STONE HEART - HEART ON THE BEACH ♦ FEAT. ALVA & LUCIFER

Stone Heart - heart on the beach

Alva + Lucifer

Le plus précieux des cadeaux n’est pas celui que l'on paie mais celui qu’on fait avec les souvenirs et le cœur.

3 avril 1902

Déjà plusieurs mois s’étaient écoulés depuis Sodome. Chaque jour était un pas de plus vers le sommet et s’il n’était pas encore atteint, la louve parvenait de plus en plus souvent à repousser ces exécrables souvenirs de son esprit. Les cauchemars commençaient à être moins systématiques et ce n’était un secret pour personne, le repos aide l’esprit à être plus combatif. Ce qui aidait aussi la louve, c’était ce travail, certes de bibliothèque, mais qui obligeait son cerveau à se concentrer sur quelque chose de concret et potentiellement utile. Elle était déjà parvenue à isoler plusieurs affaires qui pouvaient correspondre au profil. Trouver les liens et les buts cachés derrière était une autre paire de manches mais elle testait plusieurs théories en voyant quelles affaires pouvaient entrer dans le schéma, et tentait aussi d’autres agencements pour voir ce qu’elle pouvait en sortir. Bref, un travail long est assez fastidieux qui ressemblait assez au fait de chercher une aiguille dans une botte de foin. Tristan lui avait laissé quelques personnes pour l’aider dans cette tâche qu’elle supervisait, une façon de revenir au travail dans un contexte maîtrisé et compatible avec son état la conduisant encore parfois au bord d’une colère instable.
Parallèlement, elle avait commencé l'entraînement qu’elle avait demandé à Lucian pour apprendre à affronter des démons, pas uniquement sur le plan physique même si celà en faisait partie mais aussi en approfondissant ses connaissances sur eux et sur ce qui les entouraient. Lui faire accepter de lui apprendre le démoniaque n’avait pas été compliqué mais comme elle s’y attendait, le travail sur les ombres ou plutôt dans les ombres avait d’abord essuyé un refus catégorique. Elle avait pourtant des arguments qu’elle ne s’était pas privé de lui énumérer et au fond il devait bien savoir que sa demande n’était pas un simple caprice mais malgré ça, il était on ne pouvait plus réticent, elle avait mal jugé son envie de la protéger. Bien sur, on veut toujours éviter le mal à ceux auxquels on tient et elle était la première à le faire, mais tout comme son père l’avait toujours laissé mener sa vie et ses expériences comme elle l’entendait, elle attendait la même chose de Lucian et même si en le voyant si réfractaire elle s’était dit qu’elle aurait mieux fait de voir ça avec Fenris ou Hati, elle savait aussi qu’il n’y avait qu’en Lucian qu’elle avait assez confiance pour une entreprise aussi difficile, car elle savait qu’il l’arrêterait avant le pas de trop... mais elle ne pensait pas qu’il la retiendrait de faire le premier. Ils avaient finalement trouvé une sorte de compromis... il faisait une concession, elle en faisait une autre mais elle n’avait pas dit son dernier mot sur ce sujet. Ces après-midi ou journées d’entrainement se déroulaient au manoir, Tristan profitait des sessions aux grés de son emploi du temps et finissait généralement par les laisser terminer seul. Tout celà avait émaillé le mois de Mars et généralement celà se prolongeait par une nuit au manoir Morgenstern où ils profitaient parfois simplement de la présence de l’autre, ou travaillaient parfois d’autres aspects de sa réappropriation physique mais aussi mentale. Ils avaient refait d’autres essais avec et sans bracelet en s’efforçant d’y aller plus doucement même si ce n’était pas toujours facile de ne pas se laisser emporter par l’ivresse de l’instant. Et si le dégoût revenait, elle le repoussait peu à peu, plus loin. Gérer le contre coup de ces échecs était toujours aussi désagréable mais moins choquant que la première fois et il était plus facile de voir le positif lorsqu'on s’attendait à ce qui allait arriver. Constater que celà arrivait plus tard ou que la sensation était moins forte devenait alors plus une petite victoire qu’un gros échec. Quand Lucian avait fini par lui demander le point déclencheur la seconde fois, elle avait dû se résoudre à lui expliquer que ce n’était pas un point physique mais lié à la montée de plaisir... il n’avait pas plus insisté et avait dû en venir seul à ses conclusions, d’autant qu’elle lui avait déjà avoué qu’ils avaient eu de la viande de succube pour repas... même si elle s’était gardé de préciser qu’ils en avaient souvent pris avant les tortures voir même pendant. Enfin, il était assez malin pour avoir compris tout seul, elle n’en doutait pas et en même temps, ne pas le formuler lui faisait un peu moins ressentir la honte... même si cette garce là, s’invitait aussi souvent que le dégoût.

Fin mars, elle lui avait proposé de se rendre à l’Oiseau fou, c’était Tabitha qu’elle avait promis d’emmener, mais les deux louves n’avaient finalement pas eu l’occasion. La jeune femme était toujours dans le coma, qu’elle n’en sorte pas devenait de plus en plus inquiétant et les pronostics étaient de plus en plus pessimiste. La louve tentait chaque jour de lui envoyer un peu de force, Andrew la tenait informée dès qu’il avait de nouvelles données de la part des médecins... mais rien ne permettait encore de pouvoir se rassurer sur son sort. Alors ce soir-là, c’est elle qui avait appelé Lucian pour lui proposer une sortie plus récréative et elle l’avait emmené là bas, une table réservée un peu à l’écart. Et tant mieux, puisqu’ils avaient vite repris leur geste sous la table comme chez les phénix. Les performances étaient de niveau aléatoires et peu resteraient dans les mémoires. Un poète avait su donner corps à ses mots avec assez de force pour toucher le coeur de la louve et un musicien particulièrement doué avait présenté un instrument étrange lui permettant d’en jouer plusieurs à lui seul offrant ainsi au public une mélodie étonnamment riche. Mais le plus original avait été une représentation en ombres chinoises et en musique, le message était un peu simpliste mais la performance entre musique, danse et jeu de perspective des corps était audacieux et méritait d’être souligné. Les prestations avaient réussi à faire sortir Lucian de certaines de ses pensées, parfois l’homme semblait absent, ses affaires semblaient pas mal le préoccuper et l’occuper depuis son retour (même s’il trouvait toujours du temps pour les entrainements et une soirée) et l’absence d’évolution de l’état de Tabitha devait le préoccuper tout autant... l’infirmerie de la Ligue était bien triste depuis quelques mois...
Ils avaient fini par une promenade dans les méandres de Camden Town et avaient même effrayé un petit groupe de caïds qui devaient faire pipi au lit en repensant à ce qu’ils avaient cru voir dans les ombres du marché, puis ils avaient passé la nuit ensemble sans chercher rien de plus que profiter même si de taquinerie en baiser l’envie de plus était montée en flèche comme souvent.  Alva s’était réveillée au petit matin avec un envie pressante, elle s’était éclipsée le temps de soulager sa vessie et lorsqu’elle était revenue dans la chambre, elle s’était fait, tout bonnement, engueuler. Enfin, les mots n’allaient pas avec le ton et la louve s’était trouvée interloquée le temps de comprendre que Lucian était encore la victime d’un de ses cauchemars... Un qui avait dû être particulièrement difficile vu sa réaction et la façon dont il l’avait piégée entre ses bras dès qu’elle avait repris place à ses côtés. Sa main s’était alors enfouie dans sa tignasse carotte espérant pouvoir lui apporter un peu de paix pour la fin de nuit. Non, elle ne prévoyait pas (ou plus) de le laisser... il était bien trop tard pour ça. Aussi étrange que tout celà pouvait encore lui paraître, sa présence lui faisait du bien et l’idée de perdre “ça” était de plus en plus douloureuse.

De leur côté, Fenris et Hati avaient commencé leur nouvelle vie, d’abord en travaillant pour Finn et ils commençaient à se construire une nouvelle identité avec l’aide de la Ligue et allaient commencer à se chercher un logement à louer. Tristan en avait plusieurs à leur proposer, ainsi ils resteraient dans le giron de la meute et de l’organisation ce qui restait plus prudent et simple pour tout le monde; Finn se montrait de plus en plus présent auprès d’Alva, ne manquant que rarement de lui proposer une sortie ou un entraînement pour lui changer les idées. Ani était venu faire sa promenade à cheval mais ils n’avaient pas encore trouvé de créneaux où Eos et Tristan étaient disponibles en même temps. L’aviatrice était partie avec Tomoe au début du mois et le voyage avait apparemment été mouvementé et ensuite elle avait enchaîné les heures supplémentaires pour rattraper le retard accumulé à la Halley corp. Alexan avait d’ailleurs confié au conseiller Hennessy et en accord avec Anastasis, l’idée de proposer à Eos de devenir pilote pour la Ligue, ainsi elle serait dans le secret sans se mettre inutilement en danger, la phénix n’avait rien d’un agent de terrain, mais avoir un pilote chevronné ne ferait pas de mal.

Les travaux au manoir allaient commencer courant Avril et la piscine devrait être terminée pour la fin du printemps offrant un peu de nouveauté chez les Hennessy. Mais autre chose avait beaucoup occupé la louve aussi en ce mois de Mars et ce tout début d’Avril. Une drôle d’idée lui avait traversé l’esprit. Elle se souvenait que Tabitha avait eu l’espoir d’organiser une fête d’anniversaire surprise pour son père et elle l’y avait même déjà convié par avance. Mais la louve noire ne pourrait le faire et de toute façon Alva doutait qu’une fête en grandes pompes soit vraiment du goût du dragon et c’est en se posant la question d’un cadeau d’anniversaire que l’idée lui vint d’une surprise un peu plus privée.

Et si sa première idée avait été très simple, la louve ne la trouvait pas à la hauteur pour quelqu’un qui l’avait emmenée dans un endroit enchanteur pour un “premier rendez-vous” si on pouvait appeler ça ainsi. Lucian cherchait toujours un endroit qui correspondait à la personne, ou même quand il confectionnait un objet utile, il le personnalisait toujours et elle voulait trouver une idée qui était faite uniquement pour lui. Elle n’avait pas son don pour dénicher des lieux insolites et elle avait beau se repasser en mémoire divers endroits visités en mission, ou en vacances, aucun n’avait la configuration requise... oui car il n’était pas seulement question de trouver un endroit joli mais il y avait deux éléments indispensables pour ce cadeau.

Finalement, un lieu s’imposa. Si au départ elle l’avait rejeté à cause de quelques souvenirs moins joyeux liés à ce lieu, elle l’avait finalement retenue car, il correspondait à ses besoins et en y réfléchissant, il y avait aussi du bon lié à cet endroit précis. Et puis bon, dans le temps qu’il lui était imparti, elle n’avait pas non plus grand choix à proposer et par chance, une équipe se rendait sur place à la mi-mars et avait pu donc déposer un miroir qu’elle avait dû négocier auprès de Loris. Elle n’avait pas cherché à cacher le but de cette demande au majordome, lui faisant promettre de garder le secret. De toute façon, il savait très bien le nombre de nuit qu’elle avait passé là et l’homme n’était pas stupide au point de croire que ce n’était que parcequ’elle avait fait la grasse matinée que le petit déjeuner avait tendance à refroidir avant d’être mangé. Au fond, lui et Mia étaient les seuls témoins de cette amitié bizarre, enfin Tristan n’était pas plus dupe que Loris. Trois témoins, c’était déjà beaucoup et en même temps, la louve appréciait de ne pas avoir à cacher à son père sa destination ou à se cacher des autres occupants de la maison de Lucian, même s’ils ne se montraient pas démonstratif devant quiconque.
La tâche avait toutefois été plus ardue auprès de Andrew, lui ne savait pas et Alva craignait sa réaction et elle ne s’imaginait pas une seconde lui dire “Oui, je suis l’amante de ton père, même si bon, on a pas vraiment consommé” et puis non, elle détestait définitivement ce mot, sans vraiment comprendre pourquoi... donc au final, elle ne saurait même pas comment lui présenter la chose et vu leur passif celà ne rendait le tout que plus malaisant, même si le jeune homme avait depuis trouvé la femme de sa vie. Elle avait réussi assez facilement à lui faire dire, l’air de rien, si il avait prévu quelque chose pour l’anniversaire de Lucian et c’est ainsi qu’elle apprit le déplacement du dragon et que Andy et Mia avaient alors prévu de faire un petit anniversaire en famille pour le lendemain.
Il lui restait donc deux points à vérifier encore, quand Lucian rentrerait et comment commander à Andy un repas pour deux sans éveiller ses soupçons.

Et Loris fut l’homme de la situation dans les deux cas. C’était lui qui gérait l’agenda de Lucian, il savait donc le lieu et le but de son voyage ainsi que le moment présumé de son retour et il émit même l’idée de prétexter une affaire urgente à régler pour s’assurer que son maître serait là dans les temps. Et pour le repas, la louve lui demanda simplement de passer la commande pour elle, lui laissant le choix de l’excuse à fournir au chef cuisinier que ce soit pour lui et une conquête, ou pour lui et sa fille ou encore pour s’assurer que son maître mangerait à son retour, peu importait au final tant que Andrew ignorait de qui venait la véritable commande. Alva inscrivit sur un papier le menu qu’elle souhaitait et Loris s’occupa du reste tel l’homme efficace qu’il avait toujours prouvé être.
La question d’intendance était la plus simple à régler finalement, le plus dur avait été l’autre partie du cadeau surprise, celle qui, elle l’espérait ferait plaisir au dragon. Et pour cette partie, il lui fallut faire appel à d’autres ressources. Elle avait trouvé l’enchantement dans un vieux livre rapporté par Miss Connelly récemment et restait à trouver un mage capable de le réaliser dans le but qui lui était venu à l’esprit. A la Ligue, hélas aucun n’avait ce savoir faire, ce genre de magie semblait être une sorte de savoir perdu et la louve avait finit par se tourner vers l’équipe de Lucian.. Bon, elle avait évité de passer par Janice qui était du genre à peiner à garder sa langue dans sa poche lorsque le sujet n’était pas réellement sérieux. Elle avait donc préféré voir directement avec Jazz qui avait le mérite de ne poser que très peu de questions, tant que le deal était équitable. Il lui dégota donc contre rétribution le nom et l’adresse d’un sorcier pouvant fabriquer ce dont elle avait besoin. Elle se chargea ensuite de la tractation avec cet homme un peu illuminé mais qui avait au moins respecté les délais imposés par la Duchesse sans chercher à en savoir plus sur l’identité de sa mystérieuse commanditaire. Elle avait donc récupéré l’objet depuis deux jours, et comme Lucian était parti la veille de son anniversaire, c’était aussi plus où moins le délai qui lui était resté pour finir les derniers préparatifs. Par chance, Andrew avait tenu à prendre Mia avec lui pendant l’absence de son père, ce qu’il avait fait pour chacun de ses voyages du mois. Perdre une soeur était déjà bien trop lourd et il ne voulait pas savoir sa petite soeur seule dans le manoir, même si Loris veillait inlassablement sur elle et sur sa sécurité. Deux jours tranquilles pour quelques aller et retour et fignoler les derniers détails avec l’aide inestimable de l’ancien légionnaire reconverti en homme de maison.

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Alva + Lucifer

Le plus précieux des cadeaux n’est pas celui que l'on paie mais celui qu’on fait avec les souvenirs et le cœur.

3 avril 1902b>

Le mois de mars était passé vite, pour être franc le temps défile à une vitesse incroyable ! J’avais fait quelques tours à la Ligue, histoire de faire mon rôle de novice, mais je n’avais pas repris les missions, ma mentor était partie avec Peluche faire de la chasse à l’Ours et puis au fond cela m’arrange, je n’avais pas des masses envie de partir, je l’avais signifié, qu’après mon retour, je devais aussi remettre des choses en place de mon côté… Sans parler du fait que j’avais une tâche détestable mais prévue : faire un texte sur les cauchemars. J’en profita (pour montrer une bonne foi et endormir un peu la méfiances), de mettre à jour les succubes, les aberrations ainsi que les incubes. Si pour les deux démons du culs, je n’avais que peu de scrupules à donner des billes, concernant les aberrations, je me montra prudents, ils en avaient rarement sur Terre et après tout, je ne suis pas censé étudier des choses qui sont habituellement en enfer, donc je me focalisa sur celles apparut durant l’Ordre et quelques suppositions, voir même quelques informations sur le rituel vécue à Sodome par toute la clique, puisque bon la possession de corps via une essence égarée ce n’est pas rien ! J’avais donc passé quelques jours aux archives, croisant Miranda qui bien entendu avait minaudé en me voyant, outre sa curiosité de mon voyage, elle avait l’ambition de me séduire et elle se retrouvai face à une nouvelle difficulté, si je dis rarement non, je semblais moins enclin à jouer le jeu. Pourtant, j’étais terriblement tenté…  On se voyait régulièrement avec Alva et comme souvent nous passions de bons moments mais cela dérivait indéniablement vers des tensions sexuelles qu’on ne pouvait assouvir… cela me frustrait énormément et Miranda était plus qu’ouverte à une partie de galipette que je refusai… plusieurs fois. Pourtant, je pourrais la cartonner entre les armoires ou bien le soir, mais les rumeurs reprendraient à vive allure et il n’en fallait pas beaucoup, comme nous l’avait prouvé le trio. Je n’avais guère envie qu’Alva ait un autre retour humiliant de flamme, même si bon il y avait encore quelques bruits. Comme quoi, je sais me tenir ! Enfin bon la méta léopard se vexa un peu, pour finir par se faire une raison, cela ne l’empêchait pas de venir me voir toute pimpante pour m’aider dans ma tâche ou simplement me raconter quelques nouveautés de la Ligue, elle était souvent avec le trio et même si elle ne fait pas partie des langues de vipères, elle aime écouter ces trois idiots pour réguler un peu leur flux. Elle remonta dans mon estime.

Il m’arrivait de croiser la louve, en pleine recherche des articles concernant une « peut-être Lucifer » … cela me mettait autant mal à l'aise, que cela m'amusait. Miranda, malgré son ton froid, faisait son rôle et lui apportait de potentiels rapports dénichés. Je n’intervenue pas, laissant la louve faire son travail d’enquêtrice, me demandant si Anastasis allait la rejoindre dans cette quête. Je ne pense pas, il ne serait pas à l’aise et de toute manière il ne voulait pas mettre un pied à la Ligue tant que son état n’était pas stable, il redoutait assurément d’y mettre le feu à cause d’un parfum ou bien d’un autre déclencheur. Cela me fit penser, que je n’avais pas croisé Eos depuis le repas, mais les bruits de couloirs parlaient d’une potentielle nouvelle pilote. Enfin bon, ma mise à jour des cauchemars était un entre deux, il y avait le nécessaire et un peu de savoir, voir du folklore, mais ce qui concernait les secrets des démons, choses que je ne pouvais normalement pas connaître sans en être un moi-même ou ayant eu cette information… je ne le mis pas ou au pire j’évoquais plusieurs théories. Bon, je l'avoue c'était aussi un test, puisque Tristan fut le premier à lire et il revenu me voir une semaine après (m’appelant au téléphone) pour m’indiquer qu’il avait fait compléter à Hati et Fenris quelques éléments concernant mes théories. En relisant le document, je fus mécontent intérieurement que les deux loups soient de pareille lèche botte ! Ils avaient enrichi de détails pour l’aura (bon normal), pour l’odeur disant que les démons sentent naturellement bon selon leurs vis à vis, (et j’avais agrémenté en disant que cela devait être aussi le cas des maudits afin d’expliquer que je peux avoir une similitude, chose que Fenris avait validé), il y avait tout un chapitre sur le fumet démoniaque, qui ma foi de Lucifer était quand même intéressant à lire, surtout venant d’un démon aussi bon limier. Et ils parlaient des pactes… mais par chance pour ces deux loups (sinon ils auraient eu dans quelques mois un accident mortels), ils n’avaient pas évoqué la salle des âmes qu’ont chaque cauchemars, mais ils avaient décrit à quoi ressemble une âme de base et ce qu’avait expliqué Amy à Alva… mais pour le rôle, selon Tristan les deux démons n’en savaient pas plus ou ne voulait pas dire plus et ils ne voulaient surtout pas parler de l’enfer. Après tout, il faut bien garder quelques secrets et ces informations leur avaient coûté. Il eut aussi des éléments que seuls des empathes pouvaient compléter : cette empathie où Fenris décrivait ça joliment mais précisait bien, que plusieurs fois ils se trompent et que c’est autant un don qu’une malédiction. Quant à la création d'autres démons, ils avaient juste précisé à mes écrits, relatant qu’un autre démon peu apparemment décidé qu’une âme devienne un des leurs mais que cela semble échouer régulièrement après le passage au purgatoire. Il y a donc un « créateur » et une « création » et que les duos sont parfois solidaires ou simplement laissés à l’abandon, un jeune démon est dangereux sans éducation de son créateur. Fenris et Hati crurent bon de mettre un accent plus fort sur cette épreuve, sur la douleur. Après, toutes les informations sur les cauchemars avaient des niveaux de confidentialité différents selon la sensibilité de la personne et son rang. Comme toutes archives à la Ligue soyons honnête.

Enfin bon, mise à part compléter mon long document, j’avais été globalement assez honnête. Bon, les informations trop difficiles étaient donc épargnées. Il ne me restait qu’à entraîner un peu Alva à combattre des démons, ce qui me faisait doucement rire… mais au moins, elle se sentait moins inférieure et plus préparée à une prochaine rencontre, qui je l’espérait serait tardive.

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Alva + Lucifer

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3 avril 1902b>

Flashback - entrainement

Pour les entraînements, on le faisait généralement au manoir Hennessy, Tristan avait demandé ça, pour y participer quand son emploi du temps le permettait. Si souvent le père venait passer une heure avec nous, il partait après pour ses affaires tout à fait normale d’homme de pouvoirs et aussi actif. Je crois qu'il ne se faisait plus d’illusion sur ma relation avec sa fille au point qu’il avait un comportement moins rétif en me voyant près d’elle. Il avait accepté tout bonnement et son cœur semblait lourd… ses pensées sûrement tournée vers Blanche et une forme de colère injuste et légitime lui ternissait parfois le regard. On s'entraînait devant le kiosque et je ne sais pas trop pourquoi, quelque chose semblait parfois attirer le regard des deux loups, ou bien une forme de nostalgie déchirante émanait de l’alpha qui ne laissait rien paraître. Ce jour-là, le printemps commençait vraiment à se faire sentir avec le renouveau de la végétation … nous étions seul, avec comme compagnie peut-être Taya qui jouait au loin avec Arkan ravie de la retrouver. On s'entraînait depuis une heure, où elle perfectionna ce qu’elle avait déjà remarqué ce frémissement d’une ombre avant la sortie d’un être ombrageux… et comment surprendre un cauchemar, le souci étant de dénicher son totem, puisque selon celui-ci les capacités étaient autres. Généralement, l’animal est très présent sur lui ou autour de lui… comme une fierté, qu'ont beaucoup d’autres créatures dont les dragons, les loups et les métas.

« Bon, ce n’est pas mal ! Tu réagis plus vite. Tu as encore un peu de jus, pour t'entraîner au tir avec un pistolet à eau ? »
« Bien sur ! Si je me fatigue au bout d’une heure, je ne suis pas prête de survivre face à un cauchemar. » fit-elle remarquer avec un rictus.

« Il serait dommage que tu finisses en manteau oui ! »

« Je suis d’accord. » fit-elle en hochant la tête alors qu’un vent léger nous frôlait et la louve sourit un peu plus avant d’observer les arbres devant nous et de revenir plus sérieuse… si tu souris à la brise, tu vas aussi te faire brochetiser ! Curieux, je regardais autour de nous. J’allais prendre ma mallette avec les armes chargées d’eau normale, je n’ai pas envie qu’elle me colle dessus. « Mais, il n’y a pas que le combat qu’il faudra qu’on travaille, il y a deux autres choses que je voudrais pouvoir faire. »

« Je n’ai pas demandé à Loris de me faire de la pâte à gaufre ! Rha tu aurais pu me prévenir vile petite écervelée !! » dis-je avec humour, me demandant bien ce qu’elle voulait en plus d’un entraînement et des écrits déjà bien trop complets que j’avais fournis. Les feuilles du chêne semblaient s’agiter comme si l’arbre riait, j’aurais été à Avalon que ce genre de chose ne me surprend pas mais ici ? J'arque un sourcil avant de la toiser.
« Oh non, ne t’inquiètes pas pour la pâte à gaufre, je lui demanderai la recette. Loris et moi sommes devenus de bons amis, tu sais comme j’aime tout ce qui est moelleux. » fit-elle en me filant un coup d’épaule.
« Je suis ravi d'entendre que tu as un autre doudou ! » dis-je sans aucun sérieux me pensant … vraiment “seul”.
« Non, combattre pour pouvoir leur tenir tête c’est bien, mais sur le papier on sait tous les deux que je n’ai pas l’avantage et que pour ça, il me faut d’autres atouts dans ma manche. Le premier, c’est que tu m'apprennes le démoniaque. »

Je la toisa, elle voulait parler démon ? « Oral et écrit ? »

« Tu as vraiment besoin de poser la question ? » oui, évidemment, c’était les deux… je vais être encore un professeur, mais je n’ai pas que ça foutre ! Quitte à manier la langue, je veux bien que tu bouffe la mienne.
« Et la seconde ? » maîtriser la magie ? Soyons fou.

« Dans un premier temps, on se concentrera sur la compréhension, ce sera le plus utile. Pour la seconde chose... » elle fit une courte pause, me laissant le temps de méditer. Oui voilà, même si je n’ai pas encore dit oui, après bon apprendre le démoniaque est une langue comme une autre. Le souci, c’est qu’un jour tu pourrais voir ce qui est écrit dans le bracelet de Mia. Enfin faut-il qu’elle souffle dessus. On va faire de l’oral car avant tout, tu vas en entendre plus souvent que des écrits. Je releva les yeux vers elle, oula vu ta gueule, tu es en train de te dire que je ne vais pas aimer la suite. « Ouvrir les yeux dans les ombres. »

Ah bah oui je n’aime pas du tout l’idée ! « Tu comptes perdre définitivement l’esprit ? » fis-je d’un ton claquant.
« Je ne suis pas encore folle. Et je suis convaincu que c'est faisable. » répondit-elle calmement.

Oh mais pour le moment et tu vas le devenir… folle que tu es ! Donc finalement si tu es dingue ! « C’est bien d’être convaincue, mais c’est comme demander à une truite de grimper un arbre. Une belle utopie. » dis-je sans appel. « Et quand bien même qu’il y ait une hypothétique chance que tu puisses ouvrir les yeux plus de trois secondes… ton esprit sera déjà dans les limbes de la folie. Au fond, tu ouvriras les yeux car tu seras juste dingotte. Et où est l'intérêt ? Pour lutter si tu es plongée dedans ? »

Elle prit le temps d'une inspiration plus profonde. « Pour pouvoir lutter ou tout simplement ne pas être prise de court en plein combat ou qu'importe quand. » elle s'avança vers moi. « Je les ai déjà vu Lucian, quatre fois. Je ne te dis pas de pouvoir y passer de longues minutes à admirer le paysage ni même tout un voyage Mais en s'entraînant comme une sorte de désensibilisation, en s'aidant de l'écaille, en protégeant l'esprit par une sorte d'hypnose peut-être… ça doit être possible… mais pour le savoir, il faut tester. »

Je secouai la tête, c’est mort Alva, ce n’est pas possible, c’est déjà bien avec le collier ce que tu as fais n’abuse pas sur cette corde trop fine.
« Prochain cours, tu auras les bases du démoniaques orales. C’est une langue peu aisée et surtout il faut que tu saches, qu’il y a des conséquences à l’écrit, les mots en démoniaques sont magiques et vivants et il est donc important de ne pas les inscrire n’importes ou où même sur des supports non « neutre » et bloquants. Enfin quand tu seras à écrire on aura passé déjà quelques mois… si ce n’est pas un an. » fis-je en précision avant de la toiser dans les yeux « Pour ta seconde doléance, elle est refusée. Ne t’avises pas de demander aux sacs à puce infernaux de t’aider, puisqu’ils te disent oui, cela me donnera une raison toute faite de les tuer ! Puisque cela voudrait dire qu’ils te veulent vraiment du mal ! » il est hors de question que je la torture et que je sois le témoin de la fin de son esprit !

« Alors la prochaine fois qu’un chien de l’enfer me chopera dans sa gueule pour m’emporter dans les ombres ou si un Azazel bis se prend l’envie de me foutre à nouveau la tête dedans, je serais de nouveau totalement vulnérable à la sortie. » elle avait serré la mâchoire mais son ton restait mesuré et elle ne dévia pas une seule seconde le regard du mien. Eh bien oui ! Comme tout le monde ! Tu ne peux pas tout contrôler ou contrôler dans la vie ! Et tu dois apprendre à accepter le « non » comme Ermelinde ! Bande de noble sans contrainte !
« Tu sais que combattre dans les ombres est un atout non négligeable, et pouvoir y résister ne serait-ce que quelques secondes me permettrait d’éviter d’avoir une faiblesse supplémentaire, même de pouvoir jouir d’un effet de surprise non négligeable. On peut faire ça bien. Pas à pas, seconde par seconde et selon l’effet on stoppera si ça ne marche pas, mais ne dit pas non sans avoir essayé. »

Je sais tout ça, ne me dresse pas la liste des arguments en oubliant la raison de mon refus. Remarque tu ne l’as connu surement pas. maso que tu peux être avec la douleur, louve forcené et têtue, tu t’oublies ! « Tu as pensé une seule seconde au fait que je n’ai pas envie de te torturer ? De voir apparaître des fissures dans ton esprit en s’acharnant à réaliser ce qui de toute façon n’est pas possible de réussir ? Peut-être quelques secondes, mais ça ne suffirait jamais ! » je gronda, la fixant dans les yeux ! « La seule chose que je peux faire, c’est te plonger dedans les yeux fermés, pour que tu apprennes à utiliser tes autres sens ! A te battre tel un aveugle ! Au pire, tu iras faire un stage chez un maître Chinois d’art martiaux qui te foutra au tapis alors que ses yeux ne se sont jamais ouverts ! Mais il est hors de question que je sois ton bourreau, une seconde fois !! » puisque mon image a été l’épée pour te saigner à Sodome !

« Quelques secondes c’est ce qui peut changer l’issue d’un combat ou juste permettre d’avoir la vie sauve car je ne sortirai pas le corps tétanisé par l’effroi. Et ça ne ferait pas de toi mon bourreau puisque c’est moi qui te le demande et que je sais à quoi je m’expose. » elle prit une nouvelle inspiration avant de lâcher un soupir.. « Sache que je ne compte pas faire ça de manière irréfléchie. Tu as bien dû te rendre compte que je ne cherche plus à ouvrir les yeux inutilement lorsque je transplane avec toi. C’est pour ça que je préférais le faire avec toi, je savais que je pouvais avoir confiance dans le fait que tu saurais m’arrêter juste avant la limite... mais j’espérais que tu aurais assez confiance en mon jugement pour me croire quand je te dis que ça vaut le coup d’essayer. Je suis désolée, j’aurais dû mieux prendre en compte la difficulté que ça pourrait représenter pour toi.»

Même si tu ne cherches plus à ouvrir les yeux, la terreur est suffisante non ? Tu veux t’imposer ça a répétition ? … j’inspira et secoua la tête. Je me renfrogne quand elle parla de confiance, je n’aime pas ça, j’eu l’impression qu’elle me faisait du chantage en plus d’insister. Et que tu le veuilles ou non, ça ne retire pas le coté torture, surtout que j’utilise les ombres pour rendre fou les gens. Non, ça ne vaut pas le coup en cas d'échec puisque le pourcentage est trop élevé. Et le pire, c’est que j’avais fait une concession !

« Ce n'est pas qu'une question de confiance dans ton jugement Alva ! Imagine deux secondes l’inverse ? Tu aurais envie de prendre le risque de ma santé mentale ? Surtout actuellement. » je secoua la tête « Ma concession, ne te convient pas ? Tu veux ouvrir à tout prix les yeux ? » Le pire c’est que je comprenais son besoin et les avantages, mais bon … les conséquences sont bien élevées et je n’ai pas envie de le faire, cela me dérange terriblement. Une personne hors de mon cercle ok, je n’en avais rien à faire s’il voulait se rendre dingue, mais toi non.
« Bien sûr que non ! » fut elle obligée de reconnaître. Bon bah voilà demande pas autres ce que tu leur refuserais !
« Mais je ne veux pas me retrouver au sol tétanisée et vulnérable. » lâcha-t-elle la mâchoire serrée. Oui comme tout le monde, comme les proies que tu chasses, comme les humains trop faibles face à des créatures… je comprends, mais c’est non ! Elle ferma les yeux une seconde pour se calmer ou chasser une image de son esprit avant de les rouvrir pour me regarder toujours déterminée « En plus d’acquérir un atout majeur et au fond tu le sais. Et tu sais aussi qu’il n’y a qu’avec toi que je peux le faire en toute sécurité. Et ta concession reste intéressante. Ce serait un bon début et nous reparlerons de tout ça plus tard, quand nous serons plus... stable. »

« Et je sais que le risque est trop grand ! » fis-je pour lui souligner encore et toujours ma véritable raison ! Je ne te refuse pas un atout, je te protège, nom de moi-même ! Et puis franchement, même avec la vision, se sont des ténèbres ! C’est aussi sombre que dans le trou du cul de Satan… hum, manquerait plus que j’ai de la lumière dedans tiens ! Lulu luciole ! après tout c’est par le cul qu’elles produisent non ? Mais sérieux … c’est quoi cette interrogation que j’ai là ? Je suis vraiment un idiot parfois ! Bon après elle fait aussi sa concession, j’allais justement lui dire qu’on en reparlera quand elle sera moins toute cassée, enfin dans d’autres mots.

« Oui, dans un an. » fis-je en m'approchant d’elle pour … pour quoi ? Je ne sais pas, pour faire la paix ? Tiens, on dirait que j’ai ce besoin comme avec Blanche de faire ça, cette paix… je me fatigue, je me fatigue vraiment…

« Dans quelques semaines... » dit-elle en posant sa main sur ma chemise. « ... ou quelques mois. » corrigeait-elle se montrant plus raisonnable… dans douze mois plus exactement, mais pas besoin de le souligner, je ferais une pirouette et de toute façon si ça ne va pas (et ça serait logique), tu auras ton stop.

« Tu tires ou tu m’embrasses ? » pardon ? j’ai dit quoi encore ? En tout cas, elle s’humecta subrepticement les lèvres mais au lieu de m’embrasser, elle dit à mi voix : « L'entraînement n’est pas fini. » comme si elle hésitait, étrange ? Non, c’est vrai que c’est bizarre de demander ça…et une bourrasque qui sortit de nulle part l’envoya s’écraser contre moi, mettant ses lèvres à ma portée… je fis le chemin manquant. Et ses lèvres accueillirent les miennes même si elles se montrèrent bien plus sages que d’habitude... oui, elle semblait se retenir, pourtant PapaLoup n’était plus dans les parages… un peu étonné, j'en conclus qu'elle était gênée de le faire ici, un peu trop proche du manoir ? Sinon comment expliquer ça ? Je me détache avant de la toiser. « C’est a se demander si vous n’avez pas un élémentaire du vent dans votre jardin ! Ou on va pas tarder à se prendre une averse. » oui il est étrange ce vent !

Elle laissa le bord de sa langue passer sur ses lèvres avant de s’écarter plus en répondant. « Non, pas tout à fait...» elle soupira avec une pointe d’amusement. « Maman, je te présente Lucian. Lucian, je te présente Maman. »

Maman ? Elle n'était pas censée être morte ? J'arquai un sourcil hésitant à lui demander ce qu'elle prenait pour que ça est de la bonne !

« Tu sais Alva quand je te dis de dormir, je pensais surtout à dormir de manière… ahhhhhhh d'accord… . » je me prit une bourrasque de vent ne finissant donc pas ma phrase sur la drogue, surtout qu'une silhouette élégante dans une robe bleue se manifestait dans le kiosque. Le visage était un peu flou, yeux bleu, chevelure blonde…

« Je ne sais pas pourquoi mais je la pensais rousse… » dis je plus bas alors que le… spectre se mit à rire.

« Bonjour Lucian. Je suis enchanté. Néanmoins faute d'être rousse, ma fille a au moins les goûts de son père. » dit elle avec humour. Cela me fit pouffer. Ah bah elle a de l'humour la maman voyeuse !

« Enchanté de même… MamanLoup. » puisque j'ignore son prénom et Alva aussi. Remarque maman c'est le prénom courant, comme papa. Mia avait dit à tout le monde que je me nommais ainsi et voilà. Ce qui est très drôle. Bah heureusement qu'on ne s'est pas enflammé ici… la gêne quoi. Mais je compris pourquoi elle était moins enthousiaste… bah voilà une de plus à être au courant. J'avais plein de réponses possibles comme le fait que les Hennessy aimaient trop les carottes mais ça ne le fait pas trop.

« Hum, comme quoi ton père a au moins une qualité » fis je avec humour. « Et donc comment ça se fait que Maman voyeuse soit toujours parmi nous ? »

«[color=#dc143c] T'embrasser n'est pas forcément une qualité tu sais color]» se moqua t'elle un peu. De toute façon le mal était fait. «[color=#dc143c] Je te l'ai dit, elle n'a pas voulu partir.[color]» dit-elle en levant la main qui portait la bague à la pierre bleue.
Ah oui c’est vrai, elle m’avait dit que sa mère était une sorte de spectre, le genre de spectre qui a échappé à la garde de cerbère ? Eh bah dis donc, ce n’est pas bien madame ! j’eu un rictus, voyant le fantôme s’amuser de la scène. On discute brièvement avec le spectre avant qu’elle ne disparaisse dans un souffle de vent, sûrement pour éviter de se faire traquer ? Je n’ai pas toutes les informations, sans aucun doute que j’en aurais en prenant la couronne. Cerbère me l’avait reproposé, mais je n’avais pas encore eu la volonté de m’en saisir.




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Alva + Lucifer

Le plus précieux des cadeaux n’est pas celui que l'on paie mais celui qu’on fait avec les souvenirs et le cœur.

3 avril 1902b>

Durant la continuité de ce mois de mars, j’avais eu quelques étranges événements, une chasse au trésor sur mesure se dessinait pour « Lucifer »… heureusement que j’avais une équipe performante et des indicateurs partout… et franchement le démon qui me réservait ces tableaux bien fascinant, meritait mon attention et j’appris en soulevant par hasard une langue qui était derriere cette folle idée : Béhémoth. Voilà de quoi attirer mon intérêt ! La bête était de sortie et elle se montrait aussi violente qu’ingénieuse ! Outre ce jeu de piste, j’avais aussi quelques moments où je me rendais auprès de quelques seigneurs petits ou moyens, les observateurs de loi ou via Janice et quelques membres de mon équipe, jugeant s’ils étaient dignes ou bien qu’ils devaient être purgés. Quand ils devaient mourir, j'intervinais sous Stan, ou bien je faisais ça de manière plus fourbe, une petite rébellion, une douche improvisée avec un artefact maudit cachant le côté béni… oui je rivalisent d’imagination et dans ce lot, très peu avaient mon suffrage. Je laissai même une piste qui allait se retrouver dans un rapport à la Ligue, Alva serait contente…

20 mars 1902 - Pologne

Moment pleins de mythisme, Julian Stolasas dit Stolas (et donc un cauchemar décrit dans la pseudomonarchias deamonum) est mort ainsi que plusieurs de ses fidèles autant humains, créatures ou même infernaux. Une vingtaine de personnes auraient péri. Stolas, prétendait que Lucifer était un mythe. Mais le logo gravé de feu violet dans son manoir, qui brûlait encore après que les équipes de la Ligue ait quitté et nettoyé les lieux. La marque ne semblait pas disparaître comme si l’endroit était maintenant une possession du Diable. Les démons étaient décapités et le tout était disposé d’une certaine manière à former une forme de tableau macabre et à la fois d’un esthétisme fascinant. La représentation n’était pas connue, ou pas encore trouvée, mais les équipes en ont conclu que ce fut un avertissement.

L’agent Nowak aurait suivi la piste dans la neige d’une paire de bottes féminines, avant de se retrouver devant un hôtel de sacrifice que devait utiliser Stolas, avec du sang encore frais dessus. Le corps, d’un fanatique y était présent avec autour de lui trois chiens type dobermans de couleurs différentes mais dans leur regard brulait l’enfer ! Pris de peur, l’agent Nowak a rebroussé chemin et a juste eu le temps de voir apparaître une silhouette élégante, nimbé de rouge dans le sous-bois, avec un petit rire sombre… une femme qui avait l’air trop belle pour être une bonne croyante, mais dès qu’il cligna des yeux après sa chute dans la neige, les chiens et la femme semblaient avoir disparu comme un mirage. Lui-même a encore un doute de ce qu’il a vu, surtout que le corps du fanatique de Stolas n’y était plus.


J’avais aussi mon affaire de casino qui prenait enfin de la grandeur, les travaux avaient commencé après mon départ et franchement ça commençait à avoir de la gueule ! Vu la complexité et les quelques soucis naturellement chiants de telle entreprise, il y avait eu du retard et il n’est jamais bon d’avoir aucune raison légitime… c’est fou, comme on a dû mal à trouver du petit personnel compétent ici ! Le sujet d‘Amber, me passait au-dessus de la tête, elle était emprisonnée depuis un bon moment, en attente de savoir si Ermelinde et Alva se décideraient au retour du voyage initiatique de mon cul la fougère de la petite sorcière. Enfin bon, elle souffrait en attendant sa délivrance par la mort.

Niveau affaire, je n’avais pas plus d’information sur ce soit disant dragon blanc ayant élu domicile dans la montagne de la surprise d’Alva et je devais aussi m’en charger la date était proche et comme souvent mes nuits devenaient courtes pour tout prévoir, avant qu’un coup de bâton fin mars me mette morose… l’état de ma fille était toujours désastreux et ma colère grandissait envers Flammèche qui restait impuissante. Alors que je m’étais emporté dans ce genre de colère qui donne un avant-goût d’apocalypse (pensant que la magie de cette connasse avait empiré la chose) contre la djinn terrorisé et le reste de l’équipe qui ne mouftait pas pour ne pas s’en prendre pour leur grade… j’avais réussi à me calmer et ne pas faire de malheur, voyant bien à quel point le génie maudit avait essayé de rendre sa magie utile et que ce n’était pas elle la responsable, Tabitha n’arrivait tout bonnement pas à gravir l’échelle de la vie, au moins elle stagnait. En plus d’avoir une frustration sexuelle des plus détestable à gérer et je reste un homme, quand les couilles sont pleines ont est plus colérique ! Mon temps était réduit pour me taper une donzelle et puis bon celles que j’avais courtiser au bar du Chien fou, m’avait laissé une amère déception, trop douce, trop banales…pas assez endurante… oui rien ne m’allait et je n’y prenais que peu de plaisir, surement la tête ailleurs et le cœur prit.

Alva appela au manoir pour proposer une sortie récréative à l'Oiseau fou ! Elle m’en avait parlé en août dernier lors de la mission des Hiboux, mais je ne pouvais pas la rejoindre dans cet état… alors j’embarqua toutes l’équipe une fois grimé et moi en femme, pour une sortie toute aussi récréative mais tentatrice dans un club tenu par un succube assez renommé pour son cabaret des sens… un endroit où la tentation et la luxure étaient la seule reine. Elle tenait cet établissement avec un groupe de sœur de sa sale espèce d’inférieurs, mais qui ma foi était beaucoup plus efficace et intéressante que ce Stolas. Il était temps que même les petits démons aient le choix de ployer le genou et je comptais bien acquérir sa loyauté totale. Après de bonne négociation, assurément facilité par mon sexe féminin, j’eu la loyauté de ce groupe de succube qui pour une fois, me fit- changer d’avis sur le mépris que je leur portais. Un bon roi sait donc donner sa chance aux petites gens. On profita des lieux, une belle orgie fut organisé en milieu d’après-midi, permettant à mes tensions sexuelles de s’évanouir ainsi que ma colère… bon j’étais une femme mais c’est fou ce que peut faire un pénis en ombre ! La brochette fut pleine de cyprine et je me perdis dans cet étalage de sexe et de désinvolture ! Janice était ravie de pouvoir vivre sa sexualité sans être jugée et si toute l’équipe ne profita pas forcément des bienfaits d’un corps éprouvé par l’orgie, ils avaient d‘autres plaisirs comme le massage ou bien des soins divers… Acanthe était la moins encline avec Flammèche à se laisser aller dans la luxure. Mais bon le but étant que tous y trouvent leur compte au frais du diable !

Apaisé et donc moins sur des chardons ardents, je passai un long moment à me laver avant de rejoindre la louve, pestant intérieurement de ma hâte et de l’effet qu’elle faisait naître en moi dès que je la vie drapée dans sa robe de couturier. On avait une table au fond, discrète nous permettant de jouer sous la table de nos genoux ou de nous taquiner gentiment sans avoir des regards sur notre étonnant duo. Je m’étais présenté dans une tenue Avalonienne revisitée par mon tailleur et donc j’avais attiré quelques regards globalement appréciateurs preuve que la mode semblait évoluer un peu. Parfois perdu dans mes pensées, d’ordre démoniaques ou simplement envers mon impuissance qu’était de sauver ma propre fille, je savourais que peu les prestations, souvent médiocres. Mais le principal était la compagnie. Quoique certaines avaient mon suffrage comme ce peintre peignant au rythme endiablé de son collègue au piano ou cet homme au multi instrument. Le poète toucha Alva tout comme ma main sur ses doigts, il avait des passages intéressants qui me marquent l’esprit et que je réutiliserais. J’étais content de voir ce lieu mine de rien surtout qu’on égaya la soirée en châtiant des gros bras, apeurés et traumatisés pour leur karma ! Cela me met en meilleur forme pour la suite d’une soirée, devenue presque naturelle : celle qu’on passe la nuit ensemble. Comme souvent, ce fut des joutes, des rires et aussi beaucoup de séries pour l’échec des bracelets qui continuaient à être éprouvés. Elle avait fini dans le mois, par me confier où était sa barrière : la montée de désir. Je n’avais pas insisté, je savais au fond, alors je tentais ce soir ou bien les autres soir de dériver un peu le truc, même si le gros du travail était en elle. Il était toujours difficile de nous séparer et je devais reconnaître que de nombreux gestes intimes s’étaient imposés comme naturels en nous voyant. Certes pas en public, mais dès que nous avions le confort de notre bulle, nos lèvres se cherchaient facilement, nos mains ou même être juste assise ou allongé l’un contre l’autre en train de lire ou de parler. Drôle de sensation, mais j’aimais bien qu’elle soit près de moi quand je travaillais dans l’atelier ou bien plongée dans une lecture de rapport de mes affaires. De toute façon, si elle avait tenté de lire les feuilles elle aurait été vite déconfite de ne rien comprendre, j’avais inventé une langue pour communiquer avec ma team et aussi traduire tous mes documents en rapport avec ce qui me concerne, illégales ou de l’égal. Enfin bon, la nuit de l’Oiseau fou, je m’étais réveillée en sueur, cherchant frénétiquement Alva qui avait disparu du lit… la panique m’avait pris et quand elle était apparue dans l’encadré de la porte mon premier réflexe fut de l’engueuler d’une simple phrase :

« Ne me laisse pas ! » et je m’étais recouché la tête migraineuse et le ventre nauséeux de mon cauchemar violent qu’un attrape rêve n’avait pu absorbé. Bien entendu la louve avait vite compris que j’avais eu un réveil violent et que ce ne fut qu’un reflexe… qu’un putain de réflexe de guimauve qui me foutu la honte … mais dès qu’elle était revenu dans le lit, elle s’était retrouvée agrippée par un démon un peu con. Enfin, j'étais encore dans une forme de rêve éveillé. Je refusai d’en parler le lendemain.

Enfin bon, ce même lendemain j’avais envoyé des fleurs de feu à Flammèche pour « m’excuser » de ma colère injustifiée et lui signifié que je n’étais plus fâché contre elle. Je voyais aussi Amy de temps à autre pour nos chiantes et pénibles séances de « Amythérapie »… cela me pétait grave et j’essayais d’avoir le cristal pour qu’elle parle avec Morgause, elle aussi avait besoin de soutiens et ce fut durant l’un de ses moments qu’on put discuter un peu plus longuement.


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3 avril 1902b>

Flashback – Discussion Morgause

J'active le cristal, de toute façon nous nous dirigeons de temps à autre ou avant que je lui passe Amy. Sinon Tristan avait le cristal la plupart du temps, il me le laissait généreusement, avec cette amertume courante… une de ces phrases était bien représentative “de toute façon, je dois m’habituer à ne plus le porter”... oui pauvre gars !

*Hello petite Libellule, la belle au bois dormant est toujours dans le même état ? *
Elle avait mis un petit temps à répondre, comme si elle était occupée tiens ! Sort donc ta bouche de la flûte du luthier ! haha, cela me fait sourire tellement c’est gratuit ! Mine de rien, quand elle sera de retour je me doute que ma frustration ne s’éternisera pas, longtemps et que mon emploi du temps pour nos conneries devrait se rallonger !

* Salut mon beau diable. Je ne me souviens pas t’avoir convoqué ?* fit elle avec humour mais il y avait de la fatigue dans sa voix mentale et elle reprit vite plus sérieusement * Toujours dans les pommes. *

*Tu ne vas pas te plaindre que le Diable vient à toi, après avoir senti ta perdition ? * dis-je pour alléger un peu l’atmosphère surtout que bon Blanche était toujours avec son fruit favoris *Elle est trop phobique pour sortir de son cercueil de verre.* fis-je sans saveur avant de soupirer *Tu t’échines toujours ? * La fatigue était le témoin de ces tentatives toutes vouées à l’échec, la frustration devait aussi grandir en elle et nous étions deux impuissant que ça soit pour Blanche ou même moi pour ma gamine.
* Ma perdition est pourtant consommée mon ami. * ouais, elle avait du mal à garder son ton badin, elle n'est pas de belle humeur la fée. Donc je ne vais pas continuer, je lui ferai des blagues après. * Toujours... mais j’arrive au bout de ce qui est en mon pouvoir... je suis presque devenue aussi douée en médecine que ces abrutis du frênes et ça ne sert à rien... *

*Cela te serviras à autre chose. Enfin bon, je comprends. Il va falloir se résigner que rien ne peut l’aider, ça se trouve elle ne veut même pas revenir. * dis-je en soupirant.
* Oui, le frêne à déjà baissé les bras depuis des semaines et l’aulne me dit qu’il faut accepter qu’elle fait son propre voyage. Tu sais qu’ils ont failli m’empêcher de refaire le rituel ?* confia t’elle avec un peu plus de véhémence sur le fin.

*Pourquoi compte tu le refaire ? Tu voulais tenter de la retrouver s'il avait quelque chose a merdé dans la conception ? * ouai, il vaut mieux que tu évites de le refaire c’est un peu un geste désespéré pour le peu que quelque chose ait foiré ou même ait tout bonnement cassé depuis Blanche ou après son passage.

* Tu te fiches de moi ? Tu crois que je les ai écoutés ! Je l’ai fait y’a deux jours.* Elle soupira. pourquoi j’ai douté qu’elle était “sages” hin ? * Enfin, ce n’est pas tout à fait le rituel en soi, une fois la vétérance faite, on ne peut plus le faire à l’identique. Mais j’ai tenté de me mettre dans un état proche mais ça n’a rien donné et maintenant je suis crevée.*

ah bah au vent les interdit des autres, cela allait facile non ? Enfin bon elle est puissante, elle en a chier. *Et tu n’as pas sentie Blanche dans cet état ? Cela t’a apporté quelque chose ? *
* Je l'ai aperçu mais elle était comme insaisissable. Au moins on sait que son esprit n'est pas mort.* m'expliqua-t-elle. * Je ne pense pas en avoir tiré grand chose à part une bonne migraine et vingt heures de sommeil qui ne m'ont même pas requinqué.*
Elle l’avait aperçu ? Je me sentais mitigé et irrité à la fois, genre Blanche n’avait pas pu la voir ? Cela me rend grognon, esprit insaisissable ou qui ne voulait tout bonnement pas.

*Tu n’as même pas eu un petit boost anti âge… Vraiment c’est bien la peine de faire ça ! * fis-je avec humour afin de masquer mon renfrognement.

* On verra ça dans cinquante ans… ça n'a servi à rien. Et toi, tu continues à faire tourner Amy en bourrique ?*
Oui nous verrons bien dans un demi siècle… mamie. *Je crois que son troisième totem sera un âne, tu en penses quoi ? *
* uhm... Oui, et elle te bottera les fesses * rétorqua t’elle amicalement.

* Heureusement que les membres repoussent ! * fis-je avec humour, on discuta des quelques nouveautés à Avalon, surtout concernant son nouveau rôle une fois sur terre ! Et aussi de l’organisation de qui vient la chercher et où elle logera, elle semblait ravie que je lui laisse quartier libre pour la forêt bordant leur belle maison. J’évitais quelques sujets concernant Alva et on plaisantait beaucoup sur PapaLoup, qui allait être encore plus morose d’apprendre que les solutions s’amoindrissent, au moins mi-avril on aurait plus d’espoir. J’ai perdu une fée pour en gagner une complètement chaotique, je sens que cela va donner ! Et je dois dire que la revoir bientôt est une bonne nouvelle ! Je lui passe donc le futur âne et je vaque à mes occupations.



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3 avril 1902b>

C’était maintenant le jour J et Alva devait bien admettre qu’elle éprouvait un léger stress à l’idée que Lucian puisse ne pas apprécier... déjà qu’il peinait à accepter de recevoir un geste gratuit, là c’était un petit cran au dessus et au fond n’était ce pas un peu “trop”... bon à comparer de ce que lui était capable de faire, non, elle en était loin, mais préparer un tel projet pour une autre personne que son père... c’était encore de l’inédit ! Enfin, elle avait déjà offert quelques surprises à Andy mais pas aussi complexe à mettre en place... Allez, de toute façon, il était trop tard pour se poser des questions, Loris avait déjà envoyé le message à Lucian qui ne devrait plus tarder.

Lorsque le dragon arriva enfin au manoir et qu’il rejoignit son majordome pour lui demander un complément d’information, celui-ci improsia un petit “accident” qui obligerait son maître à filer rapidement sous la douche avant d’en venir à l’affaire pressante que le majordome avait utilisée comme excuse et dès que le dragon descendit propre, Loris le conduisit au salon où il avait dissimulé le miroir et lui tendit un petit sac avec quelques affaires.
« Monsieur, vous êtes attendu.  » se contenta t’il de dire.

Le miroir laissait voir sous l’ombre de quelques arbres, une étendue de sable fin et un peu plus loin des vagues venant lécher la rive. Le soleil était bas dans le ciel mais pas encore couchant preuve que l’endroit devait se situer près des tropiques ou dans l’autre hémisphère.

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3 avril 1902b>

3 avril 1902

J’étais partie le deux avril en Asie, rencontrer un seigneur démon du soleil levant. Je ne savais pas encore quoi penser de lui mais il était en période d’essais. Au fond, il avait un petit potentiel, qui restait à découvrir et l’homme avait la nostalgie de l’ancien empire, il vivait sur une des îles de Chine dans son petit royaume de savoir et d’ésotérique tout en faisant des affaires démoniaques dans son coin. Il avait une sacrée archive de savoir et une connaissance dans les rituels impressionnants. Un homme à garder faute de le mettre sur le champ de bataille. Il semblait avisé et loin d’être benêt. Niu Mowang dit roi démon taureau restait quand même un poids lourd dans la culture chinoise, il y avait beaucoup de personnes prêtes à le servir ou l’aider. Comme quoi, il aurait l’influence suffisante. Je serais bien resté aussi plus longtemps, mais en fin d’après-midi je devais me rendre chez moi, j’avais une affaire importante à réglé concernant ce dit dragon blanc avec des réponses méritant que je vienne prestement… bon, je n’étais pas ravi mais cela m’allais bien, surtout que je commençais à perdre patience devant la lenteur de certain congeneres du soleil levant mais qui stagne ! Ainsi que des provocations superflus comme s'ils avaient besoin d'éprouver leurs faiblesses face à ma puissance. ça m’énerve ce genre de comportement à la longue ! Tu fermes ta gueule et baste, ton égo tu le mets dans une boite et tu feras le malin face aux autres abrutis ! Je n’ai pas la patience pour les jeux des cauchemars et leur petits zizi ou vulve ! Bref, la traite de l’alliance prenait trop de temps et dans la tradition il fallait revenir plusieurs fois, cela me gonfle fortement ! J'exige que la prochaine fois que je daigne me déplacer on signe où ils subiront les conséquences de ma déception ! Parfois être une femme face à des hommes resté dans le pasé, ce n’est pas avantageux, sauf pour leur dresser le kiki ! Non mais ça va bien le foutage de gueule … cela eut le mérite de faire une piqûre de rappel et moi d’avoir perdu du temps.

À peine étais-je sortie de mon bureau pour quérir mon petit majordome non présent, qu’il me renversa la cafetière dessus ! Mais sérieusement ? Depuis quand est-il aussi maladroit, lui ? Bon, il entendit du pays bien entendu et j’allais me doucher, avant de voir des affaires sur mon lit ! Bah tiens, pour te faire pardonner tu joues à la poupée Loris ?

La tenue était nouvelle, encore une réalisation de ce tailleur doué ! Je la déplia … marquant un temps d’arrêt sur la légèreté de la tenue et surtout sur ses manches courtes. Le tissu du milieu était semi transparent et ébène, mais vu le temps, il avait une doublure sombre et j’avais des bottes noires pour les pieds, masquant ces chaussures dignes de véritable tong japonaise. Et c’est quoi ce bracelet d’épaule ? Mais je ne suis pas une princesse… je soupira, me disant qu’il avait quelque chose qui clochait et cela sentait le coup foireux de Mia et Andrew ! Je ne sais plus quand je dois manger avec eux, demain me semble… bon le thème je ne sais plus… mais allez savoir que ce n’était pas un leurre fait avec Loris ! ah cette bande de petite sale race de cachotier ! Tu parles d’une affaire urgente ! je ne vais pas me trimbaler sans manche en pleine Norvège ! Bref, je l’enfilai puisque je suis une poupée ! Et puis bon, je suis malheureusement trop curieux. Mais peut-être que ce truc prévu sera une bonne surprise, après tout cela me sortirait de mes affaires démoniaques et mes entraînements antis infernaux !

Il me guida jusqu’au petit salon magique où je l’observais avec une certaine suspicion, mais je ne dis rien, il avait sûrement un argumentaire tout fait. Je ne lui donnais pas ce plaisir de me le servir, même pas en salade ! Je pris mon petit sac contenait sûrement d‘autres affaires et je le mis sur mon dos, voyant le miroir… du sable ? Et une luminosité basse, la plage de Tahiti ? Super je vais être frustré de ne pas me baigner ! Avant de passer le reflet, je me tournai vers mon majordome qui avait ce sourire satisfait.

« Sale traître de magouilleur ! » l’homme ricana et je passe donc le miroir me retrouvant sous l’ombre d’un arbre.

« Mia ? Andrew, je sais que vous êtes là ! Allez sortez ! Qu’on en finisse, j’ai autre chose à faire, je ne suis pas rentré plus tôt pour jouer au volley sur le sable ! Surtout que c’est demain qu’on est censé se voir ! » bon, je me rends compte que je n'étais pas super aimable… encore énervé le démon…

En m’avançant un peu plus loin, je pu découvrir une plage entourée de falaises formant une crique que le soleil baignait d’une chaude lumière. Je percevais la magie et en regardant autour, j'ai pu reconnaître la plage de l’île des hiboux, là où nous avions établi notre campement. Donc ce n’étaient pas mes enfants… je me tend un peu, aux souvenirs de cet endroit … Alva, c’est donc elle qui a organisé ce traquenard ? Je me détends, tout en balayant l’endroit des yeux, étonné de ressentir de la magie ici. comment avait-elle fait pour mettre un miroir ?
un petit coin pique-nique avait été installé, un peu plus cosy qu’à l’époque et un peu plus loin, une silhouette féminine attendait près du rivage, dans une robe de plage légère que la brise collait à ses jambes. En m’entendant, elle tourna un visage souriant vers moi. Drôle de sensation… je n’avais aucun doute sur la personne et je lui répondis d’un sourire naturel admirant le paysage composé autour d’elle, ce tableau un peu trop beau. Je ne savais pas quoi penser de tout ça, pour être franc, je me demandai le « pourquoi ? » pour quelle occasion ? Mais en fallait-il ? Londres manquait de nature et de plage… quel dommage que je ne puisse m’y baigner. Je m’approchai d’elle, sentant l’air marin.

« Bonsoir bouillotte, avons-nous des Hiboux rescapés pour agrémenter … le pique-nique ? » fis-je taquin. Bon la mauvaise humeur s’envolait doucement. Je fis quelques pas autour de nous… « Il y a de la magie ici… c’est que la barrière ? » fis-je après avoir fait le lien un peu con… Pourquoi avait-elle fait tout ça ?

« Bonsoir Doigts de fée. » fit-elle en me suivant des yeux. « Il n’y a normalement plus aucun danger sur cette île, ni de hiboux... juste la famille du phare qui doit encore être là... et la barrière.»

Bon, ce n’était que la barrière et je suis idiot de n’avoir rien compris avant. Au moins, elle ne portait pas cet affreux chignon, mais elle avait tenté une coiffure, mais pourquoi tu te coiffes ? Tu es parfaite les cheveux libres !
« Dommage, cela aurait donné une belle chasse… donc cela veut dire que je peux aussi voler, dans la limite de la barrière. » je me stoppa à côté d’elle. « Marre des chignons ? »
« Je n’allais pas t’imposer un de ces “affreux” chignon pour ton anniversaire tout de même. Whisky ou champagne ? »

Mon anniversaire ? J'arque un sourcil surpris… « Mon anniversaire ? » on est le trois ? Je regardai ma montre, voyant le petit chiffre « Ahhh, mais tout s’explique alors… entre Andrew et Mia qui insistaient pour un repas et … ça ? » dis-je plus pour moi-même que pour la louve … elle avait fait tout ça, pour mon anniversaire ? Mais ça ne va pas bien dans ta tête ?! Je ressentis une grande gêne et mon sourire s'évanouit aussitôt.

« Ca ne répond pas à ma question, Whisky ou champagne ? Ou on fête ça à l'eau ? » insista-t-elle en me prenant le bras pour faire quelques pas.

Dans l’eau ?! Mon regard alla sur les vaguelettes. Elle savait que j'avais un soucis avec l'eau marine, je lui avais dit dès le premier jour aux Hiboux dans mes faiblesses… il serait étonnant qu'elle l'oublie, même à Tahiti elle m'avait tiré in extremis avant la montée de la marée… qu'avait-t'elle fait à cette crique ? Dans un monde de petite peluche pailletée, je n'avais rien à craindre. Et où était la raison de redouter une douche marine ? Ce n'est pas Marie avec son stratagème pour le piéger.

Incertain, mon regard se posa sur elle. « Whisky. Les bulles de champagne me chatouille le nez et après j'éternue. » dis-je en rigolant. Je suis un peu gêné car c'est une sacré surprise tout ça avec une forme de symbolique… d'habitude je suis le responsable de ce genre de chose… je me gratta un peu l'arrière du crâne. « Dans l'eau… même s'il n'a rien à fêter d'extraordinaire. »

« Un anniversaire n'a rien d'extraordinaire et ce n'est peut-être même pas le bon jour mais c'est le seul qu'on a. Donc whisky. » dit-elle en s'éloignant vers la zone de pique-nique pour verser un verre de whisky. Oui ça n'a pas de sens pour un vieux bordel pourtant c'est un jour important dans les mœurs, le seul jour où on te célèbre. Pour une fois tu peux te montrer égoïste et pas faire de présent aux autres ou à ton dieu. Je réceptionne mon verre souriant en voyant la marque. (Hennessy évidemment) et un autre de Martini. « Quand à le boire dans l'eau… J'espère que Loris a mis ton maillot de bain dans ton sac. »

Intrigué je déposa sur la petite table mon verre et fit basculer le sac devant moi découvrant les affaires, voyant un maillot de bain… elle est vraiment sérieuse en fait ! Mon regard s'illumina et je levai la tête vers elle.
« Pourquoi sommes nous encore habillés ? »


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Stone Heart - heart on the beach

Alva + Lucifer

Le plus précieux des cadeaux n’est pas celui que l'on paie mais celui qu’on fait avec les souvenirs et le cœur.

3 avril 1902b>

Alva avait fait le tour de la plage pour vérifier que tout était en place et qu’aucune mauvaise surprise n’était descendue jusque là, terminant le regard dans les vagues qui ondulaient pour venir ensuite mourir à quelques centimètres de ses pieds. C’est alors qu’elle entendit la voix de Lucian un peu plus loin, il venait de traverser le miroir, ça lui laissait quelques secondes à peine avant qu’il ne la trouve.

Et bien, vu la réaction, il aurait adoré la fête surprise de Tabitha, ça ne faisait aucun doute ! Elle fit une petite grimace vers l’horizon, bon, elle saurait vite si ça avait été la bonne ou la mauvaise idée... Et puis zut, il n’en avait pas fait moins en organisant ce pique-nique dans une forêt magique ! Bon l’endroit était surtout destiné à lui montré les caméléons mais il n’avait pas choisi le menu au hasard et ne s’était pas contenté de n’aller qu’à l’essentiel, alors bon, ce n’était rien de plus qu’un pique-nique dans un joli endroit pour lui offrir son cadeau d’anniversaire, alors il allait devoir faire avec et accepter de recevoir pour une fois. Et puis, on en parle des souvenirs qu’il lui avait ramenés d’Avalon ?! Bon, elle aurait pu ajouter au cadeau, le fait de porter la belle robe qu’il avait confectionnée, mais elle ne se prêtait pas au lieu et à ce type de soirée qui, même si elle prenait place dans un joli décor, restait assez simple à l’image de sa tenue.

Bon, au moins il avait le sourire, c’était mieux même s’il n’avait apparemment aucune idée de ce qu’il faisait là. Certes, c’était le principe d’une surprise mais il ne semblait même pas réalisé que c’était son anniversaire... et quand il le fit, son sourire s’effaça. "Ça"... C'était presque vexant… enfin ça l'aurait été si elle ne le connaissait pas et ça le deviendrait s'il recommençait avec son "ça" et sa mine déconfite. Ah non! Il n’allait pas gâcher ses efforts ou se montrer d’un coup distant parce qu'il ne savait pas accepter un cadeau! Allez, Whisky, Champagne ? Ou alors on passe au vif du sujet et on fête ça à l'eau …

L'homme porta son choix sur le whisky, un classique. Elle s'était déjà tournée vers la petite table de pique-nique lorsque Lucian reprit la parole en évoquant l'eau. Avait-il déjà deviné ? Elle s'efforça de ne rien laisser paraître et s'occupa de verser les verres.

Oui en soit ce n'était rien d'extraordinaire. Ce n'était qu'une date mais c'était aussi un symbole, un moyen de dire à une personne qu'on était heureux qu'elle ait vu le jour. Aujourd'hui n'était peut-être pas le jour de la naissance de l'homme qui se tenait près d'elle mais c'était la date qu'il avait choisie, elle ferait l'affaire comme n'importe quel autre jour au fond. Mais au moins cette date lui avait offert un délai à respecter pour terminer ces préparatifs. Et puisqu'il voulait aussi de l'eau, rien n'empêchait de boire ce verre au milieu des vagues.

Pendant qu'il retournait le sac un peu intrigué et découvre au milieu de quelques affaires un maillot de bain, la louve avait déjà discrètement défait le noeud de la ceinture de sa robe fluide et lorsqu'elle vit la lueur dans le regard du dragon qui devinait le clou de la surprise, un poids s'allègea dans sa poitrine.
« Parle pour toi. » répondit-elle en écartant les bretelles de sa robe qui glissa doucement le long de son corps dévoilant le [irl=https://pin.it/2p9hdoL] maillot de bain[/URL] qui se cachait dessous. Un maillot assez moderne et audacieux comme c'était souvent le cas dans la garde robe de la louve.

Elle reprit son verre sur la table et marcha vers la rive sans attendre que Lucian se débarrasse de ses habits tout aussi originaux et une fois qu'elle eût les pieds dans l'eau, elle se tourna vers le dragon tout en continuant à s'enfoncer dans l'eau à reculons.  « Tu te dépêches un peu ? » le taquina t'elle.

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3 avril 1902b>

Parle pour moi ? J’allais lui rétorquer qu’elle était toujours aussi vêtue avec sa robe blanche fluide quand elle commença à s’effeuiller pour mon plus grand … bonheur. Et je dois dire que ce qui se cachait en dessous était très … sexy ? Un corset maillot de bain avec une petite jupette à l’arrière. Je me renfrogne doucement, sentant l’excitation me prendre… Mon regard suit ses mouvements jusqu’à l’onde où plutôt son appel.

Que je me dépêche ? Facile à dire hin, quand on a une œuvre d’art qui se dandine devant vous ! Je roulai des yeux, avant de sortir le maillot bien moins sexy que pouvait l’être celui d‘une femme. de toute manière niveau vêtement, il ne fait pas se leurrer, le statue que donne les industriels à la gent féminine, est celle d’objet de désir et tout est fait pour attiser les mâles, qui osent se dire après qu’une femme est de petites vertus quand elle est trop sensuelle… alors qu’ils font tout pour que ça soit le cas et adore quand leur femme derrière les rideaux de leur maison, soit aussi légère qu’une brise ! Enfin non, les épouses sont là pour procréer les maîtresses pour ouvrir leurs cuisses. Douce ironie quand même. Enfin qu’importe, cette pensée n’est pas appréciable et puis bon … elle pourrait se vêtir de sac de jute que je serais toujours épris de sa beauté.

Je me forçait à un peu de calme, ôtant mes vêtements si longs à mettre (c’est bien la peine de les mettre si c’est pour les virer après) et enfila un maillot ressemblant plus à un caleçon sombre avec un liseret doré sur le haut mais le tissu était imperméable. Je sortis la serviette et alla la déposer sur le sable près de la rive… je dois dire que j’ai quand même une forme d’appréhension. Je reste là devant l’écume léchant les grains de silice… la louve est déjà dans l’eau et je sens l’odeur marine, celle du large. Nous sommes dans une crique, je subodore qu’elle a transformé toute la zone en eau douce, tel un bassin sécuritaire pour petit démon dragon. Je n’ai aucune raison de redouter un coup foireux, même si la confiance peut vous mener à la donner et vous faire prendre par surprise. Rien ne s’émanait d’elle, elle semblait normale, bon Marie aussi avait l’air calme et apaisé avant de me la faire à l’envers. Mais Alva, ne sait pas que je suis un démon et donc qu’elle ne devait justement rien laisser paraître dans son émotionnel. Je dépose donc le verre, me disant que déjà, je devais voir l’eau et si elle était bien d’eau douce, celle-ci ne serait pas consommée.

J’inspire doucement, allé mon Lulu tu ne vas pas faire ta mijaurée si ? Bon, c’est quand même un acte de confiance certain mine de rien ! Je passe donc un pied dans l’eau, me rendant compte que j’avais fermé les yeux dans une petite grimace… mais… je ne ressens aucun picotement ? J’ouvris mon regard et passe le second pied, avançant un peu dans l’eau… c’est possible ? C’est juste … incroyable ! Je peux ENFIN me baigner dans la mer ! Cette joie folle ressentie avec le bracelet que je n’ai pu refaire à Tahiti, ici je le fais sans rien ! Une forme d’allégresse muée d’une immense joie se dessine indéniablement dans mes prunelles malachite et j’eu un petit rire heureux ! Voilà combien de temps je n’avais pas nagé dans la mer hormis à Tahiti ? Bien trop longtemps !

« Juste une chose, ne dépasse pas l'entonnoir que forment les falaises. » me lança t’elle avant d’ajouter plus bas avec un large sourire « Joyeux anniversaire. »

Je me tournai vers elle un rictus et hocha la tête avant de m’enfoncer dans l’onde, observant les vagues me lécher les cuisses sans aucun souci, quelques poissons tropicaux venaient à notre rencontre et sans prévenir, je me jetai à l’eau dès qu’elle fut plus profonde ! L’ivresse me prenait et alors que je nageais je me transformais en dragon, sortant mon grand cou des vagues inspirant une grande goulée d’air et répartit nager dans l’eau devenue douce… cela pouvait sans aucun doute perturber la faune locale ? Les poissons ne se sentiraient pas si bien sans le sel non ? ou bien les coraux ? En tout cas, il avait le picotement agréable de la magie et mon corps sinueux, ondulait confortablement, observant les fonds marins… j’étais comme un petit fou, allant même poursuivre un petit requin à pointe noirs aventureux ! Je l’attrapai et l’envoya en l’air en sortant ma tête avant qu’il finisse dans ma gueule et soit transpercé par mes puissantes mâchoires et surtout mes crocs immenses.

Je ne sais combien de temps, je restais à nager dans les profondeurs de la crique… surement de nombreuses minutes, le temps d’enflammer mes poumons par manque d’air et de ressentir un échauffement dans mes muscles à force de m’agiter avec autant de folie ! En plein milieu de la crique, je sortis ma tête ainsi que mon cou, il avait le bout de ma queue et parfois le haut des ailes … j'inspire doucement, c’est juste superbe et parfait ! Un instant, j’en oublia un peu les contrariétés s’accumulant depuis mon retour. Voler ou nager était quand même salvateur pour un esprit malade et fou comme le mien, j’avais l’impression de me purger ! Comme si la joie était la seule chose pouvant m’animer et m’empêcher de réfléchir de trop ! J’eu un petit rire sombre … replongeant en direction de la rive, reprenant forme humaine dans les ombres de l’eau profonde et remonta à la surface : humain.
Dès que j’eu pied, je me redressai, passant une main dans mes cheveux afin de les rabattre à l’arrière et qu’il ne me colle pas aux yeux. C’est fou, ça sent le sel mais ce n'est pas salé… mon regard chercha la belle, elle sirotait tranquillement son martini blanc… je me recoucha dans l’eau, allant vers elle, pour lui attraper dans un geste de pure joie son visage et l’embrasser et navré mais un peu de passion s’échappa de mon être sous le coup de ce cadeau incroyable ! Sûrement le plus adapté et beau que j’ai reçu et pour une fois, je l’accepte !

« Merci ! » fis-je doucement, alors que je quittait la chaleur de ses lèvres… avec un ricanement de gamin.

Je me redressai en lui jetant quelques perles d’eau et disparaissant dans les ombres, pour chercher mon verre d’alcool et revenir me mettre à ses côtés, les jambes relevées, le visage sur l’horizon.

« C’est pérenne ? »

« Hélas non, tu vois ce léger miroitement rose entre les éperons rocheux, c’est la barrière qui filtre le sel, quand elle deviendra rouge, il sera temps de sortir de l’eau. » expliqua-t-elle.
Dommage, mais cela est déjà mieux que rien du tout et surtout… je n’avais pas cette frustration grandissante de voir la mer sans y mettre les pieds ! Je levai mon verre en allant chercher le sien pour trinquer.

« Je suis partagé entre te demander comment tu as fait tout ça et à la fois non, cela gâcherait le moment d’avoir les explications. »


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3 avril 1902b>

Elle observait Lucian approcher, il avait déjà compris la teneur exacte du cadeau et la manière dont son visage s’illuminait était le signe qu’elle avait vu juste et son propre sourire s’élargit. L’homme s’avança au bord de l’eau et marqua un temps d’arrêt, le temps du doute, un doute plus que normal pour une créature craignant le sel et qui savait ces eaux brûlantes. Devait-elle lui expliquer comment celà fonctionnait pour le mettre en confiance ? Apparemment ce ne serait pas indispensable, puisqu’il avançait un pied en fermant les yeux. La louve ne put retenir un petit rire en voyant la grimace sur le visage du dragon, même si sa crainte était on ne peut plus légitime. Il n’y avait rien à craindre, la louve avait testé l’eau avant qu’il n’arrive, un test simple de salinité qui avait prouvé l’efficacité de ce dispositif. Bon le dispositif lui même n’avait pas été simple à mettre en place, quatre pierres gravées de magie runique, deux assez hautes sur les rebords des falaises pour ne pouvoir être délogées par les vagues et deux enterrées profondément sous la surface de l’eau pour créer une barrière au point le plus étroit de la crique, point indispensable pour pouvoir créer une large zone d’eau douce. Il avait ensuite fallut attendre plusieurs heures pour que l’eau saline qui s’y trouvait avant l’activation soit remplacée par l’eau désalinisée. Mais le moment venue, le bassin magiquement adapté pour Lucian était prêt et il s’y enfonçait maintenant avec plus de confiance et surtout un sourire radieux, un rire même qui rempli la louve de joie. Bon, il fallait tout de même le mettre en garde sur la limite à ne pas franchir, elle n’avait pas envie de le retrouver brûlé ou pire !
*Joyeux anniversaire Lucian* pensa t’elle en regardant le rouquin plonger et ressortir en dragon au milieu de l’écume. L’avantage de ce dispositif en plus de retirer le sel, c’était qu’il ne bloquait pas le courant, il pouvait donc profiter des vagues tout comme l’aurait fait n’importe quel baigneur en pleine mer.
Ses bonds, ses mouvements, toute l’allégresse qui ressortait de sa nage était un véritable spectacle et Alva observait constatant à quel point offrir était plus appréciable que recevoir et il était on ne peut plus satisfaisant d’avoir réussi à faire naître autant de joie.

Elle finit par s’asseoir, son verre à la main, l’eau lui montant jusqu’à la taille et après de longues minutes de cabrioles marines qui avait laissé le temps au soleil de baisser sur l’horizon, le dragon reprit forme humaine pour la rejoindre. Elle aurait pu être offusquée qu’il s’emporte ainsi sans se soucier de sa présence mais ce n’était que la preuve qu’elle avait vu juste et qu’il était heureux et c’était ça son cadeau à elle. Et si elle avait eu besoin d’une autre preuve, ce baiser enjoué qui envoya une floppée de papillons envahir son ventre en était une autre ! Elle faillit bien renverser le fond de son verre dans l’océan et rit en accord avec le dragon lorsqu’il rompit leur étreinte.
« De rien » souffla-t-elle mais il avait déjà disparut pour revenir avec son verre et s’installer à ses côtés avec une première question sur ce petit prodige.

Non, ce n’était pas pérenne, dans un sens dommage pour lui, et heureusement pour la faune et la flore de cet endroit qui aurait tôt fait de subir les conséquences de cette transformation de leur habitat. Les poissons les plus malins s’étaient déjà enfuis de l’autre côté de la barrière, heureusement qu’ils n’auraient pas à pêcher cette fois pour le repas car la population avait dû être diminuée par deux !
« Tu auras tout le temps de me demander comment ça marche un autre jour.» fit-elle en terminant son verre. « Nous avons cette crique pour nous seuls et l’eau devrait rester ainsi jusqu’à demain matin et quand tu te seras assez ouvert l'appétit, un menu de la Toque du loup nous attend…»
« Je vais rester toute la soirée dedans … » dit-il avant de ricaner tout seul, le pire c’est qu’elle était certaine qu’il pourrait le faire et au fond, il aurait tort de se priver. « J’ai déjà mangé l’apéritif, il avait un requin pointe noire … » il eut un sourire avant de tourner la tête vers elle, des gouttes tombaient sur sa chevelure plus sombre à cause de l’onde « Oh mais mon fils à même participé, demain tu es avec nous ? Ou tu as juste demander un repas en disant que tu voulais festoyer avec ton père ce soir ? »
« Loris festoie avec sa fille ou une nouvelle conquête, je ne sais pas ce qu’il a choisit au final.» fit-elle amusée. Le majordome avait été on ne peut plus impliqué dans la manœuvre et non, comment dire à Andrew, “je prépare une surprise en tête à tête avec ton père...” Bon le loup savait qu’ils étaient amis mais... Non, il aurait posé des questions sur le où, quoi, comment et à bien regarder le décor... c’était un peu trop “romantique”...
Lucian ricana à la mention de conquête. « Il a dû choisir sa fille. Loris n’est plus du genre à avoir « une nouvelle conquête ». Sûrement plus jeune et quand il était dans la Légion. Mais depuis que sa femme est morte, il ne courtise rien d’autre que les pêches, sont péché mignon. »
« Et dire que personne ne peut profiter de son moelleux, quel dommage...» fit-elle amusée. L’homme n’avait en effet par l’allure d’un coureur de jupons et quand elle avait énoncé cette possibilité parmi d’autres il avait eu un petit rictus.. tout petit... qui lui avait laissé imaginer que ce ne serait pas le scénario choisi. Mais bon, elle connaissait trop peu l’homme pour en connaître les raisons.
« Il le garde pour l’élite voyons ! »  taquina t’il. Lucian termina son verre observant le soleil qui se couchait et il la prit de cours avec une autre question. « Tu as envie de voler ? »
Elle se tourna vers lui, toujours souriante mais sérieuse dans ses propos. « Tu n’as pas à chercher à me rendre la pareille. Dois je te rappeler le principe d’un cadeau ?» La proposition était belle et tentante, mais non, pas pour de mauvaises raisons.
« De le recevoir et fermer ma gueule ? » demanda t’il avec cette tête de sale gosse.
« Oui c’est à peu près ça.» répondit-elle avec un rictus plus amusé encore. « Oui et dire merci car tu es un gentil garçon mais ça c’est déjà fait..»
« Je peux recommencer si madame est devenue un peu sourde de la feuille.  » taquina t’il, alors que son regard alla légèrement sur le bas de son visage.
« Tu disais ?» demanda t’elle en approchant un peu l’air taquin. Ce n’est pas bien de réclamer des remerciements... mais du genre qu’il lui avait donné tout à l’heure, elle n’était pas contre y regoûter.  L’homme se mordit légèrement la lèvre inférieure et il s’approcha à quelques effleurements de leur bouche avant de l’attraper et l’embrasser plus passionnément, rabattant ses jambes sous lui donnant plus de profondeur à leur échange.

En voilà une belle façon de dire merci. Et si elle en croyait les fourmillements dans son corps, c’était aussi excitant qu’un vol... presque, il ne faut pas déconner, voler c’est quand même une expérience unique surtout pour une louve dont la nature était de rester clouée au sol ! Mais ça apportait aussi son lot de sensations et elles étaient un peu trop agréables. Une main vola jusqu’au cou de l’homme qui la tenait alors que son autre main restait en l’air tenant son verre pour qu’il ne disparaisse pas entre les vagues. Elle répondit avec envie à la caresse dévorante de ses lèvres et lorsqu’ils s’écartèrent un peu le temps de reprendre leurs souffles, elle délaissa sa nuque pour prendre le verre de whisky vide et se mit debout pour les balancer plus loin dans le sable où les vagues n’iraient pas les chercher, puis elle fit quelques pas à reculons dans l’eau.
« Viens, on va nager ensemble. »

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