Dans le sable du démon - Equipe 1

Ce n’est pas vrai ! Mais personne n’allait réagir ! Il avait cette femme étrange et rousse qui est en train de faire des prises de karaté à sa coéquipière dans un but un peu… étonnant de réduction sur elle ! En se faisant passer pour LUCIFER ! Savait-elle au moins qui elle représentait là ? Non, bien sûr que non ! Mais c’est complètement dingue cette salle … et Adèle qui lui demandait s’il était jaloux de quoi ? De ne pas participer au combat ? Vraiment ? Bien entendu que non ! Il n’était pas capable d'éprouver de la jalousie !

Cela ne tourne pas rond pour personne ! Elle voulait qu’ils jouent ? mais non ! Que va-t-il se passer quand justement Alva va voir qu’elle ne « joue » pas avec le diable ? Hum ? Et pourquoi elle ne réagit pas ! Vraiment ! Elle était si froide, elle était en train de fondre !

« Adèle, nous parlons d’un viol ! » s’indigna t’il… puis se sentir reculer contre un mur, elle lui tenait le menton, un mur se coula dans son dos. Il secoua un peu la tête… non non non… Il lui prit fermement les bras, pour la retourner contre le mur et échapper à son emprise ! Si elle avait froid ? Eh bien … elle voulait un câlin ? euh oui, il s’étonna de se dire oui … l’envie de contact était de plus en plus présente, néanmoins, il devait avoir la tête froide pour tout le monde ! Donc, il l'a maintenu plongeant son regard dans les prunelles onyx tout en approchant son visage du sien…

« Adèle, nous sommes dans la salle de la luxure, vous savez ce que ça veut dire ? Si vous cédez vous allez plus voir votre enfant ! Il faut trouver cette porte ! » il était plus ferme, puisqu’elle semblait avoir besoin qu’on la malmène un peu pour la faire sortir à chaque fois…

Cet échange entre taquinerie et brutalité, les gestes de plus en plus explicite, leurs moments en avaient toujours été émaillés. Leur jeu favori, et ce maudit vieux dragon menait encore 5 contre 4 tout comme leurs égalités au nombre de 5 elles aussi.

La tête contre le drap soyeux, retrouvant le poids du dragon qui glissait une main sur ses cheveux... une part d’elle avait envie que ce soit vrai pourtant...
Les mots d’Anastasis lui parvinrent avec clarté. Oui ce n’est pas Lucian et le pire, c’est qu’elle le savait, mais son corps tout entier et une part de ses émotions voulaient le lui faire oublier pour s’abandonner à cette forme étrange de réconfort.

Pourtant quelque chose clochait, il était plus léger, et moins combatif ou résistant que d’habitude, peut être n’était ce que parce qu'il visait autre chose cette fois, une chose à laquelle elle était plus réceptive maintenant qu’il était loin et qu’aucun contact n’était plus possible, enfin, en dehors de circonstances bien particulières.

Elle grogna la tête encore contre le matelas, ce n’était pas normal, elle était plus forte que ça! Chez les hiboux, cette garce de succube avait lâché son aura au maximum et elle avait tenu bon! Pourquoi c’était plus dur cette fois ? Existait-il pire qu’une démone et un caméléon empathique frotté entre les cuisses d’une italienne en chaleur ?! A moins que ce ne soit pas la source le souci, mais elle... à l’époque se laisser toucher par le dragon était... du travail, une besogne indispensabole dont elle ne tirait aucun plaisir... mais beaucoup de choses avaient changées depuis et maintenant ce contact lui manquait au point de se battre avec moins de détermination contre une putain d’illusion ! NON ALVA ! Tu vaux mieux que ça!

La louve se redressa, arquant le dos pour libérer ses bras et donna un violent mouvement de torsion partant des épaules pour désarçonner ce qui avait pris l'apparence de Lucian. Elle enroula une jambe à celle du faux dragon, pesa de son poids sur son ventre et plaqua son bras en travers de sa poitrine près de son cou pour l'empêcher de se retourner encore une fois.
« Qu’est ce que tu es ? »
« Ce que tu désires. Cesse de lutter … abandonne toi… ne serait qu'une dernière fois.» cette voix était envoûtante, les mains remontant ses bras picotantes d’envie. Elle sentait l'illusion du dragon forcer pour reprendre le dessus avant que des ailes membraneuses se déploient sur le matelas …avant de donner un violent coup pour les propulser hors du lit. Lucian la replaqua avec force contre une surface, les ailes autour de lui assombrissant leur petite bulle.
« Tu comptes écouter ce jaloux ? Oh voyons … chérie ! » il attrapa sa tête et l’embrassa sauvagement, diffusant une chaleur encore plus irradiante.

Ce baiser lui coupa le souffle et réchauffa encore plus son corps qui se colla contre celui qui ressemblait encore à celui du dragon mais ces ailes étaient bien trop différentes pour que le charme fonctionne encore et son cerveau repris le pas sur son corps. Voilà le supplice qu’avait subi Blanche sous les efforts de Félix pour la posséder à nouveau ? Non, elle non plus ne céderait pas, pas à cette pâle copie. Elle sentit la rage affluer à nouveau dans son ventre y apportant sa propre chaleur. Elle accueillit cette montée de colère comme une arme qu’elle pointa contre cette créature qui pensait pouvoir abuser d’elle comme Harlan avait fait, d’une façon vicieuse et malsaine.

Alva répondit au baiser, le temps de remonter un pied contre le mur puis mordit la avec rage la lèvre de la créature qui pensait sûrement qu’une paire d'ailes en valait une autre... grossière erreur!
Elle donna l’impulsion pour s’écarter du mur tout en pivotant pour plaquer la rouquine qui se dévoilait enfin à son regard contre le mur et l'empêcher d’utiliser ses ailes.
« Une dernière fois ? » demanda t’elle en plaquant son bras sur la gorge de la succube. « Peut-être pour toi.. Chérie! »
Elle sentait la succube résister et tenter de se débattre, petite à petit elle voyait des cornes poussées sur le crane de la femme, des mains griffues ainsi que des pieds tout aussi redoutable.
La louve sentait toujours ce picotement de désir purement biologique qui accélérait sa respiration et l’obligeait à plus de concentration pour garder la tête froide. Elle s’imagina alors enfermer ce désir dans une bulle et entourer cette bulle de colère, qu’elle serve à quelque chose de bien cette fois.
« Tu te prends pour un dragon... on va voir si tu encaisse aussi bien! » continua t’elle en agrippant une aile de sa main libre et la tordre avec violence qui arracha un couinement à la femme, qui l’envoya de son autre ailes contre le mur.
« Cela suffit louve ! Je ne vais pas encaisser comme un dragon ! Mais je peux te délier de tes frustrations ! » elle essaya de replier son aile mais Alva la maintenait toujours pour l’empêcher de se mettre hors de portée. « Tu ne me délieras rien du tout. Arrête d’inonder cette salle et peut être que je te lâcherai. »
« Ce n’est pas moi qui ait le contrôle, je ne t'inondes que toi seule. » grogna la femme essyant de se dégager. « Qui a le contrôle ? »
Elle ne lui répondit pas, secouant la tête de dédain. « Je ne suis pas là pour me battre ou te faire du mal, mortelle. Sinon, tu serais déjà à terre en train de giser dans ton sang. » elle la toisait dans les yeux. La louve profita d’avoir toute l’attention de la démone sur son regard pour glisser son autre main sous sa chemise et en déloger une des lames bénies par l’Imam. « Tu as choisis la mauvaise louve démone » dit-elle les iris devenues or. Elle bondit d’un mouvement digne des danses de Lucian, quoiqu’un peu plus brusque, pour venir se loger dans le dos de la succube et lui plaquer la lame sur la gorge.
La succube se mit à hurler et se débattre avec férocité, sortant griffes crocs et tout ce qu’elle pouvait afin de déloger la louve, la peau autour de sa plaie était en train de partir en poussière !

Un viol! Tout de suite les grands mots! Si ce type est son fantasme, qu’il la laisse se taper son grand brun et être soulagé de ce poids brûlant dans le bas ventre, le même qu’elle sentait là alors qu’il échangeait les rôle pour la maintenir contre le mur.

Voilà qui est bien plus prometteur Monsieur l’Inspecteur! Et il s’approchait dangereusement, enfin dangereusement pour lui. Mais pourquoi ses mots étaient en contradiction avec ses gestes ?
Elle pouvait sentir son souffle effleurer ses lèvres. Oui revoir son fils, c’était la dernière porte, elle le reverrait bientôt et elle avait besoin de... de force pour se sentir à même d’affronter Azazel. Comment faire face à un démon quand on à l'utérus qui palpite ? Comment concentrer son pouvoir entre ses mains quand on a l’entrejambe brûlant ? Non, on ne peut pas penser correctement quand tout son corps à besoin d’être soulagé de cette tension.

« Oui... trouver... la .. porte » répondit elle chuchotant de plus en plus, tout en comblant la courte distance entre elle et Gordon, attrapant sa nuque pour le maintenant vers elle et déposer sur sa bouche un baiser suave … elle perçut une forme de tension dans les muscles de l’inspecteur, luttait-il aussi ? Et il lui rendit son baiser de ses lèvres incroyablement chaudes … C’était surprenant mais très agréable, surtout que la sorcière était frileuse et si le reste de son corps était aussi chaud, elle ne pouvait qu’en être d’autant plus demandeuse.

Une voix se fit entendre dans leur dos.
« Vous voulez que je lui montre comment vous aimez qu’on vous prenne Miss Hashford? » c’était celle de Jon Halley un voile laissait tout juste paraître sa silhouette, la lumière de son briquet éclaira un court instant le bleu acier de ses yeux perçant alors qu’il allumait une cigarette. Quel idiot! Ce n’était pas le moment, ça commençait tout juste à devenir intéressant !

L’inspecteur se redressa, tournant la tête ne voyant rien autour de lui…
« Encore, une illusion, il n’y pas personne... »

« Oui personne. » dit-elle en ramenant le visage de l’inspecteur vers elle pour goûter à nouveau la chaleur de ses lèvres contre les siennes. De son autre main, elle fit un petit geste vers le Halley qui n’était peut être pas là, si Adèle aimait la brutalité, l’autre chose qu’elle aimait c’était qu’on lui obéisse et elle espérait bien que l’industriel ne vienne pas troubler ce qu’elle semblait sur le point d’obtenir, puis elle la ramena sur la taille de l’inspecteur, s’agrippant au tissu pour glisser sa main dessous.

Mais quelque chose intrigua Gordon, qui tourna la tête sentant une présence sans la voir, Halley était toujours là, il venait d’attraper la main de la sorcière pour se glisser derrière elle, lui donnant un coup de rein sur ses fesses rebondies, afin de la provoquer son but était clair… tout comme ses mains, qui décraffait le corsage sans douceur.
« Autant faire une démonstration pour pour qu’il comprenne Miss. »
« Est-ce Jon Halley que vous voyez ? » demanda l’inspecteur incrédule, avant de s’étonner sur ce vêtement qui se retirait tout seul.

Si les mains brusques de Halley lui arrachèrent un soupir, elle n’en tira pas moins sur la chemise de Gordon pour ramener son attention vers elle, et ce qu’elle attendait de lui. Oui, qu’il prenne exemple. « Monsieur Halley est plein de ressource, mais il n’est pas aussi brûlant que vous Gordon. » susurra t’elle, cherchant à nouveau le contact de ses lèvres alors que son autre main attrapa le bras de l’inspecteur pour l’inviter sur sa hanche. Dans son dos, l’image de l’industriel continuait son œuvre sur son haut qui s’ouvrait maintenant largement sur son buste dénudé.

Il ne voyait plus Alva et l’étrange femme, en tout cas, il les entendait et cela n’était pas très doux, la louve avait dû reprendre le dessus ! Ce qui était quand même une très bonne chose… sans vraiment comprendre la raison, il était bloqué à cet endroit, comme la salle de la paresse avec moins de fatigue plus une envie d’être là avec Adèle que de se rendre protecteur, d’une personne qui n’avait pas besoin de ça… après tout ? Il l’avait déjà aidé en lui rappelant qu’elle était en train de faire « il ne sait quoi de pas très doux » avec une personne qui n’était pas Lucifer ! La grande question restait de savoir si justement la louve fantasmait – puisqu’ils étaient dans la salle de la luxure – sur son ami de mauvaise influence ou bien étaient t’ils beaucoup plus ? Une vaste question et cela ne le regardait pas ! Il n’avait pas à connaître la vie intime de sa partenaire ! Même si elle danse avec le diable… pourtant il avait bien envie de la mettre en garde ! Non non non, pas de bêtise de ce genre !

Déjà, qu’il ne comprenait pas l’envie de contact presque brûlante que son corps ressentait… il voulait bien concevoir qu’il était en manque d’affection, qu’il aurait bien aimé rejoindre ses deux âmes sœurs pour dormir la veille ou simplement allongé sa tête sur les genoux glacé d’Akakos et serrer dans ses bras le soleil qu’était Eos… un câlin générale, un papouillage d’oiseau à trois, où chacun laissait glisser leur mains sur la peau ou la chevelure, tel des oiseaux s’épouillant les plumes… oui au fond, il en avait très envie … et cette odeur lui prenant aux narines, depuis quand Adèle sens ainsi ? L’odeur fleurie d’Akakos, surement à cause du châle qu’elle avait pris tout à l’heure ou même le fumet enflammé d’Eos… tout cela le poussait vers cette silhouette de sorcière de la mort, allant jusqu’à accepter un baiser. Cela ne lui ressemblait pas ! Il ne pouvait trouver d’explication, son cerveau était loin de la logique, il n’aimait pas cette idée… Adèle était en train de lui faire des avances et il n’était pas réceptifs (si ?) enfin pas dans le même genre d’avance…

Une voix familière apparut, une nouvelle. Celle de Jon ? Est-ce bien le ton traînant d’un accent américain ? Mais il ne voyait personne… l’industriel était l’amant de la sorcière ? Après tout, le mari de la belle brune semblait être un homme peu respectable ! Jon l’était assurément plus, même s’il avait tendance à faire le coq… au fond, ce n’est pas plus mal qu’il fréquente quelqu’un d‘autre, Eos n’aurait plus de soucis avec son patron. Mais encore une fois, il ne pouvait pas se trouver une femme non prise ? À moins que la sorcière trouve Jon à son goût, son fantasme. Lui, n’avait pas sa place dans cette configuration, il n’avait de base pas sa place tout court même !

Il se redressa, il n’était pas immense, 1m80 certes au-dessus de beaucoup de moyennes humaines, mais ce n’était pas une grande asperge comme l’était Lucifer ou bien le compagnon de Blanche, voire même pire Alexan …Or, il l’était bien plus grand que cette femme essayant de le ramener dans son giron. De ce fait, il s’étonna de sentir sa main sur cette robe travaillée et d’une mode locale … Mais le souci était cette façon qu'avait cette robe de se détacher toute seule… L'illusion ? Son regard se perdit dedans avant de froncer les sourcils, relevant sa main pour remettre de l’ordre dans ce chemisier.

« Cette salle est malsaine… Ce n’est pas le lieu et il est hors de question que vous soyez abusées, alors que votre conscience n’est pas maîtresse d‘elle-même. Trouvons la porte. » dit-il en passant une autre main vers le crâne d’Adèle, l’illusion de Jon se troublait…Il avait comme un mirage pour l’oiseau et il sera d'autant plus la mâchoire… oui c’est malsain, irrespectueux même. Alors, il attrapa Adèle et la tira dans son sillage, peut-être qu'elle reprendra ses esprits ? Dans ce mouvement, il écartait les pans de rideaux, la porte ne devait pas être bien loin …

« Je savais que vous étiez un homme de poigne » dit-elle en se laissant entraîner sur quelques pas. Un homme de poigne ? En voilà, une bien étrange façon de le qualifier. Il décida de ne pas chercher plus loin, préférant partir à la recherche de cette porte, afin de sortir rapidement ! Mais
Adèle, en avait décidé autrement, profitant de sa quête pour le pousser dos contre un mur (à croire qu’ils poussaient tel des champignons).

« Cet endroit en vaut bien un autre, vous me plaisez beaucoup Gordon. » , ainsi elle revenait à la charge ? La belle attrapa une de ses mains pour la placer sur sa gorge. Que … que voulait-elle ? Une strangulation ? mais… non ?!

« Je ne vous plairai pas tant si, nous étions dans une autre salle sans influence de ce dernier péché. » il sera légèrement les doigts sur cette gorge sans vraiment en prendre conscience.

« Détrompez vous inspecteur » dit elle en se collant un peu plus à lui, une main montant jusqu’à sa nuque alors que l’autre descendait le long de son flanc vers sa cuisse, illustrant les mots qui sortirent de ses lèvre en un chuchotement suave « Cette salle me rends juste un peu plus hardie. »

Il serra la mâchoire… il avait l'air sans aucun doute bien idiot, il devrait tout bonnement la refouler comme il l'avait de si nombreuse fois… et pourtant, l'oiseau ne parvenait pas à trouver suffisamment de bonne volonté pour l'éloigner cela était su facile avant… est ce cette salle ? Sans aucun doute. Mais il n'étais pas mué par ce pêcher… cela augmentait insidieusement, cette demande de contact de chaleur sur ce corps tiède et loin d'être aussi bouillonnant qu'Eos. Cette odeur, purement illusoire d'Akakos… cette envie de laisser ses mains continuer à le flatter… pour une humaine cela n'est qu'un geste anodin pour un phénix, chaque affection avait un sens. Voulait-il de ça venant de la sorcière se qualifiant de plus hardie !? Ce n'est pas saint… il devait être ferme, c'est ce don elle avait besoin.

« Ne vous laissez pas abuser par la salle Adèle. » fit il plus bas tout en étant autoritaire, la poussant en arrière un peu plus fort avec sa main si chaude sur cette gorge gracile jusqu'à ce qu'elle soit arrêtée par un mur.

Adèle laissa échapper un soupir lorsque son dos percuta le mur sous l'impulsion de cette main ferme sur sa gorge. Son sourire s'élargit et elle glissa ses doigts dans la ceinture du pantalon d'Anastasis pour le rapprocher d'elle.
Son autre main rejoignit la nuque de l'inspecteur pour l'attirer à elle, il se rapprocha naturellement sans vraiment se poser plus de questions… presque un soulagement d'être près de quelqu'un.

« Serrez Gordon... » souffla-t-elle en déposant un baiser sur ses lèvres. « Laissez vous aller » ajouta t'elle alors que ses doigts s'immiscaient plus loin sous le tissu, flottant avec plus de doigté la preuve que Anastasia était bien un homme pour cette renaissance et sur les males phénix avait une plume… mais pour le moment cela n'était pas source de promesse.

« Si je serre plus vous finirez par avoir mal. » répondit l'homme ne comprenant pas vraiment au fond cette drôle de demande. Elle devait vouloir un électrochoc pour bouger ! Alors il sera plus… tout en se disant que c'est étrange comme manière de faire.

Adèle fit une petite moue un peu déçue de ne pas sentir plus de fermeté sous l'action de sa main. Que fallait-il pour le réveiller ? Uhm au moins avait il la poigné suffisante pour lui offrir ce qu'elle aimait mais c'était trop tôt, même si une strangulation légère était un doux préliminaire pour elle, ce n'était que lorsqu'elle était au bord de l'orgasme qu'elle voulait sentir ce souffle lui manquer et ainsi décupler son plaisir. Là, c'était trop tôt... Trop tôt tant qu'il n'était pas en elle.

Peut-être fallait-il lui donner un petit coup de fouet. Elle se redressa et s'appuya contre le mur pour se donner un peu de force et le faire tourner pour l'appuyer au mur. Elle rit descendre sa main dans un geste caressant le long de son torse jouant du bout des doigts sur cette flamme pour en absorber une petite dosé qui vint la fouetter de toute sa vigueur lui coupant le souffle une seconde.

Cette flamme était incroyable, un effleurement suffisait à lui irradier le corps et l'esprit. C'était enivrant et presque aussi bon qu'un orgasme. Ses mains continuèrent leur chemin en douceur. « Ne vous inquiétez pas Gordon, je vais prendre soin de vous. » dit elle alors qu'elle se baissait pour venir appuyer le mouvement de ses mains en y ajoutant ses lèvres.

Milady était d’accord avec Adèle. Tout cela était de sa faute. Si elle n’avait pas pris le temps de faire un pacte avec ses ancêtres, elle n’aurait pas à subir tout ça aujourd’hui. Adèle serait née, très certainement, son âme libre, avec peut-être des désirs de grandeurs, et toute une frustration de ne faire naître que des crapauds difformes. Ou peut-être qu’elle aurait eu un beau bébé bien rose et bien normal qui n’aurait jamais été plus fort que ça, même si la maman toute fière aurait trouvé qu’il apprenait plus vite que les autres ou que quand il pétait, ça sentait bon. Toujours est-il qu’effectivement, tout cela était de sa faute.

Mais elle s’en lavait bien les mains. Elle n’était qu’une jeune démone, et elle avait su tirer son épingle du jeu en bernant cette famille. Elle s’était assurée quelques siècles supplémentaires sur Terre à essayer de tirer son épingle du jeu. Elle s’était également assurée un pacte assez sympathique et bien tourné, comme elle les aimait. Et puis, elle avait grandi en expérience. Si elle avait demandé ces trois âmes - et si elle en avait pris quelques-unes en plus du côté des frères et sœurs - c’était aussi pour se laisser du temps. Se laisser du temps pour expérimenter. Pour trouver comment façonner cet enfant exceptionnel. Sur tous les plans, elle avait gagné.

Même si elle ne pensait pas s’attacher plus que de raison à cette enfant ingrate qui lui renvoyait ses fautes dans la figure en ne briguant que sa liberté, sans jamais un merci pour ce qu’elle avait fait pour elle et sa famille.

« Mais, n’est-ce pas le rôle des parents ma chère ? » se questionna la démone à voix haute, loin du groupe, avant d’entrer dans la dernière salle.

Elle haussa des épaules. Tôt ou tard, elle se lasserait de sa fille et elle la laisserait se débrouiller. Ou bien, elle resterait suffisamment éloignée d’elle, tout en restant proche, pour l’entendre la prier de l’aider dans ses malheurs. Car la mère du futur nécromancien le plus puissant de tous les temps n’avait certainement pas fini d’attirer la convoitise sur elle. Elle viendrait alors ramper aux pieds de la démone pour lui réclamer son assistance, pétris de remords, et la bouche pleine d’excuses.
Charlotte pouvait même forcer le destin et la mettre dans les ennuis elle-même en lui laissant croire que la menace était extérieure, et ainsi la faire revenir vers elle un peu quand elle le désirait. C’était une option qu’elle n’excluait pas.

C’était une façon de punir cette ingrate et de lui apprendre l’humilité, tout en lui donnant une envie profonde de puissance. Une envie si profonde qu’elle pourrait jalouser réellement la force de son cauchemar familial et vouloir lui ressembler. Alors, Milady pourrait cultiver ce sentiment, et à terme, la laisser succomber à la tentation afin de l’emporter se faire reconditionner. Adèle aurait alors assez de force de caractère et de motivation pour passer l’épreuve et sortir plus belle et terrible que jamais en parfait petit cauchemar. De l'orgueil certainement.
Ce serait elle son enfant prodige ! Pas ce nécromancien qui ne serait qu’un fétu de paille dans l’histoire de l’Humanité. Mais pour le moment, elle faisait sa crise d’adolescence et elle montrait les dents. Qu’importe. Cela glissait sur le cauchemar qui avait touché du doigt ses désirs profonds et ses envies les plus inavouables.

Et en parlant de désirs profonds, ce beau Ciméris revient à la charge dans la dernière salle. Un sourire ravi flotta sur les lèvres du cauchemar. Cette salle allait causer beaucoup de problèmes, elle le savait. Entre Adèle qui avait déjà le feu au cul depuis qu’elle avait croisé l’inspecteur, la louve qui n’était qu’une chienne frustrée et en chaleur, le groupe allait au devant des problèmes. Elle était à peu près certaine que le prêtre du groupe, cet espèce de moralisateur pompeux qui se pensait plus malin, plus noble que tout le monde, allait exposer tout son contrôle naïf de sa libido. Ou bien ce serait tout le contraire. Parfois les plus pieux des hommes aimaient se servir de leurs nœuds afin de flageller quelques corps de tout âge pour leur apprendre l’amour de Dieu. Cela serait amusant qu’il vrille totalement. Elle l’attendrait au tournant.

Ces salles étaient ce qu’elles étaient. Nul n’y avait été insensible, à différent degré. Qui d’eux quatre pouvaient se regarder en face et dire qu’aucun péché ne l’avait atteint ? Personne. Alors, leur morale à deux livres était d’une arrogance crasse qui énervait Charlotte plus que tout.

« Nous ne devrions pas être déçu. » roucoula-t-elle en s’allongeant près de Ciméries.
« Je l’espère. » hocha la tête du bel esthète.

Et cela commençait fort. Adèle était collée comme une moule à un rocher, à un rocher qui n’était autre que Gordon, tandis que la louve était en proie avec un homme et que cela était déjà en train de déraper “virilement”. L’Envie fit glisser quelques uns de ses doigts sur la cuisse d’ébène de l'Orgueil, remontant tranquillement vers cette entrejambe prometteuse, qu’elle effleura l’air de rien en remontant vers son torse, tandis qu’elle observait la louve retourner cet homme une nouvelle fois.

« Je suis étonnée qu’un charmant jeune homme tel que toi joue les petits chiens pour un autre démon. Ne dit-on pas du grand Cimeries qu’il commande à l’Afrique, qu’il est le marquis du domaine infernal, qu’il dirige des légions, qu’il rend l’homme plus noble qu’il ne l’est. Et qu’est-ce que j’apprends en venant ici ? Qu’il sert de chose à un autre cauchemar de l’avarice ? »

Milady referma ses ongles sur le pectoral de son homologue et lui déchira la peau sans vergogne pour le tirer à elle et lui mordre la lèvre inférieure de sa dent blanche. Elle lui souffla dans ce baiser tranchant :

« Pathétique. »
L’homme s’amusa de cette réplique, elle y voyait même une lueur presque paternelle d’un homme ayant suffisamment vécu pour trouver l’insulte dérisoire.
« Ne t’abaisses pas aux venins sans saveur des simples mortels, cela t’enlaidie petite envie. »
Il lui rendit son baiser en allant avec une douceur contrastant avec cette main sur son épaule, s'agrippant avec cette force sauvage qu'avaient les lions, son totem assurément.
La conclusion de ce voyage était en ligne de mire. Quand ils sortiraient d’ici, Azazel serait à portée et Thomas probablement. Cimeries n’était qu’un pion dont elle comptait user. Si elle le neutralisait ici, elle n’aurait pas besoin de s’en soucier une fois la luxure passée. L’idée de se repaître de cette essence bien replète excitait Milady au-delà de la raison, mais elle savait contrôler cette envie presque lubrique pour jouer.
« Dit-il en crevant de désir de cette Envie qui lui fait face. Je caresse ton orgueil dans le bon sens pourtant, est-ce que je m’y prends mal ? » dit-elle après avoir détaché ses lèvres. Elle laissa courir ses ongles acérés sur la peau d’ébène de l’esthète pour tracer quelques petits sillons sanglants. « Dit moi comme Azazel te caresse, je suis capable de faire mieux. » ajouta-t-elle toujours dans la provocation de son essence.
Le démon eut un rictus plein de danger. « Est-ce ta manière de séduire ? Rabaisser ? Tu m’étonnes que tu sois au service d’une petite sorcière. Aspire t’elle ton essence pour te donner un peu de vigueur ? » répondit-il en lui prenant la main, pour lui distiller des baisers, allant percer la peau de porcelaine de Milady avec ses crocs, il suçonnait comme pour mimer cette dite prise d’essence. Elle ferma le poing tout en se forçant à ne pas retirer sa main et à répondre tranquillement :
« Te voilà insultant alors que je te demande comment je peux répondre à tes désirs. Mais soit… Il est certainement plus agréable pour toi d’imposer que d’en discuter. Et puis... » Cette fois Milady ramena sa seconde main pour repousser le démon quelque peu, sans chercher à l’éloigner vraiment : « Je comprends tellement… Faire la pute d’une chèvre, c’est tellement humiliant, tu as besoin de retrouver un peu le Narcisse qui est en toi. Tes envies sont les miennes. » sussura-t-elle.
L’homme ricana. « Aussi démoniaque soit tu, tu restes qu’une femme. » s’amusa t’il. « Je n’ai pas la bêtise de lui brosser les cornes, il apprécie sans aucun doute plus ces jouets que la véritable saveur d’un être puissant. Et si tes envies sont miennes, alors voyons ce que tu nous ramènes… cette salle est censée les perdre à jamais ! Puis nous pourrons nous consacrer tranquillement à leur donner une leçon. » grogna l’homme avec une pointe de désir clairement brûlante.
« Oh je me doute que ce ne sont pas ses cornes que tu lui brosses. Mais je t’en prie, observe donc ce que j’amène avec moi. » fit-elle d’un signe de la main pour l’inviter à le faire puisque c’était là son désir manifestement. Il était déjà ennuyeux.

Il lui adressa un sourire sans appel sur l’envie de la tuer, qu’elle lui retourna avec un rictus charmant comme elle savait si bien le faire. La séduction n’avait rien de doux entre eux, il ne voulait pas de cette petite démone comme simple amante, il la voulait comme un jouet lui rappelant à chaque coup de butoir sa place d’inférieur et il la dévorait. Hors de question de laisser une essence gratuite à celui qui lui a forcé à ployer le genou. Celui qu’il ne sert pas d'intérêt : celui de vivre avant de lui faire à l’envers. Les rêves de grandeurs de l’autre fou ne l'intéressaient pas, il préféra gouverner ses troupes et servir à la guerre. Sans aucun doute qu’il serait presque plus heureux en enfer avec la merde qui se prépare.
Son regard, se posa sur les craquements du mobilier… cette louve et son fantasme s’en donnaient à cœur joie. Peut-être qu’il irait remplacer la succube pour un second round et briser les reins sacrements solides de cette chienne. Elle serait heureuse d’avoir un os à ronger, un vrai ! Il laissa traîner son attrait sur l’homme, un grand brun qui cachait son jeu sous ses vêtements, sinon il n’encaisserait pas autant … son regard était peu commun et tiens donc ? Il avait même… une marque…
CETTE MARQUE !
Il savait comme, beaucoup de démon à qui appartenait ce symbole… Stan, celui qui les chassait ! mais voilà qui était inattendue, cette pute de l’Envie avait donc amené une chasseuse de démons ? Servait-elle d’appât ? Il grogna de mécontentement, cette petite démone avait-elle amené une chasseuse de démon ? Ironique puisqu’elle en était une aussi non ? Pensait-elle rameuter Stan pour Azazel ? Ou bien cette chienne était la chasseuse ? Elle serait un beau trophée pour son maître en tout cas… et cette démone qui se pense maline, allait être un jouet délicieux.
« Tu t'es acoquiner avec la chienne de Stan ? » déclara t’il méfiant vers Charlotte en démoniaque, lui attrapant la gorge sensuellement mais avec suffisamment de force de sa main puissante, il dévoile ses crocs, son totem était le lion d'Afrique !
« Qu’est-ce que tu racontes ? Tu n’arrives pas à prendre du relief et tu cherches une excuse pour dédouaner ton impuissance ? » demanda Charlotte à mi-voix dans un petit soupir qui sonnait faux, ses cordes vocales étant compressées délicatement.

Le regard de l’homme se colora d’or et sous ce rictus sauvage était né des crocs puissants de félin. Elle se prit une baffe détonante et claquante pour l’insulte même de cette virilité qu’il tenait bien plus droit qu’aucun homme (du moins à ses yeux). Il l’huma, longuement avant de serrer un peu plus fort et de la lâcher avec férocité.

« Tu n’as même pas l’air de mentir petit idiote. Regarde donc. Cette marque sur la tempe, ne te dit rien ? Celui qui t’a mis au monde, n’a pas eu la décence de te remplir de savoir ? »

La baffe l’énerva fortement. Elle n’avait pas à se faire giffler par le chat du bouc. Elle le laissa venir à la renifler comme un bout de viande, mais elle n’était pas beaucoup mieux le concernant. Il était proche, elle pouvait le sentir à son tour. Elle se rattrapa sur la couche.
« Je sais qui est Stan mon chaton, et ne crois tu pas qu’il se serait déjà montré si je me promenais avec une de ses amies ? »
« Tu ne serais qu’un appât, il l’a déjà fait, prendre des démons inférieurs pour attirer les plus gros. » Il feulait presque de colère malgré son visage plus sombre.
« Sauf que dans le cas présent, c’est ton maître qui m’attire ici. » répondit-elle, la colère commençait à faire son bonhomme de chemin dans l’esprit de la démone.
« Pourquoi parler de dominance ? Ce n’est qu'une collaboration… cette succube par contre a un maître. Ne confond pas petit démon, cela pourrait te coûter ta courte éternité. »

Milady ne répondit pas autrement que par un petit rire de dédain. Une collaboration. Il pouvait se voiler la face, il n’était rien de plus que cette succube pour le Bouc. Elle tourna le regard vers la louve, mais elle guettait Cimeries du coin de l'œil. Quand elle le vit suivre son regard, elle lui retourna sans vraiment le regarder, une baffe de forain, du revers de sa main qui portait au moins une bague avec une pierre. Et elle se leva sur le lit pour remettre sa tunique correctement en tirant sur les plis.
« Puisque tu as peur, allons poser des questions. »

Il grogna et la projeta sans douceur sur le mur, lui rappelant qu’il était censé être plus fort qu’elle avec son totem lionesque..
« Ne sois pas plus insultante que ta présence. » il se leva et remit un peu d’ordre dans ses affaires, avant d’avoir un rictus cruel et tourner le regard vers la petite démone. « Remarque, puisque tu ignores que ton caniche aime bien notre ennemi, autant en profiter. Les loups sont si peu intéressants habituellement… même s'ils ramènent bien les branches. Allions nous sur cette affaire et nous verrons comment fêter notre réussite par cette belle enveloppe que tu as ou … plus ... » ronronna t’il en proposition à double tranchant sur la consommation d’essence.

Il se leva et s'approcha discrètement de cette scène assez violente … il prit un plaisir certain en entendant la succube couiner un peu, il est toujours bon de faire souffrir ces erreurs démoniaques… il ne voulait pas intervenir tout de suite… avant que… OH mais en plus le cabot révélait un secret qu'aucun démon n’avait pu percer… faite d’être encore en vie.

« Un dragon donc… » dit-il pensif. Cela pouvait se retenir pour la puissance de pareille lézard. Ce soir, il avait la race et l’image d’un homme invisible… Azarel allait être content … pour une fois.

Milady observait en silence après s’être remise debout. Elle n’aimait pas du tout se faire martyriser physiquement. Ce n’était pas elle. Elle usait de ses mots, de la violence de son esprit, pas de ses muscles, même si elle pouvait en arriver là selon la situation. Il allait prendre ça pour de la soumission, mais tant mieux. Il ne verrait pas la lame venir quand il l’aurait sous le nez en la pensant obéissante et docile. Elle reconnaissait la marque effectivement. Cependant, elle calculait sur plusieurs coups d’avance, en bonne joueuse d'échecs qu’elle était. Elle n’avait pas spécialement répondu, prenant sur elle les piques de Cimeries pour ne pas exploser tout de suite. Elle ne pensait pas être capable de le tuer tout de suite, mais si elle rameutait les trois autres, peut-être qu’ils pourraient se débarrasser d’un des lieutenant d’Azazel. Cependant, la question d’Alva Hennessy devait être éclaircie, pour sa sécurité, sa survie, qui primait sur tout.
L'enchaînement était déplaisant, surtout avec l’intervention de l’autre homme qui aurait dû être plus occupé à sauter Adèle que de voir… la succube dans son vrai état. Cimeris soupira longuement, voyant la dague plantée dans le cou de la succube.
« C’est vraiment de la daube … » grogna t’il… il se montra adossé au mur face aux deux femmes, croisant les bras.
« Bien bien… voilà qui est problématique. Cette succube n’est pas censé mourir, pas par toi dû moins. Lâche là et tes amis auront la chance de respirer plus longtemps. » s’adressa t’il à la louve.

« Pffff. » grogna Milady en passant devant Cimeries. « “Cette succube n’est pas censée mourir”... Les putes se soutiennent dans ce bordel à tête de chèvre. »

Cimeris lui lança un regard assassin, retenant un geste. La petite pute ici, c’était elle et son petit cul qui sera offert à son armée avant qu’il la dévore, il devait faire preuve de sagesse pour avoir des réponses… mais elle paierait son affront après.
Elle approcha de la succube et vint planter ses doigts dans son épaule, avant d’enrouler ses doigts sur ceux de la louve pour qu’elle ne retire pas la dague. Pour elle, elle tenait un homme et non une femme, mais elle savait maintenant que l’illusion était produite par une succube grâce à Cimeries, ce qui n’était pas étonnant en soi.

« Ne la tue pas tout de suite Alva » demanda-t-elle tout en posant ses yeux sur la marque sur la tempe pour mieux l’observer. Pas de doute.
« Et dis moi plutôt qui est cet homme. »

Cette garce se débattait férocement, et la louve devait forcer pour ne pas se faire envoyer bouler par ses ailes puissantes ou ses ruades désordonnées. Cela lui rendait la tâche plus difficile et elle s’apprêtait à lui enfoncer plus profondément sa lame dans le coup lorsque l’homme qui les avait fait entrer dans ce piège et Charlotte firent leur apparition.
La succube se calma, pensant sans doute que la présence de l’homme à la peau ébène suffirait à empêcher la louve de la tuer, mais bien que Alva retint sa main le temps de prendre en compte ces nouveaux éléments, elle ne comptait pas épargner cette garce qui avait cherché à abuser d’elle pour le compte de celui qui tirait les ficelles.

La louve releva un regard féroce et pas du tout impressionné par la menace sur Cimeris.
« Conduis nous à ton maître et peut-être que je laisserai en vie ton petit jouet. » répondit-elle alors que Charlotte s’avançait.

Que voulait elle celle-là ? Et que faisait-elle à jouer ainsi avec le portier de ce fameux bouc ? Pourquoi observait-elle avec autant d’attention le visage de la succube ?
« Ca ne vous regarde pas Charlotte et retirez votre main, a moins que vous ayiez oublié qui est l’ennemi ? »

Le démon pouffa, il trouvait ça tellement risible qu’elle se croyait en position de force en plus d’être vexé qu’on croit tous que son maître était ce connard frappé du ciboulot. Il suffit de se salir un peu les mains et les inférieurs vous traite à leur échelle. Cela était navrant.
« Que les mortels sont stupides… venant d’un chien, je trouve ça presque ironique qu'on parle de maître. Et bien tue là, si cela te fait du bien. »

« Qui était mon apparence ? » toussa la démone en essayant de se dégager… elle toisa la louve. « Ne fait pas l’idiote ! Tu n’as aucune chance, même si tu me tue ! »

Cimeris s’approcha néanmoins de Charlotte et de sa chienne, un rictus mauvais. Il avait une idée, pour une fois la force allait être autre.
« J’aurais pensé que tes sbires soient plus… fin intellectuellement parlant… cela remet en question ton utilité de te garder en vie… mais je vais me montrer bon prince ma petite Envie … fait la parler et tu ne finiras pas en tant que pute de mon armée. Peut-être même que tu lécheras les sabots du bouc suffisamment prêt pour te permettre d’essayer de lui ravir son essence. » répondit-il en lui caressant la joue sournoisement, puis recula de quelques pas, vers un mur pour observer, les bombardant tout le monde de son aura orgueilleuse. Le but étant de donner un peu de spectacle, trouvant ironique qu’elle se fasse tuer par sa propre chienne de guerre. Il garderait cette dernière en cadeau pour Azarel, il en ferait un beau paillasson.

Milady réprima un frisson de dégoût en sentant cette caresse sur sa joue, alors qu’elle conservait son regard braqué dans celui de la louve. Elle espérait qu’elle coopère mais elle savait aussi que cet espoir était vain. Cette garce était dans l’opposition systématique dès qu’elle était concernée. Cela était agaçant depuis le début de cette aventure, mais avec un cauchemar dans le dos qui était une menace d’autant plus crédible, elle trouvait ça vraiment chiant. Elle pourrait se mettre à la place de la louve qui venait d’être abusée sensoriellement, mais elle n’y arrivait pas. Elle ne pouvait s’empêcher de la considérer que comme une chienne de garde prompt à montrer les crocs comme un petit roquet mal éduquée, et qui faisait ce que lui demandait son maître.

Seulement, son maître n’était pas là, à moins qu’elle ne soit l’alpha de sa meute, mais Milady en doutait fortement, si elle associait tous les indices glanés dans les salles précédentes. Du coup, elle était en roue libre et elle ne devait pas vraiment savoir où était sa petite place de toutou à son pépère.

Et ce crétin d’inspecteur ?! Est-ce que Adèle avait réussi à l’emporter dans sa couche pour qu’il ne se radine pas tout de suite ? C’était bien le quart d’heure pour mettre sa morale aux orties et céder tiens. Tous les mêmes de toute façon. Dès qu’ils avaient une queue entre les jambes, il n’y avait plus que ça qui comptait.

La blonde prit une inspiration profonde en fermant les yeux quelques secondes, essayant d’ignorer Cimeries. Elle affermit sa poigne sur l’épaule de la succube, puis sur la main de la louve, et elle tira d’un coup sec la lame sans chercher à la sortir proprement. Le démon mineur ne servait à rien. Alors qu’elle se faisait asperger de sang, elle fit un sourire à Alva :

« Je n’ai pas oublié, mais nous avons plusieurs problèmes. Ce n’est pas une nouveauté, mais tu en es un. Dis moi juste qui est cet homme et ton rapport avec lui. »

La succube s’écroula se tenant la gorge avec ses mains alors que tout partait en fumée en plus de sang poisseux, elle n’était pas encore morte pour autant. Elle gémissait sous la douleur se vidant.

Pourquoi l’apparence qu’avait pris les intéressaient tant ? Pourquoi Lucian les intéressaient tant ? Le portier en plus de se montrer insultant semblait vouloir que Charlotte prouve une quelconque valeur à la faire parler et parler de qui ? De Lucian... Pourquoi ? C’était peu compréhensible. Elle garda le silence derrière ce regard prédateur qu’elle gardait sur Cimeris, laissant l'opportunité à Charlotte d’utiliser sa lame a son insu. Elle marqua une résistance mais il était trop tard, la succube tombait déjà entre elles dans un cri qui aurait pu être glaçant si elle n’avait pas été qu’un démon manipulateur et malsain.

« Si tu veux tuer, fais-le au moins correctement. » dit-elle dans un petit sursaut d’orgueil, tout en plantant sa lame au niveau de la tempe de la succube. C’est l’une des zones du crâne où l’os est le plus fin et donc plus facile à percer surtout lorsque l’on a la force d’une louve. La pointe alla donc mettre fin à l’agonie de la démone et surtout de ses cris trop perçants pour les ouïes fines en s’enfonçant dans son cerveau.

Quant à sa question, Charlotte pensait elle réellement pouvoir obtenir quelque chose de Cimeris en entrant dans son jeu ou essayait-elle de jouer double jeu justement.

« De toute évidence, il s’agit de mon compagnon. » répondit-elle. Que pouvait-elle dire d’autre, son ami bizarre ? Un ami sur lequel cette salle avait levé le voile du fantasme ? Un confident inattendu qui lui manquait plus qu’elle ne le pensait ? Ce n’était pas ça qui pouvait les intéresser et pourtant c’était la seule réponse qu’elle voyait sur le coup. A moins qu’ils ne cherchent un dragon noir tout comme le Grand Duc avait cherché Lucian sans savoir qu’il était sous ses yeux pendant plusieurs joours. A moins que... ses yeux se baissèrent une seconde sur la succube avant de revenir sur Charlotte et l’homme adossé au mur. A moins que ce ne soit Stan qui les intéressent, car ils avaient des démons et qu’il les chassait ? A moins qu’eux deux aussi en soient.

« De toute évidence… Est-ce lui qui t’a mis sur la piste du petit Thomas ? »
« Ca t’effraierai que ce soit le cas ? » demanda t’elle pour tester sa théorie tout en approchant subrepticement sa lame du bras de Charlotte.

Charlotte fit un sourire de rapace devant cette question, cherchant à formuler une réponse adéquate pour la forme. Au final, elle n’avait pas vraiment de réponse à sa dernière question, mais elle savait maintenant que la louve n’était pas qu’une simple inspectrice, et pas qu’une simple louve. La succube avait servi d’exemple de son savoir faire, et au regard des effets sur sa chair, cette blondasse se promenait avec une arme bénite, ce qui n’était pas anodin.

Comme quoi, elles avaient eu raison de ne pas faire confiance à ces deux-là qui jouaient double jeu depuis le début de cette histoire. Ils n’étaient pas là pour Thomas, mais pour Azazel, certainement envoyé là par son véritable maître. Qu’elle lui serve de jouet sexuel était certainement un plus, un plus qui était peut-être exploitable du coup.

Elle ne vit pas vraiment la lame arriver contre son bras, mais elle en sentie parfaitement la morsure alors qu’elle ne cherchait pas à la couper plus que ça. Elle testait une théorie qu’elle avait dû formuler depuis un moment. Une théorie que Milady avait touché du doigt à plusieurs reprises quand elles s’étaient retrouvées seules par moment à se chercher des poux.
La démone ne chercha même pas à se soustraire. Au lieu de ça, elle étira son sourire en se forçant à laisser son bras en place.

« Tu as ta réponse, j’ai ma réponse. Maintenant j’hésite sur la conduite à tenir. »
Milady posa sa main sur celle de la louve, cette main qui tenait cette dague un peu trop brûlante pour elle.
« Vois-tu, je ne compte pas m’attarder ici au-delà du fait de récupérer le fils d’Adèle, mes motivations ne changent pas. » Elle jeta un coup d'œil vers Cimeries, qui devait de toute façon mater tout ça tranquillement.

« Alors nous pouvons encore marcher sur le même chemin et espérer sortir d’ici en vie tous les cinq » chuchota t’elle en se penchant légèrement vers l’oreille de Charlotte alors que la lame se décollait de la peau de la démone.

Cimeris décroisa les bras et soupira même s’il avait un élément intéressant, il se garderait bien de l’exprimer. « Que c’est affligeant, tu ne tiens donc rien. Au service des mortels… pathétique. » Il alla vers la succube pour la traîner et l'envoyer dans le décor où une porte apparaissait vers l’extérieur. Dehors, il y avait des bruits terribles de chairs déchirées et d’os brisés. Il comptait sortir quand soudainement il eut des pas, ceux des deux dernières personnes manquantes.

La démone laissa son regard traîner dans celui de la louve. Elle n’opposa pas de résistance quand la lame s’éloigna, mais elle conservait toujours ses doigts sur ceux d’Alva. Cimeries se divertissait tout seul, et c’était là une occasion trop belle. Alors, sur ces quelques mots : « Scellons ça sur un pas de danse. » et elle la fit pivoter en l’attrapant par l’épaule pour la balancer sur le démon de l’Orgueil en lui lâchant le poignet pour qu’elle se serve de cette maudite dague bénite.