Dans le sable du démon - Equipe 1

L’inspecteur leva un regard vers la sorcière, son corps lui faisait atrocement mal, outre la strangulation des ombres l’avait flagellé et il saignait de ce sang orangé et brûlant. Akakos avait senti la mort ? Non, il en était encore loin… et il devait reprendre son souffle le plus rapidement possible, même sa trachée était broyée… il inspira se laissant traîner… Adèle était donc venue ? Et elle le soutenait qu'il serait malveillant de dire qu’elle faisait ça pour participer à l’effort de guerre, mais elle aurait pu très bien se battre sans se soucier de lui ! Bon, sur ce point elle gagnait des points et il ne lui en voulait plus trop pour tout à l'heure. Cela était naïf, mais bon, il se basait sur des actes ! Et Alva était trop occupé avec ses lames pour se soucier de quiconque ! Bref, il lui lança un regard certes enflammé mais un “merci” car même en pleins combat il est poli !

Il passa une main sur son cou, aspirant le feu de sang et son corps entier était fait d’arabesques de feu, il avait terriblement envie de se transformer mais il se réservait cette ultime bravade pour la fin, si cela était nécessaire, après tout il avait un démon ! Qu’elle soit utile ! Nom de Zeus ! Lucifer lui manquait presque, car des démons il en aurait d'autres !

Il put enfin aspirer de l’air sous les conseils de la sorcière et il se tourna se relevant, pour soutenir la femme qui faiblissait dans un utlime effort et projeter un cercle de feu se resserrant sur les pattes du lion bipède, lui brûlant avec férocité les poils, tout en lançant des boules de petites tailles de feu, afin de ne pas toucher ses coéquipiers et leur laisser des zone d’impact… il sentait son feu brûler sur Cimeris… ce feu n’allait pas s’éteindre et malgré la sauvagerie du démon pour s’en défaire ou même attaquer… le phénix du biens se résoudre à user de son feu pour contrer des ombres dans un combat dantesque et claquant, espérant que les deux femmes profite de ce temps pour le maîtriser voir le tuer… il voulait dire quelque chose mais sa voix s’éteignit dans un souffle… il serait bien que ça accélère, il ne voulait pas se vider de trop !

Qu’est-ce qu’elle aimait se trouver sous sa forme de démon. Elle en aimait chaque parcelle. Elle était conçue pour tuer, et c’était dans cette forme qu’elle était la plus puissante. Sa force était immense, son aura si puissante qu’elle se matérialisait, ses appendices si acérés qu’ils découpaient comme du beurre tout ce qu’elle voulait. Accrochée comme la harpie qu’elle était, elle assénait de grands coups de bec, sentant l’os du crâne de son adversaire heurter durement son extrémité affutée.

Elle savait que les autres combattants s’en prenaient à lui, ne serait-ce qu’aux réactions désordonnées du cauchemar. Son attention était partagée entre la pie sur son dos et les autres devant. La louve avait reprit ses tirs d’eau bénite. Si ses plumes hydrophobes en chassèrent une partie, plusieurs gouttes firent fumer les membranes de ses ailes tandis qu’elle s’accrochait.

Une odeur de cochon grillé agressa les sens plus développés de l’oiseau des enfers, puis bientôt le chaud se fit sentir tandis que Cimeries continuait son rodéo. Le pyromane de la clique s’était enfin décidé à lui faire tâter de son feu. Là aussi, elle devait faire attention à ne pas se faire brûler dans la manœuvre. S’ils essayaient de l’épargner par égard pour son action, sa taille l’exposait indirectement en tant que grosse cible.

Un coup de patte du train arrière acheva de la déloger, non sans qu’elle emporte des touffes de poils et de peau entre ses serres. Le choc et le coup l’envoyèrent racler durement le plafond, laissant tomber quelques débris de roches sur le lion et aux alentours. Elle embrassa alors la situation du regard. Adèle était arrivée pour se battre. Elle était sûre que sa sorcière agissait sur la flamme de l’Orgueil. Elle allait être replète !
La louve continuait d’harceler l’imposant lion infernal, tandis que le pyromane continuait ses attaques enflammées. Une pique d’ombre vint la clouer sur le plafond. Cimeries se souvenait d’elle. Il ne l’avait pas oublié et espérait sans doute la cloisonner ici. Elle laissait les clous et les croix aux autres, et elle se libéra en forçant jusqu’à ce que l’ensemble de la pique passe sa peau. La douleur l’inondait en de multiples endroits, mais elle ne s’en souciait pas vraiment.
Elle aussi pouvait jouer avec les ombres. Perfide, et parce qu’il n’y avait pas trente six zones exposées, elle projetta une lance faite de matière noire, dont la tête était artistiquement travaillée comme un bec d’oiseau affuté. La petite touche de Milady. Toujours classe.

La destination l’était bien moins. Directement dans le fondement de Cimeries. Le petit lion venait de s’en prendre une dans le cul. Voilà, tel était celui qui croyait prendre.
La sodomie improvisée déplue au démon, à se demander pourquoi… et il vocifera, usant de ses ombres pour lui faire naitre d’autres tentactules d’ombre tranchant et harceler la pie...il peinait à être sur tout les fronts et il tapait à coté, étant aveugle ...

La louve se sentit tirée en arrière, heureusement son odorat l’informa rapidement qu’il s’agissait de Anastasis. Il lui tendit son arme mais une ombre l’attaqua et l’arme s’envola tout comme la sienne l’avait fait plus tôt. Mais cette fois l’oeil de la louve pu suivre la trajectoire et elle glissa dans cette direction, vu l’envergure de la créature, une arme à distance restait le meilleur choix, même si ce n’était pas celle de prédilection d’Alva.

Le temps qu’elle s’éloigne, Cimeries s’élança sur Anastasis, Alva se retourna dès qu’elle eut l’arme en main et tira sans attendre dans le dos du démon pour essayer de le faire lâcher prise, mais c’était peine perdue et déjà des flammes couraient sur les mains griffues du lion, ce fut ensuite sa tête qui prit feu et il finit par se reculer dans un hurlement de bête avant de se rouler par terre pour tenter de stopper les flammes qui gagnaient sa crinière.

Elle vit Gordon reculer en se tenant la gorge, mais elle était de l’autre côté de démon et ne pouvait l’atteindre pour le moment, elle ne pouvait qu’espérer qu’il aille bien et tenter d’exterminer cette créature des enfers pour la renvoyer d’où elle venait. Tout a coup le lion se tordit de douleur alors qu’un pic à tête d’oiseau le transperçait par un endroit inapproprié, Lucian aurait apprécié l’humour de la situation à n’en pas douter... Mais pourquoi elle pensait à lui en un tel moment, se demanda t’elle alors que son esprit répondait déjà que c’était sans doute à cause des ombres ou parce qu'elle regrettait de ne pouvoir profiter de ses passerelles d'ombres qui lui permettait d’attaquer avec plus de légèreté et d’effet de surprise.
D’autres ombres sortirent du démon, se projetant ça et là en direction de l’oiseau, Alva continua à le harceler d’eau, privilégiant les zones d’où sortaient les ombres, et qui étaient a porté de sa visée, essayant de donner une ouverture à l’oiseau géant... son chargeur diminuait rapidement, si Charlotte ne se décidait pas bientôt, elle finirait par lui sauter dessus les deux lames au claires et frapper sans relâche un point stratégique jusqu’à ce qu’il se vide de son sang.

Cimeries était assailli de toute part. Le feu le brûlait d’un côté et quand ce n’était pas une flamme, c’était la morsure de l’eau bénite qui venait apporter sa contribution de l’autre côté. Il était aveugle à cause du feu qui lui rongeait la tête. Sa fin était proche. Milady le sentait et déjà, elle salivait à l’idée de manger une essence comme la sienne. Ce serait le premier cauchemar qu’elle allait tuer. Dommage qu’elle ne puisse pas lui faire un petit laïus bien senti avant de lui ôter la vie, comme elle aurait pu le faire avec un humain par exemple. Ou laisser Adèle lui chanter une comptine humiliante tout en le torturant encore et encore.

La pie démoniaque volait en cercle au-dessus de ce joyeux bordel. La pique qu’elle avait expédié dans le fondement du lion avait dû lui déchirer les boyaux. Sa régénération ne suivait plus, et c’était sans doute la faute d’Adèle. Toujours est-il que c’était maintenant ou jamais. Elle replia ses ailes, adoptant une technique d’oiseau de proie. Elle était trop accrochée à sa pie pour regretter de ne pas être un rapace ou une espèce de ce genre, à qui, de toute façon, elle n’avait rien à envier.

Elle fit un petit piquet assez bref puisque la hauteur sous plafond n’était pas extensible. Le cauchemar produisait des ombres qui fouettaient les alentours dans le but certain de la tenir en respect et à distance, mais l’oiseau manoeuvré serré. Ses yeux puissants permettaient de déterminer un trajet direct vers le crâne de sa proie, comme si elle fonçait sur un insecte en calculant la ligne la plus directe en évitant les obstacles.

Elle lança ses ombres avant son arrivée, les faisant percuter le haut du crâne qu’elle avait déjà entamé et qui était rouge de sang. Mais ce fut son bec qui perfora la carapace osseuse du cerveau. Alors, l’odeur de son essence se fit plus prenante et elle se déchaina comme une harpie. Ses serres inférieures se refermèrent sur la nuque du lion. Elle sentit ses griffes s’arrimer aux vertèbres sous la peau et les muscles, tandis que ses serres supérieures venaient se glisser dans l’ouverture qu’elle venait de faire avec son bec.
Elle commença à forcer en battant des ailes, se donnant toute la force nécessaire pour éclater l’os en morceau et le cerveau en dessous. En parallèle, elle frappait encore et encore de son bec puissant. C’était un véritable massacre, une boucherie totale. Le lion se débattait en grognant de douleur, mais elle était en train de lui réduire une partie de son cervelet en bouillie. Le centre moteur éclaté, il s’écroula pour de bon tandis qu’elle le bectait dans un concert de plumes et de battements d’ailes frénétiques.

Et puis elle s’échappa, cette essence tant convoitée. Milady était penchée sur la source de cette corne d’abondance qu’était la tête de Cimeries. Il était dommage qu’il soit si orgueilleux, car elle aurait aimé partager sa couche avant de lui fracasser le crâne. Mais elle pouvait se gargariser d’avoir pris sa revanche en le sodomisant une fois. C’était pour les claques.

La situation s’était calmée pour de bon. Le lion était allongé sur le sol, la pie sur sa nuque avait replié ses ailes démoniaques. Les plumes brûlées se reformèrent, tandis que l’ensemble de son plumage prenait des airs plus chatoyants et que l’ensemble de ses blessures se refermèrent ou se réparèrent dans la foulée. Elle savait par nature que ce serait une délectation sans nom, mais elle ne pensait pas à ce point. Et ce gain de puissance… Il était terrible, surtout en provenance d’un démon si âgé. Voilà pourquoi elle devait se constituer une petite équipe, ce qu’elle s’employait à faire. Car sans eux, elle n’y serait pas arrivée, c’était une certitude.

Elle se redressa enfin, lâchant la carcasse de Cimeries. Elle se sentait toute puissante, prête à en découdre directement avec Azazel en personne. Mais elle devait garder la tête froide. Et reprendre une forme plus présentable. Ce qu’elle fit en évitant les restes de flammes et d’eau bénite, pour sauter au bas de la carcasse chaude du lion et reprendre son apparence de Lady. Si elle ignora superbement les deux policiers, elle se dirigea vers Adèle. Elle devait vérifier qu’elle n’avait pas été blessée dans cet affrontement dantesque. Charlotte vint s’accroupir à côté d’elle pour lui prendre les mains.

« J’espère que tu as eu le temps de profiter de l’inspecteur avant de nous rejoindre dans cette petite sauterie. » dit-elle avec un sourire.

Plus les secondes s’égrainaient, plus la sorcière peinait à garder sa concentration. Toutes les fibres de son corps demandaient grâce, comme si ses organes et sa peau n’en pouvaient plus de ce trop plein de vie. Sa tête commençait à lui tourner et la nausée à envahir sa gorge, mais le lion continuait à faire danser ses ombres dans tous les sens, elle devait encore tenir et prier pour que ces efforts ne soient pas vain... Même si soyons clair, vouloir absorber la vie d’un être immortel c’était en pure perte. Mais elle savait que le procédé impactait le corps et cela , elle pouvait en jouer. Ses blessures ne se refermaient plus, ajoutant de la douleur dans l’esprit du démon qui peinait à se concentrer sur sa magie et sur les autres sens qu’il aurait pu utiliser pour mieux viser la pie qui fondait enfin sur son déjeuner.

Adèle pu enfin relâcher la pression et se laissa tomber mollement en arrière, le souffle court et la tête endormie. Elle sentit des bras atténuer sa chute et en remercia l’inspecteur intérieurement, il n’aurait plus manquer qu’un choc sur le crâne pour envenimer son état. C’était un peu comme si elle avait pris la cuite du siècle alors qu’elle avait plus de quarante de température et était proche du délire. Ca avait été bon au début mais là c’était clairement le verre de trop... ou plutôt le magnum de trop!
Le temps que le feu de Cimeris quitte son corps pour s’éparpiller dans le vide de l’univers et elle irait mieux. Elle n’observa rien du spectacle de la pie dévorant le démon et elle s’en fichait éperdument, que Milady fasse ce qu’elle voulait de cette créature infâme, elle était toute à son état fiévreux et nauséeux, même les songes écoeurant ne lui parvenaient plus et c’était heureux puisqu’ils n’auraient fait que la pousser à vomir quelque chose qui n’avait pas de substance et elle n’avait rien dans l’estomac pouvant le remplacer.

Après un temps qu’elle n’aurait pas su compter, elle vit se dessiner au dessus d’elle le visage de sa démone victorieuse qui au lieu de s’enquérir de son état préféra jouer les commères manquant cruellement de discrétion. Enfin, vu la fin de leur échange, ses chances d’obtenir la rigidité de l’inspecteur pour jouer avec semblaient bien mince et elle en éprouva une certaine déception, un peu plus forte qu’elle ne l’aurait crue, peut être à cause de cette salle maudite qui lui titillait le bas ventre.

« Milady... » râla t’elle la voix pâteuse. « Aide moi plutôt » dit elle en tendant une main molle dans sa direction.

Elle ne put voir le regard de Gordon et ne put que suivre son dos qui s’éloignait, son cou gardait les traces de ces arabesques lumineuses.
« Pas comme je l’aurais voulu hélas » confia-t-elle finalement tout bas à son acolyte.

« Voilà qui est regrettable. » répondit la démone en la hissant sur ses pieds. « Merci pour ton aide, même si tu le fais pour ton enfant. » ajouta-t-elle en la soutenant quelque peu pour qu’elle ne vacille pas de trop ou pire, qu’elle retombe.

« Oui, tout ça à cause de votre petite bagarre. » rétorqua la sorcière en portant une main à son front. Elle prit plusieurs inspirations plus profondes pour calmer les sensations désagréables dans son corps. Le trop plein se dissipait peu à peu, mais encore trop lentement au goût de la nécromancienne. « Pour Thomas... j’espère qu’il est de l’autre coté de cette porte... Je n’en peux plus... » finit elle par avouer en serrant un peu plus l’épaule de sa démone, un geste qui trahissait le besoin qu’elle avait de Milady à ses côtés.

« C’est la faute de la louve si tu veux tout savoir. Je pense qu’elle est jalouse que tu essaies de courtiser son binôme. » lança la démone avec légèreté. « Maudite chienne » rétorqua la sorcière dans une tentative de cynisme amoindri par son état.
« Et j’espère aussi que nous allons bientôt le retrouver, mais je doute que Azazel ne nous le laisse comme ça. Il va falloir encore tenir un peu. Au moins, tu as pu charger la broche. » dit-elle en prenant dans ses doigts l’objet pour le soupeser. Il ne pesait rien de plus que d’habitude, mais c’était une façon d’illustrer son propos sans doute. « Tu t’en sors bien pour le moment, prend le temps de souffler un peu. » ajouta-t-elle avec un sourire.

« Merci... merci d‘être là. » confia la sorcière, comme un pardon pour leurs disputes passées et cette tentative contre elle dans cette autre salle. Quoiqu’elle pense de ce pacte qui la liait à la démone, c’était dans ces moments là, qu’elle ressentait le besoin qu’elle avait de l’avoir près d’elle et le coté rassurant de sa présence. « Elle est chargée, j’ai encore de l’énergie, c’est juste qu’il m’a brûlé de l’intérieur, sa flamme était aussi vivace que le tienne et je lui en ai trop pris. »
Milady avait affermit sa prise sur la sorcière comme pour lui manifester une forme de gratitude envers ses propos. Cependant, son cynisme n’était jamais trop loin, à se demander si ce n’était pas une façon de se défendre contre ses propres émotions :
« Tu sais maintenant ce que ça te ferait si tu t’y essayais. » Mais comme pour rattraper le coup de la rebuffade, elle ajouta : « Mais je suis ravie que tu aies essayé sur un autre démon que moi, ou que tu te sois contenue toute à l’heure. Nous formons une équipe toi et moi, pas toujours aussi soudée qu’elle le devrait, mais malgré tout, nous en formons une. Ne l’oublie pas. »

Adèle releva son regard dans celui de la démone. Oui, elles étaient une équipe, plus souvent qu’elles étaient ennemies. Pourtant, la démone ne lui rendrait pas son âme pour autant, et la sorcière ne cesserait jamais de chercher le moyen de se libérer de ce pacte...mais pas aujourd’hui, pas après ces salles, pas tant que Thomas n’aurait pas suffisamment grandit pour qu’à eux deux ils puissent se passer de la protection du cauchemar... et... et pas de cette manière.
« Une équipe. Oui... mais je crains que l'équipe du bouc soit plus grande que la nôtre. »
« Je crains aussi. Mais elle vient de perdre un membre important. Il faut bien commencer quelque part. » fit-elle en essayant de se montrer optimiste.

« Un de moins.. préparons nous à affronter les suivants.. » conclut elle avec plus de force malgré son corps qui la malmenait encore. Oui, les belles flammes, c’est à consommer avec modération... elle l’apprenait à ses dépend.
« Prend ton temps, tant que nous ne sortons pas de cette salle, nous ne risquons pas grand chose, sauf à céder à notre lubricité… Et il leur faut bien discuter de ce qu’ils ont vu également. Je pense que ces deux là ne sont pas venus que pour ton fils Adèle. » fit la démone en l’entrainant vers les sacs. Boire un peu ne ferait pas de mal.

« Promis, je ne me jetterai pas sous tes jupes » confia la sorcière avec un pâle sourire tout en se laissant entraîner à l’écart, elle n’était de toute façon pas en état de résister d’une quelconque manière. « Qu’est ce qui te fait penser ça ? »
Milady avait sourit en retour sans entrer plus en avant dans la boutade, signe que l’autre sujet lui tenait à cœur. Ou l’inquiétait suffisamment. « Ils sont armés pour tuer du démon, donc ils savent qui on va voir, alors qu’ils prétendaient que non. » Milady tourna son regard pour sonder Adèle. Est-ce qu’elle hésitait à partager une information ? « La louve, elle fréquente quelqu’un qui aime bien chasser les nôtres, avec un taux de succès assez élevé. Plus ça va, et plus je me dis que ces deux-là sont des policiers de façade et que quelque chose se cache derrière tout ça. Je n’avais déjà pas confiance, je n’ai plus du tout confiance maintenant. Mais essayons d’en tirer partie. S’ils sont bons à chasser le cauchemar, alors c’est tout bénéfique pour nous pour l’instant, même si je ne sais pas s’ils vont me tolérer longtemps. »

Le regard d’Adèle s’assombrit face au récit de Milady. Qu’ils soient plus que des policiers était une éventualité, les deux étaient plus magiques qu’humain et qu’ils soient coéquipiers semblait une coïncidence bien trop pratique et puis ils étaient tout de même venu bien loin de Londres pour son fils... les doutes de Milady n’en étaient que plus crédibles. Mais que la louve fréquente un chasseur de démon... cela était inquiétant. Enfin, pratique pour contrer Azazel comme le soulignait intelligemment le cauchemar mais moins rassurant pour l’avenir de sa démone personelle, si elle n’était pas prête à la tuer pour des raisons qu’elle comprenait mal elle-même, ce n’était pas pour qu’un illustre inconnu lui fasse la peau ou plutôt les plumes concernant la pie. « Il faudra les tuer ou nous éloigner d’eux dès qu’ils n’auront plus d’utilité dans ce cas. Surtout elle.. de toute façon je ne l’aime pas et je suis sure qu’elle sent le chien mouillé quand il pleut. »

Cette fois Milady s’amusa d’un petit rire. Elle aimait bien quand Adèle faisait la garce. « Il faudra que je la cuisine un peu pour savoir ce qu’elle sait sur ce type. » Milady passa un doigt sous le menton d’Adèle et lui redressa le visage. « Je te laisserai jouer avec en lui contant une histoire. »

Adèle lui sourit en retour. « Et des comptines avec des loups qui meurent, il y en a pléthore. »
« En effet… Voilà ton idylle. » fit Charlotte en se redressant alors que l’inspecteur venait.

Adèle releva les yeux sur Gordon qui approchait suivi quelques pas derrière par la chienne en question. Elle reprit une rasade d’eau pour chasser cette grimace qui pointait à la vue de ce truc tout juste bon à attirer les puces et les ennuis. Elle ne prit pas la peine de se lever à nouveau, elle avait encore besoin de faire passer cette nausée avant de pouvoir espérer se relever sans vertige.