Dr. Jonathan Clark

Extrait de Dossier :

BIOGRAPHIE : Dr. Jonathan Clark

Date : 4 juin 1901
Agent : F******

Préface de dossier : Cette biographie compile l’ensemble des informations obtenues lors de notre récent entretien avec le sujet « Jonathan Clark ». Ces informations sont-elles même complétées avec les éléments collectés par nos services.

Le sujet étant de son propre aveu « plutôt manipulateur », l’exactitude des données ci-dessous est soumise à caution. Rien dans nos enquêtes récentes ne nous permet cependant de les infirmer également.

Historique :

La naissance de Jonathan Clark n’a pas été déclarée dans les registres d’État civil. La date de baptême dans les registres paroissiaux fait mention du 13 décembre 1866. En tenant compte de la forte mortalité infantile et de la nécessité pour les jeunes parents de baptiser rapidement leur enfant, on peut supposer sans trop de risque que Jonathan Clark est probablement né dans les premiers jours du mois de décembre, voire fin novembre.

Toujours d’après les registres paroissiaux, le sujet a été déclaré comme l’enfant de Mlle Katelyn  A. Clark, fille du célèbre et riche armateur Francis p. Clark et de père inconnu.

Il est à noter que Katelyn A. Clark a été déclarée décédée en avril 1867 des suites d’une septicémie  

Probablement pour éviter l’opprobre sur la famille (mais non sans un certain sens des convenances) l’enfant fut confié au Foundling Hospital de Londres avec une confortable bourse destinée à financer ses soins ainsi que son éducation.

Il n’y a rien à déclarer de notable concernant l’enfance et l’adolescence de Jonathan Clark. La pension de la famille Clark fut utilisée à bon escient et l’enfant put bénéficier d’un cadre de vie relativement confortable. Très certainement marqué par l’absence de sa famille et malgré une personnalité déjà reconnue comme désinvolte par ceux l’ayant connu, il put poursuivre des études brillantes au King’s Collège de Londres, où il montra déjà d’exceptionnelles aptitudes aux sciences, jusqu’à l’université d’Oxford où il décrocha son double doctorat en 1886 à l’âge de 20 ans seulement.

C’est à cette époque qu’il commence à véritablement s’intéresser aux travaux du Dr. Frankenstein, mais surtout à ceux du Dr. Jeckyl qui commençait lui-même à théoriser et développer sa formule. Le sujet leur aura d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat, encore aujourd’hui très controversée, intitulée « Du Galvanisme à la manipulation cellulaire : ou comment trouver Dieu en chacun de nous ».

Une fois ses diplômes en poche, celui qu’il fallait désormais appeler le Dr. Clark installa son laboratoire dans les sous-sols de l’Université d’Oxford, qui lui avait proposé un poste, afin de poursuivre ses recherches.

C’est à partir de là que ses travaux commencèrent à susciter autant l’intérêt des élites du domaine scientifique que les foudres des mouvements les plus religieux et conservateurs.

Il faut dire que le Dr. Clark cultivait un certain goût pour la provocation, en particulier face à l’obscurantisme.

Sûr de ses théories, et visiblement déjà doté d’un ego quelque peu surdimensionné, le sujet développa bien vite l’idée que ce serait par la science que l’Homme atteindrait les stades supérieurs de son évolution. D’après lui, il n’y avait qu’un pas à franchir pour soumettre la faiblesse du corps à la puissance de l’intellect.

Prouver cette théorie aller bientôt devenir son obsession et ses expériences n’allaient plus tourner autour que d’un seul but : offrir à l’humanité la maîtrise de son corps, afin de la libérer des maladies, de la vieillesse et de l'ensemble de ses faiblesses physiques.

Ses détracteurs commencèrent alors à faire circuler d’horribles rumeurs sur la manière dont le Dr. Clark conduisait ses expériences et sur la matière première utilisée. Étudiants obligés de jouer les cobayes humains, profanation de cimetières, tortures, intimidations, avortements… Bien qu’aucune preuve ne put être fournie sur ces allégations, la réputation du scientifique fut irrémédiablement ternie, ce qui l’obligea à devenir paranoïaque et à agir dans la plus grande discrétion. Le paroxysme fut atteint lorsque son laboratoire fut mis à sac par une horde de dévots fanatisés étant parvenus à s’introduire dans les locaux de l’université.

Suite à cet incident, le Dr. Clark plia bagage et déménagea à Londres où il poursuivit en secret ses recherches. Celui-ci parvint même à élaborer la formule d’un sérum.

Cette formule, inspirée de celle du Dr. Jeckyl, mais sans ses défauts, devait permettre à son utilisateur d’agir sur les cellules de son corps par la simple force de la pensée. Avec le dosage adéquat et en ciblant les bonnes cellules, il lui serait alors possible de guérir ses blessures, et peut être même de contrer les effets du vieillissement.

Malheureusement, pour tester l’efficacité de cette formule il lui fallait un cobaye, chose dont il ne disposait pas. Résolu à prouver son génie au reste du monde, le Dr. Jonathan Clark s’injecta lui-même sa propre formule la nuit du 6 janvier 1898.

Sa logeuse le déclara disparu auprès des services de Scotland Yard le 8 janvier 1898.


Note : À partir de ce moment du récit, le Dr. Clark s’est montré beaucoup plus avare en informations. Pour établir un résumé de la suite des évènements, nous ne pouvons alors nous fier qu’aux données de notre enquête interne, aux propres éléments fournis par le sujet, et la confiance que semble lui accorder A*******.


Après 1898 :

Si l’on en croit l’individu qui se tient devant nous, la formule du Dr. Clark a TROP bien fonctionné. Le sujet aurait rajeuni au point de retrouver une apparence enfantine, l’obligeant à disparaître aux yeux du monde.

Celui-ci aurait alors cherché désespérément à retrouver son apparence adulte et à retravailler sa formule. Ces trois dernières années lui auraient permis d’améliorer considérablement les effets ainsi que les applications du sérum (voir les détails plus bas), pour changer d’âge, d’apparence et de capacités physiques, et même de retrouver son apparence adulte, malheureusement sans les effets permanents espérés jusque-là. La formule possède par ailleurs des contraintes ainsi que des effets secondaires très lourds pouvant altérer la personnalité du sujet (rappelons que celui-ci a été capturé alors nous le prenions pour Mr. Hyde…)

Capture :

Pour financer ses recherches en secret, le Dr. Clark n’eut d’autres choix que de sombrer dans la criminalité. Celui-ci usa sans vergogne de sa formule afin de dévaliser banques et bijouteries. C’est d’ailleurs la nature surnaturelle de ces vols qui a fait repérer le sujet par nos services.

Au cours d’une opération destinée à mettre fin à ses activités, le sujet repéra l’un de nos agents censés le filer. Celui-ci s’injecta alors un échantillon de sa formule le transformant en une puissante créature simiesque. S’en suivit une course poursuite destructrice dans les rues de Londres avec les dramatiques conséquences que l’on sait… Un père et son fils furent heurtés par la créature alors qu’ils sortaient de leur habitation, les tuant sur le coup.

Cela eut pour effet de stopper le Dr. Clark et de le plonger en état de choc, permettant à nos agents de l’interpeller sans plus de résistance.

ANNEXE :

LA FORMULE DE CLARK

Modestement nommée ainsi par son inventeur, la formule de Clark consiste en un sérum à s’injecter par voie intraveineuse.

Pour plus d’efficacité, dans ses injections, le Dr. Clark a lui-même conçu un genre de pistolet injecteur et un système de cartouches en verre lui permettant de s’inoculer son sérum.
Une valise sécurisée contenant plusieurs échantillons de ces munitions ainsi que des vêtements de rechange ont été trouvés près du lieu de la capture du sujet. Cette dernière lui permet de choisir quel type d’apparence adopter en fonction du besoin et de la configuration des lieux.

Au besoin, le Dr. Clark dispose également d’un contre Sérum destiné à annuler les effets de la première injection.

FONCTIONNEMENT DU SÉRUM

Une fois entré dans l’organisme, le sérum révèle des propriétés étonnantes.
Sous l’influence de la pensée (consciente et inconsciente), le sujet est alors en mesure de multiplier la croissance de ses cellules ou bien de les annihiler, lui permettant ainsi d’agir sur son organisme.

Hormis le dramatique accident à l’origine de l’état actuel du Dr. Clark, l’effet en est malheureusement (ou fort heureusement…) temporaire. Les effets n’en restent pas moins spectaculaires.

CAPACITÉS

Grâce à sa formule, il apparaît que le Dr. Clark est dors est déjà en capacité de :

• Soigner ses blessures
• Modifier son visage
• Modifier son âge et sa taille
• Modifier certaines de ses capacités physiques

Note : concernant ce dernier point, l’échelle des possibilités est indéfinie. L’exemple le plus spectaculaire connu à ce jour reste l’apparence « Mr. Hyde ».

DEFAUTS

Une constante semble revenir dans l’application de la formule : plus l’effet est spectaculaire, plus l’effet en est limité dans le temps et plus l’impact psychologique sur le transformé est important.

Cela induit de fortes contraintes physiques et logistiques pour une application optimale en extérieur.

Il semblerait également que le corps humain ne soit en mesure de supporter qu’une seule dose par tranche de 24h sous peine de décès.


Le Dr. Clark a ainsi pu établir une mesure de temps par type de transformation :

• Soins des blessures ( Durée maximale : Stable)
• Changement de visage (durée maximale : 10 heures)
• Changement d’âge (Durée maximale : 4 heures)
• Changement d’âge et de visage (Durée maximale : 2 heures)
• Capacité inhumaine (Durée maximale : 30 minutes)
• Mr. Hyde (Durée maximale : 15 minutes)

Après chaque transformation, le sujet décrit alors subir les effets d’une « descente » pouvant durer environ une heure, pouvant aller du simple besoin de repos, aux vrais symptômes incapacitants suivant le degré de modification qu’à subit le corps d’origine.

Important :

La formule présente un dernier défaut majeur est particulièrement dangereux dont nous avons pu être les malheureux témoins au cours de nos expériences… Chaque dose de sérum est synthétisée en fonction de celui destiné à le recevoir. Chaque personne recevant une dose n’ayant pas été préalablement préparée pour lui meurt alors en subissant d’atroces mutations physiques.

À ce jour, seul le Dr. Jonathan Clark est dépositaire de la formule et en capacité d’utiliser cette dernière. Nous avons par ailleurs de fortes raisons de penser que le sujet s’est déjà lui-même servi de son pistolet injecteur comme d’une arme…


Respectueusement vôtre,

F*****