Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur - PV Anni

Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur.

Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

Jon était sorti de son usine en chemise. La pluie l’avait attrapée dès qu’il s’en était extirpé, et ne l’avait pas lâché depuis. Cela calmait-il ses ardeurs ? Pas vraiment. Il était énervé, bien comme il fallait. Il avait besoin d’extérioriser sa frustration et son désir de violence. Il voulait trouver une prostituée galeuse et la payer très cher pour la tuer. Elle n’en profiterait pas, et après ? Il pourrait se soulager pour combattre cette faiblesse qu’il avait eu avec cette nécromancienne de malheur. Il avait beau se dire qu’il s’était respecté, qu’il ne l’avait pas tué, qu’il n’avait pas trompé sa femme avec une fille qu’il n’avait pas payé, il n’en restait pas moins qu’il avait fait la pute. Et qu’il avait été traité en conséquence.

Il devait impérativement se calmer. Il avait le remède miracle contre la colère, la tristesse, le sentiment de vide, ou le sentiment de rage intense. Il fallait s’anesthésier. Rien de tel que l’alcool pour cela. Déjà, en arrivant au bar, saucé comme une saucisse, sa colère avait pas mal dégonflé. Son pragmatisme mêlé au flegme qui l’habitait, revenaient au galop. Il analysait plus froidement la situation. L’émotion semblait s’envoler même si elle était encore palpable dans ses veines bouillantes.

Il n’avait rien voulu lâcher face à cette femme. Il se reconnaissait bien là dans l’homme d'affaires qu’il était, mais elle avait su percer ses défenses habillement sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Et s’il lui avait ouvert la porte ? N’avait-il pas chercher à s’imposer physiquement parce qu’elle était une femme ? Et qu’au lieu de céder du terrain, elle avait rendu tous les coups qu’il lui donnait l’air de rien. Quand il était venu prendre possession de son espace personnel, alors qu’elle était installée contre un établi, n’avait-il pas lancé la machine sexuelle ? Ne lui avait-il pas envoyé un message qui lui demandait jusqu’à où elle serait prête à aller pour gagner ? Il n’en savait rien. Toujours est-il qu’il ne se serait pas comporté aussi… physique avec un homme. Ou alors, ça aurait fini en bon coup de poing dans la figure avant de conclure à une affaire ou de se quitter en parfait ennemi.

Là, c’était monté crescendo jusqu’à ce qu’elle le prenne par les couilles pour le menacer et le traiter de pute. Forcément, il n’avait pas pu réagir autrement que par une surenchère grossière et elle était venue le chercher de ses lèvres pour le faire plier définitivement à ses règles à elle. Il pensait la contrôler, la maîtriser, la posséder et la déshonorer, cette reine nécromancienne, mais elle l’avait mené par le bout de la queue du début à la fin. Le pire dans tout ça, c’était qu’il avait pris de plaisir à l’étrangler. Du plaisir sexuel. Il avait arrêté à temps avant de se perdre.

Il essayait de se consoler comme ça.

« L’ami, votre chemise ne vous invite pas à bloquer l’entrée. Y en a qui veulent se mettre à l’abri ici. » grogna une voix derrière lui alors qu’il était planté dans l’entrée du bar, plongé dans ses réflexions. Il grogna quelque chose d'inintelligible et entra sans tenir la porte. L’autre grogna à son tour dans son dos.

Jon alla s’installer à tabouret et commanda un double whisky sans glace. Il le descendit cul sec dès qu’il arriva avant d’en demander un autre en claquant son verre sur le comptoir. Il était trempé, de l’eau dégoutée de ses cheveux plaqués mollement sur sa tête. Le nez tournait vers le comptoir, il considérait une tâche sur celui-ci, essayant de focaliser son attention dessus pour se couper du monde, et se retrouver seul avec son verre de nouveau rempli. Hermétique au monde, l’heure passa. Deux verres aussi. Puis trois. Puis quatre. Tout autant d’heures.

« Monsieur, hey m’sieur, c’est l’heure de fermer. Je suis désolé va falloir vous rentrer. »

Jon leva un regard vide sur l’homme ventripotent, à la figure aimable et à l’oeil rieur, qui le toisait d’un air affable. Il semblait avoir de la compassion pour lui. L’industriel se demanda ce qu’il s’imaginait en le contemplant ainsi. Avait-il de la pitié ? Pensait-il qu’il avait perdu sa femme ou une connerie comme ça ? Qu’il s’était disputé avec son amante ? Qu’il avait été humilié ? Il devenait parano et il se sentait jugé. Mal jugé.

« J’ai une meilleure idée l’ami. Remets en un autre, ok ? » demanda Jon en poussant le verre d’un petit centimètre, d’une légère pichenette.
« Non, c’est terminé, on ferme, et je ne tiens pas à me faire disputer par ma femme parce que j’ai encore trainé ce soir. »
« Elle finira par vous laisser et vous humilier. Alors que mon argent lui, vous donnera quelques jours de sursis de plus. Un autre... » baragouina Jon. Il était rond comme une queue de pelle.
« Allez mon vieux, c’est pas grave, ça ira mieux demain, faut juste dormir un peu. » répliqua le barman qui ne prenait pas mal les propos d’un poivrot qui devaient, qui plus est, parler de sa propre histoire.
« Laissez la bouteille et tirez vous, je vous surveille le bar le temps que vous réouvriez demain. »
« J’peux pas faire ça m’sieur. » fit l’homme désolé.
« Un problème Doug ? » lança le type qui avait fait une remarque toute à l’heure à Jon. Il était accompagné de deux amis, au teint fort rouge.
« Doug a un problème de conscience professionnelle ouais. Il ne veut pas servir un client. » Jon balança un billet sur le comptoir, d’un air dédaigneux. « Tenez si c’est ça qui vous fait peur. J’peux payer. Je peux racheter votre bar de minable d’un claquement de doigt, je peux vous faire couler comme prospérer bordel. » il commençait à s’énerver, un peu désordonné dans ses gestes.
« M’sieur, vous avez l’air d’être un brave gars, faut y aller maintenant. »
« Après un verre. »
« Laisse Doug, on va le raccompagner à la porte. » fit l’homme avec un air entendu pour le barman. Il posa une main sur l’épaule de Jon qui pivota de quelques centimètres et vint percuter le front du type d’un coup de poing avec son verre. L’autre gueula en reculant tandis que Jon faisait de même en se secouant le poignet.
Ce fut vite le bordel. Ils lui tombèrent à trois dessus, pour ne pas dire quatre. Cette haine féroce qu’il avait en lui se raviva. Il avait envie de retrouver cette femme… sans trop savoir pourquoi. Pour la frapper ? La baiser ? Il n’en savait rien, foutrement rien.

L’alcool aidant, il s’abandonna à la castagne. Ils n’étaient pas trop de quatre pour le contraindre, et quand deux parvinrent à le chopper par les bras, l’ami de Doug qui avait pris un coup de verre dans la trogne lui bourreau le mou de plusieurs coups de poings bien sentis, manquant de le faire vomir à chaque fois que l’autre tapait dans son foi.

Quelqu’un avait cependant prévenu la police. Malgré tout, quand ils lachèrent Jon pour le laisser comme une merde au sol, il se précipita sur l’homme qui l’avait frappé et l’entraîna au sol. Il lui écrasa son poing dans la figure deux ou trois fois, avant d’être retenu de nouveau par l’un de ses comparses. C’était un joyeux bordel, une joyeuse foire d’empoigne qui se déroulait là tandis que la police arrivait. Les chaises renversées se faisaient la part belle aux verres cassés et des bouteilles avaient volé dans tous les sens.

Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur.

Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

Il était de nuit, dans un sens être inspecteur était toujours soumis à des horaires un peu chaotiques. Cela lui allait bien quand il était seul… mais il avait eu Sam et il avait essayé de ne pas trop abuser sur ses horaires… et finalement, il avait repris ses habitudes jusqu’à la mort de l’homme qu’il pensait aimer. Oui, il l’aimait mais la trahison ne fut que plus cuisante. Il s’estimait assez remis pour cause Eos était là et il brillait avec elle. Cela lui avait fait un bien fou de retrouver un phénix, surtout qu’Akakos avait aussi disparu au nid… de manière incompréhensible et cela le travaillait régulièrement. Au fond, Anastasis avait beau être un phénix, il devait être le phénix le plus tourmenté… celui qui fait la guerre, celui qui aime trop les humains (comme Eos), celui qui porte un feu plus clair, celui qui à une plume noire… plume ébène qui avait grossit un peu à cause de ce nécromancien qui avait ponctionné un peu en lui en juin ! Phenix quoi avait une amie à la vie décousue et qui risquait sa vie tous les quatre matins. Dans un sens, lui aussi. Phenix, qui avait une coéquipière comme louve aussi froide que le feu d’Akakos, mais il l’aimait bien et faisait de gros efforts pour établir une bonne relation entre eux, malgré leurs secrets. Il avait intégré la Ligue sous l’impulsion de Blanche et cela ne lui disait pas vraiment à cet instant. Il préférait son métier de policier et collaborait pour faciliter les choses… Il avait été envoyé une fois en mission et il verra plus tard si cela serait bien pour d'autres. Bref, il se sentait d’humeur un peu maussade ce soir-là. Faute au manque de sommeil à la suite d’une enquête un peu difficile sur un tueur en série qui était revenu à Londres saluer tout le monde… l’enquête piétinait et il était avec Alva devant un gouffre de vide… cela était frustrant. Tout comme le fait d’être de garde ce soir, alors qu’au vu de la pluie battante, il aurait été largement mieux sur le canapé avec Eos à lire ou bien jouer à un jeu de société.

Enfin bon, une pâtisserie et tout ira pour le mieux… Sophie lui avait acheté une boite énorme pour la nuit. Elle est gentille quand même… elle était toujours pleine de bonne attention, même après son annonce de « fausse » fiançailles avec Amélia. Solution qu’ils avaient décidé de prendre à la suite de son anniversaire chaotique avec un magicien pas très doué. Et puis, lui aussi cela l’arrangeait, il était moins sollicité par les femmes et il en rabrouait moins… enfin il avait pris aussi un anneau, qu’il se passerait au doigt dans de nombreux mois, pour simuler un mariage. Peut-être ferait-il une fête ? Non pas d’union comme le commun des mortels ou de la société, mais pour fêter la joie d’être avec son âme sœur phénix ? Pouvait-il qu’il en eût deux non ? Son témoin et cette boule de soleil ? Oui assurément. Il aimait d’un amour propre aux phénix Eos et cet amour était aussi fort pour son témoin… qu’il espérait revoir très vite ou même avoir des nouvelles. Cela le travaillait. Enfin qu’importe, il en parlerait à Eos… comme son envie grandissante de tenter d’avoir un œuf… étrangement, cela était certes toujours aussi douloureux au fond de son ventre, comme un vide d’avoir sentie la vie de son petit fondre en lui…. Mais avec cette vie qui changeait, il estimait qu’il avait un renouveau et cette envie grandissait comme un cheval lancé en plein galop.
Bon, heureusement qu’il était seul à son bureau, sinon Alva lui aurait demandé pourquoi l’éternel petit ange qu’il est broie un peu de noir. Elle était en congé de quelques jours. Apparemment suite à une mission, il avait hâte de la retrouver et lui dire avec amertume qu’il n’a rien de plus sur leur tueur mais que par contre sur l’enquête du meurtre de la jeune bourgeoise Mcking il avait de solides indices pour trouver le tueur… le frère jaloux de la gamine. Peut-être que cela lui donnera du baume au cœur. Enfin bon, elle s’épargnai la garde de nuit et aussi l’appel qu’on lui transmit pour aller récupérer un poivrot dans un bar miteux. Il détestait faire ça… mais quand on est de garde on doit s’y coller.

Il eut un regain de bonne humeur en voyant qu’il allait conduire le nouvel investissement de la police dans un véhicule test de la Halley corp pour les forces de l’ordre. Comme quoi l’industriel avait trouvé l’idée bonne de se focaliser aussi sur les métiers de l’ordre. Le ronronnement bruyant de la voiture avait presque du charme. Non, cela en avait et la sensation de vitesse grisait un peu l’oiseau qui apprécie d’autant plus cette maniabilité et de pouvoir choisir lui seul la destination.

Ainsi, il arriva assez vite au bar … aurait- il dû prendre un agent en uniforme avec lui ? Non, apparemment l’ivrogne était maîtrisé… et par précaution Anastasis avait prit de quoi le faire vomir pour pas qu’il refasse la banquette du van arrière où on mettait les prisonniers. Enfin bon, il était bien seul, il n’avait aps envie d’entendre les jérémiades de Huigam sur sa femme et ses cinq enfants ! Cela énervait toujours le phénix, qui trouvait ça incroyable de pouvoir avec CINQ enfants !! Quelle chance non ? Et Huigam se plaignait ! Vraiment, cet homme devrait louer son dieu pour lui avoir accordé le pouvoir de donner vie sans galérer et d’avoir cinq petits bouts assez adorables… puisque leur seul tort est de demander de l’affection à un père absent.

Bref, il arriva au bar, et prit ses menottes pour rejoindre l’entrée ou justement le gérant l’accueillit avec un certain soulagement, lui montrant les trois hommes bien rouges par la vinasse et… Jon ?

Que faisait l’employeur d’Eos ici ? Il était bien amoché … il soupira et s’approcha de l’américain aussi rond qu’une queue de pelle.

« Merci messieurs, je m’en occupe. » il se baissa sur ses jambes pour regarder l’industriel le nez éclaté en sang et lui tendit un mouchoir immaculé pour qu’il le porte à son visage sanglant… arcade, lèvre la totale…
« Monsieur Halley ? Vous vous sentez de vous lever ? »

Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur.

Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

Jon considéra le bonhomme qui lui tendait un mouchoir. Il était bien imbibé d’alcool, mais il était encore assez lucide pour reconnaître le compagnon d’Amélia. Celui qui lui avait passé la bague au doigt. L’enfoiré quoi. Il était d’humeur à le prendre mal, mais s’il le faisait ça, Amélia en entendrait parler forcément. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquer.

Toutes les femmes de sa vie lui tournaient le dos. Simone, qui partait à la conquête du Paradis sans lui. Amélia, qui se donnait à un autre après s’être montrée si attachante avec lui ! Et, comble de la honte, il se faisait souiller comme une vulgaire prostituée par une nécromancienne de malheur ! Pourquoi est-ce que tout le monde lui chiait à la gueule de cette façon ! Il ne demandait rien de plus que de se bourrer la gueule tranquille, et même ça on le lui refusait. !

« Qu’est-ce que vous faites là vous ? » baragouina-t-il en parlant du nez, la faute à la droite qu’il avait pris dessus et qui le faisait saigner. Il attrapa quand même le mouchoir d’un geste qu’il voulu sec, mais que l’alcool rendait en réalité très… mou. Il le pressa sur sa trogne sans vraiment trop savoir ce qu’il faisait, comme si ça allait le soigner.

« J’veux juste qu’on m’laisse picoler tranquille. » enchérit-il d’un air las en poussant un soupir profond.
« Je me suis dit que faire une partie de billard serait une bonne idée. » les ivrognes finissait toujours par agacer un tantinet le phénix. « Le bar ferme, vous irez picoler chez vous après une séance en cellule de dégrisement. » la raison de cette ivresse ? Il n’en savait rien mais cela ne le regardait pas. En tout cas, il prit par le bras Jon et tenta de le lever.

« Vous ne voulez pas faire une partie de billard dans le bar avec une petite mousse ? » demanda Jon, prenant l’ironie au premier degré, largement aidé par l’alcool. « Parce que… parce que y a pas de billard en cellule de dégrisement. D’ailleurs, Anderson, j’ai pas envie de vous suivre. Je vais rentrer. » Il disait tout et son contraire, parfaitement imbibé comme il se fallait. Plus très lucide, il n’était que l’ombre de lui-même. Sa chemise blanche tâchée de sang ne lui rendait pas hommage non plus, et sa gueule cassée lui donnait des airs de bandits, avec ses cheveux lourds et ses lèvres pleines.
Il se retenait de sourire à sa première phrase. « Pas ici en tout cas. » il le leva sans lui demander son avis finalement et il ne marchait pas droit, l’homme du bar était soulagé. « Bien, je vous raccompagne avant qu’on vous retape dessus. » changement de stratégie.
« Qu’ils essaient, je viens de m’échauffer. Je ne me laisserai pas marcher sur la gueule encore une fois ce soir. J’en ai marre, je vous le dis. » Et il le disait effectivement, le père Jon, accrochait au bras de l’inspecteur, chancelant comme jamais. Il avait cependant un peu honte malgré son état d’ébriété avancé et il eut comme un éclair de lucidité : « N’en parlez pas à Amélia… »  Il fit une grimace en se tenant les côtes, comme si le fait de s’être mis debout lui rappelait qu’il s’était fait bourrer le mou dans une bagarre. Ce qui était le cas. Fêlée à tout le moins.

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Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

Déjà qu’il n’aimait pas quand il devait partir déloger des ivrognes des bars, jugeant que ce n’était pas ce genre de travail que devait faire un inspecteur… mais els joie d’être de nuit apportait ce lot de travail peut intéressant. Alors, il le faisait quand même avec mauvaise grâce au fond du cœur. Et là, voir l’employeur d’Eos était une contrariété supplémentaire, qu’importe les raisons d’Halley, il était bien triste de voir quelqu’un qu’on connait dans cet état lamentable. Même s’il ne connaissait cet homme de vu que pour l'avoir côtoyé à l’anniversaire mitigé de son amie, elle lui parlait beaucoup de ce « Jon » lui rappelant son « Léonard », il était son nouveau petit protégé et en conséquence Anastasis avait l’impression de le côtoyer au travers des dires de sa belle amie.

« Je n’en doute pas. » ne jamais contrarié un ivrogne. Il ne répondit guère plus sur le fait de garder le silence auprès d’Amélia. Il ne lui ferait pas l’ombrage d’ignorer cet évènement, elle le sera quand ils pourront enfin se voir un peu plus longtemps. Ils se disaient tous et ce n’est pas près de changer. Surtout qu’il ne devait rien à cet homme et encore moins sa sympathie pour mentir à Eos.

Il le traîne dehors, saluant le gérant bien content de se débarrasser de cet énergumène ayant manqué de gâcher sa soirée. Mais cette soirée était mal partie… La raison ? Le nouveau prototype pour les forces de l’ordre avait été souillé et même pilier… des petits malins avait volé les roues et démonté les phares.

« Allons bon ! » pesta t’il face aux véhicules. Génial ! C’est sûr que ça tombe ! Il va passer un chouette moment avec le commissaire demain ! ça fait chier ! Il adorait ce véhicule et aurait vraiment aimé faire le retour avec… dommage que le créateur était rond comme une queue de pelle, cela aurait été un bon retour d’expérience de lui confier ses impressions sur cet engin !

Il dépose Jon devant pour prendre le téléphone du bar et annoncer la nouvelle à ses collègues afin qu’ils viennent chercher la voiture… Enfin la secrétaire de nuit allait faire venir un dépanneur ou un truc dans ce genre. Et pour ajouter un peu de sel à tout cela, aucun fiacre ne voulait prendre un ivrogne dans leur calèche. Cela commençait à énerver doucement mais sûrement l’inspecteur.
Il revenu agacé vers Jon, pour lui prendre le bras.

« Bien, puisque rien ne veut rouler comme il faut ce soir, nous allons marcher, cela vous fera décuver Halley. »

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Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

L’air frais fit du bien à Jon. Il était le genre de gaillard à encaisser l’alcool comme il fallait, mais ce soir, il avait abusé pour de bon. Il avait déjà commencé à l’entreprise dans l’après-midi, avait augmenté un peu la dose quand la nécromancienne était venue le voir, puis finalement, il s’était terminé au bistrot, alors qu’il aurait très bien pu continuer seul dans son bureau comme un grand. Pourquoi venir dans un lieu public pour se mettre minable ? Si un reporter de presse était dans les environs et le reconnaissait, il risquait de faire les choux gras des papiers du lendemain ou du surlendemain.

Mais au fond qu’en avait-il à foutre ? Il lui aurait cassé la gueule aussi ! Voilà…

L’élan de lucidité ne dura pas vraiment. Il titubait un peu, ne devant son équilibre qu’à la présence de l’inspecteur sur son flanc. Ils arrivèrent devant une voiture qu’il avait livrée spécialement à la police, et elle était plutôt… en sale état.

« Et bien… Vous l’avez déjà arrangé la voiture... » constata l’industriel en observant ce qu’il manquait. Cela le fit rire un peu, mais un rien l’aurait fait rire, surtout en phase haute, car il alternait entre petit coup de mou et petit coup de jovialité.

Jon s’appuya sur le capot le temps que l’inspecteur aille téléphoner. Il pourrait lui proposer d’appeler à l’usine, pour faire venir ce qu’il manquait… du moins les roues, pour pouvoir repartir au petit matin ou avec une lanterne, comme un fiacre. Après tout, cela se faisait. Le temps qu’il passe ses appels, Jon s’était avachi sur le pare-brise, menaçant de s’endormir pour de bon. Le retour de l’inspecteur le fit revenir dans le monde des vivants, et il se leva péniblement, se laissant guider par le bras.

« Je ne suis pas saoul Anderson, je suis malheureux. » Et hop, en phase déprime jusqu’à la prochaine remontée. « Vous ne pouvez pas comprendre, tout vous réussi on dirait. » lança-t-il, comme s’il lui en voulait alors qu’il en voulait juste au monde entier, dont faisait partie Gordon invariablement. La pluie recommençait à tomber, pour améliorer encore la soirée. Cela ne dérangeait pas Jon de toute façon. En temps normal, il adorait prendre une bonne ondée sur le crâne, mais là, alors qu’il avait chaud et qu’il était cramé par les vapeurs d’alcool dans son sang, ça lui faisait un bien fou. Et s’il se mettait à pleurer, ça ne se remarquerait pas. Non parce qu’il était à deux doigts de tomber dans le vraiment pathétique.

Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur.

Jon + Anastasis

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La remarque de l’industriel arracha un maigre sourire au phénix, il devait bien reconnaître qu’il était surtout irrité par cette malchance qui le collait aux plumes ! Limite, il aurait maudit Sam d’être un chat noir et avoir attiré le mauvais œil chez lui ! Mais cela serait fait et surtout lui rappelait de bien sombres émotions et souvenirs. Il n’en comprendra jamais comment on pouvait faire autant mal à quelqu’un qu’on est censé aimer. Surement, parce qu’il était un démon, enfin bon niveau démoniaque, Sam était aussi malveillant qu’un chien fou et agacé aux yeux de l’inspecteur. Mais bon, il ne pouvait juger de manière impartiale. Si avant, il essayait de lui trouver des excuses, actuellement, il était plus en colère contre lui, aussi mort soit-il. Il se sentait idiot d’avoir tenté de mettre dans la lumière une personne qui l’avait trahi au premier joli minois débarqué d’une vie passée sur un bateau. Il ne se sentait pas suffisamment important, non il ne l’avait jamais été, il était juste la petite curiosité qui ne cède pas sexuellement – et Zeus qu’il avait bien fait ! – et qui est amusant d’avoir pour briller un peu dans la lumière tout en l’entrainant dans les ombres. Voilà, il n’était rien d'autre que l’objet de convoitise et comme il ne pouvait l’avoir pleinement et qu’il avait trouvé assurément mieux hop on le détruit. Il aurait dû écouter Akakos. Mais non, comme toujours il n’en fait qu’à sa tête !

« Il va falloir inventé un système anti vol… » dit-il un peu désabusé pour ne pas dire complètement. Il avait une chance d’enfer ! Et cela le fatiguait déjà qu’il passait une soirée plus que limite et à faire le travail de simple agent… vraiment, il ne manquait plus qu’une agression ou soyons fou l’un de ses charognards de journaliste ! Et c’est ainsi, qu’il partit donc passer un appel.

En revenant l’homme était sur le capot, tel l’ivrogne qu’il représentait à cet instant. Et bien entendu avec ce genre de phares qui pourrait enchaîner en disant « personne ne m’aime » et voilà dans un cliché. Ah tout lui réussit ? Il arqua un sourcil.

« Eh bien la preuve, je me retrouve à venir chercher un ivrogne et ma voiture a été pillée. En effet, cela me réussit. Mon teint est radieux. » répondit-il avec un peu de cynisme. « Et en plus il pleut… » une soirée folle ! Et pas de fiacre à cette heure, juste le maigre espoir de rentrer à pied. Il attrapa Jon et passa son bras sous son épaule, ne se formalisant pas si l’humain le trouvai chaud et commençant à marcher.

Ils n’eurent pas le temps de faire quelques pas, que le flash d’un appareil photo éblouie les deux hommes et Anderson soupira longuement.
« Il manquait plus que des charognards… »

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Jon + Anastasis

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L’industriel n’était clairement pas en position de réfléchir à un système antivol. Peut-être demain, à la lueur de la matinée, alors que sa tête menacerait d’exploser et que ses douleurs, ecchymoses, et autres courbatures viendraient ajouter leur grain de sel à la lancinante danse du monde de sa gueule de bois.

Putain de nécromancienne ! Il aurait dû la rattraper avant qu’elle ne quitte son bureau avec son petit air suffisant de celle qui s’était tapée une bonne courtisane et la baiser contre sa porte comme une malpropre !
Mais non. Il ne pouvait pas. C’était lui la pute, pas elle. Il ne l’avait pas payé. Il n’avait pas le droit, pas le droit de l’aimer ne serait-ce que quelques secondes alors qu’il éjaculerait en elle. Il ne l’avait pas payé. On n’aime pas une pute, mais une femme qui vous prend comme ça… A misère… Il redoutait ce moment d’avoir à coucher avec une dame sans avoir à la payer. Il ne l’avait pas spécialement vu venir avec Adèle, ils ne s’étaient pas livrés une cour classique. Ils s’étaient cherchés oui, mais pour savoir qui avait la plus longue, pas pour s’envoyer en l’air. Mais elle l’avait pris, elle l’avait possédé, parce qu’elle était ce genre de femme dangereuse.

Sur le capot, Jon n’en menait pas large, mais il avait la fierté de se dire qu’il avait été fidèle à sa défunte épouse. Il n’avait pas joui de cette luxure, il était resté avec ses petits soldats dans ses burnes. Il ne l’avait pas aimé. Et il voulait mourir. Se saouler jusqu’à la mort, ou se saouler pour se donner le courage d’en finir et de rejoindre sa rousse… sa belle rousse. Et pas Amélia, non… Amélia, elle était déjà prise maintenant. Par cet homme qui revenait, et à qui il balança que tout lui réussissait.

« Mais vous avez une fem... » Il ne put finir sa phrase qu’un flash lui grilla, et les rétines, et le cerveau. Jon cligna bêtement des yeux, ne sachant plus trop où il habitait là tout de suite. Une petite alarme qui sonnait “presse” dans sa tête se mit cependant en route.

« Bordel... » grogna l’industriel. Il poussa Anderson et se lança vers la source lumineuse. Deux rafales vinrent le saisir en pleine course, laissant flotter dans l’air cette odeur particulière de la poudre argentique, encore qu’elle était atténuée par la pluie. Le journaliste ne s’attendait pas à la réaction de l’industriel, qui lui attrapa son appareil photo et qui le balança dans un grand geste sur le sol avant de l’écraser.

« Je t’en repayerai un autre, mais vierge ! Tires toi de là où je me charge de te faire pareil ! » gueula l’ivrogne en pointant du doigt l’homme qui s’était reculé de quelques pas en tenant son chapeau dans ses mains, effaré devant le traitement parfaitement discourtois que son appareil recevait, ainsi que lui-même. Mais Jon n’était pas un gentleman en temps normal, alors cuit comme il était.. Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il vous tienne la porte en entrant quelque part.

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Jon + Anastasis

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Jon était pitoyable sur le capot de la voiture sortant de sa chaîne de production … mais voilà, Anastasis ne pouvait pas le juger ainsi, tous les ivrognes ont cette gueule pathétique et des propos incohérents… et voilà qu’on lui servait la laïus expliquant surement l'abus de verre, Jon était malheureux et il préférait balancé à la gueule de l’inspecteur que lui tout lui réussissait… enfin il n’était pas tant qu’il se lamente sur son sort mais qu’ils rentre et ce n’était pas sur le véhicules qu’ils pouvaient compter…
Il avait quoi ? Une femme ? Eh bien alors ? Est-ce cela qui rendait Jon malheureux ? Il n’avait personne qui l’attendait chez lui… de toute manière il ne put développer son laïus, son monologue ivre qu’un charognard était en train de prendre une preuve irréfutable de l’état de l’industriel. Voilà qui allait faire la recette de quelques journaux décident ! Blanche avait raison, les nouvelles technologies comme les appareils photos représentaient une menace qu’il valait mieux maîtriser pour ne pas se faire prendre. Etant sur le cliché, il aurait préféré éviter … aveuglé par ce flash … il fut moins prompt à réagir que l’ivrogne en boule ! Il se fit pousser avec une force insoupçonnée et se rattrapa au mur d’un bâtiment pour ne pas finir sur le cul ! Jon était en train de charger tel un rhinocéros furieux sur le journaliste qui ne trouva rien de mieux que de continuer à faire les flashs ratant indéniablement ses photos…

« JON ! Non ! »

Crack… l’appareil photo à terre, brisé en deux puis en trois puis en trop de pièces pour espérer le récupérer… L'homme était ruiné vu le prix, il devait repayer lui-même son matériel. Ou repasser au journalisme de terrain sans petit extra photographique. Ce qui ne serait pas plus mal…enfin là, cela n’arrangeait pas la réputation d’Halley… ce qui était terrible, était le comportement typiquement anglais de croire qu’il aurait toujours des réactions poliser par une morale de gentleman ! Niaiserie hypocrite !

L’inspecteur se redressa et rejoignit les deux hommes alors que le journaliste avait certes reculé…. Mais trouva juste de faire valoir ses droits.
« Je ne manquerai pas de vous adresser une facture ainsi qu’une plainte pour agression ! »

« Ne commencez pas … » il sortit son badge « Inspecteur Anderson, je vous conseille de ne pas parler de cet accident dans les journaux, nous avons suffisamment à faire ce soir. Venez Jon… » il lui attrapa le bras afin ‘éloigner l’ivrogne d’un charognard qui allait être comme tous els journaliste : un fouille merde.

Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur.

Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

Heureusement que l’inspecteur arrivait à la rescousse, car ce ton présomptueux et condescendant lui sortait pas les oreilles et il était déjà à deux doigts de faire subir à l’homme ce qu’il venait de faire subir à l’appareil photo. C’était pratique d’avoir un ami dans la police au final, cela évitait les ennuis, comme ce soir. Rasséréné par ce petit incident diplomatique, Jon se laissa entraîner par l’inspecteur, marchant quelques mètres en sa compagnie, et quand ce dernier lui lâcha le bras, l’industriel le lui passa naturellement autour des épaules.

« Ah Anderson, vous êtes ma belle étoile ce soir. Voilà que vous me tirez d’un repaire de serpents, et que vous envoyez promener ce charognard. »

L’homme semblait maintenant heureux et décontracté. Il passait vraiment par tous les états, mais une chose était certaine, il était imbibé. Il ne marchait pas droit, et il titubait alors qu’il avait finalement lâché l’inspecteur, à moins que ce ne soit ce dernier qui avait pris le large en se soustrayant à son accolade virile. Jon ne savait plus trop où il en était ni qui faisait quoi.

« Est-ce que ça ne vous dis pas d’aller dans un autre pub et de les forcer à nous ouvrir leurs meilleures bouteilles, avec votre badge, on peut tout faire. » lança-t-il en essayant maintenant de lui faire traverser la rue pour se diriger vers une enseigne de pub un peu plus loin.

La petite marche dans les ténèbres et sous la pluie, la petite incartade avec ce journaliste, tout cela ne semblait pas le dégriser assez. Mais au moins n’était-il plus mélancolique à souhait.

Ce que le sobre tient au cœur, est sur la langue du buveur.

Jon + Anastasis

La joie qu'un ivrogne a le soir est suivie de soucis le matin.

Cette soirée était loin d’être plaisante pour le phénix, de base il était peu ravi d’être du soir et en plus envoyé faire du travail de simple agent… mais là, il avait échappé au scandale avec ce journaliste, en aurait-il d’autre ? Grande question ! Il lui tarda de ramener Jon au poste pour qu’il décuve et aussi de retrouver Eos. Il tressaille en sentant le bras se poser sur son épaule, simplement de surprise, puisque ne s’attendait pas vraiment à avoir un quelconque geste de la part de Jon… il était sa belle étoile ? Bien si cela peut lui faire plaisir ! Vu le nombre de métaphores, cela semblait presque beau et lucide pour un homme enivré jusqu’à l’os ! Il semblait guilleret et ça changeait de la phase de dépression et d’agressivité de tout à l’heure. Bon, il pourrait le rabrouer ou rompre ce contact, cependant, il était plus préférable qu’il reste joyeux et enclin à cette humeur… tout pouvait changer si vite… eh puis de toute façon, l’industriel finit par lâcher le phénix, avec une démonstration de sa marche tout à fait digne d’un marin secoué sur son bateau…
Décidément, la gestion des ivrognes, ce n’est pas sa tasse de thé ou son verre de bière… naturellement, l’inspecteur se porta auprès de Jon et lui reprit le bras, afin de lui assurer un semblant de stabilité et l’écouter lui faire une proposition indécente et complètement hors la loi… Cette demande était ponctuée d’une tentative de le faire traverser… Anastasis soupira et ne bougea pas, ramenant Jon, sur le bon trottoir.

« Vous avez assez bu comme ça Jon. » il le tira plus fort, le rattrapant avant qu’il ne goûte le béton, il dû le relever un peu et continuer la marche … si la nuit tous les chats sont gris, c’est aussi le moment propice aux criminels aux aguets… et comme ce quartier était aussi bien fréquenter qu’un tripot de mercenaire, l’inspecteur ne fut pas étonné, de voir quelques silhouettes rodées avec les rats.

« On va presser le pas Jon… » de ce fait, il le fit couper par une ruelle, un chemin de traverse menant dans un quartier beaucoup plus éclairé mais pas forcément avec une faune plus respectable.

Au moins, celle-ci en avait plus après votre bourse moyennant service lubrique !

Le quartier des dentelles… le quartier assez fréquenté par les amateurs de compagnies ou bien les quelques flambeurs dans des casino douteux et illégaux, qui n’avait rien de flamboyant. Des salles de jeux en sommes et des putes sur les pavés.

En y réfléchissant, Anastasis s’était empressé, redoutant une agression… l’endroit ne le rendait pas plus à l’aise… enfin qu’importe, il avait moins de chance de se faire délester de ses biens et de quelques dents que de l’autre côté. En passant sur la route, les deux hommes se firent alpagué par deux jeunes femmes faiblement vêtues et aux propos tendancieux…

« Bonsoir mes beaux oiseaux de nuit… voulez-vous un peu d’aide et compagnie pour finir cette belle soirée d’été ? » ronronna une grande brune en bleu azure, généreuse et plantureuse. Sa copine était plus petite, blonde et avec une robe verte. Leur beauté était standard, le maquillage aidant à les faire briller aux yeux d’un homme. Ce qui n’était pas le cas pour un phénix.