Adèle de Vere - la damnation n'empêche pas l'ambition

Depuis des siècles la famille Capulet protège ses enfants et use de leur magie pour prendre ou donner la vie comme bon leur semble. Ils ont longtemps protégé leur sang pour garder ce pouvoir qui leur confère la même puissance que Dieu, mais cela au prix d’enfants morts nés ou difformes et peu à peu, pour s’étendre et prospérer, ils furent contraints de diluer leur sang et leur pouvoir. Mais une branche de cette illustre famille entend bien redonner sa puissance aux descendants, qu’ils portent ou non le nom de Capulet.

Dans ce but, les Capulet de France, ont pactisé avec le démon. Simone Capulet était plus que jamais déterminée à voir la puissance des nécromanciens naître de sa lignée et s’étendre sur le monde. Prête à tout, y compris vendre son âme et celle de sa descendance.

C’est ainsi qu’elle rencontra un cauchemar, qui sentant ce désir envieux d'accroître son pouvoir pour égaler et surpasser d’autres branches familiales, vint à elle. Elles négocièrent chacune âprement jusqu’à un accord qui verrait le destin de cette famille bouleversé à jamais.

Adèle ne connut jamais tous les détails de cette rencontre ni les rebondissements de cette négociation qui pourtant engagèrent aussi son âme.

Elle n’était pas encore née, que son destin était déjà scellé.
Elle vit le jour le 19 Décembre 1873 alors que la nouvelle lune privait le ciel de sa lumière à quelques jours du solstice d’hiver.
L’enfant fut prénommée Adèle, Esther comme sa mère et Simone comme sa grand-mère.

Adèle n’eut pas le temps de connaître sa grand-mère, qui mourut le jour même de sa naissance. Elle ne vit pas non plus Milady accompagner la décès de celle-ci pour récolter son âme, avant de venir se pencher sur son berceau en lui glissant un “A Bientôt” plein de sombres promesses.

Depuis ce jour, Esther, la mère d’Adèle, connaît le sort qui lui sera réservé. A l’image de sa mère, elle mourra lorsque sa douce petite fille donnera naissance à son deuxième enfant. Ainsi le veut le pacte.
Mais Esther peut s’enorgueillir de deux choses. Sa fille a hérité de la magie familiale et le pacte dicte que le jour où Esther mourra, Adèle donnera naissance à l'un des nécromanciens les plus puissants de ce monde et donnera à sa famille toute la puissance qu’il méritent.

Esther ne cacha jamais ce fait à sa fille, l’élevant dans ce désir profond de puissance et de pouvoir. Lorsque les pouvoirs de la jeune fille furent libéré à ses quinze ans, elle entame un apprentissage intensif et fastidieux qui lui permettrait d’user de ses dons pour la nécromancie avec efficacité et parsimonie.
Mais le besoin de pouvoir de la famille ne s’arrêta pas à cette soif de puissance magique, ils voulaient aussi s’enrichir et gagner en influence sur le monde des vivants. Pour ce faire, son père promis la jeune enfant à un noble anglais.
La monarchie n’était plus en France, mais elle existait encore en Angleterre, s’ils voulaient un roi ou une reine un jour de leur lignée, ils se devaient donc de conquérir ce territoire.

C’est ainsi qu'à vingt ans, la jeune lady Capulet devint Adèle de Vere, Comtesse d’Oxford en épousant Henri de Vere qui eut le malheur de tomber amoureux des grands yeux sombres de la fille Capulet.
Oui, ce mariage le réjouit et cela malgré les réticences de la belle à partager sa couche. Il prit d’abord cela pour une preuve de timidité et ne voulut pas brusquer sa jeune épouse. Mais, le temps passant, il se montra plus pressant, passant à deux doigts de forcer la jeune femme, qui compris alors qu’elle ne pourrait pas jouer indéfiniment les jeunes pucelles effarouchées.

Elle se soumi donc à son travail d'épouse et Henri eut même l'impression qu'elle partageait ses sentiments. Ce que le pauvre homme ignorait c'était que son épouse tuait chacun de leurs enfants dans l'œuf, aspirant leur énergie vitale avant même qu'ils ne grossissent dans son ventre, provoquant une fausse couche chaque fois qu'il était nécessaire.

Pourtant, Henri n'eut pas à se plaindre car cela pourrait paraître étonnant, mais après un an et demi de mariage, elle lui donna un beau bébé rose et joufflu.
Une petite fille qu'ils prénommèrent Elizabeth.
Ce que Henri ne savait pas, c'était qu'il n'était pas le père de la petite fille. Son père était l'un des cousins venu rendre visite à Adèle quelques mois plus tôt.
Les Capulet souhaitant renforcer leur sang, ils ne voulaient le voir encore dilué avec le sang des de Vere. Ils organisaient donc régulièrement des visites familiales lors desquelles Adèle se donnait à ses cousins dans l'espoir de créer un nouveau nécromancien.
Toutefois Adèle et les siens furent déçus, la petite Elizabeth ne présentait aucune disposition pour la magie, pire encore, la petite était sourde.

Adèle veilla ensuite à ne plus tomber enceinte, les visites de ses cousins s'espacèrent grandement. Esther n'était pas prête à mourrir et Adèle n'était pas prête à dire au-revoir à sa mère.

Les Capulet et Adèle mirent ce temps à profit pour renforcer leur position sociale.
Adèle réussit à convaincre son époux d'acheter un manoir en banlieue de Londres soit disant pour permettre à leur fille d'étudier dans un institut spécialisé, mais la belle voulait surtout se rapprocher de la cour du roi.

Les années passèrent et Henri commença à se plaindre de ne pas avoir d'héritiers. Elizabeth allait sur ses six ans, la petite grandissait sans beaucoup d'affection maternelle, heureusement celui qui croyait être son père l'aimait tendrement et la couvrait d'affection, helas pour l'enfant, le Comte partait souvent en voyage pour divers travaux de représentation ou affaires à régler pour la couronne. Cela laissait le champ libre à Adèle pour mener sa vie comme elle l'entendait et elle profitait de ces moments pour abandonner sa fille a l'Institut pour les enfants handicapés ou à ses gouvernantes.

Mais l'an dernier, Adèle a reçu une visite inattendue. Celle d'un de ses cousins et d'une femme troublante qui lui rappela a mots couverts le pacte de sa grand-mère.
Il était temps pour la jeune femme d'offrir un héritier a son époux et un mage puissant a sa famille.

Ce fut donc partagée entre le désir de puissance et la culpabilité de tuer sa mère, que Adèle prit la semence de ce cousin que le cauchemar avait choisi pour elle.
Deux mois plus tard, elle eut la confirmation de sa grossesse.
La joie de Henri n'eut d'égal que la peur de son épouse.

Elle soudoya un médecin pour qu'il recommande  qu'elle passe sa grossesse en France près de sa famille. Elle put ainsi profiter de sa mère pendant ces sept derniers mois.


C'est le 22 Août 1901, en cette froide nuit où la nouvelle lune tombait en même temps que le solstice d'hiver que naquit l'enfant. Un garçon aux yeux sombres qui ne poussa qu'un seul cri au moment de prendre son premier souffle et au moment où Esther poussa le dernier.

Milady prenait une nouvelle âme tout en respectant les termes du contrat qui la liait à cette famille.
L'enfant était un nécromancien, le cadavre de sa première nourrice en attesta. Les Capulet bloquèrent les pouvoirs du bébé comme furent bloqués ceux de sa mère avant lui.
Puis Adèle put rentrer à Londres présenter à Henri, celui qu’il élèverait comme son digne héritier et permettrait au sang de la lignée de se rapprocher un peu plus du pouvoir.

Ainsi naquit Thomas de Vere, futur nécromancien au grand pouvoir, destiné à faire des de Vere la nouvelle grande famille de sorcier que l’angleterre ait jamais connu. Le sang des Capulet régnera un jour sur l’Angleterre.