Lucifer ☆ Your worst nightmare kisses you

Chapitre 1 « Vivre pour mieux mourir. Les siècles obscurs d’Athènes donnent naissance aux ombres de ma destinée » Fin de la Grèce Mycénienne début des siècles obscures.

La Grèce Mycénienne prenait petit à petit fin, elle goûtait à son déclin sans y être complètement, laissant place aux chefs d’états qui troquaient leurs couronnes de rois contre des toges plus amples. Le champ de bataille n’était plus une nécessité pour diriger. À cette époque j’étais un prince, le prince d’un petit royaume où mon père ne voulait pas laisser cette nouvelle ère balayer les efforts de ses ancêtres et surtout… les privilèges d’être un roi au milieu de chèvres ! Il avait trop souffert, il avait trop lutté pour garder cette affreuse couronne, pour qu’on la lui prenne. Et pourtant, cette fichue couronne d’or, pillée sur le cadavre d’un vieil ennemi, il la vendit contre des pierres et autres plaisirs qu’un homme de sa condition aurait pu s’octroyer avec des esclaves. Il troqua son trône contre des biens matériels qu’il avait déjà. C’est ce jour-là, que je compris, qu’aucun homme ne peut être incorruptible, tous désirent quelque-chose… tous ne sont que des lâches aux valeurs changeantes et instables. Que la confiance et l’amour étaient des valeurs qu’on ne devrait pas vendre et pourtant… mon regard se posait sur mes fers, les fers qu’on mettait aux esclaves. Ceux qui partaient pour la belle Athènes en pleins bouleversements ! La trahison n’avait aucune saveur à comparer de la déception.

Épris de colère, j’avais durant mes belles années soutenu mon père pour la gloire de notre famille, la gloire de conquête et essayé de faire de cette tribu de barbare des êtres civilisés. J’admirais les nouvelles opportunités que nous offrait l’avenir, celle de se regrouper pour n’être qu’un seul état, de pouvoir s’enrichir de nouvelles traditions et arts… pour grandir et être plus fort. Mon père ne voyait rien de bien à ça. Moi si. Ma couronne de prince aurait été un laissez-passer non négligeable pour un siège de chef d’état. Mais cette couronne fut aussi vendue avec ma personne. J’avais gâché ma vie pour les autres ! J’avais gâché ma chienne de vie pour finir en tant qu’esclave ! Je maudissais les oracles, me prédisant un avenir long et glorieux ! Où était l’avenir quand on est enchainés ?

Une longue crinière rousse, celle qui autrefois avait été à l’origine de nombreux contes, ceux des ruisseaux que laissait ma puissante famille après une guerre… cette chevelure qui faisait pâlir de peur tout être sensé … cette chevelure qui émoustillait les meilleurs femmes du royaume voulant sentir dans leurs ventres chauds, grandir un petit « Lucianus de Délos »… et maintenant, cette chevelure tout autant prisée mais pour satisfaire les besoins sexuelles de quelques décérébrés, bien content de sauter un ancien guerrier d’un royaume en déclin ! À croire que pénétrer un « vrai » homme leur filait un sentiment de puissance dans leur entrejambe mou ! Il fallait ça, à ces gentilshommes, pour se sentir vigoureux : fourrer de l’or et fourrer la viande déchue !

Sur un fécalome de marché, j'avais attiré le regard graveleux d'un gros bonhomme, qui n'avait jamais foulé le sol d'un champ de bataille. Cet homme qui portait le ronflant titre de chef d'état. Cet homme issu d'une famille de charlatans soignant aux plantes… il aima la couleur de mes cheveux, mon air austère et le mépris de mes prunelles sur les autres êtres en face de moi. Du mépris j'en avais à revendre, mais pas autant que la colère. J'ai brûlé mon ambition, mes rêves, mon altruisme d'un monde meilleur, mon humanité sous ses coups de reins et de fouets !

Je fus marqué, moi… réduit à porter un tatouage devant mon oreille droite, des serpents entrelacés, j'appartenais à cette fichue famille de congénitaux qui pensaient soigner les gens ! Le seul soin que je connaisse, c'est un coup de reins ou d'épée pour les cas graves ! Et je rêvais de lui montrer à quel point j'étais un bon guérisseur, à cet enfoiré ! Il m'avait renommé cet enfoiré : Loukianós !

Alors, que souillé encore une nouvelle fois, j'avais rendu service à l'invité de mon maître…gentil garçon que je suis…Mon regard vert se perdit sur les sandales propres d'un officier.

«  J’ai senti ta colère jeune prince »
« Je ne suis plus un prince depuis longtemps. À moins qu’être prince signifie avoir le fondement aussi gros qu’une datte trop mûre ! Si tu es là pour me sauter, dépêche-toi, je dois lustrer le pied du Kline de notre bon maître ! »
«  Tant de colère cela en vient délicieux. Et si je te donnais ce glaive, qu’en ferais-tu ? »
« Mise à part te trancher la gorge, pour prendre ta toge et ta place d’officier ? »
«  Fais-donc cela. Donne-toi à ta colère, deviens enfin l’homme que tu imagines dans tes plans… »
Je ne pus m’empêcher de rire avant de lui répondre sérieusement :  « 50 tétradrachmes, c’est le montant que tu dois filer au porc qui dort dans la salle dorée. »

SPLASH un bon tacle dans la figure…cela en était presque excitant, mon regard enflammé toisait l’officier au casque sombre… son sang m’appelait je désirais le faire couler sur les dalles de marbre ...et malgré sa baffe ce n’est pas pour autant que mes idées étaient mieux en place !

«  Insolent ! Crois-tu, que j'ignorais tes envies de complot ? Un roi reste un roi, même avec des fers ! Réfléchi… au lieu de te soumettre ! Je t’offre une nouvelle vie ! À moins, qu’être la jarre de plaisir de ce porc ne te rende heureux ? »
Il avait visé juste. Les dents serrées je ravalais le sang qui avait coulé de ma lèvre après la belle gifle qu’il m’avait collé à la suite à mon insolence.
« File-moi ton glaive… »
«  En échange de ton âme. »
« Je te la donnerai quand mon premier fils mourra, d’une mort glorieuse. Tâche de tenir ta promesse. ».
«  Bien entendu seigneur Daimonas »

Daimonas ? c'est parfait pour ma nouvelle vie de sénateur !

C'est comme cela, que ma vie prit un nouveau tournant. Cet officier, était un cauchemar... ma future existence. Il n'avait pas menti, je pu devenir un chef d'état, en prenant la place d'un pauvre imbécile ne méritant même pas une seule couronne de laurier. L'âge sombre de l'antiquité grecque commença et j'étais comme un poisson dans l'eau. Cette austérité n'était pas que désolation ou pauvreté, elle était à l'origine de l'émancipation et la grandeur des cités grecques. Bien heureux de participer à ce grand changement et de voir la culture et l'art inonder la plus belle des civilisations. Et même si j'avais entourloupé un peu ce cauchemar avec mon âme. Quand mon premier fils mourut lors d'une belle guerre, j'étais sur mon fauteuil l'âge ayant teinté mes cheveux de blanc, un verre de vin dans la main. Je l'attendais.

« Tu en retard...» Je soupirai si on ne peut même pas compter sur les démons...« Tu n’as jamais vendu la jeunesse éternelle ? Pourtant je suis certain que tu récolterais plus d’âme … Marchand… »
« Toujours aussi sarcastique. »
« Toujours aussi déprimant. Devons-nous conclure cette fin de contrat par un nouvel acte charnel ? »
« Si tu en as la force vieillard »
« Pour te briser les os, j’en aurai toujours. » un rictus sardonique s’afficha sur mes rides. Je lui tendis son glaive et il me prit la main pour m’embrasser, me plaquant sur la Kline (table) du salon.
« J’ai toujours aimé les Klines… »
« Tu as toujours été doué pour les faire briller »

Projeter avec violence, cela réchauffa ma colère et on se battit autant qu’on baisa. J’acceptai la mort, j’avais toujours voulu mourir en jouissant ou dans une guerre… la première option était peut-être plus délicieuse. Mon corps sans vie, était déchiqueté, une bien vilaine créature avait emporté mon âme aux enfers. Laissant mes héritiers prendre la main sur l’avenir que je leur avais bâtis, de ma rage et de ma sueur.

« Extrait d’un enfer, finalement c’est presque agréable de souffrir au moins je sais pourquoi j’ai la rage ! » moment inhumain dans les flammes.

«  Aujourd’hui Daimonas tu es réellement un démon… bienvenu en enfer mon toutou ! »
« Combien de temps comptes tu me torturer ? »
« Tant qu’il te reste de l’humanité »
« Je préférais quand nous forniquions sur la Kline… »
« Nous continuerons pour l’éternité à le faire mais abandonne ! Donne-toi à moi ! »
Ce cauchemar était têtu, le cauchemar de la gourmandise… et ce n'était pas un homme comme on pouvait le croire au début de mon récit, mais une femme, une des plus belles mais des plus hideuses à la fois ! Je l’aurais admiré, si elle ne voulait pas que je lui donne la patte !  Une femme voulant d'un compagnon de route pour ne pas se faire dévorer par les autres démons. Une femme puissante et pourtant qui redoutait les inférieurs ! Elle voulait un bon chien de garde ! J'étais le chien… son joli cabot qui rêvait de lui dévorer la main !

J'ignore combien de temps, elle s'est acharnée à me faire hurler, me vider les entrailles, me soigner et recommencer sans fin… J'ignore combien de temps j'ai tenu à lui faire front, pour la simple raison que je ne voulais pas lui faire le plaisir de m'abandonner, juste pour la faire suer…Elle, cette gourmande qui prenait plaisir à mes larmes !

J'ignore quand j'ai cédé… Peut-être quand elle m'a annoncé que je n'étais plus humain depuis bien longtemps… que ma colère avait consumé mon être bien avant que je pactise avec elle. Elle avait fait du zèle, elle ne me voulait pas en égal, mais en soumit. Alors, soit, ma belle, puisque tu veux te rassurer, je t'offrirai mon corps et ma loyauté. Mais la seconde où je serai plus puissant tu seras mon festin !

Chapitre 2 : « Il n’y a plus goûtu met, que la vengeance. » - L’âge d’or d’Athènes – Grèce classique.

« Aujourd’hui est un jour spécial ! Je sens que je vais récolter plusieurs âmes ! Et tu pourras en profiter, cela va te faire du bien de goûter à de nouvelles saveurs ! »
« L’exotique m’a toujours mit en appétit ma douce… »

Allongé sur le lit, nous étions nus, une nuit des plus distrayante dans la maison d'un homme trop riche pour comprendre le malheur des autres. Ce banquet transformé en orgie, autant sexuelle que sanguinaire étaient un régal. J'adorai ce genre de soirée, ou la luxure se mêlait à la gourmandise…. Le clou du spectacle était la colère, quelques bagarres, un peu de sang et des encres qui s'emboîtent jusqu'au petit matin. Les orgies étaient meilleures avec le goût du fer !

Belz était trop gourmande, elle en oubliait d'être intelligente, persuadée de sa force et de son emprise sur moi, elle ne comprit pas le véritable sens du mot « partager les âmes » sans se rendre compte, elle avait pactisé avec moi et chaque âme qu'elle récoltait et dévoraient me revenait, alimentant ma puissance. Bêtement, elle pensait que je me renforçai grâce à ses miettes… quelle naïveté.

« Hey Mon toutou, bouge-toi, il faut qu’on aille faucher le blé de notre labeur ! » avait-elle dit, me surnommant toujours de cette manière « toutou ». Cela m’énerva et elle n’en riait que d’avantage.
« J’ai un nom maintenant »
« Oh oui mon porteur de lumière… j’aime mieux toutou, car tu n’es qu’un chien. Ne l’oublie pas ! Mon chien fidèle ! »
« Oui… maîtresse ...Ouaf ouaf !» cela était sarcastique comme toujours, mais elle aimait ça…
« Voilà tu es sage, c’est bien, ce soir tu auras le droit de déclencher une guerre ! »
« Trop aimable ! »
« Je te gâte, je sais ! Tu vas être capricieux à force ! »

Si seulement elle savait à quel point j’allais le devenir… le soir même, elle se sentait étrangement fatiguée, pour cause, courir de partout pour récolter les âmes arrivées à échéance, elle ne comprenait pas pourquoi, elle ne ressentait pas les bénéfices… Mais ce fut son dernier soir. En retournant dans notre infernal monde teinté de violence et de sauvagerie, elle mourut entre mes crocs. En effet, j’avais déclenché une guerre, celle que je lançais aux incubes et à tous ceux qui oseraient se dresser sur mon chemin, une guerre symbolique bien entendu. Ce soir, ma douce Belz’ est morte comme appât. Elle qui redoutait les succubes, elle qui ne voulait pas être une serpillière à ces créatures détraquées… avait finir comme vulgaire leurre, pendant que je dégustais ma proie. Il n’avait pas meilleur que l’âme et la viande d’un ennemi qui se pensait plus malin que vous.

« Qu'as-tu fais ? » elle s'étouffait dans son sang noir et affreux… je ne l'avais pas encore tuée, voulant qu'elle savoure cette vie jusqu'à la dernière goutte. Qu'elle comprenne que depuis tous ces siècles, elle n'était que le pantin de mon projet…
« Je mange un succube, ça ne se voit pas ? Rôtie avec amour et fourrée à la mauvaise foi ! »
« Non… qu'as-tu fais ? Quelle guerre as-tu déclenché ? »
« Celle qui fait de nous des démons importants »
« Jamais nous ne pourrons être au-dessus d'eux… »
« En effet. Vous ne pourrez jamais être au-dessus… malheureusement. »
« Lucifer… tu es dément ! »

Oui je le suis ma belle, je suis fou de colère contre tous ceux qui ose tenter de mettre un pied sur mon dos pour me rabaisser… oui je suis le cauchemar de la colère et le plus malin. Oui, ce soir, j’ai dévoré deux démons, pour être un roi. Le roi de ma destiné !

Chapitre 3 : « J’ai entendu ton désespoir et cela m’a rappelé que je pouvais t’aider à être autre chose qu’un casse-croûte ! » Rencontre avec Samael.


Je n'avais encore jamais trouvé d'âme suffisamment intrigante pour la transformer en cauchemar. Cela ne me manquait pas, peut-être parce qu'au final … J'avais tué ma créatrice. Et il était hors de question d'offrir cette opportunité à un autre pignouf de mon espèce. J'étais redouté, puisque j'adorais le conflit et je chassais les miens quand je retrouvais en enfer. Durant ces moments, je n'étais qu'un prédateur sans aucun but que tuer pour la puissance. C'est en bouffant certes des âmes qu'on devient fort, mais quand vous êtes coincé dans les enfers, autant profiter de ce temps pour dévorer encore et encore (merci maman gourmandise) … Toujours être fort, pour que jamais on ne vienne vous chercher les puces.

Et alors que je parcourais à nouveau la belle cité humaine, celle de Rome dans cette antiquité de plus en plus riches et empreinte de nouveauté… je senti le délictueux parfum du désespoir ...Moi qui écumais les champs de bataille, autant pour les affaires que pour revivre les années glorieuses de ma vie d'humain… Je fus attiré tel un papillon auprès d'une lanterne, vers cette silhouette famélique, cette silhouette battue sans cesse par un maitre des plus cruels. Cela me rappela mon propre calvaire et je sentais dans ce « Manius » la même rage et la même force. Il fera une bonne âme surement succulente, mais un bon cauchemar qui va créer un beau bordel surtout !

Après l’avoir observé depuis quelques temps, je me présentai à lui, l’envie était palpable dans mon regard et un simple geste l’attira à moi. Mon aura de colère envoya en l’air les vivres contenus dans ses bras, lui montrant l’injustice de sa condition… Je le tentai tellement en lui promettant une belle vie dans cet enfer humain qu’il ne pouvait résister, avant de lui voler sa mort… le regard clair de ce jeune homme était celui que je désirais voir, celui de la détermination et de l’acceptation de me vendre ce qu’il avait de plus précieux. Je ne ferai pas comme Belz, il ne sera pas mon soumis, il sera mon casse pied ! Comme moi !! Et s’il n’est pas à la hauteur, il mourra comme Belz.

Le pacte fut scellé avec nos lèvres. Un pacte comme j’aime le faire dans les cris et la jouissance ! Il avait un goût succulent et j’avais hâte de le tuer. De lui ôter cette insignifiante humanité qui allait le rendre faible !

Dix ans plus tard, je revenu le voir, il avait bien réussi le bougre ! Il ne me décevait pas. Tout comme son vin. Ce soir je ne le baisai pas, non j’aurais l’éternité pour profiter de son corps et lui du mien. La saveur humaine n’avait que de plaisant sur un court instant. Il mourra entre mes crocs, celui du molosse infernal que j’étais. Sa mort était douloureuse, mais rien à comparer de ce qu’il allait subir par la suite…

« Bonne nuit p’tit con.».

Chapitre 4 : « Fais-moi une religion et je serai éternel » Quelque part près d’un buisson et d’un vieillard.


Il avait pactisé facilement celui-là… je crois que la fumée ne l'aide pas. Mais bon, il est amusant, un artiste, désirant faire un roman cru et vénéré par tous… la religion polythéiste ne lui convenait pas. Je comprends, on ne s'y retrouve pas ! Mon regard se porta sur ses feuilles noircies…

« Mouai… Pourquoi pas un pommier ? » Il hocha la tête docilement.
« Voilà … et tu n'oublieras pas de mettre mon nom dedans, j'aime bien quand on parle de moi. »
« Il est certain que je ne vais pas oublier ma muse… »
Je lui tapotai sur la tête.
« Brave garçon. » dis-je en lui donnant le trognon de mon goûter… il râla, je le dérangeais encore pendant sa rédaction. Je me tournai vers lui, jouant avec sa barbe, entortillant mes longs doigts dedans, avant de le tirer vers moi.
« Tu n'es qu'un serpent ! Range-moi ton trognon ! »
« Bah voilà, quand tu veux, tu n'as pas de panne … » je lui collai un baiser sur les lèvres avant de ricaner.

Il était facile d'influencer quelqu'un sous l'emprise d'une drogue formidable, vous savez le bon buisson de cannabis… oh le feu… ET POUF ça fait des illuminations ! Voilà comment faire un pacte à la con avec l'un des fondateurs d'une religion complètement folle et la chose la plus drôle que j'ai faite et qui perdure depuis longtemps ! Il coucha ses lignes et les générations d'après en firent un livre, aussi fanatique que bourré d'imagination. J'aimais lire ce bouquin, ricanant face à ce bestiaire incroyable, issue d'un monde peuplé de créatures et d'êtres démoniaques. J'y avais ma place et pas n'importe laquelle. Même si plus tard, mon véritable nom allait quand même porter ombrage à ma petite personne… surtout au moyen âge.


Chapitre 5 « J’aime les grosse bêtes… autant que les bêtes qui signent mes pactes ! »  France fin 1763

« Tu ne voudrais pas être une grosse bête ? »
La jeune femme me regarda un peu étonner… elle ne savait pas si elle devait le prendre bien ou me coller la tarte aux framboises qu’elle avait fait ce matin, dans la figure.
« Descends de la table… » soupirait-elle de plus belle. Bien entendu, je n’en avais rien à faire et je m’allongeai sur le ventre de tout mon long, trempant mon doigt dans cette belle tarte… hum bien chaude comme j’adore !
« RHA ! Mais Lucifer ! Tu ne peux pas mettre tes doigts de partout comme ça !! »
« Tu ne t’en plains pas… d’habitude ! » un sourire charmant était sur mes lèvres. Elle soupira de plus belle.
« Mais pas dans la tarte… Tu es certain d’être la colère ? Car tu me ruines toujours mes gâteaux ! Le démon de la gourmandise, c’est toi ! »
« Ne m’insultes pas tu veux ? ... » une nouvelle fois mon doigt alla sur la tarte, le suçant avec provocation, elle soupira me laissant la pâtisserie. Mes jambes se croisèrent en l’air et je lui fis un regard attendrissant. Voilà deux ans que je fréquentais cette femme, enfin cette louve (vu l’époque je crois que je serais accusé de détournement de mineur, mais on s’en fou). J’avais pactisé avec son père… ainsi, je l’avais toujours vu, elle avait même sauté sur mes genoux, petite. Et une fois « adulte » du moins en âge de se marier, je fus bien entendu son premier « loup » et elle semblait aimer ça.

« Voilà tu es content ! Tu as ta tarte ! » elle pestait, oui elle pestait toujours, parce qu’elle était mauvaise pour être « une femme au foyer », elle cuisinait mal, elle n’aimait pas les enfants et elle n’aimait pas tenir une maison propre… elle était tout sauf une femme modèle et son père ne lui trouvait pas de mari. Et bien entendu, il ne voulait pas me donner sa main… lui savait que j’étais un démon. J’aurais trouvé ça rigolo de me marier pourtant.

« Je m’ennuis…donc je m’occupe… elle est pas trop mal ta tarte… mieux que les autres, mais ce n’est toujours pas mangeable. »
« Va travailler comme tout le monde !! Au lieu de faire je ne sais quoi avec tes doigts ! »
« Je travail, je t’aide à être une bonne cuisinière ! »
« Feignasse… » elle m’envoya tout ce qui lui tombait sous la main, me chassant de la cuisine.
Le lendemain, je repris ma place sur sa table, l’observant dans son échec récurrent de faire une tarte…bonne…franchement, elle devait arrêter.
« Quoi encore ? »
« Tu ne voudrais pas être une grosse bête ? »
« Mais tu es pénible avec ça ! Je suis déjà une bête toutes les nuits de pleines lunes ! »
« Une grosse bête sans lune ? »
« Un alpha ? »
« Une bête qui déguste de l’alpha ? »
« Tu pourrais faire ça ? » elle avait toujours rêvé d’être alpha mais sa condition de femelle l’empêchait de l’être auprès d’une meute rétrograde de bêtes sauvages.
« Je suis un magicien ! »
« Père, dit que tu es surtout un Butor… »
« Et depuis quand tu l’écoutes lui ? D’ailleurs, il devrait mourir bientôt… »
« Et tu pourras me demander en mariage… » ironisait-elle. Cela me fit ricaner en lui lançant un regard plein de charme. J’adorai mes prunelles vert prairie, elle donnait toujours un effet dévastateur sur les autres. Je crois que c’est la partie de mon corps que je préfère… celle que je ne pourrais jamais vendre.
« Tu veux être une grosse bête ou ma femme ? »
« Une grosse bête…et ta femme ? »
« Gourmande… » naturellement, elle s’approcha de la table, elle avait abandonné sa tarte, qui serait de toute façon immonde, pour m’attraper les joues et m’embrasser, elle finit sur ce même meuble à moitié dévêtue…
« J’adore ton regard, j’ai l’impression d’être unique dans tes yeux… Je t’aime ! ».

Chapitre 6  « Je crois que le mariage ce n’est pas pour moi, mais au moins ça été très drôle » début 1764 France.

« Je te donne mon âme alors ? Mon cœur ne suffit pas ? »
« Que voudrais-tu donner de plus que ton âme ? »
« Mon cœur… »
« Commence pas à me faire tes rêves de petite fille… le prince charmant n’existe pas. Ni même les démons charmants d’ailleurs. »
« Rabat-joie, laisse-moi au moins me bercer d’illusion !
« Tu en es une belle d’illusion ! Donc tu donnes quoi en plus ? »
« De l’amour…» elle était trop jeune et pourtant elle savait ce qu’elle voulait !

Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté cette plaie d’amour… mais encore maintenant, cela me permet de m’attacher à quelques personnes et c’est vraiment pénible. C’est aussi pour cela que Samael a pris un autre intérêt, après tout, je ne vais pas manger mon « fils » non ? Et que je me suis allié avec lui et Asmodée pour qu’on se protège (même si je n’ai pas besoin de deux cauchemars mineurs pour ça…). Un trio de choc, même si mon passe-temps favori et de coucher avec Samael et de mettre des bâtons dans les roues d’Asmo, histoire qu’elle ait un peu de défi dans sa quête de puissance. Faut les stimuler les jeunes de nos jours !
Enfin qu’importe, revenant à mon pacte avec ma louve.
« Tu es bien folle de désirer ça, mais soit j’irai dire bonjour au père Bascuel et je m’arrangerai avec lui » tradition j’allais corrompre un homme de foi, pour qu’il organise une super fête de mariage du prince des enfers avec une créature de Satan ! Oh que j’aime déjà le thème !
« Hum hum… »
« Quoi ? »
« C’est la pire demande en mariage du monde ! »
« Tu veux que je me mette à genoux et que je t’offre un anneau d’exclusivité ? »
« Au moins une fleur… »
Je soupirai, allant cueillir une fleur dans le jardin, une marguerite que j’enroula en anneau. En revenant dans la bâtisse, je lui passai au doigt sans plus de cérémonie. Manquerait plus que je me mette à genoux sérieux.
« Veux-tu être ma femme Marie Bontemps ? »
« Tu es le pire mari de tous les temps… mais oui, je veux bien être ta grosse bête ! »

Chapitre 7  « J’ai un don pour l’art, faire de beaux tableaux rouge sang peints avec beaucoup de cynisme… » 1764-1767 France Gévaudan, ère de terreur.

Ma sauvage et cruelle Marie devenu une belle et somptueuse louve immense au pelage noir. Le genre de créature qui vous file des cauchemars ! Ivre de sang, elle était la maîtresse incontestée du Gévaudan ! À ma plus grande surprise, elle préférait manger des enfants que des alphas… mais bon. Avec elle, je gagnai beaucoup d’âme, je lui demandai juste de manger ceux avec qui j’avais pactisé. Faut dire que gâcher des vies sans les récolter me foutait les boules ! Alors autant profiter de l’appétit farouche de ma femme/louve. Car oui, finalement je m’étais marié avec elle. Une grosse farce qui déclencha l’arrêt cardiaque du paternel à ma plus grande joie et celui de prêtre à la fin de la cérémonie (bon ça … c’était volontaire, je l’avais attrapé pour lui montrer à quoi ressemblait un vrai démon. J’avais beaucoup ri, quand il avait hurlé en voyant un démon, bref je ne manque pas d’humour !).

Chapitre 8 « La noirceurs de mes entrailles a produit un être de lumière… comme quoi je ne fais pas que la porter ! » France 1780

« Tu fais des pactes avec tout le monde ? »
« Oui. J’aime mieux les créatures je t’avoue. Vous avez plus à offrir ! »

Allongé auprès de ma louve, je l'embrassais doucement, son ventre était rond, elle allait mettre bas bientôt. (Oui on ne dit pas ça pour une humaine, mais bordel c’est une louve et elle est constamment en train de faire la grosse bête qui mange des gens, donc bon c’est un animal aussi. Et Je vous embrasse les fesses !)
« Tu crois qu’il sera un démon ? »
« Non... et c’est elle ! »

Comme toujours j’avais raison, elle donna vie à une jolie petite fille, rousse aux yeux vert, issus de mes entrailles. Une jeune âme que je comptais bien former pour devenir un petit démon des plus délicieux ! Une copine pour Asmodée qui ne serait pas seule dans sa condition de femme fatale !! Rien que d’imaginer le futur quatuor de l’enfer, digne de nos bons cavaliers de l'apocalypse, j’en jubilais !

Marie, n’aimait pas le regard plein d’espoir que je posais sur notre fille… elle me rabrouait sans cesse disant, qu’elle serait une grande Alpha comme sa maman… Qu’il est agaçant d’entendre cela… alors que notre fille ne serait point loup. Oui, elle le sera peut-être, mais elle sera un grand cauchemar comme papa… quand elle mourra ! Et nous en débattions sans cesse, avant de finir en baston, (puisque j’avais asticoté mon aura de colère pour qu’elle se jette sur moi, sinon ce n’est pas drôle) … on se battait... et je gagnais toujours.
« Tu te bats comme un chiot ! Petit loup ! Rien ni personne ne peut battre le molosse des enfers ! »

Je crois, que j’ai aimé cette louve, je me perdais sans cesse dans ses draps et j’avais presque oublié d’être un bel enfoiré durant ses quelques années avec elle... Elle comblait un vide qu’on tous les cauchemars... Une belle erreur, puisque je n’ai pas vu le piège à loup se refermer sur ma nuque.

Chapitre 9 « Alors comme ça tu foires le commerce ? » 1788 un nouveau hobby avec petit crochet.

Ce qui est plutôt bien avec Samael c’est qu’on a tendance à se raconter tout ce qui peut être source de profit ou du moins… de plaisir (bon avec plus ou moins de retard selon les ans, quand on se croise). Et rien de mieux que cette anecdote sur un vampire un peu trop colérique pour combler mon ennui. Puisque même si je pactisais avec les gueux de cette période, tout en parasitant avec sympathie chez une louve mangeuse de petits enfants… je devais bien dire que ça manquait de conflit. Le genre vrai conflit qui vous use jusqu’à la moelle quelqu’un, que j’en jubile. Alors quand mon bon gamin eut la bonne idée de me raconter comment son fructueuse business d’âme sous l’effigie du dieu Loki avait été ruiné à cause d’une demoiselle… pensez-vous que je me suis mis en quête de tomber sur son charmant postérieur !

Et ce grand jour arriva, par hasard, dans les ruelles sombre de la capitale, je croisai une ombre, une belle ombre qui aurait été tout à fait charmante si elle n’avait pas la gueule en sang. La révolution française éclatera dans un an, une source non négligeable de profit pour un démon de la colère comme moi. Mais déjà cela grondait dans les cœurs. Et je ne me fis pas prier pour embêter cette vampire.

Chapitre 10  « La trahison du cœur possède un goût auquel je n’avais jamais goûté… et je dois dire que je suis allergique à ce plat ! » France 1790

5 ans plus tard :  Je rentrais d’un voyage pour pactiser avec quelques âmes histoire de rester sur terre et profiter de ma fille. Une éducation, ça ne se fait pas n’importe comment. Marie, ivre de joie (c’est bien loup ça, de faire la fête dès qu’on rentre…) me sauta dessus en m’embrassant langoureusement. Elle était toujours heureuse de me retrouver. Moi ? Oui surement, j’avais surtout envie de profiter.

« Hum tu sens le foutre… Je suis encore cornu ? »
« Tu parles tellement bien… c’est mon nouveau parfum de Grace ! Tu en veux ? "Senteur de tombeur !"  »
« Tu as de la chance que je t’aime ! Et que je ne me formalise pas de tes mœurs …démon ! »
« Bah… tu peux participer si tu veux ! »
Elle me tapa comme toujours. Un vrai homme battu, je vous dis !
« Tu as mangé combien d’enfants pendant mon absence ? »
« Pas beaucoup, depuis qu’ils ont tués l’alpha de la plaine, je me fais discrète ! »
« Bah on va déménager et tu dévoreras d’autres créatures innocentes ! »
« En parlant de ça ! J’ai une surprise ! »
« Tu sais enfin cuisiner ? »
Une nouvelle tape.
« Non gros béta ! Ce soir … » elle me grignota l’oreille me susurrant des mots impurs sur ce que je pourrais lui faire…à elle et tout pleins de copines et copains poilus et humains (de la nourriture, je suppose ?) ! UNE orgie ! Depuis longtemps j’en rêvais d’une et avec des loups…cela allait se finir en sang… pauvre petits humains (bah à l’époque ils n’étaient pas très civilisés les poilus !) ! Et j’aimais l’idée de la prendre dans cette foutoire !

Bref, le sexe me perdit !

En effet, près de la grotte qui servait d’hôtel de rassemblement à sa meute, il avait une petite mare d’eau clair, quatre loups et quatre humains. Ils se baignaient joyeusement dans les ondes, nous saluant d’un air innocent quand on s’approcha.

« Ils sont drogués non ? »
« Pourquoi tu dis ça ? »
« Ils ont l’air encore plus bêtes que d’habitudes… »

Mon épaule se souvenue encore de ce tacle monumental. Après tout, j’avais quand même insulté sa sœur, son frère et ses amis de débiles. Chose que je pensais bien évidemment !

Si le début était plaisant, la suite me déplut grandement…

« Aie !! Tu me brûles ! » Dis-je en m’éloignant des mains de ma femme, une petite fumée s’échappait de mon dos…je la regardait sans vraiment comprendre pourquoi, elle avait décidé de me masser avec l’eau de son bassin… courroucé je la foudroyais du regard… avant de comprendre la terrible vérité… cette bande de fumier avait bénie l’eau ?

La suite fut un bordel sans nom…et pas ceux que je fréquente… il avait des crucifix de partout et des prières douteuses … je fus maintenu au sol par des bras fermes pendant qu’on tentait de m’exorciser… cette blague. Oui, moi Lucifer a eu le droit à toute la panoplie que font les religieux pour chasser les démons d’un corps… sauf que le démon n’habitait pas en moi, j’étais le démon… ma propre femme avait décidé de se convertir à cette secte d’illuminé (que j’avais aidé à écrire) et elle avait décidé de me délivrer ! Cette blague !

« Marie arrête tes conneries !!!!! »
« Non c’est pour ton bien mon amour ! »
« Bordel Marie, ce n’est pas parce que tu t’appelles comme l’autre fausse vierge que tu dois faire ça ! »
« Ne blasphème pas démon ! Je vais chasser Satan de tes entrailles ! »
« Tu vas rien chasser du tout ! C’est moi qui ai fait votre stupide religion ! Bordel ! Lâchez-moi ! »
« Que dieu bénisse… »
« Que dieu bénisse mon cul OUI ! »

J’étais en totale détresse devant ce spectacle enfin surtout en colère une rage immense, ils allaient tous crever un par un ! J’envisageai déjà de repeindre la grotte avec leur entrailles après avoir fourré TOUS les cailloux de cette mare dans leur fondement… Il était hors de question d’être cloîtré pendant un siècle dans les enfers ! Je ne verrai pas mon petit cauchemar grandir !!!

« MARIE !!!!! Arrête ça ! Dernier avertissement ! »

Son regard… elle souriait de ce rictus sadique qu’elle affichait quand elle démembrait des petits corps innocents… si je trouvais ça drôle quand elle dépeçait des humains, là sur le coup j’avais perdu mon humour… elle n’était pas converti à cette religion. Elle restait une païenne ne croyant en rien d’autre…que son espèce. Il avait une meilleure manière de divorcer quand même…

Ils continuèrent … je tenta de faire la comédie, pour qu’ils ne finissent pas le rituel… Et à la moindre opportunité, bande d’Ostrogoth, j’arracha la gorge du premier, pour me lancer dans un combat sanglant…plusieurs se mirent à fuir dans la grotte…  
J’en profita pour filer, j’aurais pu partir loin, me faufiler dans les ombres et disparaitre à jamais (enfin je serais revenu pour me venger…) mais non, j’avais une peur, une idée en tête et je fila direction de notre maison… Couvert de sang, je cherchai du regard ma fille. Je supposais qu’ils n’allaient pas tarder à revenir près de la bâtisse… après tout, j’étais maintenant un fugitif ! Bref, j’avais peu de temps avant de mal finir, j’étais en sale état. En me précipitant vers notre fille (car oui, elle n’était pas très loin) … la prenant dans mes bras, je savais que je devais faire vite avant qu’ils reviennent… Enfin que Marie décide de comment elle allait me tuer surtout. Puisque je savais qu’elle allait y parvenir… Les loups dehors hurlaient à la chasse.

« Asha… dis oui à papa d’accord ? Dis que tu lui donne ton âme maintenant et qu’en échange tu seras la plus grande des reines … »
« Papa ? »
« Dis oui à papa Asha !!! »
« Oui papa, je te donne l’âme de tous mes héritiers ! »
*soupir* Je l’avais trop bien éduqué cette petite… « Ton âme, à toi !!! »
«  D’accord je te donne mon… » dit-elle docilement … « Maman ? »

J’eu à peine le temps de pactiser avec ma fille, qu’en me retournant j’eu une giclé d’eau bénite dans les yeux…cela fait atrocement mal… si j’étais aveugle à cet instant, je n’étais pas sourd, pour entendre ma femme déchiqueter un corps… le corps de notre fille… et je fus recouvert d’eau bénite… elle me murmura à l’oreille.

« J’aime les gros bêtes qui font de moi une grosse bête…mais ne t’inquiète pas, je porte un autre enfant, celui-ci sera un alpha ! J’ai gagné mon chiot des enfers ! » elle m’embrassa et mes lèvres étaient feu… je sentis son corps nu contre le miens, alors que l’eau divine me servait de douche… Oui elle tua notre fille, il était hors de question qu’elle devienne un démon … et je pense qu’elle a fait ça pour me punir, supposant que je l’aimais ELLE et non la femme que j’avais épouser… de la jalousie, de la haine… après tout j’étais revenu pour chercher ma fille non ? Marie voulait me montrer qu’elle était plus cruelle et folle que jamais… après tout dévorer les enfants était sa spécialité.

Et sur cette charmante scène follement existante, comme quoi j’avais été le pigeon de l’histoire, je retournai dans un cycle de souffrance en enfer pour un horrible siècle !

La mort dans l’âme, je rageais comme un putois. N’en revenant pas d’avoir été trahis par un créature pire qu’un diable qui du jour au lendemain avait décidé d’exorciser son démon de mari (pas comme si elle ne le savait pas tiens !) ! Non mais franchement ! Cette puterelle !

Pour calmer ma colère le moindre démon passant à proximité fut mon repas. J’avais une telle haine une telle folie, que je passais mon temps à échafauder dans les ombres infernales de mon monde, des pièges, pour mettre à mal les incubes et les succubes. Car oui, j’ai une haine profonde pour ces créatures… et cela me faisait du bien de chasser à nouveau, tel un animal. Et en parlant de ça… ma forme changea, je devenu une sorte d’hybride, entre le chien et le serpent. La trahison m’avait offert l’apparence d’un saurien… me voilà encore plus monstrueux que d’habitude… et cela ne s’arrêta pas là. Quand une bande d’idiot voulue invoquer Satan et qu’ENFIN je retournai sur terre, mes prunelles vertes si belles… et bah à la poubelle ! L’eau bénite avait brûlé mon regard d’humain ! Je n’arrivais pas à garder longtemps (deux pauvres heures) l’émeraude de mes yeux ! A la place, j’avais un regard de serpent, un immonde regard de serpent…

Le port de lunettes sombre était maintenant à la mode dans le petit monde de Lucifer ! Bravo… Marie, jusqu’au bout tu me casses les noix toi ! Au moins ça me donne un petit look sympa… et je peux baratiner sur ma propre légende en affirmant que par ma puissance, j’ai du mal à maintenir une apparence de créatures inférieurs… tss tu parles… cette faiblesse elle s’appelle Marie !

Chapitre 11  « Sonne petite monnaie, sonne pour l’éternité et celle de mon inégalable vengeance !  » dernier acte.

« Je récapitule le terme de notre contrat. Outre la signature de votre âme. Je vous offre la vie éternelle ainsi que la richesse tant que cette bourse de cuirs n’est pas remplie de pièce d’or. Et chaque pièce d’or est l’âme de l’un de vos héritiers. Qui bien entendu mourrons à 36 ans. Et si par malheur ils meurent avant, vous devrez prendre leur place…C’est clair ? »
« Oui… »
« Bienvenu baron, dans votre nouvelle vie ! »

C’est ainsi que je lui déposai une belle bourse de cuir d’une taille correct sur la table. Cet homme jeune, allait être papa dans quelques mois. Son premier fils serait donc sa première pièce d’or le jour de ses 36 ans. Ce qui est bien avec ce genre de pacte à long terme, chose que je faisais régulièrement durant ma vie, m’octroyant le bonheur d’être sur terre très très longtemps est que j’ai une double garantie. Celle d’être ici et celle que ce couillon va protéger chacun de ses héritiers et y mettre les moyens ! Donc moi, je n’ai pas besoin d’être derrière leurs culs !

Car oui, maintenant notre Baron crétin, à presque 60 ans et il resplendit de beauté et de richesse… (et je ne sais pas pourquoi, il a voulu démanger à Londres il y a quelques semaines) quand ce n’est pas sa petite graine qui met par ci par là, il s’assure que ses héritiers se reproduisent avant la date de péremption… séquestrant les plus suicidaires ou en ultra protégeant les autres. Une famille régit par la tyrannie d’un vieux croûton qui ne semble jamais mourir ! Je trouve que les pactes mettant en jeu la vie de ses descendants sont les pires dans la corruption de l’âme humaine ! Et c’est pour ça que j’en abuse !

« Hum, ce tableau est très beau… » Mon regard se perdait sur une toile, représentant une belle femme brune et un homme roux au yeux vert. Ils mangeaient sur une couverture affreuse de rouge et blanc. C’est d’un goût douteux tout ça…Ils avaient l’air terriblement heureux… J’avais envie de vomir.

« Oui, je trouve aussi. D’ailleurs mon ancêtre vous ressemble je trouve »
« À cette époque, j’avais un charme fou… »
« Pardon ? »
« Oh voyons… Baron Bontemps… vous pensez que votre belle chevelure rousse, est humaine ? »