Sing me a Lovesong ♦ Morgause & Lucifer

Sing me a lovesong

Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Bon pas d’autres bouteilles donc... tant pis ça me prive d’une occasion de faire ma curieuse mais en même temps, à quoi je m’attendais de “Monsieur parle moi de toi que je ne parle pas de moi” ! Alala ! Enfin bref, pas grave, je dois admettre que tu as relevé le défi haut la main et j’ai adoré danser sur ta mélodie, ça faisait un moment que je n’étais pas montée dans ces rubans.
Maintenant la suite ! Je sais je suis censé te raconter la vraie histoire de Arthur Pendragon, la vraie de vraie... Mais on a tout notre temps pour ça et comme je te le souligne si aimablement, tu vas avoir besoin de faire un peu de shopping si tu veux écouter ce que cette bouteille contient. Ou alors tu la mettras dans l’oreille de ceux à qui tu souhaites un jour dire ton secret pour leur rappeler à quel point c’est dur à dire ? Non mais faut vraiment que j’essaie pour vérifier cette théorie, trouver un air entêtant et des paroles stupides comme

Le petit bonhomme en mousse
Qui s'élance et rate le plongeoir
C'est comme la chanson douce
Que chantait ta maman le soir

Oui un truc dans le genre. Ahah! C’est un coup à me faire maudire ça ! Faudra que je fasse ça à un humain ! On a beau “interdire” les malédictions entre enchanteurs avec l’air que j’ai en tête, je suis sûre que même Merlin finirait par rompre les règles ! Remarque, il finirait en prison ce salopiaud, ce serait peut être une bonne idée finalement... Va falloir que je garde ça en tête, tient.

Enfin bref, question shopping, on peut le faire aujourd’hui, demain, dans un mois... ou tu peux y aller tout seul, je m’en secoue les nodules mais ça peut occuper le reste de l’après-midi si tu veux.
Y foutre le bordel ? Voilà que j’éclate de rire, et c’est à moi que tu poses la question ? A Amy ou Beathya je veux bien mais à moi... ma petite carotte... soit un peu sérieux !
« Bien entendu qu’on peut y apporter le chaos ! Vider les stocks, faire pleurer la vendeuse, de rire ou de dépression au choix, j’en connais une qui est une vraie pimbêche, celle-là on peut même l’étouffer avec ses tissus. Oh! Il faudra qu’on fasse ça sur terre aussi, en entrant tous les deux dans deux cabines et zou je prend ton apparence, tu entres d’un côté tu ressors de l’autre... ici ça ne tiendrait que deux minutes mais sur terre je suis sûre qu’on pourrait les mener à la folie ! »
« Ah ! Mais que c’est charmant ! On peut même faire un concours de fringues moches, faire tourner en bourrique les vendeuses, critiquer les clientes en cabines… et même quelques paris de notre cru ! » et voilà que tu m’alimentes … vu ton sourire tu attendais que ça ! Oh qu’il n’est pas bon de nous mettre tous les deux dans une pièce pleine de monde !

Oh non, ce n’est vraiment pas bien qu’on se côtoie.... pas bien du tout.. Déjà que d’habitude j’ai des centaines d’idées pour faire n’importe quoi, quand tu es dans les parages c’est multiplié par dix !
« Les filles, vous voulez venir ou on vous laisse à la “réconciliation” ? » demandais-je en appuyant les guillemets d’un haussement de sourcils pour marquer le sous-entendu.
« On va laisser les grandes personnes faire des choses de “grands” ! »
« Et on va laisser les sales gosses mettre le feu au quartier ? »
« Et bien oui ! Mais promis on rentrera pour le dîner et pas trop tard pour l’histoire du soir ! » ironisa Lucian et bien sur j’en ajoutais une couche « Et tu pourras nous border dans nos petits lits de pétales Maman. »

Amy roula des yeux, mais son sourire amusé se dessina sur ses lèvres, signe qu’elle avait bien envie de profiter de sa réconciliation.
« Oh bien sûr et vous pensez avoir une histoire ? » sa femme lui caressa le bras amusé et les deux se levèrent avant de disparaitre dans les ombres, sous un regard d’Amy instant auprès de ma carotte. « Et tu n’oublies pas ! »
« Oui maman ! » et il dessina un cœur avec ses mains, ce qui fit rire les deux femmes, puis il se tourna vers moi un large sourire. « Go shopping ? »

Je t’attrape le bras avec un large sourire. « N’oublies pas quoi ? » tu doutes bien que j’allais demander... et je sens que je n’aurais pas la vraie réponse... tant pis, je demanderai à Amy, après avoir joué avec maman Beathya, elle sera sur un petit nuage je pourrais presque tout lui demander!
« De lui mettre son corset à fleur sur son lit ! » répondit Lucian l’air de rien. « Curieuse.»
« Celui à fleurs bleues ou à fleurs roses ? » Au moins quand tu me racontes des fariboles, elles ont le mérite d’être originales! « La curiosité est une vilaine qualité ou un beau défaut. »
« Ttt, le bicolore rose pastelle et blanc cassé. Je ne peux qu’être d’accord avec cette belle phrase Morginette ! »
Je levais les yeux au ciel.. Morginette... non mais franchement! « Tu peux faire mieux que ça... » dis-je dans un soupir.
« Oui Morginette, reine de la galipette, duchesse de l'iris du vent du matin, comtesse de l’ordre de la verve pailletté… » dit-il pompeux.
« Voilà qui est presque mieux. » répondis-je en un demi compliment gonflé de vanité. Et voilà qu'il me fait ce genre de sourire à damner un ange ! C’est comme ça que tu fais chuter tes frères ? ... Luci.... Un sourire et hop un ange déchu ! Ah ce que les hommes n’ont pas inventé là... faudra quand même que tu me dises comment tu as fini par mettre ton nom là dedans... enfin si mes doutes s’avèrent exacts.

Je t'entraîne vers l’extérieur et nous quittons cette majestueuse salle de concert dont je referme les portes derrière nous. Oui, si je veux pouvoir l’obtenir à volonté, je dois tout de même ménager un peu le lieu et couvrir celui qui m’y à donné accès. Il faut savoir entretenir ses relations, surtout celles dont on peut obtenir quelque chose. « Par quoi veux tu commencer, couvrir les boutiques chics de la honte de notre mauvais goût ? Ou mettre horriblement mal à l’aise la vendeuse de la boutique de lingerie ? Ou casser les oreilles du vieux tenancier du magasin de musique ? » Je fronce un peu les sourcils en réfléchissant « Mieux vaut peut-être garder la lingerie pour la fin... sinon je ne suis pas sûre qu’on fasse les autres boutiques. » ajoutais-je avec une œillade malicieuse.
Il me glissa un rictus charmant, avant d'enchaîner : « Oui, je serais scandaleux en dentelles fines ! Allez soyons fou pour notre mauvais goût notoire de la haute prout prout de saint pimbêche ! »
« J’ai hâte de te voir en petit déshabillé froufrouteux. » ajoutais-je avec une moue aussi moqueuse que sensuelle. Et je mettrai un caleçon d’homme avec rien en haut, ce sera du plus bel effet !
« Hummm tu n’es pas prête pour autant de concupiscence !! » dit-il amusé et tentateur presque.
« En effet, je risquerait fort d’en tomber à la renverse! » plaisantais-je sur le même ton. Il pouffa, mimant mon air tombant dans les pommes.

Mais gardons ces délicatesses pour tout à l’heure, si on commence par ça, je sens qu’on va finir par mettre sans dessus dessous les cabines d’essayages et qu’on fera peut-être même la fermeture ! C’est parti, nos pas nous conduisent, bras dessus bras dessous comme un parfait petit couple mondain vers le quartier le plus chic de Celestis. Je sais exactement où je veux t’emmener, “Le fil d’Ariana”, Ariane est une créatrice qui se prend un peu trop au sérieux à mon goût, elle s’érige comme maîtresse de l’élégance alors que ses créations certes distinguées, sont tout à fait “classiques”, “conventionnelles" et... terriblement ringarde. Bref, il est temps de montrer à Ariana qu’il est temps qu’elle arrête de dormir sur ses lauriers. La mode c’est comme tout, ça évolue sinon ça devient laid !

Nous passons la porte tout en voile de la charmante boutique, remplie de fleurs et de tissus dans des tons pastels, harmonieux mais tristounet selon moi.
« Bonjour Simède. Ariana est là ? »
« Oui, mais elle est dans son atelier pour confectionner la collection de printemps. »
« Printemps ? Oh, elle a encore tout son temps. Dis lui de venir, mon cher et tendre ami a besoin de la meilleure, il doit avoir une entrevue avec Titania, il doit être au summum de l’élégance. »
« Je vais voir ce que je peux faire. » répondit l’employée cérémonieusement.

C’est ça, vas-y, va voir ce que tu peux faire, cet élément n’est pas négociable ma douce, mais de toute façon, je sais avoir sorti les bons mots pour faire sortir Ariana de ses croquis et je sais que tu vas soigneusement les lui répéter.
« Eh bien, si avec ça, je n'éblouit pas la reine … j’espère qu’elle n’est pas dans les petits papiers de sa majesté, sinon je vais devoir faire la plus belle danse du ventre a Titi… » me souffla t’il au creux de l’oreille, il était très amusé comme souvent.
« Tu crains pour ta réputation? » soufflais-je à mon tour du bout des lèvres. Alors a ton avis, je t’ai emmené chez une colporteuse de ragots qui chuchote à l’oreille des reines ? Ou une vieille trichoptera qui a des rêves de grandeurs sans avoir la moindre chance d’y parvenir ? Voyons ce qui tu as dans le bidon mon beau démon.
« Qu’importe, je sais la réparer autant que détruire celle des autres… je n'aurais donc pas ma réponse sur la qualité de notre proie ? » il avait cet air satisfait sur le visage, signe qu’il allait tester.
« Je te laisse jouer aux devinettes et peut être que tu auras un bon point si tu devines juste. » répondis-je avec un sourire mutin. Je ne doute pas vraiment que tu trouves la solution comme un grand bouleau d’automne que tu es, l’énigme n’est pas bien difficile pour quiconque est observateur. Quant au bon point, nous en reparlerons à la boutique de lingerie.
« Hummm, j’ai hâte de voir ce bon point ! » et tu ne doute de rien ! J’aime la confiance en soi, c’est primordial !

Je me tourne vers ma grande brindille aux pétales rouillées en attendant que la grande dame de cette boutique ne fasse son entrée.
« Lucian, tu es ici au temple de l’élégance. Vêtue par Ariana, tu seras parfait pour ton entrevue, Titania ne pourra rien te refuser. » dis je en parlant volontairement assez fort pour que Miss Pimbêche m’entende.
« Je l’espère bien, nous avons des contrats importants à signer. » joua t’il le jeu avec un ton bien audible d’orateur, te voilà dans un rôle qui te sied presque à ravir.
Et il suffit de quelques secondes pour la voir sortir de son atelier en arrière boutique, rangeant ses lunettes en demi-lune dans un petit étui en feuilles de pommier.
« Monsieur Morgenstern, je me doutais bien qu’un homme tel que vous finirait par venir dans ma boutique. Chez Ariana, nous habillons les plus grands, et bien entendu, je ne parle pas qu’en taille. » dit-elle avec un sourire mielleux.
« Madame Ariana. Nous verrons donc si la réputation vous sied aussi bien que la réalité. » Il avait un air de défis, puis il se baissa dans un salut plus que charmant, illuminant les petits yeux de la femme, qui sourit avant de tourner son regard acéré vers moi. Pauvre petit cloporte sans fantaisie, si Avalon était peuplée de fées sans saveur comme toi je crois que j’aurais déjà mis fin à mes jours.... Ah non, j’aurais fait un second génocide... ou troisième? La tribu ça compte pour un génocide ?... Enfin, tu es pathétique et je te rends ce sourire aimable que tu me sers « Morgause, j’imagines que tu n’es là que comme accompagnatrice. »
« A dire vrai, j’hésite.. je crois que j’ai envie de changer de look, enfin un peu. Tu sais que Titania veut me confier de nouvelles responsabilités et... enfin, enseigner aux plus jeunes, celà implique... je ne sais pas, de donner une image de... je ne trouve pas le terme... »
« De la prestance. Je crains, que tu doives changer ta garde robe, cela n’est plus en adéquation avec tes ambitions. » fit donc ma carotte, flattant aussi l’égo d’Ariana, juste pour lui gonfler la tête et qu’elle fasse des erreurs.

Bonne tactique, surtout que cette face de luzerne déteste ma garde-robe et serait trop heureuse de ne plus me voir déambuler ainsi accoutrée. Je suis sûre qu’elle est en train de se dire que je fais tâche dans sa boutique. D’ailleurs, je me décale de quelques pas pour être parfaitement visible depuis la rue.
« Bien, dans ce cas, suivez moi, nous allons vous chouchouter et faire de vous les plus élégants de la cours. » dit-elle précipitamment en nous invitant d’un geste à rejoindre le fond de la vaste pièce où se trouvent les salons d’essayage. Oui nous sommes dans une boutique de standing, ce ne sont donc pas de simples cabines alignées comme des rangs d’oignons.
« Je voudrais flâner encore un peu pour m’imprégner du style. Prépare nous donc quelques tenues de ton cru le temps qu’on repère ce qui nous plait le plus. » dis-je en la renvoyant nous préparer ses merveilleux conseils le temps que je m’expose gentiment aux passants. « Nous pourrions même nous arranger pour trouver des tenues assorties pour le cocktail royal de la fête du Solstice ! » m'exclamais-je avec enthousiasme en me tournant vers Lucian. Voilà, avec ça, Ariana va faire pipi dans sa petite culotte !

Sing me a lovesong

Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Nous voilà donc en route pour notre première bêtise, une boutique de luxe, j’en avais entendu parler de cette boutique, à la cour, dans la bouche de certaines fées, qui ma foi de l’enfer était bien vêtue mais très fade à la fois. Quelque chose d’un peu ancien (oui comme si j'étais un expert tiens), pompeux et avec le balai dans le cul fourni. J’aime les choses originales, assez hors temps et qui claquent l’œil autant qu’il suscite des réactions. Certes, je m’adonnai à l’élégance de l’époque pour me fondre dans la population quand il fallait cependant je ne suis pas souvent de bon goût pour les nobles… dans le cas, que je sors en mode Lucian qui en a rien à foutre de l’avis des autres !

Enfin bon, j’aime la mode d’Avalon et je compte bien revenir avec tout un tas de fringues et me trouver un tailleur qui me fait des tenues comme tel. J'en avais marre de la mode londonienne et victorienne ! De plus cela semblait plaire à ma casse-noisette (pour le peu qu’on s’en fout de ça) et apparemment même de mon fantasme de louvette favoris ! Il faut bien la séduire et pas seulement en lui proposant de se foutre sur la gueule et avec des gaufres … Et puis ça plairait aussi à beaucoup d'autres, même si le principale étant que j’en sois satisfait pour un peu plus longtemps que trois fois !

Bref Morgause, fit donc sa Morgause appelant la créatrice à l’image de sa boutique, une fée digne des dames de la cour, pleine de jugements et aimant la flatterie, chose que je ne me fis pas prié pour la brosser dans le bon sens du poil de menton. Eh oui, je ne sais pas encore si c’est une dame bien vue auprès de la couronne ou bien une avec de l’ambition pour y siéger… et franchement la suite me montra (ou me fit sentir) à quel point elle moussait à la mention du bal de la reine pour le fait d’un solstice ! Sans aucun doute qu’on allait s’y rendre ensemble avec Blanchette… et j’étais connu, sans surprise de cette dame à lunette. Très bien, si je t’inspire de la gloire, alors va y montre moi ce que tu sais faire, pendant que ma libellule se pavane… cela emmerde clairement Ariana… pourquoi donc ? Ah oui, on voyait la belle au travers des baies vitrées, eh bien ? Certes son style détonne clairement. Oh mais petite garce de mon cœur ! Tu essaies de créer des cancans ! Mais allez, soyons fou, je marche vers la fenêtre observant les rideaux… et les tira, donnant plus de lumière dans l’endroit… oui voilà… puis revenu l’air de rien.

« Autant profiter de la lumière du jour, une tenue illuminée juste par de l’artificielle, n’a plus assez de candeur. » dis-je à l’adresse de la créatrice, flattée.

« Vous avez une préférence de matières ou bien de couleur ? »

« Je me fie à votre observation pour me proposer la perle d’or. » alla va y rame mais tu dois néanmoins avoir l’habitude que tes clients te demande de les flatté par le choix non ? Ou bien tu leur montres les tenues les plus riches pour le plaisir de ta caisse remplie de monnaie brillante ? « J’espère qu’on ne va pas trop déranger ma chère … ce fut l’horreur dans l’autre boutique. De toute manière, c’est cet afflux constant qui nous à fait fuir. » dis-je en regardant Morgause faussement irritée, tel un bon seigneur. La couturière déglutit et ordonna à sa vendeuse de fermer à clé la porte de sa boutique. Et bah voilà … c’est parti pour les caprices. Mon regard brillant se posa sur ma partenaire. Elles ne savent pas qu’elles ont dans leur boutique des fléaux.

« La foule c’est fatiguant, ils sont bruyants et ne cherchent que des ragots à colporter partout. As-tu entendu ce que chuchotait Alesthya à Berenyce au sujet de soupirs suspects provenant du balcon de la reine ? Les ragots m’amusent mais tout de même, il faut grandir un peu. » dit-elle prenant un ton plus adulte presque convaincant si je ne connaissais pas le but de notre passage ici.

Oh non je n’avais pas entendu - faux – mais fallait-il faire semblant d’être intéressé voyons !

« Je trouve ça amusant, il y a souvent un fond de vérité, qu’il est intéressant de détricoter ma chère. Et que disaient t’ils ? Pour ma part, j’ai entendu Alystra et Erwern mentionner des visites charmantes à votre reine… et que ça ne serait pas la première fois. »

Autant ajouter d’autres rumeurs, je suis certain que les deux femmes dans cette boutique allaient se repaitre de nos paroles et les colporter.
« Elle disait que la reine ne devait pas être seule dans sa chambre et qui que ce soit, il devait être efficace. » et elle se pencha vers moi pour ajouter sur le ton de la confidence « Ou alors que Titania ne voulait pas vexer son visiteur. »
Je pouffa pour le principe « Je serais curieux de voir qui elle ne voulait pas vexer tiens… nous le verrons peut-être au solstice. »

« Peut-être... a moins qu’elle profite du bal pour officialiser quelque chose qui sait. » et voilà comment faire miroiter plusieurs scénarios en quelques phrases.

« Et bien voilà de quoi acter ces rumeurs de soupirs et de passion.. » fis-je malicieusement, oui l'intérêt était pour Ariana, elle était en pleine ébullition.

Elle fouillait et sélectionnait parmi les tenues masculines, laissant à sa vendeuse le soin de chercher du côté féminin de la boutique pour Morgause, bon preuve que j’avais plus d'intérêt pour la patronne que l’une des plus anciennes fées et surement la plus puissante, c’est vexant pour la libellule ? Peut-être pas, elle ne semble pas l’aimer. Et en parlant de ça, la fée toussa pour attirer l’attention de la créatrice à qui elle adressa une oeillade sévère avec un mouvement de tête vers l’autre jeune femme, d’un air de dire “tu n’espères quand même pas que je vais laisser un sousfifre s’occuper de moi !”, comme quoi je t’adores quand tu fais ce genre de petit caprice exigeante ! On devrait trouver un truc pour se parler mentalement, j'adorerai commenter nos actions ensemble !

« Uhm... Simède, j’ai besoin de nouveaux tissus pour la collection printemps, peut tu aller jusqu’au marché couvert et faire le tour des tisserands pour m’obtenir les échantillons de tous leurs matériaux dans des dégradés de beige et de vert. Soit de retour dans une... » elle s’interrompit en nous observant tous les deux . « dans deux heures. »

Je ne sais pas si le temps est pour dire : c’est des cas désespérés surtout Morgause, ou bien fout nous la paix pendant deux heures ma grande et va jouer au billes. Pourtant le vert me sied bien.
La jeune femme s’inclina avec légèreté avant de disparaitre par l’arrière boutique pour mener à bien sa mission, nous laissant Ariana pour nous seuls. Quelle chanceuse n'empêche ! La folie allait donc l'atteindre en solitaire !

« Monsieur Morgenstern, voici trois costumes dont les tons devraient réhausser votre teint clair, je vous les mets en cabine. » Elle avait entre les mains trois tenues en dégradés de bordeaux pour l’un, dans des tons vert et or pour le second et un beige rehaussé d’ocre pour le troisième.

« Et n’oublies pas, de l’assorti. Nous essaierons ensemble pour voir l’effet que ça donnera. » dit-elle avec ce petit ton hautain. Ariana souffla légèrement par le nez, signe que venant de Morgause celà l’agaçait... elle ne devait pas aimer les petites rebelles du coin.
Et comme elle est irritée, je lui diffuse doucement mon aura de colère au nez, un doux parfum léger pour alimenter son ressenti sur la plus belle des libellules. Mon regard alla sur le premier costume bordeaux, franchement ça irait bien à papaloup cette affaire… il semble qu’il aime le carmin, même si voilà que cette teinte est plus foncée. Élégance assurée, belle matière, mais franchement très classique dans la mondanité de ce monde, j’ai l’impression de voir la penderie de Merlin ! Et puis un dégradé, ça fait livide … le vert est un peu mieux, puisque même actuellement je suis en vert et or orné de noir… donc bon pas difficile pour ce point et l’autre le beige… remarque je ne suis pas souvent en blanc, j’en avais porté pour une infiltration avec casse-noisette, cela m’allait bien on aurait dit un ange déchu, ou bien comme chez les hiboux… oui le blanc ne m’allait pas si mal, cela donnait encore plus l’impression d’un mac ! Il faudrait mélanger un peu, je ne sais pas un peu de scandale. Bon j’attendis donc que madame la couturière daigne trouver la même à Morgause, je ne commentai rien et une boule de stress noua les tripes de la femme. car tu attendais une réaction ?
Eh bien mon visage neutre et sans paillettes te confirme que c’est fade.

« Si cela nous convient pas, n'y a-t-il pas d'autres créateurs ? » dis-je à ma tata Libellule, une fois qu’Ariana était devant les tringles des robes de femmes… Elle manqua de faire tomber un cintre.

La couturière finie par revenir vers nous, je n’étais pas en cabine, puisque j’attendais la proposition pour ma compagnie… trois robes, une longue à la traine presque de sirène [url= https://i.pinimg.com/564x/2a/af/da/2aafdae860512358d301d1aa4cc49ea3.jpg]rouge bordeaux[/url], brodé de larges fleurs plus foncé, un bustier, pas si mal sur n’importe qui mais cela allait manquer de sensualité. [url= https://i.pinimg.com/564x/29/c2/de/29c2de1d93245a39cc1b4ef0acaf7f3e.jpg]Un vert et or[/url], mélange d’un tissu d’arabesque et une fente sur le coté, mais pas assez haute pour que ça soit moderne, un décolleté sage, mais un dos nu prometteur, une écrue et orangé … on dirait une [url= https://i.pinimg.com/736x/ff/ff/33/ffff331013f64e67169338e1ddca38d0.jpg]robe de mariage[/url] mais beaucoup d’ocre. Bon tout cela était classe soyons honnête mais elle ne prenait pas de risques, pas assez pour deux personnalités excentriques comme nous. il serait cruel de dire qu’elle n’a pas de talent ou même de la qualité, non, ce n’est simplement pas assez … originale ? Et pourtant la mode ici, je dois reconnaître que j’en suis fan et ça sera toujours plus foufou sur terre… mais ici, on veut des risques, quelque chose qui fait que ce soir-là : nous serions deux étoiles parmi la voûte céleste brillant plus ! Des étoiles de berger !

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Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Et tu ouvres les rideaux en grand, tu es parfaite ma carotte ! On pourrait presque croire que tu lis dans mes pensées ! Allez regardez qui Ariana habille, Morgause l’indomptable, la repris de justice, la folette de la cour, l’ingérable enchanteresse... Oui je connais ma réputation, comme je sais aussi que vous m’enviez cette liberté de vie, de pensée. Oh quelques uns d’entre vous me réprouve, me juge... Mais quand vous faites face au miroir et à vos vies insipides, vous m’enviez. Et puis, il y a aussi tous ceux qui me ressemblent plus et qui seront amusés de me voir ici se doutant bien qu’il y a un but derrière tout cela... mais eux ne fréquentent pas souvent ce quartier.

Mais si nous voulons être vu (ou au moins moi puisque je sais que ça l’agace), nous ne voulons pas être dérangés et en celà tu fais encore un travail admirable et je profite de rebondir pour jouer un peu les commères qui cherche à ne pas l’être. Parlant comme si nous étions entre gens civilisés pas près à s'abaisser au niveau des autres. Ariana pense être de celles-là, mais elle fera comme tout le monde en rapportant le moindre de nos mots et si elle ne le fait pas, sa petite protégée s’en chargera. Voilà, les cailloux sont lancés, il n’y a plus qu'à voir combien il y aura de ricochets.

Je constate néanmoins que Ariana ne craint pas de me vexer, et franchement j’aurais de quoi l’être. Voilà qu’elle s’occupe personnellement du dernier arrivé sur ces terres et qu’on délaisse l’une des plus anciennes de ce lieu et si la puissance de Monsieur n’est pas à démontrer, faut-il que je te rappelle que je ne suis pas en reste ? Ah tiens, voilà que tu me donnes une petite idée de vengeance. Rien de méchant, tu as de la chance, je ne suis pas assez vexée pour la véritable cruauté. Mais je pense que je vais tout de même te commander un petit quelque chose, juste pour avoir une excuse pour revenir avec ce qu’il faut et que tes clients suivants auront quelques soucis de démangeaisons.
Bref, d’un regard je te rappelle à l’ordre et ainsi nous t’aurons pour nous seul, tu ne pourras compter sur l’aide de personne lorsqu’on t'insupporte au point de te faire hurler ou saccager ta propre boutique. Ou allez savoir ce qu’une coincée comme toi et capable de faire lorsque la pression est trop forte!
Tu déniches trois costumes pour ma carotte mais n’oublie pas que l’asperge a ses côtés veut être assortie pour foulée le potager mondain, donc on se dépêche de me dénicher des petits trésors de classicisme ... allez hop ! Et le silence de mon copagnon est une véritable torture pour elle.
Et je dois me retenir de rire lorsqu’il le rompt avec cette question parfaite pour user les nerfs de la cigale. Allez hop, je vais en rajouter une couche en citant tes pires concurrentes.
« Je t’emmènerais voir Persélyne ou Elrond, il a le vent en poupe depuis quelques mois, on dit qu’il est la relève de Célestis, je ne suis pas encore convaincue mais il mérite peut être qu’on y passe si on ne trouve rien ici.»
Allez, ta concurrente de toujours et le petit dernier arrivé dans le quartier dans la même phrase, de quoi te nouer la gorge douloureusement non ?
« Décidément il y a beaucoup de paroles… mais les actes… nous verrons bien. » et tu sous entend encore, de quoi faire stresser notre créatrice. Mais tant que tes mains ne tremblent pas, nous n’avons pas encore atteint notre but et la voilà avec trois robes pour moi, je lui indique de les mettre en cabine en leur accordant à peine un regard comme si ce n’était que des frusques sans intérêt. Oui, je sais que ça l’énerve d’autant plus.
« Passons aux essayages mon bel ami.» invitais-je Lucian tout en avançant d’un pas élégant pour me glisser derrière le rideau de feuilles. Et hop je passe cette robe rouge qui est franchement passable... sage, un bustier sans saveur, même niveau élégance, c’est bon un navet qui voudrait avoir des allures de fraisier mais rien de plus. En sortant je guette mon acolyte et l’observer avec une moue de déception avant de me tourner et de lui demander « Tu en penses quoi ? Moi je n’aime pas mais comme j’essaie de changer de style, peut être que je me trompes.»

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Lucian + Morgause

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Je savoure cette colère montante à l’encontre de Morgause, pour cause que je souffle sur les braises avec une main de maître ! Ma pauvre petite fée aux doigts pleins de soie, tu es un bon sujet d’exploration pour notre chaos. Ton irritation, je n’aurais même pas besoin de l’attiser davantage, la simple présence de la libellule te donne des envies inavouables… néanmoins, pour te pousser dans tes retranchements je m’emploie à te faire goûter au plus sauvage et flamboyant des péchés !

C’est d’un sourire complice que je pénètre dans la cabine, me disant qu’on va finir dans la même si l’humeur nous tient. Quoique souillé pareil endroit de notre passion serait purement scandaleux et prématuré, gardons un peu de réserve pour la lingerie… et je sens que je vais finir en dentelle et dans des délires que seules deux êtres fous peuvent comprendre. Je crois que notre rencontre signe la fin de la tranquillité de plusieurs mondes ! j’enfile donc mon costume, pas encore bien ajusté, ce qui est normal, la texture fluide est appréciable, comme dans beaucoup d‘affaire d’Avalon, la matière vous donne l’impression d‘une caresse sur votre peau, comme si le vêtement n’était qu’un souffle délicat. En revanche, le standard homme enchanteur n’est pas très confortable dans l’entrejambe, cela me met à l’étroit alors que je ne bande pas… j’imagine mal en cas d’émotions fortes !
Bref, je sors de la cabine, jetant un regard au miroir à côté et franchement, j’ai l’impression d’être un lord voulant s’enfiler une panoplie complète de placard et de balais dans le cul. C’est fade, cela ne va pas avec mon regard reptilien. Oui j’avais ôté mes lunettes sombres dès lors que j’avais passé la cabine. Franchement, faudrait le ramener à Tristan ce costume, il lui irait à merveille. Je me tourne, gardant toujours le silence, pour infliger à la couturière, vers Morgause, une belle robe rouge avec de la dentelle blanche… si elle était blonde avec les traits moins aiguisés, sans aucun doute que cette robe aurait brillé sur elle. Là… eh bien cela reste une belle pièce mais qui manque encore plus étincelant.

« En soit la robe est belle, mais elle ne t’apporte rien, mise à part d’affadir. Et là n’est pas le but, sinon ça serait un de ses bal ennuyant qu’on retrouve en europe sur la terre. »
Je ne me tourne même pas vers Ariana « Bon suivant. »

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Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

La tenue beige avait un petit quelque chose, oui, je pense que je vais envisager de me vêtir ainsi dans les prochaines boutiques. Vraiment, je serais un ange déchu, cela va bien me faire marrer et cela donnera corps au surnom que m’a affuté Blanche « mon ange », elle le dit souvent quand nous sommes deux, même si j’ai cru l’entendre quelques fois à cette grande table conviviale ou les enchanteurs festoie dans les maisons où nous vivons actuellement. En sortant, je me fais directement houspillé par le commentaire de ma fée revêche, oui j’ai l’air d’un nougat ? Eh bien, il serait peut-être bon de le manger celui-ci ! Cela manqua de me faire sourire d’amusement, alors que je devais afficher une tête sombre et de plus en plus irritée. Mon silence pesait lourd… Il était l’épais bouillon relevé par le piment des paroles de Morgause. Oui… Nous étions bien assorties, pas en habits mais en caractère. Ariana cherchait en vain l’absolution sur mon visage et je me tournai pour rejoindre la cabine, mon avis n’avait pas besoin d’être donné, si ma tenue ne va pas, celle de ma compagnie non plus ! la colère grondante de la créatrice était maintenue surtout par son stress de plus en plus élevé, elle en voulait néanmoins beaucoup ) Morgause et elle n’avait pas encore tout vu … les essais suivants étaient dérisoires et je commenterai peut sauf via des mots de plus en plus tranchants, marquant un manque de patience croissant… et puis Morgause faisait son numéro, je te laisse flatter ton sens de la démesure et de la comédie ma grande irisée ! Ariana était sur la pente glissante et apparemment, elle jetait toute son irritation sur l’autre enchanteresse, élément amusant, car je la faisais grossir de plus en plus.

« Et bien ? Tu te fais attendre, est-ce si amer ? » fis-je en voyant qu’elle peinait à sortir… j’étais dans une tenue grise perle, je n’aimais pas vraiment pour être franc. Et finalement, la princesse décida de se montrer, entièrement nue, laissant ses ailes la sublimer tout comme des motifs sur son corps… franchement j’en enviait presque cette faculté de métamorphose, il va falloir que je me trouve des artéfacts pour modifier mes traits…

« Oh ! Morgause ! Soit un peu descente nous ne sommes pas dans une boutique de souillons ici ! » s’exclama Ariana courroucée. Pour ma part, je me rince l’œil sur ce beau modèle, appréciant sans nulle doute cette tenue qui te sied très bien ! Mon regard te parcourt avec expertise et j’esquisse même un rictus gourmand sur le coin de mes lèvres.

« Si nous nous rendions à une fête païenne en pleins bois, alors oui … mais si tu te rends ainsi au bal, je crains que je doive plus éloigné les malotrus que de te faire valser… » fis-je d’une voix plus chaude, laissant sous-entendre à la couturière que l’enchanteresse ayant réussi l’exploit à me mettre dans son lit était nulle autre que cette belle créature. « Tu sais bien à quel point nous, dragon aimons éviter qu’un minable chevalier tente de voler son trésor. » et boum ! ça va faire mal ça aussi. Je sens les émotions de la fée qui lorgne Morgause d’un air de plus en plus sombre alors que la libellule replace ses cheveux comme une jeune ingénue papillonnant sous le compliment.
« Et ce n’est pas convenable d’être vulgaire ! » grogna-t-elle en tirant un rideau devant la nudité de Morgause..

« Le gris te plait ? » Oui j'ignore la pauvrette.

Sing me a lovesong

Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Nous ne sommes pas dans une boutique de souillon et tu n’as pas des souillons de client, alors on se tait Ariana, d’autant plus que je n’ai pas envie que ta voix de crécelle vienne me gâcher ces doux compliments. Oh oui, fais moi valser, accapare moi, possède moi et rendons les tous verts de jalousie ! j’adore que l'on me compare a un trésor et même si tout cela n’est que pour le jeu, je ne vais tout de même pas bouder ce petit plaisir. Et je m’en amuse d’autant plus, jouant avec mes cheveux et te coulant un regard plein d’attrait, qu’Ariana est outrée de la situation et peut être un peu envieuse aussi. Après tout, comment un gentleman si sombre et distingué peut-il s'enticher d’une libellule volage et “vulgaire” ... VULGAIRE ! Ah la je crois qu’elle est bientôt à point. Je peux être délurée, provocante, alliciante... mais vulgaire ? Non, rarement ou à dessein.

Mais déjà mon beau dragon tout aussi séducteur me questionne en ignorant superbement tes piques de vipère amère, je fais de même et prend une seconde pour l’observer.
« Non, ce gris, c’est d’un triste et tu n’es pas un homme triste. Allez oust... Non, je crois que l’ensemble vert était encore le plus seyant. Ariana, va nous chercher le costume et la robe verte. S’il te plait..» Et bien oui, je suis polie, elle a déjà le cou tout rouge, a deux doigts d’exploser de nous voir revenir sur l’une des premières tenues en plus de toute le reste et j’ai une petite idée pour la faire bouillir en cocotte.
« En effet, même si actuellement je commence à l’être… » et surenchèrent toujours… nous allons la tuer avant l’heure !

Je t’offre un regard complice en jouant du bout des doigts sur les motifs que j’ai fait apparaître. « Je crois que nous serons très beaux tout verts assortis..» tu comprendras aisément qu’il va falloir avoir l’air suffisamment intéressé par cet ultime choix que je te propose pour qu’on puisse jouer la suite.
Revoilà ma petite fée courroucée qui nous tend avec de moins en moins d’amabilité les vêtements. Alors la colère gronde ma grande ? Je crois que mon grand ami la carotte en rajoute un peu non ? Je lui accorde un petit clin d’oeil discret en disparaissant derrière mon rideau et passe cette robe au dos nu qui aurait pu être prometteur et qui serait d’une douce indécence pour bon nombre d’humaines, mais ici, c’est assez commun,nous sommes un peuple ailé, les dos nus, c’est la base.
Lorsque je ressors, je fais une moue mi-figue, mi-raisin avant de me tourner vers Lucian. Je l’observe de pied en cap et fini par afficher un sourire satisfait. Si toi tu y lis que j’ai une idée derrière la tête, elle doit y voir l’espoir de la fin de son calvaire. Mais non ma petite gentiane, ce n’est pas la fin encore.
« Bien, je crois que cela conviendra. Cette couleur te va bien et quelques accessoires devraient apporter ce qui manque.» dis je en espérant bien que tu abondes dans mon sens.
Je me tourne vers Ariana « Tu t’occupes des retouches, s’il te plait, nous allons prendre ces tenues.» dis-je en l’invitant à se placer devant Lucian.
La femme prend son nécessaire ainsi qu’un petit coussin pour y poser ses délicats genoux et prendre ses mesures a coup de métres et d’aiguilles. Je viens me placer près d’elle et lui glisse à l’oreille alors qu’elle vérifie la longueur de jambe. « C’est surtout à l’entrejambe qu’il est à l’étroit.»
« Bien sûr, je vais reprendre tout ce qu’il y a à reprendre. » dit-elle à la fois vexée de ma remarque et gênée, osant à peine poser les yeux sur la zone en question... et dire que tu vas devoir en approcher les doigts... là tu regrettes d’avoir envoyé Simède en courses non ?
Je me recule un peu pour m’admirer et faire quelques suggestions de modifications sur ma robe, évoquant les quelques retouches que j’aimerais la voir faire. Et en me tournant pour revenir vers ma carotte et son tailleur, voilà que je me prends malencontreusement les pieds dans le bas de cette robe trop longue et que je bouscule Ariana qui se retrouve le nez dans les parties génitales de mon diable de mannequin!

Sing me a lovesong

Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

J’ai bien compris ton petit message et je dois dire que je suis curieux de la suite. Profitant de la disparition d’Ariana, je m’approche de toi, laissant glisser mon index sur les motifs de ta peau irisée de ses nouvelles arabesques, y diffusant un peu de mon aura picotant de passion.

« Il le vaudrait mieux… » fis-je chaudement en me pencha vers elle, laissant mon souffle embrasser ses lèvres. Je dois dire que cette colère dans cette boutique commence à me chauffer et j’aime jouer, tu le sais bien… Eden était ta tenue la plus sublime, alors il aurait été vexant que je ne t’honore pas de mon intérêt concupiscent par ce contact, par cet appel même à la provocation ultime de la reine du culot ! Et en entendant les pas colériques d’Ariana, je me décolle de cette contemplation, allant dans la cabine dès qu’elle nous donne nos affaires, mon regard la rabroue sur sa manière de nous donner le tissu et elle s’excuse immédiatement. Oui je sais très bien être ce genre d’homme puissant et qui sait se penser au-dessus de tous. C’est bien brave fille, ne va pas jouer les dames importantes, n’oublie pas les clients ici : c’est nous ! Et si on souhaite te faire courir de partout, tu vas nous performer un marathon !

Bref, je me mets dans le costume qui est toujours trop étroit en bas et comme comment à ne me les mettre pas droite ! Surtout que bon, voir Morgause a poil, avait commencé à me mettre en forme. C’est fou, comme nous sommes émotifs, nous les hommes ! Le vêtement est convenable, je pense qu’on ferait une petite sensation sur cette élégance qu’on aime dans un cadre précis, mais on serait dans la masse et cela n’est pas acceptable en soit. Il fallait bosser la basse pour en faire quelque chose de correct. Et c’est donc en mimant un rictus contenu d’une satisfaction plus marquée (il ne faut pas abuser non plus), que je m’admire dans ce miroir. Jouant donc le jeu de ma partenaire de chaos.

« Elle te va aussi, il va falloir faire de nombreux ajustements pour marquer les esprits. »

Et voilà donc la petite couturière devant moi…bon va y occupe-toi donc de ma charmante personne et je sens en toi une forme d’appréhension, tu fais bien, je peux te croquer à n’importe quel moment et c’est mon regard ambré qui ne va pas me faire mentir. Ose me piquer et ça va être le scandale ! Pour cela que je me montre plus sombre, pour que tu commences à te chier dessus en plus de cette colère enivrante s’émanant de toi ! Qu’importe l’idée de Morgause, je peux bien mettre en place la mienne… et finalement cela ne tarde pas, elle avait remarqué mon inconfort ? Cela manqua de me faire pouffer… surtout au vu de la réaction de la couturière, bien trop pudique pour oser poser un regard sur le paquet malmené par l’étroitesse de ses vêtements. Et avoue ma grande ? Tu te dis que là … tes aiguilles vont devoir être habiles sinon ça va être festival…je commente aussi de nombreuses autres suggestions, ce qui irrite la pauvrette sous moi… elle va bien finir par faire une erreur, j’avais presque sentie le piquant sur ma cuisse… j’avais marqué un temps d’arrêt sous son angoisse avant de continuer ma parlotte.

Que de maladresse, je l’avais senti à mille lieues celle-ci ! Je reculai légèrement, me prenant le coup, m’arrachant un grognement plus fort et féroce (je joue la comédie) même si ce n’est pas plaisant… et je repousse immédiatement la fée qui s’écroule à terre.

« Bon cela suffit, je n’ai plus de patience. Tu avais dit ? Persélyne et Elrond ? » fis-je courroucé, m’engouffrant dans la cabine, pour remettre mes habits. Pauvre Ariana, elle essaya de se redresser, rouge de honte.
« Non non, attendez monsieur Morgenstern… je suis navré… » essaya telle de dire au travers du tissus de la cabine.

« Morgause ? Rhabilles toi, nous y allons ! »

Je suppose qu’elle tira la gueule la petite fée aux retouches… elle se tourna brusquement vers Morgause, levant un doigt vers elle courroucé. « Toi ! C’est de ta faute ! Tu n’es bonne à rien d‘autre que d'humilité les autres ! Tu ne mérites pas les intentions qu’on te donne ! »

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Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Ce souffle chauf et tentateur après ces compliments de dragon et une splendide chanson d’amour... Prends garde à toi mon doux diable, je pourrais y prendre goût! Heureusement que je n’ai pas croisé ton chemin à l’époque Arthurienne, sinon je crois que l’histoire de ce bon roi aurait été bien moins empreinte de rebondissements. Je serais alors tombée sous ton charme démoniaque en un claquement de doigt et soit je serais tombée dans le plus pur chaos, soit je me serais damnée pour toi. Soit tu aurais fait de moi ta reine des enfers, soit je t’aurais tué pour ne pas l’avoir fait. Oh quel destin terrible nous aurions eu ! La terre aurait moult récits de chaos et de tragédie à conter, peut-être même que l’histoire de leur monde serait tout autre sous la férule de notre folie... Mais j’ai eu mille cinq cent ans pour prendre du plomb dans la tête et ne pas laisser mes sens me jouer des tours ou un jeu prendre plus de sens qu’il n’en a. Oh Merde, je suis devenue sage ! SAGE ! Mouahahah j’aurais décidément tout entendu de moi-même !
Nous voilà de retour en vert et franchement, ce n’est pas si mal si nous n’avions pas cette flamboyance qui fait de nous des êtres hors normes. Et en parlant de hors normes, le moment d’ajouter une couche de gêne sur la colère de la styliste était venu et entre quelques mots et une bousculade malheureuse... BIM dans le nez ! Au propre comme au figuré! Et mon démon donne de ce ton cinglant aristocratique qui laisse sentir une colère froide devant une Ariana qui a bien du mal a se remettre de ses émotions et debout. Non mais ma pauvre, regarde toi, tu serais presque prête à aller le supplier à quatres pattes pour qu’il ne change pas d’avis. Intérieurement je suis hilare et j’ai bien de la peine à retenir ces magnifiques lèvres charnues d’esquisser un rictus moqueur. Mais lorsqu’elle se tourne vers moi, c’est une moue outrée par son accusation qui se dessine sur mon visage.
« Est ce ma faute si tes robes sont trop longues au point que je me prenne les pieds dedans ?» dis-je en baissant les yeux sur le tissu qui trainait sur le sol. Je lève un doigt pour la réduire au silence alors que j’ôte la robe devant elle, retrouvant la tenue d’Eve et je lui fourre en boule entre les mains. « Tiens, prends t’en à la véritable coupable de ce gâchis. » concluais-je avant de retourner dans la cabine remettre des vêtements qui sont bien plus à mon goût.
Ariana fulminait, les doigts si fermement agrippés au tissu qu’elle en venait à tirer dessus abîmant sa propre création sous sa rage. Et voilà comment une créatrice détruit sa propre création. Nous ressortons des cabines comme nous y étions entrés et j’avise le tissu chiffonné entre ses doigts, un morceau déchiré pendouillant entre ses doigts.
« Tu vois, toi non plus tu ne l’aimais pas cette robe. » dis-je avant d’attraper le bras de mon compagnon pour rejoindre la sortie de la boutique. Il est temps de quitter cette désagréable atmosphère pour retrouver le ciel encore bien lumineux de Celestis. Elle sera la mâchoire hésitant à m'étrangler et voilà comment la soi-disant reine du style et de l’élégance devient une simple mégère.

Je ferme les yeux en offrant mon visage à la peau claire à l’astre de jour pour profiter de la douce chaleur de ses rayons... « Que dirais tu d’aller casser les oreilles d’un vieux musicien ? Ce sera l’occasion pour toi d’acheter ton lecteur d’eau ou du moins de voir comment celà fonctionne. Ou préfères-tu faire tourner en bourrique le marchand de glace ? »
« Je te suis ma douce discorde ! » dit-il en passant son bras dans le mien, m'emmenant de manière aléatoire dans la ruelle. « Je crois, qu’elle était à deux doigts de te maudire ! Tu l’as achevé sur la fin ! Bon ça et ta tenue d’Eve ! »

Discorde, un mot qui me va bien.« Que veux tu, je tiens de ma mère » soulignais- je amusée. J’avais toujours beaucoup aimé maman, Eris était comme un modèle que j’aimais à penser égaler par certaines de mes actions, même si nos actes majeurs n’étaient pas tout à fait comparables, une révolution vaut bien une guerre. « Tu dis que tu me suis mais tu mènes la marche mon petit coeur. » L’as tu seulement remarqué ma tige où tu as trop l’habitude de mener ton monde pour penser qu’on ne remarque rien.. tout comme le fait que tu relances le sujet des malédictions ? Petit curieux va.
« Oh ? Vraiment ? » tu me fais un sourire de vaurien, auquel je répond d’un haussement de sourcils amusé avant de tirer un peu sur ton bras pour bifurquer dans un petit passage qui nous conduit sur une place animée, un petit marché se tient là tous les week-end, plusieurs étals en bois sur lesquels grimpe un lierre fleuri baignent l’endroit d’odeurs riches et agréables. « Merci, j’en suis flattée. Ton rôle de dandy insatisfait était aussi très bien, mais j’espère que tu peux faire mieux que ça. » dis-je en te coulant un petit regard de côté. Finalement, j’ai fait le plus gros du travail, mais peut être as tu trop peur d’écorner ton image en ce lieu pour oser plus ?
« Et qu’aimerais tu faire comme comédie pour le vieux ronchon ? » dis-tu l’air de rien, alors que ton regard est attiré par les plantes de la ruelles avant de passer aux passants que tu détails sans t’attarder bouche légèrement ouverte.
« Le magasin de musique alors... » dis-je sans répondre vraiment, actant la prochaine destination, enfin la prochaine avant... « Mais nous n’irons pas les mains vides. » Je me tourne vers toi et te découvre encore la bouche entrouverte c’est drôle cette habitude que tu as mais ce n’est pas forcément à ton avantage tu sais. Je penche avec un air de conspiratrice et te glisse un petit conseil amusé « Fais gaffe sinon une mouche risque fort de pondre ses oeufs sous ta langue... Oh et puis non vas y, j’attend de voir un dragon cracher une nuée de moucherons tiens ! » ajoutais-je en pouffant.
« Hum ? Qu’est-ce que tu baves encore ma petite reinette ? » demanda t’il en me toisant amusé.
« Tu avances la bouche ouverte mon coeur... » fis-je remarquer avant de jouer avec l’un de mes doigts, mimant le vol irrégulier d’une petite mouche en faisant “bzzzz” me dirigeant droit vers sa bouche... je sens que je vais me le faire croquer celui là.
Il attendit que j’aille dans sa bouche avant de me le croquer sans surprise et il me lécha le bout avant de sourire malicieusement et me rendre ma liberté.
« Apparemment ma stratégie marche bien… »
« Je te croirais presque si c’était la première fois que je te voyais faire. » dis-je malicieusement avant de glisser ce doigt sur ses lèvres comme pour y récupérer un baiser.
« Preuve que je suis patient… » et hop une nouvelle pression sur mon doigt du bout de tes lèvres, alors que ta main remonta le long de ma hanche d’un geste léger. Ah mon beau diable, je ne te crois pas mais je récolte ce baiser en plaçant le bout de mon doigt sur mes lèvres entre lesquelles je laisse passer le bout de ma langue tout en te dévisageant avec un petit clin d’oeil.
Je t’entraine vers un étal où sont disposées sur un joli présentoir quelques fruits perchés sur de long pics en bois, leurs belles couleurs sont magnifiées par le sucre qui les enrobe et leur donne ce brillant incomparable, pour un peu on se reflète dedans. Nos silhouettes se dessinent d’ailleurs à contre jour sur la courbe rebondie d’une pomme d’un rouge éclatant. « Regarde ça, on en fait pas un joli couple mon petit coeur ? » dis-je en se collant un peu contre son bras.
Je m’adresse ensuite à l’homme qui nous observer de l’autre côté de l’étal avec un sourire bienheureux devant lui des caramboles, des kakis, des pommes, des prunes s’étalent en éventails et à côté des cornets contenant des plus petits fruits tout aussi brillants tels des petits bonbons. « Tu vas m’offrir un cornet de cerises, et toi tu te prends quoi ? »

Sing me a lovesong

Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

J’aurais au moins essayé de revenir sur les malédictions, c’est fou comme elle fait de la rétention d’information ma petite libellule ! Cela ne peut qu’attiser d’avantage ma curiosité. Enfin j’aurais sans aucun doute une réponse un jour, nous avons du temps à passer dans ce monde fascinant… rien que de se balader dans une ruelle on pouvait découvrir de nouvelles espèces de plantes, des boutiques originales, comme : massage pour les ailes, rééducation du vol … j’avais bien envie de voir si les vendeuses allaient arriver à masser un dragon d’une dizaine de mètres et n’en parlons pas de l’envergure, pour bichonner mes membranes aériennes ! haha… enfin ceci-dit je lui avait souligné que je la suivais tout en prenant naturellement la tête sans savoir où j’allais. Mauvais réflexe de dominant que voilà !

Il va falloir trouver un autre rôle, une autre comédie pour le vieux biquet fan de musique, je verrais bien au feeling. L’inspiration vient souvent par l’émotion dirons-nous ! Et en parlant de ça, il en avait tout un tas autour de nous. Comme cette jeune fée en train d’admirer Morgause, l’ayant reconnu et qui ne devait pas avoir le droit d’être un fan de la reine des rebelles de ce monde, où bien cet homme laissant trainer un regard appréciateur sur nos silhouettes, cette femme jalouse d’une autre. Comme souvent, j’avais la bouche légèrement ouverte, afin d’avoir pas seulement les odeurs mais plus les émois de chacun, de les discerner avec plus de précision et j'écope d’une boutade … avant qu’une mouche entre dans ma bouche et s’y installe, il a en avoir des histoires ! Surtout pour un petit maniaque comme moi. Et nous voilà à jouer avec ce petit doigt farceur et tu te montre à la fin très sensuel, j'émet un grognement concupiscent en approchant ma gorge de ton oreille… j’ai presque envie de dire vivement la boutique de lingerie et éprouver nos résistances communes. Et d’un coup de côté je la pousse pour la remettre en route.

« En avant mauvaise graine ! »

L’étale de fruit attira indéniablement mon regard, je n’avais pas spécialement faim, ce n’était que de la gourmandise face à mes péché mignon alimentaire, j’en avais si peu que bon … L’étale de pomme attira mon regard, il avait des pomme qui au vu de leurs couleurs me filait des frissons d'envie ! Nous sommes après tout à Avalon, réputé pour sa vallée de pommes qui file des effrois constants à Blanche ! Et puis c’est mon fruit favori, pas pour rien que j’en ai fait un symbole de la tentation ! Morgause, souligna notre beauté d’un reflet sur cette peau brillante.

« Un magnifique couple tentateur. » fis-je amusé tout en testant une idée la concernant, elle cherchait mon identité et je me distrayais bien à jouer sur mon côté démon. Le marché est typiquement le cliché du mec qui aime son verger et la nature, sûrement une des racines de peace and love qui cache derrière leur bonté le manque de courage de filer une bonne baffe à ceux qui les emmerdes ! Un homme qui a inspiré Jésus ! Tendre la joue pour se prendre une seconde mandale, n’est-ce pas juste hilarant tout en soulignant une forme de courage dans la passivité, celle d’être inébranlable ? Encore un coup de maître ! Bref, j’allais sûrement prendre quelques pommes quand madame exigea clairement que je sois le payeur … fichtre !

« Et en quel honneur ? »
« En faut-il un en particulier ? » demanda t’elle avec un large sourire.
« Si tu souhaites un présent, alors oui il en faut un.. Sinon tu as oublié ton portefeuille ma douce ? »
« Et la galanterie tu connais ? » proposa t’elle avec un sourire en coin.
« La galanterie est une action d’homme voué à charmer une femme. Tu souhaites donc répondre favorablement à ma cour ? M’en voilà extrêmement flatté. » dis-je tout aussi charmant. c’est de la négociation de polichinelle franchement, juste pour faire chier mon monde et l’homme en face était sérieusement en train de se demander si on allait acheter ou non… et là était le but ? Te casser les pieds aussi mon petit verger !

« Crois tu qu’on puisse obtenir les faveurs d’une enchanteresse aussi...”unique” que moi sans une cour assidue et une tonne de présents. » dit-elle en délaissant l’étal pour se tourner davantage vers moi, bien que nous bloquions toujours l’accès pour tout autre client éventuel.

Et je suis certain que si ton égo était matérialisé il prendrait même toute la boutique.

« Je me doute, même si je commence à me demander si ce n’est pas pour cette bourse au petits cliquetis alléchant que tu aimes tant cette cour. Je te pensais moins matérialiste, les chansons, poèmes et même preuve indéfectible d’amour ne semblent pas combler ce cœur froid ! » fis-je dans un soupir un peu attristé… envoyant de mon aura sur le pauvre homme qui pour la première fois commençait à trouver la présence de deux amoureux pénible pour ses affaires. Il était encore trop pur pour nous demander de dégager.

« Moi ? Un cœur froid ? Matérialiste ? » s'exclama-t-elle en posant ses mains sur les hanches, semblant outrée tout à coup. « Ce n’est pas ta bourse que je regarde, mais ta générosité ! Tu es prolixe de tes mots et de tes mains, mais ton coeur a t’il la générosité de ta verve ? »

« La somptueuse robe pour le bal n’était -t’elle pas gage de cette grande bonté ?! » fis-je en reniflant faussement vexé et voilà comment on emmerde notre monde : dispute de couple ! D'ailleur j’avais un peu haussé le ton, histoire que les client autour se sentent gêné par cette scène !
« C’est toi qui a insisté pour qu’elle soit assortie à ton costume, alors que nous aurions pu choisir dans ma garde robe. C’était un cadeau pour ta vanité ! » s’emporta t’elle en réponse.

« Ma vanité ? Celle de désirer être unis à toi ?! D’être dans le schéma de cette perfection du petit couple que tu cesse de me rabâcher ! » bien entendu j’en fis des tonnes.

« Uni à moi par amour ou pour que ma puissance et mon statut rejaillisse sur toi et gagner un peu plus de prestige en ce lieu ? » demanda t’elle en me pointant du doigt.

Haha, c’est excellent ! les gens fuyaient de plus en plus … le scandale !
« Comment ose tu me faire passer pour un profiteur alors que je suis sincère ! Je n’ai pas besoin de puissance ! En revanche toi tu es en fin de vie, tu as besoin de moi pour ne pas péricliter comme les vieilles feuilles ! » le pauvre garçon était en train de paniquer sous nos tons !
« Une vieille feuille ?! Comment oses tu ! » s'exclama-t-elle prenant un air choqué, la main revenue sur sa gorge.. avant de refermer la bouche, laissant sa lèvre trembloter comme si elle luttait entre colère et peine. Tu es si parfaite !

« Monsieur… Morgause, calmez-vous je vous en supplie au nom de la reine ! Tenez…. Prenez ça ! » Il tendit un énorme cornet de cerise à la fée qu'elle toisa sans le prendre « Et vous, quel est votre fruit favori ? »

« Les pommes ? » fis-je incrédule et je me retrouva donc avec un cornet de mini pomme rouge sang.
« Je vous les offres, je ne veux pas qu’un si beau couple se dispute pour mes humbles fruits ! » dit-il avec le front en sueur. Je pris donc les cornets avec un immense sourire ravie et le remerciant de m’épargner le courroux de ma bien aimé et je fis signe à Morgause de venir, tout en continuant la dispute dans la ruelle avant de me stopper et ricaner de plus belle.

« Ce scandale ma petite cerise en venin ! »

« Notre histoire d'amour indomptable va faire jaser mon petit cœur. » dit-elle en pouffant sans vergogne avant de faire un pas vers moi pour piocher une cerise dans le cornet. Elle emprisonna la petite boule rouge entre ses lèvres et l'aspira avec sensualité avant de tirer sur la petite queue qui en dépassait puis après l'avoir croqué sans me lâcher des yeux elle reprit. Oui tu arrives bien à me sous entendre tout un tas de belles choses, ma foi de démon tu veux jouer à ça ? « Et nous avons même eu nos petites gâteries gratuites. Et il ne sait même pas qu'il vient de nous aider à jouer un mauvais tour au vieux Valérian. »

« La gratuité à un goût plus savoureux. » dis-je en prenant à mon tour une petite pomme pour le croquer avec autant de sensualité qu’elle, léchant du bout de la langue le suc riche en sucre avant d’observer la ruelle.
« Allons donc lui rendre une visite… histoire qu’il célèbre notre union source de futur commérage à la cour de la reine ! » est-ce un mal ? On verra, les rumeurs auront le goût de pouvoir définir les mentalités de chacun. Et puis, peut-être qu’on me foutera la paix avec la fécondation de fée…

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Lucian + Morgause

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Et voilà une nouvelle victime collatérale de nos facéties ! Je n’avais pas spécialement prévu de le prendre comme cible mais comme si celà nous était déjà naturel, nous nous lançons dans une fausse dispute sans même nous concerter. Bon sang que c’est agréable d’avoir un bon partenaire de jeu et qui n’a pas froid aux yeux pour oser s’afficher en public pour offrir un beau spectacle.
Ah, et je vois des petites ailes fuyardes qui ne peuvent s’empêcher de nous épier en quittant les lieux en abeilles bien pensantes. Vous pouvez nous remercier bandes d’aîles rabougries ! Nous venons de pimenter votre journée, de vous offrir un sujet de discussion pour égayer votre repas de ce soir, pour occuper vos soirées ennuyeuses et savoir quoi dire à vos collègues à la reprise du travail, vos amies envieuses croiront même que vous avez une vie fascinante et l’art d’être au bon endroit au bon moment. Allez ! C’est le cadeau de tatie Morgy qui vous chérie tant !

Oh! Mais tu m’attaques sur l’âge maintenant ! C’est parce que j’ai traité ces bécheuses de vieilleries ? Tu les venges sans le savoir ? Me voilà outrée, traitée de vieille feuille par une tige de même pas deux fois mon âge ! Je pourrais presque me vexée si nous n’étions pas en plein jeu et que l’âge ici... et surtout dans mon cas, n’était pas synonyme de puissance et de... n’ayons pas peur des mots, de magnificence. Mes plantes m’offrent ce petit gain de vie qui me garde dans cette forme olympienne et juste ce qu’il faut pour que ma beauté ne fane jamais... oui j’ai décidé de ne prendre que les avantages de l’âge sans les inconvénients... je n’aime pas les inconvénients.

Notre bon marchand préfère l’amour à la discorde et nous offre nos sucreries pour éloigner le scandale de son étal. Parfait ! Et sans le savoir, il est même devenu notre complice, comme je te le souffle en dégustant l’un de ces fruits sucrés tout en jouant de mes lèvres pour te tenter... un couple tentateur tu as dis... Et tu fais de même avec tes petites pommes dont tu lèches le suc comme tu pourrais déguster les miens, certes moins sucrés mais voilà qui serait pétillant de délices pour moi.
Tu joues donc le vil serpent et moi Eve qui tentera à son tour Adam dans notre jardin d’Eden version Celestis, mais ne devrions nous pas prendre garde à ce que Titania ne vienne nous botter les fesses et nous expulser du royaume divin ? Je ris intérieurement à cette idée, non Titania est une grande reine mais elle n’a pas l’étoffe d’un dieu.. aucun risque pour nos jolies fesses nous continuerons d’arpenter les terres qui nous plairons... devrais je te parler des autres terres ? Après tout, tu connais ce plan, celui de la terre, celui de l’enfer, tu dois bien te douter qu’il en existe d’autres.

Enfin, même si je serais bien tentée de venir lécher le sucre qui brille sur tes lèvres, nous n’avons pas fini de jouer, ce n’est encore que l’apéritif et il n’est pas l’heure de croquer le dessert. Je prends mon corner de cerises et t’attrape le bras de mon autre main, pour te guider (et oui mon chéri, cette fois je mène) jusqu’à une charmante boutique d’une élégance désuète mais pleine de charme. A l’intérieur, de nombreux instruments sont exposés, prêt à l’emploi, certains te rappelleront ceux de la terre, d’autres sont plus exotiques et je t’emmène jusqu’à l’étagère du fond où quelques modèles d’allures variées mais ressemblant toujours à des sortes de fontaines sont exposées.

« Voilà qui te permettra d’écouter ou de faire écouter ta fiole, mon chéri. [/clor]» lui expliquais-je, après tout, n’étais ce pas là le but de notre virée shopping ? « Les prix sont prohibitifs et Valérian est dur en affaire, mais ils sont de la meilleure qualité, et quand on parle du loup.. [/clor]» chuchotais je à l’attention de ma carotte musicale.
« Morgause, ravie de vous revoir dans ma boutique, je vois que vous faites découvrir nos arts à nos nouveaux visiteurs. [/clor]» s’enquit un enchanteur aux allures dégingandées, les traits fins et assez élégants, des mains aux longs doigts étaient parfaites pour la musique et sans doute pour faire hurler les femmes de plaisirs... pour peu qu’il sache s’en servir... enfin qu’il ait appris à s’en servir car il y a cent vingt ans, il ne savait pas, je peux hélas en témoigner.

« Valérian très cher, Monsieur Morgenstern est lui aussi un artiste, je ne pouvais manquer de lui faire découvrir ta boutique et ses merveilles. [/clor]» dis-je en plongeant ma main dans mon cornet de cerises, sortant un nouveau fruit sous le regard soudain inquiet de l’homme qui passe de mes mains à celles de Lucian découvrant le second cornet de confiseries.
« Vous ne devriez... » commença t’il avant que je le coupe... Non mon grand malhabile, je n’ai pas envie que tu termines cette phrase, alors je rattrape la cerise que je m'apprêtais à mettre dans ma bouche, en la prenant cette fois par le fruit et nons la queue... certains hommes aiment ça aussi d’ailleurs.
« As tu reçu l’une de ces harpes à vent dont tout le monde parle ? » demandais-je alors avant de finalement fourrer cette cerise dans ma bouche en me léchant le bout des doigts tout en jetant un oeillade pleine d’envie à mon rouquin favori du moment. Je commençais à déambuler en me léchant le bout des doigts entre les instruments plus imposants qui occupaient le centre du magasin. Tout en jetant une oeillade pleine d’envie à mon rouquin favori du moment, je faisais glisser une main aux doigts encore collant sur la surface d’un piano en hêtre.
« Je... oui bien entendu, mais je ne l’ai pas encore exposé. » expliqua t’il en me suivant de ses yeux inquiets.
« Et bien, qu’attends tu pour aller la sortir de sa boîte, je suis venue pour ça, faire découvrir à mon nouvel ami, tous les plaisirs de notre monde. »  dis-je d'une voix un tantinet plus chaude avant que l’enchanteur dans son beau costume tout étriqué ne se rendre à petit pas pressés tel un majordome exaucer mon souhait.

Ma carotte s’approcha de moi, je l’avais vu observer discrètement notre visiteur. « Comptes tu lui donner une crise cardiaque en souillant de tes doigts sucré sa collection… ou bien lui rappeler à quel point l’envie et la jalousie ne sont que synonyme ? » me susurra t’il taquin au creux de l’oreille, il avait dû sentir quelque chose de son empathie, Valérian aurait-il gardé un souvenir ardent d’un vieux batifolage ? Ou s’est ils découvert un goût nouveau pour l’exotisme ?
« Qui a dit qu’on ne devait faire qu’une chose ? Et en prime je pensais lui casser les oreilles en lui faisant croire que notre talent s’était perdu en chemin. » je toussote en portant ma main à ma gorge et d’une voix un peu plus éraillée j’ajoute « J’ai l’impression que ma voix n’est plus ce qu’elle était et que tes doigts ont oublié l’ordre des notes. »
« Et ce brave monsieur va devoir nous aider ? Humiliation de son talent ? » demanda t’il pour mieux cerner mes attentes.
« Que diable, gardons un peu de surprise, nous nous adapterons à ses réactions. » dis-je avec un petit haussement de sourcil sur cette petite expression qui entame ma phrase et qui n’est pas choisie au hasard.
« Improvisation alors, petite diablesse.  » dit-il sans rien me laisser paraître de ma supposition. Il se redressa allant vers les fontaine à son, quelques secondes après arriva Valerian.

L’enchanteur déposa une boite aussi haute que le buste d’un homme et l’ouvrit pour dévoiler l’instrument, une ossature de bois et de cuivre en tourant un espace vide en son centre où il n’y avait, à première vue, rien du tout.
« Voilà la fameuse harpe à vent conçue par le grand Ellyas lui-même. » dit-il avec fierté et un regard presque amoureux à l’instrument. Et l’homme plaça ses mains dans l’espace creux puis fit bouger ses doigts et chaque mouvement se mit alors à créer une onde colorée qui venait frapper la structure en divers endroits, tantôt dans le bois, tantôt dans le métal à la couleur chaude. Selon la position de ses mains, les ondulations de vent ainsi créées n’avaient pas les mêmes teintes, en plus de produire un son mélodieux, les mains du musiciens créaient un véritable tableau mouvant.

J'applaudis avec un sourire des plus sincères, je m’apprête à te jouer un mauvais tour mais je sais reconnaître le talent où il est et là-dessus notre douce mère t’a très bien doté. Mais passons, je ne suis pas venue écouter ton concerto mais m’amuser, je pose donc mon cornet encore bien rempli sur le couvercle du piano qui lui a servit de table et je m’approche de mon musicien jusqu’à venir très très près pour le déloger en glissant mes mains sur ses hanches. « Laisse moi essayer, que je vois si un tel instrument me convient. »  j’accompagne ses mots d’une petite pression des mains qui le fait presque sursauter et me glisse entre lui et la harpe. « Tu me montres les mouvements ? »
Et bien entendu, il pose ses mains sur les miennes, m’encerclant de ses bras rachitiques pour m’initier à ce nouvel instrument. Les premières notes qui sortent sont belles et tout en le laissant me manier, c’est mon démon tentateur que j’observe avec insistance, laissant voir à mon professeur d’un instant que cette pression de mon postérieur contre son bassin n’est pas forcément pour lui... enfin, il le prendra bien comme il veut, mais nous allons vite voir où vont son envie et sa jalousie.

(c) princessecapricieuse