Sing me a bloody song ♦ FEAT. Tristan & Alva

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Mia était une boule d’énergie incroyable, une source intarissable de bonne humeur, qui devient néanmoins plus sombre le soir quand elle allait dormir ou bien lors de ses longues phases de questions sur la vie. Il était incroyable que cette petite ait autant de joie en elle avec tout ce qu'elle avait vécu. Et si parfois l’alpha oubliait de qui elle était issue, la petite finissait par lui rappeler qu’elle ne partageait pas la belle chevelure rousse et les yeux incroyables de son père mais aussi son esprit malicieux et sa grande intelligence. Elle était trop brillante pour son âge et comme tout enfant ayant des facilités plus que prometteuse, elle s’ennuyait vite et faisait tourner en bourrique une Jolyne (qui avait l’habitude) et même les quelques professeurs qui avaient engagé en plus Tristan, pour que Mia aille plus loin dans ses études, elle prenait de l’avance mais elle y mettait beaucoup de cœur à ‘l’ouvrage. Certes, l’alpha allait sûrement au-delà de son rôle de « nourrice » si on peut dire ainsi, ou de tuteur en attendant le retour du vrai père, or il était certain que Lucian n’y voyait aucun inconvénient. Il aurait peut-être dû lui demander tout à l’heure, quand il avait senti le cristal vibrer contre son torse. Bon, il verra pour le contacter via le cristal après Alva qui avait apparemment fini, puisqu’elle jouait de la musique, alors que lui donnait le bain à Mia. Certes, à six ans elle était capable de faire tout cela seule, mais la petite avait associé le bain à un moment de complicité et vu comme son père aimait trop l’eau, normal pour un dragon des rivières, elle devait surement partager les baignades du saurien et donc profiter de ce moment pour écoper quelques rares moment de tendresse… et comme il était infoutu de lui dire non quand elle lui faisait ces jolies yeux pétillants, Tristan l’accompagna – portant un sous vêtement quand même- et Mia joua allégrement dans la baignoire, mouillant Tristan dans une petite lutte de louveteau adorable.

« TatiVa a déjà fini de parler avec papa ? … »
« Oui, la connexion était peut-être mauvaise, ou ils n'avaient pas grand-chose à dire. »

Mia lui lança un regard au coin et pouffa… non, l’un comme l’autre semblait savoir que la conversation entre les deux adultes était loin de se tarir… et Tristan était loin d’être idiot, pour n’avoir pas vu l’état de sa fille qui avait abusé du cristal. Il n’avait rien dit, ne voulant pas la gêner plus. lui n’abusait pas autant avec Blanche, la fée ne se montrait déjà pas très encline à parler pendant de longues heures depuis la révélation de la soif, alors passer une nuit blanche, il en aurait presque de l’envie en lui ou bien est-ce simplement un poids plus lourd dans son cœur ?

« Tu es triste Pha ? Pourquoi ça te rend triste si TatiVa devient ma maman ? »

La question de la petite l’étonna, il ne pensait pas avoir émis un quelconque sentiment sur son visage ! Ce n’est pas la première fois qu'elle lui fait ce genre de chose… mais il manqua de se faire noyer sous l’onde par une vague de Mia trempant indéniablement le carrelage lorsqu’elle mentionna le statut de sa fille avec le dragon …

« Oh Mia non, je ne suis pas triste… et je ne pense pas qu’Alva et Lucian sont dans ce schéma-là. Ils sont amis. » manquerait plus que ça … c’est déjà suffisamment difficile d’accepter et de supposer que les deux devaient sûrement partager un peu trop souvent leurs draps, si en prime il y a une officialisation.

« Moi j’aimerai bien que TatiVa soit ma maman… mais faudrait que papa revienne d’Avalon. Et s’il ne revient pas ? »

C’est la grande question de Mia du moment, cela tournait en boucle dans sa petite tête. Son père lui manquait et elle cauchemardait qu’il ne revienne pas et qu’elle soit abandonnée avec Tabitha et Andrew. De plus, elle se sentait un peu délaissé par Andrew, qui était en plein aménagement de sa nouvelle vie, même si le jeune homme passait deux fois par semaine voire sa sœur et la prenait une journée entière voir deux avec Loris… Mia avait dû mal avec le fait qu’il n’allait plus habiter avec elle… elle ne supportait pas la solitude. Quant à Tabitha elle était très occupée et venait voir sa sœur dès qu’elle le pouvait mais il faut dire que la louve passait beaucoup d’énergie dans le maintien d’une part des affaires de son père, la ligue et surtout la meute. Un bourreau de travail comme on en fait peu ! Tristan soupçonnait qu’elle ne dormait pas plus de trois heures par nuit. Mia lui serra le cœur et il la prit dans ses bras.

« Il va revenir au printemps avec ta marraine. » dit-il apaisant.
« Tu es sûre ? … je crains qu’on ne soit plus assez intéressant. »
« Tu es intéressante Mia. N’en doute pas un seul instant. »

La petite se laissa bercer un peu, avant de recommencer à jouer sûrement pour masquer sa morosité. Les deux se vêtirent, et il enfila la chemise de Lucian sur les petites épaules de la gamine qui pouffa toute seule, sûrement d’une bêtise qu’elle avait inventée. Quant à lui, il s'habilla plus sobrement, prenant les vêtements que lui avait offert Blanche en vacances au Jurassique : une chemise blanche en lin avec des lacets sur le col et un pantalon ébène en velours. Ils marchèrent en direction du salon de musique où la composition d’Alva était superbe et elle semblait avoir débloqué son point. Tant mieux. Arkan dormait sur le ventre de Taya, les deux avaient beaucoup joué ensemble dans la neige à poursuivre Mia notamment. Et cela avait fatigué le bébé dragonnet à crinière blanche, lui aussi avait grandi un peu. Mia alla vers la louve anciennement sorcière et lui déposa un bisou sur le front et récupéré le petit saurien noir qu’elle glissa sous sa chemise où il s’enroula autour de son ventre ronronnant de plus belle.

Alva avait les yeux clos et elle était que plus belle dans sa créativité, dans cette pulsion que fait ressortir la musique sur son masque de contrôle. L’amour d’un père ne pouvait justifier le reflet brillant dans ce regard alors qu’il l’observait danser au rythme des mélodies. Son cœur se gonflait un peu plus. et même s’il avait des doutes sur son propre couple, il lui suffisait de voir sa fille, l’étoile de sa vie pour se dire que rien n’avait plus d’importance que de la voir heureuse.
Mia se sentait flattée d’être la source d’inspiration et il avait de quoi… peut-être que le dragon serait moins heureux d’entendre qu’on le qualifie de doudou gaufre ! Cela était amusant cet amour pour cette pâtisserie, mais avant tout la petite avait associé son père aux gaufres.

Blanche était encore en train de s'entraîner ? Donc, il ne l’aurait pas ce soir. Il eut un pincement au cœur. Il baissa légèrement le regard, assurément déçu, mais il le masquait bien, avant de comprendre que sa fille était toujours en communication…

« Bien. Tu es encore en communication ? Dommage qu’il ne puisse entendre il aurait surement été ravi de ta composition. » répondit le loup sans animosité, il savait que Lucian était un amateur de musique il l’avait prouvé au mariage de son fils et Mia en parlait souvent.

« Tu joueras au printemps ? Dans notre jardin ! Outrageous et Hadès seront contents aussi ! Même si Outra il va vouloir te manger les fesses ! » taquina Mia qui en prime sous entendait une invitation, elle était mignonne.
La louve rit en hochant la tête donnant un accord muer à la petite. « Qu’il essaie et j’en ferai des lasagnes de ce maudit cheval. »
« Va falloir un gros hachoir… » dit la petite en pouffant.

« Il fera moins le fier quand il verra la taille de mon hachoir. » répondit Alva en mimant entre ses bras la taille d’un hachoir géant. Mia ouvrit de grands yeux et se mit les deux mains sur la bouche pour ne pas rire trop fort, alors que Tristan eut un haussement de sourcil amusé.
* Alors non. Cela doit être indigeste ! *

* On le donnera à manger à Arkan, je crois bien qu’il est capable de tout digérer lui.* ajouta la louve pour Lucian sans que son père ne puisse l’entendre.

* Même le poil de louve des neiges ! * taquina l’homme.

* Pour ça il faudrait encore pouvoir l’attraper... et ce n’est pas encore la période de la mue.* renchérit elle.
* Si les feuilles tombent en automne, les poils chute au printemps. * ricana mesquinement Lucian. Pour toute réponse il écopa d’un “Gnagna” mental.
Tristan ignorait pourquoi le cheval de Lucian serait aussi agressif, il faut dire qu’il n'avait pas vu la bête. Il arqua un sourcil.
« On va manger, il y a une petite louve qui doit se coucher pas trop tard. » s’amusa l’homme alors que Mia croisa les bras en boudant, avant de rire.
« Oui, sinon je vais être Grochiante ! Grognon et chiante ! » précisa t’elle en pouffa, elle sautilla vers Alva et leva ses bras, pour lui faire un câlin et un gros bisous sur la joue. La louve s’accroupit pour serrer la petite dans ses bras, le nez dans ses cheveux, un léger parfum de fraise flottait dans ses boucles rousses.

« Tu diras à papa « moi aussi », comme il sait bien le faire ! » dit-elle malicieusement, plongeant son regard aigre marine dans le bleu acier de la belle louve et frotta son nez au sien pour repartir vers Tristan et lui tendre la main. L’homme releva un regard malicieux vers sa fille et cette douce affection.

« Aufaite tu lui as demandé ? » se questionna t’il, si la réponse était oui, ils pourront en parler quand Mia sera couchée et quand Alva aura fini de papoter avec son doudou écailleux gaufre. Bien entendu, il ignorait que Lucian pouvait l’entendre.

« Pas encore, mais ça ne saurait tarder. » répondit-elle après un léger soupir, le sourire un peu effacé. Tristan s’interrogea sur cette action, fronçant les sourcils, s’attendant sûrement à une explication, elle viendra sûrement après. Il aurait bien parlé mentalement, mais il pourrait avoir des interférences avec le cristal. Donc il hocha la tête, emportant donc Mia dans le couloir, laissant Alva à sa communication, la petite leva le nez vers l’alpha.

« Tu vois j’avais raison. »
« A quel propos Mia ? »
Sur le coup, il redoutait qu’elle re-mentionne le côté maman… surtout qu’Alva pourrait entendre.

« Qu’ils ont plein de choses à dire ! » Tristan se rassura et ricana doucement.

« Oui, tu as raison Mia. Ton père est une pipelette ! » dit-il pour ne pas avouer que sa fille ne devait pas être en reste mais cela le gênait de l’avouer. Mia ricane et ils partirent donc vers la salle à manger où Walter n’allait pas tarder à servir le repas. Tristan n’avait pas très faim… mais Eden rentra à cet instant et fut accueilli par une vive acclamation de Mia et il décida donc de dîner avec les deux rouquines et profiter de la soirée avec sa cadette qui avait pas mal de chose à raconter elle aussi et surtout avait besoin de conseil. Elle demanda bien entendu où était Alva et il l’informa qu’elle était occupée sans préciser plus que ça. Après tout, tout le monde fait sa vie dans le manoir, c’est la joie de vivre entre adultes, même s’ils généralement ils mangeaient ensemble.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Alors que la mélodie prenait du corps et allait sur sa fin, je ne pouvais qu’applaudir, mais mentalement afin de lui signifier sa belle réussite. Surtout que tout cela venait de l’inspiration même de ma propre gamine, petite muse en herbe ! Et soi-disant sa rainette sur l’épaule, elle en avait de drôles d’idées n’empêche ! Bien la fille de son père ! Je sais qu’elle vient bien de moi ! Entre symbole, poésie et attention bien ciblé ! Elle est parfaite cette gamine ! Et comme si la musique l’avait invoqué, la voilà, dans ma chemise lui servant de robe de nuit avec un PapaLoup tout trempé dans sa chevelure blonde et dans une tenue moins stricte des costume trois pièce habituel. Il faut dire que sa chemise en lin blanc avec son pantalon sombre en dessous était typique d’un relâchement dans sa propre maison cela ne lui ôtait pas sa classe naturelle, mais c’est toujours amusant de voir quelqu’un ainsi. Tout comme entendre ses propos, alors qu’il se sentait seul avec sa fille et sa fille par adoption. Enfin, bon voir ma bouille de bébé loup, me fit un bien un peu trop grand, elle était adorable et j'esquissai sûrement un rictus au travers de l’hypnose … je ne cachais pas cette pétillante vision, allant jusqu’à parler de la chemise, alors que je sous entendais la petite !

Doudou à écaille et bien voilà que c’est un mot commun dans la bouche de Tristan ! Je suis le doudou de ta fille ? Et toi, tu n’es plus le seul à dormir avec ? Jaloux ? Ou tu te dis qu’elle a trouvé un autre doudou ? Ne t’inquiète pas, je ne dors pas avec le tiens ! Ta fée doudou est en train de faire des révisions nocturnes en bonne compagnie de sa famille. Et… non mais Mia sérieusement ? Un doudou gaufre ? je t’en foutais de la gaufre ! Allez … Je ricana de bon cœur dans la tête de ma louve.
J’allais l’empêcher de manger ?

* Si tu as faim, tu peux allez avec eux… on peut toujours reprendre la conversation après. *

Je lui proposai à contre cœur, preuve que je me souciais d’elle au point de ne pas faire mon égoïste. Si elle accepte cela m’emerderais prodigieusement, je dois l’avouer mais bon…

* Non ça va, je n’ai pas très faim. Je volerai quelque chose en cuisine plus tard.* répondit elle
Et je retenu un « yes », ayant pas envie qu’elle me laisse ! Putain que c’est triste en y pensant ! * Décidément, tu voles des chemises, des petites louves et maintenant de la nourriture. Tu parles d’une inspectrice ! *
* Les policiers sont les mieux placés pour savoir comment voler sans se faire prendre..* ajouta la louve avec un air faussement mystérieux.
* Il est vrai que la différence entre un voleur et un policier se trouve de quel côté sont les barreaux ! *

* Le pire c’est que certains donnent raison à cette idée... enfin..* dit elle pour clore le sujet

Oui cette blague n’est pourtant pas une dans toutes les bouches… et quand tu as tout un tas de ripoux, Scotland yard en était vernis. Mais si l’état payait mieux ses fonctionnaires aussi. Enfin on pourrait débattre longtemps là-dessus, or elle venait de le clore. Et Tristan parlait… Ah bah si Papaloup je peux entendre et c’est ça qui est super non ? Mais je te remercie de te soucier de ce point… et Mia qui va avec une invitation cachée et pleine de sous-entendu ! La coquine, elle était en train de dire à sa TatiVa d’amour, de venir à la maison au printemps profiter du jardin … je te jure celle-là ! Et Outrageous n’aura pas envie de lui croquer les fesses… en revanche une autre saloperie infernale qui habite là-bas oui. Je dois me montrer du doigt ?

* Évite de lui dire que je peux entendre. Blanche a quelques notions d'hypnose, mais je ne suis pas certain qu’elle s’y adonne avec Tristan. *

Oui surtout que c’est moi qui la guidait pour ses traumatismes, donc on ne va pas tenter le… haha le diable !
* Ce serait pourtant un beau cadeau.* se contenta-t-elle de répondre sans pour autant avertir son père.
* Je te laisse expliquer à ton père comment cela nous est venu… Et le doudou écaille sera un doudou pervers. * fis-je l’air de rien.
Et puis, je ne sais pas, je me vois mal faire des cours supplémentaires à Blanche et je ne sais pas pourquoi, je crains qu’elle refuse. Surtout que ça donne plus rapidement mal à la tête. Et pour le peu qu’ils échouent et en prime il faudrait leur expliquer pourquoi on a trouvé ça et tout le bordel. Bref, j’aime mieux qu’on garde ça pour nous.

* De mémoire celà n’était pas venu au travers de la demande d’un pervers... a moins qu’une autre motivation t’ai poussé à me proposer ton aide ?* répondit-elle, si le début était sérieux, son ton indiquait que sa question l’était moins. * Je ne lui dirai pas, mais pas pour cette raison..*

* Non, ce n’était pas pervers du tout. Pour quelle raison ? *

* Parce que si je lui dit et qu’elle refuse, ce sera très déceptif pour lui et je ne prendrai pas ce risque.* répondit elle honnêtement.

Oui et je ne peux que comprendre sur le coup. Franchement je ne sais pas si elle aurait accepté ou non, elle a la tête ailleurs et son couple ne passe pas au premier plan, il est au mieux dans les dernières priorités. Mais je ne vais pas le dire à Alva cela serait douloureux et inutile.

* Je comprends. *

Mia me fait rire avec son mot « Grochiante » c’est une de mes compositions, je pense que beaucoup l’aurait compris, je suis le roi des mots inventés. Alva écopa d’un câlin avec un bisous et même un frotie de nez que j’aimais bien faire avec Mia, ce geste m’était adressé directement. Il avait de quoi avoir le doute … le doute qu’elle sache que j’étais là d’une certaine manière.

* Moi aussi va ! * dis-je amusé, quand elle me disait je t’aime ou tu me manques, je lui disais souvent « moi aussi »… j’avais un mal fou à prononcer ces mots. Je suis un handicapé que voulez-vous !

J’attendis la réponse de Tristan, on devait me demander quoi ? Curieux j’attendis patiemment qu’ils disparaissent avec ma fille et la bonne ouïe de la louve me permit d‘entendre qu’ils avaient discuté sur notre temps de conversation. Cela me fit pouffer.
* S’ils savaient que c’est toi la plus bavarde… * dis-je juste pour la taquiner. * Alors ? Tu dois me demander en mariage ? *

* Bien entendu !* dit elle en riant dans son esprit avant de se racler la gorge, pour peu qu’on puisse faire passer celà mentalement et de reprendre d’un ton théâtral * Lucian Morgenstern, voulez vous m’épouser ?*

Haha, j'explose de rire surement dans la vraie vie que dans ma tête et je ne fus pas le seul à ne pas garder mon sérieux, puisqu’elle n’eut pas le temps de finir sa propre bêtise, qu’elle riait de plus belle avant que je ne sente qu’elle se laissait tomber sur un canapé, son instrument toujours à la main. Grosse maline que tu es !
* Non. Ce sera peut-être à Papa de faire une demande l’an prochain. Non, c’est au sujet de Blanche.*

Oui, il y a des chances qu’il doive mettre un genou à terre, si tout suit la logique des choses dans leur couple et aussi pour officialiser et pas faire de vague dans le milieu des pinces dans le cul ou les pinces hémorroïdes de la noblesse.

* C’est moi qui suis censé dire oui ou non, je te rappelle. Et soyons fous, Lucian Hennessy, cela sonne presque juste. Mais va falloir mettre le genou à terre et je veux mon diamant de princesse ! * dis-je quand même pour répondre à sa bêtise ou plutôt la mienne, comme j’ai initié cette idée. Enfin cela allait faire sens avec les pensées saugrenues de certains à la Ligue. Quoique l’épisode goules devait les avoir calmés.
* Hum Blanche ? Tu m’en parles maintenant ? Ou tu m’en parles en allant faire notre braquage de sous-vêtements ?* je me demande encore ce qui trotte dans la tête des loups.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Faim ? Non, elle n’avait pas plus faim que ça mais c’était gentil qu’il s’en inquiète et qu’il propose de reprendre plus tard. Mais, son estomac était tranquille pour le moment et couper maintenant c’était le risque de ne pas avoir une communication aussi stable la prochaine fois ou que Lucian se retrouve happé par une autre composition ou une femme aux ailes de libellule et que le après ne soit dans une semaine ou plus. Et puis... dire au revoir n’avait jamais été leur fort et elle n’avait pas envie de dire à tout à l’heure non plus apparemment.

Oh si, il pouvait entendre, c’était même lui qui l’avait aidé à trouver l’étincelle qui avait manqué, une petite étincelle rousse et pleine de vie. Une étincelle qui brillait de plus en plus fort malgré les tempêtes déjà essuyées dans sa courte vie. Un exemple à suivre, l’espoir personnifié.

Lucian lui demanda de ne pas révéler leur petit secret des effets de l’hypnose. Ce serait pourtant un beau cadeau à offrir à son père. Une occasion de retrouver un peu plus celle à qui il était fidèle depuis des mois. Une occasion pour lui de la sentir plus proche malgré la frustration que celà engendrerait... Elle le savait pour l’avoir expérimenté et... bon sang que de comparer ce que ce pourrait être pour son père et Blanche, avec ce qu’elle faisait avec Lucian était étranger et déroutant. Et ce n’est pas le sous entendu de Lucian qui diminuait cette impression.
Pourtant, la solution était simple, raconter la véritable raison qui leur avait fait découvrir cet effet secondaire. La proposition d’une tentative d’hypnose à distance pour canaliser un peu plus la soif. Il n’y avait rien de mal, ni de tendancieux à proposer une aide entre amis ? Ils n’avaient pas besoin de raconter tout ce qu’ils avaient expérimenté par ce biais depuis...

Non, ce pourquoi la louve garda le silence c’était d’autres détails, déjà le fait que son père se soit retrouvé espionné à son insu sans qu’elle le prévienne et ça encore, elle pourrait le supporter pour lui offrir un tel cadeau. Mais le plus dur s’était glissé dans les mots du dragon * je ne suis pas certain qu’elle s’y adonne avec Tristan. * Si elle refusait de tenter l’expérience pour quelque raison que ce soit, ce serait tellement déceptif pour son père, déjà qu’il semblait troublé par le comportement de Blanche depuis qu’il lui avait tout dit pour le retour du mal de sa fille. Elle ne voulait pas prendre le risque qu’autre chose vienne ternir son attente.

Et le temps de ces réflexions et échanges, Mia l’invitait à jouer ce morceau au printemps au Manoir de brise-noix et les deux louves partirent dans un échange sans queue ni tête au sujet de l’étalon carnivore de Lucian sous le regard perplexe de Tristan. Avant que celui-ci n'amène Mia pour le repas, voulant que la petite se couche à une heure raisonnable cette fois.

La louve profita du calin que la petite lui offrait, autant pour elle que pour celui qui partageait ses sens, lui offrant le parfum de Mia et la chaleur de son étreinte, plongeant son regard dans les yeux si familier et bien trop perçant de la petite qui donnait l’impression de savoir exactement ce qu’elle faisait et que son père profitait par procuration au travers de Alva.

La petite furie ne lui avait pas laissé le temps de lui transmettre les mots répétés par son père qu’elle filait déjà vers Tristan.
* Lui aussi.* lui dit elle mentalement alors qu’elle s’éloignait avec l’alpha en dissertant sur le fait que les deux étaient bavards ce qui fit sourire la louve après que la remarque de son père sur le sujet qu’elle n’avait pas encore abordé avec le dragon le lui ai fait perdre.

Ce n’était pas un sujet qui la mettait en joie, déjà parce qu'il concernait la soif, et que celà la plaçait de nouveau comme obstacle au bonheur de son père et Lucian saurait maintenant d’où venait le sujet, même s’il se serait douté qu’elle l’abordait pour son père, il aurait peut être cru qu’elle ne le faisait qu’en son nom à elle et non pas par un souhait de Tristan de savoir un peu plus précisément comment sa presque fiancée l’avait réellement pris. Enfin, le mal était fait.

Mais son humeur n’eut pas le temps de s’assombrir davantage que Lucian parvint à la faire rire... nul doute que Mia soit sa fille ! Ils avaient le même don. Et bien entendu, la louve entra dans le jeu avec une demande en mariage des plus éloquentes se terminant dans un éclat de rire tant c’était absurde. Voilà qu’elle demandait la main du dragon avant que son père ait demandé celle de l’enchanteresse... décidément tout était sens dessus dessous dans le petit monde de Alva et Lucian.

Mais justement le sujet était autour de tout celà, et la louve finit par se laisser choir sur le canapé près de la cheminée, tenant toujours d’une main son archer et le manche de son violon qui s’étala sur le coussin près d’elle. Et bien sûr Lucian lui souligna qu’elle n’avait pas à répondre pour lui, se proclamant devenir un Hennessy par alliance et réclamant une demande en bonne et due forme ce qui raviva son sourire alors que son regard se perdait dans les flammes.
*Une chance pour toi de briguer le titre de Duc dans cette vie, une offre à ne pas manquer assurément..* répondit-elle comme un bonimenteur vantant un produit sur un marché, retardant le moment de formuler le questionnement sur Blanche.
* Tu as percé toutes mes ambitions ! Être duc ! J’adore quand on me donne des petits titres comme « votre grâce » ! * continua t’il dans l’humour qu’il ne semblait jamais perdre.
*C’est tellement pompeux!... Ciel, je ne dois pas lui dire que je n’hériterais probablement jamais de ce titre, sinon tous les espoirs de Jérôme de me voir mariée seront réduits à néant....* dit elle comme si elle pensait pour elle même.
* Tu es duchesse sur le papier trop tard ! Remarque Jérome va hurler de voir que tu prends un mauvais coton en ne prenant pas de loups à ton bras ! * et lui de perdre sa virilité d’homme en prenant le nom de sa “femme”.
*Pas un loup, et un roturier prêt à abandonner son patronyme de surcroit... Zut... il est trop tard pour dédire ma demande ?.* dit-elle amusée par ce petit échange... décidément, Jérôme devait avoir les oreilles qui sifflaient encore ce soir.
* Trop tard ! Tu es engagé devant un dieu ma chère ! * ronfla t’il très diverti.
*Et voilà! Je viens de vendre mon titre a un arriviste ambitieux et à me vouer à une bien morne existence !* elle ponctua sa déclaration d’un coup du plat de la main sur son front, ajoutant à cette hyperbole.
* Tu auras des gaufres pour te consoler ! *
*Oui, avec du chocolat fondu et des fraises.* dit elle d’une petite voix, comme si elle avait véritablement besoin d’être consolée, ou comme une gosse ayant trouvé le bon filon pour avoir ce qu’elle veut.
* Et même des clémentines * tant qu'à faire autant ajouter cette petite référence. Elle pouffa et ses dents mordirent légèrement sa lèvre oubliant que l'hypnose révélerait le moindre geste… et cela amusa le dragon qui avait sans aucun doute un petit électrochoc dans les reins.
C’était bien beau de s’amuser d’un mariage factice... de l’autre côté, il y en avait un véritable en jeu. Et même si le mariage n’était pas un sacrement cher à son père, il faisait partie de ce projet de bonheur pour la fée. Voulait-elle en parler maintenant ou dans une boutique de sous-vêtement avalonien ? Elle n’était pas sûre que ce soit un endroit approprié pour cette conversation, autant en finir tout de suite et ce casse serait une occasion de passer à autre chose.
*Allons-y puisque le sujet est lancé. J’imagine que Blanche t’as dit que papa l’avait prévenu que la soif était toujours là ? T’a t’elle demandé des comptes ?*
* Ah. * s’exclama t’il voyant bien qu’il n’était pas tant habitué à la communication mentale et cela était donc sorti assurément tout seul. * Laisse-moi deviner, elle à mit fin prestement à la conversation et ton père n’a pas aimé et il veut savoir la raison de cette coupure ? Eh bien je suis la raison, je suis allé la chercher pour le petit déjeuner et elle m’a demandé de rester là quand j’ai vu qu’elle était en communication, puisqu’on avait à parler. Et elle m’a demandé des comptes dans la minute. *

Au moins, elle n’avait pas juste fuis... quoique, si c’est elle qui a demandé à Lucian de rester pour l’interroger dans la foulée... Elle avait préféré fuir une discussion posée avec le principal intéressé pour demander des comptes à Lucian ? Il n’était qu’un témoin, certes assez impliqué dans tout cela, mais un témoin, ce problème, les choix qui devaient en découler étaient entre Blanche et Tristan... même elle, n’avait pas vraiment voix au chapitre en tant que cause de tous ces maux... à part proposer des solutions pour... s’évincer de l’équation. Ce choix d’interlocuteur avait bien un arrière goût de fuite pour la louve.
*Non ce n’est pas vraiment ça. Même s’il semble que tu lui as offert un bel axe de fuite. Elle a voulu savoir pourquoi tu ne lui avais pas dit ? *
* Hum, oui elle a peut-être pris cette opportunité pour mettre fin à quelque chose de déplaisant. Oui, elle m’a reproché de lui avoir caché cet élément. Ou plutôt qu’avec Tristan on n’est toujours rien dit depuis le temps. * Lucian semblait moins joyeux dans sa voix mentale.
*il ne voulait pas lui en parler sans avoir de début de solution. Enfin, “solution” est un bien grand mot. Mais pas tant qu’il ne pouvait atténuer avec une nouvelle plus... encourageante; Enfin ça il lui a dit. Et, je ne t’ai pas remercié non plus d’avoir gardé le silence, alors merci. * dit-elle sincèrement.
* De rien. * répondit le dragon * C’est ce que je lui ai dit. En plus du fait que tu voulais que ton père profite de ses moments de bonheurs avec elle, avant de l’informer de tout ça et que ce n’était pas à moi d’évoquer ta soiffe, surtout que cette cruche aurait pu faire le parallèle quand elle m’a demandé pour mes yeux. J’ai même essayé de la rassurer, ignorant ce que lui avait dit ton père. * il semblait un peu plus amer au fur et mesure qu’il parlait. Il n’avait probablement pas apprécié d’essuyer les foudres de l’enchanteresse pour quelque chose pour lequel il n’était pour rien.

*Oui, j’avais peur qu’elle fasse le lien avec ton regard. C’est pour ça que je voulais que papa lui dise plus tôt mais il ne voulait pas arriver qu’avec des nouvelles défaitistes et gâcher sa découverte d’Avalon ou risquer de l’y perdre je n’en sais rien... * dit elle en soupirant.
* Le fait de dire que la magie de l’autre connasse n’a pas suffi, lui a convenu. Et en effet, on a eu cette conversation sur mon regard à notre arrivée. * répondit Lucian assez honnêtement, il ne lui avait pas menti, elle pouvait comprendre qu’il avait juste dit une part de la vérité.
* Une chance qu’elle n'ait pas cherché plus loin. Je crois que ça aurait été pire, si elle l’avait su par toi, avant de le savoir par lui. Il lui a dit qu’il y avait de l’espoir, que la maîtrise de l’alpha atténuait la soif et que j’avais le collier aussi. Elle sait qu’il vient de toi. Est ce que tu penses qu’elle réussira à passer outre encore une fois ? Papa a eu la sensation qu’elle fuyait le sujet et ils ne l’ont pas aborder de nouveau de peur qu’elle ne fuit davantage. Je ne sais pas, peut être que je devrais lui parler, m’excuser. * elle soupira sa main se crispant sur le manche du violon *Quoique je fasse je resterai un caillou dans leur chaussure. *
* Pour Tristan … elle lui aurait demandé des comptes ou l’aurait attendu au tournant et les reproches auraient été les mêmes. Enfin, je crois que c’est moi qui me suis pris les critiques et pas lui. * Lucian garde le silence quelques secondes avant de soupirer et reprendre * Tu n’es pas un caillou dans la chaussure. T’excuser de quoi ? Tu n’as pas à t’excuser d’avoir ce fardeau sur tes épaules ! Et franchement, tu n’es pas un danger pour son futur avec tout ce qui est en place et si elle est infichue de comprendre ça, personne n’y pourra grand-chose ! * il soupira apparemment cela l’avait irrité mais pas contre la louve. * Je ne sais pas Alva, ce jour-là on s’est disputé et je ne lui ai plus parlé pendant plusieurs semaines, avant qu’elle radine son petit cul de demi-fée pour qu’on s'explique. Elle avait l’air de vouloir laisser une chance… dans toute sa grande bonté. Et je ne suis pas revenu sur le sujet après avoir fait la paix, comme je l’ai toujours mauvaise au fond. * ironisa t’il sur la fin.

Qu’elle n’ai pas fait peser les reproches sur son père était une bonne chose, mais qu’elle les balance sur Lucian, c’était injuste. Et la mâchoire de la louve se crispa tout comme ses doigts sur les cordes mais elle le laissa continuer, gardant ce sentiment d’injustice pour elle pour le moment. Il prenait sa défense bien qu’il se méprenne sur l’objet des excuses qu’elle pensait devoir formuler. Il s’était encore montré un soutien indéfectible... et s’était même disputé avec sa meilleure ou sa seule amie à cause de tout ça. *Pourquoi tu te mets dans cette situation à cause de moi ?*
*Je comprends qu’elle puisse nourrir des craintes après cet été. Elle n’a pas eu l’occasion de voir les changements récents et elle n’a probablement pas conscience des trente années sans incidents qui ont précédées. Elle ne comprend pas les enjeux de ce qui s’est passé, la force de l’instinct et la colère, ça lui échappe. Je n’ai pas à m'excuser de ce que je suis, mais de ce que j’ai fait, de ne pas lui avoir dit à elle et papa tout de suite. De t’avoir fait porter ce fardeau avec moi pour que tu te prennes ses foudres à ma place, c’est injuste.. * ah bah si, finalement, c’était sorti et alors que le début avait été prononcé avec calme, la tension était monté crescendo sous ce sentiment d’injustice grandissant dans son coeur. *Vous n’avez pas à être les dommages collatéraux de tout ça. * encore une crispation de ses doigts et l’une des cordes lâcha, venant entailler le doigt de la louve qui retira prestement sa main pour l’amener à sa bouche par réflexe pour éviter de mettre du sang partout et stopper plus vite le saignement. *Fais chier... * la pensée était sortie plus vite et avec ce relent de colère incontrôlé.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Bon alors j’aurais préféré que le sujet soit une demande en mariage pour une idée saugrenue de Jérôme tiens ! Ou même des gaufres avec du chocolat et des fraises, son péché mignon (et quelle petite gamine de dire cela ainsi, elle était trop mimi) ! Que ce sujet là … Sans surprise Tristan avait dû gamberger sur ce sujet et il avait de quoi ! En toute franchise, j’ai été fortement déçu de la réaction de Blanche et même si elle s’était expliquée en agitant devant mon nez le drapeau du « tu comprends j’étais choqué ! » bah vient pas chercher des poux aux gens quand tu n’es pas fichue de réagir correctement ! En plus, j’avais été vraiment cool, je n’étais pas en état et encore plus crevé que je ne le suis aujourd’hui … j’avais passé une sale nuit où elle m’avait fait subir des choses bien sympa en prime et elle me balance des reproches de bon matin, alors que je voulais être presque mignon… mais qu’on ne dise pas que le diable, n’est pas patient ! J’ai pris sur moi… et j’ai poussé des explications, autant pour lui montrer que la soif hin, on peut ne plus en avoir peur, que mes actions et je me suis même justifié ! Et j’ai vu dans son putain de regard qu’elle me trouvais plus neutre du tout ! Ce qui m‘a énervé encore plus et son manque de réaction, ce ton traînant en mode victime, laisse tomber je me suis vexé et j’ai bouder… et j’aurais pu passer plus rapidement à autre chose, si elle n’avait pas mit autant de temps à revenir vers moi… plusieurs semaines quand même ! Madame attendait que ça soit son diable de compagnie qui vient réclamer la paix ! Au bout de trois jours, elle ne s'est pas dit qu’il avait un souci ? Oh non, elle se pensait dans son bon droit à regarder son nombril ! Alors, que je rongeais férocement mon frein et que je me prenais dans la gueule toute ma frustration, ma colère et les conclusions désespérantes d’un esprit qui voit chaque nuit ceux qu’il apprécie un peu trop le trahir, le tuer ou même mourir ! Il y a quoi devenir barge ! Et elle savait que je n’étais pas en forme, mais à croire qu'à force de la faire passer avant tout le reste, il faut que je quémande pour qu’elle s'intéresse à moi. Oui sur le coup j’ai eu ce genre de pensée et cela m’a encouragé à la bouder comme jamais ! Et puis, elle est trop habituée à ce que ça soit moi qui fasse tous les efforts sociaux. Et elle me retorquera « je garde ton secret », bah heureusement ! Et puis bon, le jour de la paix … on avait vidé notre sac sur certains points, plutôt elle… et j’avais eu envie de la taper contre un tronc d’arbre. Et elle m’avait bien dit que je n’étais pas neutre sur Alva et qu'à son contraire si j’étais la plus grosse menace, jamais je ne lui ferait de mal ( à Blanche) alors qu’Alva pouvait bouffer ses enfants ! Cela m’avait encore plus gonflé.

Et alors que je disais un peu trop honnêtement à Alva de ne pas s’excuser d’être ainsi et de voir que je m’étais disputé avec Blanche… elle parla lâchant un peu la bride et je sentais la tension dans son corps, ainsi que ses doigts sur la corde lui coupant de plus en plus la pulpe de son doigt. Elle était en colère… et cela sans être en face d’elle, je le sentais et alimentait mon irritation. Et sans surprise la corde lâcha sous sa force surhumaine, avec mon instrument tu n'auras plus de corde à casser… c’est bien qu’elles soient invisibles tiens !

* Tu as raison, ce genre de choses lui échappe. * et surement qu’elle pouvait se gargariser d’être ouverte d’esprit elle ne sachant pas ce que cela engendrait d’être un être prédateur, d’être soumis à un instinct, une aura ou même la folie du sang. Pourtant, elle savait être expéditif quand même. Mais elle reste trop humaine.

* Cependant, elle n’a pas à laisser ses peurs outrepassées la raison et les explications sensées de l’homme qu’elle aime et du crétin qui l’emmerde depuis mille ans. Si je juge que tu n’es pas un danger, elle n’a pas à tortiller. * Oui et même si je ne suis pas neutre ! Je t’en foutrai de la neutralité, si Alva était dangereuse, j’aurais agi … j’ai même couvert les échecs possible de Tristan avec le collier qui était aussi pour aider Alva ! Donc merde, on ne va pas lui mettre une muselière pour lui faire plaisir ! * C’est fait, ç'a été un choix de le dire plus tard. Vous avez craint sa réaction et à juste titre après le Moyen Orient. Elle ne peut pas vous le reprocher. Quant à ses foudres ne t’inquiètes pas, on ne s’était pas encore pris la tête à Avalon, il fallait bien que ça arrive. * dis-je pour dédramatiser. * Franchement, la soif c’est peanut à comparer de ce qu’elle devra affronter en épousant ton père. C’est un alpha d’une grande meute avec beaucoup d’ambition et un homme qui nage dans la politique d’un organisme qui essaye de devenir la police du monde magique. Si elle craint que sa belle-fille la morde, elle devrait surtout craindre les attentats ou même de la contestation de la meute ne voulant pas d’une lupa non-louve. Et si elle voulait une vie tranquille, elle n’avait qu'à pas fréquenter un homme puissant et se contenter d’insister un peu plus auprès d’un gentil garçon. * je me suis rattrapé à temps pour ne pas citer Anastasis, pas sûre qu’ils le sachent et ça ne les regarde pas.

Le plus beau râteau de la vie de Blanche ! * Et puis franchement… tu as cassé ton violon ! Va falloir demander un bisou magique à Mia maintenant ! *

Pendant que je parlais, sans vraiment de filtre, soyons honnête, mais je ne pensais pas un seul instant qu’elle allait bloquer sur un élément, ma belle louve s'était levée pour faire les cent pas. une véritable lionne en cage … et c’est étrange, ce que je prenais pour ma propre irritation à cause du sujet, me remémorant toute ma frustration déception et surtout manque de considération de mon amie, n’était en réalité que les manifestations des émotions de la belle blonde. Cette crispation dans la mâchoire, ce relent acide dans la gorge, une bouffée chaude et spectaculairement dévastatrice, tel un volcan voulant exploser… non tout cela, était singulièrement différents et à la fois familier, mais ne m’appartenait pas… sur le coup, j’eu l’image de la bulle grossissante, prenant plus de place dans ma cage thoracique où l'air manquait pour m’étouffer alors que je désire qu’elle explose ! Et elle me pète au nez, sous mon plus grand étonnement !

* Ah parce que c'est à toi d'être juge de ma dangerosité ?! Parfait la prochaine fois je te demanderai avant de sortir ! C'est parfait, quand je quitterai le manoir j'irai m'installer chez son dragon, ainsi j'aurais mon garde-fou, elle sera contente.... Enfin si le fait qu'on soit proche n'est pas un autre problème puisque ça semble la questionner aussi !* le flot de pensée sortait en un torrent continu , c'était la première fois qu'elle se mettait en colère alors qu’on était connectés et la déferlante devait être à l'image de ce qui se passait sous le masque avant que ça n'éclate. Et franchement, avant il n’avait aucune raison qu’elle se mette à gueuler… Tu avais beuger sur le fait que je jugeais que tu n’étais pas dangereuse ? Mais … Alva, il n’était question de t’enfermer dans un donjon, mais bien d’affirmer à Blanche et ses idées stupides te concernant, que NON tu n’es pas dangereuse et que NON tu ne vas pas bouffer leurs enfants sur un coup de tête …que j’avais quand même vu de quoi tu étais capable certes et que j’étais plus à même de juger que Blanche qui avait vu un regard assassin ! regard qui n’avait même pas déclenché le lien ! Et puis c’est quoi cette idée de vouloir s’installer chez moi ? Et un souci ? D’où c’est un souci qu’on soit proche ? Je me sentais poussé vers la sortie, et je luttais pour rester en hypnose malgré ma sidération la plus totale.

* J'aurais tout entendu... * continua t'elle avant que son regard ne s'arrête sur le violon toujours posé sur le sofa… il aurait pu brûler sous la lueur dévastatrice de ses pupilles de lave éclatante au beau jour à la face ou plutôt à la pensée commune !

Elle avait terminé ? j'inspire, un peu déconfit et surtout en train de me demander si je devais m’énerver ou bien … essayer de comprendre les quelques éléments. Cette colère inattendue n'était pas par hasard, elle ne gueulait pas pour rien, souvent il y avait quelque chose en dessous, une peur. Et quand cela touchait son père, la peur de le perdre et d‘être « un caillou »… oui voilà, elle avait peur d’être ce fameux caillou, elle se considérait comme gênante dans le bonheur de Tristan ! Eh bah … je crois que je suis entourée de louves qui veulent s’oublier pour le bonheur des personnes qu’elles aiment. Tu aimes trop ton père Alva, tu l’aimes tellement que tu ne veux pas le voir mourir avant toi, préférant fuir et partir avant la fin de tes 500 ans … tu l’aimes tellement que pour te détruire il suffirait que Tristan pose un regard empli de déception sur toi… que pour son amour, tu fuiras loin du manoir, de ta maison, tu serais prête à rester louve dans une forêt pour l’éternité… juste pour son amour.

Quand mon lien avec Blanche était revenu « normal », je m’étais demandé quelle forme de sentiment on pourrait avoir pour avoir une fusion aussi grande que l’amour éternelle de deux âmes sœurs… voilà que je viens d’être témoin d’un autre… celui d’une fille aimant éternellement et sans limite son propre père et je suis certain que c’est réciproque. Le caillou dans votre chaussure Alva ce n’est pas toi… mais Blanche. Blanche, qui remet en cause votre harmonie en prenant un peu d’amour de ton père, en ayant peur de ce qu’il aime le plus au monde. Cela était-il franchement viable ? Je soupirai. Non, cela risque d’être compliqué pour le futur, pour le futur de Blanche et son amour pour les grands hommes. ne lui demande pas d’être la seule femme de sa vie pendant que vous vous fréquenté casse-noisette… la femme de sa vie est en train d’exploser de colère. fallait-il essayé de faire en sorte que Blanche apprécie Alva ? Chose que je doute qu’elle y arrive un jour, vu comme elle est sur la réserve ou que je l’influence pour qu’elle ne s’aventure pas plus dans l’engagement ? Ironie alors qu’au Moyen orient j'avais déployé beaucoup de choses pour sauver cet amour soi-disant. J’avais pourtant promis à Blanche, de ne pas me mêler de ses histoires de cœur, pourtant n’ai-je pas fait en sorte que la menace qu’elle jugeait importante n’en soit plus une ?

Alva ferma les yeux et prit plusieurs inspirations pour se forcer au calme. * Oui j'ai cassé une corde... Je suis désolée c'était injuste. *

Prise de conscience étonnante mais preuve de maturité. Je laissai couler quelques secondes.

* La colère n’est que le bouclier de ta peur n’est-ce pas ? Tu veux en parler ?* dis-je avec prudence mais une voix calme sans jugement pour l’emmener sur le terrain de la confidence. Je connaissais la réponse. Et j’ai eu un avant goût de la soif de manière physique et tout à fait inattendue.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Elle sentait la colère monter, bien qu’elle essaie de se montrer compréhensive et raisonnable. Se mettre à la place de l’autre pour essayer de mieux comprendre la façon dont il pouvait percevoir les choses. Elle essayait, mais elle avait beau trouver des excuses à Blanche, les faits demeuraient, elle fuyait devant la soif, elle plaçait la louve comme l’obstacle du bonheur de son père... et maintenant, elle s’en prenait même à Lucian parce qu'il avait eu le respect de ne pas se mêler de cette affaire en allant colporter ce secret dans l’oreille de son amie... pour... pour essayer de préserver les choses un minimum, préserver l’espoir que voulait pouvoir offrir Tristan avant d’ascéner un coup de massue ?! Putain mais ce n’était pas juste! Pour aucun d’eux! Et si la soif restait la grande fautive de tout celà, mais comment s’en prendre à un mal qui n’a pas de conscience ni d’intelligence ? Alors Alva préféré s’en prendre à la seule personne pouvant avoir un tant soi peu de pouvoir sur ce mal... Elle. Elle était la seule à pouvoir agir, donc la seule fautive dans tout celà et c’était encore plus rageant.

Mais la colère qui grondait et lui oppressait la poitrine voulait d’une autre cible, Blanche fut la première. Oui, elle ne pouvait comprendre, elle n’était qu’une humaine un quart fée... comment un tel être de lumière pouvait comprendre la noirceur et le sang qui nourrit le prédateur ? Elle aurait mieux fait de s’amouracher de son autre grand ami, Ani, oui il lui aurait été mieux assorti sans doute... son grand ami qu’elle avait mis en garde contre la louve sauvage qu’elle était... et celà avant même qu’elle sache... pas étonnant qu’elle soit d’autant plus effrayée vu l’image qu’elle avait déjà d’elle sans même la connaître. Si la colère ne tambourinait pas derrière ses tempes, peut-être qu’elle aurait pu se souvenir qu’elle ne lui avait laissé aucune chance à l’époque... Mais la rage était là et elle cherchait sa cible..
Et il suffit d’une phrase de Lucian pour que tout se mette en branle alors que ses pas se faisaient plus raide pour arpenter le petit salon. Si LUI jugeait qu’elle n’était pas un danger, alors Blanche devait suivre ? C’était quoi ça ? Il s’érigeait juge de son état ? C’était à lui de dicter si elle était un danger ou non pour autrui ?

Mais depuis quand s’était il octroyé ce droit sur sa vie, sur ce qu’elle était ? Parce qu'elle s’était ouverte et confiée à lui, il se pensait en droit de la JUGER ! D’être celui qui donnait son accord ou non sur son état mental ? Sur ses capacités à se gérer ? Parce que Monsieur lui avait fabriqué un collier, parce qu'il lui avait apporté un premier soulagement par l’hypnose, il était devenu l’expert en soif de sang ou en Alva Hennessy ! C’était ça le point ? Blanche devait accepter ses paroles rassurantes car il était devenu l’expert en la matière ?! Si demain il jugeait qu’elle était un danger, ce serait à lui d’exécuter la sentence ? Il se ferait juge et bourreau et personne n’aurait rien à dire ! Mais allons-y gaiement ! Puisque Tristan était prêt à la laisser quitter le manoir sans s’émouvoir, et bien suivons son idée jusqu’au bout et mettons la dans celui du JUGE! Il décidera chaque matin si elle est apte à mettre le nez dehors ou si elle représente un danger ! Quand elle voudra rendre visite à son père, sa soeur ou ses hypothétiques autres frères et soeur, Blanche appellera son dragon et lui demandera “Dis Luci, est elle dangereuse aujourd’hui ?” et Lucian donnera son verdict ! Elle sera rassurée comme ça, a moins que cela n’ajoute un peu trop à une promiscuité dérangeante peut-être ? Putain! Elle se sentait à deux doigts d’exploser...

La suite des propos de Lucian traversaient le cristal mais son cerveau peinait à les intégrer et à les analyser, ne captant que quelques bribes entre ses pensées parasites qui tournaient en boucles grossies par le bouillon de colère. Elle finit par relâcher son doigt, à ce rythme elle allait le mordre et se blesser davantage. Et finalement, elle lâcha le flot de pensée... c’est fou comme les mots se forment plus facilement et sans contrôle quand la voix n’a pas besoin de les former. Mais celà avait le mérite de faire un peu soupape même si ça remplissait d’autant la cuve qu’elle tentait de vider.
C’est alors que son regard se posa sur le violon avec l’envie de le transformer en allumette de ses propres mains... mais l’objet ramena les derniers mots de Lucian dans son esprit, les faisant raisonner dans son cerveau. * Tu as cassé ton violon ! * Les yeux clos, elle tenta de remonter le fil en arrière se focaliser sur les mots perdus dans sa colère pour redevenir plus rationnelle... et admettre. Admettre l’injustice de ses propos.

Cette colère, elle n’avait pas plus le droit que Blanche de la balancer à la face de Lucian. Il s’était montré fiable et ouvert d’esprit, il avait été capable de comprendre et de ne pas la juger... même lorsqu’elle lui avait avoué que la peur de perdre son identité en même temps que la soif avait pesé dans son choix de libérer Sayalheen malgré les conséquences. Il n’avait rien dit à Blanche, sans lui mentir pour autant... peut-être aurait-il vendu la mèche si elle l’avait questionné plus avant mais elle avait envie de croire que non. Et puis, cette phrase en tant que juge... n’était ce pas finalement l’expression de son dépit pour le manque de confiance de son amie dans son jugement, n’était ce pas ça qui avait conduit à leur dispute, tout simplement...

Elle prit une ultime inspiration avant de rouvrir les yeux et rebondissant sur le violon dont une des cordes gisait mollement le long du manche, et s’excusa d’avoir manqué de discernement dans sa colère. Le silence s’installa quelques secondes, elle se demanda s’il était en train de calmer sa propre colère face à sa réaction, a moins qu’il n’ait coupé court et veuille aussi la bouder à son tour... mais la présence de cette boule à l’arrière de son esprit la rassura sur ce point. Elle préférait encore se prendre un flot de parole tout aussi injuste mais mue par une émotion qu’un silence qu’il rompit finalement avec calme.

*Peut-être.* la peur, un autre mot qu’elle n’aimait pas et pourtant, il y avait tant de peur cachée derrière cet élan de colère, tant de peurs qui ne l’avaient pas totalement quittées depuis Août, bien qu’elle ait retrouvé plus de maîtrise pour les gérer... enfin jusque là. La peur d’avoir tout fait échouer pour l’avenir heureux de son père, la peur de devoir partir pour cette même raison, la peur de perdre l’amour de son père, la peur de devoir faire de nouveaux choix difficiles pour lui. La peur d’être réduite à l’état de bête dans le regard des autres... qu’on la traite de glaçon ou même de perverse avait finalement peu d’importance, mais d’être une bête dangereuse, c’était trop proche de la réalité pour que ça ne la touche pas. *Vous vous êtes réconcilié, c’est l’essentiel.*
* On va dire ça. * répondit Lucian sans grand état d’âme. * Ma phrase n’avait pas pour vocation de… je ne sais même pas ce qui t’es passé en tête. Mais elle était pour exprimer que pour moi tu n’es pas dangereuse et qu’elle devrait au moins prendre en compte cet avis… Enfin bon, là n’est pas vraiment le fond du souci. Mais plus les demandes et les jugements de Blanche qui font échos à tes démons. * continua t’il avec ce même calme.

C’était donc bien ça, elle avait pris une simple phrase de travers parce qu'il avait choisi le mauvais mot. Un mot qui la renvoyait (comme il le soulignait si adroitement) à ses démons : à tout ce qu’il y avait sous le masque ou plutôt de l’autre côté du miroir, à ce qu’elle assumait moins ouvertement parce que c’était ses faiblesses, ses fautes.

Pourquoi fallait-il, qu'il ait une telle acuité sur l’esprit ? C’est ça, c’était son tour, elle l’avait questionné un peu sur Blanche tout à l’heure et c’était à son tour de devoir vider son sac ? C’était ça, le principe de l’équilibre ? Tu fais chier Lucian pensa t’elle en prenant soin de ne pas le laisser filtrer cette fois.

Elle récupéra son instrument pour le ranger dans son étui. *Ta phrase... Tu...* elle soupira en passant ses mains sur le cuir de l’étui pour venir chercher les arceaux métalliques qu’elle rabattit sur le système de fermeture. *Écoute, tu n’as pas à être juge de ma dangerosité ou de quoique ce soit me concernant, ni vis à vis d’elle ni de personne. Elle n’a pas à devoir se tourner vers toi pour savoir si elle peut ou non m’accepter telle que je suis. Ce n’est pas viable. Je comprends que ce n’était pas le sens de tes propos, elle n’a pas eu confiance en ton jugement et c’est ce qui t’a contrarié et c’est compréhensible. C’était injuste de ma part. Elle veut leur laisser une chance, c’est tout ce qui devrait compter.*
* Beaucoup de choses m’ont contrariées oui …Laisser une chance, quelle grande dame que voilà. En attente des efforts des autres pour lui plaire. * soupira Lucian avec un peu de poison dans la voie signe qu’il avait des remontrances envers Blanche * En réalité tu n’as même pas à entrer en compte dans l’histoire d’amour de ton père. Ce n’est pas la soif qui peut briser leur couple, mais les peurs et les jugements. Je trouve que c’est du foutage de gueule, de serrer les fesses sur la soif et qu’elle a bon dos. C’est t’ajouter un poids supplémentaire et inutile de culpabilité. *
La réconciliation du dragon et de l’enchanteresse semblait encore bien amère dans sa bouche, enfin dans les mots qu’il pensait au travers du cristal. Oui, laisser une chance à son couple, c’était une formulation assez maladroite peut-être...

Lucian avait raison, elle ne devrait même pas entrer dans l’équation de leur histoire, elle n’aurait jamais dû ou en tout cas, pas plus que par ce malaise lorsque Tristan lui avait annoncé la nouvelle, pas plus que la fille contrariée de voir son père s’amouracher... non... tomber amoureux qu’une femme qu’elle n’appréciait pas, d’une femme qui briserait son quotidien avec le phare qui avait toujours éclairé son chemin. Ca avait été une réaction égoïste, elle le savait maintenant et alors qu’elle était prête à accepter cet état de fait, après s’être battue pour ne pas priver son père de ce cadeau... Voilà qu’elle se retrouvait au centre d’un échec probable... c’était injuste.
Ses lèvres se serrèrent,les mots du dragon la touchèrent plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Oui, tout ceci ajoutait un poids sur ses épaules dont elle se serait volontiers passé, mais elle n’avait pas attendu Blanche pour le porter, alors elle n’arrivait pas à être aussi vindicative que lui. Et puis, elle aurait le sentiment d’être de nouveau la gamine colérique ne voulant pas partager son père, ne voulant pas que son noyau familial s’agrandisse... déjà qu’il ajoutait une soeur.
*N’oublie pas qu’elle n’a pas vu que mon regard ce jour-là. Elle a aussi vécu ce que c’est. Elle a senti mes crocs déchirer la chair d’une gamine, elle a sentit le plaisir que j’ai éprouvé à la chasser, à jouer avec sa peur. Elle a senti à quel point j’ai aimé le goût de la chair humaine. Elle sait qu’il n’y a plus rien d’humain en moi quand je suis en crise.* Elle prit une inspiration plus hachée *Je ne peux pas la blâmer de voir ce que j’ai toujours vu dans le miroir.* Elle porta son doigt au coin de son œil pour y écraser une larme avant qu’elle ne s’échappe. *Tu peux sortir d’hypnose s’il te plait.*

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

J’étais bien trop amère et mes pensées filaient trop facilement… si au début je tâtonne maintenant c’est difficile à les contraindre. Et je devrais sûrement fermer ma grande gueule, mais à croire qu’inconsciemment je suis capable de pousser quelqu’un à avoir mal en allant là ou ça palpite le plus. Au fond oui, c’est une grande porte ouverte, une porte magnifique pour briser à jamais Alva. Et cela ne me tentait pas, cela m'énerve, cela me révulse. Pourquoi ? Pourquoi cela m’irrite autant quand Blanche fait sa victime, sa proie face à un prédateur ? Car c'est bien joli de coucher avec l’un d’entre eux, mais quand on se rend compte qu’ils font face à des éléments plus puissants que de simples envies humaines ? Et bien soudainement ça défrise les poils de cul ? Elle avait comme ami, comme ami le plus proche le DIABLE ! Bordel de merde ! En quoi, elle flippe pour une simple histoire de soif ? Elle devrait se dire qu’elle a l’habitude de vivre dangereusement.

En tout cas, chacun de mes mots avait des réactions chez la louve, je le sentais comme si ce fut mon propre corps et cela commençait à être même gagnant en plus d’être frustrant…j’aurais préféré être le témoin oculaire et non interne de tout ça. et voilà, qu’elle me rappel un point important, que j’ai tendance à oublier … Les souvenirs étaient si intenses que même les émotions passées avaient fait leur show… et Blanche avait goûté à tout ça, à la part bestiale, inavouable et sûrement que c’est au fond ça qui lui faisait peur. La respiration d‘Alva augmentait et je la sentais en train de lutter, nous luttions ensemble dans le frein aux larmes… pourtant une coula et ce fut amèrement que différents sentiments me prirent. Alors, quand elle formula le fait de partir de l’hypnose, je ne me fis pas prier, non pas pour la fuite mais pour la laisser à ce qui ne me regarde pas. Si avant je m’étais accroché, là, je remontai le plus vite possible l’escalier, m’étonnant à trouver cela presque difficile… mais je sortis, ouvrant les yeux sur ce monde teinté d’un peu de vert… je cligna quelques fois des paupières et soupira, me redressa un peu, passant une main humide sur mon front.

« Merde ! » fis-je oralement, alors que l’arbre me servant de baignoire semblait désapprouver mon vocabulaire. « Oh ! va te faire une chenille si tu n’es pas content ! »

Je laissai quelques secondes, de longues secondes pour qu’elle se retrouve elle-même. Je me vois mal lui servir un argumentaire. Cela me semble vain et j’ai déjà bien fait de mal ainsi. Et même si je demande sur quoi se basait Alva pour dire que Blanche désapprouve notre rapprochement … si tu savais que c’est elle qui m’a donné le cristal … J’inspira et j’eu une idée lumineuse qui pouvait l’irriter…ou bien la faire sourire… alors, je commençai à chantonner dans sa tête ces quelques mots :

* Respire , respire avec moi
Respire , respire avec moi et oublie le miroir
L’air n’est pas si mauvais quand le miroir se brise
Le monstre n’est qu’un reflet de ton imaginaire*

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Elle n’avait même pas le luxe de pouvoir en vouloir à Blanche. Elle l’avait fait à l'époque où elle avait mis en garde son coéquipier contre elle, et elle pensait toujours cette colère là légitime car, Blanche ne la jugeait à l’époque que sur des aprioris, sur une réaction de colère alors que son père avait été enlevé, ce qui était on ne peut plus compréhensible... À l'époque ce n’était que suspicion et préjugé et même si aujourd’hui elle savait que les risques que Anastasis fasse un mauvais usage de ce savoir étaient quasi nul, elle ne pouvait pas en être consciente à l’époque. Alors oui, cette colère là était justifiée et elle avait pu en vouloir à cette femme... car à l’époque elle ne savait pas à quel point elle pouvait avoir raison.

Aujourd’hui, Blanche était une des très rares personnes à pouvoir comprendre à quel point la soif pouvait prendre le dessus, à quel point elle transformait l’être pensant en bâte cruelle. Alors cette fois, elle n’avait même pas le luxe de pouvoir lui jeter la pierre... et c’était peut être ça le plus effrayant.

Lucian pouvait prendre son parti et défendre son cas, en précisant à juste titre qu’elle n’était pas le plus grand danger que l’enchanteresse cotoierait en prenant le nom de Hennessy.... Mais elle ne pouvait pas jouir du même privilège. Elle ne pouvait pas après que Blanche ait vécu l’attaque de Esther avec autant d’aveuglement et de violence que le jour où c’était arrivé... avec autant d’avidité, de voracité que la louve assoiffée.Comment reprocher à une femme qui l’espace de quelques minutes a été le monstre... d’en avoir aussi viscéralement peur ?

Lucian comprenait son mal, il avait ses propres démons, ses propres instincts... mais il n’avait pas été dans sa peau, et son vécu lui aurait sans doute permis de l’appréhender autrement.... mais une humaine doublée d’une fée ? Elle pouvait toujours jouer les bourreaux face à ses ennemies... être le prédateur c’était encore autre chose. Lucian pouvait s’emporter contre le manque de recul de Blanche, contre son manque d’ouverture et de compréhension, contre le fait que ses peurs ajoutaient un poids dans la culpabilité déjà bien lourde de la louve... et quelque part, c’était, déroutant. Elle était à la fois attristée de ne pouvoir lui donner raison et à la fois touchée par ces quelques mots de soutien.

Sentir quelqu’un de son côté ou plutôt quelqu’un capable de saisir les nuances et... de croire en ses capacités à tenir le monstre à l’écart et garder l’humaine en contrôle. Oui c’était ça qui la touchait un peu plus profondément qu’elle ne l’admettrait devant lui. Que quelqu’un puisse croire en ça, sans que son regard ne porte le voile d’un amour indéfectible, comme son père. C’était la première fois et ça faisait du bien tout en lui serrant la gorge pour tenter de refouler cette montée émotionnelle qui salait son regard.

Elle sentit la présence dans son crâne décroitre et ce n’est que lorsqu’elle le sentit totalement disparaître qu’elle se laissa tomber sur le siège le petit banc qui était près d’elle, laissant quelques larmes couler silencieusement. Entendant du bruit dans le couloir, elle passa ses jambes de l’autre côté du banc pour être de dos à l’entrée, mais le mouvement ne fit que passer alors que le silence perdurait dans son esprit. Elle aurait pu simplement ôter le cristal et partir du principe que la discussion se terminerait là pour ce soir. Mais au lieu de se glisser vers son cou, ses doigts se portèrent à sa joue pour en ôter l’humidité. Non, elle ne voulait pas qu’il puisse sentir les larmes sur ses joues, ou sa gorge se serrer douloureusement, il en avait déjà trop perçu avant qu’elle ne lui demande de reculer. Mais elle voulait encore de ce contact, encore se dire qu’il était là à l’écoute même s’ils ne disaient rien l’un comme l’autre. Que dire après ça. Face à face, il aurait fini par l’éclabousser avec de l’eau, ou lui filer un coup d’épaule pour qu’ils partent dans une course folle ou une joute dont ils avaient le secret. Mais là, avec juste un cristal liant leurs esprits... que pouvaient ils faire de plus. Rien.

A peine avait-elle clos cette pensée qu’une mélodie fut fredonnée dans sa tête. Un air qu’elle avait déjà entendu, puis ces paroles qui l’avaient mise tellement en colère quelques mois plus tôt.

Cette fois encore elle l’écouta jusqu’au bout, c’était le dernier couplet qu’il avait choisi. Elle souffla à peine audible l’une des phrases qui l’avait marquée un peu plus alors que ses doigts descendaient vers le clavier du piano devant lequel elle était assise.
*Les monstres aiment l’obscurité pour ne plus voir leur reflet .*
Ses doigts glissèrent sur l’ivoire, retrouvant rapidement les quelques notes de ce refrain contre lequel elle s’était insurgée.
*Respire , respire avec moi
Respire , respire avec moi et oublie le miroire
L’air n’est pas si mauvais quand le miroir se brise
Le monstre n’est qu’un reflet de ton imaginaire.* dit elle s'accompagnant de l’instrument que le dragon ne pourrait entendre, mais ces paroles oui, car il continua :
* Les ombres pourraient glisser sur ton corps que jamais la lumière ne partira
Mais ceux qui culpabilise ne sont qu’égarés *
*Respire.* Son doigt resta appuyé sur la dernière note alors que son autre main vint essuyer encore sa joue et qu’un sourire accompagna un petit rire discret. *Crétin.*
Elle l’entendit rire à son tour. * Maître crétin de la noblesse brise noix, pour vous servir. *
*Cette fois je ne peux même pas tenter de te jeter du haut d’une montagne.* dit elle retrouvant un peu de son sourire pour chasser l’émotion encore un peu trop présente.
* Je peux le faire tout seul, mais je volerai pour ne pas m'écraser au sol.* dit-il lui arrachant un souffle amusé.
*Tu as raison, ça évitera de salir le décor, apparemment les enchanteurs n’aiment pas ça..* ajouta t’elle faisant référence à sa rencontre de l'après-midi. Le dragon ricana avant de reprendre plus sérieusement :
* Alva ? *
*Oui ?*
* Va mettre ton masque, ce soir on va braquer une boutique de lingerie fine ! * dit-il d’un ton de conspirateur.

Un casse valait bien une chasse non ? Et puis, il n’était pas question de réellement voler quelque chose, juste de découvrir la mode d’avalon ou plutôt les dessous de la mode. Elle sourit un peu plus franchement et celà du s’entendre dans le ton plus avenant dans son esprit. * Le temps que je monte, si papa me trouve amorphe sur le canapé du salon, il risque de s’inquiéter... et je pourrais être tirée d’hypnose à coup de gifles...*.

Elle se leva et chassa les dernières traces de cet échange plus... émotionnel que prévu pour afficher un masque plus présentable au cas où elle croiserait l’une des âmes de cette maison en rejoignant sa chambre.
* A coup de bisou de papaloup plutôt ! Enfin très bien, va donc faire ta larve sur ton lit, je vais en profiter pour sortir de l’eau, je suis pudique. * ironisa le dragon.
* Cette fois j’aurais vraiment tout entendu..* dit elle en pouffant.
*Bah quoi ? Pas avant le mariage la vision intime ! Gourgandine ! *
*Oh et il est vrai que je dois encore faire ma demande genou a terre avec un diamant dans une jolie boîte de velours..* rétorqua t’elle en montant l’escalier.
*Parfaitement. Je ne suis pas attaché au velour, mais à la beauté oui. * continua t’il amusé.
*Un boîtier finement ouvragé alors, avec un peu de magie pour animer les motifs dessus. Ah, qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour te plaire ! * ajouta t’elle retrouvant un peu plus de légèreté dans cet échange sans une once de sérieux.
* Ouhhh de la magie de quoi faire battre plus fort mon petit cœur ! … Oh ! Goujat, tu sais bien que je ne suis pas homme facile ! Il me faut une cours digne de mon futur titre ! *
*Arriviste et exigeant ! Voilà ce que c’est de se laisser prendre dans les filets d’un faux ingénue! Me voilà perdu à te courir après alors que tout ce qui t’intéresse est mon titre! Et c’est moi le goujat ! * s’offusqua t’elle.
* Cesse de me flatter, je vais rougir ! *

Elle leva les yeux au ciel en pouffant, avant de prêter l’oreille en arrivant sur le palier, elle entendit du bruit dans la chambre de Tristan, il devait lire une histoire à Mia pour la préparer pour une bonne nuit, elle resterait sans doute dans le lit de son alpha cette nuit... petite privilégiée, pensa-t-elle avec affection pour la petite rousse. Elle les rejoindrait peut-être plus tard.

Une fois dans la seule pièce du manoir qui n’appartenait qu’à elle, elle s’installa sur le rebord devant la fenêtre, un bow window avec quelques coussins qui rendait l’endroit confortable tout en pouvant admirer le domaine. Si elle parvenait à se mettre en hypnose, elle ne le verrait plus mais c’était un endroit qu’elle appréciait et où elle se sentait bien.

* Alors, es tu enfin décent ?*.
* J’ai un pantalon, je suis en train de mettre le reste. J’aurais fini avant que tu atteigne les bas de l’escalier. * informa t’il. * Mais avant ça, je vais quand même transplaner. *
* Vas y, que je ne vois pas ce qui se cache dans tes ombres.* dit elle laissant paraître dans le ton employé la curiosité qu’elle avait toujours pour cet endroit mystérieux qu’il s’était pourtant efforcé de décrire comme le pire endroit au monde.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Je me lève de la baignoire avant d’attraper une serviette et de me sécher, un peu plus joyeux par l’idée de faire cette grande bêtise qui n’en fait pas vraiment une, sauf d’entrer par effraction quelque part. j’enfile une tenue verte émeraude, comprenant une sorte de veste pouvant faire autant cape que manteau avec des bottes brunes et un pantalon vert clair. J’ajuste un peu ma coiffure, non pas par coquetterie mais juste pour ne pas avoir mes cheveux plus longs dans la figure et éviter les nœuds qui vont très vite me faire péter un câble !

Elle devait cheminer vers sa chambre, sous peine de finir attaquée par des bisous de papa loup ou de griffes, enfin je pense qu’Arkan devait être le responsable. Et nous voilà avec cette idée de mariage stupide mais ma foi de démon, amusante. Il est certain que si un jour un homme te demande ta main, ça serait plus toi Alva Hennessy qui ferait la demande que l’inverse. Encore du scandaleux selon Jérôme !

Mine de rien, la conversation avait pris une sacrée tournure avec la mention de Blanche sur la soif, il restait sûrement beaucoup de choses à éclaircir, mais cela était moins important Alva avait eut son lot d’émotion assez forte, me confortant de plus en plus dans l’idée que cette union, me paraissait de moins en moins viable ou sujet à conflit dans le futur. Je ne devrais pas m’en mêler mais je sais que je vais y mettre mon nez, pour Blanche et … Je crains aussi pour Alva qui aura besoin d’un soutien… je n’aimerais pas qu’elle soit comparée à un monstre, chose qu’elle n’est pas vraiment, ou du moins, elle a une bête comme tout un chacun dans son cœur. Pour une des premières fois, je me sentais investi dans l’injustice pouvant tomber sur une autre personne que ma petite fée. Je soupirai face à mon reflet, alors que je faisais un brin d‘humour avec la louve sur ma pudeur et le fait que je devais quand même transplaner, autant pour lui éviter la vision des ombres que pour garder ça pour moi et puis tu es trop curieuse de ce domaine ! Et c’est NON Alva ! En repensant à tout ça, Blanche aurait-elle des preuves que je ne suis plus neutre ? Elle serait heureuse de me le mettre dans la gueule, cependant je ne pense pas perdre ma neutralité en affirmant ce que je pense de la louve, je ne vais juste pas dans le même sens, nuance. Enfin, l’avenir me semblait problématique sur certains points. Nous verrons et Alva semble ne pas avoir fini de souffrir, à croire que depuis l’émergence de sa soif, elle est dans un cercle infernal.

* Je ne veux pas remettre une couche sur notre conversation, mais… L'émergence de la soif date de quand ? * demandai-je en ajustant ma chemise.
* Qu’est ce que tu appelles “émergence” ?.* demanda t’elle calmement.

* Quant tu estimes que tu as eu plus de mal ou qu’elle se montrait plus forte… en août ? Ou avant ? *
* Ca a augmenté petit à petit, enfin je pense, en regardant en arrière je dirai peut être deux pleines lunes avant août. Vers Juin, Mai peut être, c’était encore gérable mais je pense que ça a commencé à cette période et l’apogée a été août.* précisa t’elle en toute franchise, sans doute plus à l’aise dans un discours plus analytique qu’émotionnel.

* Je vois. Et quand Blanche t’a été présentée ? * je sens que là ça va tiquer et qu’elle va se braquer ou me demander des comptes.

* Présentée ? Tu veux parler de la fois où je lui ai fait traverser le salon d’une traite ? C’était bien avant et ce fait n’avait aucun lien avec la soif..* dit elle plus brusquement avant de soupirer * Qu’est ce que tu cherches à savoir exactement ?* .

Ah oui c’est vrai qu’elle avait appris à voler ce jour-là … Bon il faut dire que les deux femmes ont eu une rencontre fracassante, je pouffa involontairement à cette idée puisque j’avais l’image en tête. * Je me suis fait une remarque mentale en repensant à notre conversation et j'ai essayé de voir un lien entre l'émergence de l’alpha en toi et indirectement de la soif et les changements dans ta vie. S’il avait une cause. * quitte à être honnête, oui je réfléchie beaucoup. * Mais non, cela n’a pas de sens. *

* Écoute, Blanche n’est pas le centre de mon existence bien qu’elle ait pris plus de place que je ne le souhaitais. Il y a eu beaucoup de changements ces six derniers mois, à savoir s’il y en a un en particulier qui pourrait tout expliquer ce serait sans doute pratique mais je n’ai pas trouvé et là, je n’ai pas envie de t’énumérer tout ce qui s’est passé avant Août pour que tu joues à faire les psy pour trouver comment réparer ce qu’on ne peut de toute façon pas défaire.
.* déclara t’elle d’une traite. * Essayons de passer un bon moment, tu veux bien ?*

Je n’insistai pas, même si je ne cherchais pas à mettre Blanche dans la balance de son univers, plus de corroborer une pensée. J’avais tout un tas d’arguments mais la conversation serait plus triste et là n’était pas le but. Je passai la main dans mes cheveux pour qu’ils se coiffent un peu tout seul. Et au fond cela ne me regardait pas vraiment, je suis un brin trop curieux.

* Tu as raison. Je transplane à de suite. * fis-je simplement, pour mettre fin à tout ça.

Je transplana pas devant la boutique mais dedans directement, elle était sombre et faiblement éclairée par des petits insectes nocturnes. Il n'y avait pas de criminalité ici, ou bien les enchanteurs s’arrangeaient entre eux. Donc j’y allais dans une certaine confiance… marchant dans la boutique, je suis nyctalope et elle aussi, donc on allait voir correctement et pour le manque de nuance, je sortirai le bâton lumineux que j’avais dans ma poche.

* J’y suis. *

Je la guidai comme toujours, marchant vers une des cabines, pour tirer le rideau de lierre, avec un petit rictus amusé aux souvenirs fait dans la journée dans ce lieu. De plus, je venais de la sentir au fond de mon crâne plus présente que les autres fois, cela était agréable. Le miroir reflétait parfaitement mon image.

* Homme ou bien femme ? *

Je me mis en marche, il avait plusieurs miroirs d’eau dans l’endroit et je jetais volontairement quelques regards dedans, m’amusant du reflet des rayons des lunes au travers de la lucarne du tunnel en hauteurs où se trouvaient la majorité des collection, je leva la tête pour lui montrer que la vie de créature volante état différente des rampantes.

* Tu m’as parlé d’une tenue qui rendrait les hiboux jaloux ?.*
Je ricanai de plus belle. * Homme alors. *

Et sans plus attendre je commençai à user de mon pouvoir des ombres créant un immense nuage sur toute la colonne intérieure et je commençai à marcher dedans, elles se solidifient tel un escalier sous mes pas. j’allais du côté des hommes, ou quelque mannequin montrait divers caleçons et je me saisit donc du petit slip bandoulière doré, pour lui montrer et je poussai même la folie de faire un mannequin d’ombre prenant forme dans ce vêtement particulier.

* Alors ? Je mets ça pour la nuit de noce ? Ou tu regrettes mon pyjama dentelle échancré ? *
Je l’entendit éclater de rire dans ma tête. * J’hésite, ils ne font pas le même en version dentelle ? *
* Pourtant l’or semble nous aller à tous les deux… enfin on peut toujours trouver version aérée ! Et ça m’a l’air moule panier… ou c'est la version enfant je sais pas. * dis-je avec beaucoup d’ironie.
* Des dentelles d’or soyons fous ! Mais c’est vrai que ça semble assez étroit n’ont ils qu’une seule taille la bas ? *
* Cela m’a tout l’air ou si tu veux plus gros, tu dois surement demander des retouches, comme chez un tailleur. Remarque demander aux vendeuses “je pourrais avoir le slip écharpe en taille au dessus car je suis à l'étroit" doit flatter quelques virilitées… * ce genre de conversation qui pouvait s’imaginer qu’Alva Hennessy serait en train de la faire ?

* Oh mais que c’est malin, une stratégie parfaite pour fidéliser la clientèle masculine en flattant leur égo viril. Je crois que nous venons de percer à jour le secret des enchanteurs... c’est ça ou alors... c’est quelque chose de bien moins flatteur... *
Oula je ne sais pas si cela fidélise, mais bon quand on vend ce genre d’articles c’est qu’on a de la clientèle et nous sommes dans une boutique assez qualitative… je suppose que le client est bichonné en plus d’être au centre de quelques ragots. Je ne peux m’empêcher de pouffer sur le petit zizi des fées… enfin cela doit être une taille standard, c’est comme les asiatiques ils n’ont pas souvent des fusils de chasse dans le calbar ! Et je suis mal placé pour dire qui est petit étant donné que je suis bien fait dans le domaine, en conséquence, je n’ai pas de complexe de petite ou de grosse bite… même si ce n’est pas ça, qui va faire de vous un pro du domaine. En tout cas, si elle avait été là, je parie qu’elle aurait haussé les épaules l’air de ne pas avoir sous-entendu une telle énormité… madame la duchesse !

* On va rester sur la flatterie, le reste est un tantinet trop osé. * fis-je faussement scandalisé.
Je continuai à faire découvrir à Alva les autres types de caleçon, comme ceux semis translucides avec des motifs floraux, dont un qui allait bientôt aller sur le popotin rebondi de son père ! Il allait s’en prendre des fessées !

* Oh, ça, ça va encore, enfin ça reste particulier mais au moins le motif est élégant, contrairement à l’autre sur ta droite * dit elle en pouffant et je découvrit dans cette direction un peu en arrière un caleçon en dentelle avec un laçage à l'intérêt tout relatif sur le devant.
Oh enfer … mais il en a qui porte ça ? Vraiment ? je veux bien croire que sur une femme, cela peut être sexy, mais un mec ? C’est un coup à se coincer la peau de la bistouquette dans le laçage ou que cela forme un petit saucisson tout mimimoche !

* Oh…je crois que j’ai un coup de cœur ! J’ai toujours rêvé d’être dans un laçage pour faire le saucisson ! * je m’imaginai dedans et je secouais la tête avec un « erf », j’ai l’esprit ouvert mais là franchement ... non ça ne me plait pas. * J’ai une sale image en tête là … moins cent en virilité ! *
* Ca s’harmoniserait pourtant si bien avec le laçage d’un corset * renchérit-elle en retenant difficilement un fou rire.
* Oh non… corset et ça … je suis certain que dans certains bars clandestins cela doit faire sensation !* ouai dans les bars pour les girouettes un peu folettes qui aiment les kekettes !
* Tu devrais t’en prendre un pour ton défilé d’anniversaire, ce serait parfait. Niveau crédibilité par contre... *
* Bah oui tiens quelle bonne idée ! Que tout le monde profite d’un moule panier mal ajusté et qui en prime me saucissonne pour le plaisir des yeux ! En plus du petit plaisir de flatter mon égo en caisse sur l'ajustement !* on était vraiment en train de parler de tout ça ?
* Tu pourrais même faire ça à la galerie, ça attirerai une nouvelle clientèle et à ce niveau de ridicule, je crois que pourrait appeler ça un art. *
* Dans ce cas, Darling tu vas t’y coller. L'œuvre d’art c’est toi !* je ne crois pas lui avoir dit quoique si peut-être bien. qu’importe dans une galerie tu as plus ta place que moi.
* Non. Et je ne porterai pas un de ces caleçons, je n’aurais même pas de quoi le remplir, ça perdrait tout son charme! *
* On te mettra deux clémentines et une carotte et voilà panier gourmand ! * parfois je me demande où je vais chercher tout ça !

* Et j’aurai l’air d’une ménagère revenant d’un marché coquin... la grande classe !* pouffa t’elle.

Oui complètement, la duchesse pince cul qui finalement fantasme sur le petit paysan et donc aime le terroir ! Je ricanais. Enfin bon, je cherche la suite de la découverte, donc le fameux bas avec l’ouverture sur le côté, spéciale pour y fourrer une main sur le côté et toucher le service trois pièces d’un monsieur très content. Et mon regard s’attarda sur des pièces plus en hauteur avec sur un mannequin quelques petites nouveautés qui m'avaient échappé ! comme ce [url= https://i.pinimg.com/564x/88/ee/98/88ee9839b8552113875396067099f5ff.jpg]magnifique slip dentelle florale[/url] qui me fit beaucoup rire et quand je tourna le mannequin je vis qu’il rentrait dans le cul … olalala… mais qui aime ça franchement ? Je suis bien heureux que Morgause ne l’ai pas choisie.

* Il n’est pas magnifique lui ? *
* Je suis... sans voix... Je ne pensais pas pouvoir dire un jour que les enchanteurs ont des goûts vestimentaires plus étranges que les hiboux... le pyjama à dentelle en deviendrait presque... élégant.* dit elle en se retenant difficilement de rire. * Je regrette qu’on ne t’en ai pas ramené un exemplaire !.*

* A ton avis, pourquoi je ne voulais pas que tu me voies m’habiller ? Il faut garder des surprises ! * dis-je avant de porter ma main à ma bouche pour étouffer mon rire… * Imagine ça, sous un long manteau et hop “TADA qui voilà ? Et ça me rentre les fesses youyou soirée chenille les gars” en ouvrant les pans ! * je partie dans un début de fou rire. * Tu as quoi … haha non c’est … *rires* * je n’arrivais pas à en aligner une.

* Oh tu veux dire que tu t’es acheté la version dorée de celui-ci et que c’est ça que tu caches sous ton grand manteau vert ?! * dit elle retenant sa respiration pour qu’une nouvelle vague de fou rire ne l’emporte avant la fin de sa phrase, et après qu’il eut éclaté elle ajouta. * Je crois bien que je suis en train de rire inerte à ma fenêtre dans le monde réel... bravo!.*
Je lui fis un salut digne d’un artiste… à son bravo, même si j'étais plié en deux pour rire. * Tu dois faire une morte très joyeuse ! Et bah oui attend ! Je ne serais pas trop sexy ainsi ? * fis-je entre deux éclats à peine étouffés par ma main et je me pliait un peu, me laissant tomber dans mes ombres, me soutenant comme un siège ! * Je te rassure tu as des potables aussi… alala… t’imagines ? Tu es séduite par un bel enchanteur et avant de passer dans la chambre tu découvres ça ? *

* Déja que Louise était incapable de te résister, alors avec ça en prime, je n’ose pas imaginer.*, elle prit une petite voix à l’accent français * Oh oui Ludwig !
Montrez moi encore votre ficelle ! * et elle éclata de nouveau de rire, chose que je fit aussi, j’en avais mal au ventre. * Le sexe symbole terrien ! Attention ça va ficeler je vous dit ! * là ça commençait à être n’importe quoi et ma tête alla contre mon ombre je me tenais un peu le ventre, où je contractais mes abdos sous les soubresauts. Du côté d’Alva elle dû prendre quelques respirations mentales pour retrouver un semblant de sérieux.
* De quoi perdre toute envie de les lui retirer tant je me mettrai à rire, ce serait peine perdu! *

* Grave… alala et après c’est moi le crétin ? * je la taquina essayant de prendre un peu d’air, cela changeait du sujet délicat de la soif et de Blanche. *

Bon, je te montre tes prochains sous-vêtements ? * enfin ceci dit il en a plusieurs où je serais complètement extatique si elle les enfile…

* Bien sur ! Tu n’oserais pas insinuer que Madame la Duchesse Hennessy serait crétine ?* dit elle faussement outrée. * Allez, continuons la visite, tant que la connexion tiens, est ce aussi ridicule côté féminin ? *
* Moi insinuer la limitation de ton esprit ? Oh non duchesse, jamais ! Je serais foudroyer par le tout puissant que je ne pourrais formuler pareille ombrage ! * oui cela allait loin, mais nous sommes deux idiots ou plutôt crétin ! * Il y a quelques petites surprises … mais je te laisses découvrir déjà la mode, avant de dénicher la collection zygomatiques… afin qu’on se repose un peu. *

* J’espère bien! Sinon, il t’enverra brûler dans le brasier de l’enfer avec tous les impies de ton espèce, d’avoir osé remettre en cause la suprême intelligence d’un être aussi noble que moi. * dit-elle en prenant un ton exagérément hautain et comment souvent la mention à l’enfer m'amusait tellement que je pouffais. Au moins le déboire de la soif semblait bien loin * Je suis terrifié ! *

* Et tu fais bien ! Bon sang, je risque fort d’avoir mal aux abdos demain alors que je suis censé être inerte je te rappelle.. au moins je suis au chaud cette fois. *

* Il est vrai que tu t'entraînes pour ta mission d’infiltration chez les pompeuses d’air et de sang ! *
* Oui et je dois leur reconnaître une qualité... Avoir l’air aussi morte et pathétique, ce n’est vraiment pas facile, ils ont un grand talent * se moqua t’elle.

* Ils trichent, ils ont l'éternité de leur non vie pour parfaire ce petit air arrogant et cette putréfaction. *

* Oh finalement c’est donc un défaut ! Je me disais aussi, une qualité de leur part c’était étonnant. *
* Ils sont censés être beaux ? Mais je crains que les vampires ne mordent les personnes belles, pour ne pas faire tache dans leur supériorité ! Tu as moins envie de te faire mordre par un laideron qu’un joli minois qui vous fait des choses sales avec sa petite langue froide ! *

C’est une vraie hypothèse, car bon je ne vois pas pourquoi les vampires deviendraient soudainement beaux, la mort n’est pas faite pour vous embellir. Et puis cela reste des humains avec leurs vices amplifiés par leur égo et le gain de pouvoir absurdes ! De toute façon, ils n’ont plus d’âme, ils sont moins intéressants.

* Eurk... qu’importe la tête qu’ils ont, leur odeur putride les trahis. * dit elle sans masquer son dégoût.
Je souris et grogna en accord avec ses propos, je n’aimes pas plus les vampires qu’elle. Je pris quelques minutes pour calmer mes rires et essuyer une petite larme sur le coin de l’œil… alala c’est quand même bon de rire ainsi ! Je me redressai dans mon édifice ombrageux, pour me tourner du coté féminin, commençant à lorgner sur les mannequins ben moins ridicule mais tout aussi scandaleux pour l’époque victorienne… la beauté des sous-vêtements que porterai Morgause maintenant, jusqu’au plus alléchant mettant en valeur le corps féminin, je vais attendre qu’on se calme avant d’arriver vers les culottes de mamies fées ! Je devais quand même dire que je chauffais un peu, puisque mon esprit imaginatif essayait de transposer les tenues sur le corps de la louve, mais cela reste calme dans mon entre-jambe… En tout cas, Alva avait bien vu ma silhouette et retenu mes vêtements.

* Alors ? Verdicte ? Tu es choqué ? Ou tu as un favori ? *

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Elle avait été plus rapide à monter que le dragon a se changer et pouvait finalement profiter de la vue enneigée un peu plus longtemps. De cet endroit, elle voyait même la petite famille de bonhommes de neige qu’ils avaient confectionnés sous les directives de Mia qui avait une idée bien précise de ce qu’elle voulait voir émerger au milieu des flocons. Alva se surpris à sourire en observant du haut les loups et le bonhomme tout blanc en repensant aux boules de neiges qu’ils s’étaient tous échangé dans un pur moment de jeu où l’insouscience était reine. Qu’importe que leurs vêtements finissent mouillés ou sales, qu’importe les chutes dans la poudreuse, tout ce qui comptait c’était les éclats de rire de Mia et le bonheur d’être tous ensemble. La louve se dit qu’il n’avait manqué qu’un protagoniste pour que le tableau soit complet, et quelque chose lui disait qu’il n’aurait pas été le dernier à les assommer de neige et à rouler par terre dans une bataille épique pour la Reine Mia du Royaume du soleil ! Oui, ça aurait été bien, puis une fois Mia rentrée avec Tristan, il n’aurait pas manqué de déclencher une autre bataille et ça aussi, ça aurait été bien.

Et c’est à ce moment qu’une nouvelle question tomba, une de celle qui effaça ce rictus et la fit relever son regard sur les cimes qui commençait à disparaître dans un brouillard épais que la nuit tombante apportait dans ses bagages. Quand, pourquoi, comment ? Il cherchait encore les origine du réveil de la soif, ou la coïncidence avec le réveil de l’instinct alphatique qu’elle avait tue sans le savoir durant tant d’années.
Heureusement, les échanges beaucoup plus légers qu’ils avaient eu sur le chemin lui avaient permis d’être plus calme et de pouvoir lui répondre en se basant plus sur la réflexion que l’émotion. Trouver l’origine d’un problème aidait souvent à percevoir la solution ou le chemin pour y conduire. Mais que la question suivante soit sur Blanche, pour vérifier sans doute si c’était l’arrivée de l’enchanteresse qui était la source de ces maux, l’agaça davantage que le simple fait de revenir sur le sujet. Non, à l’époque, si Alva s’était montrée violente envers Blanche c’était pour d’autres raisons. Et puis, même si l’importance grandissante de Blanche dans la vie de son père avait peut-être... sans doute eu un impact sur la façon dont ses excès de violence s’étaient manifestés, elle ne pouvait en être l’unique cause. Si elle avait une importance à cause du lien avec son père et pour Lucian à cause du lien magique et amical qui les unissaient, Alva avait de nombreux autres changements à gérer dans sa vie depuis le début de cette année. Que ce soit des prises de responsabilité à la Ligue, son nouveau poste en tant qu’inspecteur, les projet précisé de son père de la nommer Lupa un jour si elle le souhaitait, la poussant à se questionner davantage sur son rôle au sein de la meute, la découverte d’une nouvelle demi soeur ramenant dans son sillages de douloureux souvenirs suite à la perte de Théa... et aussi l’officialisation entre Blanche et Tristan et puis la mission chez les hiboux avait fini le travail et le reste du mois n’avait été qu’une succession d’échecs et d’erreurs. Alors non, Blanche n’était pas le centre de tout celà, même si elle ne pouvait nier qu’elle fut un amplificateur ou un accélérateur début Août.

Et quelques soient les motivations de Lucian pour creuser encore ce point, elle ne souhaitait pas sortir cette énumération qui ne le regardait pas vraiment, même si cette fois, après tout ce qu’ils avaient vécu, ce qu’ils avaient partagé, elle était encline à croire que ce n’était pas une curiosité malsaine, ni un moyen détourner de lui arracher un quelconque secret... Mais, elle n’avait tout simplement pas envie de replonger là dedans, maintenant, alors qu’ils avaient un projet bien plus amusant non ? Retourner dans ces échanges stupides et faire n’importe quoi... retrouver un peu de l'insouciance de Mia dans son coeur, voilà, ça ce serait une meilleure façon de profiter de la communication.

C’est ainsi qu’il l’invita à le rejoindre dans son esprit et presque son corps puisqu’elle pouvait sentir tout ce que ses sens percevaient. C’était un peu étrange formulé ainsi mais c’était ainsi. La première chose qu’elle vit, ce fut le reflet du dragon, tout de vert vêtu à la mode de là bas, mode qui était définitivement très élégante, à se demander comment leurs dessous pouvaient rivaliser avec le ridicule des hiboux.... Quoique les costumes y étaient aussi élégant, l’image du sombre Lucian vétu de blanc et d’or lui traversa l’esprit un instant, l’un des visages du dragon et dans ce miroir d’eau une autre facette... elle devait bien admettre que les deux avaient un petit quelque chose qui parlait sans doute a deux facettes différentes de sa propre personnalité.

Il se mit en marche et elle découvrit au travers de ses yeux une boutique noyée dans la pénombre et quelques reflets amusés de celui qui la guidait. L’architecture était des plus exotique, avec toute cette végétation typique d’Avalon, l’espace était vaste et surtout haut avec des rayonnages qui se perdaient en hauteur comme plusieurs mannequins qui présentaient diverses pièces de dentelles et qui semblaient presque suspendus dans les airs.

Et passant d’un dessous masculin scandaleusement ridicule à un autre, ils sautèrent d’une référence à une nuit de noce fantasque, à la taille des membres avaloniens et le défilé de corset revint même sur la table avec l’ajout d’un nouvel accessoire au goût plus que douteux. Et bien sur le tout se termina par un fou rire magistral et communicatif, enfin plusieurs même le long de la visite. Elle craignait d’avoir presque autant ri dans sa chambre que dans la tête de Lucian, l’état de ses abdos lui diraient tout à l’heure à quel point ils s’étaient eux aussi contractés sous l’effet de leur hilarité. Ça faisait un bien fou et la communication mentale rendait le tout encore plus “sans filtre” que d’habitude, enfin le d’habitude que deux ou trois personnes seulement connaissent mais qu’il était d’autant plus appréciable de partager.

Et le tour de la boutique continua avec les modèles féminins qui étaient aussi scandaleux par le peu de tissu qui les composaient mais bien plus jolis il fallait l’avouer que le pendant masculin. Il y avait un côté de mise en valeur du corps tout en cachant encore de grandes parties qui pouvaient avoir un côté presque artistique, les dentelles étaient jolies, pour beaucoup les couleurs chatoyantes. Pas étonnant que Lucian ait aimé, lui qui voyait dans les corps une œuvre d’art.
* C’est tout bonnement scandaleux! De quoi donner une crise cardiaque à tonton Jérôme. * dit elle avec humour. * Mais c’est nettement moins ridicule que pour les hommes, certains modèles sont même assez jolis même si certains paraissent tout de même très inconfortables. *
* Oh tu sais, je pense que l'affût sanguin ne sera pas dans son cœur. * s’amusa Lucian * Je crois que ce n’est pas le but. * taquina t’il. * Tu as une préférence ? * Il marchait toujours dans ses ombres semblant descendre à un étage plus bas, où se trouvait d’autres sous-vêtements. Elle le sentait se toucher du bout du pouce son index dans une petite caresse expectative, des gestes simples qu’on ne se rend pas forcément compte.

Pas le but ? Oui probablement, un but bien plus audacieux c’était certains quoique certains modèles en dévoilaient à son sens trop, ne laissant finalement plus de place à la découverte. Enfin, là aussi c’était peut être le but mais celà lui échappait un peu. Un corps pouvait être mis en valeur, elle choisissait elle même scrupuleusement ses tenues pour les sorties mondaines mais pas dans le but de “se sentir belle” ou “d’être la plus jolie du bal” , non elle laissait ça aux petite ladys de basse-cours qui passaient plus de temps à caqueter qu’à vivre. Non les tenues qu’elle choisissait étaient soit pratiques pour le combat ou courir, soit elle les choisissait pour ce qu’elle dégageait, une façon d’être en accord avec sa personnalité. C’était sans doute pour ça qu’elle passait plus de temps dans les petites boutiques de créateurs qui osaient plus de modernisme que chez les tailleurs prisés par la noblesse.

Pour ce qui était des dessous, bien que ses tiroirs comptaient nombre de dentelles assez fines, elle alliait toujours le confort à cette touche un peu plus féminine, et il y avait aussi la version confort simple pour les journées plus physiques... Il faudrait d’ailleurs qu’elle trouve du temps pour se rappeler au bon souvenir de Coyote... mais bon c’était un autre sujet agaçant, elle n’avait pas envie de s’attarder là dessus.

Alors avait-elle une préférence dans tout ça... pas ces modèles inconfortables qui contenaient plus de ficelles que de tissus c’était certains, pourtant certain avait plus ou moins accroché son regard par la modernité de leur coupe sans tomber dans la vulgarité. * Je prône plus de simplicité en général, mettre des dentelles et des petites fleurs de partout, je ne sais pas.. Les deux blancs plus faut étaient assez joli. * dit elle voyant au fond peu l’intérêt de tout ça. Le regard de Lucian glissa sur un autre modèle bleu avec de jolies fleurs un peu plus grandes que sur les modèles précédents * Les fleurs de celui-ci sont jolies. Enfin, tout ça a peu d'intérêt c’est sous les vêtement ou vite arraché donc... *

Elle l’entendit pouffer oralement. * C’est justement parce qu’ils sont sous les vêtements, qu’ils ont de l’intérêt, cela se nomme l'érotisme duchesse. Néanmoins il est certain que si tu passes ton temps à te les faire arracher… *
* Ca a l’air tellement fin, ça ne paraît pas solide. *
* Tes sous-vêtements sont en coton double épaisseurs, afin que cela tienne ? * dit-il en la taquinant.
* Tu sais très bien que non.. mais ils ne sont pas fait de bouts de ficelles ! Et puis ils ne tiennent pas toujours. * répondit-elle sur le moment sans réfléchir. Entre les transformations auxquelles rien ne résistait si ils ne prenaient pas soin de se dévêtir avant et les étreintes plutôt énergiques avec un lamassus... elle avait un taux de renouvellement de lingerie sans doute supérieur à la moyenne. Elle sentit ses lèvres s’élargir de plus en plus qu’elle avait parler, car Lucian souriant fortement et sûrement amusé.
* Espèce de sauvage ! *

Et voilà, ce mouvement des lèvres, un sourire un peu trop large... oui, elle aurait mieux fait de se taire. Elle se demanda quelles idées il était en train de se faire sous sa tignasse rousse... et le pire, c’est qu’elles étaient probablement proches de la vérité et... et non, ça ne le regardait pas en fait alors pourquoi bon sang avaient ils cette discussion ?! Parce que ça partait en grand n’importe quoi sur le moindre sujet... et voilà qu’elle ricanait aussi de son côté. Et dans l’énergie de l’échange, elle avait bien faillit lui rétorquer que “tout le monde n’avait pas son doigtée”... mais heureusement cette fois elle réussit à retenir ces mots de se formuler... mais elle devait bien avouer qu’ils y était beaucoup dans ce petit rire qui avait accompagné la réplique du dragon. Oui... non, terrain glissant cette fois... puisqu’il lui en avait fait la démonstration la dernière fois. Uhm, ce magasin de lingerie n’était peut être pas la meilleure idée pour éviter à la frustration de refaire surface. Heureusement plus il descendait, plus les dessous étaient simples et couvrants.

Cette fois, la lingerie semblait adressée aux personnes plus prudes ou qui appréciaient un certain confort, les dentelles étaient moins translucides, dévoilait moins de peaux et tout cela semblait pratique voir même un peu ancien. L’allégeance faiblement travaillée détonnait avec les couleurs plus dynamiques et unie dans de motifs grossiers, il avait toujours les miroirs mais sous le reflet de feuilles argenté et elle vit la tête de Lucian relevant son nez en signe de dégoût, appréciant bien moins ces modèles.
* Est-ce moins scandaleux ? Je te le prends * demanda t’il en montrant une brassière noire composée de tout un tas de fleurs colorées et d’une large culotte épaisse.
* Euh... Non. C’est peut être moins scandaleux mais l’esthétique est... douteuse... on croirait l’un de ces rideaux pendus aux caravanes des bohémiennes ! * dit elle avec un petit ricanement sur la fin et elle se fait rejoindre par Lucian lui même.
* Alva la bohémienne… ils sont vraiment moches… enfin je suppose qu’il en fait pour tout les goûts, peut-être pour la racine du dragonnier, ces coincés du fondement ! *
* Oui c’est peut être confortable mais très laid. Le dragonnier ce sont ceux qui ont embêté Morgause c’est ça ? Peut être qu’il faudrait leur ramener des dessous de chez nous, ils aimeraient sans doute les chemises de nuit couvrantes jusqu’aux chevilles et sans forme. *
* C’est eux-même. Haha, peut-être bien. Ou ils aiment peut-être le fait de rester en armure végétale, pour sentir la dureté sur leurs fessiers. *
* Je vois qu’ils t’ont laissé un sacré souvenir. Et les autres racines ont aussi des particularités de ce genre? * demanda t’elle profitant de l’occasion pour en apprendre un peu plus sur cet autre monde.
* C’est les plus opposés à la présence de Blanche, donc oui, je les surveille un peu plus. Oui, il en a sept, avec des philologies différentes et des avis bien arrêtés sur le plan de la terre ou plutôt de l’humanité, ils ont leur petit égo divin tu vois. * Il commença à lui décrire le fonctionnement des septs racines tout en continuant de se balader dans la boutique, elle le vit sortir de la boutique constatant avec surprise que tout était ouvert. Ils se retrouvent alors dans une rue vide et illuminée de plantes phosphorescentes.
* Ils n’ont pas de vols chez eux ? * demanda t’elle constatant qu’aucune boutique n’avait de grille métallique comme beaucoup en avaient à Londres.
* Non, peu de crimes aussi… * répondit Lucian.
* Je serai donc au chômage là bas... On dirait presque une société parfaite enfin entre eux du moins, car vu les idées de certains sur l’humanité, c’est autre chose.* constata-t-elle. * Et de quelle racine est la famille de Blanche ? *
* Oh ils ne sont pas parfait, mais ils aiment se dire qu’ils le sont. Les racines ne sont pas forcément par famille, mais ce sont des idéaux, Morgause est Pommier, Morgane est frêne et Merlin Chêne. * Il semblait donc que ces racines s’apparentaient plus à des mouvements de pensées, des mouvements politiques peut-être.
* Blanche a-t-elle déjà noté des affinités particulières avec certaines racines ? *
* Oui, les Frênes me semble bien, mais je ne suis pas certain qu’elle ait arrêté un choix. *
* Et est ce indispensable qu'elle choisisse ? Ne peut elle suivre librement les préceptes de plusieurs ? * demanda t'elle curieuse de comprendre les différences de fonctionnement de cette société.
* C'est mieux pour s'intégrer et être un enchanteur. Son sang n'aide pas beaucoup si en prime elle ne s'intègre pas dans leur racines… * commenta t'il simplement.
* C'est un peu étrange, c'est comme si on nous obligeait a rallier un parti politique. * dit elle en réfléchissant à haute voix.
* Oui ou bien une sorte de simulacre de groupe. Un besoin d'appartenance. * commenta pensivement Lucian en accord avec elle.
* C'est étonnant d'un peuple ancien et vivant si longtemps d'avoir encore ce besoin de faire entrer des gens dans des cases. Ou même ce besoin d'appartenance... Enfin je dis ça et j'appartiens à une meute mais c'est à mon sens une appartenance naturelle.* compléta t'elle
* Elle est peut être naturelle. Après tout, les humains ont une tendance grégaire. * souligna Lucian
* Peut-être même s’ils semblent l’être de moins en moins avec le temps.* dit elle pensive alors qu’ils arrivaient sur les abords d’une large place, qui amena à d'autre question, alors que Lucian grogna en accord.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Je dois avouer que la découverte de la lingerie fine féminine avait échaudé un peu mes sens… et ils avaient de quoi se perdre dans quelques scénarii appréciables sur un corps bien fait. Et si je peux voir de l’art dans des choses aussi anodines que la découverte des dessous des dames, je me demandai que ma petite louve froide eût ce goût pour ces choses. Cela reste intime, mais elle ne déviait pas mes questions, continuant à me répondre sur ce que je désirai savoir : ses goûts. Je fus mitigé et à la fois pas tant étonné, Alva avait un espit trop pratique et si parfois elle se mettait en valeur dans des robes plus modernes réalisé par d’audacieux créateurs, elle restait une femme réfléchissant plus avec son cerveau pragmatique que sur le coté artistique. Déjà qu’elle ne se maquillait que très peu, signe de modestie et d’un manque d’envie de jouer à la coquette… et tant mieux, sinon beaucoup de lady seraient mises au tapis ! déjà qu’elles devaient être époumoné pour garder leur stature et éviter de choir face au charisme et la beauté naturelle d’Alva … enfin bon, les deux modèles ayant sa préférence restait ceux les plus élégants, oscillant entre l’époque victorienne et le côté Avalonien, montrant sans trop le faire. il est certain que je ne verrai pas Alva portée les dessous de Morgause et c’est bien dommage. Enfin lui mettre le collier serait un non catégorique même si cela soulignait de nouvelles lignes d’un corps fabuleux. Mes prunelles se posèrent sur l’ensemble bleu avec de belles fleurs, cela irait bien avec son regard, entre esthétiquement sensuel et une forme de praticité sans trop de froufrou… elle commenta quand même sur ma vision, m’arrachant un pouffement … je disais quoi ? Pratique la femme… et l’arrachement des vêtements, eh bien voilà que madame à une vie sexuelle bestiale ? Non c’est sûrement pour ses transformations.

Cela n’a pas l’air solide ? NON MAIS ALVA !!! Tu fais exprès de jouer la coincer qui découvre qu’on peut mettre de la dentelle ? Il me semble que tes sous-vêtements étaient – malheureusement – simples mais pas insipides ! Et tu viens me rappeler que je sais comment ils sont, cela me fait esquisser un sourire involontaire et très naturel... avant que mon rictus ne s'élargisse plus au fait qu’il ne tienne pas toujours… vas-y chauffe moi sans t’en rendre compte ! Je ne pouvais pas savoir qu’elle avait en tête ses échanges énergiques avec Alexan qui ne semblait pas avoir de considération pour ce qu'elle portait quand ils se foutaient sur la gueule. Pour ma part, j’avais en tête qu’on finissait souvent dans un sale état durant nos joutes et on n’avait pas toujours nos fringues, au fond je crois qu’on a tout vu sans même demander de l’autre ! Et vu ses petits aveux… je n’avais pas à m’inquiéter à être spécialement doux au printemps ! Enfin bon, cela voulait quand même dire, que la lingerie fine il fallait oublier avec une louve forcenée comme elle ! Dommage, tu serais bien jolie dans certaines tenues. Bon allons voir côté vieux papillons de nuit, ou plutôt des mites ! Sinon, je vais avoir d’autres œillades envieuses sur certains mannequins et il m’était facile de t’imaginer dedans et j’aurais très vite un inconfort.

Et bien entendu, il était facile de te taquiner dessus… Alva la bohémienne cela valait bien le détour ! Enfin même avec un rideau sur le cul tu serais capable de réinventer une mode ! Bref, je continuai mon petit tour, allant en bas, laissant mes ombres pour évoluer dans la structure alors que je t’expliquai tout simplement les sept racines de ce monde. Je m’approchai de la porte, voyant que c'était ouvert … ouai la sécurité ici on repassera… bref, je me retrouvai dans la ruelle, marchand après avoir tout refermé. Je me souvenais sans peine du chemin qu’on avait parcouru avec Morgause et je l'ai repris. Tout était bien calme et cela donnait encore plus de beauté à la cité illuminée par des plantes ou des lucioles. J’arrivai vers la place centrale où il avait une immense statue d’une reine, limite un ange si elle n’avait pas des ailes de papillons, elle était dantesque et cela m’avait toujours fait rire l’égo des enchanteurs dans leur petite monde angélique. Amy m’avait dit que cette fontaine avait été bénite pour augmenter les visions des enchanteurs du passé ou du présent, Blanche y avait passé de longs moments ici parfois en vain et d’autres pour apprendre à maîtriser un peu ce don.

* La fontaine des oracles. Les Avaloniens aiment la décadence. Leur égo n’a pas nul pareil que leur faculté à voler trop près du soleil. * dis-je amusé.

Cette fontaine envoyait de l’eau dans un bassin, où des anguilles blanches et colorées nageaient en rythme, cela était hypnotisant … il eut un petit vent frais et machinalement je me frottai les bras, oubliant qu’elle pouvait ressentir mes paumes sur mes bras… j’ai l’impression que nous étions beaucoup plus connectés… je me pencha près du bassin, voyant l’eau devenir soudainement rouge comme si les poissons étaient en train de se bouffer… je clignais des yeux avec une drôle de sensation de déjà vu, rouge comme le ciel ? Le sol semblait tournoyer …



J’ouvre les yeux et découvre le visage d’un homme avec des traits me ressemblant mais plus grossiers … celui qui m’avait fait naître, ce regard un peu inquiet et ce rictus paternaliste qui cache pourtant un air prédateur qui ne semble jamais le quitter. Il avait une couronne sur la tête, mais celle-ci semblait être faite de rayon de lumière, scintillant avec l’endroit complètement ouvert de ce qui devait être mes quartiers où le bruit de l’eau s’écoulait. Le roi portait une tenue , un mélange de classe et d‘armure dans des tons bien sombre, mettant en avant sa chevelure rousse et son regard pareil au miens. Il avait sur l’épaule droite, l’autre étant cachée par sa cape sur le côté une partie armure brillante et dorée de couleur brune. Il portait la barbe, une barbe longue finement taillée avec des perles de lumière étincelant dedans, étrangement son aura plus lumineuse autour de lui apporter une forme d’apaisement. Il y avait décidément trop de lumière dans cette pièce, où est-ce mon regard qui est flou ? Je l’ignore, je n’ai pas le temps de penser à plus, que j’observe où je suis allongé, sur une chaise longue dorée avec les pieds composé de serpents ou bien de dragon nouer entre eux… tout semble éclatant ici et à la fois flou. Je n’ai pas le temps de m’y attarder… non … Je me redresse un peu brusquement, me tenant la tête prise d’un vertige certain… le mot drogue me vient à l’esprit ainsi que la suffocation de cette crainte. Néanmoins, je ne laisse rien passer.

« Je dors depuis longtemps pour que tu viennes tirer l’aurore jusqu’à moi ? » fis-je avec un peu d’humour afin de cacher quand même ce trouble.

« Oui, nous sommes après le cycle éclatant du soleil… je commençais à me demander si tu avais oublié les sénateurs. »

Il devait donc être après midi et les représentants des sénateurs allaient arriver plusieurs heures après, mais cela me semble bien flou. Je me relève sûrement par fierté...

« Je n’ai pas bu d’eau de la mer de l’oubli, je suis juste fatigué. Ne t’inquiète donc pas. »

Il me sourit et me passe une main pleine de lumière dans le dos, avant de me conduire dehors tout en parlant… mon regard suit cette paume et fronce les sourcils, mais je me laisse conduire faussement docile.

« Parfois cela aurait du bon d’oublier. » fit’il pensif.
« Oh voyons ! L’âge alourdit la langue ! Tu as des choses que tu aimerais tant oublier ? » je releva le nez d’un petit air mesquin qui arracha un rire rauque à celui qui semble être l’homme que j’ai aimé et tant détesté à la fois. Dans ce souvenir, j’ai une méfiance certaine et pourtant j'apprécie beaucoup sa compagnie… sûrement le vœux d’un enfant désirant la fierté parentale. Ou bien la fierté de son roi ?
« Oh oui…l’oublie n’a pas la dignité du courage mais le savoir est un poids plus lourd qu’une couronne. »
« Pour cela que tu me la donne le plus souvent. Tes épaules s'affaiblissent. Ou espères tu un jour oublier des actes pour les refaire autrement ? Dans ce cas, mon Roi, tu devrais demander un retournement de temps. »
Il ricana de plus belle.
« Tu as raison, je devrais partir en quête de cette folie ! »
« Si tu ne te sens pas d’affronter les mortels, alors laisse-moi y aller seul. Après tout, ton temps de la couronne n’est qu’une question de cycle. »
« Tu gouvernes déjà bien mieux que je ne l'aurais fait. Je vais venir avec toi, juste pour être fier un peu plus du roi que j’ai vu grandir. »

On continua à marcher dans un couloir assez impressionnant de colonnes blanches, de végétaux étranges, cela avait un petit air de Grèce antiques et surtout il avait sur le côté ouvert des pièces avec des bassins et toute sortes de personnes, avant qu’on reste devant un immense miroir d’eau reflétant nos silhouettes. Mains dans le dos, j'observais tout ça l’air confiant.

« Cela ne te ressemble pas d’être si flatteur, aurais-tu quelque chose à te faire pardonner ? Peut-être à oublier justement ? » fis-je malin.

« Tu es trop vif pour mon bien Lucianus. Non, je me fais vieux et je crois que je ne t’ai jamais dit que tu es digne à mes yeux. Il est bon de se le dire avant d’oublier. » il se pencha vers moi d’un air conspirateur « Je sais ce que tu as fait. »

Je me tend légèrement la tête vers lui, dans mon cœur je sentais un poids, celui d’une forme de peur d’avoir été découvert.
« Et qu’ai-je fais ? »
« Tu as ôté tes sceaux avec Luxiana, bien avant l’heure. Il faudra que vous jouiez la comédie le jour où on célèbrera cela. » me dit-il sur un ton complice et je sentie le poids s'envoler, apparemment je ne redoutais nullement cette chose là. « Pour cela que tu es fatigué… Tu as passé une soirée hier, mouvementée. Et je suis encore plus fier de savoir que tu as déjà cet éclat. Tes épaules auront la force de porter la couronne sans jamais faillir. »

Et je vis mon père laisser sa main sur mon épaule dans un geste d’affection bien trop rare pour que je me souvienne de son dernier acte. Mon regard alla sur lui, je ne lui montrai nullement mon air suspicieux, mais plus celui d’un enfant ravi d’avoir la reconnaissance de son géniteur… l’homme semblait satisfait et s’évapora dans l’éclat de lumière, me laissant seul. Il avait sur un des murs de l’eau reflétant mon image et aussitôt mes traits s‘assombrirent. Je n’étais pas dupe, même si mon cœur s’était gonflé de fierté à ses mots. Je plongeai les prunelles dans l’onde, avant de sourire faiblement, j’avais une tenue tellement différente …

« Je sais que tu es là. Montre-toi. »