Cause i’m a monster △ Alva

Cette petite conversation sur les titres était distrayante. Tout comme son analyse, concernant ma table basse et mon pommier d’Eden. Oui, elle pouvait très bien s’imaginer que j’ai un fort complexe divin, mais non merci je ne suis pas Aylee, se pensant être Artémis car une bande de prêtresse l’avait vénéré connement. Certes, j’avais eu aussi, le droit à la référence divine en Égypte. Si cela est amusant au début, je trouve ça vite superflue… ce qui m’intéressait était plus les récits découlant des actions ou des fantasmes des humains. Après tout, les trois religions majoritaires étaient basées sur les mêmes textes… un mec voulant faire une religion majeure car il avait un souci d’égo. Je l’avais influencé trouvant amusant d’y mettre des références et il m’avait fait une place dedans.

Oui, l’enfer existe et ce n’est pas un endroit bien joyeux, normal non ? Néanmoins, Dieu, le grand Dieu n’existe pas, sauf dans le cœur des croyants. C’est pour cela que tout ce qui est benis est paradoxale, ce n’est pas dieu mais la croyance qui transforme un objet simple en objet saint. Nous, démon on détériore la croyance, on fabule l’espoir et on pactise. Cela est l’inverse de croire. Enfin bon… tout dépend quel démon, quand on est suffisamment vieux avec des pactes longs, pactiser est plus un passe-temps, ou dans mon cas, une manière d’avoir du matériel magique pour mes objets. Je n’aime pas tuer quelqu’un sans lui prendre son âme, même si je le fais.

« Ou qu’il laisse sa table basse faire sa vie et observe ce qu’il s’y passe. » fis-je simplement. « Nous voilà dans un nouveau débat, quel est le rôle d’un dieu ? » ça ne répondait pas à sa question, mais la discussion avait dérivé sur ça, elle pourrait toujours revenir dessus après.

« Il n’y a pas lieu d’y avoir un rôle de dieu puisqu’il n’existe pas de dieu, enfin pas au sens de créateur. Les gens de la table peuvent prendre Mia pour une déesse, juste parcequ’ils ne comprennent pas ce qu’elle est et le monde qui est au-delà de leur perception, pourtant Mia est une petite louve, pas un dieu, elle n’a donc aucun rôle particulier à jouer.» répondit-elle.

« Dès lors qu’on t’ériges un culte et un panthéon, la notion de dieu peut-être le cas. Si les gens de la table l’ont fait pour Mia, alors, Mia est un dieu pour eux. Pas besoin d’avoir d’action à faire, les croyants le font pour toi et en ton nom. » je la regarda, finalement on va débattre c’est cool ça !

« Tout dépend alors de la définition que l’on donne au terme dieu. Qu’est ce qu’un dieu pour toi ? Un être capable de créer un monde à partir de rien ? Un être dont les pouvoirs sont au-delà de notre portée et en qui on choisit de croire sans chercher à réellement comprendre ce qu’il est ? Ou est-ce une idée permettant aux gens de se donner une ligne de conduite ? »
Propos intéressant de la louve, Dieu c’est un peu tout ça au final.

« Tout est une question de définition, chacun à la sienne. Pour moi un dieu, c’est juste une idole fantasmagorique. Une image qui prône la bonne ou mauvaise conduite, une belle image permettant aux êtres pensant de se référer et de croire en quelque chose pour avoir l’impression d’avoir un but ou un soutien. Et aussi expliquer des phénomènes inexplicables actuellement ou simplement pour se dédommager : c’est une épreuve de Dieu, Dieu le veut… » Je fis une pause « Le souci survient quand certaines créatures sont vénérées et qu’elles finissent par croire être cette idole. Ne plus faire la part des choses. Alors, ce n’est que de l’égo de se penser être un Dieu.»

« Je suis assez d’accord avec cette définition, ce qui rend donc l'existence de Dieu toute relative et conduirait alors sur un questionnement sur la définition d’exister.»

Elle fit à son tour une pose et leva un doigt entre nous « L’autre question étant, as tu été l’une de ces créatures ? »

J’esquissai un rictus appréciant cet échange, j’aime débattre et Tomoe l’avait bien vu pendant nos repas, au tout début de notre rencontre. Dommage que mon verre soit vide et dans le salon.

« Mon image a été vénérée en Egypte oui. Mais je ne me qualifierais pas pour autant de Dieu. Ce n’était qu’un modèle pour créer un panthéon. M'associer à cette représentation est flatteur au début, néanmoins cela n’alimente que ceux qui cherche à se sentir supérieur et l’imposer aux autres. Trouver un public à leur égo. » Moi je n’ai pas besoin de ça. Même actuellement, je m’amuse beaucoup des satanistes. On peut me croire égocentrique, je le suis surement sur certains points, mais je ne m'estime pas avoir ce genre d’égo là. Je suis excentrique, provocateur et arrogant oui, mais pas égocentrique et encore moins narcissique. Pour ce dernier terme il faudrait s’aimer et je n’éprouve que de l'aigreur. La seule chose que j'aime bien chez moi c’est mes yeux et ma curiosité, qui va de paire avec mon esprit.

« A quel dieu Egyptien as tu été assimilé ?» demanda t’elle alors que de l’amusement associé à une pointe de surprise brillait dans son regard.
« Le dieu qui garde la porte de l'au-delà et veille sur le protecteur des morts : Anubis. Un dieu de la mort. » je lui fis un rictus « Pas très étonnant non ? »
Elle prit le temps de réfléchir avant de répondre « Je me serais plus attendu à Apophis.»
Si j’avais eu mon totem de serpent durant cette période alors oui sans aucun doute. Même si au vu de mes actions, je pouvais être associé à ce dieu-là. Enfin bon, elle pouvait conclure que mon bracelet de mutation était plus ancien. Même si, c’est surtout mes conflits avec Bel – Bastet pour les égyptiens – qui avait aussi donné cette association.
« Ce qui aurait été plus logique. Comme quoi tout est question de perception sur un instant “T”. »
« Pourquoi pensais tu que je ne trouverais pas étonnant que tu sois Anubis ?.» me question t'elle.
« Andrew ne l'a pas été. » il avait été fasciné et avait rien dit de plus, prenant comme toujours quelques minutes pour réfléchir.
« Je ne suis pas Andrew et tu le sais pourtant.» m’affirma la louve. Je lui lançai un regard roulant des yeux. Bah oui je le sais, mais ce n’est pas étonnant qu’on m’associe à un dieu de la mort non ?

« Tu veux que je te dise quoi ? Ce n’est pas étonnant. Si ? » fis-je en haussant les épaules.

« Juste parce que tu exploses des soldats contre des murs et que tu joues avec des ombres ? Non, j’aurais été moins étonnée par Apophis mais évidemment c’est au regard de ce que je vois de toi maintenant, tu avais peut être d’autres visages en Egypte plus en adéquation avec Anubis.» confia Alva.

Je haussais des épaules, si tu savais ce que je faisais, je fais même des tableaux avec du sang…

« Après cela reste de l’interprétation humaine qui ont fini par faire évaluer un culte. Je n’ai eu que mon “image” pour servir leur panthéon. Je n’ai pas la prétention d’avoir eu un trône dans un temple et attendre les offrandes. » non, pas comme Bastet. J’apparaissais et les humains se pliaient en deux en me voyant, je ne leur portait que peu d’attention. Seulement quand j’étais intéressé. « Enfin Dieu, ce n’est pas un titre noble. Beaucoup d’immortels ont été vénérés pour le même “dieu”. Surement trop. »
« Alors si on omet le divin, qu’as tu été d’autre ?» Continua la louve toujours dans sa curiosité, croire que dès que je me montre bavard elle se faufile dans la brèche. En tout cas, elle n’avait pas autant de questions sur la salle, je devais être le tableau le plus intriguant.

« Tu peux toujours continuer à deviner. » je lui fis signe de me suivre dans une autre salle.

On alla ensuite dans la salle principale, la plus grandiose car la première elle marque les esprits. Il avait un immense triptyque cramoisi au plafond. Le peintre avait peint avec son sang durant toute sa vie. Le sol était couleur nuit avec des constellations dotées où nageait un dragon de cette même teinte de plusieurs mètres de long, complètement indépendant avec des carpes koïs stylisées de dorure évoluant au sol. Il avait de nombreux tableaux, soit animés, soit transmettant quelque chose, comme une sensation de faim en voyant une peinture d’un buffet réaliste… Il en avait 7 immenses représentant les sept péchés capitaux, et donnait justement des émotions liées aux thèmes. Il avait des fresques murales animées. Il avait une vue sur un jardin intérieur avec des plantes bioluminescentes avec des oiseaux étranges volant dans le rectangle sauvage et vitrée. Et juste devant cette baie vitrée, il y avait un renforcement en cercle avec des canapés brodés de constellation or, une rivière traversant avec des nénuphars et sortant en métal, comme pour faire une table basse. L’endroit était immense et il avait plusieurs thèmes, lié ajustement aux péchés, cela était orienté de manière utile et parfois bien difficile à comprendre. Il n’avait pas qu'eux, il avait aussi des vertus. Et chaque objet avait quelques en rapports, il fallait juste le trouver et ouvrir l’œil. La musique évoluait selon où on changeait de « zones » sans le savoir.

Alors, il avait été pris pour un Dieu ? Rien que ça. Elle avait beau s’être attendu a une réponse de ce type, réaliser qu’il ne blaguait pas l’avait tout de même un peu prise de court. Mais il était rassurant de voir qu’il savait prendre du recul par rapport à ça, plus d’une créature ou même d’un humain se serait gorgé de toucher au pouvoir acquis par la dévotion, de profiter de l’ignorance pour s’octroyer plus d’importances que n’en avait chaque être sur cette Terre.

Peut être l’avait il fait à l’époque, peut être ce jardin d’Eden qu’il avait recréé en était il le vestige. C’était difficile à dire, Lucian est un personnage complexe aux multiples visages et qui avait dû évoluer aux travers des millénaires. Il était certain que le Lucian de l’ère des pharaons était bien différent de celui qu’elle avait en face d’elle aujourd’hui. Et Dieu (s’il avait existé) savait à quel point sa curiosité était piquée. Plus elle creusait le personnage et plus il était captivant, elle avait découvert l’allié, le père, le combattant, le médecin, l’artiste et le philosophe et bien d’autres facettes encore restaient sans doute à découvrir et probablement les plus sombres, celles qu’on cache.

Son regard était redevenu celui du saurien mais cela ne la dérangeait pas et ne l'empêchait pas de le croiser ou de s’y attarder pour essayer d’y déchiffrer ce qu’il voulait bien y laisser paraître. Ses iris vertes étaient certes plus belles et presque hypnotiques, mais ce regard là aussi était le sien. Elle aussi possédait un regard d’or ce n’était pas très différent qu’importe la forme des pupilles.

Cette discussion était tout à fait intéressante et lui avait fait oublié un peu sa fatigue physique, stimuler le cerveau avait de nombreuses vertues et ne gâchait pas la joie de licorne lorsqu’elle était faite avec intelligence et dans le partage et non dans le souhait d’imposer un point de vue à l’autre.

Mais alors qu’elle poussait encore un peu sa curiosité sur les vies précédentes du dragon, il l'entraînait dans une autre salle tout à fait impressionnante. Elle resta un long moment à en admirer le sol avant de redresser enfin la tête pour lui répondre.
« Je crois que tu as dû traverser de nombreuses strates sociales des plus élevées aux plus difficiles.»
« C’est tout à fait juste. Je ne me suis pas contenté de rester dans le confort de la noblesse. Il est plus valorisant de grimper, même si dans bon nombre d’époque, naître en bas, vous clou à cette simple existence. » répondit Lucian avec un calme étonnant, alors que son regard allait vers le creux où se trouvait l’eau.

Elle profita qu’il tournait la tête pour s’approcher et écarter un peu le col de sa chemise, dévoilant l’extrémité de l’une de ses cicatrices.
« Et le plus bas, était ce prisonnier ou esclave?» demanda t’elle avec calme tout en en suivant le tracé de la pulpe de son index.

J’aime bien cette salle, pour cela qu’elle était la première, vaste, lumineuse et intriguant. Rien que de la visiter on pouvait s’y perdre pendant des heures, essayer de chercher des liens ou simplement s‘arrêter et observer les scènes mouvantes, se laisser tenter, s'étonner ou se perdre dans chaque agencement. Tout était réfléchi, tout était mis en valeur comme si chaque pièce était unique et magnifiée à son apothéose. Je passai du temps à penser et à agencer, pour cela que ma galerie avançait doucement mais sûrement. J’aime prendre mon temps et que tout soit parfait.
Je frissonnait légèrement quand je sentis le pan de ma chemise s’ouvrir… intrigué, je baissai la tête avant de planté mon regard ambré dans ceux de ma vis-à-vis. Que se passe t’il ? Je lui avais dit que je n’avais pas toujours voulu me mettre du sang bleu. Pourtant, j’étais né avec, fils d’un roi et donc prince… j'aimerai voir autre chose et le monde des aristocrates était trop codé et ennuyant. Enfin dans certaines époques. Pour cette vie, pas besoin de grand titre, je ne me définissais pas par cela, j’avais les moyens d’être pourtant plus riche que le roi de ce pays. Cela m’indifférai, j’avais autre chose à faire de plus intéressant que me vautré là-dedans, si je voulais aller au bal, j’y allait sans complexe ou avec une autre identité. Après tout, je vais de temps à autre au palais. Mais, voilà que la louve me demandait où avait été mon bas ? Crois-tu qu’on choisit ce genre de chose ? Et tiens si je devenais esclave ! Ce mot me faisait grincer des dents, surtout qu’elle suivait l’une de mes cicatrices. Je ne bougeai pas, gardant cet aspect calme et un peu nonchalant.

« Crois-tu qu’on choisisse une identité pour devenir esclave ou bien prisonnier ? C’est un peu idiot, tu ne trouves pas ? A moins, que tu essayes de comprendre où me viennent mes cicatrices ? »

« Je n’ai jamais dit que tu avais choisi chacune de tes vies, on ne choisit jamais ce genre de chose. On peut choisir de les garder, rarement de se les infliger.» répondit elle restant calme mais en retirant sa main, se qui sans qu’elle le sache calme l’irritation dans mon esprit. Ce n'était pas de sa faute, plus du fait que je n’aimais pas cette partie de ma vie et même si j’en faisais une force, il n’en reste pas moins, qu’on m’avait vendu en plus de me trahir de la pire des manières.

« Sauf quand on est maso. » dis-je en pouffant.

Comme à chaque fois qu’elle essayait de creuser un peu plus directement, il bottait en touche. En même temps, ce genre de souvenirs, de vie, on devait avoir plus envie de les oublier que de les confier et qui était elle pour vouloir lui extirper ce genre de récit, à part le fait d’être un peu trop curieuse de lui.

S’il ne voulait rien dire, elle ne pouvait lui en vouloir, après tout, elle-même ne souhaitait rien lui dire de plus sur les causes de son petit problème avec la soumission. Ce qu’il savait sur ce sujet était déjà bien trop et il était hors de question qu’il découvre les détails sordides qui lui faisaient le plus honte.
Elle avait donc baissé sa main et lorsqu’il chercha à désamorcer par de l’humour, le petit shoot de la licorne l’aida grandement à embrayer avec légèreté.

« J’ai bien dit rarement, ça laisse le masochisme et la culpabilité.» Elle tourna son visage vers les richesses qui ornaient cette salle impressionnante « Si tu ne me raconteras pas ça, alors raconte moi cette salle .» dit elle en revenant vers lui avec un sourire affable.

Lui raconter quoi ? Si j'étais esclave ou prisonnier ? Je ne vais pas te narrer ma première trahison et la plus difficile puisqu’elle avait formé ma seule et unique peur : celle d’être trahis. Enclenchant tout un processus de rejet affectif. Et puis surtout, cela pourrai t’intriguer de savoir pourquoi si et pourquoi ça. Je n’ai pas des souvenirs toujours nets de ma vie humaine, ils reviennent de temps à autre et a force j’avais tracé un fil rouge. Mais il en manquait beaucoup, au moins l’âme qui m’avait habité avait certes fichue le bordel dans ma tête mais j’avais parfois quelques souvenirs d’un temps très ancien.

« Te raconter quoi ? » un instant j’avais encore envie de ce contact même si cela me piquait… à croire que les caméléons et la joie incroyable qui habitait la louve, entretenait diverses folies… je vais y finir par y prendre goût et c’est hors de question… hum, je manque presque de conviction.
« D'où viennent tes cicatrices, quels ont été tes précédentes vies... ou l’histoire de ce tableau si tu préfères. Ce sera ton choix.» proposa t'elle avant de porter une main devant sa bouche pour cacher un bâillement.

Elle était vraiment curieuse, trop… demandait-elle l’histoire de tout le monde ? Je ne suis pas un livre ouvert. En tout cas, elle me laissait le choix. Il était simple, celui du silence. Néanmoins, je ne voulais pas qu’elle conclut que celui-ci allait donner raison à cette mention détestable d’esclave.

« Les raisons sont diverses, pour les cicatrices. » dis-je afin d’éloigner une sombre vérité, mais si je ne mentais pas vraiment. J’avais fait de nombreuses guerres et j’avais fait que me battre augmentant le nombre… même si les tortures étaient plus ancrées dans ma chair… les coups de fouet, les sévices pour me briser, sans jamais que je me laisse faire.
« Tu en as qui ressemblent à celle qu’avait le lion.» dit elle pensive les yeux sur mon torse comme si elle pouvait les voir au travers du tissus
« Surement, je n’ai pas fait autant attention au lion de Louise. » FAUX ! Mais bon. J'enchaine, avant qu’elle aille sur un terrain glissant : « Je peux te raconter le moyen-âge à Lystéria si tu veux. Enfin s’il y a des choses qui t’intéresses.» je ne me mouillait que très peu. Tout en restant dans le thème de l’autre salle. Je fis quelques pas, afin qu’elle puisse découvrir tout en parlant de l'endroit.

Elle avança vers les premiers tableaux, la gourmandise la fit sourire, l’envie la laissa perplexe, l’orgueil aussi.

« Pourquoi as tu changé d'allégeance à l’époque ?»

« Blanche-Neige allait être reine gérante du royaume de Belfort en plus de reine du siens quand elle aurait épousé son prince. J’avais des désaccords avec Georges concernant ce sujet, il avait perdu de mon intérêt depuis quelques temps. Blanche-Neige me paraissait être une reine plus intéressante à suivre dans le futur. » et aussi parceque le jour où elle est venu demander au roi George de l’aider j’ai vu du potentiel en elle. Celui dont m’avait parlé jadis sa mère. Il était temps que je la suive de manière plus sérieuse. « A l'époque, j'étais son premier chevalier Belfort, conseiller/stratège de guerre de George. »

Il ne voulait pas répondre davantage sur ses cicatrices et lui proposa un os à ronger avec Lystera. Elle était encore loin de connaître tous les détails de cette époque et ne les connaitrait probablement jamais, toutefois elle avait bien quelques questions aussi sur ce sujet.
C’est toujours étonnant de voir à quel point les blessures des autres sont plus intrigantes que leurs joies. Peut-être parce qu'elles nous font nous sentir moins seuls avec les nôtres... Ou alors ce n’est que de la curiosité malsaine et il fallait combattre cette pulsion à vouloir creuser ce qu’elle fit. Sa dernière phrase n'avait pas vraiment eu pour but d’obtenir une réponse, c’était une pensée exprimée à haute voix, avec une petite pointe de culpabilité envers ce lion, avec laquelle elle vivrait toute sa vie. Et puis, elle avait eu aussi cette envie de le prendre dans ses bras, pour lui voler un peu de sa force et retrouver cette sensation agréable que leur avait offert les caméléons; c’était un peu étrange que ça revienne alors que les petites bestioles n’étaient plus là.

Heureusement le dragon fit quelques pas pour lui ouvrir le champ vers les tableaux impressionnants qui étaient exposés avec un art certain de la mise en scène, chacun étant particulièrement bien mis en valeur.
Elle passa devant les premiers découvrant que la musique changeait créant devant chacun un réel univers, créant chaque fois des sensations en accord avec le sujet représenté, l’un des péchés capitaux. Elle continua tout en écoutant la réponse de Lucian. Blanche-Neige avait dû être une reine intéressante, en effet, il lui suffisait de revoir la gamine défiant le roi de Belfort et prouver sa valeur pour le croire. Elle se demanda si les princesses de cette époque seraient capables d’avoir autant de cran si leur Royaume tombait demain... et la réponse était édifiante... Non, probablement aucune, au Royaume-Unis du moins.
Ses pas la conduirent vers le tableau suivant, l’avarice qui lui fit faire la grimace et comprendre que les sensations éprouvées n’étaient pas dues qu’a une ambiance savamment orchestrée. « Ces tableaux, ils font comme ceux de la maison hantée sauf que là bas il fallait les toucher pour sentir et c’était plus fort. »
Elle se détourna tout à coup de son trajet pour s’éloigner des tableaux. Elle ne voulait pas s’exposer de nouveau à ce genre de chose, cela avait encore un écho trop récent dans son esprit avec des souvenirs trop douloureux.

Elle ne rebondissait pas plus sur Lystéria, ce n’est pas grave, je lui ai ouvert la porte et elle pouvait s’y mettre quand elle voulait. La galerie était si riche que mes sens d’empathe étaient stimulés de toute part. j’aime vraiment observer les personnes évoluées dans cette salle, remarquant qu’elle était indifférente ou bien dégoutée de certains péchés. Le siens était le miens, quand on arrivera à la colère je pense que ses émois seront plus… poignant. J’en apprenais sur elle sans qu’elle le sache, elle était « gourmande », surtout des soufflés au chocolat d’Andy… l’envie semblait la laisser dans un état étrange. Après tout, de quoi as-tu envie Alva ? Sans contexte, cela ne fait pas grand-chose. Pourtant, quelques minutes après ta question sur le lion… je perçu un frémissement de ce sentiment sans savoir ce qui te donnait envie. Je le pris dans la lutte de vouloir me questionner plus. L’orgueil était dans le même genre, pourtant tu dois en avoir pas mal, c’est le cousin d’une fierté, même si bon à mon sens c’est pas tout à fait pareil. Par contre, l'avarice te fit grimacer, je suis comme toi… je n’aime pas ce péché mais je hais plus la jalousie et donc l’envie. Tiens donc, est-ce finalement ce côté jaloux et possessif qui t'avait laissé dubitative ?

« Ils renvoient à leur péché. Et non à des souvenirs. J’avais un miroir dans ce genre-là. »

Quelle horreur ce miroir, je l’avais quelque part dans un hangar… je m’en étais servi souvent sur les autres. J’avais envisagé de le faire pour retrouver ma mémoire, mais cela m’avait ramené à des souvenirs certes anciens mais déplaisant avec Bel. Alva s’était éloignée… je lui pris doucement le bras, la ramenant vers moi.

« Ce ne sont que des émotions, pas des tableaux comme la maison hantée. Mais nous pouvons aller vers les objets si tu préfères ou bien vers les vertus. »
On était non loin de luxure, une pointe de désir déjà bien présente me fit sourire légèrement.Le tableau était l’un des plus complexes, puisqu’on ne pouvait pas forcément comprendre comme cela qu’il paraît de la luxure. Il était presque abstrait dans des teintes pastel et plus chatoyante, on y voyait un corps de femme et quand on regardait bien ce même corps était composé de pleins d’autres dans des étreintes stylisé formant le tableau. A côté, il avait la colère, un tableau rouge, qui semblait être uni sans rien d’autre et pourtant en s’y approchant il avait du mouvement, comme de l’eau, ou plutôt de la lave avec des motifs abstraits qui se dessinait sous l’interprétation de la personne le regardant. J’attendis qu’elle initie un autre mouvement, me tenant en face d’elle, la main sur l’articulation de son coude.

« Pourtant, cela peut-être plaisant d’avoir le choix de montrer des souvenirs à quelqu’un et que cette personne puisse les voir sans perdre le contexte ou les émotions. Un récit est agréable mais bien maigre face à une scène. »

« A condition d’avoir le choix de la personne et du souvenir sans doute. Ça peut aider à mieux comprendre des situations ou l’autre. Mais ça reste quelque chose de très intime, alors quand c’est imposé. » elle jeta un regard aux tableaux restants « Ces tableaux ne sont pas aussi intrusifs mais je n’ai pas envie. J’ai déjà une joie qui ne m’appartient pas dans le ventre, je n’ai pas envie d’y ajouter d’autres choses encore. »

Bien dans ce cas, allons autre part.

« Oui, dans un contexte où le choix est présent. » je lui lança un regard « Tu l’avais déjà cette joie, elle l’a amplifiée. Mais tu as raison, allons autre part. »

Je glissai mon bras dans le sien, l’emmenant vers le renforcement en cercle, où se trouvait les canapé constellation, la rivière et les nénuphars, cela donnait sur le jardin vitré. Je ne m’y arrêtai pas, allant jusqu’à la vitre du jardin passant à travers, c’était une illusion. Dehors le temps était doux et les oiseaux pillaient diverses musiques qui n’avaient rien d’animal, on aurait dit des instruments. Il avait différentes œuvres sous le thème de la Grèce et des légendes des aventures d'Ulys et argonautes. Statue, fresque ou même objets anciens dans un rectangle de six mètres sur trois au milieu d’olivier et d’oiseaux aux couleurs chatoyantes ressemblant à des canaris avec une queue aussi longue que des paons.

Le choix, c’est une notion essentielle. Bien que n’étant pas croyante, Alva devait bien reconnaître que la théologie ne se trompait pas sur l’importance de cette notion et si c’était à cause du libre arbitre que le mal existait, alors elle préférait mille fois continuer à le combattre à sa manière que de se voir privé de ce privilège.

Et respectant son choix de ne pas vouloir continuer avec ces tableaux, Lucian l'entraîna vers l’extérieur. Ses muscles se contractèrent légèrement à l’approche de la fenêtre mais ils traversèrent ce qui devait être une illusion ou un tour de passe passe digne du dragon.

Cette fois c’était un jardin niché au milieu du bâtiment, la température était d’autant plus agréable qu’ainsi protégé par les murs des autres salles, le vent frais du petit matin n’atteignait pas l’endroit. L’endroit était à l’image du reste de la galerie, plein de richesse et de merveilles et elle laissa son esprit voleter avec ces petits oiseaux colorés, restant un moment silencieuse, le bras toujours noué à celui de Lucian.

Elle devrait rentrer, elle le savait et son corps lui réclamait un peu de sommeil, il se manifestait en se rendant plus lourd, semblant engourdir ses mouvements. Ce n’était pas une sensation désagréable, plus similaire à la façon dont les muscles se relâche quand tout va bien. Elle devrait rentrer mais en même temps, elle n’avait pas envie de partir. Comme si cet apaisement qu’elle ressentait était lié à l'endroit ou à Lucian - même si ça restait une idée incongrue - comme si mettre le pied au manoir allait fait exploser cette petite bulle hors du temps. C’était la deuxième fois qu’elle avait cette impression d’une parenthèse dans le monde et le temps alors qu’elle était en compagnie du dragon, mais cette nuit, la sensation était encore plus forte... ça devait être dû à la magie de l’endroit.

Ils avancèrent ainsi jusqu’au milieu du jardin où un petit oiseau rouge un peu téméraire fonça vers eux et passa entre leurs têtes comme s’il passait les portes d’un slalom géant. Alva se tourna légèrement pour le suivre du regard.
« Qu’est ce que c’est comme oiseaux, je ne les reconnais pas ?.»
« Des hybrides. Un sorcier Koumba fait de nouvelles espèces, il a mélanger des paons et des canaris ensemble avec autre chose, un oiseau du paradis me semble, puisqu’ils imitent à la perfection les sons qu’ils entendent. » les oiseaux continuaient à voler ou même à frôler le duo. Ils semblaient farceurs, l’un d’entre eux alla se mettre dans les cheveux d’Alva, lui picorant les mèches en signe de papouille. Lucian avait laissé son bras dans le sien.
« Tiens, tu as le droit à une séance papouille. » dit’il amusé en levant son regard vers l’oiseau vert.

Alva émit un petit rire, les yeux vers le haut comme si elle pouvait le voir sur sa tête puis elle la secoua légèrement pour faire s’envoler le petit oiseau.
« Tu devrais leur demander pour passer une bonne nuit.» dit elle en ramenant son regard sur Lucian.
« Je ne suis pas certain qu'il soit aussi efficace que toi. » renchérit-il la toisant à son tour. « Shampoing à la bave d’oiseau… miam... »
« Me voilà créditée d’un nouveau talent Je ne suis pas sûre qu’il m’aide beaucoup sur le CV cela dit.»

« Compétence : capacité d’endormir un Mizuchi » je rigola de plus belle... « Ceci-dit cela peut-être une compétence recherchée par certains ! Il faut juste faire gaffe qu’on ne te confonde pas avec une charmeuse de serpent. »

Ceci dit, j’avais très envie que tu restes en envisageant cette idée. Et c’est encore plus … je ne sais pas c’est étrange. C’est bien la première fois, que je souhaite une présence sans but sexuel (hormis enfant et Blanche étant un cas à part et encore cette dernière je reste toujours con face à un geste).

« Heureusement que les Muzuchi sont rares alors, sinon ils sonneraient tous à ma porte..» dit-elle avec humour.

Hey bien… je pense être le seul démon dans ce cas… on va dire que je serais désagréablement surpris si un autre démon venait à te quémander cela… de toute manière, si je le sens il finit en brochette.

« Tu ferais fortune ! Enfin, pour le peu que ça soit le cas, chez tous les autres dragons...ou c’est juste moi qui suit déjà suffisamment bizarre pour ajouter ça en plus. »

« Une bizarrerie de plus dans le monde merveilleux de Lucian Morgenstern..» elle appuya les derniers mots d’un petit geste présentant le décor.

« Héhé oui… enfin t'imagines… créer un monde ! ça me plairait presque… bon après les truc qui naissent se démerde… mais penser à chaque détail, faire des bizarreries par ci ou par là… orchestré... » je m'emballe et je la toisa avant d’hausser les épaules. « Hum… là ça fait complexe divin... Mais après tout créer n’est pas réservé aux pseudo dieux… j’ai pas un passe droit d'en avoir été un jadis ? Ou non ça ne marche pas ? » c’est dans ce genre de folie, que je suis complètement excentrique.

Elle se mit à rire avant de répondre une fois celui-ci sous contrôle, bien entendu je l’avais accompagné, sentant un peu de folie se balader dans ma cervelle. « J’avoue que présenter comme ça, ça donne envie. Créer une base, y disséminer des surprises, des énigmes, des épreuves, les lâcher dans tout ça et voir ce qu’ils en font. Mais...» elle leva un index sur moi « Le fait d’avoir été “assimilé” à un dieu jadis ne te donne aucun passe droit !»

« Ah merde… ça me donne quoi alors ? » demandai-je.

« Pas grand chose j’en ai peur, le monde est bien injuste envers les anciens faux dieux.!»
« Bande d'ingrat ! »

Les “papouilles bouilotte”, seul garant d’une nuit en paix… ou une bonne cuite, mais bonjour la gueule de bois, vu la dose que je dois me mettre et je suis un peu trop résistant. Dommage que le vœu de Tristan ne dure pas plusieurs jours. C’est usant à force et rejoindre mon lit, mon corps le désirait mais mon esprit bien moins. Enfin bon, endormir Lucifer peut-être une compétence recherchée, mais faut-il que tu saches qui tient à cet instant ton bras. Je ne suis pas certain que tu apprécies de connaître la véritable nature de l’homme à tes côtés. Et pour cela, que tu ne vas rien savoir. Si Blanche avait accepté car elle avait cette ouverture d’esprit assez étrange concernant toutes les races… toi Alva Hennessy, tu n’aimes pas les démons. Et je peux que te comprendre, je ne les aime pas non plus. Un oiseau venu me faire la même chose… ce n'était pas vraiment agréable… alors qu’un bleu s'attaquait aussi aux cheveux de la louve, mais en restant sur son épaule. Nous voilà envahis !! je chassa mon piaf, ricanant, puisque vraiment la louve en avait au moins cinq sur elle.

« Je confirme ce n’est pas concluant ! Par contre… Tu comptes rivaliser avec Blanche-Neige en attirant tous les oiseaux du jardin ? »
« Non, ce n’est pas très agréable en effet.» dit-elle en secouant la tête pour chasser celui qui était revenu sur le haut de son crâne. « Oust, je n’ai pas grand chose d’une princesse de conte de fées. »

Tu as le physique pas le caractère. « Plus de Perrault. Grande méchante louve ! » dis-je amusé.
« Pauvres loups, ils ont toujours le mauvais rôle dans ces histoires, alors que ce sont juste des incompris. » rétorqua t’elle avec une moue faussement boudeuse que je trouvais amusante. C’est fou, comme elle se lâche ! j’adore, elle était bien loin du glaçon habituel et bien entendu elle était mille fois mieux ainsi ! Comme quoi, on a tous des masques et dessous, le spectacle n'est jamais décevant.

« Oui, ils agissent pour l'héritage de la petite voyons... »

Elle rit et chassa l’autre oiseau farceur d’un revers de main sur son épaule. « On rentre ? Enfin, je crois que je devrais rentrer.»
Oui il faudrait mais je n 'en avais guère envie et… ton “je crois” semblait émettre un doute. Tiens donc ! Comme c’est intéressant ça ! J'hésite à lui dire qu'elle n’avait pas envie pour tester.. mais finalement, la fatigue aidant, je change de formulation.

« Il faudrait, si on veut être raisonnable. Mais, je n'en ai pas envie. » autant être le plus franc sur le coup.

Les oiseaux étaient décidément curieux et taquins, ils avaient beau les chasser, il y en avait toujours un pour revenir tenter de lui voler une mèche de cheveux ou le dernier qui s’était insolemment installé sur la main de la louve, toujours posée sur le bras de Lucian.

Elle avait réussi a formulé l’idée de retourner chez elle même si la formulation manquait assez de fermeté il fallait bien l’avouer et trahissait le manque d’empressement à vouloir réaliser ce projet.
Et les mots de Lucian semblaient faire écho à ses pensées. Elle n’en avait pas plus envie. C’était étrange, elle ne se souvenait pas avoir déjà vécu une telle situation où dire au revoir était si long. Lorsqu’elle était avec un amant, elle prenait et elle partait, toujours la première, et avec ses amis, il y avait toujours un moment où c’était le moment de rentrer et ils se revoyaient plus tard. Etait-ce parce que le dragon se préparait pour un voyage incertain (selon Blanche du moins) ? Depuis quand l’avenir du dragon lui importait ? Non, ce soir il y avait cette sorte de bulle, et elle était bien dans cette bulle et ne voulait pas la voir éclater voilà tout. Mais cette bulle tenait-elle au cadeau d’une licorne ou à la présence d’un dragon à l'imagination débordante ? Il n’y avait pas eu de licorne sous les étoiles du désert et elle n’avait pu se résoudre non plus a partir ce soir-là. Bon sang, comment avait-il pu prendre autant de place en si peu de temps!

Bon, et maintenant, il fallait bien répondre quelque chose et c’est la simple vérité qui franchit ses lèvres.
« Moi non plus. »
Lucian eut un petit rictus ravi. Il ne lui dirait pas qu’il était aussi en proie a une envie folle de lui faire des avances… cette frustration dont il avait l’habitue, il allait presque finir par la trouver plaisante.
« Dans ce cas, tu ne rentres pas. Mais on va s’éloigner sinon on va finir avec des coupes de cheveux … de goût discutable. » simple conclusion.
« Déjà qu’on a les cheveux bruns, ça suffit comme ça! »
« Ah ! Mais toi aussi tu n’aimes pas ? » il était joyeux en disant ça ! Lucian n’aimait pas le brun, il préférait son roux tout comme elle préférait son blond. En brune, elle ne se reconnaissait pas dans le miroir et jusqu’ici on ne pouvait pas dire que sa vie de brunette ait été des plus joyeuses.
« Non, brune, ce n’est pas moi. Toi le brun te donne un côté plus sombre, mais le roux va mieux à ton côté artiste. »
« C’est vrai, c’est plus chaud, ça va mieux au caractère. Remarque tu as les yeux encore plus brillant en brune… mais bon… l'antarctique est clair pas foncé. » et il la trouvai mieux en blonde, c’est sa nature de l’être.
« Il faut que je vois si j’ai moyen d’arranger ça d’ici le mariage.. »
« Refaire une couleur… ou laver… beaucoup pour que ça dillue. Pour moi. C'est attendre la repousse. »
« Je vais devoir passer la semaine entière dans un bain moussant! »
« Tu vas être fripée ! » enchérit Lucian.
« Comme ça j’aurais l’air plus vieille que toi »
Elle se prit un coup d’épaule taquin de l’homme. « Tu le sauras bien un jour va ! » il retroussa son nez.
Il lui fit signe de rentrer et il alla s'asseoir sur l’un des canapés stellaires où l’eau cristalline passait très proche, puisque les nénuphars en métal sortaient pour former une table basse en métal à leur venue. Elle s’installa sur le même canapé, s'accoudant sur le dossier pour pouvoir poser la tête sur sa main.
« Il y aurait une époque que tu aurais aimé vivre ou visiter ? »
« L’Egypte à l’époque des pharaons, enfin avant le déclin, les Mayas aussi, ils avaient de grandes connaissances en astronomie; l’époque des grandes découvertes; ce doit être passionnant d’explorer de nouveaux territoires. L'antiquité, les vikings aussi, je trouve leurs mythes intrigant.Il y aurait tant à découvrir si on pouvait voyager dans le temps, j’aurais du mal à en choisir une seule. Quelle époque as tu préféré ? »
« Tu aurais voulu voir toutes les antiques ! C'est amusant. Je dirai que j'ai plus aimé certain contexte. J'ai beaucoup aimé le Japon médiéval. J'ai trouvé le royaume de Lystera agréable puisque ce fut un modèle chevaleresque où humain et créature vivaient ensemble. Pas toujours dans une grande harmonie mais autant que les humains puissent vivre en harmonie. Pas besoin de secret ou se cacher la magie faisait partie du quotidien. » Lucian avait une voix calme et avait croisé ses jambes dans sa posture habituelle, mettant sa tête contre ses doigts accoudé au dossier.
« Je connais mal le Japon, c’est un pays qu’on étudie peu, je devrais demander a Tomoe de m’aider à combler cette lacune » Elle se cala un peu plus encore contre le dossier, la tête lourdement appuyé sur sa main. « Les humains et les créatures vivant sans avoir à se cacher... ça me rappelle l’une de nos premières conversations constructives, c’était peut être même la première d’ailleurs. » sa voix s’éteignait un peu, être assise, la tête posée laissait plus de place à la fatigue qui s’emparait peu à peu de ses sens et sans s’en apercevoir, sa jambe était allée se caler contre celle de Lucian, pourtant il n’y avait nul caméléon dans la pièce cette fois.