa de laisser les chevaux pour continuer à pieds. La pente devenait difficile pour eux et sa monture peinait à suivre. Non pas qu’elle soit physiquement incapable de grimper mais elle avait peur. Après avoir mis pied à terre, Darcy flatta l’encolure de sa jument et d’un regard lui fit comprendre qu’il continuerait sans elle. Il ne l’attacha pas. Il savait qu’elle n’irait nulle part sans le cheval d’Hennessy. Mais il voulait qu’en cas de danger, elle puisse sauver sa vie. Elle parut soulagée de sa décision et laissa son cavalier élaborer ses plans d’attaque à mi-voix.
-« Quelles sont vos suggestions ? Dites-moi comment je puis vous aider malgré mes sens défaillants…Il faut, je pense agir rapidement. » Paradoxe du gentleman anglais trop bien élevé. En situation d’urgence, de vie ou de mort, il préfère encore la politesse du dialogue à l’action rapide...Alors que Darcy recueillait les consignes de Tristan, il perçut un bruit de frottement qui s'approchait d'eux. Ses yeux devinrent ronds. Les chevaux tournèrent leurs encolures vers la source du bruit. Quelque chose s'en venait...
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Oui une boucherie et surtout il n’avait plus grand-chose d'autre que du sang. Enfin, il restait peut-être des membres… mais quand même où étaient les corps ?
« Les corps ont été emmenés… quand à la civilité. Vous serez étonné que même les humanoïdes ou humains peuvent faire preuve d’autant de bestialité qu’un animal ayant la rage. » dit-il par simple constat d’un pragmatisme édifiant. Il était malheureusement habitué au sang et à l’horreur de ce monde dans ses plus bas instincts. Mais surtout il restait un homme de science, qui avait les nerfs solides. L’odeur de sang saturait clairement l’endroit et il avait tout un tas de piste mais le pire c’est que tout cela masquait d’autres fumets … cela sentait la mort, pas le mort comme la fin d’une vie ou les cadavres, mais plus ce parfum que peuvent porter les vampires ou bien les morts vivants… la nuance était fine, comme l’un comme l’autre était de la même espèce d’êtres ne devaient plus continuer à vivre … Tristan inspira plusieurs fois, avant de tousser fortement … il avait de la Tue-Loup … cette horrible herbe qui une fois ingurgitée les rend malade mais surtout dans ce cas : brouille encore plus les odeurs.
« Impossible d'identifier le type d'agresseur… il y a trop de sang et surtout de la tue loup me brouille l’odorat. Ceux qui ont attaqué cette meute étaient sans aucune doute préparés pour avoir avec eux ce genre de plantes en poudre. » cela ôtait tout un tas de morts vivants… alors vampire ? Ou bien plus redoutable dans l’instinct de chasse. Puisqu’il ne voyait pas pourquoi des vampires attaqueraient une meute … Selon ses renseignements, l'essaim le plus proche était plus en ville et non dans la réserve.
Des cris firent leur apparition, entraînant donc les deux hommes courageux sur la piste de sang et plus précisément les sons plaintifs ! L’hongre de Tristan n’était pas forcément plus téméraire que la jument, néanmoins comme beaucoup de chevaux ils se baissent sur l’empathie de leur cavalier et comme l’alpha était d’une confiance immense, il avançait dans la neige, frissonnant quand même aux bruits et à l’odeur ferreuse de l’endroit. Le loup était aux aguets et ils mirent à son tour pied à terre à la suggestion de l’humain, flattant à son tour l’encolure de son cheval, ne l’attachant pas au cas où qu’il doit fuir après une rude attaque. Son geste traduisait d’un certain amour pour les équidés et cela n’était en aucun cas dans son assiette. Darcy semblait partager cette affection.
Oui agir rapidement était une nécessité mais réfléchir était obligatoire avant de se mettre en branle.
« Je pensais gravir cet amont rocheux afin de voir ce qui nous attend et nous éviter de tomber dans un piège. Surtout si vous êtes bon tireur vous serez à l’abri tout en attaquant. » L’alpha posa un regard sur lui « Si je viens à me transformer, je ne pourrais plus parler comme nous le faisons, alors soyez attentif à mes gestes. »
Soudainement, l’homme se figea et son regard balaya la zone avec rapidité, il avait entendu un bruissement dans la neige. Quelque chose les frôla, comme une provocation… le regard bleu acier de Tristan se figea dans un ambré lumineux, brillant avec les reflets du croissant de lune. et cette nouvelle odeur de mort… oui cette fois, il la sentait bien et ce n’était pas des vampires qui avaient attaqué la meute mais …
« Baykok… Darcy ! Attention ! » fit ‘il soudainement en poussant sur le côté l’humain, lui évitant de se prendre une flèche dans le dos ! Tristan roula dans la neige et se remit d’une roulade sur ses pieds et envoya une gerbe de neige afin d'identifier une première silhouette indivisible que la neige fit apparaître en se collant au corps. Darcy pourrait voir la forme humanoïde grâce à ses lunettes de vision nocturne… enfin vu l’odeur, il en avait au moins deux ! Il fallait trouver le second. L’alpha avait rejoint l’humain, sentant bien que les deux chasseurs étaient en train d‘évaluer l'intérêt pour chasser leur proie.
« Ils sont deux … invisible pour le moment et se demande sûrement si nous sommes intéressant à chasser. Il va falloir user d’objet de feu … ils sont rapides. » Ils leur fallait un plan … et surtout éviter de se blesser inutilement, surtout si en contre bas il en avait encore. Et surtout profité du fait que les deux créatures étaient en train d’évaluer leur prise. Se montrer faible, ne les intéressent pas.
« On va ruser. Essayez de paraître, navré Darc il vous faudra prendre sur votre égo… mais d’être blessé ou faible. Je vais les attirer sur moi et vous n'aurez qu'à les cribler de balles bénites ou même user d’un de nos objets formant du feu. » dit-il dos collé à celui de l’aristocrate, tournant ensemble sur elle-même pour couvrir les angles et éviter de se faire surprendre par les deux morts vivants.
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Tout au long de leur trajet vers la source des cris, Darcy réfléchit à la situation présente. Il se trouvait au milieu d’une forêt glaciale, à l’autre bout du monde avec un aristocrate capable de se changer en bête féroce. Les images de Tristan en train de humer l’air à la recherche d’indices s’imposaient sans cesse à lui. Dans quoi s’était-il fourré ? Il avait cru qu’il serait aisé de suivre l’alpha en mission. Mais plus le temps passait, plus il se sentait faible. Que pourrait-il faire contre un démon ou une bête lui qui, quelques mois auparavant était encore en train d’apprendre le combat à mains nues avec Sasha Ashton ? Que pourrait-il offrir comme opposition à des créatures sanguinaires alors qu’il était encore aux prises avec sa morale et sa perception naïve du monde ? Il n’eut pas le temps de répondre à ces questions qui flottaient dans son esprit. L’heure était venue de mettre pied à terre et d’affronter le danger.
Darcy opina du chef lorsque Tristan proposa qu’il se mette à l’affut en hauteur. Il n’était pas mauvais tireur et se sentirait plus en sécurité s’il pouvait chasser plutôt que se défendre. Au moment où Hennessy évoqua sa transformation, Darcy eut envie de prendre ses jambes à son cou. Il ne l’avait jamais vu transformé. Serait-il capable de ne pas le dévorer ? Se souviendrait-il qu’ils faisaient équipe ? Il devrait être attentif à ses mouvements. Il acquiesça encore une fois. De toutes façons, il sentait que le silence serait plus aisé pour lui. Lorsque Tristan se figea, Darcy en fit de même. Il entendait quelque chose et fut projeté violement au sol. Diantre ! Pourquoi son équipier l’envoyait-il au tapis. Il comprit en voyant la flèche dont il eu put être la victime se ficher dans un tronc d’arbre. D’un geste souple il se redressa et organisait intérieurement les informations dont il se souvenait sur les Baykok. Ils étaient vulnérables au feu, chassaient en groupe et de dangerosité élevée. Super. Darcy aperçut l’un d’eux grâce au geste de son coéquipier. C’était horrible. Il se plaça dos à dos avec son partenaire. Sa respiration trahissait déjà sa peur. Tristan évoqua le nombre de leurs ennemis. Darcy comprit qu’il était crucial de repérer le deuxième. Il scrutait l’espace composé d’arbres à perte de vue, de la neige tombait lentement devant ses yeux. Rien ne se trouvait devant lui si ce n’était des troncs à perte de vue. Malgré ses lunettes, il ne pouvait identifier autre chose que des arbres. Une petite quantité de neige tomba sur son épaule au moment où Tristan évoquait le feu. C’était comme si la neige qui se trouvait sur les branches fondait déjà…Ce n’était pas normal… Darcy comprit que la neige qui venait de tomber était celle que l’un des Baykok avait déplacée en marchant sur l’une des branches qui surplombait le duo d’anglais. Il confirma son soupçon en levant doucement le regard vers le ciel. La créature les observait à environ deux mètres en hauteur de leur position. Grace à ses lunettes, Darcy pu la voir distinctement, les flocons qui tombaient du ciel lui permettait d’avoir une idée de sa silhouette.
-« Il y’en a un au-dessus de nous. »
Il avait parlé très bas, ne sachant pas si ces chasseurs déchus étaient encore capable de comprendre les paroles qu’il échangeait. Il se rallia rapidement au plan proposé par Tristan. C’était malin : avoir l’air faible le rendrait inintéressant pour les agresseurs. Attirer leur attention sur le membre le plus fort du groupe était une bonne idée. Darcy se saisit doucement de son arme. Il se souvenait qu’elle était chargée mais également bruyante. Il devrait faire mouche rapidement pour éviter que l’un des deux monstres leur échappe.
-« Bien, je peux faire ça. »
Il recula de deux pas. Son dos quitta celui d’Hennessy pour se coller au tronc de l’arbre dans lequel la créature attendait. Il fit semblant d’avoir des difficultés à tenir debout. Il plia les jambes et afficha une mine déconfite, comme après avoir été passé à tabac. Serait-ce suffisant ? Sa respiration ajouta au stratagème. Elle s’accéléra davantage sous l’effet de la peur. Croiraient-ils qu’il souffrait ? Fallait-il en rajouter encore ? Faible il l’était mais pas encore mal en point. Il conservait encore toutes ses forces et son esprit était affuté. Ses doigts enserraient son arme au moment où il fit signe à Hennessy d’entamer sa ruse et de s’éloigner un peu. Assez pour qu’il puisse viser quand les bêtes se rapprocheraient de la cible la plus appétissante pour eux.
Le baykok qui se trouvait dans l’arbre au-dessus de Darcy bougeait. La neige qui recouvrait la branche qu’il arpentait tombait au fur et à mesure de ses déplacements. Il pourrait l’avoir facilement. Fallait-il attendre que Tristan l’attire au sol ? Darcy décida d’attendre. S’il tirait maintenant, le deuxième s’enfuirait peut-être et leur cible serait perdue. Il devait gagner du temps. Il gémit comme s’il était blessé. Il se sentit ridicule et mauvais acteur mais cela fonctionna, le monstre de la cime se déplaça vers l’endroit où Henessy se trouvait...
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Avaient-ils manqué de prudence ? Auraient-elles quelque chose de mieux à faire si une situation similaire se présentait ? Sur le coup, l’alpha ne voyait rien pouvant justifier ce début d’échec, les chasseurs devaient rôder depuis longtemps et sous leur forme invisible et avec leur expertise d’avoir massacré une meute de loup…. Il était, sans aucun doute, présomptueux de penser qu’ils auraient pu faire mieux. Néanmoins, il était hors de question de se laisser tuer facilement ! Ce soir, le sang allait encore couler et ça ne serait pas le leur !
Et pour parvenir à ce but, rien de mieux que la ruse ! Et quand bien même que l’égo de Darcy en prenne un coup, il valait mieux mimer la faiblesse pour vaincre que de finir courageux et mort. Enfin dans ce cas de figure. Dos-à-dos, les deux hommes n’avaient pas de temps à perdre, ils se devaient de profiter du repérage des chasseurs qui déjà les évaluait afin de savoir, s’ils seraient amusants et honorables de les traquer. Fort heureusement, cette espèce n'attaquait pas sans un minimum de réflexions et cette faiblesse pourrait être exploitée à juste titre. La peur inondait le corps de Darcy, en bon prédateur Tristan pouvait sentir ce fumet souvent signe d’un plaisir certain de la chasse, ce qui vous fait palpiter le cœur plus vite et pousser les crocs… il ne pouvait le blâmer de la ressentir, cela était parfaitement normal, surtout en voyant la tête d’un Baykok, qui n’avait rien de bien élégant … Surtout quand on sait qu’ils ne sont pas là pour jouer aux billes. Le regard bleu de l’alpha était devenu entièrement ambré… et s’il ne trouva pas immédiatement le second, c’est son partenaire qui dénicha le second mort-vivant, bien caché dans l’arbre. Pour laisser croire au monstre qu’il n’était pas repéré, le loup ne leva pas la tête, mais la hocha, laissant l’humain à sa comédie. Il ne le jugea nullement, bien au contraire, plus il avait l’air faible, moins leurs ennemis seraient intéressés par lui et en conséquence, l’humaine pourrait leur démontrer ses talents de franc-tireur !
Afin d’attirer un peu plus les créatures, l’homme loup grogna et se montra plus hostile, en tournant autour de l’autre Baykok, qui déjà montrait les crocs avec ce rictus appréciable… cela semblait aussi attiré le second il entendu le « plouf » dans la neige cotonneuse et même s’il était encore invisible, ses pas trahissait de sa présence tout comme de son odeur fétide. Il avait encore cette phase d’observation et il semblait évident que les deux chasseurs désiraient que Tristan se mette à courir… et pour l’encourager celui juste avant percher sortit un couteau (qui se vit, comme s’il flottait dans les airs) pour amorcer une attaque et harcelé Hennessy qui évitait souplement les attaques avant de rouler dans la neige et se retrouver acculé par les deux avec une entaille sur la joue… il n’avait plus trop le choix que d’enclencher réellement un combat et il l'annonçait en feintant : il envoya une gerbe de neige sur l’invisible et le percuta dans le poitrine, roulant avec lui dans le manteau lui arracha le couteau et lui plantant dans l’épaule… Un combat acharné s'enclenche : l’autre Baykok sort son arc et recule afin d 'avoir une précision plus grande, mais il se retrouve dans la ligne de mire d’un Darcy gémissant auprès d’un arbre !
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Une fois que le monstre qui se trouvait perché fit un « plouf » sonore dans la neige, les choses se déroulèrent très rapidement. Darcy avait toujours son arme en joue et tentait de se concentrer pour ne pas tirer sur la mauvaise cible. Sa respiration saccadée n’arrangeait rien à la situation et la vitesse avec laquelle Hennessy se déplaçait ajoutait à la confusion de l’homme de Pemberley. Il vit apparaître une lame et une gerbe de neige. Son partenaire était en bien mauvaise posture, au sol. Il fallait agir rapidement. Darcy inspira et, par chance, son esprit se focalisa sur les traces laissées au sol par le baykok précédemment arboricole. Darcy ajusta sa cible et tira.
Ce fut atroce. Un cri inhumain. Il l’avait touché et peut-être même tué. Il vit une trace de sang apparaître de nulle part et, pour être sûr, tira une deuxième fois. La créature s’effondra. Enfin, c’est ce qu’il conclut car il avait entendu un bruit de corps s’affaissant. Les tirs avaient plaqué son dos contre le tronc d’arbre. Sa poitrine se soulevait rapidement et la peur envahissait son corps. Il avait l’intuition qu’il avait abattu sa cible mais c’était lui qui était sonné. Quelques pas plus loin que la dépouille abattue, Hennessy était toujours aux prises avec l’autre monstre. Darcy était bien incapable de se rapprocher pour empoigner la bête par l’échine et ainsi libérer le gentleman. Il ne voulait pas risquer de perdre un bras ou une main. Et puis, il fallait bien avouer que le rôle de couverture lui convenait bien pour le moment.
Il se trouva cruel de laisser ainsi Tristan se dépatouiller du monstre sanguinaire mais il avait également l’intime conviction que le loup devrait pouvoir se défaire de l’autre bête. Il ne voulait pas non plus priver le gentleman Hennessy du plaisir et de l’honneur d’avoir tué sa cible. Tiens, lui-même venait d’ajouter une première créature surnaturelle à son tableau de chasse. Ce constat lui rendit un peu de confiance. Et alors qu’il réajustait sa visée, sur l’endroit où il imaginait que le baykok se trouvait, il laissa quelques minutes à son mentor du jour pour tenter d’occire le monstre.
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Le coup de feu était assourdissant, si le temps avait habitué le loup à percevoir le vrombissement détestable de la poudre en feu, il devait avouer que ce bruit lui était désagréable au possible ! Enfin bon, déjà fort occupé par le chasseur amateur de loup, il ne pouvait pas s’épancher sur le sifflement de son oreille droite ! Non, il mettait toute sa concentration sur la finalité d’un combat ! Esquivant ou bien martelant son adversaire qui avait un fort répondant, au point qu’il eut quand même une belle estafilade du front au coup sous un coup de griffes de plus dévastateur !
Et même si l’alpha pouvait se gargariser d’avoir une large supériorité physique sur une majorité de créatures humanoïdes les Baykoks étaient créés pour être de super prédateurs et celui-là avait tué bon nombre de loups dont l’alpha de cette meute ! Il était alors, inconscient de se fier sur ses acquis et la brûlure de sa blessure était un bon rappel. Les deux combattants roulèrent au sol, s’échangeant divers coups, dont le doux bruit d’une côte cassée sous le poing fermé d’Hennessy… Et ne voulant pas se fatiguer davantage dans une joute équivalente, l’homme réussit à prendre l’avantage en retourna la créature et essaya de la maintenir, avant que celle-ci glisse ses jambes sous lui et l’envoie voler dans la neige… Le chasseur sortit un couteau et se jeta sur l’homme, qui roula sur le côté et se transforma dans la foulée en immense loup argenté, envoyant au pilori ses vêtements !
le gentleman, pouvait remercier son habitude et la puissance conférence par son immense meute, pour ne prendre que quelques secondes cette transformation et ainsi, atterrit sur le dos du Baykok sous le poids d’un loup de plus d’un mètre dix… un petit poney ! Et abattit en même temps sa mâchoire sur la nuque de ce mort-vivant qui aurait dû rester dans un simple être inanimé ! Il détestait prodigieusement ce type de créature ! Il retrouva l’utilisation de son ouïe droite, ce qui lui avait épargné le cri de mort de l’autre chasseur, abattu par les deux coups de feu, mais il put entendre les lamentations gastriques et le sifflement aiguë de sa proie qui eut la trachée broyée.
Tout était fini…
Le loup argenté, se redressa et alla quand même vérifier l’état de mort de l’autre immondice, puis marcha vers ses vêtements, éclatés en morceaux, ou ses armes et autres possessions étaient au sol. Il savait que seule sa chevalière restait avec lui, elle était magique et donc se faisait absorber par son corps. Le regard ambré du canin, se posa sur son novice et il s’assit, pour se montrer moins imposant, sachant bien que le gentleman de Pemberley avait eu de bien mauvais souvenir avec un loup garou, son visage en était le témoin. Ne pouvant parler, Tristan attendit patiemment qu’il daigne venir vers lui et combatte par la même occasion la peur viscérale de son espèce. Pour cela qu’il ne se retransformait pas en homme (en plus d’être nu et d’avoir très froid sans vêtements). Il enroula sa queue sur ses pattes.
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Image de Tristan en loup
Spoiler:
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Concentré sur sa visée, Darcy ne comprit pas tout de suite ce qui se déroulait devant lui. Il entendait les coups échangés mais ne voyait pas toujours qui les donnait et qui les recevait. Il aperçut le front de Tristan qui rougissait. Il ajusta à nouveau son tir mais, trop lentement. Déjà, Hennessy avait disparu, remplacé par un énorme canidé au pelage gris.
L’arme de Darcy s’abaissa. Il était fasciné par l’animal qui se battait devant lui avec grâce et maîtrise. Certes, il savait quelle était la nature d’Hennessy mais jamais il ne l’avait vu sous cette forme. Il n’avait rien du monstre qu’il avait imaginé et que décrivaient certains récits. C’était une créature à l’aspect effrayant, car sa taille imposait la peur. Mais c’était aussi un bel animal, gracieux et athlétique. Alors qu’il reniflait les cadavres, Darcy ne pouvait s’empêcher de le suivre du regard. Il le vit observer les lambeaux de ses vêtements et s’asseoir face à lui.
Comment devait-il réagir ? Dos au tronc d’arbre, sa respiration était toujours celle d’un homme effrayé. Il était face à un loup gigantesque qui l’observait et ne pensait qu’à une chose. Il avait une irrésistible envie de…Ses doigts se réajustèrent sur son arme…Il ne pensait plus qu’à cela…Lui gratter la tête, juste entre les oreilles !
Les loups étaient-ils capables de lire les pensées des humains ? Darcy ne se souvenait plus de cet aspect de ces études sur les créatures magiques. Il espérait que Tristan ne capterait pas cette pensée idiote. Comment pourrait-il encore le considérer de façon positive s’il le voyait à présent comme une énorme peluche ? Voilà qui amènerait certainement Darcy à revoir ses plans d’annihilation des loups. Certes l’un d’eux était à l’origine de l’énorme balafre qui l’avait défiguré et avait gâché sa vie mais, celui qui se trouvait en face de lui, bien qu’énorme et léthal n’en était pas moins un gros toutou à sa mémère. Hum. Il était opportun de briser le silence. Mais comment ?
-« Cherche ! Cherche »
Diantre ! Réflexe de chasseur du dimanche. Darcy venait de donner l’ordre à une créature supérieurement intelligente de trouver le gibier qu’ils chassaient et ce de la même manière que celle qu’il utilisait avec ses chiens de meute lorsqu’il chassait le renard à Pemberley. Il déglutit. Si Tristan était susceptible, il vivait certainement ses dernières secondes. Il se retint de rire à sa propre bêtise. L’heure était grave tout de même…
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ici depuis le : 03/11/2019
Espèce : Loup Garou - Alpha
Ligue : Membre du conseil
Occupation : Docteur en Biochimie
Age : 76 ans (Apparence 35 ans)
Devise : The Wolf on the hill is never as hungry as the wolf climbing the hill
Patiemment, l’alpha attendit une réponse de l’autre homme… Qui était encore effrayé, l’odeur de la peur était perceptible par son museau, mais surtout la respiration encore forte. Niveau émotion, ce soir Darcy avait de quoi être servi ! Trois saletés de mort-vivant et sa première confrontation (pacifique) avec ses cauchemars. Néanmoins, le temps commençait à être long et il restait un fugitif à traquer… bon, sous cette forme Tristan savait qu’il n’aurait aucun mal à pister sa proie, surtout de nuit un environnement familier. Il regrettait qu’une chose : ne pouvoir communiquer avec l’humain, il devrait peut-être envisager de demander à Lucian de lui fabriquer ce collier communicateur… et en faire autre chose qu’un collier d’ailleurs, cela était un peu rabaissant pour un loup, il n’était pas un chien !
Et…
Pardon ?
Que venait de faire le gentleman ? Avait-il la bêtise en plus du mépris d’oser s’adresser à son supérieur hiérarchique et membre du club des gentlemen de ce beau pays où ils fréquentent l’un comme l’autre la haute noblesse de « chercher » ? S’estimait-il soudainement supérieur parce que l’un des deux nobles avait un manteau de fourrure ? S’il voulait l’énerver et le vexé, il venait de réussir son affaire ! Les oreilles du loup se couchèrent et il gronda férocement laissant ses crocs encore ensanglantés se dévoiler.
« Cherche », il ne veut pas qu’il lui donne la patte en plus de le caresser pendant qu’il y était ?
En toute honnêteté, ce qui pouvait sauver Darcy d’une remise à sa juste place était le sang-froid et l’intelligence de l’homme devenu loup. Tristan haïssait qu’on le prenne pour un chien et cet idiot de Calloway aimait faire des allusions, alors qu’il n’était rien de plus qu’une sale petite taupe mentale, ne méritant qu’un respect ponctuel ! Enfin, pour en revenir a la situation, l’alpha avait suffisamment de jugeote pour ne pas laisser sa colère ou même son instinct de faire du mal à un collègue de l’organisme (en plus de mettre en l’air tout son discours sur le côté contrôlé des loups et qu’ils n’étaient pas des bêtes) et un autre noble a qu’il voyait une forme de respect et peut-être qu’il devrait revoir son jugement, s’il ne présente aucune excuse ou s’il continue dans ce genre de comportement insultant. Et l’une des autres raisons étant qu’il n’avait pas de temps à perdre à recadrer la bêtise ! Bon sur ce point, il laissa une chance à Sir Darcy de se racheter de sa grossière erreur, peut-être mué par la peur et le choc.
Le loup se leva d’un mouvement gracieux et regroupa les morceaux de ses vêtements, ne trouvant rien d’autre que sa veste comme seul habit ayant survécu à sa transformation. Il la prit et s’approcha de l’autre homme et lui lança sa veste dessus, il avait intérêt à comprendre qu’il devait la prendre et ne pas l’oublier dans la neige ! Puis, il se décale pour marcher sur la piste du chasseur mort-vivant, plantant donc Fiztwillliam ici, il n’aurait qu’à se bouger pour évoluer avec lui sans chercher de laisse !
Non vraiment, cela était un peu décevant… enfin il acterait sa déception et son jugement dans les prochaines minutes. La sagesse voulait qu’il ne soit pas si hâtif, malgré l’outrage et la cuisante insulte. Un adage disait qu'on ne devait pas penser à la méchanceté d’une action alors qu’elle peut être que bêtise.
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