I will be there ♦ Alva & Tristan

I will be there

Tristan + Alva

I will be there
Beside you
Through the lonely nights that fall
So close your eyes
Remember my embrace
I will be there
Like mercy
I will find you through it all
This do I swear
I will be there

Tristan était incertain, il avait dû mal à comprendre pragmatiquement ce qu'il était en train de vivre… au point de réfuter tout ce qu'il était en train de vivre… lui qui avait tant désiré parler à Grace, et la voyant en face de lui dans cette colère légitime et très réaliste de son comportement… se retrouvait comme un idiot. Il venait même à douter de la véracité de la conversation avec sa propre fille. Peut-être avait-il sombré dans un sommeil après ses sanglots ? Walter avait peut-être glissé une plante apaisante pour lui permettre de trouver un peu de quiétude et il avait mal réagi à cause de sa fatigue ? Il ne voyait que ça.
Alva ne pouvait pas connaître tout ça… pas tous les détails et encore moins cette bague, qu’il devrait sûrement lui donner un jour, ou bien lui laisser trouver elle-même. non, il allait lui donner, ce rêve lui faisait prendre conscience qu'elle aurait besoin d’un objet pour s'accrocher et avoir de l’espoir… du vrai ou simplement quelque chose d’important… une ouverture de sa part envers sa mère et prendre un peu son courage et avouer où elle pourrait se recueillir ?

En tout cas, il essaya de reculer, ne voulant pas être sujet de la colère et surtout analyser un peu mieux ce qui se passait dans son esprit… pour un rêve, c’est déjà étonnant, qu’il ait conscience d’être dedans et de singer aussi bien sa fille… était-elle réellement si vide ? Et puis, Alva ne lui avait jamais évoqué les illusions d’Azazel, du bain de sang… et de quoi parlait-elle, qui était le « il » ? Parlait-elle de lui ? Le démon voulait connaître l’existence de leur manoir ? Surement pour détruire la meute et peut-être la Ligue ? Il était bien en peine de répondre au spectre, de toute façon dans un songe, ne devrait-il pas avoir la réponse à tout ? Et il était hors de question de laisser Alva dans la folie, malgré son rire un peu fou… mais Grace revenu à la charge, en colère comme toujours et mentionnant le dit vent comme détail intriguant. Devait-il intervenir ? Non… il devait analyser et conclure de lui-même à tout cela.

Son costume ? Les cheveux d’Eden ? Comment… comment a-t-il eu ça ? Il est vrai que l’un de ses costumes avait mystérieusement disparu du pressing et maintenant, il comprend où il était : à Sodome… et cela confirmait que les démons avaient cherché le manoir…ah non ? Il sentit une lame de glace lui parcourir l’échine, ils auraient senti la présence des démons ici non ?...

Le cœur de l’homme se serra de plus belle… comprenant quel genre de torture avait dû subir sa fille, de la psycologique. Il inspira et chercha le regard de sa fille quand Grace reprit.

« Ils ne peuvent te servir des choses que toi-même ignore. La bague, ton prénom, mes cendres, les souvenirs que je t’ai partagés, les moments ou la petite louve rousse viens jouer ici ! Comment pouvaient-ils savoir à quoi ressemble Mia et qu’elle à un jouet en forme de louve ? Et que c’est toi ? » continua le spectre. « Oh mieux ! Le surnom de ton père ! » dit-elle en levant une main d’institutrice.

Tristan croisa le regard plein de douleur de son enfant et son cœur se sera de plus belle, alors il bougea, voulant rejoindre le corps de sa fille et il passa près de Grace avec cette sensation de glace quand il effleura son bras pour rejoindre Alva et la prendre contre lui.

« Cette nuit… ce ciel… » il leva la tête et eut la mâchoire serrée, comprenant que ce fut la nuit où elle était morte. « Ce n’est qu’un rêve, je suis fatigué… je vais me réveiller… ou on va se réveiller, je ne sais pas … » dit-il en pinçant Alva et son propre bras. Et Grace soupira… elle leva les bras en l’air et le paysage revenu comme avant… mais le spectre était toujours là.

« Il va falloir que je fasse quoi pour que vous compreniez que vous ne rêvez pas tous les deux ? Niveau retrouvaille j’aurais apprécié un câlin ! »

I will be there

Tristan + Alva

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Through the lonely nights that fall
So close your eyes
Remember my embrace
I will be there
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I will be there

Ce qu’elle ignorait ne faisait que rendre les choses plus réalistes encore. Et puis, dans certains songes, il y avait une part d’invention non ? La plage était celle du dernier repas avant les au revoir, le piano était au sommet des alpes, la rivière d’Avalon, la forêt de Moris Luna, les geôles de Sodome chaque fois c’était des lieux connus, Blanche, la meute... des visages connus et si dans ce jardin Lucian était à nouveau roux, celà venait semble t’il des songes de la petite ombre.
Mia, elle, ils avaient pu la voir dans les cauchemars où la meute entière finissait en lambeaux de chair. Et le jouet, le jouet n’était que l’expression de son inconscient, d’une envie que la petite tienne à elle autant qu’Alva pouvait la chérir.

Tristan la rejoignit pour la prendre dans ses bras. Oui, ce n’était qu’un rêve, ils allaient se réveiller, elle allait se réveiller et l’enfer n’aurait pas pris fin. Il lui pinça le bras, mais de toute évidence, celà ne fonctionnait que pour l’expression même si elle avait bien ressenti la petite douleur. Elle leva une main et la posa sur la jour de son père, découvrant que trop tard qu’elle tremblait, il n’était qu’un élément du rêve alors qu’elle importance qu’il sente à quel point elle était à bout. « Ces trois jours, cette fuite.. Ce n’était qu'un rêve et maintenant qu’ils savent, ils vont se servir de toi ». Elle avait déjà si mal chaque fois qu’elle voyait Lucian mourir en songe, si mal chaque fois qu’un silence brutalisait Ermelinde ou Anastasis. Sa douleur allait encore monter d’un cran et connaissant l’esprit pervers d’Azazel, elle ne pouvait qu’imaginer le pire. Le viol par les illusions et les mots d’Azazel avaient déjà été une épreuve terrible, elle avait senti son mental se fissurer alors qu’elle appelait la soif à elle... Si demain le violeur arborait les traits de son père...

Sa mâchoire se serra alors que ses yeux s’humidifièrent de larmes.
Celà, elle n’y survivrait pas. « Pimousse...» l’ombre d’un sourire ourla ses lèvres, la dernière tentative de résistance de celui qui se sait condamné. « Ca ne te va pas du tout. »
L’homme eut un rictus … « En effet, pour cela que c’est amusant… » il caressa son visage posant sa main sur la sienne afin de cacher les tremblements de la louve.
« Il n’y a plus grand chose d’amusant ici » avoua t’elle, après tout, elle allait sombrer, même s’il n’était qu’un rêve, ce serait sans doute les seuls adieux qu’elle pourrait lui faire. « Je t’aime papa... Pardonne moi. Si je me réveille là bas, cette fois je ne me relèverai pas. »

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Son cœur était lourd et déchiré sous l’expression de sa fille… Il avait l’impression d’assister au dernier round d’une bête allant à l’abattoir, résigné et qui disait au revoir aux siens. Il comprenait aussi, qu’elle se pensait encore dans son cycle de torture, cela avait dû être si difficile, si réaliste qu’elle venait à douter de la réalité, des trois jours ici au manoir comme une douce délivrance pour mieux la remettre dans la souffrance. Et le pire, c’est que lui aussi se demandait s’il n’était pas prisonnier, de ce type de rêve, avait-il échoué au fond ? La réussite de Sodome n’était t’elle pas une fausse piste, une illusion ? Ou bien était-il suffisamment fou et drogué pour voir ce qu’il redoutait le plus ? L'effondrement de sa fille, le non-retour et l’apparition de Grace était un peu une révélation étrange sur son impuissance à les protéger toutes deux ?
Non Pimousse cela, ne lui allait pas du tout, Owen et Grace avaient beaucoup rit… Owen, lui aussi il n’avait pu le protéger. Encore un échec. Non, il n’était pas prisonnier des démons, pas d’Azazel, tout cela était la vérité ! Il devait lui-même s’en convaincre !

« Alva … tu n’es plus là bas … » répondit l’alpha en posant son front sur le sien. « Tu n’es plus prisonnière, tu es à Londres… » La louve ferma les yeux... elle aurait tant aimé que ce soit le cas.

Le spectre soupira et alla s'asseoir sur l’un des bancs autour du kiosque. Il semblait qu’elle n’avait pas d'autres arguments… mais surtout, elle aussi semblait avoir le cœur lourd et brisé, elle croisa ses jambes et les observa avec une lueur de déception (pour elle-même) et de grande tristesse à la fois, elle essuya une larme au coin de ses yeux, une larme aussi brillante qu'un diamant.

Il se détache un peu de sa fille, tout en continuant à garder un contact avec elle… Le bruit de sa montre se rappela à son souvenir. Les rêves, n’ont pas de notion de temps, tout comme les illusions, le temps se stoppe, aucune montre ne tourne. Alors, ils étaient dans la réalité et cette vision spectrale était quoi ? Une réelle manifestation ? Non… Comment cela pouvait-il être plausible ? Elle était spectre depuis tout ce temps et n’avait jamais pu apparaître ? Pourquoi maintenant ? Car Alva était au plus bas ? Car il avait cette bague ?

« Ma montre … » dit-il dans un souffle étrange « Les rêves ne souffrent pas de détails de ce genre… ni les illusions sur le temps. »

«Elle tourne,ce n’est qu’un détail. » répondit la louve sans force.
« Justement ! Ce n’est jamais le cas, dans les rêves ! Ni dans les illusions ! Alva ! C’est la réalité ! » fit Tristan avec une lueur dans le regard.

Alva ouvrit soudain les yeux avec une inspiration brusque comme si elle venait d’avoir une vision ou une révélation. « Il le faut... sinon ça veut dire que vous êtes tous mort...pour rien. »
« Nous ne sommes pas morts… » enfin lui en tout cas… Son regard alla vers Grace.
« Moi, je le suis. Enfin, mon esprit non. Mais c’est un peu le principe même des spectres. » dit-elle avec un semblant d’humour avec un rictus doux.

« Comment c’est possible ? »
« J’ai refusé de boire la soupe de l’au-delà. Les âmes refusant de prendre cette soupe, ne peuvent aller à l’après… et errent donc dans l’entre deux. Et si elles ont suffisamment de regrets, de culpabilité ou bien d’émotions leur alourdissant leurs âmes, alors elles reviennent errer sur terre jusqu’à ce qu'elles soient libérées. Il va de soi, que je ne souhaite pas être libéré tant que vous vivez. » répondit Grace, elle venait de leur offrît des éléments sur la mort et ce qui se passait après tout à fait incroyable et … frissonnant. Une soupe ? Pour faire quoi ? Pourquoi boire permettait-il de passer à « l’après » ? Tristan, se tourna sur son banc et l’observa longuement… elle ne voulait pas être libre ? Pour rester ici ? Avec eux ? Pourquoi ce sacrifice ? Elle avait l’âme trop lourde… il se sent coupable.

« Pourquoi … pourquoi tu as refusé ? »
« Je ne veux pas oublier, je ne veux pas vous oublier. Je préfère être ici, spectatrice de votre vie, de vos réussites, de vos échecs, de votre bonheur ou malheur, que d’être à l’après… de renaître et faire une autre vie sans le souvenir de ce qui m’est précieux. Je préfère attendre que tu me rejoignes… c’est ma condition pour que je sois libéré de cet état. » dit-elle en baissa un peu les yeux sous la douleur que cela avait dû être et qui était toujours le cas.
Elle l’attendait… elle l’attendait depuis toutes ces années et l’attendrait encore des siècles, comme ils se l’étaient toujours promis. Cela lui fit quelque chose, un regard plus brillant pour ne pas verser une larme d’émotion… c’est… Au fond Tristan était chamboulé… il ne savait pas s’il devait se lever et toucher ce spectre ou bien, se dire que c’est son imagination. Pourtant, il avait acté que tout cela semblait réel et … au nom de la lune que cela était difficile de la voir, de l’entendre et à la fois un moment de bonheur inqualifiable. Il se mordit la lèvre inférieure… et ce qui le retenait de se lever était juste la présence d’Alva, elle avait besoin de son soutien. Il avait tant d’autres questions… mais son cœur battant, le faisait taire sous l’émotion et la prise de conscience, qui se faisait petit à petit, mais son regard accrocha celui de la femme de lumière, qui lui rendait un rictus d’un amour indéfini. Il avait envie de la toucher mais un spectre ne pouvait être palpable non ? Sa main se serra sur celle de sa fille.

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Une illusion n’aurait pas dit autre chose, pas tant qu’elle n’était pas parvenue à son but. Elle aurait aimé être à Londres, en sécurité auprès de ceux qu’elle aimait. Pourtant, à cet instant c’était plus facile à croire que d’imaginer que le spectre de sa mère était bel et bien réel. Quelque part, c’était plus facile de croire qu’elle était réellement piégée là bas, que d’admettre que malgré le sauvetage, malgré ceux qui s'étaient sacrifiés pour les libérer... Son esprit était encore prisonnier et elle ne percevait pas encore la porte de sortie de son enfer intérieur.

Tristan se redressa, prenant sa montre dans sa main, il se focalisait sur le tic tac du temps qui passe.. Alva ferma les yeux, ce n’était qu’un détail. Tic tac... tic tac... l’image d’un infini aux allures de serpent miroitant revint dans son esprit avant d’être remplacée par celle d’un ver géant fondant sur la silhouette du dragon et elle rouvrit les yeux brusquement en prenant une inspiration. Le temps s’était ralenti à ce moment-là, semblant se replier sur lui-même comme l’infini... se pouvait il que ce soit à partir de ce point que l’illusion ait commencé ? Qu’en réalité Lucian ait été digéré par le ver, que la cavalerie ait échoué à atteindre le miroir et qu’ils soient tous morts ? Non... NON, c’était inacceptable, bien plus inacceptable que de voir le fantôme de sa mère et d’être encore la prisonnière de ceux de deux démons morts.

Alors quand Tristan réitéra en lui disant qu’il n’était pas mort, elle devait y croire, car l’inverse lui serait encore plus insupportable que l’idée de se réveiller à Sodome pour y être brisée. La mort de son père était sans doute l’arme la plus efficace pour parvenir à ce résultat... et celà, heureusement que les démons ne l’avaient pas compris.

Son visage se tourna lentement vers le spectre alors qu’elle donnait les explications que l’alpha espérait autant qu’il devait avoir du mal à les accepter. S’il n’était pas mort, elle, elle l’était et comme elle le lui avait déjà dit dans ce rêve, elle était restée là depuis, la spectatrice des petits morceaux de vie qui s’étaient joué là dans ce kiosque où son esprit était piégé. Elle releva devant elle la bague et laissa son regard la détailler pour la première fois. Être un esprit piégé en un lieu, ou dans un objet, ce n’était pas une vie mais en même temps... ne souhaiterait-elle pas faire la même chose, si elle partait avant son père ?

Elle tourna la tête vers lui, sentant sa main se serrer sur le sienne. Oui, elle préférerait mille fois souffrir de le voir vivre sans pouvoir le toucher, lui parler ou l’aider... que de perdre ses souvenirs de lui, que de perdre ce contact aussi ténu soit il avec lui. Aimer, était-ce toujours ainsi ? Aussi fort que ce soit un père ou un époux ? Oui, elle aussi refuserait jusqu’à ce qu’il la rejoigne et s’il partait avant elle, alors elle le rejoindrait, assez tôt elle l’espérait ou croquée dans un ultime combat pour l’honneur.
« Un écho... Elle m’a montré quand vous dansiez, j’étais dans son ventre... » dit-elle d’une voix ténue avant de se tourner vers la silhouette de cette mère qu’elle n’espérait pas revoir un jour. Elle sentit la main de Tristan trembler à cette évocation. « Est ce comme dans le rêve ici ? »
« Juste avant je vous avez mis dans mon endroit où je peux mettre des souvenirs. Ici, c’est Londres dans le temps présent. Je consomme plus d’énergie pour me maintenir dans ce temps que dans le passé. » répondit la femme.
« Si tu consomme tout, ça peut te faire disparaître ? » demanda la louve sans trop savoir quoi penser encore de tout celà.
« Je ne peux pas disparaitre je suis condamnée à rester ici. Consommer tout, m'emprisonner dans cet entre deux ou je ne pourrais plus voir le présent pendant le temps que je me répare, cela peut prendre plusieurs de vos années. » dit-elle avec une petite moue les observants.
« Peut-être devrais-tu nous remettres le ciel du 6 avril… » fit Tristan d’une voix plus basse.
« Le ... » la louve ne put pas terminer sa phrase. Le 6 avril date d'une naissance et d'un deuil... elle serra un peu plus fort la main de son père.

La femme eut un petit rictus se levant avec avec certaine grace et le ciel chanega pour revenir lors de la premiere manifestation. Ressemblant aussi au ciel qu’avait connu Alva dans son rêve, le spectre semblait briller plus fort.
« Comme dans mon rêve... là bas. » souffla t'elle avant de se lever et de faire un pas vers la femme spectrale, tendant une main vers elle. Ses doigts desserrent leur emprise sur la main de son père. Elle avait pu la toucher dans ce rêve mais ici ?
« Quel rêve ? » demanda l’homme incertain. Alors que le spectre marchait aussi vers sa fille, mettant sa main translucide dans la sienne. toujours glacée, à moitié solide mais suffisamment pour une forme de contact. Alva ne quittait pas cette main des yeux, les souvenirs de ce rêve et de l'espoir qu'il avait fait naître lui revenaient peu à peu en mémoire.
« Elle m'a sauvé des cauchemars là-bas. »

Le visage de sa mère s’illumina d’un sourire victorieux en observant leur deux mains et elle ouvrit son bras pour l’accueillir. La louve remonta ses yeux qui retrouvaient un peu d'expression, sur le visage blafard de cette femme qu'elle avait attendu de découvrir toute sa vie même si elle avait renoncé à cette idée depuis de nombreuses années. Puis elle fit un pas supplémentaire pour venir contre cette silhouette trop froide et l'étreindre, sentant une boule lui serrer la gorge.
« Comment ? » s’interrogea son père.
« Le désespoir d’Alva a été ma porte d’entrée, cela m’a appelée avec force. Et les incubes utilisent des rêves comme terrain de jeu comme les spectres. Il est plus facile pour un fantôme de s’insinuer dans l’esprit par ce biais donc j’en ai profité. Et aussi l’aider. » répondit Grace en serrant dans ses bras son enfant, Alva la senti inspirer comme si elle voulait sentir son odeur et pourtant elle sentait bien que le spectre ne pouvait pas respirer.
« C’est la seule nuit où j’ai pu dormir. » dit la blonde en relevant la tête après avoir profiter de ce contact étrange quelques secondes. La lumière de l’esprit de sa mère se reflétait sur l'humidité de ses yeux et celle étalée sur son visage. « Merci » son menton se crispa un peu, il était encore si difficile d’accepter tout celà, de croire en cette réalité « Maman » finit elle par articuler difficilement.
« Notre étoile. » souffla doucement Grace, mettant sa main sur la joue de sa fille et un beau sourire sur son visage, avant qu’elle ne tourne la tête vers Tristan et tende une main vers lui.

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Grace lui avait partagé des souvenirs ? Mais quand ? L’alpha ne comprenait pas encore très bien… cela allait sûrement s'éclaircir sûrement plus tard. Pourtant, il pourrait la poser, mais tout cela était trop émotionnel et il se sentait à terre sous le poids de la prise de conscience, de ses émois et de son cœur aussi lourd que du plomb… un cœur qui battait pourtant plus vite, quand l’écho (comme celui de la maison hantée ?) avoua qu’elle gaspille son énergie pour eux, dans l’attente qu’ils comprennent qu’ils ne rêvent pas mais qu’ils sont dans la réalité, la leur… et qu’un truc complètement inimaginable se jouait ici !

Et aussi difficile, que tout cela pouvait être… quand il avait reconnu le ciel de la naissance de leur enfant et aussi le jour sanglant… il préféra profiter un peu de cette douce illusion, quitte à ajouter du poids sur ses poumons, peinant à respirer… car il avait machinalement arrêté de le faire. Il était mal à l’aise, il n’avait pas envie qu’Alva découvre son secret et à la fois, il était heureux qu’elle puisse voir cette femme… la moitié qui lui manque.

Ainsi Grace se leva avec cette élégance folle, celle qu’ils partageaient ensemble. Sa fille lui avait serré la main, comprenant dans ses mots la symbolique de ce ciel. Il lui rendit avant de la laisser se lever sans que lui ne bouge, s’étonnant du manque de force, ou bien simplement de l’appréhension… oui il avait peur de passer au travers de Grace et même encore cette stupide impression que rien n’est réel.

L’endroit était étrange, silencieux, vide de senteur et pourtant il avait ce frisson froid dans le ventre, à moins que ça ne soit qu’une émotion propre ? Son regard alla sur les deux louve, si proches, si belles et… ce tableau lui fit monter une émotion particulière… un beau tableau qu’il avait tant aimé vivre avec deux êtres « vivants »… un tableau qui avait hanté ses songes, avec la frustration de ne jamais unir les deux femmes de sa vie. Une larme finit par perler le long de sa joue et il porta sa main à sa bouche. Gentleman, il tourna la tête pour pas qu’on puisse voir son bouleversement.

Grace avait sauvé Alva de ses cauchemars ? De la torture psychologique imposée par les démons ? Ainsi, elle avait été faite via un incube ? Au moins, ce démon-là avait été connu, grâce à Eve et Rose deux Incube ayant eu le désir de créer un autre monde. Leurs pouvoirs étaient immenses et Tristan compris avec horreurs la raison supplémentaire ayant poussé Alva à se croire dans une autre illusion. Le réalisme était fou… assurément trop. Son esprit était assurément encore dans ce piège malsain et elle s’était demandé alors, quand la suite « le bain de sang »… se déclencherait, où elle devait voir beaucoup mourir … il ravala difficilement sa salive. Sa fille, avait vécu trop d’horreurs, trop de choses effroyables en si peu de temps ! Le viol d’un alpha, la lutte contre la soif, la mort de sa meilleure amie sous ses crocs, la culpabilité de son suicide et maintenant, … tout un tas de chose innommables alliant assurément, viol, tourmente et sévices physique ! Elle pourrait être folle, elle et Anastasis avaient admirablement bien tenue… de quoi être fier d’elle mais à la fois dévasté de n’avoir pu la préserver de tout ça.

Et dans tout ce malheur, il avait eu cette boule d’espoir ou de douceur … une faille où avait pu s'engouffrer l’écho de sa mère… voilà, ce qu’avait pu apporter Tristan à Alva : il n’avait pu la protéger, Grace l’avait fait… Une partie morte de lui avait réussi à retrouver leur enfant pour l’aider dans un moment difficile, lui offrant le sommeil d’une nuit sur au moins sept autres interminables ! Avant que la partie vivante vienne la libérer.

L’alpha tourna quand même la tête vers les deux femmes, Alva pouvait la toucher mais parce qu’elle portait la bague ou lui aussi pouvait essayer de laisser glisser sous ses doigts la texture d’un tissu spectrale ou même essayer de sentir son odeur ? Il avait très envie de le faire et à la fois, il était toujours terrifié à cette idée… c’est quand même dingue d’avoir sous ses yeux ce qu’il désire le plus et de ne pas oser l’effleurer !

La gorge serrée, il resta le témoin silencieux de sa fille dans les bras de Grace, l’émotion était la plus difficile à gérer comme de ne pas pleurer de diverses émotions, belles, dramatiques et puissantes. Pourquoi ce genre de moment naissait quand tout était détruit ?

Il lorgna sur cette main tendue… devait-il la prendre ? Oserait-il ? Il déglutit doucement, se levant, trouvant des forces dans l’incertitudes de la suite… la force d’un espoir, de pouvoir au moins dire adieu, correctement à son âme, de ne pas rester sur cette dernière image où elle avait disparu de sa vie à jamais. Il marcha lentement, avant d’hésiter une nouvelle fois … Grace semblait redouter qu’il ne lui tende pas cette main, son regard devenait légèrement insistant, le priant silencieusement de ne pas se refuser.

Alors l’homme posa une main sur l’épaule de sa fille, avant de tendre une autre vers le spectre avec cette pointe d'appréhension, frissonnant sous le contact glacé… qui lui rappela la froideur du corps inerte qu’il avait tenue longuement, qu’il avait essayé en vain de réanimer à la vie, sous les hurlements d’un enfant. Sa lèvre tressaillit… non, il ne pouvait pas… il ne pouvait pas s’infliger ce contact de la mort une seconde fois… il recula, lâchant la main, sous le regard affolé de Grace.

« Tris… non … » lacha Grace dans une lamentation douloureuse.

« Tu es aussi froide que cette nuit-là… je ne peux pas. »

« Mais cette fois, je suis à demi… animée !... »

Il inspira, cherchant en vain l’odeur de sa sœur… il n’avait aucune odeur… aucune chaleur.

« Tu n’as plus d’odeur… tu n’as plus rien … » dit-il reculant toujours, assaillie par ses souvenirs et il crut entendre un hurlement de nourrisson… Son regard alla sur le manoir au loin et il secoua la tête. Grace, eut un sanglot silencieux lâchant sa fille, pour rejoindre son jumeau et faire taire le hurlement naissant. Il ne pouvait savoir, qu’ici les souvenirs remontant trop fort prenait vie, alors elle écrase celui-ci pour pas qu’il s’anime sous leurs yeux.

« Je suis un spectre… je ne sens rien ! Mais…s’il te plait … j’ai tant voulu te toucher… » dit-elle avec une voix nouée par la tristesse, tendant désespérément ses mains vers l’alpha qui s’y refusait.

I will be there

Tristan + Alva

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La main de son père sur son épaule était une source de chaleur apaisante. Elle contrastait avec le froid de cette mère qui avait résisté à l’appel d’un autre monde pour pouvoir rester encore un peu auprès de ceux qu’elle aimait. De celle qui avait sacrifié sa mort pour la vie d’un souvenir. Tel était leur tableau de famille, et Alva était là au milieu, entre la chaleur de la vie et le froid de la mort... et étrangement elle avait l’impression d’être à sa place entre les deux. Elle avait la sensation d’avoir un pied de chaque côté. Ce pouvait il que ce soit cet état qui soit le pont entre ses deux parents ? Cette part d’elle morte au point de pouvoir toucher un écho sans s’émouvoir de son absence d’odeur et de chaleur, permettant à sa mère de les atteindre et cette autre part qui respirait encore et s’accrochait à ce père qu’elle ne voulait pas abandonner.

Tristan avait reculé déchirant le coeur de sa bien aimée, le cri d’un bébé traversa la nuit et tous tournèrent la tête vers le manoir. Le coeur de la louve accéléra. Elle aurait voulu voir ce souvenir autant qu’elle le redoutait. Elle avait imaginé plus jeune, se voir bébé dans les bras de sa mère, voir l’amour qu’elle aurait pu lui porter s’échanger d’un regard entre une mère et un nourrisson... Mais elle savait que la réalité devait être bien plus morne et sanglante.. que le cri de ce nourrisson n’était pas un appel à la vie... mais celui de la mort. Le sel de ses larmes lui piquèrent à nouveau les yeux, autant par cette image que de voir et comprendre la détresse de ses parents, enfin réunis et se blessant l’un et l’autre cruellement. Blessé parce qu'ils s’aiment.

Elle pourrait dire à son père de faire un effort, à sa mère de lui laisser du temps, mais tout celà semblait si vain. Si elle avait été privé des années de la présence de son père, elle n’aurait qu’une hâte, ce serait de retrouver sa chaleur, ne serait-ce qu'une seconde, ne serait-ce que dans un demi contact... le serrer une dernière fois dans ses bras. Et si son père n’était plus et qu’il revenait d’entre les morts, serait-il toujours cet homme ? Ne serait-ce pas plus douloureux encore de sentir cette vie qui l’avait quittée ? D’avoir sur la peau le rappel cinglant de ce qu’elle aurait perdu ?

La louve serra la bague dans sa main et marcha lentement vers un phonographe qui avait ici remplacé le gramophone et elle activa la machine qui fit tourner le cylindre pour lancer les premières notes et couvrir les cris de l’enfant.
« In the light that falls at moonrise
In the rhythm of the rain
In the miracle of ordinary days
In the hush of night I will be in the whisper of lovers
Everywhere, you will find me there »

I will be there

Tristan + Alva

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Through the lonely nights that fall
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Remember my embrace
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Like mercy
I will find you through it all
This do I swear
I will be there

Les cris finirent par se taire sous l’action de Grace, luttant contre l’émergence du souvenir de Tristan. Tristan, qui se refusait encore à sa sœur dans cet état interdit et défait. Et la chanson continua dans toute la douleur et la souffrance que chaque mot d’une grande puissance se dessinait dans les airs… il maudit ce disque, il maudit tout autour de lui et son cœur en train de partir en morceau, de cette lutte, ne voulant pas montrer ses souffrances à sa fille, qui avait déjà suffisamment sur elle !

Grace porta une main à son cœur, arrêtant de s’avancer voyant bien qu’elle ne pouvait le forcer et elle se tourna, dos à Tristan, essayant de lutter elle aussi contre une montée de larme couleur cristal. Son regard se leva sur le ciel et elle ferma les yeux dans cette moue qu’on toute personne souffrante.

« When you lift your gaze I will be like the shimmer of one small star » marmonna Tristan, sans pour autant chanter… pourquoi se décidait-il à faire un pas ? Car la douleur de ce fantôme, fut-il mort, lui fit tout aussi mal ? Non, il ne pouvait pas gâcher ce moment, il devait se forcer un peu, malgré l’effroi de toucher sa peau, malgré l’appréhension…il aurait préféré être seul, ne pas avoir de témoin… mais il devait partager ce moment, il ne pouvait être égoïste et il devait montrer un peu du champ brûlé sous son masque, même si Alva avait deviner parfois… mais jamais, elle ne pouvait comprendre toute la dureté de ce qu'il avait perdu et vécu ce soir-là. Il serra la mâchoire… détournant le regard… alors que Grace, eut un rictus entre euphorie et soulagement sur son visage et se tourna vers lui de trois quarts pour lui répondre :

« I will be there beside you through the lonely nights that fall »

Tristan eut un rictus, cela faisait tellement écho avec cette situation, cette vérité sous leur museau depuis ce temps. Au fond, il avait bien fait d’emmener si souvent Alva ici.

« This do I swear, I will be there»
« Now and ever after»

La louve fit un pas, vers lui, dans l’attente de son acceptation… il pouvait presque voir son regard de glace, se teinté d’un stress et à la fois, de cette moue gamine voulant un dernier tour de poney avant la fermeture … cela le fit sourire doucement, face à ses fossette encore si ronde et cette bouille qui lui avait fait céder à ses pires caprices. Il roula des yeux, avant de lui faire un signe de tête, appréhendant le contact quand il écarta un peu les bras … Grace n’attendit pas une seule seconde, la peur qu’il se rétracte et se jetant contre lui dans une force certaine, le corps de Tristan percuta lourdement la colonne du kiosque qui trembla un peu, alors que les deux se mirent à rire.

« Sanglier … » réprimanda t’il, sentant son corps gelée contre lui et son cœur se serra avec l’envie de lui donner toute sa chaleur. Il laissa ses bras l’enlacer, le cœur lourd, de ne sentir rien d’autre qu’un fumet indescriptible et pas commun… entre le gouffre de la nuit et de la glace.

« Je n’ai pas mal ! » dit-elle en ricanant de plus belle dans une blague commune au vu de leur lien particulier.
« Alva à hérité de ta délicatesse… » ne put-il s’empêcher de dire.

« Au moins, je lui ait donné presque que de bonnes choses ! » elle enfouie sa tête dans le cou de son frère et laisse quelques larmes couler. Elle parlait de la soif qui n'était sûrement pas une bonne chose.

I will be there

Tristan + Alva

I will be there
Beside you
Through the lonely nights that fall
So close your eyes
Remember my embrace
I will be there
Like mercy
I will find you through it all
This do I swear
I will be there

Sa mère s’était immobilisée à quelques pas de Tristan et sa douleur était trop prégnante, tout comme celle de son père pour que Alva regarde encore. Elle détourna pudiquement le regard, les laissant à ces retrouvailles aussi dures qu’inattendues. Leur souffrance n’avait d’égal que leur amour, c’était à la fois merveilleux et terrible.

Elle osa à peine relever les yeux lorsqu’elle entendit la voix de son père puis celle plus enjouée de sa mère et ce fut enfin l’acceptation d’un contact, l’acceptation de ces demi retrouvailles, de l’occasion d’un adieu peut être.

Alva se leva, plaquant la main qui serrait la bague contre son ventre, elle fit quelques pas vers l’autre extrémité du kiosque, n’étant pas certaine de pouvoir quitter ce lieu qui n’était pas vraiment de leur réalité. Alors elle resta là, le regard braqué sur l’extérieur pour leur laisser un peu d’intimité. C’était étrange d’imaginer qu’elle avait ses parents réunis à cet instant dans cet entre deux entre la vie et la mort. Un endroit qui lui semblait approprié pour elle qui trainait cette impression d’être éteinte depuis Sodome. Une part d’elle était-elle réellement morte là bas ?

Qu’importe, cet instant était pour son père. Elle avait eu l’occasion de parler et même de danser avec cet être. Même si ce n’était qu’un rêve, elle voulait bien s’accrocher à l’idée qu’il ait une part de vérité... et cette idée tenait dans sa main crispée contre son nombril.

Oui, cet instant était le leur. Qu’ils retrouvent quelques minutes l’intensité de leurs sentiments, qu’ils se parlent, qu’ils fassent le deuil de ce qu’ils avaient été. Peut être alors son père pourrait passer, le coeur plus léger, à autre chose et qui sait... peut enfin lui parler d’elle. Elle ne pouvait s’empêcher d’être émue à l’idée qu’il ait pu aimer sa mère avec autant de force malgré le regard plein de souffrance qu’elle avait vu sur son visage.

L’amour... quelle étrange émotion, autant enviée que redoutée. Aussi belle que douloureuse. Elle ferma les yeux et pleura. Elle n’était pas faite pour ça.

I will be there

Tristan + Alva

I will be there
Beside you
Through the lonely nights that fall
So close your eyes
Remember my embrace
I will be there
Like mercy
I will find you through it all
This do I swear
I will be there

Que pouvait-il demander de plus ? Quelle renaissance ? pouvait-il aspirer ce fantôme dans un corps ? Trouver un corps à la vie longue mourant et laisser l’âme la contenant s’échapper pour que Grace puisse le posséder et vivre avec eux ? Et sans le côté même sang, corps trop similaire peut-être … Est-ce toujours mal d’aimer quelqu’un sous toutes ses formes alors qu’elle est la moitié de votre âme, de votre esprit ? Est-ce mal d’envisager bien plus si le corps, n’était pas celui du sang ? N’est-ce pas, la chose qui l’avait bloqué, malgré d’avoir cédé à Grace ? C’est malsain non ? Pour quelqu’un d’autre oui, ça le serait, il serait assurément dégouté, mais ces « autres » n’était pas Grace et Lui, ils n’étaient pas une même âme souffrant de ne pas être réunit… personne ne pouvait les comprendre… et Tristan se rendit compte a quel à point il était prêt à être un monstre pour que sa sœur lui revienne, quitte à sacrifier la moitié de Londres s’il le fallait… et cette prise de conscience, dans les bras d’un fantômes, d’une personne qu’il pensait perdu à jamais, avivait un espoir … un espoir complètement dingue ! Un espoir qui pouvait rendre fou !

« Peut… tu posséder un corps ? » s’entendit-il dire dans un murmur, dans ce mic mac de pensée, qui déjà était en train de chercher des solutions pour la garder, pour sentir une odeur qui n’en serait jamais plus celle de sa sœur, mais qu’il pourrait tout autant aimer, qu’il pourrait sentir…

Grace, eut un rictus contre le torse de son jumeaux… elle semblait s’attendre à ce genre de question. Si Tristan avait des idées à long terme, Grace, elle pensait plutôt à emprunter le corps de quelqu’un pour paraître vivante.

« Oui, mais je ne peux garder le corps longtemps. »
« A cause de l’âme ? »
« Je crois oui. » elle redressa sa tête, l’observant avec intensité.
« Et si cette personne est mourante et que tu le possèdes alors que son âme part du corps ? Ou bien quelqu’un qui n’a plus d’âme ? » continua le loup… oubliant assurément qu’il avait un témoin à ce délire.

« Je ne sais pas, je dirais que c’est plausible pour le premier cas…le second, sûrement pas. Tu ne veux quand même pas me trouver un corps de vampire ? » la belle fronça les sourcils et sur à la lueur dans le regard de son âme, qu’il avait le cerveau en ébullition.

« Manquerait plus que ça ! » dit-il en secouant la tête. mais envisager de tuer quelqu’un oui… Si cette personne est compatible et peut ressembler à Grace, alors il serait prodigieusement tenté… Enfin pour sa sœur, il serait bien fichu de brûler le monde et tout cela était un brin effrayant. Après tout, elle avait bravé la mort pour ne pas se réincarner… et comme était l’autre côté ?

« Oui, ça serait vexant !...Et que ferais tu de ta fée ? » questionna malicieusement Grace.

« Ma fée ? » demanda t’il avant de comprendre qu’elle parlait de Blanche…ah oui Blanche… cela lui était sorti de la tête. bon, ça risque d’être un peu étrange de la quitter pour lui dire : « ma sœur a trouvé un corps autre et je préfère vivre avec elle… comme si elle était mon épouse. »… pensée ainsi, c’est affreusement glauque… malsain et pas du tout sain. Il posa un regard sur sa sœur, autant qu’il pouvait aimer sincèrement tendrement Blanche, elle ne ferait jamais le poids contre la moitié de son âme. Et même si leur relation était chaste, il préférait mille fois tout sacrifier de cette histoire d’amour pour revoir Grace, s’il devait choisir. Il allait répondre quand elle posa un doigt sur ses lèvres.

« Ne répond pas, je connais la réponse de toute manière. » oui Grace, la savait, car elle ne pouvait pas supporter une autre réponse qu’elle serait choisie au profils de cette femme sans crocs ! Aucune femme, ne pouvait la remplacer dans ce cœur ! Aucune femme, même si elle devient épouse, ne pouvait être importante si elle est à nouveau dans la balance de la vie ! Si Grace, regrettait bien une chose, c’est la réticence de Tristan à ce lien de sang, qui n’avait aucune importance, comme ils étaient la même pièce, simplement une face différente… alors avec un autre corps, cela ne se posait même plus ! Et elle était heureuse, que tout cela lui ait traversé l’esprit, preuve qu'elle serait à jamais la seule et l’unique ! Qu’il souffrirait autant qu’elle souffrait pour lui, pour les voire vivre tous les deux et les attendre !

« Ce ne sont que des questions. » dit-il ne voulant pas qu’elle le prenne sérieusement.
« Des fantasmes qui font du bien ! Qu’importe, il n’a qu’un monde, les autres peuvent brûler ! » exprima Grace avec ce sourire prédatrice. Elle serra un peu plus fort son frère avant de se détacher et lui et prendre sa main pour l’emporter en quelques pas de danses vers Alva qui leur tournait pudiquement le dos. La louve spectrale posa une main sur le bras de sa fille pour la faire se retourner et découvrit les larmes qui traçaient de larges sillons sur ses joues. Elle prit sa main.

« Mon étoile… aujourd’hui tu renais, aujourd’hui tu deviens la plus brillante de toutes les étoiles, car tu auras vécu en une courte vie tous les combats et tu vas te relever… car tu es une alpha ! Car tu es Alva ! l’étoile de la vie ! » elle lâcha la main de Tristan, avant de prendre entre ses mains les joues de sa fille « Et si tu doutes, il te suffira de regarder ton père ou de caresser cette bague, car elle t’apportera l’espoir, l’amour et la force qui peuvent faire défaut à n’importe qui… car je serais toujours là avec toi, pour te soutenir qu’importe tes choix. Car je suis fière de toi, car je t’aime même si je n’ai jamais pu t’éduquer comme j’aurais aimé, même si je ne t’ai jamais pris dans mes bras… » elle glissa ses mains sur celle de la louve cherchant à prendre la bague pour lui passer au doigts. « Tu es la seconde personne la plus importante de mon existence, tu es notre bonheur ! Je t’aime notre étoile ! »

Grace eut le bon goût de ne pas dire, qu’elle fut la raison du malheur, car la naissance de l’enfant avait entraîné la soif chez leur mère. Mais Grace, n’en voulait pas à son enfant, elle en voulait à cette mère, elle en voulait d’avoir insisté de rentrer au manoir au lieu d’écouter Tristan !

I will be there

Tristan + Alva

I will be there
Beside you
Through the lonely nights that fall
So close your eyes
Remember my embrace
I will be there
Like mercy
I will find you through it all
This do I swear
I will be there

Alva pinça légèrement les lèvres en entendant son père questionner le spectre dans l’espoir fou de trouver un moyen de la ramener auprès de lui. En entendant ces mots, elle se dit qu’il avait dû l’aimer aussi fort qu’il aimait sa jumelle bien qu’ils ne devaient pas avoir cette même fusion, ce lien si fort qui lui avait permis d’endurer son viol à sa place... Ce lien qu’ils n’avait pas avec sa fille et ... grand dieu, Alva en était soulagée, elle souffrait de ce que Sodome lui avait fait mais si son père avait pris pour elle comme il l’avait fait pour Grace... jamais elle n’aurait pu le supporter ou même osé le regarder dans les yeux après ça. Non, c’était des choses qui ne devaient être partagées sous aucun prétexte. Et elle avait déjà trop vu de ses souvenirs, de ses secrets étalés devant témoins. Oui, ce lien là, elle ne le leur enviait pas, tout comme elle ne jalousait pas cet amour d’une force incroyable.
Elle était heureuse qu’il ait pu connaître ça et qu’il puisse la revoir malgré la tristesse qui ne manquerait sans doute pas de l’étreindre lorsqu’ils devraient quitter cet entre deux pour se retrouver tous les deux, seuls au milieu d’une foule, seuls mais à deux.

Alva sentit le contact froid sur son bras, un geste pour la ramener de ce tableau familial qui lui laissait une impression étrange, celle d’y appartenir sans tout à fait en faire partie. Elle avait toujours eu le regret de ne jamais avoir connu sa mère, sans avoir jamais l’espoir qu’un tel moment puisse arriver. Et au fond, cette femme était une parfaite étrangère... elle ne savait rien d’elle, elle ne savait pas même son prénom, elle n’était que “Maman” une image, un symbole.

Sa tête fit un léger mouvement de gauche à droite malgré le léger rictus qu’elle dessina sur ses lèvres. L’étoile de la vie... elle ne pouvait plus se tromper, mais d’ici, elle n’avait pu voir Esther, elle n’avait pu voir comment Harlan avait éteint son instinct, ni la façon dont elle avait failli conduire à la mort ses compagnons de cellules pour taire un nom pour protéger ce noyau d’honneur qui lui restait et protéger ceux restés à Londres, obligée de faire un choix qui l’avait coupée en deux.
Mais sa mère ne voulait pas imaginer cette partie de l’histoire, elle voulait que sa fille renaisse, qu’elle retrouve cette flamme qui animait les Hennessy et faisaient d’eux des meneurs, des protecteurs, des dominants. Elle voulait lui redonner par ses mots et ce témoignage d’amour, pas le symbole d’un objet la force et l’amour qu’elle n’avait jamais pu lui transmettre. Cela lui gonfla le coeur tout en l’alourdissant, elle n’arrivait pas à accueillir cet amour comme elle aurait dû et même si elle laissa le spectre ouvrir sa main pour reprendre la bague, même si elle la laissa glisser l’anneau orné de lapis lazuli à son doigt, elle ne se sentait pas légitime à porter cette bague, contrairement à son père. Elle n’avait rien perdu, elle, elle n’avait juste jamais eu.
Si d’être la”deuxième” dans l’ordre d’importance aurait pu être vexant, cela ne l’atteignit pas, c’était normal. Qu’elle ait une place était déjà beaucoup.
La louve posa une main sur la joue qui luisait d’une lumière éthérée qui se reflétait comme autant de paillettes sur les larmes d’Alva. « J'essaierai de me redresser et de marcher la tête haute et de faire en sorte qu’ils n’aient pas gagné même si j’ai l’impression qu’une part de moi est piégée dans cet autre monde que tu hantes. J’essaierai de gravir la montagne même si elle semble plus haute que jamais. J’essaierai de rallumer la lumière du phare quand elle vacille.» son regard dévia quelques secondes sur le visage de son père, cet homme qui avait toujours été le porteur de cette force, cet amour et cet espoir dont sa mère parlait. Etait ce pour celà qu’il lui avait donné autant d’amour ? Pour compenser celui de celle qui ne l’avait jamais serré dans ses bras ? Oui. Peu importe son état, peu importe ses douleurs, elle serait là pour lui car il était sa raison d’être, sa raison de survivre à tout ça. Et comme toujours, son père avait le regard sur elle, malgré le rouge qui bordait ses yeux, témoin de ses larmes, il essayait de lui apporter un socle sur lequel elle pouvait s‘appuyer. Rencontrer aujourd’hui le spectre de sa mère lui faisait comprendre une chose essentielle... Il lui avait toujours suffit.
Elle ramena son regard sur le visage fantomatique « Je t’ai toujours aimé maman, même lorsque tu n’étais que l’invention flou de l’imagination d’une petite louve. Papa m’a aimé pour vous deux, m’a donné plus qu’aucune famille n‘aurait pu m’apporter. Je tiendrais pour lui, pour que votre étoile ne s’éteigne pas, pour qu’un petit morceau de toi soit toujours à ses côtés. Mais si c’est à cette pierre que tu es liée.» dit-elle en retirant la bague. « Alors nous la ferons monter sur une chevalière pour qu’il puisse la porter car tu seras toujours son plus grand amour.»