(violence) De sang et d'os (Aylee)

La vampire détailla un peu plus ce qu’elle espérait pouvoir faire aux combattants si elle remportait le gros lot. Adèle lui adressa un sourire sous son masque.

“ Oui, vous pourriez alors vous abreuver à la source..”

Les détails et l’installation du prochain spectacle semblent réveiller l’intérêt de la brunette. Tout dans son son et son attitude montre une habitude pour ce type de pratique et elle ne cache pas qu’elle pratique elle-même en privé ce genre de petit jeu. Même si cela surprend un peu Adèle, plus habituée à voir s’agglutiner ici tous ces humains qui crèvent d’envie de s’y essayer sans oser et qui profite de cet établissement pour lâcher la bride à leurs instincts les plus pervers. A bien y réfléchir, cela ne devrait pas l’étonner, la femme a ses côtés est un vampires et bien qu’elle ne souhaite pas faire d’amalgame, cette espèce n’est pas réputée pour sa douceur.

“ Nous avons aussi l’écarteur de paupières pour forcer la victime à regarder jusqu’au bout. Et lorsqu’on approche la cuillère chauffée à blanc pour extirper l’un de ses globes... leur regard s’empli d’un tel effroi...” Adèle frissonna presque au souvenir de la terreur et du dégoût qui se dessinaient alors sur les traits de la victime qui cherchait par tous les moyens à se soustraire à l’énucléation alors qu’elle est inévitable. Et lorsque le bourreau était doué, la lenteur d’exécution lui arrachait alors des cris inhumains qui faisait tomber une chape de plomb sur l’assemblée et dont les plus aguerris se délectaient.
“ .. certes après, ils n’ont plus qu’un oeil pour exprimer leur terreur pour les tortures suivantes... mais le spectacle est odieusement excitant.”

Et pour le bourreau, la sensation de toute puissance était alors décuplée. Adèle regrettait presque de ne pas revêtir la tenue de cuir blanc de celui qui exerçait au milieu de l’arène. Même s’il pouvait lui arrivait de descendre jouer pour pimenter le spectacle et discrètement raccourcir la vie d’un supplicié trop résistant pour le bien de la cagnotte des paris... ou le réveiller pour faire durer un peu le spectacle volant un peu de temps au bourreau qui ne remarquait rien pour une si petite ponction.

“ Vous avez deux lignes de paris..” expliqua t’elle en indiquant d’une main le tableau qui commençait à se remplir sous la craie du bookmaker. “ Une pour parier en temps passé sur la chaise, l’autre sur le nombre de tortures infligées. Les deux options sont proposées pour ceux qui veulent doubler leurs mises et pour faciliter l’accès, certains clients imaginent mieux en terme de minutes, d’autres en terme de nombre d’actes. Et pour parier, il suffit d’avoir de l’argent, la mise de départ est accessible à une Livre. Plus vous pariez pendant la soirée, plus vous augmentez vos chances de remporter le gros lot.”

Le bourreau terminait sa présentation d’outils et le grand rouquin serrait déjà les mains sur les accoudoirs, les bras, les jambes et le cou entravés par les lanières de cuir. Bientôt le bonimenteur réclamerait qu’on annonce le premier outil, et la torture qui serait réclamée le plus fort serait appliqué sur le pauvre homme.

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"U “ n petit dispositif qu’on place sur les yeux du supplicié afin de l’empêcher de bouger les paupières, ainsi impossible de fermer les yeux et de se soustraire à la vue de la torture qu’il va subir.”

Cela donnait à la personne un petit air ahuri au début, lui écarquillant ainsi les yeux, mais bien vite c’était la terreur pure qui habitait ce regard. Et aux vues du reste de la conversation, son interlocutrice était réellement amatrice de ce genre de divertissement ou de punition tout dépendant de la nature du supplicié. Ce soir, ce n’était qu’un pauvre hère à qui la démone et la sorcière avait fait miroiter un bon repas et un bain chaud en contrepartie de sa participation à une animation unique. “Unique” c’était le cas de le dire dans son cas, puisqu’il n’y survivrait tout simplement pas.

“ Nous pourrons sans aucun doute vous conseiller en la matière, mais en dehors de quelques jouets spécifiques, bon nombres d’instruments sont des outils du quotidien.” C’était d’ailleurs souvent les plus utiles, une fois que vous aviez vu une scie couper une planche de bois en rapant durement contre la matière et en détacher des petits copeaux au fur et à mesure de la découpe... quel effroie d’imaginer cela sur sa peau en voyant approcher cet outil de votre avant bras. La majorité des bricoleurs hurlaient avant même qu’on entaille leurs chairs.

Adèle invita Miss Stanhope à la suivre un peu plus près des parieurs les plus assidus, ceux qui regardaient presque plus le tableau que le spectacle. Leur comportement était un peu décevant pour ceux qui avaient pourvu aux distractions, mais il était parfait pour remplir les caisses de l’établissement.
“ Dans le cas des tortures, les paris sont ouverts jusqu’au troisième outil, après cela, nous fermons le tableau jusqu’au dénouement. Chaque supplicié est nouveau, nous avons essayé d’utiliser le même à deux reprises, mais sa seconde représentation a été décevante, il s’est trop vite évanaoui épouventé par ce qu’il savait subir sous peu.”
Adèle avait levé les yeux au ciel à ce souvenir, une déception totale, peu de gens avaient la force de caractère suffisante pour pouvoir supporter et donner le meilleur d’eux même pour une nouvelle séance de douleur. Puis cela limitait aussi le choix dans les outils et les tortures possibles. Qu’il meurt ou non lors du spectacle, il trouvait son utilité, soit comme source d’approvisionnement pour les cocktails pour vampire soit comme jouet pour un client spécial.

Lorsque le bonimenteur demanda le choix du premier outil, ce fut d’abord un silence qui accueillit sa question. Il avait l’habitude, le début de cette attraction laissait toujours les spectateurs timides. Ils redoutaient d’être les seuls à parler et qu’on découvre alors toute l’étendue de leur perversion.

Adèle se pencha alors légèrement vers la vampire, même si l’ouïe de celle-ci n’avait pas besoin d’un rapprochement pour entendre sa confidence, c’était un mouvement réflexe chez les humains.
“ Voulez vous choisir le premier outil ?”

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La brunette semblait des plus intéressée par le spectacle qui allait bientôt débuter. Etait elle ici pour son propre plaisir ou pour donner un second avis à Miss Lokys ? Dans le fond qu’importait la réponse, soit elle gagnerait ce soir une nouvelle cliente, soit confirmerait une collaboration qui pourrait s’avérer prometteuse, alors elle tâcherai de ne pas décevoir la vampire qui selon ses propres dires comptait plusieurs siècles au compteur.

Adèle laissa son regard courir sur le visage presque juvénile de sa cliente, sentant l’envie et une pointe de jalousie lui tirailler l’âme. Elle était âgée et donc puissante, et sa beauté n’en était pas flétrie, bien que ton teint soit aussi livide que celui d’un corps mort (au fond c’était ce qu’elle était), ce contraste avec sa longue chevelure, semblait sublimer son éternelle jeunesse. Est-ce que la vampirisation pourrait être la solution à ses problèmes ?

La sorcière, bien qu’heureuse d’entendre sa vis à vis partager ostensiblement son désappointement concernant les humains, se demanda si elle la mettait dans le même lot ? Sans doute, bien que ses pouvoirs lui permettaient de prolonger un peu sa vie, ils avaient encore des limites qu’elle espérait bien voir Thomas transcender. Mais en attendant, elle allait flétrir puis mourir... et Milady dévorerait son âme. Quel injustice et quel sacrifice lui avait-on imposé.

“ Nous n’aimons pas le gaspillage. Selon l’état, soit ils servent de jouet soit nous extrayons tout ce qui a une quelconque valeur et pas uniquement les fluides..”Les organes se revendaient assez bien au marché noir pour les mordus de canibalisme ou les créatures qui aimaient se nourrir ainsi mais n’avait soit pas l’envie, soit pas le temps de chasser eux même.

Pendant que la foule hésitait à lancer le premier round, Adèle avait proposé a sa compagnie de lancer les hostilités et ce qu’elle proposait était parfait, tout en douleur pour lancer le spectacle et en mesure pour ne pas l’achever trop tôt.

“ La lady en ma compagnie réclame le casse-noix!” lança t’elle à l’attention de Monsieur Loyal et du bourreau. “ Trois phalanges.” précisa t’elle toujours dans cet esprit d’équilibre entre le spectacle et la mesure.

Le bourreau montra à tous l’outil et son effet sur une noix afin de faire monter l’envie ou la crainte chez les spectateurs. Cela n'allait pas émouvoir sa comparse mais pour ce qui était des nobliaux venus s'encanailler, ce serait parfait. Chacun aurait le temps de s’imaginer ses doigts pris dans un tel outil avant d’entendre les cris du supplicier donner plus de corps à leur imagination. Et les cris ne tardèrent pas, même si le rouquin tenta de faire preuve de vaillance en gardant les dents serrées pour la première phalange, la seconde lui arracha un cri et la troisième un hurlement de douleur. Monsieur Loyal demanda alors ce que les spectateur souhaitait pour le second tour et cette fois les idées fusèrent. Certains voulaient la maillet, d’autres réclamaient déjà le sang des lames et d’autres encore le tison. L’engouement prenait.
Adèle fit signe au bourreau en venant placer ses doigts devant ses yeux et en écartant ses doigts pour lui faire passer le message. Rompu à la tâche, elle prit l’écarteur de paupière et alla le placer sur la tête de l’homme. Cette espèce de paire de lunettes donnait un air un peu ahuri à l’homme, mais il serait maintenant obligé d’observer les yeux écarquillés, les tortures qu’on allait lui prodiguer.

Ce fut le tison qui fut choisit, et bientôt le métal rougit approcha du visage apeuré de leur jouet de torture. Il voulait fermer les yeux à mesure que l’arme approchait de sa peau nue mais il ne pouvait pas et cela le rendait quelque peu grimaçant. Plusieurs spectateurs se mirent à rire de ces mimiques de peur grotesques et Adèle afficha un rictus de mépris alors que le pauvre homme se mit à hurler pendant que sa chair se boursoufler au contact du tison. Bientôt, une fumée apportant une odeur proche de celle du cochon grillé se répandit dans la salle. La sorcière se demanda si cette odeur faisait naître quelque envie de s’adonner au cannibalisme à ses clients. Après tout, elle était assez appétissante.

Lorsque le tour fut fini, elle se tourna vers Aylee.
“ Miss Stanhope, voici le troisième tour qui s’annonce, à la fin de celui-ci les paris seront clos. Voulez vous parier ? J’espère que vous n’êtes pas venue les mains vides. ”

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Crac, crac, crac... et voilà trois phalanges cassées, lui faisant pendre ridiculement le bout des doigts. Derrière son masque de lapin, Adèle avait observé le visage de sa compagnie de ce soir. Elle savourait.
La plupart des spectateurs faisaient la grimace même s’ils en redemandaient, d’autre riait pour cacher le malaise qu’ils étaient venus chercher pour se sentir cruel et supérieur. Mais elle, elle savourait, signe supplémentaire qu’elle avait à faire à une connaissance avec qui il serait intéressant de partager ce jeu en petit comité.

Ils passèrent ensuite au tison, qui déversa dans la salle l’odeur de chair brûlée et arracha un nouveau cri que l’homme tentait de contenir en serrant les mâchoires.

Elle rappela alors à la vampire qu’il était temps de parier si elle souhaitait le faire, une façon d’attiser aussi sa curiosité sur l’endroit et l’amener à devenir une client régulière, du moins l'espérait-elle. Cet établissement manquait, à son goût, de clients qui méritaient réellement le spectacle qu’on leur offrait.

Pendant qu’elle récupérait la pièce dans sa paume tendue, le bourreau arrachait les ongles de la victimes déclenchant un nouveau lot de grimace et une vague de tressaillement dans la foule.
Adèle fit signe a un jeune homme au masque sombre et lui donne la pièce ainsi que les nom de la parieuse.

“ Les jeux sont fait.” dit-elle avec un sourire affable.

Le spectacle continua devant elles, le sang commença à couler avec les ongles puis lorsque le public réclama qu’on lui coupe les tétons. C’était particulièrement douloureux et laissait les chairs à vifs. Le pauvre homme n’en pouvait plus, il se débattait sur sa chaise chaque fois qu’il voyait le bourreau approcher un nouvel ustensile de son corps. Adèle n’avait pas les sens suffisamment aiguisés pour sentir l’odeur de la terreur, mais le voir sur son visage, dans chaque tressaillement musculaire de ce corps déclenchait une petite vague de plaisir.

“ J’ai constaté que nous avions un intérêt commun pour cette pratique, peut être pourrez vous me montrer vos méthodes un jour prochain. Je suis toujours curieuse de pouvoir enrichir nos spectacles.”

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Apparemment Miss Stanhope était plus fervante d’une torture efficace que festive, cela restait intéressant. Même si Milady et elle devaient regorger d’inventivité pour renouveler sans cesse les attractions de l'endroit, elles utilisaient parfois leurs talents à des fins plus personnelles et dans ces cas, l’efficacité était de mise. Enfin, les deux femmes ne pouvaient s’empêcher de donner un petit côté spectaculaire ne serait ce que pour mettre en scène leurs pouvoirs et ajouter plus de peur dans les yeux de leurs ennemis. Heureusement, elles n’avaient besoin qu’assez rarement d’en arriver là et le bullring club les occupait plus que les vendetta personnelles.

“ C’est une autre façon de faire qui peut s’avérer d’une grande utilité aussi.” dit-elle avec un sourire affable.

La petite séance de torture version grand spectacle continua sous les regards de plus en plus fiévreux des spectateurs qui laissèrent bientôt parler leurs plus sombre perversion en en réclamant toujours plus. Qu’il serait drôle un jour d’inverser les choses et de les surprendre tous en les torturant dans les gradins... drôle mais hélas non profitable à l’établissement... dommage.

“ Félicitations! ” s’écria Adèle en applaudissant avec un sourire enjoué.  “ Vous pourrez récupérer vos gains au guichet à la sortie, a moins que vous ne vouliez les remettre en jeu dans l’immédiat, dans ce cas, il suffit de vous rendre au bureau où notre comptable inscrira les détails dans son grand cahier: ”   expliqua t’elle en pointant la direction d’une table ou un homme élégant portant lui aussi un masque était déjà assaillit par divers parieurs.

“ La suite est un combat un peu plus classique. Je vous propose d’y assister depuis ma loge privée à moins que vous ne préfériez profiter du spectacle au milieu de la foule ou seule bien entendu.”

La loge était plutôt un renfoncement avec un canapé en demi-lune autour d’une table basse, l'alcôve pouvait être fermée par une rideau de velours épais ou laissée ouverte pour pouvoir profiter du spectacle de l'arène. Elle était en hauteur, si bien qu’elle offrait une vue imprenable sur ce qui se passait partout dans le bullring club.

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