Dans le sable du démon - Equipe 1

Il faisait une chaleur d’enfer dans ce pays. Même la ville n’était pas épargnée par le sable qui balayait ses rues et s’infiltrait partout dans les vêtements comme d’infimes petites puces agressives et désagréables. Milady comprenait pourquoi les européens avaient mis tant de temps à conquérir ces terres, cette Afrique parfois mère généreuse et parfois cruelle défaitrice. S’il n’y avait eu que le climat encore, mais il y avait aussi la faune et la flore qui arrivaient à vivre ici. Entre les prédateurs magistraux, et les insectes plus perfides qui chariaient avec eux leur lot de maladies mortelles ou débilitantes, les caravanes venues d’Europe pour conquérir ces terres s’étaient aussi heurtées à la cruauté des peuplades qui pouvaient peupler ces endroits inhospitaliers.

C’était dans cette fournaise, dont l’enfer n’avait rien à envier cela dit, que Azazel était venu traîner ses guêtres et se planquer. Il devait aimer le chaud pour être venu ce réfugier dans ces contrées, ou bien, tapis dans l’ombre rares et précieuses, il s’était dit que l’Afrique n’était pas un coin que les démons actuels appréciaient tant que ça.

En tout cas, Milady détestait déjà !

Est-ce que les enquêteurs étaient arrivés eux-aussi ? Est-ce qu’ils se faisaient la même réflexion ? Elle se demandait encore pourquoi elle avait été partager les informations que sa fidèle Adèle avait trouvé, combiné à ce qu’elle avait pu trouver elle aussi. A ce souvenir, un petit sourire naquit sur ses lèvres, tandis qu’elle revivait la scène.

Quelques semaines plus tôt :


Sous l’impulsion de Milady, elles étaient allées au commissariat pour discuter avec les nouveaux enquêteurs qui avaient repris l’enquête. Bien entendu, le cauchemar s’était bien gardé de dire quoique ce soit à Adèle quant à l’identité du fameux inspecteur. Il fallait quand même se garder un peu de spectacle dans cette pièce de théâtre lancée par ce démon de l’avarice qu’elle espérait bien détruire.

Elle ne manquerait pas d’observer la tête de la sorcière quand elle découvrirait l’inspecteur qu’elle avait essayé de voler de sa flamme au solstice. Le monde était petit. Milady ne savait pas trop encore ce qu’il était exactement, mais il n’était pas humain. Oh, elle trouverait assez vite en le côtoyant un peu, si tant est qu’elle le côtoie. Elle n’avait pas envie d’avoir ses gêneurs dans les pattes, et de toute façon, ils ne feraient rien pour aller en Afrique chercher le petit.

Mais peut-être qu’ils avaient d’autres informations à leur confier.

« Nous venons voir l’inspecteur Anderson. Au sujet de l’enlèvement de Thomas de Vère. »  avait annoncé Milady à l’accueil du commissariat.
« L’inspecteur est au second étage porte de droite et… vous avez de la chance ils sont là avec sa coéquipière, l’inspecteur Hennessy.   » avait répondu la jeune femme aux fossettes rondes.
« Et nous sommes devant vous, au rez-de-chaussée, en face de votre bureau. » répondit Milady avec son petit rictus arrogant en venant poser sa main sur ledit bureau.
« C’est bien madame vous savez lire un plan. » répondit la femme d’unair désabusée.
« Et donc, nous devons monter ou ils doivent descendre ? Parce que ce n’est pas écrit sur le plan. »
Elle montra l'étage « Usez vos petits talons madame.  »
« Tu vois Adèle, c’est pour ça que la police ne retrouvera pas ton enfant. Ils sont incapables de descendre deux étages. » lança Milady à la concernée avant de se diriger vers l’escalier pour rejoindre les inspecteurs.

« Allons y puisqu’il faut tout faire soi même. » répondit la sorcière en balayant l’air de sa main, privant la secrétaire de quelques mois qui lui manqueraient sans doute pour voir le mariage de ses futur petit-enfants.

« Contrairement à d'autres ils ont une occupation ...  » dit-elle les regardant d’un air mauvais.

Milady ignora totalement la secrétaire et monta les marches tranquillement. Au fond, elle savait qu’elle aurait pu y aller tout de suite sans faire d’histoires, mais c’était plus fort qu’elle. Le petit geste d’Adèle ne lui échappa pas, ce qui agrémenta son sourire espiègle.
Arrivée à l’étage, Milady poussa la porte de droite pour entrer dans la pièce où se trouvait l’inspecteur. Dans son détail, la secrétaire n’avait pas dit qu’il fallait patienter ou quoique ce soit. Elle suivait les instructions. Elle laissa la place à Adèle pour entrer, plantée dans l’encadrement de la porte, pour observer la pièce et ses occupants.

Anastasis était penché sur quelques pièces à conviction et tout un tas de papiers retrouvés dans différentes poubelles de l’usine douteuse et des conversations déchirées qu’il essayait de reconstituer avec sa partenaire. Ils avaient l’impression qu’ils n'avancent pas ! Bon, ils avaient des pistes concernant le lien d’un gros marchand d’œuvre d’art africaine qui semble trempé dans des objets magiques …cela était obscur et assez épais comme bouillons de légume. C’est dans les correspondances et bon de commande qu’ils avaient un nom : Monsieur Hafid Sheitam Asham…et quelques liens le reliant à un des cadavres morts chez les De Vere. Ils y passaient un temps fou, surement même un peu trop de temps, au point qu’Akakos et Eos se demandait s’il avait encore un troisième phénix dans leur nid… elles étaient venu quelques fois, apporté des vivres à leur amour quand le soleil avait décliné depuis longtemps et que les traits sur le visage du phénix devenaient plus marqué. Quelques petits gâteaux, des attentions et un peu de bonne humeur, même pour la louve de glace.
Le duo solaire (même si Akakos était plus d’hiver, elle avait cette chaleur qu'en aucun autre mortel) était passé une heure avant, apportant leur lot de petites attentions trônant dans des boîtes en fer sur les deux bureaux collés.

« C’est un puzzle… » soupira l’inspecteur. « je vais chercher de quoi boire, tu veux du thé ? » demanda t’il alors qu’il se levait et que la porte de leur bureau se fit poussé sans même que l’impoli ne daigne toquer. La politesse était parfois surfaite dans un commissariat mais il était bien écrit sur le papier pendant à la poignée : frapper avant d'entrer …

«Oui s’il te plait.» répondit la louve avec amabilité.

Il comptait bien faire la remarque avant que le froid polaire de sa coéquipière ne gèle le malvenu … mais il beuga un peu. Qui était cette femme brune au regard sombre et aux air un peu trop aristocrate ? Par contre, il reconnaît sans peine la blonde qui avait tant énervé Eden. Charlotte de Winter. Il sentait déjà que cette entrevue allait être agaçante… mais si Charlotte était là… la femme l’accompagnant était donc… Oh non… la nécromancienne ? Il sentit une pointe glacée dans l’estomac, son Némésis et il n’avait pas envie qu’elle remette sa sale pâte sur lui, sinon… eh bien il risquait d’être nettement moins bienveillant, surtout avec deux autres phénix dans sa vie… Il avait beau être un « gentil », il restait un homme qui avait fait des guerres, qui avait été envoyé pour tuer des phénix corrompus et en conséquence, si sa plume noire était restée entre se omoplates c’est bien parce qu’il avait une nuance en lui plus sombre. Il n’hésitera pas une seconde, si cette femme doit disparaitre, il allumerait son bucher sans aucun remord si cela protège les siens ou Alva. Son regard couleur ciel s’assombrit un peu et son visage se ferma.

« Lady Winter et je suppose que vous êtes lady De Vere ? » il les salua de sa voix chaude, ne pouvant lutter contre sa nature d’être rayonnant.

« Vous venez pour connaître les avancées ? Ou avez-vous eu d’autres pistes de vos recherches personnelles ? » demanda t’il en leur proposant un thé, il alla à la bouilloire encore chaude.


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Comme chaque fois qu’elle était accompagnée de la démone, Adèle la laissait mener les choses. Ce n’était pas comme lorsqu’elle menait ses petites affaires avec Monsieur Halley qu’elle menait toujours à la baguette, usant de son pouvoir et de son influence pour l’amener à ce qu’elle voulait. Quoique l’homme commençait à se rebeller,ce qui n’était pas si dérangeant, tant que cela ne sortait pas de certains contextes. Elle avait beau être une sorcière puissante capable de terrasser un homme en quelques secondes si elle posait les mains sur lui, elle avait beau être une Contesse issue d’une noble famille, descendante au sang presque pur des Capulet et elle avait beau vouloir se hisser à l’égal de Milady... Elle ne pouvait se départir de cette sensation de lui être inférieure.

Pourquoi ? Parce que la démone était immortelle, puissante... mais surtout parce qu'elle détenait son âme et ce depuis avant même sa naissance. C’était pour cela, qu’elle oeuvrait en secret à vaincre la mort, pour déposséder à jamais cette femme de ce qu’elle lui avait déjà volé. Mais cela, Adèle essayait autant que possible de ne pas le montrer. et aujourd’hui, elle devait de plus jouer ce rôle qui lui collait à la peau depuis Août. Celui de la noble mère de famille éplorée.
Elle était donc vêtue de noir en signe de la perte de son enfant, disparue depuis maintenant près de deux mois. Même si elle s’était parée de cet air hautain de l’aristocratie londonienne, elle gardait à la main un mouchoir blanc finament brodé à ses initiales d’épouse. La Capulet était maintenant une De Vere et même si ses enfants portaient ce nom, leur sang était Capulet et uniquement Capulet.

Aujourd’hui, les deux femmes venaient au poste de police pour y rencontrer les nouveaux enquêteurs.. soit disant plus efficace... et voir leurs avancées et établir s’il serait utile de leur dévoiler ce qu’elles avaient découvert récemment.
Lorsqu’elles arrivèrent devant le bureau des inspecteurs, Milady ouvrit la porte et s’écarta pour la laisser pénétrer la première dans ce bureau au mobilier médiocre.
Quoi de plus normal, puisqu’elle était la mère de l’enfant disparu, mais lorsqu’elle entra dans la petite pièce, elle eut grand mal à cacher la surprise lorsqu’elle posa les yeux sur cet homme, tout à fait attirant et pas seulement pour son physique mais pour cette flamme étrange qui brillait en lui avec un éclat démesuré et un mouvement étrange qui semblait infini. Elle se recomposa bien vite une expression neutre.

« Comtesse De Vere. » répondit Adèle pour rectifier l’inspecteur qui n’avait même pas pris la peine de se présenter. « Il me semble que nous n'avons pas encore été présenté/ » dit-elle pour rappeler les règles de savoir vivre au duo d'inspecteurs.

L'inspectrice a l’allure aussi hautaine que la sorcière se leva à son tour pour les accueillir et comme l’homme semblait ignorant de l’étiquette, elle prit les présentation en main. «Enchantée Comtesse De Vere, Je suis la Duchesse Hennessy et je vous présente l’inspecteur Anderson. Comme vous le savez, nous avons repris l’enquête sur l’enlèvement de votre fils. Veuillez vous asseoir.»
Adèle tiqua sur le titre de l’inspectrice, voilà une deuxième surprise ! Elle ne s'attendait pas à ce qu’une inspectrice soit une Duchesse. Avait elle rêvé ou cette femme avait appuyé volontairement sur son ttre pour montrer sa supériorité au sein de la noblesse londonienne ? Bien qu’elle n’apprécia pas ce petti accent placé sur le titre de cette femme au ton tranchant, elle se plia aux convenances en inclinant légèrement la tête. « Madame la Duchesse, je vous remercie. » dit-elle en prenant place sur l’une des chaises puis continue à l’intention des deux inspecteurs. « Pouvez vous nous informer des avancées de l’enquête ? »

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Alva commençait tout juste à reprendre des horaires normaux. Même si ces soucis personnels n’étaient pas encore résolus... et le seraient-ils un jour. Elle commençait à trouver un début d’équilibre, qu’elle espérait voir perdurer, quand à la soif, elle portait toujours ce collier qui était chargé de la joie de Mia, petit garde fou à déployer aux premiers signes de forte colère. Et puis, elle ne pouvait se permettre de laisser à la charge de Anastasis le plus gros des démarches sur le terrain, elle ne pouvait indéfiniment se cacher derrière la présence de Mia et si le phénix comprenait, sa hiérarchie et aux collègues, ils n’y voyaient qu’un autre privilège octroyé à une noble qui voulait jouer les policière.
Et puis, ils piétinaient dans cette enquête et il fallait redoubler d’effort et de vigilance pour remonter les pistes qui se terminaient trop souvent dans un brouillard de corruption et cela devenait de plus en plus agaçant. Anastasis avait raison, c’était un puzzle, pire, certaines pièces, leur étaient sciemment dissimulées.

Son coéquipier n’eut pas le temps d’atteindre la bouilloire que deux femmes firent leur entrée; la louve n’avait pas prêter attention aux bruit des pas devant la porte, il fallait dire que ce couloir était très passant et si elle écoutait chaque bruit de semelles, elle aurait la tête douloureuse à chaque fin de journée.
Elle découvrit alors les visages des deux femmes qui avaient causé tant de souci à Eden et Anastasis, elle les dévisagea sans vergogne, prenant le temps d'incruster leurs traits et leur odeur dans sa mémoire. Celle-ci était une humaine, une sorcière et l’autre... Elle n’en était pas certaine, mais son odeur était douce mais elle avait le même piquant que celle des succubes tant en étant assez différentes. Ce pouvait il qu’elle soit un autre type de démon ?

La blonde restait un peu en retrait mais ne perdait pas une miette du spectacle et des petites remontrances polies de la Comtesse, qu’elle se chargea de recadrer tout de suite en usant elle même de son titre, chose qu’elle ne faisait jamais au commissariat et assez rarement en dehors de sorties officielles. Même si elle était fière de son ascendance, agiter son titre sous le nez de ses interlocuteurs pour asseoir sa supériorité n’était pas dans sa nature. Ce n'était pas ses actes qu’on prouvait sa valeur, pas par son héritage.

«Nous remontons actuellement une nouvelle piste en lien avec un trafic d’art. Vous comprendrez que par mesure de sécurité nous ne pourrons vous donner tous les détails tant que les liens entre cette affaire et celle vous concernant ne sont pas clairement établis.» expliqua Alva avec beaucoup de professionnalisme et un ton toujours aussi frais. « L’inspecteur Gordon m’a expliqué que vous meniez une sorte d’enquête parallèle ? Avez-vous découvert des éléments qui vous semblent pertinents ?» demanda t’elle en s’adressant alternativement aux deux femmes, s’arrêtant un peu plus longtemps sur la Lady de Winter qui avait tant effrayé Eden.

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Le petit sourire de Milady s’était étiré devant la déstabilisation qu’imposait la vision de l’inspecteur à Adèle. Il fallait savoir combien ça lui en avait coûté de ne pas vendre la mèche à sa sorcière et d’attendre ce moment. Forcément, elle savourait la surprise tout en la voyant reprendre une expression plus neutre. Quelle femme de caractère. La blonde reporta son petit air taquin sur les deux autres personnes présentes pour les toiser l’air de rien pendant que la nécromancienne rappelait les civilités à l’inspecteur un peu trop pressé.

Et que l’inspectrice jouait de son titre pour les convenances, ce qui arracha un petit soupir à Milady qui s’appuya de façon décontractée contre l’armoire dans son dos en croisant les bras. Elle avait envie d’en rajouter une couche qu’il aurait été agréable, voir très courtois, qu’ils se pointent au manoir des De Vère pour se présenter vu qu’ils avaient repris l’enquête mais manifestement, ils n’en avaient strictement rien à cirer de la famille et de sa peine.

Quand Adèle pris place, Milady s’avança dans la pièce, et se posa derrière elle, sans s’asseoir, un peu comme une maîtresse d’école qui se tenait derrière son élève.

« Quelques uns, mais vous comprendrez que par mesure de sécurité, je ne peux pas clairement vous dire ce dont il retourne, madame la Duchesse. » lança Milady à dessein. « Donc si je comprends bien, nous en sommes au même point qu’il y a quelques mois. Vous n’avez rien, malgré la piste du corps de la petite Jill ? Avait-elle quoique ce soit appartenant à la Comtesse ? Je vous rappelle qu’elle a été volée aussi. A t-on fait quelque chose à ce sujet ? »


« Par mesure de sécurité ? Pouvez-vous nous préciser en quoi nous informer pourrait représenter un risque Lady de Winter ? Au point de ne pas nous fournir des informations peut être importante pour retrouver le fils de votre amie. A moins que vous n'employez cette tournure que par mauvais esprit. » demanda la blonde glacialement neutre.

Milady était plus volcanique que la blonde, et elle contourna Adèle et la chaise pour poser ses deux mains sur la table et se pencher vers Alva qu’elle toisait d’un petit sourire narquois : « Je peux vous le préciser très chère... » dit-elle. Elle se pencha un peu plus et lui souffla dans une petite exhalaison parfumée à la fraise : « Corruption. »

La blonde ne laissa rien paraître sur son visage, ni même dans ce regard arctique, mais la démone pouvait sentir une sorte de bouillonnement de colère au fond d’elle qui venait de prendre un peu en intensité.

Bon, il est vrai qu’il n’avait pas daigné dire bonjour. La politesse était limitée et si habituellement, il aurait pu se sentir confus, là non. Il n’avait pas envie d’être avenant avec une nécromancienne, déjà qu’il était bien difficile d’envisager continuer une conversation avec ce danger pour sa race… il préférait qu’elle ne soit plus là en train de respirer. Il ne se pensait pas spécialement raciste, néanmoins la nécromancie étant dangereuse pour sa race et qu’il avait connu son « baiser » de la main, il ne voulait pas qu’elle l’approche ou même qu’elle trouve ses deux autres phénix. Elle était un danger, un trop grand mal et étant déjà sur la défensive depuis qu’Akakos était rentré en urgence à la suite de son enlèvement par Ephya, il devait dire qu’il était passé en mode guerrier depuis quelqu’un temps. Il avait le regard plus attentif, les sens en alerte … bref, il était plus du tout en mode guimauve et insouciant ! Il se devait de protéger les deux femmes qu’ils aiment éperdument et c’est son rôle, pas en tant que mâle mais en tant que phénix de guerre ! Il aurait été une femelle à cet instant que son goût pour le combat n’aurait pas été plus doux. Non. Et madame la comtesse de Vere était ce genre de futur ennemi qui serait bon de brûler immédiatement ! Il lu dans son regard surprit, qu’elle était bien la femme ayant oser le toucher… qu’elle reste loin ! Enfin bon, elle jouit donc avec Alva sur les titres, un concours de la plus grosse qui indiffère clairement l’inspecteur, elle pourrait être la reine de ce pays, qu’il n’aurait pas moins de mépris pour elle et … puis De Winter était présente, cette femme était sournoise et elle allait très vite le prouver, madame savait manier les mots autant qu’elle apparaissait au moment les plus étonnant. Il avait la nette impression d‘avoir invité au commissariat deux loups aux dents bien trop longues, par chance il avait une coéquipière qui était un « vrai » loup. Enfin bon, le concours de titre amusait la blonde et remit à sa place la brune qui n’avait que faire de sa question.

Il laissa Alva mener la conversation, restant à une distance raisonnable de la comtesse, préférant prendre une chaise pour se mettre aux côtés de la louve. La gestuelle de Charlotte était… intéressante, elle se plaçait derrière la comtesse, mimant une sorte de tuteur. Avait-elle l’ascendant sur cette femme ? La manipulait-elle ? La nécromancienne n’était -elle que son instrument ? Ou bien, elle était en sort une forme de maitresse ou de conseillère, elle n’était pas humaine selon els dire d’Eden, elle pouvait avoir un âge plus ancien et donc apporter une sagesse à cette femme détestable. En toute franchise, s’il s’investissait dans cette enquête, ce n’était pas pour offrir la joie à cette femme de retrouver son enfant, non… mais parce qu’il avait des éléments troubles là-dessous et si on retrouve le corps du gamin, il devait bien avouer amèrement qu’il en serait ravi. Un nécromancien en moins. Il n’était pas certain d'envisager qu’il survive s’il tombe dessus. Cela était dégoûtant mais bon, il agissait pour le bien être de son espèce et surtout de ses deux âme sœur. Il pourra faire des choses assurément horribles pour les protéger de ce monde, quitte à prendre la nécrose à leur place !

Eh bien voilà Lady De Winter entrain dans la boucle avec sa manière de s’exprimer qui vous file des envies inavouables de violence. Elle choisit chaque mot avec soin, sa gestuelle aussi, elle est indéniablement très forte. Elle mentionna Jill, il n’avait rien sur elle, elle avait été tuée et dépouillée. Alva ne se laissa pas faire et la réponse fit soupirer Gordon, décidément elle avait que ce mot à la bouche. Il se leva, afin de rétablir l’équilibre de force physique, il ne la redoutait nullement.

« Eh bien, je n’aurais pas pensé que vous commencerez si tôt à parler à sous-entendre la corruption. A croire que c’est votre seule arme ou bien il vous plaît d’énerver autrui. Enfin, qu'importe vos hobbies du moment, nous sommes ici dans le même but : retrouver Thomas et soulager l’inquiétude de madame de Vere. Et puisque le sujet est évoqué et semble vous tracasser pour nous partager vos informations secrètes. Nous avons aussi une piste concernant tout un circuit de pots de vin au sein de la police et de quelques têtes politiques.

Vous conviendrez que nous ne pouvons vous informer des noms. Et par notre travail, nous avons réussi à avoir plus d'informations sur ce trafic d'armes et quelques noms nous menant à différents entrepôts et un gang où certain membre était dans l’attaque. Il est plus qu'évident que les dons de votre fils soit la raison de son élèvement quant au cas Jill, elle ne nous a rien apporté, si ce n’est que les objets ont été revendus officiellement mais officieusement envoyés en Afrique ou à madagascare, la piste se perd auprès de plusieurs points relais. La personne ayant commandité ce cambriolage et enlèvement sait masquer ses traces.

» il plongea son regard dans les yeux de cette femme mystérieuse. « En conséquence, les objets et Thomas sont sûrement au même endroit. Mais c’est encore bien vaste, vous le concèdez. Ce pays est soumis à de la corruption, elle, négocier avec les ambassades sera encore un grand travail et peut-être votre influence serait nécessaire. » oui il avait lancé une pique exprès sur le “elle”, il avait parlé tout du long avec cette chaleur et cette manière affable.

Milady faisait face à l'inspecteur depuis l’autre côté de la table, puisqu’elle s’était redressée pour l’écouter. Finalement, elle haussa les épaules et tira la chaise pour s’installer à côté d’Adèle. « Parfait, vous voyez que vous n’avez pas rien. Cela me rassure et me met dans de bonnes dispositions. C’est que notre dernière rencontre me laissait penser que vous n’étiez pas trop regardant quant à la loi, si cela peut s’avérer utile pour une enquête parfois, ça me laissait perplexe quant à votre intégrité. Mais entre une Duchesse et un ami des loups, nous sommes en bonne compagnie. Je crois que tu peux dire ce que tu as découvert Adèle.. »

Anastasis, reprit à son tour sa place près de “la Duchesse”, ignorant cette pique déplacée et à but de l’énerver sur son intégrité, il était plus qu’intègre et cette femme avait bien vu à quel point il se sentait insulté quand on pensait le contraire. Oui elles étaient en bonne compagnie, même s’il fallait éviter d’être seul en tête à tête mortuaire avec la femme de la mort. Puisque cela se solderait de manière funeste pour l’un des deux, même s'il ne doutait pas un seul instant la brûler avant qu’elle ne lui colore trop les plumes. Il inspira doucement, essayant de calmer la colère bouillonnant en lui, il avait des idées de plus en plus mauvaises et sa plume noire se gorgeait de tout cela… ce n’est pas bon… pas du tout, il sentait même des picotements au bout de ses doigts.


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La sorcière devait faire un effort pour garder contenance, elle était désarçonnée par la présence de l’inspecteur ou plutôt par ce qu’il était et ce qui s’était passé au solstice. Même si l’envie d’y regoûter était grande, ce n’était ni le lieu, ni le moment. Elle observa la “Duchesse” en affichant, du moins en surface, le respect qu’elle était sensé lui montrer et un regard à la flamme qu’elle portait en elle lui indiqua qu’elle n’était pas humaine, bien trop brillante pour cela, cette femme devait avoir devant elle l’équivalent de trois peut-être quatre vies d’humains.
Bref, Milady se chargea de la remise en place plus provocante, celle qu’Adèle ne pouvait se permettre en tant que mère éplorée. En tout cas, si la noble inspectrice... cela restait une excentricité aux yeux de la Comtesse qu’une femme de son rang se mèle ainsi à la populace pour faire un “travail” et qui plus est un travail d’homme, alors que ses rentes devraient normalement lui permettre de vivre sans se soucier de ce genre de trivialité. A moins qu’il ne s’agissse d’une famille ruinée, ou que son père l’ai discrétement répudié puisqu’aucun noble ne voulait d’elle ? Après tout, elle ne portait pas d’alliance. Enfin, il n’y avait eu aucune rumeur de ce type concernant cette famille et peut être cela n’était il dû qu’a l’esprit “novateur” disait on du chef de famille.
Bref, qu’importe, la sorcière n’était pas là pour jouer les vipères mondaines, mais pour retrouver son fils.

L’homme, toujours aussi peu avenant envers elles deux, leur donna quelques informations concernant cette piste évoquée par la blonde, elle les menait à Madagascar... cela était assez éloigné de la sienne, et elle était certaine que sa source était plus fiable, ce marin travaillait à coup sûr pour Azazel et il n’avait pu lui mentir après sa mort.

« Charlotte, je sais que tu cherches à me protéger mais laissons le bénéfice du doute à ces deux inspecteurs, ils ne peuvent tout de même pas être pire que les précédents. » elle posa une main sur l’avant bras de son amie qui aimait parfois un peu trop se mettre en scène et oubliait qu’une petit pointe de discrétion et d’air contrit ouvrait parfois plus de portes que l’assurance, du moins avec les personnes ayant “bon coeur”. Elle reporta son regard sombre vers les deux policiers et repris à leur intention.
«Il m’a été rapporté que l’un des bateaux qui accoste le nuit près de la Debby’s Company avait fait halte au port de Jabalia, bien que cela ne figure pas sur son carnet de route. Je pense donc légitimement que ce port constitue une piste sérieuse pour remonter ce trafic jusqu’à celui qui détient... mon fils... depuis maintenant plus de deux mois. » sa voix s’érailla sur les derniers mots et ses paupières se baissèrent un peu alors que sa main se serrait sur le bras de celle qui était venue pour la soutenir.

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La louve avait imperceptiblement serré la mâchoire face au discours et à la petite mise en scène de la Lady de Winter. La corruption... s’il y en avait bel et bien dans la police et de ce qu’ils avaient découvert, aussi dans des sphères bien plus hautes, elle avait devant elle deux policiers intègres. Bon, ces derniers temps, elle avait fait quelques écarts qui auraient pu être mal interprétés mais toujours dans un principe de justice.. une justice un peu plus expéditive et violente certes, mais la justice tout de même. Donc cette lady aussi désagréable fut elle n’avait pas à sous entendre de tels propos devant eux et si elle avait connu le passé de Anastasis peut-être aurait-elle ravalé sa langue.

Son coéquipier d’ailleurs, profita des deux secondes qu’il lui fallut pour contenir la montée de colère qui venait du fond de ses tripes pour prendre le relais et remettre la lady à sa place et même s’ils n’eurent pas la satisfaction de la voir s’excuser, au moins s’assaya t’elle là où était sa place. Bien que selon la louve, elle aurait dû rester dans la salle d’attente du rez-de-chaussée. Elle invita la sorcière à parler comme si c’était elle qui prenait les décisions pour les deux et cette impression perdura même après que la Comtesse ait tenté de modérer les choses. Enfin, là où eux n’avait qu’une destination assez vaste, il semblait que la noble et sa comparse aient un port précis et pas tout à fait dans le même secteur géographique. Si ses souvenirs étaient corrects, Jabalia se situait dans l’empire Ottoman.

« Qui vous a rapporté cette information ? » demanda l’inspectrice toujours aussi peu chaleureuse.

« Un détective... je... j’ai fini pas en employer un,.. » répondit la sorcière, approchant son mouchoir de ses lèvres signifiant à ses interlocuteurs la rudesse de leur approche. Elle paraissait sincère mais le comportement de l’autre femme tranchait trop avec celui de la mère, et tel que le duo avait été décrit par Eden, il faudrait plus pour émouveoir les deux inspecteurs.

« Un choix qui peut se comprendre. Vous avez son rapport ?
» répondit Anastasis, la voix plus douce pour jouer son jeu même si au fond il n’était pas ému par sa comédie pour la simple raison qu’elle était à ses yeux un monstre et qu’elle avait perdu toute humanité. Il lui tendis néanmoins une tasse de café, se dégoûtait lui-même de cet altruisme envers une nécromancienne.

« Je vous remercie inspecteur Anderson » dit-elle en tendant les mains vers la tasse, frôlant du bout des doigts les gants d'Anastasis. L’homme se tendit immédiatement et retira sa main, regrettant son geste de lui avoir donné un peu de sollicitude.
La louve pria pour que ce ne soit rien de plus qu’un effleurement et son regard se posa une seconde sur son partenaire pour voir s’il s’était passé autre chose que ses yeux n’auraient pu déceler mais a première vue tout allait bien de son côté, enfin en dehors de cette mine plus sombre qu’il arborait depuis qu’elle était entrée.
« Ce n’est pas un policier » dit-elle en portant la tasse à ses lèvres, sans pour autant avoir la tremblote, la tasse manquait de stabilité entre ses doigts. « Il me fait ses rapports oralement. Il aurait questionné un marin d’un bateau qu’il a vu être déchargé discrètement de nuit. J’imagine qu’il a dû le saouler pour obtenir ses informations. » confia t’elle la voix revenue un peu plus calme.

« Ce qui nous offre une information manquant de fiabilité mais qui mérite que nous la prenions en considération. » répliqua la louve toujours aussi rudement tout en observant le faciès des deux visiteuses. Ce détective n’était peut être qu’un profiteur et leur avait peut être vendu un nom pour pouvoir toucher une rémunération quelconque, ou peut être avait il obtenu par ce biais ce que eux peinait à avoir a cause des diverses autorisations qu’il fallait et pour lesquelles la hiérarchie traînait inlassablement des pieds.

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Retour dans le préseeeeeeeeeeeeeeeeeent

Milady était ressortie saoulée de cette pièce. La colère froide et palpable de la Duchesse lui avait laissé une impression de déjà vue chez la petite Eden, ce même genre de rage tapie qu’elle avait provoqué en se montrant un peu trop proche. Et Anderson. Ce type baignait dans un océan de colère vis-à-vis d’Adèle, tout comme vis-à-vis d’elle, même si sa haine était plus palpable pour la nécromancienne.

La démone se souvenait des arabesques sur sa peau au solstice quand la sorcière l’avait touchée et des réactions qui s’étaient produites avant qu’elle ne se fasse sortir. D’ailleurs, la Duchesse était là elle aussi. Les liens se faisaient dans l’esprit du cauchemar qui était resté en retrait pour observer, surtout après la petite intervention d’Adèle visant à la tempérée. Elles aussi pouvaient jouer au mauvais flic et au bon flic, version victime.

Bref cette chaleur était quand même sacrément surprenante. A Londres, l’hiver était bel et bien là et ce contraste était déroutant. Ceci dit, c’était aussi l’occasion de s’habiller de façon locale, plus décontractée.

« Notre guide avec les chameaux devraient être par ici... » La bouche de Milady s’arrondit. « Mais regarde qui a fait affaire avec lui ? Ne dirait-on pas notre chère Duchesse et le si frétillant Anderson ? »

La chaleur était forte mais tout de même moins intense qu’en Août pour sauver Blanche et pour tout dire, ce n’était pas avec grand enthousiasme qu’elle remettait les pieds dans ces contrées.
Elle retrouvait les joies de voyager voilée et de devoir laisser Anastasis gérer la majorité des transactions, même si comme ici, elle peinait à ne pas y apporter son grain de sel. Le caravanier la dévisageait étrangement depuis le début, ou plutôt il semblait obnubilé par ses yeux, une couleur qu’il ne croisait assurément pas souvent.

« Vous n’avez pas plutôt des chevaux ? » demanda t’elle dans l’espoir de moins malmener son odorat pendant le voyage qui s’annonçait.
« Non, pas chevaux. » dit l’homme avant de se tourner de nouveau vers Anastasis pour conclure le marché, puisque selon sa culture seuls les hommes pouvaient mener les affaires.

Alva soupira mais resta sagement cachée sous le voile qui cachait la moitié de son visage et ses cheveux. Même si ces tenues avaient un aspect dégradant par leur fonction sociale, elles étaient au moins pratiques pour les protéger du soleil. C’est alors qu’une voix qu’elle avait espéré de pas entendre de nouveau se fit entendre. Lorsque Alva tourna la tête, elle découvrit avec irritation les deux femmes qui leur avaient fourni l’information sur le port de Jabalia, information qui s’était avérée fiable et qui les avait conduit ici aujourd’hui. Si Madagascar était en effet utilisé pour le trafic de certains objets d’arts, Jabalia était source d’un approvisionnement plus magique et plus sombre que les enquêteurs avaient fini par débusquer. Ils avaient dû se décider pour cela à agir plus en tant qu’agents de la Ligue que policiers et leur présence ici était comme représentant de la Ligue. Anastasis était depuis quelques mois officiellement son novice, il avait donc été plus que logique qu’ils soient envoyés tous les deux pour poursuivre cette affaire, et espérons le la conclure.

« Comtesse, Lady de Winter. Je vois que vous vous investissez plus personnellement dans votre enquête parallèle à moins que vous ne soyez venues faire du tourisme? »

Si la conclusion pouvait inclure la perte tragique de ces deux menaces dans le désert, ce ne serait pas plus mal. quoique, si elles étaient ici, peut être que cela signifiait qu’elles avaient d’autres informations qui pourraient être utiles, et pour le moment, elle manquait encore un peu d’éléments pour justifier une justice expéditive, mais cela viendrait sans doute.

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