Dans les tourments du démon feat Ani, Alva-Adèle-Erme

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Voilà … ils étaient enfin neutralisés… cela avait eu le mérite d’adoucir légèrement son humeur orageuse ! Sentir ce combat entre lui et les deux femmes, l’avait même revigoré et il allait être encore plus en forme pour la suite… si la luxure n’était pas son péché, il adorait la torture et vraiment… cela allait être carabiné ! pour la simple raison qu'ils n’avaient pas suivi le plan d'évasion ! Un plan, qui les auraient perdus dans le dédale de Sodome avant de revenir au point de départ : le jardin suspendu avec le corps inerte d’Adèle qui aurait été la pseudo victime de leur égarement. Un avertissement, les poussant à culpabiliser (pour au moins deux… ou un) et qui aurait justifié d'autres sévices plus mentaux. Mais non, ils avaient décidé de faire un coup de maître (on ne peut leur enlever ça) et de faire tout capoter ! Mais le pire, étant qu’il était dérangé par leur fait, ne pouvaient-ils pas être plus lent ?

Et Azazel qui ne faisait que ricaner… Baal avait envie de lui brûler l’autre moitié, juste pour qu’il se la ferme ! Lui aussi avait son lot de blessures et il n’en avait rien à faire ! Bien au contraire il était … galvanisé… il se léchait les crochets avant de reprendre sa forme de démon, laissant Azazel gérer ses jouets qui ne se réveilleront pas avant une heure… lui avait quelque chose à faire … un acte parfait après ce combat et surtout pour achever son humeur ! Il faut être présentable quand on à un rendez-vous pour l‘enfer !

Il transplana dans sa chambre, découvrant la sorcière sur son lit, un sourire mauvais sur visage teinté de cette lueur sombre.

«  Adèle ! » sa voix était sans appel, tel un gong vibrant et détonant ! Où était cette petite pute lubrique sans cervelle et sans conscience ? Elle finit par sortir… l’odeur de cyprine et cette pointe de déception le mit en colère qu’elle se soit accordé la jouissance sans y avoir été invité ! Il figea son regard sur elle, elle portait une de ses chemises sortant de la salle de bain … Sans plus attendre, il la rejoignit en transplanant, la plaquant contre le mur sans douceur…la douceur c’est une option jamais bonne à prendre avec lui !

«  Il me semble que nous n’avions pas fini … et que tu n’as pas eu l’autorisation ! »

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Adèle avait dû se résoudre à finir le travail toute seule à cause de cet enfoiré de bouc. Mais bon, elle avait été à deux doigt d’obtenir la petite victoire de voir le démon venir en elle, de le sentir vibrer autant qu’elle sous l’effet de la petite mort qui ramène à la fulgurance de la vie.... et non,  au lieu d’un membre large et virile... elle devait se contenter de ses fins doigts, certes agiles mais bien moins apte à aller au fond des choses comme son goût pour l’extrême en la matière le lui demandait.
Bref, elle vint dans un orgasme tout à fait passable, digne d’un Henri après un mois de frustration... Elle s’était laissé quelques minutes inertes pour reprendre son souffle et prendre conscience de l’état de son corps et de ses forces. Elle finit par tenter de se relever, elle était seule, elle avait donc une opportunité, mais avant de fouiller et de tenter de sortir, il lui fallait retrouver un peu de décence. Se lever fut une entreprise périlleuse, entre la douleur qui se réveillait dans ses membres, sa gorge, ses poumons et ses reins,elle devait lutter contre le vertige d’un petit abus de ses pouvoirs. Heureusement qu’elle s'entraînait depuis des mois maintenant, sans celà, elle serait déjà tombée dans les pommes. Elle réussit après quelques efforts à se mettre debout et avancer vers l’armoire où elle trouva une chemise qu’elle emporta à pas lents dans la salle de bain. Son visage portait déjà les traces des coups qu’elle avait reçus et elle perdait du sang à divers endroits. Elle se hissa dans la baignoire et laissa l’eau ruisseler sur elle et emporter le sang et les autres humeurs dans la bonde, elle observait l’eau rougie tournoyer comme une spirale hypnotique. L’eau chaude l’aida à soulager un peu ses muscles, mais les entailles encore à vif lui rappelait le sentiment de vie chèrement gagné. Elle récupéra une serviette et se sécha, puis enfila la chemise qu’elle avait récupérée.
Elle sursauta en entendant l’appel de Baal. Son coeur fit un bond dans sa poitrine et à ce moment précis, elle ne savait pas si elle était heureuse ou terrifiée de l’entendre. Elle approcha de la porte de la salle d’eau et sortit sur le palier de la chambre, découvrant le démon blessé qui disparut aussitôt. Et avant qu’elle n’ai le temps d’esquisser un geste, Baal lui faisait face et la fit percuter sans douceur le mur, réveillant les douleurs et faisant naître une grimace sur ses lèvres. Elle se reprit pour relever un regard effronté vers lui.
« Tu m’as abandonnée là et tu ne me l’as pas interdit non plus. »
Il remonta sa main sur son cou serrant, avant de la jeter à terre avec violence pour la punir de cette effronterie.
«  Ne sais-tu donc pas attendre ?  » il était toujours en colère et la pièce s’assombrit aussitôt.

Elle releva la tête et découvrit l’obscurité grandissante qui n’annonçait rien de bon. Elle se retourna toujours au sol appuyée sur les coudes.


« Si j’avais su que tu reviendrais si vite, j’aurais attendu. Ce n’était pas aussi bon qu’avec toi. » dit elle choisissant de le brosser un peu dans le sens du poil, même si au fond ce n’était que la vérité.

«  Et bien tu as une nouvelle chance, de te faire pardonner ta bêtise !  » la pièce toujours plus sombre, il l'enjambe l’attrapant par la chemise pour lui relever un peu le buste.

Elle lui aurait bien dit que là, elle avait un peu trop mal et qu’elle aurait bien demandé quelques soins à Gordon avant de s’y remettre.. quelque chose dans l’assombrissement de la pièce lui disait que ce n’était pas le moment de demander. Ce regard sombre et ce ton encore plus tranchant lui fit battre le coeur plus vite, effrayant... mais n'était-ce pas cela qu’elle était venu chercher dans le jardin en s’approchant de lui ? Elle rassembla son pouvoir en se mordant la lèvre et posa une main sur son poignet pour lui faire sentir, comme tout à l’heure ce pic d’absorption qu’elle relâcha deux secondes plus tard pour qu’il sente à nouveau la force revenir dans son corps avec force.

«  Bien. » il passa une main sous elle et la remonta contre lui. «  Si j’arrive à être de meilleure humeur, alors tu auras une récompense. » susurra t’il, en plongeant ses lèvres contre son cou, transplanant avec elle la jetant contre la commode déjà malmenée …  il se montrait presque plus vigoureux la prenant avec ses ombres dans un ballet aérien, la soulevant dans les airs pour la rejoindre …
Si elle s’était sentie une marionnette désarticulée entre ses mains la veille, là, elle était une poupée de chiffon ballottée entre des gamins capricieux qui voulaient se l’arracher.  Plusieurs fois les ombres la tinrent pendue par les poignets et les cheville, tout le poids de son corps tombant sur une autre ombre venue l’empaler sournoisement. La fois suivante, elle était enrubannée de liens d’ombres qui comprimaient son corps jusqu’à l’étouffement alors qu’un autre s’immisçait en elle pour la faire gémir. Elle était son jouet, sa chose, un objet désincarné qui ne servait que son plaisir et celà avait quelque chose d’excitant, d’autant qu’elle sentait les prémices de la mort qui s’infiltraient à l’extrémité de son champ de vision.  Mais ses ombres ne furent qu’un début pour préparer à mieux l’accueillir sous leur joute avant qu’il ne la prenne avec force… il ne s’était pas fait prié cette fois… la labourant sous sa colère qui disparaissait pour faire place à plus de désir et la petite sorcière se retrouva plusieurs fois malmenée, retournée dans tous les sens, échappant de court instant à son union avec le démon, avant qu’il revienne en elle… lui extirpant un soupir vorace. Elle le voulait en elle depuis qu’elle était montée sur lui dans le jardin, et sentit sa virilité se manifester sous ses légers mouvements. Il se sentait venir… alors il sortit d’elle, elle crut qu’elle n’aurait pas mieux que la veille et qu’il jaillirait au fond de sa gorge alors qu’il lui attrapait la tête, et  la prenait dans cette bouche qui ne trouva pas grâce à ses yeux… puisque revenu sur le sol, il la jeta à terre, la laissant se redresser avec le bord du lit et il la rejoignit dans cette antre chaude, à demi à quatre pattes, la privant régulièrement d’air. La sorcière sourit sentant sa petite victoire et sa propre jouissance accélérée par ce constat, venir. Elle le harcelait régulièrement de son pouvoir, lui offrant des sensations plus fulgurantes chaque fois qu’il la touchait ou qu’il la pénétrait. Elle l’en avait privé tout le temps qu’il avait joué de ses ombres, lui offrant le meilleur lorsqu’il lui donnait ce qu’elle voulait. Il avait l’air d’avoir compris et il ne se lassait pas de son pouvoir, étant ivre et se laissait aller dans ses coups de reins, elle l’entendit même ricaner quand une dose d’énergie plus forte lui fit retirer…. Il gémissait un peu plus fort, qu’avant… et se sentant basculer, il lui enfonça une ombre dans la bouche pour recréer cette sensation de ne pouvoir avoir d’air tout en étant prise… et par deux coté… il palpitait avant … de se laisser aller dans un grognement féroce, continuant de percuter de ses reins les fesses rebondit de la femme, laissant leur intimité s’échauder et s’arrête profitant de sa jouissance, retirant sa pression et son ombre de la bouche d’Adèle pour qu’elle hurle… d’être en vie… ce qu’elle fit alors que ses yeux papillonnaient par la suffocation, son coeur semblait s’être arrêté encore. Elle avait senti les mains glaciales des spectres, de âmes damnés qui en voulaient chaque fois à sa vie, à son corps comme s’ils cherchaient avec l’avidité d’un glouton à trouver un nouvel hôte ou loger... et quoi de mieux qu’une sorcière sans âme ! Elle sentait ses forces la quitter et l’orgasme monter, plus fort encore après avoir sentit la semence du démon l’honorer. Elle hurla son plaisir, son ôde à la vie en plusieurs crescendo avant de mourir sur un soupir d’extase et que son corps ne retombe contre le montant du lit; à bout de souffle, à bout d’énergie. Cette fois, il l’avait relâchée avant qu’elle sombre.  

Elle se tourna, assise par terre le dos contre le lit, le regard empreint de cette même folie, qui ne la quitterait pas tant que la vague de plaisir ne serait pas entièrement partie pour laisser place à la douleur. Les pupilles dilatées et lui sourire de satisfaction sur les lèvres, un message muet qui semblait vouloir lui dire : Toi tu sais comment t’y prendre
Le démon adossa une main sur le bord du mobilier, baissant la tête vers elle, un rictus féroce.
«  Tu as le droit de rester ici. » dit-il avant de se relever et retrouver ses affaires, qui furent jetées dans la cheminée alors qu’il allait se doucher.  
Elle avait le droit de rester là ? Qu’est ce que ça signifiait ? Combien de temps ? Le temps de reprendre son souffle avant que Gordon vienne la soigner ? Ou serait-ce sa nouvelle cage dorée ? Son fils lui serait il amené ici ?


« Combien de temps ? » hasarda t’elle alors qu’il s'éloignait. Il ne lui répondit pas, allumant la douche.  Elle s'était hissée sur le lit malgré la douleur dans son corps et ses genoux encore tremblant sous le double effet de l’approche de la mort et de la jouissance qui s’y était mêlée. Elle s’était simplement allongée en bout de lit de travers sur le dos. Chaque goulée d’air aspirée était une petite torture, brulante dans sa trachée, douloureuse dans ses poumons qui s’était fortement contracté pendant leurs ébats.
Quand il revint, elle tourna la tête vers lui, il était apprêté avec élégance et il la toisait.

«  Quelqu'un va venir s’occuper de toi. Tu auras surement du travail dans les prochaines heures avec ton “ange”.  » il marcha vers la porte, appelant quelqu’un. Une femme brune assez bien faite de sa personne arriva.
«  Occupe toi d’elle. Qu’elle soit présentable, de visage du moins. »
Puis, le démon disparu dans les curives, laissat la femme entrer… Celle-ci toisa la chambre puis Adèle en reniflant.
« Au moins, elle est vivante... » souffla-t-elle.
« Vivante   » dit la sorcière en se mettant à rire, le son était un peu étranglé à cause de sa gorge malmenée, et elle avait reporté son regard sur le ciel de lit. « Et vous êtes ? » demanda t’elle une fois son rire calmé.

« Celle qui doit te rendre présentable… mais appelle moi Sváva. Et toi comment je dois te nommer ? » dit-elle en s’avançant. Elle avait une aura immortelle mais celle-ci vacillait. La femme s’assit près du lit, dépliant une trousse de maquillage et de soins. « Allez viens donc là, je vais chanter et apaiser … hum ton âme, même si elle ne t’appartient plus. »
« Adèle » répondit la sorcière en se redressant. « Est ce que, tu peux me donner de quoi me couvrir avant ? » demanda t’elle en observant cette flamme qui semblait perdre de sa vigueur par moment, comme si elle était soumise à un vent qui gagnait en puissance. « Tu n’es pas un démon, qu’est ce que tu es? »
« Hum, tu n’as donc pas de culture étrangère ? Je suis une Valkyrie. Quant à tes vêtements, je n’ai pas le droit de te donner des affaires de seigneurs sans son autorisation. Ta nudité ne m’importe pas et si cela te dérange, eh bien ma chère … il va falloir attendre que je te soigne un peu et que je prenne tes mesures.  » elle lui fit un rictus apaisant.

Adèle soupira. « S’il faut que je me débrouille toute seule. » elle se glissa un peu plus sur le bord du lit et se leva avec quelques précautions. La lourdeur dans son bas ventre lui indiquait qu’elle devait avoir quelques hématomes internes. Elle se tint au montant du lit le temps de le contourner avant de faire comme tout à l’heure en allant se servir d’une chemise propre dans l’armoir du “seigneur”, après tout ça, il pouvait bien lui prêter une chemise. Elle revint vers Valkyrie pour s’asseoir près d’elle sur le lit.
« Je ne connais pas toutes les créatures de ce monde, mais j’apprends.  As tu de la magie de soins ? »
« Mon chant est apaisant et va aider à ta régénération. » dit-elle tout simplement. Elle lui avait lancé un rictus amusé après avoir pris la chemise. Puis la femme se mit à chanter d’une voix qui n’avait rien à avoir avec le commun des mortels mais les souffrances d’Adèle semblaient s’envoler petit à petit, du moins juste la sensation, puisque ses blessures étaient toujours présente. Pendant ce temps, la femme lui prit ses mesures.  Après une vingtaine de minutes, elle s’arrêta d’un air satisfait.
« Pour une fois que je vais faire un vêtement pour une femme… une préférence de couleur ?  » elle semblait heureuse.
« Emeraude. » répondit la sorcière avant d’ajouter « Pour qui fais tu des vêtements habituellement ? »

Elle hocha la tête « Pour celui qui ne t’a pas tué dans son étreinte, en plus d’Azazel qui à des goûts plus … originaux.   » elle ricana doucement.
« Les Valkyries s’occupent des mourants non ? Enfin selon les légendes... quel heureux présage. » fit remarquer Adèle. « Évite de m'affubler dans le style du bouc, si tu veux bien. » Franchement, elle ne savait pas à quoi elle devait cette visite, et la promesse d’un habit fait sur mesure. En plus d’avoir la “permission” de rester là.  Avait elle gagné de monter sur un marche vers l’estrade ? Elle n’osait encore y croire mais... elle ne pouvait se retirer cet espoir de l’esprit. Il ne l’avait pas tué, certes mais il espérait sans doute encore qu’il l’aide à déterminer la race de Gordon et la façon dont il soignait.  
« Tu as failli mourir à plusieurs reprises.  » dit-elle avant de rire sur la mention du Bouc. « Ne te permet pas autant de familiarité. Si son image est celle d’un bouffon, tout cela est calculé, mais c’est un homme très intelligent et trop dangereux pour notre malheur à tous. Enfin, ils le sont tous les deux, Baal moins futé que son frère cependant. » dit-elle en sortant un carnet et alla demandé une certaine quantité de tissus dans son atelier qu’un démon lui apporta dans plusieurs valises et elle commença à coudre et à mettre des pièces d’étalose sur la sorcière.
« Faillis seulement. » dit la sorcière plus pour elle que pour sa couturière.  « Pourquoi penses tu Baal moins malin que Azazel ?. »
« Oui failli, la nuance est à souligner. » dit-elle sans plus d’émotion en pinçant dans ses lèvres une aiguille. « Cela ne veut pas dire qu’il est bête. Azazel est un génie c’est tout sous des airs d’enfant. » elle releva la tête vers elle « Mais cela n’a pas d’importance, tu es dans la chambre du cobra… qui est cruel et sans pitié. Que tu sois encore en vie est une… je suppose une bonne chose pour toi. D’habitude je console les âmes mourantes pour les emporter si elles sont encore dans leur enveloppes charnelles, sinon je récupère les corps...  »
« J’ai mon utilité. » répondit-elle , restant évasive. Il fallait juste qu’elle conserve cette utilité assez longtemps pour continuer à travailler Baal au corps. Et si Azazel était le génie qu’elle évoquait, raison de plus pour chercher à s’en débarrasser... mais si ces deux-là étaient bien frères, cela prendrait du temps, qu’elle n’aurait pas si elle ne parvenait pas à s’attacher suffisamment les faveurs du cobra. « Pourquoi travailles-tu pour eux ?. »
« Oh mon petit cœur… ce n’est pas un choix volontaire. On va dire que dans ma vie j’ai voulu quelque chose de tout mon cœur et je l’ai eu au prix de perdre ma liberté.  » elle lui fit un sourire agréable avant d’assembler les premiers morceaux dde robe.  
« C’est pour ça que tu vacilles maintenant ? » demanda la sorcière
« Je vacilles ? » demanda  t-elle intriguée. « Le début te plait ? »  
« Ils ne t'ont pas dit ce que je suis ? » demanda t'elle sans répondre à sa première interrogation. Elle baissa les yeux sur le début de cette robe qui semblait être magnifique « C'est très joli. »
« Non.  »  elle lui fit un beau rictus continuant son oeuvre.
« Je suis nécromancienne, je vois la vie que chacun porte en lui. Celle que tu portes est étrange si forte et pourtant elle semble prête à s’éteindre d’un rien. » expliqua-t-elle sans s’émouvoir. Elle savait reconnaître les créatures immortelle à la lueur de la flamme qu’ils portaient et celle ci avait cette lueur vive presque éblouissante, mais jamais elle n’avait vu un tel mouvement comme s’il suffisait de prendre la mèche entre ses doigts pour l'éteindre comme une bougie, le tout était de le faire au bon moment.
« Oh je vois.La raison est simple, je suis en fin de vie.  » répondit la femme brune tout en continuant sa robe qu’elle avait presque terminée, elle oeuvrait assz rapidement.
« Pourtant tu brilles comme une immortelle. Auront-ils ton âme quand tu t'éteindras ? »
« Nous vivons longtemps, trop. Oui, c’est le prix à payer pour mon souhait et je finirai surement ici inerte dans un dernier combat. » Elle aussi avait vendu son âme ?... Enfin pas “aussi”, puisque Adèle, elle ne l’avait pas choisi.. Pourtant elle avait signé ce maudit contrat engageant son existence et la récupération de cette âme. Elle avait presque envie de prendre cette valkyrie de haut, se gorgeant de cette différence mais elle savait qu’elle aurait vendu son âme sur ce contrat si elle n’avait pas déjà appartenu à Milady.  Que devenait-elle ? Se faisait-elle un nid entourée des richesses de cette ville telle la pie qu’elle était ? Non, a quoi bon penser à elle, elle l’avait abandonnée à son sort, elle l’avait trahie.
« Lequel te détient ? » demanda-t-elle pour éviter de penser trop à sa propre démone.
« Je t’ai déjà répondu. » dit-elle malicieusement.  
« Et qu’as tu demandé à Baal en échange?   »
« Tu me fait la discussion ou est-ce dans un but autre toutes tes questions ? » demanda la valkyrie en cousant quelques rubans sur la robe émeraude.
« Je te fais la conversation et j’en profite pour essayer de comprendre comment fonctionnent les choses ici, je compte essayer de survivre. » dit-elle avec une certaine franchise. De toute façon, la femme pouvait toujours rapporter ses mots à Baal, qu’importe, le Cobra savait déjà à quel point elle avait ce désir, aussi puissant que son désir à lui de se sentir au dessus des autres, plus intelligent, plus puissant.
« Si tu peux survivre… j’ai vendu mon âme pour retarder ma folie et pouvoir consacrer mes derniers siècles à la création rapide de mon art... » dit-elle en soulevant le tissu en velours. « Tu n’auras pas un tailleur plus rapide. »

Vendre son âme pour ne pas mourir... mourir plus tard.. et pourquoi confectionner des tenues ? Si elle avait pu comprendre le premier argument, le second retirait tout intéret a ce qui avait motiver cette femme. Si elle n’avait plus d’âme au moins était ce pour quelque chose de plus grand ! Et si elle avait signé de son sang pour survivre, c’était dans l’espoir de retrouver son fils et de pouvoir continuer et atteindre un jour cet avenir glorieux qui n’était que la première pierre de ce nouvel avenir pour les siens... elle serait à jamais celle qui avait engendré le nécromancien le plus puissant de ce temps, celui qui restaurera le pouvoir de sa famille tel qu’il aurait dû être. C’était autre chose que faire des robes... même si elles sont très belles... et très vite réalisées. Bon sur ce point là au moins la valkyrie méritait un peu de reconnaissance. « C’est impressionnant et la robe est magnifique. » dit-elle avec un sourire affable qui laissait croire à plus d”admiration qu’elle n’en avait réellement. « À Londres tes talents feraient fureur. »
« Merci...Sûrement, mais je suis ici.  » dit-elle simplement. « Et comment as- tu perdue la tienne ? »
« Je n’ai pas choisi de la perdre, une aïeule l’a sacrifiée pour un projet dont je suis maintenant l’héritière. » confia la sorcière. C’était sa malédiction et elle se battait farouchement pour que cela devienne une bénédiction... si une telle chose était possible lorsque l’on parlait de pacte démoniaque!
« Et comment tu le vis ? Le choix d’un ancêtre auquel tu n’as pas donner ton avis ? »
« Si je tenais mon arrière grand-mère je l’enverrai six pieds sous terre pour ne pas avoir su mieux négocier son contrat. Et toi, comment vis tu le fait que ton achat approche de son terme ? » demanda la sorcière sans beaucoup d’empathie.
« Tu aurai demandé quoi à sa place ? Pour ma part,  j’ai vécu plus que prévu en m’évitant la folie de ma race. Donc je le vis bien. »
« Je me serais débrouillée pour obtenir d’autres âmes à sacrifier que celle de ma descendance. » Adèle fit un tour sur elle-même pour admirer le tombé de la robe « En tout cas, je dois admettre que tu es un excellent tailleur. Ça fait du bien de retrouver un peu de prestance. »
« Cela n’aurait peut-être pas la même saveur.  » fit-elle distraitement avant de sourire au compliment. « Ravi qu'elle te plaise. Qu’elle te garantisse d’être en vie plus longtemps… ou bien dans ses grâces. »
« Je te remercie. Aurais tu un conseil sur ce dernier point ? » demanda t’elle avec un sourire agréable. Cette femme, bien qu’ayant vendu son âme pour peu de chose était probablement une des personnes les plus aimables qu’elle ait croisé ici, en dehors de Gordon bien évidemment. Mais quand viendrait l’heure de choisir entre lui et sa survie ou celle de son enfant... Elle ne se faisait pas d’illusion, sa gentillesse fondrait plus vite qu’une glace entre ses mains si chaudes.
« L'orgueil est son péché ma chère, la luxure pas vraiment, mais allié les deux sur un homme de pouvoir apporte toujours du réconfort.  » dit-elle se levant après avoir terminé. « Tu es belle, comme tout, on en oublierait ses quelques bleus sur ta peau.  » elle lui sourit cela semblait sincère.
« Allier les deux oui... » dit-elle pensive avant de relever la tête vers Svava avec un sourire sincère pour ce compliment. « Merci, j’espère que te flamme tiendra encore longtemps sans que la folie ne te touche »
« Merci.  » répondit la valkyrie avant de se redresser et faire craquer un peu ses os. « Suis moi.  »

Vêtue de sa belle robe de princesse, Adèle fut guidé par la Valkyrie dans les couloirs avant que la femme s’arrête dans une zone résidentielle, où au travers d’une fenêtre elle pouvait voir Milady dans tout le faste et la décadence qu’aurait une pie. Chose qu’elle ignorait à cet instant, c’est que Charlotte n’y était pas depuis si longtemps, elle profitait juste de l’endroit depuis à peine une heure.
« Pourquoi m'amener auprès de cette traîtresse ? Parce qu'on est maintenant dans le même camp ?   »
Elle haussa les épaules. « Baal a dit que tu avais des choses à régler avec. » elle sortit une dague qu’elle lui tendit, ainsi qu’une petite fiole « Elle est en métal béni et c’est de l’eau bénite, dans le vin c’est délicieux. La souffrance est grande même si cela ne la tuera pas. pas pour le moment  » elle hocha la tête laissant Adèle choisir d'entrer ou non.

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


La souffrance, voilà quelque chose qui avait toujours plus à Baal, cette cage il l’avait faite pour cette démone, un grand honneur mais un honneur qui serait réutiliser pour d'autres. Une magnifique cage d’oiseau donnant milles sévices durant des heures, avant d’octroyer une pause salvatrice à sa victime puis de recommencer. Depuis qu’elle avait été captive, Charlotte n’avait connu que ça, savourant de maigre repas et comme seul réconfort les tenues d’Adèle… des tenues souillées de ses sévices dont sont derniers encore plus terribles.    L’homme était satisfait, il avait atteint enfin sa jouissance et avait décidé de confronter les deux femmes, voulant voir si Adèle aurait le courage de trahir à son « tour » cette démone, achever définitivement cette moins que rien. Bon, il aurait donc que les rapports de ses sbires, veillant au grain, mais cela lui suffisait, il ne voulait pas être témoin, ayant autre chose à faire de plus … délicieux comme torturé les trois idiots ayant cru pouvoir s’échapper. Même si son plan avait échoué, il devait reconnaître qu’il en tirait un autre avantage.

Le cobra s’avança dans la salle, tapotant sur la cage mettant fin à la dernière torture du moment, celle d’une illusion particulièrement brulante.

«  Debout » dit-il sans plus d’émotion. Il ouvrit la cage et l’attrapa pour la guider hors de cet endroit, avant de transplaner et la lâcher dans une petite chambre très luxueuse, qui aurait ravie sans aucun doute tous les péchés en même temps, tellement il avait de confort de faste, de beauté et de gourmandise. Les sept péchés réunis dans un même endroit.
«  Tu peux profiter de cet endroit, c’est ta récompense pour avoir été si résistante. » affirma le cobra, la laissant sans plus de parole… ne lui octroyant même pas le plaisir de la parlotte, pour le peu qu’elle devait en avoir envie.

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Le plaisir de la parlotte, elle ne l’avait plus depuis un moment maintenant. Combien de temps cela faisait-il qu’elle était dans cette cage ? Elle n’en savait strictement rien. Elle ne pouvait même pas se raccrocher aux repas qu’on lui servait ou aux maigres moments de solitudes apaisées, car ils étaient, à son goût, trop irréguliers pour être vraiment décisifs dans une trame temporelle. Non, on lui donnait un peu de répit et de nourriture quand on en avait envie, pas parce qu’il était l’heure de.

Charlotte était déjà passée par là, par cette abîme de torture infinie, et de tout son âme qu’elle n’avait plus, elle ne voulait pas le revivre. C’était pourtant ce qu’il se produisait, et force était de constater qu’elle s’était endurcie mentallement. Si elle souffrait toujours autant physiquement, son esprit n’était pas encore brisé. Parfois, elle le reconnaissait, elle s’était abandonnée à la folie de la douleur, combinée à la folie de ce qu’elle pouvait sentir sur les vêtements de sa sorcière. Elle n’avait pas le contexte et ne pouvait que s’en créer un. Tout était permis. Elle observait Adèle depuis assez longtemps pour savoir que certaine chose pouvait lui plaire, et malheureusement, l’état de ses vêtements, qui pourrait laisser dire au commun qu’elle avait été violenté purement et simplement, n’était pas aussi simple à décrypter quand on connaissait un peu la nécromancienne. Mais à l’inverse, elle pouvait tout aussi bien choisir un scénario qui ne plaçait pas la sorcière dans le camp des démons, encore que si ce dernier point était avéré, Milady savait que ce n’était certainement que pour son bébé.

La démone n’était pas dupe de l’ambivalence qui règnait chez cette femme et elle en avait eu la preuve dans la salle de l’envie avec cette petite confrontation. Toujours est-il que pour le moment, elle était privée de la voir, privée de son confort, privée de sa vie, privée de sa dignité. Au bout du compte, ils allaient certainement la tuer purement et simplement, à moins qu’ils essaient de la reconditionner à leur sauce par la souffrance, comme un nouveau cauchemar tout rose et tout pimpant. Sur ce dernier point, elle était tantôt tentée de s’abandonner à arrêter de résister, tantôt cette flamme contrariante qui la caractérisait de la meilleure des façons s’avivait d’un coup et elle se bornait à souffrir en ne succombant à la tentation de la folie.

Sa seule arme, sa seule bouée de sauvetage, c’était son intelligence et ses réflexions. Parfois, en de rares moments, elle arrivait à se sortir de son corps et à plonger dans ses réflexions. La douleur devenait lointaine, diffuse, comme un sentiment lointain et dérangeant mais qui n’était pas présent au premier plan. Mais ces moments de grâce, elle ne les avait pas souvent touchés du doigt.

« Ma récompense... » maugréa-t-elle en lorgnant sur les alentours. Elle ne savait pas à quoi s’attendre. Pour elle, ce n’était qu’une autre cage dorée susceptible de la faire souffrir. L’endroit était magnifique, et d’ordinaire, cela aurait pu lui plaire. Elle se serait sentie très à son aise dans ce genre de chambre - même si elle aurait pu trouver à y redire parce qu’on est pas une lady qui se respecte sans un sens acerbe de la critique - mais quoiqu’il en soit, elle avait tout simplement peur de s’en servir. Que lui réservait-on encore ? Une récompense ? Elle n’y croyait pas trop. Ce n’était qu’un piège. Forcément. Elle savait comment ça fonctionnait. On commençait par vous déshumaniser, puis quand on percevait des résistances farouches, on s'employait à les défaire petit à petit en frappant là où ça faisait mal jusqu’à une fissure qu’il suffisait d’écarter. C’était le principe du reconditionnement.

Alors, qu’est-ce qui l’attendait là ? Elle était restée sur le lit où il l’avait lâché, aussi osa-t-elle enfin se redresser après quelques minutes seule. Cela faisait bizarre d’avoir de l’espace soudainement.

« Bon… Profite de ce que tu as, avec envie. Ce sera ça de gagner avant qu’ils ne t’enferment de nouveau. » dit-elle à voix haute. À dessein. Elle observa les alentours, à la recherche d’une quelconque réaction. Rien.

Sa peau était encore brûlante de la fournaise dans laquelle elle s’était trouvée. Machinalement, elle la frictionna un petit peu pour essayer d’en chasser la sensation. Elle puait. Cela faisait des jours qu’elle ne s’était pas lavée, et elle avait beaucoup transpiré dans la dernière épreuve. Elle puait, et elle était assoiffée. Alors, elle se fit couler un bain, tout en allant se servir en eau. Même le vin ne lui faisait pas envie là tout de suite. Non, elle avait besoin de boire de tout son saoul.

Ses pouvoirs n’étaient toujours pas là. Elle avait identifié cette chose dans ses cheveux, et elle était certaine que ça venait de là, mais elle ne pouvait pas la défaire sans souffrir atrocement. A dire vrai, elle ne voulait pas se rajouter de la douleur pour rien, mais maintenant qu’elle ne souffrait plus… Elle ne serait pas contre de tirer dessus d’un coup sec. Après avoir bu, elle accrocha un petit filin au corps flasque de la créature dans ses cheveux. Elle prit une inspiration, et elle s’élança brutalement en avant et en courant. Un peu comme si elle devait s’arracher une dent.

Si cela fonctionna, ça ne manqua pas de l’étourdir de douleur. C’était comme s’arracher la tête soi-même. Mais après toutes les douleurs qu’elle avait expérimenté depuis qu’elle était captive de Baal et Azazel, cela lui sembla être une pichenaude. Si elle l’avait tiré elle-même, elle n’y serait pas arrivée, pour la bonne et simple raison qu’outre la douleur, la créature jouait sur les muscles. Là, elle n’avait pas eu le choix que de se faire extirper par la force. Cependant, elle avait pompé pas mal de sang à Milady, parce qu’elle avait une partie de la tête en sang. Elle le constata alors qu’elle était étalée sur le sol. Ses forces l’avaient quitté un instant quand le fil s’était tendu. Mais elles étaient en train de revenir désormais. Elle se redressa péniblement et elle se coula dans le bain qu’elle avait pris soin de remplir. L’eau était bien chaude. Cela n’était pas aussi agréable que voulu, parce qu’elle sortait d’une épreuve brûlante mais quand elle commença à se savonner, le plaisir revint quasi instantanément. Cela faisait du bien !

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


La sorcière prit les armes que lui avait tendu la valkyrie sans hésitation. Après tout, Milady était une traîtresse. La démone détenait son âme depuis sa plus tendre enfance, depuis avant même sa naissance. Jamais elle n’avait émis l’hypothèse de la lui rendre, elle n’avait jamais montré la moindre trace de regret malgré qu’elle la couvait d’un regard maternel.
Si parfois Adèle avait eut l’impression d’avoir une alliée, une amie... une figure maternelle depuis la mort de la sienne et son arrivée à Londres... Maintenant, elle se disait que ce n’était que manipulation que les gestes d’une pie couvant l’un de ses trésors... l’autre trésor étant Thomas.

Adèle s’était toujours demandé si la démone ne restait pas dans son entourage que pour assurer une main mise sur son fils. Sur cet enfant qui était sensé assurer son avenir à elle et pas celui de Milady... Mais la démone le couvait de cadeau et de petites attentions, en y pensant, elle se disait qu’elle le couvait aussi de son regard d’oiseau maudit... envieuse... oui elle n’avait aucun doute sur le fait que sa démone voulait posséder son fils et son pouvoir tout comme Azazel... et Baal.

Oh! Elles s’entendaient sur certaines choses, faire souffrir les autres, organiser des spectacles qui titillaient la perversion londonienne... Et puis Milady avait toujours fait parti du paysage familial. Elle s’était aussi montrée une allié dans leur quête pour retrouver Thomas, dans le desert... Mais elle devait reconnaître que dans les salles, Gordon avait été plus là pour elle que sa démone, et surtout elle l’avait abandonnée dans cette cellule avec les deux inspecteurs. Elle l’avait laissée seule, elle avait laissé Azazel la frapper, la menacer de se faire violer par le sorcier qu’elle haïssait tant... Cet enfoiré avait osé la toucher car elle était vulnérable, prisonnière du bouc. Elle s’était retrouvée forcée de signer un autre contrat démoniaque, engageant sa vie, son autre bien le plus précieux ! Pendant que Madame se pavanait dans une chambre luxueuse Adèle avait du subir une collocation avec le sac à puce glacial, elle avait du accepté que Azazel la frappe pour donner du crédit a son double jeu, elle avait du manger de cette viande aphrodisiaque sans que cet idiot d’inspecteur ne lui offre de soulagement convenable... Heureusement là dessus Baal était arrivé, il lui avait offert ses coups certes... mais pour une apothéose qu’aucun amant n’avait sur lui offrir jusqu’ici. Elle ne se faisait pas d’illusions sur les motivations du démon et ces armes entre ses mains n’était qu’un test de plus, il avait été clair ce matin dans le jardin. Serait elle capable de tuer sa démone ? Si oui, il lui montrerait comment tuer définitivement un démon.
Et même si malgré ses sous entendu le cobra n’était pas encore prêt à sacrifier son frère, elle saurait comment faire et lorsqu’il découvrirait l’ampleur du pouvoir de son fils et si elle parvenait à le satisfaire avec de plus en plus de panache de son pouvoir... alors peut être pourrait elle s’en sortir et atteindre ce pouvoir qu’elle désirait avec tant d’ardeur.
Après tout, pourquoi viser le roi d’Angleterre, quand on peut avoir celui des enfers ?

C’est ainsi que la sorcière entra dans les appartements de Milady, observant avec dédain les richesses accumulées là pour la pie. Elle entendait le clapotis de l’eau dans la salle de bain, elle se fit donc discrète le temps de verser le contenu de la fiole dans la carafe de vin. Elle déposa ensuite la petite fiole dans un coin sombre de la pièce et cachant la lame dans les replis de sa robe, elle s’avança jusqu’à la porte de la salle de bain.

« L’eau est assez chaude à ton goût ?   » demanda la sorcière, retrouvant ce ton hautain de l’aristocratie qu’elle affectionnait utiliser en société.
« Trop chaude. » répondit la démone depuis son bain. « Me ferais-tu le plaisir de me donner de quoi me draper, que je profite de toi le temps qu’on nous laisse ensemble. »  dit-elle d’un ton où sembler percer un semblant de soulagement.
« Oh parce que ça t’importe maintenant ? » dit-elle en lui lançant une serviette à la tête.
« Parce qu’il y a un moment où ça ne m’a pas importé ? »  demanda la démone en récupérant la serviette qui s’était enroulée autour de sa tête, pour qu’elle ne tombe pas dans le bain dans lequel elle était encore immergée. « Et tourne toi. »
Adèle renifla avec dédain avant de se retourner et de quitter la pièce pour rejoindre le salon. Elle versa deux verres de vin et s’installa sur un fauteuil, faisant tourner le liquide rouge paresseusement dans son verre.
Milady arriva rapidement, la serviette autour du buste, les cheveux dans une autre et elle se dirigea vers les commodes qu’elle commença à fouiller.
« Je vois que Madame a le droit aux belles robes. Je comprends pourquoi on me laissait tes haillons. » fit-elle d’un air presque réprobateur en extirpant un vêtement d’un tiroir, qu’elle examina sans regarder Adèle.
« Je ne le dois qu’à moi-même. » répondit Adèle avec suffisance.
« Tu as raison. Il faut savoir vivre pour espérer partir d’ici. J’espère juste que tu ne troques pas ta vie de trop, car quand tu seras libre, tout cela se rappellera à toi. » dit-elle avec son air d’institutrice, et de se tourner avec un grand sourire en présentant une tenue dépliée : « Celle-là ? »

Adèle se mit à rire avec amertume. « Sans âme et sans alliée ,
que me reste t’il à troquer d’autre ? »

Milady l’observa quelques secondes en silence, avant de soulever un peu la tenue et de décréter :
« Celle-ci donc. » Elle la passa sur son bras et approcha en la toisant d’un air plus sérieux. « Sans âme et sans alliée. Voilà qui nous fait un point commun à toutes les deux. »

Adèle se leva et déclara « A nos points communs alors   » tout en tendant son verre à Milady. Dès que la démone fit un geste pour se saisir du précieux cristal, la sorcière sortit la lame des replis de sa robe et frappa sa démone. Son coeur s’était mis à battre férocement, la colère guidait son geste et pourtant, l'amertume serrait sa gorge. Elle était déçue, si déçue par cette femme, trop ambigue pour être sincère, trop envieuse pour qu’elle lui accorde sa confiance... trop semblable...

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Ce fut un certain soulagement qui inonda la démone quand elle entendit la remarque d’Adèle alors qu’elle faisait trempette - ou plutôt qu’elle se récurait - dans son bain rougit de son propre sang.
Une fois propre, il était évident qu’elle ne resterait pas dans ces quartiers pompeux et qu’elle se serait mise en quête de retrouver la sorcière pour voir si elle allait bien. Ce petit ton hautain et cette mine sévère lui confirmait plus ou moins que c’était le cas, même si les quelques ecchymoses visibles garantissaient qu’elle en avait dégusté elle aussi. Mais elle était toujours vivante, c’était ce qu’il comptait. C’était le seul objectif pour le moment, avant d’engranger assez d’informations, et d’endormir une bonne partie de la méfiance, tout en trouvant quelques alliés, pour s’enfuir. Le tout était de rester vivant.

Mais Adèle était acerbe. Cela changeait-il de d’habitude ? Oui et non. Depuis qu’elles avaient commencé ce voyage, son humeur oscillait, l’apothéose s’étant trouvée dans la salle de l’envie, où elle avait enfin pu exprimer ce qu’elle voulait depuis toujours. Milady n’était pas dupe, ni née de la dernière pluie, et elle n’avait rien découvert réellement. Elle le savait, et faisait avec.
L’idée que les démons s’en soient servis ne lui effleura pas l’esprit, pas encore, certainement parce qu’elle était lasse après toutes ces heures à souffrir, qu’elle avait compensé par la réflexion. Et puis, ne pouvait-elle pas être contente de voir sa sorcière ? Certes, elle avait une façon bien à elle de le montrer, et puis… Elle avait respecté sa consigne, celle de rester vivante, alors elle pouvait faire comme si de rien n’était pour le moment, le temps de s’habiller. Il était mal convenu de se retrouver nue de cette façon.

En tout cas, elle semblait tirer son épingle du jeu. Cette robe lui allait comme un gant, et elle avait été faite pour elle. On ne trompait pas l'œil d’une pie férue de beaux vêtements et de bien paraître.
Elle ne le devait qu’à elle ? Cela amusa un peu la démone qui espérait cependant qu’elle ne se brûlait pas trop les ailes. A quel prix se payait la liberté pour elle ? Elle se le demandait sincèrement.
Mais Adèle était surtout en colère. Charlotte la réceptionnait de plein fouet sans savoir si elle en était l’objet ou si c’était la situation. Elle eut plus ou moins sa réponse quand elle évoqua le fait qu’elle n’avait pas d’alliée. Au fond, c’était vrai. Sans l’une, ni l’autre, privée de se voir, il était impossible d’apporter un quelconque soutien. Depuis sa cage, elle ne pouvait rien pour elle, et elle n’avait qu’espéré qu’elle se débrouille par elle-même. Et c’était manifestement le cas. Etait-elle libre de ses mouvements ? Pouvait-elle aller où bon lui semblait-il ? Si tel était le cas, était-elle venue la voir souffrir dans sa cage, ou il n’en était rien ?

Charlotte allait répondre quelque chose quand elle attrapa le verre mais le mouvement fugace d’Adèle attira son attention, de même que le shoot d’adrénaline qu’elle perçut. Elle n’eut pas le temps d’être surprise qu’elle sentit la morsure de la lame dans ses chairs, au niveau de ses côtes.
Interloquée, tandis que son organisme prenait conscience de la douleur soudainement, elle laissa tomber le verre de vin tout en reculant de quelques pas, ses mains se portant à la plaie. Bénite, comme elle pouvait le sentir outrageusement dans l’auréole de douleur qui irradia depuis le point d’entrée jusque dans son ventre.

« Qu’est-ce qui te prend, espèce de sotte ? » siffla-t-elle en tenant d’une main sa serviette maintenant rougie, et de l’autre sa plaie sanguinolente, prête à esquiver un prochain coup néanmoins. Cependant, elle reculait encore jusqu’à sentir le bois d’un meuble dans ses reins, sur lequel elle prit appuis.

Le regard de Adèle était flamboyant et elle s’avançait déjà vers la démone, l’arme toujours serrée dans son poing. La colère était toujours là, pimentée de déception et d’amertume, un cocktail détestable. « La sotte s’efforce de récupérer ce qui lui appartient. »
« Et qui t’a promis de te rendre ce qui t’appartient ? Un autre de mon espèce ? Tu es encore plus ridicule si tel est le cas, Adèle Capulet, aussi ridicule que ton aïeule qui a pactisé avec moi ! » cracha Milady en comprimant sa plaie avec une grimace. Le feu bénit faisait son œuvre, empêchant sa régénération de se mettre en marche. La lame avait pénétré profondément l’air de rien, lui coupant presque les jambes sous l’impact et la douleur. Milady avait déjà trahi plusieurs fois par le passé, ses soi-disant maîtres, ses employeurs, même certains de ses “amours” qui n’en étaient pas. Prendre le revers de la médaille ne lui faisait pas plaisir. Une chose était certaine, elle ne la laisserait pas lui coller un deuxième coup.

« L’une détient mon âme, et j’ai dû céder ma vie à l’autre. Il n’y en a qu’un qui ne m’a rien pris et qui au contraire m’a donné et je compte bien qu’il me donne bien plus. Il a bien plus l’étoffe d’un seigneur que notre bon roi. » Adèle se planta devant Milady présentant la lame près de son visage « Et il ridicule de vouloir survivre ? Ce n’est tout de même pas toi qui va oser dire ça ? »

« Je n’ai pas de leçons à te donner. » siffla la démone en lorgnant sur la lame. « Tu es pathétique. Cesse de te plaindre. Tu es malheureuse parce que tu n’as plus d’âme ? En quoi ta vie est différente de ce qu’elle devait être ? En quoi ?! Je vais te le dire en quoi. Celle qui ne t’a rien donné t’a offert un fils, une situation, et te couve depuis que tu es sortie des cuisses de ta mère comme sa propre fille, et celui qui ne t’a soit disant rien pris, t’a pris la chair de ta chair, le sang de ton sang. Est-ce que tu as perdu de vue ce pourquoi nous sommes venus ? Es-tu prête à te vendre, à vendre ton fils, juste pour un coup de rein ? » Soudainement, Milady attrapa la lame dans sa main. Elle ne grimaça pas alors qu’elle la poussait hors de son visage, pour venir attraper de sa seconde main la gorge de la sorcière et la serrer avec une force qu’elle ne lui avait jamais vraiment fait expérimenter. Elle la souleva même un peu de terre pour la toiser dans le blanc des yeux. Qu’importe si sa serviette tombait, elle était déjà outrée de tout ce qui arrivait, et de toute façon, la douleur était trop présente pour qu’elle en fasse grand cas. Elle approcha son visage du sien, sa mâchoire claquant à quelques millimètres de celle d’Adèle : « Parce que c’est de ça qu’il s’agit n’est-ce pas ? Un coup de rein, un peu d’attention, et Madame De Vère ne sait plus où va son allégeance. Crois tu que quand il en aura fini avec nous tu auras encore de l’intérêt ? Le crois-tu vraiment au fond de toi ? Ou bien est-ce ton cul qui remue trop pour que tu sois lucide ?!! » conclut-elle plus véhémente en la jetant par terre.

« Tu tournes autour de Thomas comme autour de ton petit trésor prête à te l'approprier dès qu’il aura ses pouvoirs. » Elle dégluti comme elle pouvait sous cette prise avant que Charlotte ne la renvoie au sol. La sorcière se redressa en se massant le cou, des flammes brillaient toujours dans ses yeux « Tu vois, toi aussi tu parles d'allégeance, vous ne faites tous de moi qu’une marionnette. Vous êtes tous semblables, alors je choisis le plus puissant, celui qui me rendra mon âme et mon fils. Et il n’y a pas que mon cul qui le retiendra de me tuer, j’y veille. »

« Quel orgueil... » murmura-t-elle en la toisant. Elle tira sur sa serviette pour la remettre en place. « Tu y veilles effectivement, en essayant de me tuer, tu prends ta mission à coeur. C’est bien. Au fond, tu avais le sentiment d’être une marionnette Adèle, mais peut-être étais-tu plus un pantin, encore que je ne t’ai jamais traité comme tel, tu t’es appropriée le rôle toute seule. Mais maintenant, tu en es une, de marionnette, parce qu’il te tient avec une main dans le cul. Adèle... » soupira-t-elle en jetant la lame sur le côté, plaquant sa main rougie sur sa plaie qui l’était toute autant. Elle ne grimaça pas, toute douillette qu’elle était, mais elle cligna plusieurs fois des yeux, signe que le mal faisait son œuvre dans ses chairs. « Ton enfant est mon trésor, c’est vrai, comme marraine et comme démone, il m’a demandé des ressources, et trois âmes n’étaient pas de trop. Deux suffisaient, je les ai d’ailleurs utilisées pour qu’il naisse tel que ta famille le voulait. La tienne, la tienne je la détiens toujours. Penses-tu vraiment qu’en faisant de toi mon bras droit aux arènes, en t’emmenant avec moi dans cette aventure, en veillant sur toi depuis que tu es gamine, je te considère comme une marionnette ? Comme un pantin ? Tu te donnes ce rôle pour la simple raison que je détiens ton âme. Te la rendrai-je que ça ne changerait rien.
Je te donne un héritage, d’abord ton fils, des sources de revenues indépendantes de ton crétin de mari, je te laisse faire ta vie, t’amuser, quand t’ai je demandé quoi que ce soit ? Quoique ce soit d’autres que de faire des choses avec moi que j’aurai pu faire seule ou avec un larbin ? »

Ermelinde & Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Elle venait de la traiter de “sotte” ! La sotte vient de t’infliger une blessure dont tu ne te remettras pas aussi facilement !
Et si la démone avait renversé le verre de vin par terre, ce n’était rien, il en restait toute une carafe! La sotte avait réussi à gagner du temps, à pousser le démon qui avait voulu la priver de son plaisir avec Anastasis à lui en donner lui même et soulager son corps et il y était même revenu avec plus d’envie et de jouissance...oh oui, elle avait bien entendu la ferveur de son gémissement libérateur et cette fois il ne l’avait pas honoré comme une pute mais comme une femme et il semblait qu’il avait trouvé un gout certain en son pouvoir. Alors s’il la tenait par le cul, elle l’attirait dans ses propres filets de la même manière. Quand on a pas les pouvoirs d’un démon, on fait avec ce qu’on a !
La Capulet ridicule avait réussi à sortir de sa cellule, elle avait réussi à retrouver son fils, elle avait réussi à prolonger sa vie et continuait d’y travailler avec ses maigres armes ! Pathétique ! Est ce pathétique que de vouloir survivre ? Qui sera la plus pathétique lorsqu’elle siègera auprès de Baal et que Milady agonisait aux enfers!
Quels choix avait elle ? Celui de se faire sodomiser par le sorcier à la rose ? Celui de revenir en aussi piteux état que la chienne, gluante et puante ? Celui d’accepter de mourir dès que Azazel comprendrait qu’elle n’a plus d’utilité ?
Quel choix avait elle à part d’utiliser son cul et sa cervelle pour essayer de se rendre utile ! Quel choix avait elle pour que ces spectres sombres qu’elle côtoyait chaque fois qu’elle s’approchait de la mort ne l'attrapent pour de bon cette fois et l'engloutissent dans le néant ! Car oui, si elle voulait son âme c’était pour échapper à leur voracité fétide! Elle avait eu un aperçu de ce que serait sa mort et elle n’en voulait pas ! Seule son âme pourrait lui épargner l’oblitération pure et simple de son être dans cet ultime instant !
Alors oui, entre la jouissance que pouvait lui offrir le démon, l’espoir qu’il lui offrait de récupérer son âme... Il lui avait donné ce que ni Milady, ni Gordon n’avait réussi a lui offrir. Un espoir. L’espoir de trouver une faille dans laquelle se glisser et sortir son épingle du jeu. Le jeu était dangereux et elle en avait parfaitement conscience.
Elle savait que Baal ne faisait que lui dire ce qu’elle voulait entendre mais elle escomptait lui faire répéter jusqu’à l’usure, jusqu’à ce qu’il fasse de ces mots creux des mots pleins de sens, ce serait un travail long et subtil, alors elle devait gagner du temps pour pouvoir atteindre son but. Et même si ça impliquait faire allégeance au Cobra... après tout, que ce soit un démon ou un autre, qu’est ce que ça changeait ? Ils étaient tous traîtres et manipulateurs !
Croyait-elle vraiment qu’elle n’avait rien vu dans son jeu ? Qu’elle n’avait pas vu qu’elle tournait autour de Thomas comme une pie autour d’un diamant ? Dès que Thomas serait assez puissant, elle se l’approprierait d’une manière ou d’une autre, ou elle l'utiliserait elle pour qu’elle mette son fils à son service, comme sa famille le ferait !
« Oh la grande Dame que voilà ! Crois tu que je suis dupe ? Tu me brosses dans le sens du poil pour mieux cacher la lame du traître derrière ton dos ! » Adèle se releva, les dents serré crachant ses mots comme le venin d’un serpent. « Où étais tu quand j’étais dans la même cage que la chienne écoeurante ? Où étais-tu quand Azazel voulait que le sorcier me sodomise ? Où étais tu oh ma sauveuse quand j’ai dû apposer mon sang sur le contrat du bouc, liant ma vie à la sienne ?! Tu leur léchait les pieds pour obtenir une chambre de luxe et une place au soleil de Sodome ! » A chaque question, la sorcière canalisait son pouvoir tout en approchant, elle sentait la magie palpiter dans ses doigts, dès qu’elle la toucherait, elle lâchera toute la fureur de la mort pour affaiblir la démone et lui faire plier les genoux devant elle. Aujourd’hui, elle ne serait pas son pantin.

« Où est-ce que j'étais ? J'étais dans une cage, à me faire torturer, pour être reconditionnée en bon démon fidèle ou que sais-je ? Peut-être que ce n'était que pour le plaisir. Loin de toi pour mieux te faire croire que je te trahissais, manifestement. » La démone souffla de dédain par le nez. « Je vois qu'il n'aura pas fallu longtemps pour que tu penses que je serai capable de faire ce que tu es précisément en train de faire. » Elle la laissait venir, mais elle était prête à transplaner à la dernière seconde vers l'autre côté de la pièce.
« Le pire, ce n'était pas tant les sévices physiques, c'étaient les bouts de vêtements qu'on me donnait, plein de sang et d'autres fluides. Tes vêtements. Comme pour me jeter mon impuissance à la figure. »

« Une bien belle cage... » souffla la sorcière qui n’était plus qu’à quelques pas et s'apprêtait à achever son mouvement mais sa main ralentit en entendant les derniers mots de la démone. Disait-elle la vérité ou essayait-elle de la manipuler comme semblait vouloir faire chaque être de cette terre ? Azazel par un contrat, Baal par ses promesses... même Gordon avec ses mots doux qui la rendait plus faible... Milady cherchait juste à l’appitoyer pour l'empêcher d’attaquer, pour une fois qu’elle avait des armes efficaces contre elle, avait-elle peur de sa sorcière pour une fois ? la sorcière arma son geste et avant que sa main ne puisse atteindre la peau diaphane de Milady, celle-ci avait disparut de l’autre coté de la pièce. « Tu as pourtant tes pouvoirs, et tu es dans une bien belle cage... » dit elle avant de se retourner. « Es tu devenue une démone aussi faible pour ne rien tenter pour ta “protégée” ? Et on m’a parlé d’un petit voyage aussi, à Londres n’est ce pas ? » asséna la sorcière tout en se dirigeant à pas lent vers le poignard bénit pour le récupérer.

« Tu as aussi les tiens à ce que je vois, et manifestement tu n’as rien tenté pour venir me chercher dans ma cage… A mais pardon, Madame attend certainement qu’on lui dise quoi faire. » fit Milady dont la patience semblait s’étioler pour de bon. « Quant à mon escapade à Londres, c’était pour ramener quelqu’un d’important pour les deux démons. J’aurai pu ne jamais revenir tu sais, et te laisser moisir ici. Dois-je regretter mon choix d’être revenue, pour toi ? » demanda-t-elle simplement en toisant Adèle.

Adèle eut un rire forcé « Mes pouvoirs dis tu ? Oh oui, ils sont d’une utilité fracassante contre un démon d’autant plus quand il protège ses sbires d’une amulette ! Crois tu que j’aurais laissé ce maudit sorcier me toucher si j’avais pu souffler sa flamme ? Tu as toujours été bien plus puissante que moi et tu ne t’ai jamais privé de me le rappeler! Évite donc de jouer cette carte avec moi. » ajouta la sorcière avec colère avançant à nouveau vers Milady « Oui et tu veux me faire croire qu’ils t’ont mise dans une cage alors que tu leur a ramené la grande Lucifer afin de leur prouver ta loyauté ! Arrête de me mentir pour chercher à me culpabiliser, n’inverse pas les rôles, c’est toi qui m’a abandonnée pas l’inverse. »

« Je vais éviter alors, et commencer à te considérer comme… Je ne sais pas moi, un objet qui était anciennement utile ? Tu me fatigues, penses ce que tu veux. Lucifer n’était même réveillée qu’ils m’ont collé dans une cage. Cette histoire ne te plait pas ? Tant mieux, je n’ai rien à te prouver, tu décides par toi-même. Et je te préviens Adèle, si tu essaies encore de me planter cette lame ou de t’en prendre à moi, je vais vraiment m’énerver. » dit-elle en penchant un peu la tête sur le côté.

« Et maintenant tu es ici, dans une chambre luxueuse et avec tous tes pouvoirs. » la colère faisait briller ses yeux qui s’humidifiaient. « Nous devions être une équipe! » hurla-t-elle en jetant la lame vers Milady. Elle lui avait fait cette promesse et elle l’avait laissée seule, seule face à tout ça, elle s’était sentie abandonnée, faible comme elle ne l’avait jamais été. Toute son insignifiance renvoyée à la figure et les mots méprisant de Charlotte ne faisait qu’accentuer ce sentiment... comme chaque fois. Elle avait pourtant mis tant d’espoir dans leur collaboration, dans l’appui de Milady pour récupérer Thomas... et tout celà avait volé en éclat dans la froideur d’une cellule. Tout ça avait volé en éclat quand Gordon s’était montré plus attentionné que ne l'avait jamais été la démone et Baal n’avait plus eu qu'à rassembler les morceaux pour jouer avec.

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Charlotte savait qu’elle avait la langue bien pendue et qu’elle était capable de tourner des situations à son avantage, encore qu’elle se demandait bien si elle avait encore ce talent depuis le début de cette aventure. Chaque mot qu’elle disait semblait provoquer l’ire, l’incrédulité, l’incompréhension, et pire, l’aversion. Ou était-elle passée, la grande pie qui savait convaincre n’importe qui ? Elle s’était perdue en cours de route…

Elle n’était pas douée non plus pour parler d’elle-même et de ses émotions, de ce qu’elle pouvait ressentir pour la sorcière, elle se cachait derrière des piques et une façon d’être, en pensant que les choses étaient pourtant limpides. Manifestement, elles ne l’étaient pas. Toutes ces années à la veiller de loin, puis ce rapprochement après la naissance du petit, toutes ces années ne comptaient donc pas. Adèle interprétait tout selon son désir, selon sa croyance, selon sa perception des choses, une perception tronquée par un sentiment d’infériorité vis-à-vis d’elle. Cela serait appréciable en temps normal, mais là en l'occurrence, ça blessait plus la démone qu’autre chose, qui pour sa part, gardait un peu d’espoir dans cette histoire en sachant sa sorcière en vie.

Cette répartie qu’elle avait commencé à agacer sérieusement Charlotte. Il n’y avait pas de dialogue, pas vraiment. Elle prenait les interprétations de sa vis-à-vis de plein fouet et quoiqu’elle puis dire, c’était retourné contre elle. L’envie de lâcher l’affaire était en train de la gagner. Elle l’avait perdu, elle aussi, mais cela n’allait pas la conduire à se faire frapper pour rien. Non, elle devait se respecter aussi.

Elle devait reconnaître que les démons avaient bien joué leur carte. Le timing était parfait. Rien n’était anodin.
Désarmée par le désarroi de la sorcière qui en avait bavé et qui lui en voulait de ne pas l’avoir protégé, elle ne chercha même pas à esquiver la lame qui l’entailla en rebondissant sur elle.

« Nous ne sommes pas une équipe Adèle. » dit-elle d’une voix basse, à l’extrême opposé de ce hurlement. « Nous sommes une famille. Et… Même si tu me détestes maintenant, je te ferai sortir de là. Bientôt. Mes parents m’ont tourné le dos, je ne veux pas être comme eux avec mes enfants Que tu le veuilles ou non, je ne te laisserai pas ici avec ton gamin. »

Ermelinde & Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


La lame retomba sur le sol dans un bruit mat qui sembla néanmoins résonner dans le silence qui avait suivi la déclaration de Charlotte. Les muscles de son visage tressautaient sous l’effet de ce mélange de rage et de désarroi. Elle se sentait sur la brèche soit elle sautait au cou de la démone pour l’étrangler soit elle éclatait en sanglots. Elle était à bout de nerf et le ton et les mots de Charlotte venaient de faire trembler le sol sous ses pieds. Elle était en colère mais, elle avait tellement eu besoin de ces mots et ils sortaient au moment où elle était le moins prête à les entendre.

Le silence s’installa, elle ne savait pas quoi faire. Devait-elle partir et la planter là, attendre de voir ce qu’elle ferait ? Ou devait-elle la tuer comme Baal le voulait pour lui prouver sa valeur et sa détermination ? Après tout n’était ce pas ce qu’il avait sous entendu ce matin dans le jardin ?
Ce fut un mouvement au niveau de la fenêtre qui la fit enfin retrouver ses esprits. Elle fit les derniers pas vers la démone, chuchotant un « Emmène moi dans les ombres. » juste avant de lui saisir le cou comme elle l’avait fait dans la salle de l’envie mais sans user de son pouvoir.

Ermelinde &  Anastasis & Alva & Adèle ▬ 8 janvier 1902
Suite du RP : Dans les tourments du démon


Seul le bruit un peu persistant de la lame qui se stabilisait teinta un peu l’atmosphère pendant que les deux se toisaient. Milady sentait la déferlante d’émotions qui fracassait l’esprit de la sorcière, dans un tumulte qui n’était pas clair à interpréter. Elle avait de nouveau essayer de dire ce qu’elle voulait dire, mais est-ce qu’elle serait comprise ou est-ce que Adèle lui rirait au nez de toute sa colère et sa rage ? Le supporterait-elle encore longtemps ? Elle aurait pu s’en tenir là et la laisser, aller toquer à la porte et demander à ce qu’on l’enferme de nouveau, pour attendre l’arrivée de Stan, qu’il provoque le chaos et fasse diversion pendant qu’elle récupérerait ses billes, mais peut-être qu’elle avait aussi besoin de savoir si son entêtement était légitime ou pas.

Mais dans le fond, était-ce nécessaire de le savoir ? Comme elle venait de lui dire, elle ne s’en irait pas sans elle, et sans Thomas. Même s’il s’était s’agit de la petite sotte débile et handicapée, elle serait repartie avec elle. C’était une question de principe, et si elle avait une vie dissolue, elle en avait encore quelques uns, toute méchante pouvait-elle être.

Elle perçut elle aussi le mouvement. Venaient-ils pour elle maintenant qu’ils avaient vu qu’elle avait échoué ? Ou attendaient-ils encore un peu plus de voir cette jolie “famille” se déliter pour de bon ? Au final, Milady aurait préféré rester dans sa cage à souffrir en s’en tenant à l’idée que tout allait s’arranger. C’était égoïste car Adèle avait dû souffrir pleinement elle aussi. Cependant, quand la douleur est telle, il est difficile de rester altruiste, surtout quand on ne l’est pas spécialement de base.
Le mouvement d’Adèle la tendit. Qu’allait-elle faire encore ? Elle se préparait à lui bourrer le ventre d’un bon coup de poing, lasse d’être un punchingball pour femme aigrie, quand son chuchotemment l’arrêta. Dans la seconde où elle lui attrapa le cou, elle la fit basculer dans les ombres.

Elle ne savait pas bien où aller. Volontairement, les démons ne lui avaient pas laissé trop de latitude pour explorer la ville. Alors, elle retourna à l’endroit même où elle s’était faite berner, là où elle avait rapporté la fausse Lucifer. La chasse allait être rapidement donnée de toute façon. L’endroit n’était pas désert. Il y avait une femme qui se trouvait là en train de nettoyer Dieu seul savait quoi. Sans sourciller, la sorcière toujours autour du cou, Milady empala la jeune femme d’une ombre acérée qui lui transperça la gorge. Elle ne donnerait pas l’alerte comme ça. Un fin filet de sang rouge commença à couler au niveau du point d’entrée de la pique.

« Une humaine, ou une sorcière. » constata la démone en détournant son attention de la malheureuse qui n’en aurait plus pour longtemps. « Nous n’aurons pas beaucoup de temps avant qu’ils nous retrouvent. »

« Très peu, alors écoute moi bien. On va y retourner, et tu vas me frapper, transplane pour créer le chaos dans la pièce et dans le chaos, brise la carafe de vin. Puis à un moment, laisse moi une ouverture pour m’échapper. Il doit garder l’illusion que je suis prête à te tuer. Il doit me croire toute à lui. » la colère flambait dans son regard et ses émotions étaient toujours ambivalentes et difficiles à interpréter.

« C’est dans mes cordes. Par contre, toi, écoute moi bien, je ne t’abandonne pas. Si je ne suis pas là, c’est parce qu’on me retient contre mon grès. N’en doute pas. Tout n’est qu’illusion ici, sauf cette parenthèse. » Et chose qu’elle n’avait sans doute jamais fait, elle profita de la proximité pour lui poser un baiser sur le front avant de disparaître de nouveau dans les ombres.
L’arrivée dans la pièce fut brutale pour Adèle, car Milady l’éjecta directement vers la table pour la faire débarrasser le couvert - et la carafe - avec son corps, en glissant sur la nappe.