Dans la merde feat Ani - Alva - Erme

Qu’est ce qui s’était passé au juste ? Les deux démons s’étaient tout à coup stoppé dans leur petit jeu de provocation avec la sorcière et ils la dévisageaient comme si des cornes venaient de lui pousser sur la tête. Pourtant, du point de vue de la louve, rien n’avait changé et rien ne justifiait une telle réaction. C’est finalement la visite de Fenris qui lui donna l’explication, enfin, elle n’était pas sûre de comprendre comment c’était possible mais apparemment Ermelinde venait de retrouver son âme, ou une âme...enfin deux âmes, c’était très flou mais celà expliquait la surprise des deux démons.
Elle sentit un mouvement contre son poignet lorsque le démon loup était venu sentir Ermelinde pour informer ses chefs de la nature de la jeune femme, là encore quelque chose le laissait perplexe. Était-ce sincère ou faisait il ça pour brouiller les pistes ? Elle n’aurait pas su le dire et au final peu importait, ce qui importait, c’était le petit cliquetis de l’entrave de son poignet.
La sorcière tenta de se rebiffer contre le loup qui la remis à sa place promptement, au moins il gardait sa couverture mais elle aurait préféré que la jeune femme s’épargne ça.

Baal rebondit sur les mots de Fenris pour la questionner sur ce qu’elle était et tout comme Ani et elle, elle se refusa à répondre. Mais cette fois, c’est elle qui se prit les représailles, sous forme d’une fourchette en argent dans l’épaule. Sa mâchoire se crispa sous la brûlure de l’argent, mais elle s’efforça de rester impassible en dehors des petites tensions involontaires de ses muscles. La réponse de Ermelinde ne se fit pas attendre et elle passa à l’attaque. Alva suivait les actions du coin de l’oeil. Baal n’avait pas bougé d’un iota, il voulait lui prouver qu’il était intouchable, que la douleur ne lui faisait rien... pour ça, ils avaient la même approche, que ce soit pour Ermelinde profitant de la moindre ouverture pour attaquer ou Baal, prouva son inflexibilité face à la douleur.

Une fois de plus, la réponse du démon ne se fit pas attendre et la louve se retrouva la tête plaquée dans son assiette, les pics d’une fourchette approchant dangereusement de son oeil. Son premier réflexe fut de vouloir reculer la tête, mais la poigne du démon était sans faille, et les pointes s’approchèrent encore quand Ermelinde parla, la réponse risquait d’être fatal à son oeil. Elle rassembla sa rage, alimentée par la peur de perdre un oeil, et donna un violent coup de coude dans l’estomac du démon, profitant du petit effet de surprise pour redresser son bras et attraper le col de sa tunique pour l’abaisser d’un coup sec pour conduire sa tête vers la table. Sous l’effort, elle lâcha un grognement rageur.

Baal ne s'attendait pas à se coup et pour cause, elle n’était pas censée avoir ce bras libre ! Sous la force de la louve, il se sentit attiré contre la table et il enfonça sa fourchette en représaille, manquant de l’éborgner mais sa joue était parsemée de stries de profondes traces de la fourchette…

Mais très vite, des ombres l’immobilisèrent à nouveau et Baal repris sa démonstration avec un petit rire sombre du sadique qu’il était ravi d’avoir de la résistance, appuyant la fourchette contre sa paupière, allant jusqu'à la percer pour en faire couler le sang. Cette fois la louve ne put empêcher la douleur et le dégoût de cet acte de s'afficher dans une grimace, les dents serrées. Oui, les yeux, ça ne repousse pas et si elle pouvait survivre même borgne, l’idée ne l'enchantait pas du tout. La pression contre son globe occulaire devenait détestable, ses mains se crispèrent et serrèrent les accoudoirs de sa chaise, les faisant grincer sous la pression.

La réaction d’Alva fut surprenante mais pas tant que ça. A sa place aussi, je ferais tout pour garder mes deux yeux. Je ne pensais pas qu’elle avait la force de casser ses liens, mais sur le coup, l’espoir de voir la situation se retourner m’effleura, même si au fond, ce n’était juste que des coups de griffes. La table gronda sous l’impact, et les verres se renversèrent, de même que les fruits qui roulèrent. Mais la situation retourna au point de départ quand Baal reprit le dessus, non sans manquer d’éborgner pour de bon la louve. Les stries sur sa joue prouvaient bien qu’il ne plaisantait pas.

Je me tournais vers Azazel, de plus en plus impatiente et en colère : « Tu vas le laisser abîmer ton si beau jouet dont tu me vantais tous les mérites ?! Tu veux vraiment une borgne ?! »
« Oh ça ne fera qu’un orifice de plus à explorer ! »
Un peu prise par l’urgence de la situation, je bifurquais mon regard vers Baal : « C’est bon, arrête ! Arrête ! » L’autre bouc était dégoûtant. C’était certes une bonne réponse, mais j’avais dans l’idée qu’il y fourrerait bien sa queue quand même, ce cinglé. Comme quoi, il y avait pire que moi, qu’on se le dise.

L’inspecteur pyromane étant neutraliser, Azazel monta d’un bon souple sur la table virant la moitié de la nourriture et prit place en tailleur, amusé par le spectacle, Baal était en train de se faire une petite branlette de sadique comme il aimait le dire, d’ailleurs il le charia end démoniaque et le cobra lui lança un regard assombri par son excitation la plus cruelle. La sorcière l’avait mis en forme dis donc ! Tant mieux, il allait enfin y mettre un peu plus du sien et cela allait être grandiose ! Il trouvait toujours ça fascinant, l’attache sur les yeux mais surtout sur quelque chose qu’on ne peut pas soigner miraculeusement… enfin peut-être qu’ils pourraient le faire ? Après tout, ils tiennent toujours bien propre et il le valait sinon ils seraient morts à force ! Se soigner est vital et pour cela que les démons les laissent ensemble … pour qu’ils tiennent mentalement et aussi physiquement, l’inspecteur avait quelque chose pour soigner et cela était bigrement efficace ! Le démon posa ses mains sur ses cheville tel un gamin.

Ah et la petite sorcière qui semble à moitié démon, commence à céder elle craint pour sa copine louve ? Donc elles sont ensemble, cela commence à faire un peu trop de Stan dans la partie, ça pue ! Il lui servit une réponse tout à fait dégueulasse mais il allait explorer ce trou dignement… de toute façon, cela était autant affreux que marrant ! Et le but était de leur faire goûter à l’hospitalité de l’enfer après celui de Sodome.

Baal, relâcha Alva lui tapotant la fourchette sur la joue, il manquait le brave bête, mais pas besoin de le formuler tout le geste était là … le serpent était comme un fou, enfin personne mise à part un autre démon pouvait le sentir, comme il fourmillait et cela existait encore plus le Bouc ! les deux frères se regardèrent et bon prince Azazel laissa donc son créateur faire mumuse un peu… après tout il faut bien laisser chacun rire un peu non ? Sinon le monde est triste. Et de toute façon Baal allait prendre très vite le lead il en avait trop envie ! Il repoussa les deux chaises avec ses ombres contre le mur, dans un geste violent et presque mesuré… puis s’installa sur le bord de la table, croisant les bras, tout en portant la fourchette à sa bouche… c’est qu’il aime le sang en plus …

« Bien bien… » il se décolla, marchant vers la sorcière, il avait gardé les bras de la louve entravée puisqu’elle était détachée pour une raison mystérieuse…et cela importait peu le cobra pour être franc. Il se planta devant la nouvelle victime… tournant la tête vers la louve, il devait vérifier le niveau d’attachement dans les deux sens.

« Vous travaillez ensemble ? » bien entendu si elle ne répond pas, il aura punition.
« Non, je suis Lady à la Cour d’Angleterre. » répondit la concernée.

Les deux démons se mirent à rire, tellement la réponse faisait tache dans ce contexte.

« Je t’avais dit qu’on aurait dû rendre visite à ce bon roi ! Il a des connaissances sympas dans le lot de ses maîtresses ! »
« Tu serais trop ravie d’avoir un humain aussi libidineux que toi, ce serait ennuyant ! »
Azazel siffla et ricana. « Fichtre ! La nécromancienne, ça te rend de bonne humeur ! » le bouc secoua la tête, alors que Baal haussa les épaules en tournant la tête, puis porta son attention vers la sorcière en se redressant.

« Une lady en manque de sensation forte. J’aurais presque pitié, mais tu es un peu trop éclairé pour être une pauvre plante verte de cour. Quel est votre lien ? » Il fixa la louve « La question est pour toi la chienne. Et tu n’aimerais pas qu’elle réponde à ta place ? Si ? »

Alva releva les yeux pour planter son regard dans celui de Baal et répondit d’un ton suffisant. « Je suis son doudou »
Azazel pouffa à nouveau et Baal eut un rictus pouffant silencieusement…

« Trop mignon… tu vas donc la consoler quand elle aura les reins brisés. Franchement mais quelle équipe ! Cette chambre va être un endroit où il y fait bon vivre ! Avec le soigneur qui chauffe le pieux, la petite pute qui encaisse comme jamais, le doudou qui console et la lady de la cour ! Bon, il manque la démone pour trahir un peu… ajouter un peu de Drama, mais elle… hum je cherche un mot là … »
« N’a strictement aucune importance. »

« Mouai, inutile, c’est un peu le mot… Enfin bon vivement que Stan arrive, qu’il soit la petite touche sur ce tableau ! »
Les deux démons inspirèrent un peu… « Elle boude ! Non, mais on aura tout senti ici ! » soupira Azazel… en se touchant le visage pour remettre ses lunettes sur le nez.

Je savais que ma réponse, parfaitement honnête encore qu’elle était en sursis depuis que j’étais mariée, allait certainement les décontenancer. Qu’elle les fasse rire était un petit plus, même si cela n’apporterait rien de bon pour nous finalement. Pour nous… Il était rare que je raisonne en ces termes pour parler de quelqu’un d’autre que Schatten et moi, mais force était de constater que j’étais dans le même bâteau qu’Alva, et vice versa. Je pouvais me consoler en me disant que même si je n’avais pas cédé à mes pulsions colériques, la réapparition de mon âme ne m’aurait pas fait tenir plus d’une journée quand même. Cependant, j’étais déçue de ne pas avoir donné plus de temps à Lucian. Déçue… mais en colère. Je restais maintenant persuadée que Cristal s’était juste débarrassée de moi. De m’être faite berner me faisait tirer mon nez.

Savait-elle que la meilleure amie du fils à Lucian était là aussi ? Peut-être que finalement, ça l’arrangeait aussi…

Quand la question sur notre lien fut posée à Alva, j’avouais ressentir une certaine forme de soulagement. Si elle répondait à côté, ce serait certainement moi qui allait morfler, et j’avais moins de scrupule dans ce sens là que dans l’autre, aussi étonnant que ça puisse paraître. Il me lâchait un peu la grappe au moins, peut-être juste pour me récompenser d’avoir dit la vérité. Je n’en savais rien. Il fallait que je trouve comment ils fonctionnaient, sans toutefois savoir si cela m’avancerait à quelque chose.

La réponse par contre, je ne m’y attendais pas. Je regardais devant moi mais un petit rictus ourla mes lèvres, d’amusement naturel. Allaient-ils croire qu’elle se foutait de leur gueule ? Manifestement, cette réponse les fit rire aussi. Cela ne les empêcha pas de proférer quelques menaces supplémentaires. Au moins, si j’avais les reins brisés au sens littéral du terme, je ne souffrirai pas longtemps. Mais j’avais bien le sentiment qu’il ne parlait pas au sens littéral du terme. Bah, j’avais déjà subit à outrance les affres du sexe, je le mettais au défi de me casser par ce biais là.
Je soupirai quand il nota que je boudais. J’avais de multiples raisons de bouder : cette situation, Cristal, Alva - même si cette dernière m’avait fait chaud au coeur en se qualifiant de doudou - et tout le reste. Cependant, comme ils ne posaient pas de questions, et que j’avais compris que la ramener n’était pas dans mon intérêt ou dans celui de la louve, je me taisais, me contentant d’attendre la suite en profitant de ce petit répit.

La suite avec Stan, comme sans Stan. S’il venait.

C’était parti pour la suite du jeu, finit le petite déjeuner on entrait dans le vif du sujet. Gordon était out, elle n’avait pas vu pourquoi mais elle imaginait aisément le scénario, il avait dû vouloir agir quand la menace s’était faite trop forte sur elle et Azazel avait pris les devant sachant à quel point il pouvait se montrer dangereux. Et comme Ermelinde avait fini par céder à leur menace... Et elle ne l’en blamait pas, elle aurait sans doute fait de même face à cette extrémité. Les larmes de phénix avaient beau être miraculeuses, elle doutait qu’elle puisse faire repousser un oeil neuf, et soyons clair, fuir borgne, serait forcément plus complexe. Et puis, peu de chose inquiétait la louve en matière de douleur ou de torture mais, les yeux c’était quelque chose qui réveillait l’instinct de préservation.

A cause de ça, les deux démons déduisaient à juste titre qu’elles se connaissaient, il y avait finalement quelques petits indices pour étayer cette hypothèse mais ils avaient besoin de plus pour être sur et surtout comprendre comment s’articuler tout ça. Ermelinde leur offrit une vérité qui les fit s’esclaffer et Alva choisit de rester dans le registre, utilisant l’image du “doudou” qui avait été sujet à blague entre elles. Une façon de se moquer des deux autres et d’assurer à Ermelinde indirectement son soutient, enfin si elle comprenait cette nuance.
Elle viserait ensuite selon les déductions des deux autres, mais si elle parvenait à leur faire croire qu’elle avait plus un lien avec elle qu’avec Stan, cela pourrait peut être soulager la sorcière de quelques maux...

Cela déclencha une nouvelle bordée de rire, sans surprise et Azazel fit son petit exposé, donnant un rôle à chacun, lui rappelant dans quel état elle avait retrouvé la nécromancienne la veille. Et après Baal osait afficher une grimace de dégoût devant les exactions de son frère... il n’était pas mieux ! Sa colère monta encore d’un cran, elle peinait à maintenir ses émotions sous cette océan rouge et bouillonnant, et à force d’utiliser ce procédé pour leur cacher ce qu’elle ressentait, elle craignait une explosion... et si la soif devait sortir, il faudrait que ce soit pour le grand final, pas avant. Sinon, ce n’était pas Lucian qu’ils finiraient par utiliser comme arme contre les secours...mais elle et celà , oui celà la briserait bien plus efficacement que tout ce qu’ils lui avaient fait subir ici.

Oui, le tableau décrit était presque mignon mais l’ajout de Stan lui serra les tripes. Elle savait pourtant qu’il était loin et ne risquait rien, mais le harcèlement constant de ses nuits par ces cauchemars étiolaient ses convictions et sa résistance. Bon sang quelques semaines plus tôt, elle aurait donné cher pour que le cristal puisse les téléporter l’un près de l’autre et là... là, elle aurait prié n’importe quel dieu pour qu’il ne revienne jamais d’Avalon, qu’il y passe des jours heureux loin de ces démons-là, loin de cette guerre de conquête que Azazel semblait vouloir mener.
Elle prit une inspiration pour refouler tout ça autant qu’elle le pouvait et se redressa, pour se tenir plus droite dans sa chaise, les défiant du regard, dans l’attente de la prochaine salve.

Les deux démons attendent une réponse… qui ne semblait pas arriver, néanmoins ils en avaient plein les narines de la colère des deux femmes et cela commençait à chauffer Baal.

« Pas de réponse. » dit-il sur un constat … il alla vers Azazel et ouvrit une main en direction des deux femmes. « Il en a une qui sait la douleur que c’est… et il me semble que tu as quelque chose à régler avec l’autre. »
« J’ai un menu détail à régler niveau frustration … en effet. » fit le démon avec un rictus envers la sorcière, il ne baiserait pas Lucifer, cependant il avait une nouvelle queue à essayer dans un petit trou au goût savoureux… il tourna la tête vers Baal qui osait exprimer du dégoût. « Oh ! Ne commence pas ! D’ailleurs tu vas t’y mettre aussi ! »

« Tu es suffisamment grand pour t’en charger. »

« Monsieur a tiré son coup hier et maintenant il veut plus ! Allez ne fait pas ta chochotte ! et puis bon… tu fais bien pire ! » le dégoût d’Alva entraîne encore plus Azazel sur ce sujet… et la colère sur Stan allait être bien exploitée après …

« A la nuance, qu'elles ne sont pas consentantes. »

« Et ?... ça change vraiment quelque chose… elle l’était hier l’autre nécromancienne ? » Baal hocha la tête et Azazel ouvrit de grand yeux… « Tu me l’as pas dit ça … et après on ose dire que c’est moi le cinglé ! Mais genre jusqu’au bout ? » Il eut la confirmation, eh bien … il en avait rien à faire que les deux autres entende pour la simple raison, que cela allait faire monter la pression… et puis bon, quand c’est Baal qui s’y met, outre ce consentement ridicule, cela était pire qu’une torture puisque la mort était une caresse, un souffle une amie qui côtoie la jouissance… et ça serait aps mal de le rappeler à la louve…

« Tu... Ah ouai … bah dis donc… on va la jeter dans la fosse si elle aime se faire déglinguer ! Ou bien, elle va servir de fourre bite au dragon ! ça le changera de niche ! D’ailleurs elle n’est pas morte … » Il tourne la tête vers Gordon. « Efficace… »

« Note à nous même les anges ou les phénix sont de bons guérisseurs… Lucy Calloway dame de la cour avec un doudou loup, va pouvoir être réparée plus facilement. Même si cela semble être déjà le cas… » il alla vers l’homme et lui redressa la tête pour bouger sa chaise, doucement mais sûrement vers les deux femmes…

« Hum hum… » en réalité ils faisaient exprès de parler pour retarder le moment… « Rappel moi Lucinette, comment as- tu as regagné ton âme ? » demanda nonchalamment Azazel qui semblait réfléchir.
« Pardon Azazounet, j’étais perdue dans mes pensées, tant de promesses…. ça laisse rêveur. Tu disais ? » répondit Ermelinde en papillonnant du regard.

Le démon lui sourit d’un air cruel…elle fait la maline... Et des ombres derrière elle se décolères du mur sous forme de papillon, ce n’était pas lui mais Baal le plus doué en forme complexe … les ombres glissaient sur ce corps qui serait bon de débourrer un peu... avant que les ailes des lépidoptères entaillent ses joues… sa bouche ou même son nez.

« Ton œil va partir dans cinq secondes. » dit-il, alors que les papillons remontent vers son regard. « 1 … ! mais j'accepte sinon que mon petit crush canin, réponde à l’autre question sur le lien… »

« Son père m’a été proposé comme époux, ça te va ? » fit Ermelinde en essayant de chasser le lépidoptère, ce qui ne faisait qu’entailler ses doigts.

« Et tu as préféré un asticot à un loup … Le côté poilue sûrement ! Le loup argenté je suppose ? Oui lui… Comment il se nomme déjà ? »
« Tristan Hennessy, directeur de laboratoire Hennessy, docteur en biochimie. » répondit Baal, tout en regardant Alva dans les yeux.
« On manque de chien de garde ... » soupira Azazel en agitant sa main comme s’il avait chaud.
« Cela tombe bien, il y a même une petite sœur. Voir même toute une meute ! »
« Fenris va être content, pleins de copains pour jouer à attrape n’os n’os ! » bailla le démon.
« Et plus de gueules pour croquer des morceaux de démons. » dit elle réprimant difficilement cette colère.

« On a assez de succubes pour faire même un élevage ! » dit Baal continuant dans la provocation. « Enfin, pour toi cela ne te concerne pas. »
« Il va falloir se prévoir une petite viré à Londres, c’est quand même animé… entre les mariage d’asticot arrangé, les sauteries bizarres, les papa proposé pour épouser de la sorcière et une franche camaraderie entre belle fille et belle mère ! Sans parler des potins de la cour ! Moi ça me réchauffe le coeur, qu’on réussisse tout ce petit monde dans notre belle ville !
Et si le papa est mignon, ça me changera un peu de saveur ! une orgie ! oh mais quelle belle idée ! Papa et filles emboitées joyeusement et on fait la chenille ! » il fit un rictus libidineux à Alva, la punition n'était pas physique elle était pire... Baal releva une lèvre de dégoût discret et croisa les bras, fixant Alva.

Il voulait qu’elles répondent à quoi, il n’avait pas posé de question et quel lien pouvaient elles avancer qui justifierai la présence de Ermelinde ici... et qu’elle se soit fait passer pour Lucifer... a part Stan et ce lien là, Alva préférait qu’ils ne le fassent pas ou le plus tard possible car ce serait synonyme de plus de sévices encore pour la sorcière.
La suite de la conversation entre les deux démons la laissa perplexe. Adèle... consentante ? Comment pouvait elle être consentante pour ce qu’elle avait subi, elle était presque morte quand elle était arrivée. Non. Pourtant une part d’elle ne pouvait s'empêcher de se questionner. Peut être la drogue l’avait rendue maléable et Baal en avait profité.. ça restait un viol.
Ils revinrent à la charge et Ermelinde répondit avec effronterie, le payant de coupure dans un ballet de papillons d’ombres et comme dans une partie de tennis, la balle revint sur elle. Elle allait ouvrir la bouche mais Ermelinde dégaina plus vite, offrant une vérité qui aurait dû avoir un goût bien fade mais qui emballa l’imagination du bouc et de son acolyte.
Ils lançaient des menaces qui ne tenaient pas mais qui lui nouaient le ventre. Ils avaient déjà décimé une meute de loup-garous devenus démons... alors oui peut être qu’ils avaient les moyen de décimé la plus grande meute de Londres. Et ils avaient fait le lien entre son père et l’alpha de la meute... voilà de quoi la contrarier encore des détails supplémentaires qui avaient filtrés dans ses rêves maudits.
Sa posture changea sur sa chaise, le tête un peu plus en avant, le regard braqué sur les démons, ses iris devenues jaune. Ce qu’il évoquait pour son père et sa soeur et elle, c’était d’une ignominie suprême! Et le pire, vu ce qu’il avait voulu lui faire faire avec Gordon... c’était qu’il en était bien capable. Son souffle était plus court et elle sentait la rage monter. Elle ne devait pas... il ne fallait à aucun prix que ça sorte! Ca devenait de plus en plus dur à contrôler et elle ressorti la litanie qui devait l’aider Je prends la colère et je la remet à zéro Elle se la répéta à plusieurs reprises, peinant à éclater ces bulles sanguines.
« Tu n’es pas assez fort pour combattre toute la meute. Ne rêve pas trop. » lâcha-t-elle venimeuse entre ses dents serrées.
Elle écopa d’un rire plus fort du démon … « Vraiment ? Ce n’est qu’un jeu d’enfant d’égorger des loups ! Comme un dragon… bon certe c’est plus difficile sur ce point et il me semble que tu as vu la jolie pièce de Sombrerivage… on a une autre avec les peaux de Loup un peu particulier… Ne te fais pas d’illusion, ça va te briser le cœur quand ils seront là. »

Je prends la colère et je la remet à zéro il fallait que ça redescende, il fallait qu’elle réussisse. Ce n’était que des mots, des mots choisis pour la faire sortir de ses gonds, elle le savait. Les premiers jours cela avait été facile de s’isoler, s’isoler de son corps, laisser glisser les mots sur elle sans qu’ils ne les atteignent. Mais cela faisait une semaine qu’Azazel et Baal s’acharnaient sur eux, ne leur laissant aucun répit. Soit ils étaient violés par Azazel, frappé, soit Baal venait leur rendre visite pour une petite conversation qui appuyait inévitablement sur des sujets sensibles d’où il s’emparait de la moindre faille pour jouer au mieux avec leurs émotions. Et puis, il y avait les nuits, chaque soir un nouveau cauchemar, ces songes jouaient avec des sentiments qu’elle n’était pas sure de comprendre encore quelques semaines plus tôt et à force de jouer, de les tourner dans tous les sens, de provoquer ces scénarios sanglant, à force d’éveiller ces la peine et la douleur, elle avait l’impression qu’ils se renforçaient rendant le prochain cauchemar plus perturbant. La louve était fatiguée, physiquement et mentalement et résister à la soif dans ces conditions devenait de plus en plus laborieux. Et la présence d’Ermelinde maintenant ajoutait un fardeau au poids qu’elle portait déjà sur les épaules. Je prends la colère et je la remet à zéro
Oui ils avaient tué une meute de démon loup, oui ils avaient tué un dragon... oh mais ils ne savaient toujours pas à quel dragon ils avaient à faire... et ça devait continuer ainsi. Oui, elle devait se recentrer sur leur objectif. Fuir. Fuir et revenir avec des renforts pour exterminer cette sale engeance et raser à jamais cette cité qui n’aurait jamais du ressurgir de terre !
Je prends la colère et je la remet à zéro Alva fit un effort monumental pour se redresser, fermant les yeux pour se recentrer sur elle-même, sur l’objectif à atteindre. Ne pas les laisser l’entrainer vers les menaces sur les siens... tous les siens. Les seules menaces dont elle devait se soucier étaient celles pesant sur Ani et Ermelinde, c’était les seuls qu’ils pouvaient atteindre pour le moment et c’était déjà trop. Se concentrer sur la fuite... Alva n’aimait pas fuir mais il faut savoir accepter qu’un combat est perdu d’avance, savoir fuir pour réunir ses forces et revenir pour une victoire. Ils avaient encore un allier , tout espoir n’était pas perdu. Elle devait tenir, encore tenir. Pour Ani, pour elle... et maintenant pour Ermelinde, jamais elle n’aurait dû être entraînée là-dedans.
Je prends la colère et je la remet à zéro Elle se mura dans le silence, relancer d’une provocation ne servirait qu’à l’exposer davantage à ce risque d’implosion. Elle devait tenir encore... encore quelques jours... Je prends la colère et je la remet à zéro.

Je pensais que ma réponse allait leur suffir. Après tout, ce n’était pas un scoop que les mariages arrangés avaient encore pignon sur rue dans nos bonnes sociétés occidentales. Ce devait même être le cas en orient, et puis cette information était on ne peut plus banale. J’avais rencontré Alva lorsque son père m’avait été présenté. Après tout, c’était tout à fait possible et ennuyeux au possible. Certes, cela n’expliquait pas ce que je faisais là, mais après ? Il n’y avait pas matière à rebondir.

Grave erreur. Ils faisaient feu de tout bois et le fait qu’ils se jettent sur cette information comme des grosses mouches à merde sur une bouse bien fumante me laissa penser qu’il y avait déjà un antécédent au sujet de la famille d’Alva.

{ Tu sais bien que les loups vivent en meute, si la belle en est une, toute la clique du manoir en est. Ou presque. D’où la présence de l’autre garce de Tabitha. Elle doit ployer le genou et il ne m’étonnerait pas que le père Hennessy soit l’alpha de la meute.}

Ce qui était rapidement amené sur le tapis par les deux démons qui se lançaient dans un petit débat dans le but évident de faire du mal à Alva. Je m’en voulais d’avoir lancé cette information… Mais au fond, elle était totalement anodine et je ne pouvais pas savoir qu’ils allaient se jeter dessus.
Je ne répondais rien encore une fois, muette pour mon propre bien et pour celui d’Alva. Si même quand je l’ouvrais je lui faisais du mal, la journée, les journées, s’annonçaient compliquées.
Je ne me sentais pas très bien. J’avais de l’arrogance à revendre, mais j’avais aussi le sentiment que j’allais payer ma supercherie.

La prochaine fois que je devais faire quelque chose pour Lucian, il viendrait me le demander en personne. Cristal, Lamatsu, qui qu’elle soit… Pourquoi est-ce que je lui avais fait confiance ? Pourquoi ? N’avais-je donc pas grandit ? N’étais-je encore que cette petite conne influençable ? Je me détestais. J’avais envie de me faire du mal. De lui faire du mal.
Mais si je n’avais pas accepté, m’aurait-elle laissé le choix ? Si ce choix était imposé, il était plus facile de se morfondre. Là, j’avais consenti, quelque part, à ce plan foireux. Pour Lucian. Pour Lucian, parce qu’elle avait dit que c’était pour lui. Pourtant, qu’est-ce que j’en avais à foutre de ce qu’elle disait habituellement ? Ce n’était qu’une larbine. Il avait préféré passer la soirée avec moi qu’avec elle. Elle n’était rien. RIEN. Pourquoi est-ce j’avais donné du crédit à ses propos alors ? Pourquoi ?! Parce qu’elle avait sorti le mot magique et qu’elle avait joué sur ma loyauté ?! Etais-je si conne ? Si facile à berner ?

{ Comme te disait la charmante créature qui en prend plein la gueule à côté de toi, tu es trop dans l’émotion. Il suffit de te faire miroiter quelque chose que tu veux, et tu fonces tête baissée.}

Si je cherchais un peu de réconfort de mon alter égo, je pouvais aller me rhabiller. Dans le fond, je n’apprenais pas de mes erreurs. Je reproduisais toujours les mêmes choses. Certes, c’était inhabituel comme situation, mais j’aurai pu ne pas m’y trouver. D’un autre côté, j’étais contente d’être là, pour Alva.

{ Tu as entendu mon soupir… Si tu étais seule, seule avec moi tu n’aurais aucun lien sur lesquels on pourrait t’attaquer. Une reine, tu es une reine. Une reine à des sujets, pas des amis. On ne peut pas faire chanter une reine qui gouverne seule en s'appuyant sur son entourage ! Tu l’avais compris avec ta famille ! Tu commences à m’exas...}