MISE AU POINT ♦ FEAT. TRISTAN & ALVA & LUCIFER

Mise au point

Lucian + Alva + Tristan

Mettre en ordre le présent pour prévoir l’avenir

Alva avait rechaussé les bottes pour gravir cette montagne depuis que sa mère ou plutôt son fantôme lui avait secoué les puces... Drôle d'expression pour une louve. Les jours suivants avaient été toujours aussi difficiles, les cauchemars ne l'avaient pas laissé tranquille, en dehors des quelques nuits offertes par sa mère. Et les conseils de Lucian avaient ainsi prouvés leur véracité. Elle avait l'esprit plus clair après une nuit plus reposante. Elle parvenait alors mieux à réfléchir et à parler avec son père sans s'écrouler, même si sur certains sujets,  les larmes s'invitaient dans la discussion avec la culpabilité.



Flashback
16 janvier 1901

Quelques jours après qu'elle ait récupéré la bague de sa mère, Tristan et elle s'étaient installés dans l'atelier. Alva les doigts sur les cordes et l'archet et Tristan sur le manche de ses pinceaux. Les mélodies de la louve étaient plus sombres et dures depuis son retour de Sodome une semaine plus tôt. Et en cette journée où le soleil brillait d'un éclat particulier, se réverbérant sur la neige, la mélodie s'était doucement apaisée pour revenir sur un air qu'elle avait joué après avoir rencontré sa mère..
« Lorsque maman m'est apparue en rêve là bas... Elle a mis fin à l'un des cauchemars, elle est même parvenue à piéger l'incube pour que je le tue. » commença t'elle, cette mélodie lui rappelant cette rencontre incroyable quelques jours plus tôt. « Elle a apaisé mes songes cette nuit, même s'il n'y a plus d'incube à tuer.  »

Tristan tourna la tête vers elle, il peignait un paysage cramoisie tel une lune rousse où des esquisses de loups allaient sûrement naître bientôt.
 « Elle m’avait évoqué ce don… c’est bien qu’elle puisse t’aider aussi à sa manière.  C’est intéressant, de pouvoir attraper les incubes via leurs rêves. Bon même s’il faut être un spectre. » il posa son pinceau  « Vous avez donc parlé à Sodome ?   »
« Oui même si je n'étais pas sûre que tout ça était bien réel. C'est elle qui m'a dit que tu venais.  »
 « Ah… j’ai encore dû mal avec cette idée, qu’elle a pu voir des choses et à la fois, cela est une bonne chose.    » dit-il avant de froncer les sourcils    « Elle a donc vu tes tortures mentales ?   »
« Non. Elle n'était pas là, elle a juste... Je ne sais pas comment trouver un lien dans ma tête. » tenta d'expliquer Alva malgré le fait que ce qui s'était passé là bas n'avait rien de très compréhensible même pour elle.
 « Je vois. » Il se tourna complètement.    « Lucian a pu apaiser ta première nuit à Londres lui aussi ?   »
« Pas vraiment. Il n'a pas ce don. » répondit-elle honnêtement alors que l'archer continuait doucement ses notes.
 « Et sa présence t’a fait du bien ?   »
Lui avait-elle fait du bien ? Découvrir les rejets de son corps avait été cruel, tout comme l'angoisse de s'attendre à le voir périr. Mais il y avait aussi ces instants plus doux où elle avait senti sa vie et où l'espoir que tout ça soit vrai était né. « D'une certaine façon oui. Je devais savoir si le cercle était réellement brisé. »

Il l'observait en silence avant de continuer a lui poser des questions  « Quel cercle ?   »
Elle releva les yeux vers lui et les cordes cessèrent peu à peu de vibrer. « Des cauchemars. De sa mort. Chaque nuit il mourait d'une façon différente. »
Il baissa la tête et soupira.  « Horrible supplices.   » il se leva  « Cette fois, tu sais ce qui vous lie ? »
Avait-elle un mot à mettre sur ce qui la liait à Lucian ? Toujours pas. Elle savait juste qu'elle ne supportait pas l'idée de sa mort. Qu'elle avait eu ce besoin impérieux de le sentir en vie et contre elle, au point de s'accrocher à un baiser comme à un dernier souffle. Plus elle essayait de s'expliquer ce besoin et ce comportement, moins elle avait de clé. Ça semblait instinctif, presque viscéral et ça n'avait pas de logique. Comme si les démons avaient amplifié cet attachement juste pour mieux l'en priver et la torturer avec. « Pas vraiment. Je sais juste que... Je ne sais pas, c'est différent. Et quoique ce soit, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose. »
 « Pourquoi donc ? car il n’est pas fréquentable ? » demanda t’il même si la dernière question semblait être un peu d'humour.

La louve esquissa un rictus. « Pas fréquentable c'est le mot. » elle décala son violoncelle sur le côté pour être plus libre de ses mouvements. « Là bas, j'ai été une faille pour lui. Même si j'ai gardé le silence, ils ont pu extraire de ma tête son visage et d'autres éléments. Et, ils se sont servi de lui pour briser mes barrières, même s'il n'a pas été le seul élément. Nous n'avons fait que nous créer une nouvelle faille. »

Tristan la regarda encore et il se mordit la lèvre inférieure.  « Il est devenu à ce point important … » il soupira, prenant ses pinceaux pour les rincer.  « Je vois. Fait ce que tu veux, rompre ou bien continuer. Je peux t’écouter comme à chaque fois, mais n'attends pas de moi un conseil. » il lui tournait le dos, près du petit lavabo où il frottait ses outils.
A ce point important ? C'était quoi ce "point" ? Et pourquoi son visage se fermait encore ? Bien sûr il se montra gentleman et parfaitement bien élevé. Mais s'il lui promettait de rester une oreille attentive, sa dernière phrase était un aveu.. quelque soit le point a la hauteur duquel il plaçait son affection pour Lucian, cela ne lui plaisait pas. « Pourquoi ? » s'entendit-elle demander, et finalement cette question portaient sur plusieurs points, et peut-être n'aurait-elle aucune réponse.

Mise au point

Lucian + Alva + Tristan

Mettre en ordre le présent pour prévoir l’avenir

suite du Flashback version Tristan

Oui pourquoi donc ? Pourquoi venait-il de l’informer de son incapacité à lui apporter des conseils sur une relation, possiblement amoureuse ? Quel père dérisoire il était. Même si elle l’avait rassuré avec de beaux aveux quand Grace avait fait son apparition, qu’il lui avait toujours suffi… il se retrouvait dans la situation détestable de parent qui voit son enfant éprouver des sentiments pour un margoulin aux belles paroles. Il savait très bien, à quel point il était médisant et pas très juste avec Lucian, puisqu’il reconnaissait grandement bon nombre de ses valeurs quand le masque de crétin tombait au sol. Or, car oui, il avait ce problème, Lucian n’était pas un être aussi bon que Blanche ou bien Anastasis. Il était trop intelligent et les personnes ayant cette vivacité d’esprit ne peuvent pas être des esprits bons ! Il faut avoir une part de naïveté dans ce domaine que ne pouvait pas avoir un dragon maudit (maudit en plus !) expert en mystère et en chasse en démon ! Il était typiquement le super prédateur d’un autre plan, pouvant attirer les pires sévices sur ses proches justes parce qu’il était : en vie. Comme ici sur Sodome, même si cela avait maintenu l’existence de la louve là-bas, cela l’avait détruite aussi. Oh il serait facile de lui en vouloir, au fond Tristan était en colère que toutes les tortures de son enfant soit accès sur la quête de « Stan » et de l’autre … il valait mieux, oui il valait mieux lui, que ça soit des loups proches ou même le phare d’Alva. Enfin bon, quand on est un père aimant on veut le meilleur pour son enfant et il n’était pas certain que Lucian soit dans le « meilleur » mais plus dans le « pire'. »

Alors oui, il avait balancé cette phrase sûrement un peu irritée au fond, de l’importance qu’avait ce maudit dragon ! Une importance, perturbante, qui avait poussé sa propre fille à lui demander de rester, non pas dans le manoir tel un invité mais DANS son lit. Étaient-ils amants ? On invite pas un ami dans son lit, enfin quand on est un loup si, mais Lucian avait des casseroles dans ce domaine et la petite Ermelinde était apparemment quelque choses d’apparenté a une amante ou un truc comme ça et au fond Tristan en avait cure ! Seule sa fille comptait et non les femmes bafouées, stupides ou éprises d’un don juan !

Non, il ne pouvait pas être aussi ferme avec Alva … même s’il sentait son cœur loin d’être neutre, n’est-ce pas le cœur d’un père après tout ? Elle n’avait pas approuvé la relation avec Blanche et c’est toujours le cas… à croire qu’ils ne peuvent pas trouver quelqu’un qui fait grâce à l’autre.

« Je ne sais pas si je te serais de bon conseil ou même d’une grande aide dans ce domaine. étrangement, je ne me sens pas à ma place dans tes relations intimes, qui ne regardent que toi, tout comme les miennes me regardaient avant. Je ne veux pas empiéter dans un domaine où je ne serais pas le bienvenu. »

Mise au point

Lucian + Alva + Tristan

Mettre en ordre le présent pour prévoir l’avenir

Suite du Flashback du 16 Janvier 1902

Bien. Elle pouvait comprendre les réticences de son père ou le fait de ne pas se sentir à sa place. Pourtant, même si cela restait difficile de parler de ce qui la liait à Lucian, même si aucun mot ne semblait convenir (et peut-être apaiser les craintes d'un père) , elle avait plus que jamais besoin de conseils mais personne auprès de qui les quérir.

Mais elle ne pouvait pas lui jeter la pierre. Elle ne s'était elle-même jamais mêlé des relations de son père tant qu'elles ne devenaient pas trop envahissantes et avant l'été dernier où tout était parti en vrille. Bref, le peu qu'elle s'en était mêlé elle avait fait pire que mieux. Un drôle d'été à bien des égards.
« Je comprends.   » répondit-elle simplement. Elle ne pouvait lui en vouloir et de toute façon, comment pourrait-elle lui expliquer ces moments d'échanges étranges lors de cette dernière nuit ? Comment lui expliquer qu'ils n'étaient pas amants, ni simplement amis, ni l'équivalent de ce que Blanche et lui étaient... Comment pourrait-il l'aider dans ces conditions a faire le tri dans ce qu'elle ressentait et à choisir s'il fallait tout stopper ou laisser continuer cette "amitié bizarre" avec la crainte grandissante que cela la conduise sur un chemin qu'elle pensait toujours pas fait pour elle.
 « Enfin, si tu as besoin d'être écouté ou que je t’aide, je ferai au mieux. Tu ne savais pas comment décrire cela, avant ta mission. J’imagine l’étendu du maletrome en toi, que ça soit de ton état que du reste de tes relations avec les personnalités qui l'accompagnaient dans cet enfer ou bien avec celui-ci.  » Il venu déposer une main sur son épaule ainsi qu’un baiser sur le front.  « J’aurais aimé t’épargner toute cette souffrance, mais pour cela il aurait fallu que tu sois privé de ta liberté, pour être une de ces lady fades. Mais on ne met pas les étoiles dans une boîte. »
« Je mourrais enfermée dans une boîte.   » dit-elle en relevant la tête. « Quand au reste... Je ne sais toujours pas comment le décrire, je sais juste que je perds le contrôle sur ce qui se passe, que je ne sais pas si ça vient de moi ou de ce que les démons m'ont fait là bas. Et c'est terrifiant.  »
 « Il aurait été dommage de se priver de cet éclat. » répondit son phare avec ce regard d'amour éternel.  « te perdais-tu avant ? »
« Avant quoi ? Sodome ?  » l'homme hocha la tête. « Ce n'était pas non plus très stable. Mais c'était moins... Je ne sais pas... Moins.  » son regard se perdit un instant sur ce tableau inachevé « Avalon aurait dû stopper tout ça. » ajouta-t-elle plus pour elle-même.

Tristan arqua un sourcil sur la mention d‘Avalon.  « Tu voulais que ça soit le cas ?... pourtant, vous avez discuté longuement dès que vous le pouviez. » Il la regarda toujours  « Moins addictif ? » il tentait de trouver un mot.
« Ça aurait été plus simple. » oui ils avaient discuté à s'en faire exploser la tête, et elle avait adoré ces moments, jusque dans un échange des plus intime ou une danse particulière. Oui, elle avait aimé ces instants plus légers, loin de tout. Loin, c'était ça la différence peut être. Il était loin, il n'y avait donc rien de concret en dehors de ce manque. Puis il y avait eu Sodome et cette nuit porteuse de nouveaux aveux sur le coup de retrouvailles qui n'avaient rien eu de normal. « Moins concret.  » addictif peut être aussi oui ...
 « Tu n’aimes pas la simplicité Alva. » Il soupira doucement, regardant son tableau  « Plus simple pour quelle raison ?»
« Je n'aurai pas ce maelstrom instable, il n'y aurait pas eu de nouvelles failles. » dit elle comme c'est c'était une simple évidence.
 « C’est donc à lui de te rejeter si cela le gêne. » répondit Tristan.  « Tu penses d'abord à lui et après à toi, c’est pour cela que tu es une belle personne. Mais ne porte pas les choix des autres. »

La louve ferma les yeux, décidément, les schémas se répétaient et on voulait lui attribuer le beau rôle. Enfin, venant de Tristan c'était la douce subjectivité d'un père. « Et si moi je ne veux pas vivre ça. L'instabilité, le manque de contrôle ? »
Il secoua la tête  « Tu l’a mentionné lui et à aucun moment toi.  » lui rappela t’il    « Dans ce cas, c’est ton choix et ne penses pas aux siens… enfin il y a des domaines où le manque de contrôle n’est pas négatif.  »
« Pas pour moi  » dit-elle un peu trop précipitamment. Après tout, elle s'entraînait à contrôler sa colère et ses émotions depuis petite et Harlan avait fini le travail en en verrouillant quelques unes. Et tout ce qui se mélangeait dans ce bouillon (et elle ne pensait pas qu'à la colère) lui paraissait si fort. Comme si le débordement de la soif pouvait prendre des couleurs différentes... Qu'elle avait toujours estimé dangereux de les laisser passer. Tout comme lorsqu'elle s'était écroulée sur les marches du kiosque avec la sensation de se noyer sous ce déluge.
 « Tu es dans le contrôle de ta soif, cela n’a rien à voir. sauf si cette instabilité de la titille constamment ! » elle sentait son père s’indigner, non pas pour Lucian mais bien de cette phrase où elle devait tout contrôler et ne plus vivre.
« Ce n'est pas la soif. » elle tourna son visage vers celui de son père. « Comment fais tu pour les contenir ? Toutes les émotions sont violentes. Elles percutent le masque avec acharnement et parfois j'ai du mal à penser à force de devoir les contenir à l'intérieur.  »
 « Je les accepte et parfois elle explose aussi. Je ne suis pas dans un contrôle à chaque fois, quand je te regarde avec amour, je laisse mes émotions s’exprimer, quand je badines avec Blanche aussi… quand je suis heureux avec mes amis et que je peux être moi même elles s’affichent.  »  continua l’homme avec douceur.  « Il y a des moments où il faut qu’elles sortent. »

La louve dit non de la tête. « Pour les autres peut-être. » Elle avait l'impression que si elle laissait sortir celles qui semblaient vouloir déborder comme le faisait parfois la colère, elles feraient autant de dégâts.  « Allons manger, ça va être l'heure. » dit-elle pour couper court à une discussion qu'elle avait initiée mais devenait elle aussi trop instable.
L'alpha leva les yeux vers elle et eut une petite moue.  « Comme tu veux. »  puis la suivis sans rien dire de plus, même s’il devait penser bien des choses.

Fin du Flashback

Mise au point

Lucian + Alva + Tristan

Mettre en ordre le présent pour prévoir l’avenir

30 janvier 1902

Après le retour de Sodome, je n’avais pas chômé et surtout ma maison était revenue assez active, même si un lit était affreusement froid : celui de Tabitha. En revanche, un était revenu chaud : Andrew venait tous les jours, couper le cordon il avait un peu de mal, ou simplement qu’il avait besoin de soutiens (pour le peu que j’en suis un sympa tiens), et parler de tout ça sans mettre en porte à faux Keira, qui nous rejoignait le soir pour dîner après ses cours auprès de Jérôme.

Quatre jours plus tard, Tabitha passa donc avec l’assistance respiratoire d’une machine, mais l’infirmière resta à ses côtés, essayant de mieux fluidifier son sang et surtout continuer à donner de l’antidote. Tristan, m’autorisa à transplaner dans la chambre avec Mia (sans aller autre part) et la petite qui avait su avec la meute l’état de sa sœur était courageuse et chantait pour sa sœur, mais en toute franchise… je voyais toujours l’âme de mon enfant partir.

Enfin bon, je devais aussi régler mes affaires et mon fils s’occupait de sa petite sœur ou allait faire d’autre occupation, il était en arrêt à cause de ses blessures. Bon, j’aurais aimé être avec moins de témoins, mais qu’importe, ma bâtisse était grande et j’avais un accès caché d’un vaste bureau où un miroir de Lorris était relié au « village de la team » et donc je pouvais les recevoir et donc qu’on me tienne au courant de diverses choses, comme de l’alliance faite avec Moris Luna, l’avancement du Casino, le répertoire des démons que j’avais trouvé intéressant à suivre, comme ce Béhémoth. Après tout, je cherchais un second, un vrai et un fiable et j’avais quelques candidats qui semblaient avoir fait leur preuve en enfer et dans la conquête d’un petit empire commercial. Je cherchais des profils particuliers et loin du stéréotypes des démons en cartons que je croise habituellement. Je devais aussi me consacrer à Amy et son enseignement, qui ma foi semblait plus efficace depuis ma nuit de soutien avec Alva… même si repenser à chaque détail, me faisait un drôle d’effet… et une immense frustration.

Mon épaule avait été totalement remise et tant mieux. Comme promis, j’appelais chaque jour chez les Hennessy, même si je n’avais pas beaucoup d‘informations, souvent distillées par Walter. Au moins, je tenais cette promesse. Enfin j’étais très occupé, surtout qu’il avait des choses à régler côté équipe et Amber pourrissait dans sa cellule, le temps qu’Alva et Ermelinde se décident sur son sort. Le temps, je pensais l’avoir sur pas mal d’élément mais il m’était précieux, alors je tombai dans quelques travers pour m’occuper : dormir moins pour me consacrer à la galerie et mettre en place mes idées, même si j’aurais besoin des deux fées pour certain points et quelques nouveaux projets.

Cela faisait presque deux semaines que Tabitha était toujours dans le coma et elle avait perdu du poids… il m‘était difficile de la voir, à cause de son âme terne… et j’avais souvent des colères, mué d’impuissance en rentrant chez moi, que j'élimine sous la créativité, ou bien en profitant de cette énergie pour… mes affaires démoniaques, comme retourner à Sodome et faire quelques épurations afin d’assainir l’endroit et des rituels démoniaques, pour le maudire et faire disparaître à la vu de tous l’endroit qui allait devenir une porte terrestre entre l’enfer et la terre. J’avais besoin de beaucoup d’énergie et niveau sang, on était servi pour causer de beaux rituels sous les émotions de terreurs et autres souffrances. Je laissai le pan du mur avec le poème d’Alva qui me semblait parfait, comme seul vestige visible par les êtres n’ayant pas la clé nécessaire pour voir l’invisible. Il ne faut pas déconner, il était hors de question que Sodome et son champ de rose de sang incroyable soit de nouveau trouvé et reconstruit sous une sauce d’orgueil et d’avarice. J’aurais du travail franchement ! Et alors que le dogme était en train de se terminer, des chevaux avaient rejoint le canyon sortant sur la plaine de sable… étant en femme… je laissa donc les quatre agents de la Ligue dont je reconnue LiYang et Hamilton être témoin d’une démonstration infernale dantesque… le sable volant dans une grande tempêtes formant un cercle, mué d’éclair violet venu de l’enfer, des cris odieux s’échappait comme si on ouvrait la porte des lamentations… des ombres les empêchaient d’approcher trop près et quand bien même le vent était terrible. Dans cette tempête de sable, j’étais galvanisé, j’étais fou de cette puissance que je déverse à pleine puissance dans ces rituels et incantation arcanique… avant que tout s’arrête, me laissant « seule » au milieu d’un immense cercle de sang violacé mouvant qui s‘effaçait comme le reste de la ville ayant disparue, laissant l’illusion de la plaine désertique.
Ils avaient peur, ils ne comprenaient pas ce qu’il venait de se passer… et mes ombres se déployèrent en immense ailes sombres autant dans celle m’accompagnant tous les jours que dans mon dos…mon visage était recouvert d’un masque travaillé d’ombre et je n’avais aucune odeur, hormis celle de la rose s’étendant autour de nous. je vis Hamilton descendre de cheval mais hésiter, où est-ce la prudence de ne pas s’approcher plus ? Tu fais bien… je me tourna de trois quarts dans cette robe somptueuse et à la fois, venu d’ailleurs et avant même qu’ils osent hurler pour m’appeler ou même faire quelques chose, les ailes ombrageuses et dégoulinante m’enveloppèrent laissant Sodome invisible aux yeux de tous et quatre hommes témoins de la disparition des ruines d’une ville ou deux avaient combattue. J’avais fait exprès, qu’ils aient le doute sur qui était là. surtout que le mur de sang était le seul « rescapé ».

A mon retour, j'appelle donc Alva comme chaque jour. Sachant bien que je tomberai sur Walter. Ce dernier m'informa de ne plus le faire. Cela me rend mitigé. Elle n'avait répondu à aucun appel, je me doutais bien de la raison et à la fois cela me fit chier. J'accepte néanmoins, me disant qu'elle avait besoin de temps. Un temps que je pouvais lui donner mais qui n’était pas désiré. Un instant j'eu cette crainte de me faire jeter… je raccroche rageusement, maudissant l'univers entier de me retirer à chaque fois ce que j'aimais un peu trop. Et cela m'apprendra à m'attacher.
Avec deux semaines et demie après Sodome, j'ai reçu une convocation, celle de Tristan pour une « discussion » à la Ligue. Je n’avais pas spécialement envie… pourtant, je devais m’y forcer. Fort heureusement, que je n’avais pas d’égo mal placé et que je joue depuis longtemps à être un être puissant mais pas autant que je pourrais l’être. Convoqué le diable, c’est ridicule et pourtant c’est le sel de vivre ainsi. Je passais voir l’état de ma fille, quitte à être à la Ligue, mais je ne pouvais rester trop longtemps, voir cette fichue âme de plus en plus fade, me foutais des émotions trop fortes pour que je veuille m’y exposer plus longtemps. pour une fois, je n’arrivai pas en retard, en revanche j’avais une pomme en main… piqué sur le bureau de Vincent, je ne m’étais pas fait prier, pour me rappeler à son bon souvenir à lui et ses deux merdeuses de Ghislaine et Chantale ! Vous n’inquiétez pas, j’ai une place pour vous en enfer, elle est chaude.

Je toquai à la porte de Tristan, découvrant avec surprise non pas un alpha mais deux. Mon regard alla immédiatement sur Alva, qui semblait avoir meilleur mine… mais niveau émotion, si le cocktail était moins fort, elle était froide et professionnelle. Hum, j’aurais pu me dire que c’est bizarre comme choix, pour se revoir, mais je su à la mise en scène, que ce n’était pas aujourd’hui. Et peut-être que cela n'arrivera jamais. Pour cela que je ne devais plus appeler ? Pour que ça soit plus facile la remontrance ? J'eu le désagréable sentiment d'être dans un piège. J'inspira. Je ne perdrai pas de temps avec eux aujourd'hui, j'irai au but, je n'ai pas envie de m'infliger la vue de la louve trop longtemps. Cela était injuste mais si c'est ainsi… qu'on devait se revoir, alors oui en effet je me suis fait jeter. Mais je lui laisse le bénéfice du doute. Pudique, je tourne le regard vers son père. Tu n'es qu’un enfoiré d’utiliser ta fille ! Tu crois qu’elle va me tenir ? Me calmer ou faire de moi une guimauve. Tu tapes dans les faiblesses bâtardes ! cela m’agaça de plus belle !

Enfin, je reconnais que c’est bien joué (j’aurais fait la même de toute façon), tu veux me mettre une laisse pour que je sois tout gentil ? c’est bien brave toutou, tu as tapé là où ça fait mal. Bien, comme nous étions entre « professionnels », je vais donc moi aussi être sérieux, en plus dans mes affaires émeraude et doré d’Avalon, cela durcissait mes traits devenus sombres. Je suis stressé ? pas le moins du monde, je sais très bien comment ça va se dérouler et finir. Je suis juste étonné de voir Alva et je n'avais pas envie de la revoir dans cette configuration.

« Bonjour Lucian, tu es à l’heure. Pour une fois. »
« Alva, Tristan. Oui, cela m’arrive d’être de bonne volonté. » je m’assis en face d’eux, croisant nonchalamment mes jambes. Tristan commença à faire les politesses, je levai une main refusant le thé ainsi que tout le reste. « Tristan ne perd pas plus de temps. Nous sommes là pour parler entre professionnels et nous avons d'autres priorités sur le feu. Alors, entrons dans le vif du sujet. » J'insiste grandement sur le professionnel pour signifier ce que nous étions ici à cet instant. Mon ton surprit le gentleman, même s’il restait affable. ce ton, sérieux et loin d’être le crétin que je peux être. Non, tu avais déjà vu cette tête mon cher mais tu pensais que je ferais des blagues. Non, pas cette fois. Tu pourrais te gargariser de ton idée d’avoir pris ton enfant avec toi, si cela te fait plaisir. La vérité, étant que je n’avais pas encore trouvé de source distrayante à ce moment, qui va me gonfler et me couper un peu les ailes. Allez dépêchons, nous avant que j’aie envie de mettre fin à tout ça.

« Bien. » fis le loup, qui commença donc la liste de doléances me concernant. Cela était pénible, il me reprocha d’avoir fait de la rétention d’informations et d’avoir des ressources non mentionnées.

« J’entends. Néanmoins Tristan, la ligue a à peine une cinquantaine d’années dans ce monde. Le savoir est un pouvoir bien plus destructeur et important qu’une petite organisation pouvant être soufflée par le temps. la Ligue à du potentiel, j’en ai vu d'autres essayer de faire des groupes, pour jouer à la police du surnaturel. Tu m'excuserai de ne pas donner gratuitement mon savoir. Vous ignorez encore beaucoup de choses et tout cela se mérite et se fait par la confiance. Et non, je n’ai pas suffisamment confiance dans cette organisation pour écrire des livres pouvant servir à créer de nouvelle chasse aux sorcières ou détruire des espèces. La Ligue est dirigée majoritairement par des vampires et des humains, deux espèces aimant la supériorité et qui sont destructrices des autres par égoïsme et ambitions. Je n’ai pas la prétention qu’on m’accorde plus de confiance non plus. Les deux vampires dirigent des essaims, quoique vous avez une reine qui s’est barré, vous laissant un foutoir sans nom… mais elle était ici pour son intérêt tout comme l’autre et quand aux humains, ils n’ont pas la longévité suffisante ni la totale sagesse pour voir l’impact de leurs actes sur le court terme de leur existence. Peut-être que Nemo oui et encore il a des réactions trop humaines, pour comprendre les créatures. Nous parlons, quand même de traque de créature régulièrement et après d'études. Le seul stable et digne de cette assemblée, est en face moi, sans vouloir te flatter. » je fis une pause, la fin Tristan ne l’aimait pas vraiment il avait de quoi, je venais de dire que le conseil était a chier et la fois, j’avais orienté mon discours sur quelque chose qui semblait faire écho dans son esprit. « Mais qu’importe, j’aurais peut-être dû vous évoquer l’existence des vrais démons que sont les cauchemars, au risque que toutes créatures ombrageuses soit cataloguées directement dedans. »

« Si tu craignais réellement ce point alors tu as choisi la pire des stratégies pour l'éviter. Tout racisme a prouvé son essor dans l'ignorance. » intervient la louve depuis sa position légèrement en arrière.

Bien, Alva était donc active, j’aurais été déçu que son père lui demande juste d’être mon collier et la corde pour mieux me pendre ! Je tourne le regard vers elle, peut-être mais cacher marche bien généralement, comme mentir, même si cela finit par être révélé.

« Ou dans sa connaissance. L’humanité collective et j’englobe aussi les créatures, ne sont pas réputées pour leur ouverture d’esprit. C'est ainsi, qu’un dirigeant garde le contrôle, sur son pays, puisqu’il faut un ennemi intérieur et un extérieur pour occuper les foules et les mener sans qu’ils se posent trop de questions. » ce n’est qu’un extrait de stratégie et qui marche excessivement bien pour manipuler la foule. Même si elle avait raison sur le papier.
« Mais ici, nous ne parlons pas d'un pays ou d'une masse. Mais d'une organisation qui de par sa structure même est obligée à cette ouverture d'esprit. Elle n'est certes pas parfaite mais rien ne l'est. Et comme tu l'as si bien souligné, nous avons des vampires au conseil et des loups qui sont pourtant des prédateurs naturels des humains. Si tu craignais réellement qu'on te confondes avec un démon alors mieux valait nous dire comment faire la distinction, plutôt que d'attendre que nous ayons à nous poser la question. »

Mais je suis un cauchemar c’est surement ça le pire ! « Dans un sens, j’en suis un, au même titre que ceux appartenant aux Yokais japonais, les loups et les vampires selon les mythologies. » fis-je avec un geste de la main. Cette fois la louve leva les yeux au ciel, pas vraiment convaincue par mon argumentaire mais j’adore quand les gens font ça ! Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça m'amuse et j’avais eu combooott ! Oui j’arrange toujours la vérité sans mentir, je suis assez doué pour ça. Bien entendu, Tristan remit une couche et je restai assez calme pour ne pas lui rentrer dedans.

« Ok. » le sujet me gavais, je leur dit cela pour qu’ils me lache et qu’on passe à la suivante, ils voient que la Ligue, avec cette stupide idée qu’elle doit tout savoir, comme si actuellement elle méritait autant de pouvoir. J’inspira pour continuer sur la suite : « De plus, j’estime que mes affaires de chasse des démons, ne regardait pas une jeune organisation, qui doit déjà affronter tout un tas de choses et se faire les armes ! Nous parlons de démons avec des forces de frappes conséquentes, vous l’avez tous deux vues et ce n’est pas que de la puissance magique dont on parle. Ce ne sont pas des espèces bien courantes sur terre au contraire de beaucoup d‘autres, ou assez discrètes. Il y a plus de succube et d‘incubes. Tu imagines si Azazel et Baal avaient été au courant de la Ligue ? Et qu’ils avaient eu envie de la détruire car ils auraient été menacés ? Nous ne serions sûrement pas là à parler dans ses locaux. Il ne faut pas que la Ligue entre dans une chasse au démon, sauf si elle désire disparaître, ce n’est pas ainsi qu’on les combat. Enfin, j’aurais dû en parler, mais j’ai eu besoin de temps, comme à chaque fois et je prends mes responsabilités, tout comme le sujet de mes ressources. Il me semble que vous ne demandez pas une liste exhaustive des informateurs des espions non ? Et bien c’est pareil pour moi, j’ai eu largement le temps, de me faire mes marques et oui je contrôle une équipe particulière ainsi eu tout un tas d’affaires pas toutes légales, qui sont bien pratique pour dénicher des informations, dont les Hiboux par exemple ou celle données au service espionnage pour les missions. Je comprends que vous auriez aimé être au courant, voilà c’est fait. »

En effet, ils ne demandaient pas, ils étaient en train de le faire avec moi, car au fond Tristan, tu as compris le danger qui a derrière et tu essais de contrôler un peu le tout pour calmer la légitime crainte que tu as déduis et calmer les asticots qui ose s’appeler conseil non ? Tu devrais retourner la situation et te mettre en chef… car quand le monde magique éclatera la face du monde, crois-tu qu’ils auront les reins solides ? Au pire, manipule Némo, fais-en ta marionnette… les autres ne sont que des pions. Enfin, nous discutons encore et encore, l’alpha, faisait son rôle et me passait un savon avec son air froid… ce petit air qui semblait faire bander Janice et mouiller Coyote. Pour ma part, je l’observais avec attention, trouvant mon compte dans ce conflit « poli », cherchant à savoir où il voulait en venir…

« Tes affaires démoniaques peuvent-elles mettre en danger la Ligue ? »
Bien entendu, si la Ligue est gênante, elle serait la cible de plusieurs personnes, démons ou non. Les confréries des cendres tu connais non ?

« Tout peut mettre en danger la Ligue si un gros poisson veut s’en prendre à elle. je te rappelle que je suis contre espion pour la confrérie des cendres… ils veulent la peau de la Ligue et s’ils ont dû mal à faire des attentats, c’est faute de ressources… c’est fou comme cela disparait vite ! … » je ne m’en cache pas, même si Alva n’est peut être pas au courant, tant pis, il ‘avait pas qu'à l'amener, mais oui, je prend les ressources de la confréries pour faire mon jetable étant le mystérieux « L »… les missions sont risqués et souvent mortelles. Enfin, je fais gaffe aussi qu'il y ait des survivants pour pas que la dragonne pète un câble… ou que les missions soient signées de la main d’un autre « lieutenant », je ne sais plus le nom bref c’est fait avec un certain art.

« Néanmoins, je suis précautionneux. Je ne tue que ceux qui foute trop la merde. A Londres, tu as tout un tas de démons de toutes sortes. Bon, si je les croise j’ai une fâcheuse tendance à les observer pour les exterminer… »
« Pourquoi avoir choisi cette voie ?»
« Qu’importe ce qui ne vous regarde pas. »
Clairement pas… enfin tu me saoule et on commence à s’irriter, il comprend qu’il n’aura pas de réponse, pas dans ce contexte mais ta fille risque de l’avoir en revanche. Bref, Tristan fut implacable et on parla longuement, parfois on s‘échauffait sans lever trop la voix et finalement l’homme conclut :
« Tes arguments s'entendent aussi, tout comme les nôtres. Néanmoins, il y aura sanctions… Sur ton rang qui restera à nouveau en évaluation surtout sur la loyauté envers la Ligue. Même si tu es venu à Sodome, ce n’est pas pour le bien commun, mais … »
« Niveau motivation pour Sodome, je te rappelle la tienne ? Tu as juste prévenu Nemo que tu partais en guerre et il t'a octroyé du soutien en plus. »

Tristan roula des yeux, ah tiens je t’avais enfin fait sortir de ton masque.

« Anastasis et moi étions en mission pour la Ligue. L'envoi d'une équipe d'investigation ou de secours est dans la norme. Alors certes la Ligue a elle seule n'aurait peut-être pas envoyé une telle force de frappe. Mais tu ne peux pas comparer Lucian. » coupa Alva un peu plus sèchement.

Oh si je peux comparer ma belle ! PapaLoup ne se serait pas déplacé avec la meute pour une autre personne, sauf un membre de sa meute, soyons au moins honnête sur ça. je me contentai de hocher, la tête pas par acceptation, mais j’avais fait mouche et cela était de la provocation gratuite puisque celle de Tristan n’était pas mieux.

« Tu es usant. Néanmoins, je reviens sur la confiance, tu l’as dit toi-même que tu n’as pas confiance dedans et dans ses dirigeants, je peux le comprendre et je prends note que je suis respectable et apte selon l’expérience d’un ancien ! Néanmoins, je ne peux pas faire d’écart. J’aimerais que ton réseau soit disponible aussi pour les espions de la Ligue et que tu rédiges une fiche sur les cauchemars… au moins leurs faiblesses, puisque je pense que nous allons en combattre encore dans le futur, puisqu’il y a des conflits en enfer et que toi-même tu as en ta possession une démone dangereuse. Et Amy. »

« Laissez Amy tranquille, c’est un bout de sucre. Je ferais le nécessaire pour le réseau. Fait se que tu dois réaliser pour le protocole, tant qu’aucun essai de me jeter dehors avec la lobotomie. Pour la fiche, si tu veux, cependant que les traqueurs et autres chasseurs ne s'imaginent pas partir en chasse des démons sans être préparés. »
«Non, je veux te garder ici et c’est aussi ton souhait de rester à la Ligue. En conséquence, tu auras un blâme ainsi qu’une surveillance de ton mentor.» le blâme étant une mise à pied, quel dommage, je vais tellement être triste ! Enfin normalement je devrais, mais bon je m’en fou et j’ai la bonne idée de ne pas le montrer. J’hoche aussi la tête en acceptant, c’est dingue je me prend un blâme pour avoir sauver du monde, c’est un peu particulier. Oui je fais aussi de la mauvaise foi.

« Cherches-tu Lucifer aussi ? »
« Non, je veux savoir ce qui se trame. Pour cela qu’Amber m’a servi pour faire croire qu’elle était un lieutenant de

Lucifer, cela à attirer de gros démons. Je pèche en gros. Mais je n’ai pas d’information la concernant, j’ai appris à Sodome que ce fut une femme. »

L’homme hocha la tête et toutes sortes de questions sortirent plus par curiosité … je dû quand même signer un papier avec mes « conséquences » et j'accepte la mise à pied d’un mois. Cela m’arrangeait clairement ainsi que de recommencer le cycle de novice et de donner plus de ressource à la Ligue avec une « transparence », ouai sur ce point vous aurez l’impression hin… juste l’impression. Déjà que je suis votre contre espion pour un sujet délicat… je suis de bonne foi, de vous laisser me sanctionner pour vous rassurer. Il y avait des éléments injustes, mais je suis bien trop dangereux et mystérieux pour qu’on passe à autre chose. Cela est chiant, mais au fond ce n’est pas grave. Je me levai une fois, terminé, les saluant.

« L’entrevue est terminée, nous ne sommes plus entre professionnels. »
« Oui et ? je ne vais pas rester, j’ai Tabitha à voir et d’autres choses à gérer. On se reverra dans un contexte hors Ligue, je tiens à séparer les deux. » et sans demander mon reste je transplana. Oui c’est cruel, j’aurais aimé discuter avec Alva, mais il fallait séparer les deux sujets, à cause des émotions que cela me filait de voir la louve trop près, les envies allant avec… Elle avait dû sentir quelques fois, mon regard se poser sur elle, s'adoucir avant qu’il ne revienne professionnel et que je réponde. Et ça me tue ! oui ça me tue qu’elle soit là, que la fois où je la revoie soit pour ma sanction ! Je réapparu dans le couloir, effrayant Chantal exprès et je partie revoir Tabitha… serrant la mâchoire… puis mes poings à m'en faire blanchir la jointures. Putain, c’est injuste … je m'approchai de son corps frais, prenant sa main dans la mienne…

« Putain, bats toi plus fort ! » dis-je entre les dents ! bats toi nom de moi-même !

Je disparu dans les ombres, ce bâtiment n'était pas prémuni contre les téléportations et transplanage et je ne comptais pas dire tout de suite cette faille, cela m’était pratique pour voir ma fille rapidement. Bref, j’étais énervé ! Et je rentre chez moi, j'ai tellement à faire et de toute façon, je ne peux rien faire ici ! Sauf croiser Alva et son père pour une autre entrevue professionnelle !

Mise au point

Lucian + Alva + Tristan

Mettre en ordre le présent pour prévoir l’avenir

Tristan l'avait aidé sur de nombreux points, la culpabilité, son rôle d'Alpha et ce en quoi elle n'avait pas totalement échoué là bas. Il lui faudrait encore du temps et un long travail pour accepter et tirer les leçons de tout ça. La culpabilité revenait à chaque cauchemar et pour le moment, seules les nuits où Grace intervenait étaient réellement salvatrices. Elle essayait de dormir quelques heures en journée, par-ci par-là sans rythme prédéterminé comme lui avait conseillé un certain dragon plutôt expérimenté dans le domaine.
Ce maudit dragon, c'était un des rares sujets sur lequel Tristan ne lui était pas d'une grande aide. Il l'avait questionnée sur le sujet mais il s'était fermé dès qu'il avait compris que bien qu'elle soit encore un peu perdue sur cette "relation", elle était assez forte pour que même loin de l'autre l'existence de l'un ait un impact sur celle de l'autre.
Et c'était l'un des éléments qui l'effrayait dans tout ça. Pas qu'on puisse l'atteindre par lui, ça elle en avait l'habitude. Mais qu'elle puisse l'affaiblir , le trahir sans le vouloir à cause d'un simple fantasme. Elle avait déjà ce problème vis à vis de son père et c'était déjà trop.
Et puis, il y avait cet impact plus doux mais tout aussi inquiétant sur elle. Cette incapacité à lui dire au-revoir, ce besoin de le toucher, cette façon dont il venait parfois parasiter ses pensées sans prévenir, ces épines si désagréables qui lui avaient percé le ventre..  et cet emballement dans sa poitrine lorsqu'il l'avait embrassé. Tout cela avait le goût d'une perte de contrôle et aussi agréable pouvait-elle être, c'était déstabilisant.

Lucian avait appelé chaque jour, mais pour le moment, Alva avait donné pour consigne à Walter de gérer les appels. S'il était parfois tentant d'aller prendre le combiné lorsqu'il sonnait, elle ne devait pas céder. Elle avait besoin de temps encore pour déterminer si ce que son père avait qualifié de "a ce point important" était dû à ce lien qui s'était renforcé durant leurs discussions via le cristal ou si cela tenait plus à une sorte de lavage de cerveau fait par les deux démons sans le savoir.  
Mais les jours avaient beau passer, rare étaient ceux où son esprit ne ramenait pas Lucian dans ses pensées. Que ce soit par des larmes au réveil d'un cauchemar où elle le perdait encore. Ou par ce frisson dans les tripes lorsque les détails de cette dernière nuit lui revenaient où elle se demandait ce qui lui avait pris.

Au bout d’un peu plus d’une semaine, elle avait demandé à Walter de dire à Lucian de ne plus appeler tous les jours. Ça n'avait pas été une décision facile à prendre. Grâce à Andrew, elle avait chaque jour des nouvelles de Tabitha et même si quelques éléments étaient encourageants, l'état de la louve restait inquiétant. Cela devrait affecté le dragon et elle ne voulait pas lui ajouter un rejet.
C'était peut être se donner trop d'importance et elle avait finalement passé le cap lorsque son père lui avait demandé si elle était prête pour cette discussion professionnelle qu'il devait avoir avec Lucian. Et si elle avait accepté d'être présente pour espérer pousser Lucian à faire preuve de sérieux et d'honnêteté, c'était une situation malaisante... Ce qui n'aurait jamais été le cas s'il n'y avait pas ce "lien".
Mais il fallait remettre plus de professionnels et moins de personnel, ce serait un bon test. Un test désagréable mais nécessaire.
Lucian était venu à l'heure et si ses vêtements d'Avalon lui donnaient toujours autant de prestance, il affichait un air sombre qui ne dépareillerait pas tant et annonçait clairement qu'il appréciait peu l'exercice. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir, se revoir ainsi après cette nuit particulière c'était plus dur qu'elle ne le pensait mais elle le cacha derrière ce froid professionnalisme qui la caractérisait entre ces murs. Elle le salua d'un mouvement de la tête tout en se tenant appuyée contre l'étagère deux pas derrière son père.
Lucian avait décidé de montrer le visage sérieux et pour ce sujet c'était préférable. La louve, même si elle appréciait peu de servir en tant que garantie pour avoir la transparence de Lucian (pour le peu que cela fonctionnait), partageait les récriminations de son père et de la Ligue, et était personnellement impliqué en tant que conséquences indirecte de ce qui était aujourd'hui reproché au rouquin.
A ses yeux la Ligue était donc une miette dans le temps, comme chaque vie qui souffrait d'une date de fin... Pourtant avec les bonnes personnes, les bonnes méthodes, elle pouvait leur survivre et perdurer. Et il ne voulait pas "donner* son savoir sans avoir prouvé sa valeur ?
La louve croisa les bras, calmant son envie de lui rentrer dedans pour le laisser développer. Et bien que ce côté de jouer les détenteurs des clés de l'humanité (créatures mortelles comprises) l'agaçait, elle ne pouvait nier qu'elle était en accord sur le point des vampires du conseil qui sapaient la crédibilité de l'ensemble.

Enfin, Lucian savait pertinemment leur aversion pour cette "espèce" et n'avait sans doute pas choisi de les citer par hasard. Non, clairement, il appuyait sur ce point pour les pousser à adopter son point de vue.
*  Bien jouer d'utiliser les vampires pour faire coïncider nos points de vue. * lança-t-elle mentalement à son père.  * Enfin il n'a pas totalement tort mais le choix des exemples n'a rien d'anodin . *
 * Bien entendu. Il est malin et sait très bien comment argumenter. Il s’attendait à cette convocation. * répondit son père.  * Mais pas de ta présence, cela ne l’a pas déstabilisé, mais je pense qu'il n'apprécie pas, au vu du regard qu’il m’a jeté après t’avoir toiser au début.*
* Je n'aime pas non plus mais il le faut. *
Il continua sur les humains, et si cette espèce était en effet moins encline à réfléchir sur le long terme et à craindre ce qui lui était étranger, Alva jugeait qu'ils avaient leur place au conseil. Ils restaient la race majoritaire de cette planète et devraient avoir voix au chapitre.
* Et il sort la brosse dans le sens du poil. *
Bon là aussi elle était en accord avec Lucian, à ses yeux aussi son père était le seul valable. Mais tout comme au sein d'une meute, on ne change pas la tête n'importe comment au risque de déstabiliser la structure... et justement de provoquer l'échec que Lucian semblait vouloir prédire aux aspirations de la Ligue.
 * Tu penses qu’il me flatte volontairement ? Ce n’est pas son genre. Blanche porte le même discours sur les dirigeants de la Ligue. Plus nuancé, il faudrait envisager de changer les mentalités pour que tous s’y retrouvent et que la Ligue s’ouvre vers une organisation plus solide. * continua Tristan.
* Je n'ai pas dit qu'il avait tort. Mais quel meilleur moyen pour amener quelqu'un a accepté ton point de vue que de lui démontrer qu'il est meilleur que ses égaux ? Il le pense peut être réellement, il a même intérêt à le penser mais choisir de le formuler...  * elle laissa sa phrase en suspens, Tristan saurait la compléter de lui-même.
 * C’est un manipulateur, il sait très bien ce qu'il fait. Et oui, il vaut mieux qu’il le pense, j’ai aussi l’ambition de reformater ce conseil. *
* Oui. Et tu auras mon soutien plein et entier mais tu le sais déjà.  *
 * Oui* faute de la regarder il lui envoya son amour mentalement. Un soutien inébranlable et une unité retrouvée qui l'aidait à affronter cet instant inconfortable pour le rôle qu'on lui demandait d'endosser et pour l'irritation que Lucian parvenait à faire naître.
"J'avais peut-être dû vous en parler"  peut-être ? Bien sûr qu'il aurait dû leur parler de ces "vrais démons" Comment osait il dire "peut être"?! Sa mâchoire se crispa discrètement, elle n'était probablement pas objective sur ce point. Et c'était quoi son excuse ? Qu'ils mettent tous les ombrageux dans le même panier ? Bon sang ! Mais il les prenait vraiment pour des arriérés ? Il y avait pourtant des vampires au conseil non ? Des suceurs de sang justement, il leur avait bien mis à la figure plus tôt. N'était ce pas la preuve que cette institution était capable de ne pas tout mélanger ? Les loups étaient un autre exemple, certains pourrissaient en cellule alors qu'un autre siégeaient au plus haut.

Alva combattit cette envie de lever les yeux au ciel. * Tu parles d'un argument ! * l'ignorance était l'arme principale de la manipulation des masses et des idées... L'ignorance était le terreau fertile du racisme. Si c'était là sa crainte alors justement, leur indiquer ce qu'ils étaient et comment les différencier des autres était encore le meilleur moyen de se prémunir d'une chasse aux sorcières. Il lui sort des éléments de stratégie, comment les gouvernements utilisaient la connaissance pour manipuler les masses, se créer des ennemis pour détourner l'attention de leurs peuples.

Mais bordel on ne parlait pas d'un gouvernement avide de pouvoir. On ne lui demandait pas de débiter la totalité de son savoir dans des livres qu'on allait distribuer aux puissants merdiques de ce monde ! On parlait d'un groupe d'hommes et de femmes qui n'était certainement pas parfait mais qui œuvrait dans un but de protection, qui comptait dans ses rangs une diversité inégalée... Et même de ces Yokais auxquels ils se comparaient pour justifier son excuse. Non désolé Lucian, cette fois ton excuse ne tient pas. Tourne les mots dans tous les sens, utilise des généralités sur le monde qui sont peut être vraies mais dans ce contexte précis hors de propos !
 * Il mentionne de la politique, comme nous sommes soumis aux choix du roi d’Angleterre.  Il cherche, jusqu'où va le roi et son impact …  * soupira mentalement Tristan.
* Il s'inquiète vraiment d'un homme manipulable par un sourire et une cheville dévoilée ? ... Enfin, notre mission va bien au-delà de la politique. Notre lien à la couronne voilà autre chose qu'il faudrait changer. *
 * Le roi a des conseillers, c’est eux qui font la vraie politique et les influenceurs autour.  Oui, je suis bien d’accord, la Ligue est vouée à être neutre et mondiale.  *
* Aucun n'est pas manipulable et c'est le genre de chose où il excelle. Et on se défend aussi dans le domaine. Et ils n'ont pas à tout savoir. Enfin bref, ça ne change rien au souci de départ, il aurait dû nous en parler. * conclut elle partiellement agacée.
 * Oui, cela ne change pas le souci. C’est toujours un problème chez les êtres dépassant deux cents ans, j’ai l’impression. Ils sont trop habitués à être cachés ou loin des communautés mixtes… ou ceux qui sont solitaires de base. Enfin, on s’en doutait du boulot avec Lucian, même Blanche galère.  * soupira Tristan mentalement.
* Et c'est encore pire quand ils sont maudits. * soupira la louve, son père ricana mentalement.

Enfin, il fut vite clair qu'ils ne se mettaient pas d'accord sur ce point (peut-être avaient-ils plus d'accord sur le sujet qu'ils ne le pensaient...) et l'homme finit par lâcher un "ok" sans valeur et plutôt décevant. Mais il restait d'autres points de discussion qui ne démarraient pas beaucoup mieux. Lucian voulait donc se faire à lui seul... Ou plutôt lui et son équipe l'équivalent de la "police démoniaque" ? Soit, ils étaient certes mieux préparés et mieux formés.... Mais cela n'était qu'une question de formation et preuve était faite que la Ligue n'avait pas eu besoin de se lancer dans une chasse aux démons pour y être confrontés.  Et pour ce qui était de la chasse aux démons... C'était un autre point qui était encore à débattre la concernant et sans parler de chasse, la Ligue avait le droit de savoir s'en défendre.
Quant à ses ressources et son équipe c'était certes ses affaires et il avait le droit de ne pas les partager de lui-même... Mais sur ce point elle avait un autre reproche à lui faire mais elle le garda pour elle. Il était sur un plan personnel qui n'avait pas sa place ici.
Quant au danger pour la Ligue, bien entendu, il y a avait un grand nombre de dangers... Est-ce que la présence de Lucian dans ses rangs pouvait en apporter de nouveaux ? C'était difficile à évaluer. Au passage la louve appris l'identité du contre espion de la confrérie... Lucian. Décidément entre la chasse aux démons, la galerie, l'équipe et ses activités plus ou moins légales, les missions pour la Ligue, celles pour la confrérie, sa famille...  Comment trouvait-il le temps pour tout faire ?
Évidemment, il ne voulut pas répondre à toutes les interrogations de son père et pour certaines sont regard s'appuya un peu plus longuement sur lui sans pour autant relancer le sujet.

Ils passèrent ensuite aux sanctions disciplinaires qui étaient assez sobres. Lucian discuta sur les motivations concernant Sodome et cela, Alva ne put se contenter de le laisser passer. Ça n'avait rien de comparable. Ils étaient en mission, et l'envoi de mission de secours n'avait rien d'exceptionnel et envisager cela sous cet angle était plus acceptable pour la louve que de clamer haut et fort que son père avait mené tous ces hommes et femmes droit au danger pour elle.

Tristan repris sur les autres points auxquels ils voulaient voir Lucian se conformer. Partager les atouts de son réseau, après tout, ils avaient déjà un arrangement avec Moris Luna, et Alva y avait déjà indirectement inclus la Ligue sans la mentionner. Cela ne ferait qu'officialiser les choses et permettre que les "arrangements" ne passent pas systématiquement par un ou un de leurs loups de confiance.
Il y avait aussi la rédaction d'une note sur les cauchemars, et Alva espérait bien qu'elle ne serait pas trop succincte. Au besoin, elle pourrait toujours veiller à la compléter avec l'aide de Fenris et Hati , ce serait l'occasion de voir à quel point le dragon jouait le jeu. Tristan rappela au passage l'existence de deux démones déjà trop proches de la Ligue et si le sort de l'une d'elles serait prochainement scellé, la seconde était encore en probation pour la louve... Mais elle ne releva pas en dehors d'un léger mouvement à l'évocation de son nom. C'était une fois encore personnel et n'avait pas sa place dans cette discussion.

Lucian accepta de mauvaise grâce, prenant la peine de rappeler qu'aucun agent ne devait se lancer dans la chasse aux démons, précisant cette fois sans préparation. Il faisait bien de préciser et la louve se retint de réagir trop visiblement. Oh non, elle ne partirait pas en chasse sans préparation, mais que la Ligue ou qui que ce soit d'autre (et cela impliquait les deux hommes dans cette pièce), n'espère pas la laisser sur la touche si un démon pointait le bout de son nez sans montrer patte blanche. Le sujet devia d'ailleurs sur Lucifer et le dragon semblait n'avoir aucune autre information valable. Alva craignait qu'il ne dise pas tout. Elle avait confiance en Lucian sur bien des choses, mais pas sur ce point. Compartimenter les informations, donner que ce qu'il est enclin à donner ... Non, il ne leur disait sans doute pas tout et s'il ne partait pas en claquant la porte c'est qu'il devait bien reconnaître que la sanction n'était pas injuste ou alors il plaçait plus d'intérêt dans cette Ligue qu'il avait partiellement dénigré qu'il ne l'admettait.

Lucian se leva une fois tout réglé et malgré la précision de son père d'un changement de statut de l'entrevue, le dragon coupa court à tout autre échange et s'éclipsa avant même que la louve ait eut le temps de dire poliment qu'ils ne le retenaient pas, comprenant autant l’inconfort de la situation qu'elle partageait et le besoin du père de se rendre au chevet de sa fille. Alva se détourna et fit quelques pas vers la fenêtre qui donnait sur l'une des rues pavées de la capitale. Au dehors la vie s'écoulait sans prêter attention aux leurs, ignorantes de ce que cette organisation faisait pour tous les protéger d'un monde dont ils ignoraient tout. Et dire qu'un jour une partie d'entre eux se retournerait probablement contre eux juste à cause de leurs "différences"... Bande d'ingrats. La louve soupira avant de prévenir Tristan qu'elle allait rentrer. En arpentant les couloirs vers la sortie, elle ne croisa pas Lucian, mais elle venait de prendre une décision. Elle devrait l'appeler sous peu et convenir d'une entrevue. Elle ne pouvait pas juste cesser les choses ainsi, pas sans avoir le courage de lui dire en face.

End : 07/09/2022
Suite : Too late for... too much