My pain, My heart ♦ ALVA & Lucifer & TRISTAN

My pain, My heart

Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

Bon, il ne restait plus personnes, Ermelinde était donc repartie chez elle. Je verrais quand elle allait m’appeler pour une longue conversation mais aussi pour voir son état. Je vais en avoir des conversations moi… j’avais plusieurs wagons à rattraper en plus de ceux plus délicats. Mon équipe était en train de traverser un miroir que Loris leur avait indiqué, Janice faisait le con – pour ne pas changer- il me faisait rire ce gamin franchement. Coyote, lança un regard plein d’espoir au Duc qui les observaient aussi tous partir, franchement ma petite sirène avait décidé de manger du loup, tu vas avoir de la concurrence avec les fées toi. Bruce, avait dû traverser son miroir une fois qu’il eut un relais de la Ligue, après tout il n’était pas au courant de leur existence, dû moins je ne les avais pas mis au courant, même s’ils semblaient se douter qu’il y a des choses qui se trame. Je laisse Jazz faire sa popote. Bref, je les saluerai, on discutera demain de certaines choses… Mon étalon était en train de gratouiller l’encolure du cheval de mort, cette scène irréaliste me fit sourire. Anastasis avait accepté l’aide d’Amy.

Est-ce que je pourrais transplaner ? Je ne sais pas trop.  En tout cas, plusieurs choses étaient restées ici, les gens de la Ligue viendront récupérer leur dû plus tard et les miens aussi, on ne va pas commencer à faire le ménage alors qu’il y a des blessures et un ras le bol !

Je me tournai, nous n’étions plus que quatre : Alva, Tristan, Loris et moi-même. Bon, je ne compte pas vraiment mes deux chevaux, ni même celui de Tristan… me semble qu’Alva m’avait montré cette bouille gris pomelée de cheval arabe à moins que ça soit le souvenir du Moyen Orient, comme c’est l’un des arabes ramenés. En tout cas je cherchai la louve, renouant avec l’envie exprimée juste après le miroir : celle d’être là si elle s’écroule et franchement, vu ce que j’avais vu dans le chariot… elle n’était pas loin. Qui pourrait la blâmer ? Personne, elle avait vécu une dizaine de jours infernaux et il est bien heureux qu’elle soit encore saine d’esprit – pour le moment – puisqu’il ne fallait pas se leurrer ce n’est que la façade et enfer qu’elle tient bien cette façade ! Enfin pour quelqu’un ne la connaissant pas bien entendu. Cependant, je trouvais ça admirable qu’elle arrive encore à avancer ne serait-ce qu’un peu. Les trois victimes de Sodome avaient de la force mine de rien. J'ai fini par la trouver, de toute façon, si le hangar était vaste, il ne restait plus personne, elle semblait sur le point de chuter et on pouvait entendre les morceaux de porcelaine se briser au sol. Est-ce mal d’avoir cette furieuse envie de la prendre encore contre moi ? Je devais avoir l’air inquiet puisque l’alpha à mes côtés, me donna un coup d‘épaule pour me faire réagir et Tristan fronça des sourcils, son cœur était lourd de cette même peur, d’assister à la chute de l’étoile… une peur, nécessaire, puisqu’il fallait qu’elle tombe, sinon elle allait s’emmurer dans son mal être et laisser la folie naître de ses traumatismes. En tout cas, lui aussi avait eu ce mouvement vers l’avant, pour la rejoindre comme un seul homme, s’arrêtant parcequ’il était copié. Je ne te copie pas, on a une émotion similaire, mais pour toi, c’est la crainte d’un papa (et enfer que cela me ramène à l’état d’impuissance pour la mienne… Alva on peut encore agir…, Nos regards se croisèrent avant que je le détourne, voyant Hadès marcher vers Alva qui tendait sa main vers ce chanfrein s’avançant vers elle…

« Ne le touche… » j’allais dire de ne pas le toucher mais elle ne pouvait pas, elle ne le voyait pas… si ?

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Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

S’occuper des miroirs, celà lui avait paru une bonne idée au départ, mais elle constata rapidement qu’il n’y avait, en fait, plus grand chose à faire pour épauler le sorcier. Loris était comme à son habitude d’une efficacité remarquable et a part rassembler les miroirs qu’il refermait, elle n’était pas d’une grande utilité. Même si l’homme lui trouva quelques petits éléments à faire ou il lui demandait une aide dont il n'aurait pas eu besoin. Le majordome était toujours aussi efficace et prévenant. Elle finit par profiter de saluer ses loups avant qu’ils ne partent, les remerciant de leur concours et saluant leur courage et sa fierté de les compter dans la meute.

Elle rejoignit ensuite Fenris et Hati et appela John et Finn qui la rejoignirent dans la seconde. Elle leur demanda d’installer les deux démon-loups dans la cabane qui se nichait au plus profond de leur territoire afin qu’ils aient un toit pour cette nuit et les premiers jours. Le temps de voir comment intégrer les deux nouvelles recrues à la vie de Londres et aussi les garder à l’oeil mais ce point, elle évita de le mettre en évidence. Elle les avait accueilli dans la meute et ils avaient accepté, à partir de là, ils allaient tous devoir apprendre à se faire confiance et elle la première : trouver le bon équilibre entre confiance et prudence et c’est dans ce but qu’elle avait associé Hamilton à cette mission. Elle le savait plus fiable sur certains points que John et le viking prendrait comme toujours à coeur de se montrer digne de la confiance qui lui était accordée par l’un de ses alphas.

Finn resta un peu après que John ait entraîné les deux démons à sa suite pour s’assurer que Alva allait bien et lui proposer de parler viking ou une chasse ou quoique ce soit qui pourrait lui permettre de se changer les idées quand elle le souhaiterait. Elle le remercia poliment, incertaine de répondre à cette proposition, du moins dans un délai court, tout comme pour l’invitation chocolatée de Andrew. Il était de toute façon bien trop tôt pour ne serait-ce imaginer le retour à une vie normale. Le grand blond sourit et prit congés sans vouloir trop s’imposer et il alla remplir sa mission, laissant la louve dans un entrepôt presque vide maintenant que tout le monde était parti.

L’atmosphère paraissait étrange, comme un endroit fraîchement abandonné à cause d’une catastrophe imminente. Des caisses çà et là, un chariot remisé dans un coin et le silence qui s’était maintenant installé, faute de présence humaine pour l’emplir d’un brouhaha stérile. Mais ici, la catastrophe avait déjà eu lieu et la meute comptait son lot de pertes, un pourcentage plus qu’acceptable en tant de guerre. Un pourcentage bien trop grand selon la louve, pour son “sauvetage”. Le son des sabots de Hadès lui fit tourner la tête.

Oui, la catastrophe était arrivée, enfin une parmi d’autres. Elle voyait cette créature étrange, décharnée, repoussante et au regard pourtant si serein, si doux qu’elle en devenait belle dans toute la mélancolie qu’elle semblait personnifier. Il tendit la tête vers elle tout en faisant les dernier pas et si tout à l’heure elle n’avait fait que le voir, cette fois, elle tendit la main pour l’accueillir comme elle l’aurait fait de n’importe quel cheval, après tout, lui (ou elle) aussi était venu et méritait bien un merci.
Mais lorsque ses doigts entrèrent en contact avec le chanfrein de l’animal, elle fut prise d’un vertige et sa vue de brouilla. La lumière changea et le monde sembla être sans dessus dessous, elle avait l’impression de sentir ses os se briser et le goût du sang lui monter dans la bouche. Et l’énorme tête d’un bouc démoniaque traversa son champ de vision. Dans un réflexe qu’elle aurait mieux fait de ne pas avoir, elle se raccrocha à l'animal pour ne pas chuter. Le cheval se montra plus ferme et sortit une aile pour la soutenir, tout posant son nez sur elle … dans cette grande douceur. Mais elle, elle ne vit que le sol herbeux du jardin de Sodome se rapprocher à toute vitesse, puis l’obscurité, à nouveau la lumière et un visage inconnu penché sur elle, les yeux rouges comme ceux de Bruce tout à l’heure. Puis l’obscurité de nouveau.

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Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

Et elle toucha Hadès, comme si elle accueillait n’importe quel cheval … le temps s'arrêta quelques secondes… Tristan ne pouvait percevoir ce que je voyais ou même sa fille ! L’image était édifiante, mon cœur prit des tours dans ma poitrine ! La louve tressaillit et semblait tomber alors que mon cheval la soutenait avec ses ailes. Hadès avait dû sentir son mal être, sa peine. A proprement parlé ce n’est pas un être empathe mais il a une forme de sensibilité propre, surtout envers les personnes mourantes ou même souffrantes… et puisqu’elle devait le toucher pour la première fois, elle avait eu le droit à … sa vision de mort imminente (comme elle n’était pas vraiment morte) ? Un cadeau, un affreux cadeau… Alva était morte… Elle aussi ! Après Ermelinde, Alva ! Si la première était déjà odieuse et ignoble, la seconde annonce me fit péter un câble ! dans ce grain de folie, pouvant détruire une ville... j’ouvris la bouche lâchant un : « NON ! » mué d’une grande colère et d’une autre émotion que je ne pouvais pas vraiment identifier à cet instant, sous le choc de cette vision à rendre fou !

Azazel et Baal, ne l'avaient pas seulement torturée, violée ou même tourmentée, ils avaient poussé le vice jusqu’à lui faire connaître la dernière barrière physique d’un corps : une mort rapide mais pas définitive ! Elle avait embrassé de près les spectres de l’au-delà !
Ma colère, arme de destruction, mon péché ancestral et celui qui me définit en tant que cauchemar, revenu telle une vague, un tsunami infernal, voulant tout inonder et ne rien laisser d’autre que le chaos ! Oui, à cet instant j’avais à nouveau du jus ! À mes côtés Tristan tressaillit à mon cri, pensant sûrement à un nouveau danger, lui aussi et se projetant directement vers son enfant tombant dans le vide. Enfin bon, l’alpha fut tout bonnement retenu éloigné, puisque Hadès avait déployé son autre aile afin de le tenir éloigné.

« Lucian ! Que ce passe t’il ! C’est quoi ce bouclier invisible ?! » s’énerva légitimement un père ne pouvant rejoindre son enfant… mais navré mon chéri, je suis un peu sourd à ton irritation. A mon tour, je me retrouvai près d’eux, allez savoir comment si j’avais transplaner, bug de cerveau ou autre…virant l'aile d’un geste rageur et comme de par hasard, Outrageous nous signifiant qu’il n'appréciait nullement qu’on malmène son copain, alors que ce dernier, docile n'avait pas bronché. Outra mais je t'emmerde steak de boucherie !
« Hadès vire ton aile ! Et vire de là ! » je grogna terriblement, mon cheval recula me permettant de prendre le relais et même Tristan commença à sentir le flux d’air se déplacer. Et étrangement, le loup s’arrêta, pour cause, il sauta en arrière se méfiant des ombres serpentant sur le sol.
« Lucian ! Ton drôle de cheval lui fait du mal ? »
« Mais non ! » fis-je agressivement, prenant en même temps, les bras de la louve, la tirant à moi dans un geste un peu trop protecteur.

Putain tu es morte !!! MAIS NONN !!! Tu m’étonnes que tu vrilles complet ! J’ai sous-estimé tes sévices ! Je suis…oh nom de moi-même ! C’est odieux ! Tu as failli mourir ! J’ai failli te perdre réellement ! VRAIMENT ! Et ce constat me foutait dans une colère noire et à la fois… une sacrée douleur. Pourquoi j’avais mal ? Car je me rendais compte, que j’aurais pu rentrer d’Avalon, sans savoir qu’elle était morte ici ? Arriver trop tard ? Et avoir pendant longtemps, cette sensation de manque, ce fait indéniable qu’elle m’avait manqué et ne plus jamais soulager cette irritation plaisante de ne pas combler auprès d’une conversation, d’un geste ou même d’une nuit étoilée ce manque ? Que notre bulle aurait eu une fin. Ou bien, est-ce la vérité ? Qu’elle avait tout subi, pour le plaisir de deux esprits en carton et pour quoi ? Pour un gosse nécromancien ? pour garder un secret ? Mon identité ? Pour moi ? Non, je ne méritais pas un tiers de ce qu’elle avait subi ! Et même si avouer, ne l’aurait pas soulagé ou même projeté sa mort certaine, je ne pouvais m’empêcher de penser, que je ne voulais pas de ça, que je ne désirai pas qu’elle se soit sacrifié ainsi, pour moi… que sa loyauté, je n’étais pas certain de la mérité, surtout que je lui mentais sur qui j’étais et que je ne pourrais faire autrement.

Je m'étonnais de penser ça. Moi, qui aimait la loyauté j’étais servie et surtout j’avais une preuve incroyable de ce qui nous liait… j’aurais été satisfait et non en train de faire le petit sensible ! Alors quoi ? Je suis fatigué et à bout de forces ? Cela donne un Lulu guimauve ?! Quelle merde !

Et en parlant de faiblesse, je l’étais pour entraîner le tremblement de l’entrepôt néanmoins les ombres autour, s'agitaient dangereusement, tout comme ma main droite rabattue sur la louve. Tu fais quoi là ? Tu veux la protéger de quoi ? D’un moment passé qu’on ne peut effacer ou même combattre… ridicule ! Et pourtant là, ce n’est que de l’instinct décuplé sous l’annonce ! Surtout, quand mon autre main, la colla contre mon corps, elle pouvait s’estimer heureuse de ne pas percuter la dureté de mon armure abaissée sur mon bras. C’est con, la sentir, percevoir cette chaleur me ramenait à un fait : elle était en vie et je suis en train de me laisser emporter par la braise !

« Tu as vu ta mort ?! Lequel de ces fils de pute à osé? Oh putain ils sont mort TROP rapidement ! »

La fatigue, la faiblesse ça n'a pas du bon … et je sentais le regard de son père sur moi… impossible de savoir ses émotions, et je m’en foutais, j’étais centré sur elle ! Exclusivement sur elle-même… Hadès s’éloigna, il serait légitime qu’elle lui en veuille, voire même de rejeter l'animal, sans savoir qu’il était venu à elle juste pour lui apporter son incroyable douceur. Ces animaux sont souvent incompris.

Je fini par tourner la tête vers Tristan, tu m’as l’air bien calme toi ! Trop même… Ta fille chérie a vu la mort d’un peu trop près et tu ne réagis pas ? Mais papaloup, tu es con ou quoi ?… c’est même étrange comme non réaction… Oula mais attends, il avait les lèvres pincées… Tu savais ?
« Tu savais ? »

Il hocha la tête et je n’avais pas besoin de plus pour comprendre, elle avait vu Hadès dans la zone de soin et les personnes présentes dont son père, avait dûes recevoir la confirmation de cette nouvelle. Quand je pense que j’ai justement dit à Anastasis de ne pas le toucher devant la louve … Olala… en tout cas, cela expliquait le calme du loup, il avait eu le temps d’avaler un peu la nouvelle. expliquant ce calme. Inconsciemment, je serrai un peu plus la louve. On avait tué trop rapidement les deux sous merdes… Je devrais prendre vos essences dans mon antre et essayer de vous remettre dans un corps quitte à m’amputé du gain de puissance ! Je ne sais pas si cela est même possible, mais qu’importe ! Je peux trouver ! Juste pour vous torturer encore et encore, jusqu’à ce que ça me lasse ! Vous avez tué vos deux jouets, pour le plaisir ! Ou simplement par inconscience, !

Dans le même moment, la main de la louve agrippa le bandage qu’elle m’avait fait à l’épaule, là où j’avais la blessure d’Anastasis et juste en dessous, le trou béant du croc m’ayant traversé de part en part ! Cela me fit grimacer et malgré ça, je ne relâchait pas pour autant ma prise. La respiration de la louve était un peu trop rapide, oula calme toi … En lâchant Hadès, sa vision venait de s’arrêter brusquement, il y a toujours mieux comme déflorage, je te l’accorde, même si cela fait toujours un peu mal ! Alva commençait à reprendre ses esprits.

«Je ne savais pas comment… » souffla t’elle d’une voix encore un peu perdue, avant d’essayer de redresser la tête.
« Et comment ? »

Hum demander le comment, était à double tranchant. Pouvait-elle analyser sa mort ? Qu’avait-elle vu ? Cela peut être flou, ce n’est pas très nette et chacun percevait ça à sa manière. Or, sur le coup ma réflexion avait foutue le camp laissant place à ça… Lulu débilos ! Qui maintenait dans ses bras une louve en pleine découverte !

Tristan, contourna et essaya de voir s’il pouvait s'en approcher, mais oui tu peux crétin ! Et l’homme posa une main sur l’épaule de sa fille. On fait un câlin à trois ? Si ce n’est pas mignon tout plein ! La belle tourna la tête vers son père, clignant des yeux dans cet inconfort de revenir à la réalité, l’instant où on découvre où on est et d’essayer de ranger un peu sa chambre ! Au moins, ma question avait atteint son esprit, puisqu’elle moulinait sous l'inquiétude du futur partagé avec le second homme près d’elle. Je ne pouvais masquer mon inquiétude perceptible dans la lueur d’un regard vert, cerclé de violet (toujours contaminé) … mon visage avait encore des marques dorées, me faisant un maquillage effacé. Elle pourrait continuer à serrer mon épaule, que je ne lâcherai pas pour autant son dos … surement qu’elle se rendit compte, de son geste puisqu’elle posa son regard sur la plaie bander avant d'appliquer la paume de sa main dans ce geste d’excuse, similaire au moment de l’affrontement dans la salle… où la pénombre nous avait masqué et où je l’avais surprise en l’emportant dans les ombre déclenchant une réaction naturelle de sa part. Je t’excuse, je ne t’en veux même pas.

Puis enfin après un temps, que je trouvais trop long, me donnant envie de la secouer, elle se redressa dans mes bras, essayant de se décoller… cependant, je ne tiquai pas immédiatement de notre posture, de ce contact apaisant, non j’étais suspendu à sa réponse…

«Je ne suis pas sûre, une hémorragie interne sans doute.»

Hémorragie… interne, cela confirmait un peu mon flot d'idées, ils l’avaient trop frappé …ils ne savaient pas prendre soin de leur jouet ! Je secouai la tête pleine de mauvais sentiments et sans aucun doute que mon regard était devenu celui d’un dragon. Les ombres s’agitaient et Tristan racla sa petite gorge, certes il voulait dire quelque chose, mais ma colère était ma maîtresse, en conséquence je le foudroya du regard.

« Quoi ? »
« Tu es invasif… »
« Je suis quoi ?... » fis-je en plissant des yeux, avant baisser mon regard sur ma posture et celle d’Alva mais surtout des ombres nous léchant à tous les pieds… tu as dit invasif ? Pour quelle partie ? Que je tienne ta fille (tu sais que j’ai tenu plus ?) ou bien mes ombres ? Si c’est le premier cas, je t’emmerde, je te rappelle que je ne te fais pas de commentaire sur comment tu tiens Blanche ! Alors, je tiens ce que je veux ….OH ! Bah oui… c’est un peu incongrue mine de rien. Le poids d’Alva me rappela qu’elle voulait se décoller…

« Hum oui … » je lâcha donc ma prise, tout en rapellant à moi ce qui restait d’ombres dansantes. « Bon au manoir, tous les deux… » fis-je pour me recentrer sur quelque chose, je devais m’éloigner un peu d’Alva…

franchement, j’ai dû mal à comprendre cette brûlure, désirant un contact, comme pour acter qu’elle est bien là… ou que sais-je avoir envie de tout bonnement passer un moment en tête à tête, la faire sourire, rire et relativiser sur la vie, une vie qu’elle avait manquée de perdre ! Il fait nuit et la nuit c’est signe de guimauve. Je finis par tourner la tête vers les deux loups, pouvait-elle encore marcher ? Bien sûr Lulu elle peut … ce n’est pas une bichette ! Surtout que son père s’était mis dans son dos pour la soutenir si elle avait besoin… un devant un derrière, béquille de la folie …

« Désolé, je me suis emporté… » fis-je quand même me disant qu’au fond je devais l’avoir gêné. Déjà qu’elle semblait fuir mon contact depuis le chariot… je comprenais pas trop, enfin si : le monde et puis l’affiche devant son père. Moi, qui ne suis pas câlin, franchement je viens de faire un carton plein ! Bravo !
Je devais lutter, sur l’envie de la toucher, pour être certain qu’elle n’avait pas des choses déplacées (et elle en aurait soyons honnête) ou un souci pouvant faire naître une autre hémorragie… et mon regard semblait bien insistant sur Tristan, je pense qu’il comprit que je n’allais pas demander son avis pour emporter Alva au manoir ! Que je serais là, qu’il le veuille ou non ! Je serais bien capable de lui lire une histoire ! Tellement, je suis couillon là !

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Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

L’obscurité puis ce contact sur son corps et sous l’odeur de sable et de sang, une odeur rassurante pour l’aider à reprendre pied dans la réalité, dans... la vie. C’était ça ce qui s’était passé ? Pour ça qu’elle voyait Hadès. Sa main agrippa ce qu’elle avait sous elle sans avoir conscience de la douleur qu’elle infligeait à Lucian. C’était à cet instant là... Son souffle était rapide, elle peinait à calmer les battements de son coeur qui venait de revivre la scène et de découvrir l’après. Elle se concentra sur l’odeur encore un peu et la chaleur contre elle, la pression sur son corps, elle ne tombait plus, elle respirait, elle n’était pas morte, pas cette fois.

La voix du dragon lui parvint mais elle avait manqué plusieurs de ses mots. Pourquoi était-il si en colère?
Non, elle ne savait pas... enfin si, elle l’avait deviné quand elle avait vu Hadès, mais elle ne savait pas comment c’était arrivé. Elle n’en avait pas gardé le souvenir, pas vu ce mage de sang, celui qui avait dû lui éviter la mort comme Bruce venait de le faire pour Tabitha... ou du moins avait essayé.

Elle essaya de relever la tête, mais dû ralentir son mouvement à cause d’un vertige. Comment ? Elle cligna des yeux avant de sentir une main sur son épaule, celle de son père et elle sentait cette deuxième odeur familière et rassurante. Alva tourna la tête, l’air sans doute encore un peu perdu.
Comment ? un arrêt cardiaque ? Une hémorragie interne peut être, un traumatisme crânien... elle n’en avait aucune idée, elle avait craché du sang une fois dans la chambre... une hémorragie pulmonaire peut être, ce qui expliquerait l’intervention d’un hématomancien. Ce regard carmin, elle n’en avait aucun souvenir. Comment pouvait-on mourir sans s’en souvenir ?

Son regard à elle tomba sur sa main qui agrippait le bandage de Lucian. Elle déplia ses doigts, elle avait dû lui faire mal, il n’avait pas besoin de ça. Et elle posa sa main à plat par réflexe, comme si appliquer une pression plus douce enlèverait son méfait. Comment ? Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle avait perdu connaissance et s’était réveillée sur le sol de leur chambre cellule, allongée contre Anastasis qui était en aussi piteux état qu’elle... et celà ne l’avait pas empêché de lui donner un larme sans laquelle elle serait peut être morte pour de bon... allez savoir.

Elle se redressa finalement, pour donner la réponse du médecin, reculant légèrement le buste, ne sachant pas trop pourquoi ni comment elle s’était retrouvée là aussi. Pourquoi Lucian la tenait-elle si serrée alors que son père était là ? Est ce qu’elle était tombée, avait elle eu des convulsions ? Son corps réagissait au ralenti comme son esprit. Elle était encore sous le choc de cette découverte. Si elle avait deviné le moment lorsqu’elle avait vu le cheval ailé, en avoir la confirmation de cette manière, c’était tout autre chose.

Elle eut un léger mouvement de la tête, pour s’aider à reprendre complètement ses esprits. C’était passé. La vision, comme l’événement en question, c’était fini non? Alors, il n’y avait pas de quoi s’emporter. Invasif ? De quoi parlait Tristan ? Son regard passa de son père aux ombres sur le sol, à Lucian prenant seulement plus conscience de leurs positions et de la façon dont elle s’était raccrochée à son odeur pour revenir au réel. Si à un autre moment, elle aurait peut-être cherché à prolonger ce contact, là, elle ne pouvait pas ou plus et puis surtout, il y avait cette main sur son épaule qui lui rappelait que son père était là. Alors, elle fit un peu plus pression contre la main du dragon dans son dos pour se libérer de son étreinte.
« Ca va Lucian, je peux tenir debout. » dit elle son état permettant de masquer la gêne derrière la fatigue. « Merci » ajouta t’elle néanmoins pour ce nouveau soutien.

Lucian dû s’apercevoir lui aussi de l’incongruité de cette scène et il la relâcha pour reculer en leur rappelant qu’il était temps de rentrer. “Au manoir” non, ça sonnait toujours aussi étrange après tout ça, et un frisson lui parcourut le corps alors qu’elle sentait à nouveau crûment le froid et la semi obscurité de l’endroit, ou juste un effet de la fatigue musculaire. La main de son père glissa dans son dos, l’appui inébranlable d’un phare même en pleine tempête. Son phare. Il lui avait tant manqué là bas et la découverte de ce costume et des cheveux de Eden lui avait fait froid dans le dos, lui faisant craindre autant ce qui pouvait se passer à Londres que ce que la séance suivante leur promettrait.
« Alva ça va aller ? » s’enquit l’alpha.
« Ca va aller » répondit-elle à l’inquiétude de son père, cherchant à mettre un peu plus de fermeté dans sa voix comme dans ses muscles; Tenir encore un peu. « C’est passé, je ne suis pas morte. » en tournant la tête, elle croisa le regard de Lucian qui s’excusait. « Ce n’est rien. Au moins, je sais maintenant quand et comment, je crois que c’est mieux que de ne pas savoir. Mais pourquoi c’est venu là ? C’est Hadès ? »
« Oui on sait que tu n’es pas morte. » répondit le dragon un peu revêche. « Oui, la première fois que tu touches un Skeks, tu peux voir la fois où tu as aperçu la mort. C’est involontaire de sa part, il était sûrement venu t’apporter un peu de douceur. Tu peux à nouveau le toucher, cela n’arrive qu’une fois. »

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Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

Le hangard faisait vide, sans personne, sans l'effervescence de tous ses gens venus à l’autre bout du monde pour détruire une ville et récupérer les victimes de ces démons. Qu’importe, qui étaient venu chercher qui, tout le monde était là pour eux. Enfin sauf peut-être la nécromancienne, au fond elle n’avait aucune attache avec le sauvetage, juste une cerise s’était ajoutée sur un gâteau déjà bien haut. Pourtant, elle aurait le droit au même soutien certes détourner autrement et sans la mention Ligue, tout comme Ermelinde. L’alpha restait satisfait de cette fin… Un soulagement baignait son cœur, avant qu’il ne soit à nouveau noyé par l’amertume concernant les morts, Tabitha et sa fille. Lucian était là, lui-même avait quand même voulu mener jusqu’au bout, tel un « alpha », son équipe et les mercenaires embauchés … le dragon avait des ressources efficaces dont ce majordome aux miroirs, tout fut réglé en une heure… niveau optimisation, c’est assez incroyable ! Cet homme jouait l’idiot, l’arrogant et le gamin sans parlé du chaotique ne consentant aucune organisation… or pour faire tout ça, il en avait de la planification, tout comme une stratégie qu’il ne remettait jamais en cause. Enfin bon, Lucian avait des capacités bien cachées et les découvrir chaque jour, étaient effrayant tout en étant bien pratique.

Sans le savoir, les deux hommes eurent la même réaction : chercher la personne manquante, quitte à vouloir s’élancer quand elle semblait frémir d’un mal qui fit réagir dans un cri inattendu Lucian ! Avait-il un danger masqué dans cet entrepôt ? Encore hin ? L’alpha, grogna et se précipitant vers son enfant, avant d’être arrêté par une force visible ! Mais qu’est-ce donc ? Il était prêt à tout casser, à briser ses murs invisibles avant qu’elle ne tombe… pourtant elle semblait un peu frottée comme soutenir par ces champs transparents !

La réponse de ce mystère tomba assez vite … le maudit cheval de la mort, était présent et semblait avoir fait quelque chose, une chose alarmant Lucian … et si son aspect était bien loin d’être « normal », avec des motifs sur son visage et ce violet inquiétant dans les yeux… l’homme était expressif, l’inquiétude et la douleur se lisaient dans le vert émeraude ! Cette vision, arrêta un peu l’alpha, se rendant compte que le dragon ne simulait pas le moins du monde. Qu’il n’avait pas surjoué sa colère dans l’oasis, ou même menti dans leur conversation sur le sable, qu’il aimait sûrement passer du temps avec elle, expliquant les discussions à rallonge du cristal, la confirmation d’un Lucian plus heureux après avoir eu une migraine… oui, l’homme roux au visage tuméfié de sang et de diverses saletés, était sincèrement inquiet pour Alva… et la savoir « morte », lui était douloureux. Un père, le voit ça, un père le sens et surtout cela faisait écho avec sa peine… revivant l’annonce faite quelques heures plus tôt, où son enfant pouvait apercevoir un représentant de l’au-delà et pas lui.

Voir Lucian tenir son étoile de cette manière lui arracha une certaine aigreur, une envie de lui retirer, de le priver de tout contact… et à la fois, il pouvait comprendre quelque chose : ils étaient proches… très proches. Ce geste était trop naturel, trop spontané pour être celui d‘un homme voulant juste rattraper une belle dame en détresse. S’il avait laissé quelques sous-entendu sur une potentielle relation, les voir ainsi était dérangeant et un peu déroutant. Pour cela qu’il fit la remarque à l’homme, dans l’espoir d’ôter ce spectacle incongru… Tout comme connaître la raison de la mort… pour être franc, il ne voulait pas la connaître et à la fois… eh bien oui.

Revenir au manoir ? L’alpha fronça les sourcils, il prenait sur lui, suite au regard courroucé du dragon de son agressivité, assez compréhensible mais voilà qu’il redonne des ordres ? Tristan pouvait se montrer indulgent, lui-même avait ce besoin ceux des chefs, de contrôler leur environnement et de s’occuper… mais là quand même ! Les excuses calmèrent néanmoins l’irritation de l’alpha qui préféra être là en soutien pour le corps de sa fille, à nouveau libéré du dragon ! Lucian, qui s’excuse, c’est aussi une nouveauté à moins que ça soit habituel en présence de la louve ? Cette dernière essaya de les rassurer tous deux… et posa la question légitime, par chance elle n’allait pas revivre ça à chaque fois qu’elle touchait cette bestiole soit disant horrifiante.

Ils devaient rentrer, quitte à parler longuement, il n’avait pas envie de le faire ici, dans cet endroit inconnu, inconfortable et surtout tous puaient… une douche ne serait pas du luxe, ainsi que la douceur d’un foyer. Son regard se posa sur le dragon, s’il voulait apporter son enfant loin de tout ça (la garder égoïstement pour lui, l’enfermer dans son manoir, lui éviter la folie du monde ! ), il ne pouvait faire fi des émotions de cet homme, semblant partager quelque chose de fort et sincère avec son étoile. Avait-elle besoin d’un soutien supplémentaire ? Elle s’était bien écroulée avec lui au Moyen orient, elle s’était confiée à lui et à personne d’autre bien avant lui son père ! Alors le dragon… était … oui cela était presque douloureux de l’admettre, un autre phare pour éclairer les ombres du cœur d’Alva.

Alors, il ravala ses émotions, ses avis et son désaccord. À croire, que l’exposition excessive du rouquin, l’avait convaincue de son honnêteté.

« Je vais vous couper. Mais rentrons, nous discuterons de tout cela au manoir après une bonne douche et une tisane pour nos nerfs. » il manqua de pouffer, voyant la lourdeur du regard de Lucian, comptait-il insiste vraiment pour les accompagner ? Bien entendu qu’il insistait et ne demandait sûrement pas leur avis… et sur ce point l'alpha aurait fait de même.

« Toi aussi Lucian, j’ai bien un affreux pyjama à te prêter pour ôter tes frusques tachés. De plus, tu pourras voir ta fille…et l’emporter. » sorti Tristan sans aucun sérieux dans la première partie, arrachant un léger rire au dragon. Cependant, pour la seconde il l’était… Si la présence de Mia était un symbole de vie et de bonheur, l’homme revoit son jugement, se disant qu’elle avait suffisamment de soucie pour servir à remonter le moral de sa TatiVa…

Il attira son enfant dans son sillage, avec sa main contre sa hanche, Loris les attendait silencieusement près d’un miroir avec un sac, qu’il venait de prendre dans une des caisses. Qu’est-ce donc ? Lucian, le prit et Tristan put apprendre que son majordome avait prévu un sac d'affaires d’une journée, pour son maître se doutant qu’il pourrait partir sur un coup de tête autre part ? Pour être totalement honnête McGregor avait prévu plusieurs scénario de son chaotique maître et cette caisse semblait être un peu la boîte au trésor, contre les milles scénario… efficace le monsieur. Et un des miroirs s'ouvrit sur le jardin enneigé du manoir, là où il avait justement le reflet laissé par le sorcier.

My pain, My heart

Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

La louve fronça les sourcils. Quoi encore ? Ce n’était que façon de parler, de minimiser la chose... Fallait-il qu'il s’acharne sur le moindre mot ? Elle n’avait pas l’énergie pour ça et la colère qu’elle avait réussi à canaliser tout à l’heure, cette vision venait de la ramener en-deçà du niveau de sa fatigue. Enfin, il répondit au moins à ses autres questions et son regard dévia vers Hadès qui avait rejoint Outrageous. Celà n’arrivait qu’une fois, elle n’aurait donc rien à craindre si elle le touchait à nouveau, tant mieux.
Elle allait répondre mais Tristan coupa son élan en proposant de finir cette discussion au manoir, il proposait donc à Lucian de rentrer avec eux ? Pourquoi ? Il ne fallait pas, il devait rejoindre Ermelinde non ? La réconforter de la perte qu’ils avaient subie. Pourquoi était-il encore là ? La réponse était autour de son cou mais elle ne voulait pas la voir car celà impliquait qu’elle allait lui faire plus mal encore et c’était injuste de blesser celui qui avait permis son sauvetage, injuste mais indispensable. Mais fallait-il que ce soit ce soir ? Trouverait-elle la force ?
Elle devrait le renvoyer chez lui ou chez la sorcière, qu’il les laisse rentrer seuls, elle l’apellerai demain pour mettre un point final à tout ça. Oui, tout sauveur qu’il était, elle avait le droit de vouloir rentrer seule avec son père.

Son regard était toujours braqué sur Hadès pendant que son père donnait la seule raison qu’elle n’avait pas le droit de refuser au dragon. Mia. Il devait la récupérer, il devait avoir envie de la retrouver et il devait surtout la récupérer, la petite avait été un soutien incroyable en septembre mais elle ne pouvait lui imposer son état d’aujourd’hui. Déjà à l’époque, elle l’avait plus d’une fois envoyée dans le lit de son père au plus fort de ses cauchemars. Non, Mia avait vécu assez d’horreur et Alva ne supporterai pas l’idée de l’utiliser comme palliatif, elle avait trop d’amour et de respect pour la petite. Alors Lucian allait rentrer avec eux pour le moment.


Alva ramena son regard vers les deux hommes, acquiesçant d’un simple mouvement avant de suivre son père qui l’emportait d’une pression sur sa hanche vers Loris et le miroir qu’il avait ouvert vers le jardin. Ce miroir qui avait servi aux allers et venues de Mia durant tout l’automne et au début de l’hiver. La louve hocha la tête pour saluer le majordome au passage, il méritait son respect au moins pour ce qu’il avait fait tout à l’heure et aussi noble pouvait elle être, elle avait toujours respecté ceux qui travaillaient pour elle ou dévouait leur travail au service des autres.
Lucian passa le premier et sa silhouette s’ajouta au paysage du bois qui bordait le manoir.
Franchir ce miroir était encore plus étrange que de se dire qu’elle “rentrait” et elle dû s’arrêter sur le seuil. Elle devait avoir l’air idiote à observer ce reflet du jardin comme si c’était le tableau infranchissable d’un souvenir. Était-ce bien réel, n’était ce pas aussi factice que le miroir qui leur avait montré les souvenirs de Lucian ? Elle leva une main devant elle pour frôler la surface de ses doigts. Elle croisa le regard du dragon qui s’était retourné. Est ce que tout celà allait disparaître dès qu’elle toucherait la surface ? Elle eut une montée d’angoisse au moment du contact et retint sa respiration. Mais rien ne disparut et ses doigts passèrent au travers avec cette légère résistance de la magie et tout son corps suivi sous l’impulsion de son père qui la poussa un peu pour qu’elle traverse entièrement.
Elle rentrait chez elle.
Et c’est le froid de l’hiver londonien qui l’accueillit et la fit frissonner et replier ses bras sur elle. Ce froid était une bénédiction après la chaleur de Sodome, la neige le plus beau spectacle qui soit après le sable du désert; les traces des écureuils un bienvenue agréable après les dunes du ver géant; l’odeur de l’humus un parfum suave après l’odeur de la roseraie. Elle était rentrée, Ermelinde, Anastasis et même Adèle étaient rentrés. Le prix avait été élevé, bien trop élevé, mais grâce à eux, elle pouvait voir la porte d’entrée s’ouvrir sur la haute stature de Walter qui avait déjà dû allumer les cheminées du salon et des chambres et fait chauffer de l’eau en prévision.

My pain, My heart

Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

Tristan comptait nous couper dans notre discussion ? Il est vrai, qu’il avait meilleur endroit pour papoter, je le concède bien volontiers.il avait l’air de parler en englobant plus d’une personne dans le « rentons », je n’étais pas certain et venant de PapaLoup, je le vois mal me sortir « bah viens Lucian, on va dormir tous ensemble pour tenir chaud à Alva ! »… Mon regard se tourna donc vers lui, insistant de mes prunelles ma présence, certes pour quelques minutes ou même ne serait-ce qu’une heure … je me retrouvais avec ce sentiment tranchant dans la poitrine : je ne pouvais pas la laisser ici. Enfin si, mais cela était difficile. J’eu l'impression d'avoir le même genre de dualité quand Blanche va mal, où je suis là, ami fidèle qui veille sur les malheurs de la fée et qui lui propose un « montagne ou plage ? » Pour ensuite la faire voyager à Tahiti et finir ensemble la soirée à s’enivrer et à se droguer comme deux faux immortels un peu fêlés. Certes, je ne proposerai pas à Alva de se mettre minable, ni de danser sur la table… mais de l'emporter loin, dans notre bulle oui… car on avait créé notre petit monde et elle allait mal… affreusement mal, avec le poids de ma culpabilité où je me retrouvais à vouloir rester avec elle, alors que je détesterai sentir tout ce marasme d’émotion, je me trouverai guimauve et pourtant… je serais ce pilier pour qu’elle craque, qu’elle tape ou qu’elle hurle. Car je lui devais au moins ça, car j’avais été là avant et je serais là maintenant.

Je te rassure Tristan, je ne veux pas te voler ton rôle mais nous pouvons le partager, tu vas devoir assumer pour les jours suivants, pour les nuits pour l’horreur que ça va être de votre amour trop grand l’un envers l’autre… tu vas souffrir de la voir au plus bas, comme tu avais tant détesté la voir en août dans cette galère et comment tu as dû te battre contre elle avec sa soif et l’alpha. Vous ne faites que ça tous les deux, vous n’avez que des épreuves chaque jour et en conséquence, laisse-moi prendre un peu, je suis volontaire.

Alors oui, mon regard pesait le poids d’un âne mort sur Tristan, avant qu’il enchaîne m’étonnant. Voir Mia ? Je ne sais pas si c’est une bonne idée ou non et vu notre état à tous…mais la récupérer oui, je pense que je vais le faire. Elle n’avait pas à voir ça finalement, en réfléchissant, ma fille serait mieux plus tard, quand Alva remonterait la pente et où chaque dose de joie serait un moteur pour remonter à la surface. Et puis, elle n’avait pas à voir ses deux alphas, aussi solides que des rocs, affaiblis. Et puisque Tristan me proposait donc une « raison », je sautai sur l’occasion, pas de boire une tisane mais… j’aurais insisté comme un dingue pour Alva de toute façon, mais bien de récupérer ma fille. En tout cas, je ne suis pas certain du bien fondé de la chose et je crois que l’alpha aussi et il cédait pour quoi ? À la suite de ma réaction, témoin inébranlable de mon attachement pour sa fille ? Il le savait déjà, mais peut-être pas à ce point
. J’ai été un peu trop démonstratif et crois moi Tristan, si nous étions que tous les deux… je crois qu'on n'aurait pas autant de distance l’un envers l’autre !

J’hochais la tête voulant le remercier d’un sourire silencieux, levant ensuite mes prunelles sur la louve qui elle aussi gardait le silence avec ce simple geste. L’amusement me gagne concernant le pyjama honteux je me demande bien ce qui doit être honteux pour un Hennessy comme toi Tristan … un pyjama rose ou bien en simple coton ? Je m’en contenterai, de plus je n’en aurais pas besoin (dommage j’aurais aimé faire du shopping dans la penderie de papaLoup), Loris avait prévu le coup, il me donna un sac avec un change, des affaires d’Avalon. Il me surprend … à croire qu’il devait avoir l’habitude de mes réactions inattendus et surtout chaotiques au point d‘avoir prévu dans la caisse, pleins de possibilité, afin d‘être ce majordome parfait que j’attendais. Cela me fit sourire une nouvelle fois, le remerciant en lui donnant mon armure et mon épée, avant de passer le reflet du miroir sans aucune hésitation.

Une hésitation, qu’avait la louve. Difficile de savoir le contenu de sa pensée… tourné vers elle, j'hésite à mon tour : lui tendre la main l’informant que ce miroir n’était pas celui de l’oracle, qu’en le frôlant elle n’allait pas revenir dans une fontaine noyée et briser une belle illusion. Non, Sodome n’était pas une illusion et encore moins « belle ». Finalement, les deux loups traversent et je me frotte les bras…

« Le froid ne m’avait pas manqué. » non pas du tout, je préfère les fortes chaleurs… et j’avais hâte de retrouver la chaleur du manoir, l’âtre était allumée « C’est un coup à choper la crève, si nous n’étions pas résistant. »

Tristan eut un petit sourire, tout en gardant sa main dans le dos de sa fille.
« Il fait meilleur à Avalon, pourtant c’est l’hiver. »
« Oui, néanmoins c’est tempéré » oui et la neige ne me manquait pas du tout non plus.

« Comment allez-vous gérer le retour de Blanche, au fait ?» s’inquiète un peu Tristan, alors que nos pas perçaient le manteau de coton. Je ne vais rien, géré elle est grande pour revenir et en plus elle aura sa tante. Amy ira sûrement les chercher et faire la fête des retrouvailles à son amante et amoureuse.

« Elle reviendra au printemps et tu as un cristal pour qu’elle communique non ? Tiens en parlant de ça, il faudrait que je te le pique… je lui ai promis de la tenir informée. Sinon, je vais me faire gronder. » je m’étais un peu de légèreté dans mon ton. Tristan eut un fin sourire.
« Pas de soucis, que lui as-tu dit ? »

Ah la question, cela ne te regarde pas trop, je n’avais pas été totalement honnête, pour mille raisons et surtout éviter qu’elle me suive, déjà que j’avais écopé d’une démone qui aurait mieux fait de ne pas venir !

« Pas la vérité, enfin je n’ai pas menti, je n’ai juste pas tout dit. Sinon, elle allait s’inquiéter et surtout se mettre en danger. Enfin bon, elle va surement me passer un savon, en sachant que tu étais là-bas aussi…» comme si cela était de ma faute, néanmoins Tristan compris que c’est plus lui, qui allait se faire engueuler que l’inverse, quoique bon avec Blanche, je pouvais me prendre le tir à la place de son compagnon.

« On a fait des cachotteries. » il ne semblait pas ressentir de culpabilités, c’est bien et après on me fait la morale… même si je sens qu’il y a un autre sous entendu et je t'emmerde Tristan ! Et puis, tu ne m'enlèveras pas l’idée que si tu avais évoqué tes soucis à Blanche, peut-être qu’on n’en serait pas là. Et oui, elle m’aurait rapportée ! enfin j’espère sinon ça aurait été moche !

« Tu vas te prendre une soufflante mon gars. » dis-je avec humour, même s’il savait très bien ce que je pensais, je lui avais dit à l’oasis.

« Peut-être que j’aurais dû l’informer de ma localisation » concéda le loup pensif… et étant encore en colère je ne pus retenir ma verve.
« Carrément. On aurait perdu moins de jours et éviter une certaine surprise… ou même simplement dire qu’Alva était dans la merde. »
Hin ? gros malin ? tu ne voulais pas dire à ta chérie que tu allais à Sodome, mais genre l’informer pour ta fille hum ? Il plissa les yeux.
« Tu ne t’ai pas inquiété de savoir si elle était rentrée »

Ah tiens tu es sur la défensive ? je crois, qu’on sait tous les deux que Blanche ne te consacrait pas autant de temps et que la fois où tu avais eu la migraine… eh bah ce fut avec Morgause, mon pauvre petit loup ! De plus, Blanche évitait les sujets avec la mention : soif et Alva dedans… pas besoin que je vous écoute pour le savoir, il suffisait de voir ses réponses évasives quand je lui demandai pour la louve. Et au vu de ta réaction, tu penses que je n’en avais rien à foutre.

« Tu rigoles ? Je posais la question à chaque fois à casse-noisette les quelques fois où vous arriviez à vous avoir ! Ou quand j’avais Mia ! » dis-je mauvais en secouant la tête, ce n’est pas malin de se disputer devant ta fille ni même de faire maintenant. Je me rendis compte que naturellement l’un et l’autre avions encadré Alva.

(c) princessecapricieuse

My pain, My heart

Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

Alva se frottait les bras, pourtant, contrairement au dragon, elle était (heureuse serait un grand mot dans son état) satisfaite de sentir sa morsure à nouveau. Ce piquant sur ses joues qui lui donnait un semblant de vie. Oui, ce soir, le froid avait le goût du retour au bercail.
Elle cheminait, silencieuse, entre les deux hommes, le regard braqué sur cette porte craignant presque de la voir s’éloigner à chaque pas, comme celà arrive dans certains rêves où quoi que l’on fasse, on ne parvient jamais à atteindre sa destination. Et son père embraya sur le thème du retour en évoquant celui d’Avalon et sur le coup, Alva se fichait royalement de savoir comment Blanche rentrerait et la question de savoir si après tout ça, Lucian repartirai là bas pour continuer sa découverte des fées jusqu’au printemps, ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Tout celà lui semblait encore si loin, si irréel que c’était presque agaçant de les entendre parler. Et la suite n’était pas pour atténuer cette envie d’accélérer le pas et de les planter là tous les deux.

Bien sûr que Lucian n’avait pas tout dit à Blanche, il n’était pas de ceux qui disent tout, celà leur aurait bien trop facilité les choses ! Savoir que ce genre de démons peuplaient ce monde, que Sodome n’était pas qu’une légende... Et puis, il n’était pas du genre à étaler son amour devant autrui, alors il ne lui avait probablement pas dit pour qui il quittait précipitamment un monde de pure magie et de découvertes excitantes. Blanche ne devait pas plus connaître qu’eux ce qui liait Lucian à Ermelinde, les gaupes qu’il culbutait à la Ligue, ça, ce n’était pas un souci, elles n’étaient pas importantes, elles n’engageaient pas son émotionnel. N’est ce pas Lucian, c’est ainsi que tu fonctionnes. Et voilà que les épines lui colonisaient à nouveau le ventre, c’était détestable et aussi agaçant que cette discussion ou le fait qu’elle n’avait pas l’énergie physique pour avancer plus vite et les laisser finir leur papotage en arrière.
Et pourquoi prévenir Blanche qu’ils avaient perdu le contact ? Quelle importance, l’enchanteresse ne devait pas y porter grand intérêt ou peut-être espérer qu’elle ne rentrerait jamais... Non, c’était injuste Blanche était quelqu’un de bien mais quelle importance qu’elle l'ait su ou non, celà n’aurait rien changé. Alors a quoi bon en discuter là et laisser monter le ton. Et pourquoi fallait-il que la discussion dévie sur elle ? Oh... non... Non, il n’avait pas à dire que “Alva était dans la merde”, certainement pas ! Que ce soit par fierté ou parce que savoir que Lucian était en sécurité à Avalon était ce qui lui avait permis de garder la tête froide plus longtemps là bas, il n’avait pas à être mis au courant. Elle ressentit à nouveau ce pic douloureux et terrifiant qu’elle avait ressenti à chaque fois qu’elle se réveillait d’un de ces cauchemars. Alors cette fois, elle s’arrêta sourde au reste de leurs échanges.
« Ca suffit. » dit-elle d’un ton aussi ferme qu’il lui était possible mais sa voix manquait de volume. « Il n’avait pas à vous informer de quoi que ce soit. »
Et sans attendre de réponse, elle reprit sa marche vers l’entrée du manoir où attendait le majordome.

My pain, My heart

Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

On à une drôle de relation (et ça m’amuse personnellement) avec Tristan, la conversation était anodine à la base avant que la colère monte du côté d’Alva et que ça pète quand on commençait à s’énerver entre hommes. Alors, quand elle nous demanda d’arrêter et qu’apparemment Tristan, n’avait pas à nous informer de quoi que ce soit… pas si peu ! Autant Blanche pour sa nouvelle famille, ce qui devrait l'intéresser un peu plus que ce qui semble lui porter de l'intérêt ou bien moi, qui demandait régulièrement si tu revenais.

Je toisai l’alpha, lui aussi venait de s’arrêter et me foudroya de son regard acier, une moue pincée. Je secouais la tête… on n’est pas possible quand même ! Au Moyen Orient, on se tirait dessus on s’était même battu et on continuait avant Sodome et après ! Allez, la boucle est bouclée !

« Un jour, on arrivera à avoir une conversation sans s’engueuler. » ouverture pour la paix, je crois que j’avais cherché aussi… et on reprit les paroles plus bas, comme deux enfants pris sur le fait !
« Oui, un jour. Et donc Avalon ? » continua t’il ne voulant pas s’énerver, la fatigue nous fait démarrer plus vite, enfin on reste sage …

« Donc oui Avalon est tempérée et Blanche reviendra au printemps. Je suppose que j’irais la chercher avec Amy qui sera ravie de faire la fête à sa chérie.» Tristan me lança un drôle de regard. « Morgause. » Il hocha la tête, nous arrivons près du manoir « Elle m’a filer aussi un truc pour toi. Je te l’apporterai dans la semaine. » bon dans les fait non, mais cela n’avait pas d’importance ? Le petit caleçon à la main baladeuse héhé ! L’alpha haussa la tête.

On rejoint le majordome est donc Alva déjà à l’intérieur. Bon, je devais faire gaffe à ce que je pouvais balancer à Tristan, nous étions tous énervé, fatigué et l’une plus à bout. Je dois dire que je m’endormirai bien dans un bain chaud … mais non, je vais tenir juste pour la bouillotte. On nous mena au salon et la cheminée m'attire irrémédiablement, je déposai le sac, avant de sentir les odeurs familières de ma fille et de son dragon de compagnie (et ce n’est pas moi là), j'esquissai un sourire, cela m’avait manqué aussi. Il avait aussi le fumet éventé d’Alva et celle des autres membres de la maison. C’est con, mais j’espère que cet environnement allait lui faire du bien. Je tournai la tête vers elle, voyant Tristan passer une main sur le bras de son enfant, chassant un peu de neige.

« Je vais prendre une longue douche. » il posa un baiser sur la couche de saleté du front d’Alva s’excusant dans un murmure pour la conversation et me jeta un regard, que je peinai à comprendre, puisque ses émotions étaient ambiguës… et il nous quitta montant surement les escaliers de l’étage… euh et tu veux que je fasse quoi ? Je clignai un peu des yeux. Tu veux que je m’excuse ? Encore ? Putain, si je m’excuse trop, il va avoir un tsunami en Indochine ! Je ne vais quand même pas demander à Alva, si elle veut de l’aide ? Je ne vais me faire décapiter pour ça !

Bon, nous étions seuls, on pu la mort … douche hin ? Je fis un pas vers elle…

« Bon, désolé pour le début d’irritation avec ton père. On est tous crevé. A ton avis, le petit soleil squatte ton lit ou celui de papaLoup ? » je ne savais pas quoi dire donc je vais orienter sur Mia.

My pain, My heart

Lucian + Alva + Tristan

Parfois c'est dans la soufrance que nait l'amour

A son grand ou petit soulagement, les deux hommes restèrent en arrière à continuer leur discussion sans intérêt un ton plus bas et plus cordialement. Elle fut la première à passer le seuil quelques pas à peine avant les autres, et Walter la gratifia d’un sourire affectueux, comme l’aurait fait un oncle, ce qu’il avait toujours un peu été au fond. Il lui indiqua que le feu était allumé au salon et qu’il allait apporter des boissons chaudes avant d’accueillir avec sur le visage ce mélange de soulagement et d’inquiétude que porte toujours les proches des rescapés.

La louve avança mécaniquement dans la direction que lui avait indiqué le majordome, se contentant de le remercier d’une pression sur le bras et d’un sourire qui n’avait de radieux que le nom. Le salon était chaleureux mais à part le changement de température, elle le remarqua à peine. Tu es rentrée, il faut tenir encore un peu...encore un peu cette litanie elle risquait de se la réciter encore beaucoup. Elle releva la tête aux mots et gestes de son père, se contentant d’acquiescer en silence sans comprendre le pourquoi de cette précision sur la durée de sa douche et acceptant dans la foulée ses excuses qu’elle avait à peine entendu, ses oreilles entendaient mais son esprit n’écoutait pas vraiment. Il était déjà reparti à Sodome, là où l’ignorance du dragon avait été un soulagement.

Elle se tourna vers Lucian quand il parla à son tour.
« Je n’en sais rien.» répondit-elle pas vraiment plus présente.
Il la regarda, un petit sourire au coin, sans émotion, puis s’approcha d’elle, lui tendant la main. Elle inclina la tête sur le côté, l’interrogeant du regard sans répondre.
« Tu attends quoi ? » demanda t’il sans baisser sa main.

Ses yeux se posèrent sur cette main tendue, une invitation pour quoi, une autre danse ? Comme celle où il l’avait entraînée dans le désert pour qu’elle se remette de la dispute avec son père. Comme toutes celles qu’il lui avait tendu pour l’aider encore et encore.

Elle avala un peu plus difficilement sa salive et fit non de la tête et releva les yeux vers lui. « Je ne peux pas.»
« Ce n’est pas grave si tu tombes… Ici. » dit-il après avoir serré la mâchoire quelques secondes. Il arqua les sourcils, pas certain d’avoir compris.

Elle se mordit l’intérieur de la lèvre. Tomber, ce n’était pas la question, pas cette fois. Bordel que c’était dur. Pourquoi maintenant? Pourquoi ne pouvait-elle pas prendre cette main, pour une dernière danse, une dernière étreinte.... une dernière fois. Elle dû fermer les yeux pour qu’il cesse de piquer et sa tête continuait de dire non. Elle ne pouvait pas parcequ’elle était Alva Hennessy, l’imbécile qui s’était laissé prendre au piège de ce qu’elle s’était toujours refusé. Parcequ’elle était Alva Hennessy, celle pour qui la franchise avait son importance et qu’elle ne voulait pas se murer dans un autre mirage.

Elle n’aurait pas dû le laisser venir, maintenant, elle n’avait plus le choix, elle devait trouver la force de parler même si elle n’en avait plus. Mais par où commencer ? Chaque début de phrase qu’elle se faisait dans sa tête lui passait la langue à l’acide.
Alors elle passa ses mains autour de son cou et détacha le collier. Il n’y aurait pas de “dernier baiser” cette fois. Elle déposa le collier sur la main tendue de Lucian, en se maudissant pour la faiblesse de cet acte.

Il posa son regard sur le collier s'apprêtant à lui redonner, avant de baisser les yeux dessus, il semblait cette fois chercher autre chose. Son pouce caressa un peu le cristal, avant de le déployer et il resta fixé dessus, ses épaules s’affaissèrent légèrement et sa mâchoire se contracta comme s’il venait de comprendre quelque chose.
« Je t’avais dit que tu m’avais manqué. » il releva le regard vers elle, fermant le collier « Je n’avais pas compris en haut de la tour. Et je n’arrive pas plus à comprendre maintenant ce que tu ne veux pas ou plus. » il soupira serrant le collier entre ses doigts « C’est à cause de ce qu’ils t'ont fait ? »
Elle pinça les lèvres en détournant le regard. Son incompréhension était une autre forme de torture et sa gorge se contractait douloureusement. C’était de sa faute, elle devrait parler, lui expliquer. Il était si perspicace d’habitude et là, il ne comprenait rien. Que c’était lâche d’espérer qu’il fasse le plus dur à sa place.

Et par ses premiers mots, il confirmait ce qui était à l’origine de cette émotion, mais il n’avait pas le droit. Sa tête nia encore, ce n’était pas à cause de ce qu’ils lui avaient fait, mais de ce qu’elle avait fait. De ce qu'elle avait pris. ”Tu m'as tout pris” voilà ce qu’Ermelinde lui avait dit là haut sous l’effet de la colère... et la colère peut être mauvaise conseillère mais bien souvent elle délie la vérité cachée au fond des coeurs. ”Tu m'as tout pris”
« Si tu l’aimes autant qu’elle t’aime. Alors il n’y a pas de place pour ça.» finit elle par articuler en rassemblant son courage à deux mains pour tourner de nouveau les yeux vers lui. Elle referma la bouche en happant un peu d’air qui eut bien du mal à se frayer un chemin vers ses poumons. Elle bottait encore en touche, elle devait lui avouer le reste... mais si là elle le blessait seulement, avec ces autres mots il allait la haïr.

La tête de Lucian se décomposa dans un air de surprise qu’il ne masqua pas et une incompréhension certaine il lâcha un : « Quoi ?... » fis-il dans un souffle, avant que son regard s’illumine, puis soupira et secoua la tête en fermant légèrement les yeux. « Tu penses sincèrement que je l’aime ? »

Est ce qu’il l’aimait ? Elle n’en savait rien, enfin, une part d’elle pensait que oui malgré les mots de Ermelinde. Cette part qui avait besoin de trouver une autre raison à cette fin que la simple haine du dragon à moins que ce ne soit cette part qui lui envoyait des épines au creux du ventre depuis qu’elle savait pour l’enfant. « On ne lève pas une armée pour un jouet ni une simple amante.»
« C’est quand même con, que j’ai passé plus de temps avec quelqu’un d’autre que la femme que je dois aimer non ? » dit-il en secouant la tête sûrement en colère, il soupira avant de plonger le regard dans les yeux d’Alva.
« Tu as raison, je l’ai dit, elle n’est pas une simple amante ni un jouet. Elle était mon amante principale et elle allait devenir une partenaire pour des affaires. Pour être honnête, je comptais la pousser dans un chemin où elle ne serait pas prisonnière de son rang de lady prussienne qui devait se marier à tout prix à un guignol ! Puisqu’elle a du potentiel. Alors, oui j’ai une forme d’affection réelle pour elle, mais notre relation est aussi malsaine et il faut qu’elle change, puisqu’elle ne convient pas. Mais cela nous regarde.»

Oui c'était con. Elle lui avait pourtant dit dans le chariot d’aller la retrouver. Mais il ne s’arrêta pas là, il lui donna sa version et le début raviva ses petites épines insidieuses mais il fallait qu’il continue dans ce sens. Son amante principale, son affection pour elle, qu’il continue et réalise que ce n’était pas ici qu’il était censé être. Mais au lieu de ça, il parla de changement de malsain, des ses ‘affaires” ... Oui, ça ne la regardait pas tant qu’elle n’était pas au milieu, mais en ça, Sodome avait tout bouleversé.
« Et ça ne saurait en aucun cas être de l'amour. Ermelinde, ne m’aime pas moi, elle aime le pouvoir, ce que je peux représenter, ce que je peux lui apporter ! Elle aime un masque, une image ! Ce n’est qu’une enfant immature qui vient de grandir d’un coup ! Elle s’est fait manipuler par un jouet, par un appât jaloux, qui voulait surement m’atteindre en ayant apparemment aiguillonné des sentiments la poussant à faire cette folie ! Folie que je ne lui ai jamais demandé de faire pour prouver quoique ce soit ! » Il marqua un temps d'arrêt, se demandant sûrement pourquoi il dit ça.

Elle n’aimait qu’une image... Alva secoua la tête. Tu te trompes, on ne fait pas ça pour une photo dans un journal ou pour l'esthète charismatique d’un tableur.
Allez, putain, ouvre les yeux maintenant et voit !
Et la suite... la suite elle ne voulait pas l’entendre. Non.
« Non, s’il te plait arrête...» le son sorti à peine de ses lèvres tant ses mâchoires étaient crispées à lui en faire mal. Mais il n’en avait pas finit et ses mots étaient un baume et une brûlure à la fois. Il ne l’écouta pas, continuant même.
« Ermelinde, ne sait même pas ma couleur favorite, Ermelinde ne sait pas grand-chose… Alors que toi oui. »

Et maintenant, il lui parlait de couleur de savoir.... oui, elle savait pour le vert, la bergamote, la vanille, l’iris, le myososits, les énigmes, Delos... Elle sentit sa gorge se serrer davantage, découvrant presque avec étonnement que c’était possible. Et c’était douloureux au plus haut point.
« Arrêtes » dit elle plus audiblement cette fois même si les syllabes étaient hachées. « Je t’en supplie arrête. »
« Non … tu m'as posé une question ! Mais si tu veux te comparer, tu as la réponse dans ce collier et je viens de me rendre compte que je t’ai fait un aveux par ce simple objet. Appel ça comme tu veux, mais si j’ai cette affection pour elle, celle que je te porte est sincère et largement au-dessus et c’est flippant... Et j’aurais levé une armée aussi pour venir te chercher Alva, mais j’aurais moins réfléchi pour venir ! Tu aurais été la seule et unique raison. » répondit Lucian tranchant. avant de la contourner et déposer le collier sur la table basse sans se retourner, il soupira. « Je t’ai dis qu’il t'appartient, cela ne change pas. Et arrête de te sacrifier pour les autres. Surtout quand tu ne sais rien les concernant en oubliant … ce qu'il y a dans le “ça” qui à sa place, car il est seul. »

Elle sentait l’eau lui monter aux yeux et elle se détesta pour celà. « Tu ne dois pas. C’est ce qu’ils voulaient que tu viennes pour moi» elle prit une inspiration difficile, découvrant que dans la contraction de son corps elle avait ramené ses mains contre son ventre. « Et elle, elle est venue pour toi. On ne sacrifie pas sa vie et son enfant pour l’amour d’une image.» et sans même comprendre l'enchaînement de ses pensées, tout tournoyait dans un désordre indescriptible dans sa tête. Et la suite fusa avec une colère qui se noyait déjà dans le sel « Putain Lucien, j’ai tué votre enfant...» cette fois la barrière céda et elle resta figée dans ce tremblement et répéta dans un souffle « J’ai tué votre enfant. »