Sing me a bloody song ♦ FEAT. Tristan & Alva

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

On commençait à s’énerver mutuellement, deux colériques que voulez-vous que ça fasse ? Du praliné ? Et je dois dire que la sienne semblait injustifiée avant qu’on comprenne l’un comme l’autre qu’elle partageait les informations totalement de mon souvenir, même les émotions ! cela était … affreusement intrusif et très gênant, puisqu’elle semblait maintenant encline à en démordre même avec moi ! Cela ne me déplairait pas juste avant, cependant ce regard or était celui de l’irritation justifié d’apprendre tout ça et même si elle n’était pas empathique malgré le petit aperçu qu’elle avait… elle sentait ma colère s’émaner de moi et mes paroles plus vives alimenter la sienne. Voilà Alva, l’empathie tu expérimente même par procuration ! c’est chouette hin ? Tu aimes ? je ne crois pas… et si tu avais senti de la peur, ce n’était que l’appréhension, ne m’insulte pas…

Ah le temps de ce début de joute me semblait bien loin, quand on savait tous deux qu’on allait passer un bon moment à se foutre joyeusement sur la gueule, sans être taxé de violence conjugales ! Que je suis con tient… surtout que lorsque j’avais approché mon visage de cette oreille pour tenter un peu la belle sur moi et éprouver la corde de nos conneries tu m’avais prévenu d’une pression sur l’épaule de ne pas aller trop vite… ou bien que je ne devais pas abuser tout de suite ? Et tes cuisses me serrant un peu plus, cette contraction que j’avais ressentie dans mes muscles m’avait un peu plus échaudé … et si là tu t’es mise à ton aise sur moi, je n’avais pas envie de te virer, au contraire, je n’étais pas si mal au fond et mes mains restait là où elles étaient… et les siennes s’accrochèrent à mes bras… j’avais cette impression d’être encerclé de partout par des mains, les miennes et celles d’Alva sans trouver ça outrageant. Non, au fond, si le destin m’obligeait encore une fois à découvrir des souvenirs de ce qui semblait se verrouiller en moi… je les vis avec Alva et … entre elle et Amy j’étais en train de me dire que je préférais sa présence, même si cela pourrait envoyer en éclat ma couverture raciale. Sa chaleur était presque réconfortante dans la froideur de ce que je découvrais et me glaçait petit à petit le sang. Quand se déroulait ce souvenir ? Qu’avais-je fait avec Luxiana, qui n’était autre que ma sœur ? (j’avais donc une sœur et sommes-nous proche ?)…ou comme l’avait dit Alva, une tante ? Une autre femme de ma famille ?
Le vieillissement de non et mon père avait mentionné des mortels et donc affirmait que mon espèce était bien immortelle ? Cela était quand même une sacrée découverte ! Et l’usage répétitif de la lumière, la disparition et l’apparition de la femme montrait bien que j’étais un être de lumière avant … c’est quoi ce bordel ?

Alva me posait beaucoup de questions, beaucoup trop et le pire c’est que je ne pouvais pas lui répondre, même moi je n’avais pas les réponses et celles que je détenais je ne voulais pas lui donner. Non … tout comme lui répondre, quand elle me remit dans la figure (sans savoir que cela était encore plus tabou, quoique si… elle s’en doutait sûrement) et je me tendis involontairement… vendu… oui j’avais été vendu dans mes souvenirs et aurai-je la version finale ? Aurais-je au fond des réponses ou est-ce des vieux souvenirs modifiés par l’esprit un esprit bien ancien et tourmenté par l’enfer ? Des éléments que je pensais vrai ? Je ne sais pas… je ne voulais pas lui répondre et je n’avais pas de pirouette, je n’avais que l’ineffable tragédie de ce qui se passait devant nous et je tourna la tête, pour ne pas afficher le regard sombre que couvrait mon regard. Non, Alva je ne veux pas te dire tout ça … que j’ai été un esclave, qu’on a essayé de me briser et que j’ai fini par vendre mon âme… comment j’avais fait pour faire cela ? Je suis en train de douter tellement… Je serai un peu la mâchoire et le souvenir repris.


« Que s'est t’il passé alors ? Ou bien on m’a fait l’affront de boire l’eau de l’oubli et on t’a cloué la langue tout comme celle de mes soldats ? … »
Elle me regarda en fermant les yeux. « J’accepterais ta colère dignement. »

Je sus que je ne pouvais la questionner d’avantage, elle en serait incapable et souffrirait et même si elle était apte à le faire, je ne pouvais lui faire cet affront. Même si cela éclatait dans mon corps comme la saveur épicée d’un piment, assombrissant mon cœur et la tension dans mes muscles, néanmoins sur l'image de ce reflet j’avais l’air calme.

« Tu n’as pas à la recevoir, nous avons été trahis. Nous allons trouver une clé et tu pourras délier ta langue, ainsi je récupérerai ce qu’on m’a volé. D’ici là, nous nous tenons à nos ambitions. Unis. » Je me tourna vers elle levant ma main qui s’illuminait de lumière… elle fit de même et nos paumes se touchent sous son regard aussi féroce et déterminé que le mien.

« Unis pour la dignité. » dit-elle avec un sourire franc laissant entrapercevoir le bout de ses crocs.


Le souvenir se fixa une nouvelle fois, sur l’image de nos deux mains brillant de lumière paume contre paume… j’entrouvrit la bouche, les émotions de ce souvenir était typique de deux être fier mais il avait aussi une affection un peu déroutante… j’affectionnai cette femme et j’avais l’impression de pouvoir lui faire confiance non ce Lucianus lui faisait confiance ! Cela m’arracha un petit hoquet mi rire jaune mi stupeur… unis pour la dignité, on dirait une promesse ! Qu’était devenu cette femme ? Et sans vraiment me l’expliquer je senti mon cœur s’alourdir… mon corps devait savoir ce que mon esprit me cachait. Il y a eu une époque, où j'ai su aimer des gens… il y a une époque ou la trahison semblait être commune… j’avais été trahi combien de fois ? par mon père encore ou bien j’étais dans un complot politique qui étrangement semblait me galvaniser … dans cette impétuosité de vouloir détruire mes ennemis ? Ou ce même ennemi m’avait fait boire quelque chose ? Ou bien mon père pour me protéger ou pour éviter que je nuise à ses affaires ?
Je soupirai… et secoua la tête.

* Une meilleure amie, une soeur... peut-être est elle encore en vie, peut être que Mia a une vraie tante quelque part. * dit la louve essayant d’être un peu plus optimiste, l’humeur sans doute influencée par ce mélange d’émotions qui n’étaient pas les siennes...oui sans doute, même son dos s’était perceptiblement redressé.

* Mia serait ravie. * dis-je un peu absent, observant ce visage et me rapprochant un peu du corps chaud de la louve sans m’en rendre compte. * Comme quoi j’avais un cœur. * cela était normalement en pensée et sur le coup cela sortie …

Colère, fierté, affection... un drôle de mélange qui fronça le regard de la louve * Parce que tu en doutais ? * Cela sortit presque comme un reproche.

Pourquoi me le reprocher ? Aujourd'hui tu vois un Lucian qui s’est lové dans la faiblesse de vouloir aimer ou plutôt d’être aimé. Parfois je me demande si je ne suis pas en train de prévoir ma chute… si je ne suis pas en train de me laisser affaiblir par ces affections, au cas où que j’aille trop loin, pour m’arrêter…ou justement pour me prouver que toute personne que je peux aimer, finira par faire cette boucle infernale de trahison et que je devrais apprendre la leçon une bonne fois pour toute… que ce frisson grisant gonflant le cœur, que ces moments de bien être n’était pas pour moi ou plus. A croire que mes cauchemars me gangrènent de plus en plus la tête et que je doutais de la suite. je n’avais pas une vision claire de mon futur, certes j’avais mes ambitions qui étaient en train de galoper sur le bon chemin … mais moi ? Pourrais-je suivre tout ça ? Ne suis-je pas en train de perdre de ma superbe ? Ne suis-je pas ridicule comme diable ? Pourquoi je doute ? Car pour la première fois (enfin de ce que je me souviens), j’avais beaucoup à perdre ? Beaucoup trop, que j’étais trop content d’avoir sur les cuisses une personne que je désirai plus seulement dans les draps, mais tout court ? Pourquoi… pourquoi je m’inflige constamment des épreuves… enfin là j’avais un petit moment pathos face à ce souvenir étrangement douloureux… je visionne une tranche d’un passé, d’un passé qui m’était inconnu et que je trouvais flippant… je n’étais pas humain, première révélation, j’avais de la lumière et une vie sans fin… je semblais vivre dans une communauté bien codé avec des mœurs et des valeurs allant au-delà d’une simple petite île… que suis-je au fond ? Hormis un sombre connard.

Alors quand Alva me reprocha mes mots, je tournai le regard vers elle. Oui, j’en doutais, pensant que je l’avais jeté dans le Nil, ou dans le styx… et qu’on m’en avait offert un autre de force. Ou il était né et s’était régénéré avec le temps.

* Oui. Je me pensais seul dans les bribes de souvenirs. Je ne l’ai pas été… * fis-je un peu plus doucement comme pour me convaincre que je n’avais pas été seule face aux difficultés d’un enfant devant survivre alors qu’il était bien né… d’un enfant avec le sang des autres sur ses doigts.

*Je ne sais pas quoi penser de tout ça … j’ai l’impression que le peu de chose que je savais doit être remis en question. *

* Que tu croyais savoir.* corrigea t’elle * Peut-être qu’il est temps d’accepter que tu ne sais pas. * dit elle sans reproche cette fois mais le ton restait ferme. * Peut-être que cet ancien toi était une ordure à l’image du père qu’il a tué, peut-être qu’il était un guerrier honorable qui n’a fait qu’abattre une juste vengeance au nom de la dignité. Il manque trop d’éléments mais quel que soit le scénario, il n’était pas seul et cela ne change pas l’affection qu’il avait pour elle à cet instant. Maintenant, tu sais au moins ça.*

*Ou bien autre chose. Je ne sais rien en effet. Et ce que je pensais être est sûrement faux. C’est bien de ne pas savoir qui on était au début après 3 500 ans ! * fis-je avec un faux amusement.

* Toi qui abhorre l’ennui... ça te laisse encore des choses à découvrir.* dit-elle en levant un sourcil avec un rictus en coin.
*Haha oui … Voilà un puzzle qui se complique un peu plus. A croire que tu es témoin de sa résolution. * fis-je en la toisant dans les yeux.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Le silence n’eut pas besoin de s’installer longtemps, le regard de Lucian s’était tourné vers son double plus jeune, et celui de la louve avait descendu de quelques degrés, se posant sur l’épaule du dragon sans la voir, partagée entre une honte ancienne et personnelle, la cruauté qu’impliquait ce non dit et la certitude au plus profond d’elle qu’il avait été plus fort que tout ça. Il avait subi, il s’était battu, il avait fait des erreurs et des horreurs, mais il était devenu plus que l’addition de tout ça, il continuait malgré l’âge, malgré l’oubli, malgré ses changements. Son regard revint un instant sur le profil de Lucian alors que le souvenir reprenait. De ce qu’elle voyait elle, ses cicatrices, c’était de l’or qui coulait dedans.

Elle porta finalement son regard sur la scène, sa main s’était relâchée sur le bras de Lucian et avait glissé sur sa cuisse sans totalement rompre le contact alors qu’il était question de souvenirs oubliés... un point récurrent de la vie de Lucian de toute évidence. Était-ce à chaque fois dû à des actes volontaires d’autres personnes, une volonté du dragon d'occulter une part de son passé ? Ou l’effacement progressif de plus de 3500 années cumulées ?

Et cette femme, elle détenait le savoir mais ne pouvait le partager, tout comme les soldats de Lucianus... ils n’étaient donc pas les deux seuls à savoir. Ce qu’ils avaient fait ou voulu faire, était-ce quelque chose d’envergure, un soulèvement ? Une prise de pouvoir ? A quoi bon si la passation n’était qu’une question de quelques cycles ? A moins que ce ne soit le mode de fonctionnement, comme un Alpha défiant un autre pour devenir le nouveau meneur de la meute. Vu le mode de formation et “recrutement” de l’héritier de Délos, ce ne serait même pas étonnant. C’était étonnant, cette lumière qui semblait émaner de tout, et même de Lucian comme il l’avait si bien fait remarquer... cette royauté avec ses propres règles... Comment les us et coutumes d’une petite île grecque avaient pu échapper si complètement à l’histoire ?

En tout cas, Luxiana était prête à prendre le blâme de quelque chose qu’elle n’avait pas initié, elle était du genre à payer les conséquences de ses erreurs, se retrouver muselée d'une manière ou d’une autre devait en être une à ses yeux. Elle avait cette forme de fierté dans le regard et dans le port de tête, le regard droit acceptant un châtiment qui ne viendrait pas avec dignité. Dignité.. qu’elle verbalisa dans un geste, une promesse. Promesse de deux prédateurs prêts à faire payer ceux qui les avaient trahis et à mener leur combat jusqu’à leur dernier souffle.

Si la colère, sourde et puissante était revenue en force avec les constatations du dragon du passé, elle renforçait maintenant cette farouche détermination et s’atténuait un peu par cet acte de confiance, d’affection et de fierté partagée. La louve redressa un peu le dos sous cette vague d’émotions qui n’étaient pas plus les siennes que les autres et qui pourtant lui gonflaient la poitrine de la même manière que lorsqu’elle s’apprêter à mener une chasse ou un combat aux côtés de son père. Cela devenait plus rare avec les nouvelles responsabilités de Tristan à la Ligue mais elle n’avait pas oublié ce sentiment de fierté et de confiance qui lui faisait savoir qu’à eux deux, ils étaient inébranlables.

Les sentiments de Lucian semblaient plus mitigés, entre ce rire crispé et maintenant ce soupir... mais comment pouvait-il en être autrement avec ces bribes de souvenirs qui posaient plus de questions qu’ils n’en résolvaient ? Des découvertes de trahisons en plusieurs actes, d’oubli dans l’oubli, le tout sachant que quoiqu’il était arrivé celà se solderait par une vengeance sanglante et une malédiction d’un être qui portait pourtant une lumière si grande en lui. Enfin, on pouvait porter l’apanage de la lumière et de la pureté en étant un enfoiré, il suffisait de voir les licornes ou... ce père qui était une sombre ordure de toute évidence. Son jugement était peut-être un peu trop hâtif mais avec ses dernières déductions, elle ne pouvait le percevoir autrement.

Alors c’est avec cette fierté et cette affection dans le ventre qu’elle parla la première, tentant de souligner le seul point positif de ce souvenir. Cette femme, qui s’ils étaient bien immortels était peut être encore là quelque part. Ou peut-être qu’elle était morte pendant cette bataille ou qu’elle était l’objet du l’ultime trahison... il y avait milles scénarios possibles mais en cet instant, elle voulait apporter un peu de positif, tout était déjà bien assez lourd ainsi.

Alva dévisageait les profils des deux personnages principaux d’un passé qu’elle n’était pas censé voir. Mia serait ravie, elle qui réclamait des informations sur sa famille, en retrouver un membre serait une grande joie. Les pensées suivantes de Lucian lui firent tourner la tête vers lui. “Comme quoi j’avais un coeur...” Elle savait qu’il se tenait à l’écart des autres, pas physiquement, ni en se montrant froid et distant, mais en arborant cet air dégingandé de bouffon en permanence. Il avait admis ne pas s’attacher aux gens, allant même jusqu’à pousser Blanche à le haïr pour refouler cette affection naissante. Il s’était comporté comme le pire des connards et paradoxalement, c’était la preuve qu’il avait bel et bien un cœur. Et s’il en fallait d’autres, elle pouvait lui en fournir quatre de plus : Tabitha, Mia, Andrew, Asha... même cinq avec l’aide qu’il lui avait apportée et ce, elle ne savait quoi qui lui réchauffait le corps.
Colère, fierté, affection... un mélange étonnant qui ôta toute compassion de ses mots lorsqu’elle lui reprocha de douter de ce fait.
Mais ce n’est pas parce qu'on est seul qu’on a pas de coeur ! Et ce n’est pas parce qu'on est entouré qu’on en a un plus grand. Et on peut être la pire des ordures et avoir une affection sincère pour quelqu’un. Les assassins ne sont pas sans coeur, ça c’est ce qu’on se raconte pour ne pas avoir de remords quand on les conduit à l’échaffaut, se dire que personne ne les pleurera car ils n’aiment personnes, se dire que même si un idiot s’est laissé piéger à l’aimer alors on lui rend service car l’enflure que l’on pend aujourd’hui n’était pas sincère envers cette personne et aurait fini par la blesser.

*Non, ça ne marche pas comme ça. Ne pas avoir de coeur, c’est regarder quelqu’un manger le sable et s’étouffer avec sans lever le petit doigt et sans avoir l’ombre d’un remords. Et ça Lucian, tu ne l’as pas fait. C’est laisser sa fille grandir entre les mains d’un violeur d’enfant qui chaque nuit où ça lui prenait venait lui cueillir un morceau d’innocence comme on arrache les pétales d’une pâquerette. Et ça Lucian, tu ne l’as pas fait. Alors peut être qu’à une époque tu as oublié que tu en avais un, que sous une colère monumentale tu l’as noyé dans le sang d’une Cité, que tu as voulu le piétiner en poussant Blanche à te haïr. Mais un coeur, tout le monde en a un, même les pires d’entre nous. Je le vois chaque jour dans mon métier et chaque fois que j’abat ma lame.. j’en ai conscience et c’est celà qui salit mon âme. La vie est question de choix, laisser son coeur battre en est un.*

Et si ce souvenir le poussait à remettre en question ce qu’il savait de lui, alors c’est qu’il ne savait pas tant de choses. Plus qu’elle bien entendu mais sans doute qu’il se trompait lui-même sur certains points. Comme ce coeur qui battait dans ce souvenir et qui était toujours dans cette poitrine, ça elle n’en avait jamais douté, même lorsqu’elle pensait qu’il n’était que le toutou de compagnie de Blanche... et encore moins depuis Août.

Comprendre tout ça au travers de bribes de vie qui n’apportaient aucune réponse, ça avait de quoi rendre amer. 3500 ans pour se rendre compte qu’on ne sait pas qui on était au tout début de sa vie, c’est dur et c’est un mal auquel elle n’avait pas de solution à apporter.

Elle tenta une petite pointe d’humour peut-être un peu maladroite, pour essayer de le sortir de son marasme de pensée et si celà ne changea pas son humeur, il parut sortir un peu de son tourbillon. Le puzzle s’agrandissait et comme il le soulignait, elle semblait devoir en être le témoin, si la première fois c’était lui qui avait fini par lui confier quelques bribes issus de ses cauchemars, par deux fois maintenant, elle était le témoin imposé et involontaire de ses souvenirs... Imposé ? Peut-être pas cette fois.

Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ? Par curiosité mal placée ? Non, sinon elle ne le proposerait pas plus maintenant. Parce qu'elle n’avait pas voulu perdre ce contact, plus probablement et si une part d’elle n’avait pas plus envie de partir, si il y avait un peu de curiosité, le découvrir un peu plus au fil du temps et cet endroit étrange qui le rendait tellement plus concret que ce soit physiquement ou même mentalement par ces pièces de puzzle supplémentaires. Non, c’était des raisons égoïste et ce n’était pas un choix qui lui incombait à elle.

Son regard se perdit un instant dans sa réflexion, mais elle le ramena avec franchise dans les prunelles du dragon. * Si tu me fais remonter les marches, je peux ne plus être là maintenant.*

Lucian avait toujours les mains sur ses cuisses, au fond ils n’avaient que peu bouger sans se soucier d’une position peu conventionnelle. Mais y’avait il quoique ce soit de conventionnel dans tout ceci ? Le regard du dragon se perdit un instant sur ses épaules, son cou, avant de revenir s'ancrer à son visage, le temps de la réflexion et pour une fois, il semblait sans masque, cherchant moins à dissimuler ses réactions, comme si tout ici était plus naturel.
* Tu es bien là. Si tu remontes on n’aura plus le contact. et de toute façon … j’ignore si tu peux remonter et je pense que c’est bientôt fini ? Il est trop tard pour te bander les yeux. * Elle sentait la chaleur de son corps plus proche du sien et non, elle n’avait pas envie de rompre cet instant elle non plus. Elle avait même l’envie de l’attirer plus proche d’elle, contre elle, c’était édifiant et sa main remonta sur le bras de Lucian qu’elle avait délaissé tout à l’heure. Et si les premiers mots du rouquin étaient comme ce geste mue d’une certaine spontanéité, la suite se voulut plus réfléchie même si c’était presque des excuses faciles..

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Alva fini par me proposer de remonter… il était trop tard et au fond, je n’en avais pas envie, je ne voulais pas perdre ce contact, cette chaleur sur mes cuisses ou même l’odeur de Lila enneigé sur une louve couleur neige. Certes, j’étais perturbé d’avoir des souvenirs sans réponse, d’afficher des pans de vie que je ne pouvait maîtriser et qui peut-être me feront défauts… mais là à la découverte de l’étendu de mon ignorance… j’étais content d’avoir quelqu’un d’estimable, juste pour me forcer à ne pas me mettre en colère, à réfléchir un peu plus loin, a voir un autre point de vu, le point de vu qui me manquait causé par les cauchemars, ma fatigue et mes doutes me rongeant dans un état de poison constant, au point que je pouvais bouder Blanche pendant des semaines, alimentant ma rancœur à cause de connerie. Cette présence me rendait mitigé entre le rejet de tout caché à mon seul regard et à la fois… bah elle était bien ici. Égoïstement, ce genre d’évènement nous permettait d’apaiser une frustration… de voir une aventure sans courir partout… je ne sais pas… Au fond, quand je vois certains souvenirs de mon passé, je suis seul face à tout ça, ruminant sans comprendre et je n'en parle pas… Là au moins, je suis forcé et Alva ayant déjà eu des extraits, elle n’avait pas à raccrocher des wagons et pouvait juger sans le prisme de mon interprétation. Cela servirait-il à quelque chose ? Non…pourtant, je n’avais pas envie de la révoquer au contraire… je voulait profiter des quelques minutes encore présentes pour savourer ce double toucher et sa chaleur, comme une putain de guimauve ! Je … putain je suis une guimauve là ! Mes mains remontaient vers ses bras, c’est fou l’un comme l’autre on se tripote… mon regard se baissait sur mes mains, comme pour leur dire de stopper mais sans grande conviction.
* On en aura découvert des choses par hypnose… C’est assez fascinant, ce double contact et de percevoir l’odeur de la neige en plus de ton parfum habituel de Lilas… ou bien ton fumet naturel, tout en sentant la dureté de tes muscles, comme si j’étais vraiment à Londres.* j'énumerais cela ainsi, dans cette découverte déjà faite mais qui me fascinait avant de relever le nez vers elle, fixant un cours instant ses lèvres. Parfois, je me demande pourquoi j’hesites… * Et heureusement que je suis frileux ! * dis-je juste pour l’emmerder car je suis ainsi, je ne peux pas dire des choses trop intimes sans sortir après une connerie.

Elle me sourit, laissant échapper un petit souffle amusé par le nez. * Fascinant oui...*dit elle un ton plus bas alors que ses yeux détaillent mon visage et que l'une de ses mains se porte vers ma mâchoire, soulignant le maxillaire du bout du doigt. Finalement, je vais l’avoir ce bisou tant attendu ! Et j'avais commencé à me faire à l’idée, d’unir cette envie commune, quand elle s’approcha un peu, les lèvres entrouvertes, mais à cet instant le miroir vibra de nouveau nous plongeant dans l’obscurité avant de ramener la lumière ! cela me surprit et… putain on est bien dans mes souvenirs pour être aussi casse couille ! Et ce n’est pas parce qu'on est aveugle … que … hum ? MAIS NON ! Mais au lieu de venir m’embrasser, son front se posa quelques secondes contre le mien… ah bon d’accord… je sentis des piques de frustration me parcourir …c’est moins bien ! Et quand je bouge ma tête, la boule d’envie nichée dans ma poitrine continue à briller… pas grave je vais le faire …. Mais elle ne tourne la tête vers le nouveau décor qui s’offrait à nos yeux. et je dois bien dire que la curiosité m'étreint. Voilà Lulu t’avais qu'à le faire toi même au lieux d'hésiter ! Quel con !

* Si tu veux changer d’avis, c’est le moment *

* Non, c’est repartie pour la suite du roman … le Lulu de lumière. * fis-je avec un peu d’amertume autant pour la suite que pour avoir été coupé. Mais je me rapprocha d’elle, trouvant quand même qu’il faisait froid.
Je pensais que le souvenir allait se finir quant au fond, notre conversation devait en appeler un autre… puisque le miroir se troubla de ténèbres et quand on revit de la lumière nous étions en train d’observer une pièce tout bonnement incroyable ! Enfaite cela n’était même pas une pièce, mais plus une sorte de grotte avec des bassins d’eau clair dont le plus haut surplombait un paysage qui n’avait rien à voir avec la terre… et pourtant, il avait … comme un voile argenté sur l’horizon et un coup un paysage inconnu s’offrait à nous dans des vallons aquatique, de plaine et de forêt et de nombreux jardin et construction d’ivoire avec au très lointain une sorte de cité dans les nuages et sur notre droite quelques chose de plus terrien, comme une plage rocheuses d’une île grecques… mais se trouvant proche d’une rivière où on pouvait reconnaitre l’un comme l’autre l’endroit que j’vais souiller de corps. Delos n’était pas sur terre ? Est-ce un plan ? Ou un plan ayant vision sur la terre ou bien une bulle invisible aux « mortels » dit les humains ? En tout cas ce dernier bassin était [url= https://i.pinimg.com/564x/00/8d/5b/008d5b3f7556668d8b3f927963d9538e.jpg]abrité pour plus d’intimité, puisqu’il faisait partie d’un tout d’une [url= https://i.pinimg.com/564x/14/34/93/1434935a31fe78f019477af1c88eb6b9.jpg]vaste cité[/url], construite à la bordure d’une cascade immense. enfin pour la voir il fallait se tourner et on avait un sacré paysage à observer dans l’attente de quelque chose …
* C’est magnifique… je ne me souviens de rien … * fis-je à demi-mot un peu abasourdi par l’endroit.
* C’est grandiose même... et il semble que ton Délos n’était pas sur terre. Pas étonnant que les fouilles ne révèlent rien.* partagea t’elle en observant le décor avec une certaine fascination, le regard à l'affût des moindres détails.
Non cela ne semble pas du tout être sur terre, pourtant sur la droite il y avait un paysage ressemblant à la terre. Donc je ne suis pas terrien ?! Mon regard alla quelques instants sur la louve … au fond je suis une créature qui vient des enfers, mais même avant je n’ai jamais appartenu à ce monde ! Alors bordel qu’est-ce que je fou là ?! Les mortels étaient-ils les terriens ?

* Un autre plan alors ou bien … dans un dogme ? regarde sur le côté de l’autre côté de la rivière, il y a un paysage plus terrien. * j’en avais un peu le vertige.
* Une fenêtre sur la terre...* dit elle en découvrant le point de vue. * Mais les Mizushi sont des dragons de rivières de la terre non ? * dit elle en me regardant perplexe.

Ah bah la question se pose en effet ! Et il vaut mieux que je sois malin ! Mais au fond, cela restait une forme de vérité… celle que je ne savais pas ce que j’étais au début de ma vie…et là c'est énorme quand même. Je crois qu’il vaudrait mieux qu’elle ne soit pas là ? tant pis …
* Je le pensais.*




Soudainement des pas et je vis donc ce Lucianus arriver, il était vêtu d’une sorte d’habit constellé de doré comme un vêtement moulant d’écaille finement dorées, couvrant le bas de son intimité (de la mienne), allant coloniser un peu mon torse jusqu’à me faire une manche jusqu’à l’épaule droite et … on voyait très clairement que sur mon corps, je n’avais aucune cicatrice et encore moins de tatouage. En revanche j’avais une estafilade sur la joue, quelques plaies ouvertes sur l’épaules et ce qui s’écroulait était du sang … doré ? JE SAIGNE DE L’OR ? Comme maintenant petit à petit ? Mon cœur rata un battement…
Ce Lucianus relevai mes cheveux dans une sorte de chignon qui me fit sourire dans le miroir, puisque cela me rappelait les affreux chignon d’Alva… et alla dans l’eau, nageant jusqu’au bord, pour mettre mes deux bras croiser sur le rebord, observant le paysage… un air préoccupé et je plongeais ma main contre ma poitrine sortant un étrange collier avec une longue chaine doré et un pendentif… de plus fascinant. On devait être dans un miroir avec Alva surement vers le coté de la pièce, puisque maintenant on me voyait de côté avec ce collier brillant d’un éclat, qu’un démon reconnaitrait entre mille… je frissonna involontairement. Mais qu’est-ce que j’avais dans les mains nom de moi-même !!!!! A qui plutôt ?!!! Alva voyait aussi ? Mais il avait autre chose, il était venu avec une longue boîte argentée finement ouvragée qu’il déposa sur le rebord.

Il ne resta pas seul bien longtemps, puisque justement la rouquine arriva dans une tenue similaire mais couvrant ses seins et dessina et une part de son ventre, cela avait presque l’air d’être une part de nous, elle se glissa dans l’onde et me rejoignit silencieusement… l’un comme l’autre nous était affutés de muscle ferme et j’avais l’air plus large d’épaule, même si actuellement j’vais beaucoup prit en volant et cela devait se sentir dans ma silhouette actuelle. Cette femme était une sculpture, avec un maquillage très lumineux, dont une perle d’or coulait du milieu de sa lèvre jusqu’au menton, ainsi que d’autre sillions partant du dauphin de son œil jusqu’au narine tel un guépard. Même Lucianus avait ses traces dorées sur le visage, similaires aux larmes du félin aussi rapide qu’un souffle, mais allant jusqu’à la nuque. La femme, sortie sa main de l’onde passant son indexe sur la plaie de ma joue laissant coulisser le sang entre ses doigts, alors que je tournai la tête vers elle et lui prit délicatement ses doigts pour imprégner les miens du liquide doré et dessiner un motif complexe sur l’articulation de sa mâchoire en formulant quelques mots peut audible et le sang s’illumina sous chaque syllabe… et si l’eau se mit à former des arabesque lumineuse autour de nous, comme des arcanes… la rousse resta immobile et chacun semblait avoir de l’espoir… et puis tout s’arrêta sous le déception commune, je soupira roula des yeux. mon cœur semblait lourd, j’étais contrarié.

« Cela ne sert à rien d’insister. » dit-elle en posant ses lèvres sur la main qu’elle avait saisie.
« J’ai senti une faille… la prochaine sera la bonne. » mes traits semblaient plus doux mais j’avais encore cette dureté dans la mâchoire.
« Au prix de ton sang… la clé, il nous la donnera quand il sera à sa juste place. Tu retrouveras ce que tu as perdu à cet instant mon frère. »
« Ce n’est pas tant pour moi … je déteste savoir que tu as été châtier en sachant la vérité sans pouvoir me la dire. Au fond, tu as subi pour moi. »
« Je préfères que ça soit ainsi… je t’aide à porter ainsi le poids de cette vie. »
« Tu n’as pas à porter mes choix, mes ambitions et surtout mes fardeaux. »

« Oui, je suis libre, tu m’as accordé cette chance. Laisse donc mes choix te soutenir. Nous sommes plus forts à quatre épaules qu'à deux. » elle lui sourit avec une tendresse véridique qui augmenta et serra le cœur de Lucianus tout comme le mien à bout de souffle et encore épris de question. En tout cas, ces simples mots d’une sincérité sans équivalent, semblaient faire du bien à ce jeune Lucifer, comme un besoin d’entendre que quelqu’un le soutient dans des tourments présageant souvent de grand changement. Elle glissa une main contre son bras et le poussa un peu pour l’inviter à se mettre autrement, l’homme se calla dos au bassin et la femme se mit à côté de lui, laissant ses jambes se mettre sur le côté et elle essaya d’attraper de son pieds droit la cheville de l’homme, elle semblait le taquiner ou bien le provoquer. En tout cas sur l’épaule de l’ancien moi, il avait un peu d’or coulait dans l’onde sans alarmer qui que ce soit… et Lucianus essaya d’échapper au contact du pied en poussant Luxiana, ils jouaient.

« Tu n’as pas les jambes suffisamment agiles pour m’étouffer ! » taquina t’il laissant son autre main se fondre d’an l’eau sur la jambe nue de sa sœur pour la chatouiller.
« Cela va venir ! Ma queue sera plus redoutable que la tienne ! » elle releva le regard ce petit air chipie et pleins de défis que je pouvais arborer ou même Mia… oui sur le coup, je pouffa auprès d’Alva… et je crois que même Lucianus ricanait.
« Bah voyons ! Ta modestie t’étouffes Luxiana ! »

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Il ne semblait pas avoir plus qu’elle envie de rompre la “magie” de cet instant... c’était étrange de le penser ainsi mais c’était pourtant bel et bien ça et l’énumération que fit Lucian de ce que ce moment avait de fascinant ne faisait qu’accentuer encore cette envie de profiter de ce cadeau étrange. Elle pensait toujours au cadeau que serait pour son père la découverte des effets secondaires de l’hypnose pour lui et Blanche... et voilà que c’était Lucian et elle qui en profitaient alors que... qu’ils étaient moins légitime, et pourtant ils étaient encore là, tous les deux à ne pas vouloir mettre fin à la “bizarrerie”. Elle sentait ses mains remonter, tout comme elle sentait le contact du tissu de sa chemise contre ses paume, même cette légère pression pour attester de la solidité de son corps et ce cumul de sensation la fit d’autant plus sourire, comme cette petite blague qui ne servait qu'à masquer cette envie de contact.

L’hypnose leur avait fait découvrir beaucoup de choses, et à elle certaines auxquelles elle n’aurait jamais pu prétendre et qu’elle ne retrouverait sans doute jamais en dehors de ces moments volés à l’éloignement. Un vol, un douze sur dix et même cette occasion incroyable de pouvoir se toucher, ou du moins, d’en avoir la sensation avec un réalisme et le tout en double et elle avait envie de goûter bien plus que la fermeté de ses muscles. Que pouvait donner un baiser doublement ressenti ? Était-ce l’expérience qui la poussa vers Lucian ou juste l’envie ? Oui, elle pouvait toujours chercher un excuse rationnelle, mais depuis leurs dernières discussions avec le cristal et l’hypnose, elle le sentait ce pincement du manque dans ses entrailles lorsqu’elle pensait à lui... et entre Mia, les louanges incessantes de LiYuang et même jusqu’à l’odeur de son violon, les occasions qu’il se rappelle à son esprit ne manquaient hélas pas. Heureusement que son travail avec Ani ou son investissement et sa formation pour son nouveau rôle auprès de son père occupait une bonne part de son temps et de ses pensées.. celà en serait devenu ridicule sinon. Mais alors que ces quelques fois où le manque la tenaillait, elle se répétait qu’elle ne devait pas se laisser aller a autant de bêtise et qu’elle ne devait pas se laisser être le nom de plus s’ajoutant à la liste sans doute bien plus longue que les quelques ragots de la Ligue ne le laissaient penser. En cet instant, elle voulait juste se laisser porter par cette envie, par ces mots et ce désir de la garder là, montrant que c’était un peu plus qu’une histoire d’amant, quand à savoir quoi... ça restait très flou et elle ne voulait pas y réfléchir. C’est finalement l’endroit où les souvenirs qu’il comptait qui vinrent choisir pour elle de ne pas aller jusqu’au bout de son envie, et alors que l’obscurité les enveloppait, elle pencha un peu la tête, venant placer son front contre celui du dragon. Elle s’humecta les lèvres, prise au piège entre l’envie mêlée d’une appréhension qui avait accéléré les battements de son coeur, et une forme de soulagement frustrant d’avoir retenu son geste. Pourquoi tout était si compliqué avec lui ? Parce qu'elle n'embrassait pas d’habitude en dehors du coït.

Elle se sentait déstabilisée et ridicule et tourna son regard vers la lumière d’un nouveau décor, parfait échappatoire à une situation aussi enivrante qu’effrayante pour la louve. Tout laissait à penser qu’un nouveau souvenir était en train de s’ouvrir même si pour le moment ce n’était qu’un décor vide de personnages, mais un décor grandiose. Alva laissa une autre chance à Lucian de la renvoyer à Londres dans la solitude de sa chambre, l’épaule sans doute encore appuyée contre le verre froid de la fenêtre mais il déclina malgré l'amertume de sa voix. Elle conserverait alors la chaleur d’un dragon contre cette même épaule, chaleur qui venait de se faire encore un peu plus présente.

Le plus troublant dans ce nouveau lieu, c’était qu’il semblait provenir d’ailleurs, d’un endroit différent de la terre. Elle s’était déjà demandé comment Delos, son roi nimbé de lumière et ses traditions barbares avaient pu échapper à l’histoire... Peut-être tenaient-ils là l’explication. Peut-être était-ce un autre Delos, sur un autre plan comme le suggéra Lucian ou un autre monde avec une fenêtre donnant vers le Delos de la terre. Pourtant, les Mizuchis venaient de la terre ? La Ligue avait peu d’informations mais plusieurs légendes et récits semblaient corroborer ce fait et les dires de Lucian jusqu’ici allaient dans ce sens. Mais la réponse qu’il donna le renvoyait à toute l’ignorance découverte sur un passé dont il venait d’admettre qu’il ne savait rien et que même les éléments dont il pensait se souvenir étaient remis en doute et elle n’eut pas le coeur de tourner la lame dans la plaie... pas sans de meilleures pistes à offrir du moins et de toute façon, des pas se firent entendre et Lucianus refit son apparition.

Il était large d’épaule et tout aussi svelte et musclé que maintenant mais il ne portait aucune de ses cicatrices et aucun tatouage de serpent... les deux dataient ils de la même époque, probablement. Et cet habit d’écailles dorées, si moulant qu’on aurait presque dit une seconde peau et ces entailles d’où s’écoulait de l’or liquide... son sang ? C’était à peine croyable, ne connaissant que Lucian comme dragon de rivière, jamais elle n’avait imaginé ces créatures être d’or et de lumière...

Elle pencha légèrement la tête vers Lucian sans quitter les yeux la scène, attentive à chaque détails et chuchota en pensées pour le taquiner * On en reparle des chignons ? *
*C’est moche hin ?* répondit taquin Lucian.
* Je ne suis pas d’accord, ça te va plutôt bien* renchérit elle. Elle ne pouvait tout de même pas le laisser l’emporter sur le sujet.
*Que c'est moche de mentir pour ne pas avouer que le chignon c’est le mal incarné !* continua t’il avec un large sourire.
* Que c’est moche de faire passer un avis personnel pour une vérité absolue !* rétorqua t’elle ne pouvant réprimer un pouffement.
* Mais je suis la vérité !! * cela n’avait plus de sens, mais comme toutes leurs disputes.
* Uhm... tes chevilles étaient moins enflées à l’époque..* continua t’elle tendant le cou comme si elle essayait de vérifier ce point sur Lucianus qui sortit un collier étrange semblant contenir une lumière qui bougeait comme si elle avait sa propre vie, il avait une boite aussi finement ouvragée. Et alors qu’il s’installait pour contempler lui aussi le paysage il fut rejoint par la belle rousse de tout à l’heure qui se glissa silencieusement dans l’onde pour le rejoindre. Ils se ressemblait vraiment beaucoup et c’était encore accentué par le maquillage d’or qui agrémentait leurs traits. Ils n’échangèrent pas un mot et de la joue de Lucianus, aux doigts de Luxiana, le sang passe sur ceux du roux qui vient faire un dessin sur la joue de sa probable sœur. Alva sentit sa poitrine se soulever d’espoir et son corps se tendit involontairement sous l’émotion avant de retomber aussi rapidement que l’éclat qu’avait prient l’or et l’eau.

L'irritation prit la place de l’espoir dans le cœur de la louve qui n’avait même pas senti ses doigts agripper le tissu du manteau vert de Lucian. Les deux avaient tourné le buste pour mieux voir et dans cette nouvelle configuration un peu plus proche, la main d’Alva avait fini par mourir sur la hanche du dragon.

Les échanges des deux protagonistes leur confirmèrent leur théorie, ils étaient bel et bien frère et soeur et Alva ne comprit que trop bien les mots de Luxiana. Que ce soit pour un père, un frère ou un ami véritable, elle choisirait toujours de porter le poids pour ou avec lui ou elle, elle était ainsi faite. Et que ce soit par loyauté envers la chance de liberté que Lucianus lui avait offert ou pour cette affection sincère qu’ils pouvaient sentir tous deux, alors qu’ils se mirent à jouer comme des enfants dans l’eau, elle savait qu’elle offrirait sa vie et tout son être aux siens. Elle n’avait alors aucune idée que cette attitude qui découlait de l’honneur autant que de l’affection qu’on pouvait se découvrir pour une nouvelle personne entrant dans sa vie telle la balle d’un fusil de chasse, allait la mettre à l’épreuve à peine un mois plus tard... Découvrant que cette balle était d’un alliage qui était aussi beau que solide mais qui contenait des traces d’agent des plus douloureuses.

Ce petit intermède de jeu offrit même un répit de l’autre côté du miroir, faisant naître un sourire sur chaque visage et Alva ne put s'empêcher de donner un petit coup d’épaule contre celle de Lucian. * Jouer à qui a la plus grosse, ça remonte à loin apparemment. * le taquina t’elle.

Les mains de Lucian restaient toujours sur ses bras ayant échoué sur l’articulation de ses coudes… il était contemplatif de la scène et un sourire amusé se dessinait sur ses lèvres face au jeu. Et son pouce dessinait des petits cercles sur la peau de la louve. Il finit par lui lancer un regard taquin et il avait sûrement envie de jouer aussi.
*Oui et on sait qui gagne. * une main alla chatouiller la louve * Donc ma soeur veut une queue plus tranchante. Je ne pense pas que c’est pour couper du saucisson !*
* Oui, les femmes toujours !* d’autant plus amusée qu’elle tentait de résister aux chatouilles en gardant un air digne. * Je pense que vos ennemis n’ont qu’à bien se tenir. *
* Bien entendu, honneur à celles qui n’en ont pas et qui veulent dominer ! * taquina t’il en insistant un peu plus… * Je pense oui… Sinon hop en saucisse ! *
* Je te rappelle que dans les faits, j’en ai une... c’est pour ça que je domine. * répondit-elle la tête haute avec une légère pression dans les cuisses pour lui rappeler qui était en position dominante dans ce début de joute, mais dans le même mouvement, son bassin se décala légèrement alors que son buste ployait légèrement du côté où les doigts de Lucian atteignait une zone plus sensible.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

* J’ai bien envie de dire que j’en ai deux … mais c’est de mauvais goût…ah oui oh mince je l’ai dit ! * je mis ma main devant ma bouche en mode « ouuppss »… cela n’avait pas vraiment de sens et j’adorai ce genre de petite folie orale dont on ne pouvait soupçonner la grande Alva Grace Hennessy proférer sans avoir honte sur dix générations ! Petite dévergondée ! Et la Duchesse leva les yeux au ciel sans pouvoir pour autant s’empêcher de pouffer.

* Tu es dans la position où tu tiens chaud, nuance. *

Oui je n’allais pas lui concéder que oui elle est dessus ! Et cela n’est pas très grave dans ce genre de configuration, elle me tenait chaud et il me suffisait d’un coup de reins pour la remettre à sa place ! Et ce n’est pas cette pression de cuisse qui va calmer mes ardeurs dans l’envie de jeu qui se profilait… au moins elle semblait plus réceptive aux chatouilles et bien entendu, je m’engouffrai dans la faille ! Tout en m’ajustant dans une position pour éviter de me tirer les abdos trop en arrière, je désirais changer de position tout en gardant quand même madame au dessus, puisqu’elle avait une queue en plus que cela lui serait aussi plus confortable… et mon regard alla sur elle… sans prévenir je la pousse en arrière pour qu’elle bascule et que je puisse glisser mes jambes sous elle et donc me mettre en tailleur… bien entendu je l’avais retenu par les bras. Oui chieur… mais elle ne va pas se plaindre madame l’alpha, je lui fait comme disait Mia : en petit siège.

Ses jambes se déplièrent me laissant plus de place mais déjà elle s’accrochait à ma veste pour se redresser et à son regard qui revenait vers moi, je savais qu’elle allait essayer de me le faire payer… et je dois dire que j’en avais presque hâte !

On allait encore jouer comme des gamins, à croire que cela nous stimulait de voir le passé s’épancher dans une bataille enfantine ! Mais le souvenir continua et je tournai la tête en entendant les rires se tarir… Les deux se disputait un peu dans l’ondes avant que Luxiana attrapa le pendentif autour de cette longue chaine et l’observe intensément avec une moue peu satisfaite, relevant son regard vers son frère et se remit à coté de lui, laissant sa tête sur le bras de ce dernier, mais ce saisit de son poignet gauche ainsi que du siens pour les mettre cote à cote soufflant dessus pour faire apparaitre trois ronds aux motifs complexes et serpentaires semblait se nouer l’un en dessous de l’autre de couleur dorés. Cela pouvait ressembler un peu à mon tatouage.

« Je pensais que tu l’avais déjà caché. Compte tu l’enterrer là où nous ôterons ces sceaux ? Ne crains-tu pas que Gabziel le trouve ? » elle soupira avant de lâcher l’objet le laissant s’enfoncer dans l’onde, avec la longue chaîne autour du cou de l’homme.
« Non, puisque nous quitterons Delos demain, pour trois jours. J’ai une campagne de négociation à faire avec Athènes, nous profiterons de cette excuse pour les briser et j’irais cacher le collier. Gabziel ne le trouvera jamais et n'imaginait pas un seul instant qu’il soit sur terre mortelle. »

« Qu’as-tu mis comme masque dessus ? »

« La moitié de la mienne. »
Elle se redressa vivement comme si tout était brûlant soudainement.

« Non ! Tu t’exposes aux ténèbres ! … comment… » elle le regarda longuement lui donnant un coup de poing dans l’épaule meurtrie. « Tu brilles toujours autant ! »
« Preuve que j’en avais trop ou que ce ne sont que des idées. »
« Cela n’en vaut pas la peine ! »

« Tu dis cela parce que tu sais ce qui s’est passé ? »

« Oui. » avoua t’elle en baissant les yeux et cela semblait douloureux… elle laissa ses mains toucher des zones du corps de son frère, comme pour marquer les sévices terribles qu’il avait vécu, mais qui apparemment avait été soigné. Elle remonta ses mains sur les joues de ce dernier et semblait lui demander pardon dans son regard, c
hose qu’il lui donnait en posant son front contre le sien.
« Tu es trop amère… pourtant, ce n’est qu’une sécurité, si un jour je… »
« Non ! Tais-toi ! Je refuse d'entendre la suite ! Il n’aura pas de « si ». » elle s’était redresser de toute sa sature marchant dans le bassin et se frottant les bras pour canaliser sa colère. Lucianus, la laissa exploser, la suivant du regard… la lumière était presque aveuglante soudainement, l’édifice grognait tel un orage… avant de revenir plus stable. Elle s’arrêta. « Il est venu n’est-ce pas ? Pour cela que tu l’as fait ! Le sait-elle ? » son regard alla sur le collier.

« Non, elle ne le sait pas. Et oui il est venu fanfaronner, par son égocentrisme, j’ai une vague idée de se qui c’est passé surtout quand il m’a donné ça… » la boite qu’il avait emporté avec lui, l’homme l’ouvrit en sortant une grande et immense plume blanche de cinquante centimètres irisée de filaments dorés. Luxiana se pencha se mettant entre les jambes de l’homme et prenant délicatement la plume et la remise dans la boîte pour la fermer d’un coup sec… Elle sera le coffret où le métal râlait doucement sur ce traitement et la force qu’elle exerçait.

« Cela non plus n’en vaut pas la peine. » dit-elle le regard fixant le paysage avec colère… la lumière vacillait doucement et il semblait avoir une lutte entre eux sur ce domaine et puis un grognement profond mit fin à l’échange et elle déposa la boîte dédaigneusement, revenant dans l’onde près de son frère, plongeant ses yeux dans le reflet identique : « J’apprécierai grandement la saveur de sa défaite, quand son genoux touchera la terre et qu’il ne pourra plus psalmodier des horreurs… car sa langue je lui ferai manger dans le meilleur plat de Délos ! Ainsi que son foie ! J’aurais même une petite moue heureuse quand les articulations de ses ailes se briseront… et qu’elles finiront sur le feu de sa rédemption ! »

« Pourquoi lui casser quand on peut tout simplement lui couper ? » la cruauté se vit un instant dans les perles d’aigre marine, alors que la femme avait un rictus prédateur et elle baissa les yeux laissa sa main sur l’épaule de son frère pour faire apparaitre de la lumière sur sa plaie et le soigner apparemment.
« Et il apprendra où est sa place, voilà trop longtemps qu’ils oublient. Nous ne sommes pas leur bras armé, mais ceux qui préservent ! Il est allé trop loin, autant dans son souhait de destruction que de ses actes ! » elle hocha la tête convaincue. « Le roi n’a-t-il rien dit ? »

« Non, que peut-il dire quand son fils remet à sa juste place pareil fanfaron ? Enfin il a retenu ma main. Mais ce fut une erreur. » voilà une forme de regret d’être allé embrasser la colère… tiens donc cela me parlait.

« Non, il voulait une preuve. Il l’a sûrement eu… que tu n’es pas affaiblie. Pas suffisamment en tout cas … S'il est venu se vanter face à toi, c’est parce qu’il a déjà un plan en tête et ce n’est que de la provocation pour te déstabiliser. Pour cela qu’il faut qu’on parte le plus vite possible, s’il se prend l’affront de nous provoquer dans notre palais, alors rien ne pourra arrêter son ambition ! Surtout que le roi n'interviendra pas ! »

« Tu m’informes de son manque de dignité. » s’indigna soudainement l’homme, mais cela confirmait quelque chose apparemment.
« Je te l’ai dit… ignominie. Ou bien est-ce une manière de protéger son héritier ? Qu’importe... c’est un Delosiens ! Son cœur n'appartient qu'à Délos ! »

« Oui, ou son cœur n’est plus à la dignité. »

Elle secoua la tête et regarda autre part, alors que son frère glissa une main sur son épaule.
« La colère te submerges. » s’amusa Lucianus avant que sa sœur pouffa en secouant la tête.

« Je suis injuste, tu es sages… pour cela que tu es le futur roi. » soupira t’elle.
« Tu sais surtout plus que moi et en conséquence, tu réclames vengeance. Et tu l’auras. Dans deux jours nous n’aurons plus nos sceaux et j’irais rappeler à Gabziel que son arrogance n’a pas suffi à éviter sa chute. Mais dans le cas où il a fomenter un complot qui nous a échappé, maintenant qu’il sait que je suis celui qui freine ses ambitions… tu iras refermer le passage. Et s’il force quand même, je devrai me contraindre à tarir la rivière. » et ces derniers mots alourdit un peu plus mon corps sous une forme de peur parfaitement caché et maîtrisé par le Lucianus, qui ne voulait pas arriver à cette extrémité.

« Ne lui fait pas cet honneur ! Il n’aura que ténèbres en toi ! »
Maudir ? Je l'avais été autrement que par Bel , Cette blague …

« Cet honneur ne sera pas pour lui. Il sera pour préserver les plans de son idéologie. Et puis tu m’offriras un peu de lumière … ? » il termine sur une petite note sournoise.

« Ne dis pas ça. Des enchantements suffiront !... tu es roi, la rivière est tienne ! »
Voilà le sujet de la rivière …

« C’est le poids de la couronne que je ne porte pas encore. » dit-il fataliste et sans aucune rancœur. Un devoir.

« Pour nous tous, tu l’as déjà… le roi régent t’a lié à celle-ci quand tu as vaincue notre sang. Tu as souffert… tu souffriras encore plus si elle n’est plus ! »

Joie, ma vie est faite de douleur, je suis habitué maintenant, mais peut-être pas à l’époque ? Quoique si…
« C’est ainsi. » répondit fatalement Lucianus le regard plus sombre… je savais ce qu’il pensait, il était prêt à sacrifier quelque chose pour sa conviction, pour sauvegarder quelque chose que ce Gabziel voulait détruire. Je ne pouvais juger… lequel avait raison, mais cela semblait être un devoir, un des lourds points d’être souverain et en prime, les Delosiens préservent quelque chose… quoi ? Bonne question mais tout cela allait dans un équilibre qui m'échappe clairement.

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Le jeu des des frère et soeur du passé était contagieux, et alors qu’ils les observaient se chamailler gaiement dans l’eau, l’envie d’en faire autant commençait à poindre entre eux et si Alva tenta d’abord de résister dignement, l’envie d’en découdre fut rapidement la plus forte.

Mais le souvenir n’attendait pas leur bon vouloir et continuait et les rires des deux rouquins qui pataugeaient se turent tout comme les éclaboussures attirant de nouveau l’attention des témoins du passé.

Luxiana ne semblait pas satisfaite de voir le pendentif à la si jolie lumière que portait son frère mais ce qui interpella le plus la louve ce fut ce dessins qui apparut sur les poignets de la fratrie. Un dessin doré, qui rappelait par certains aspects le tatouage que Lucian portait au poignet et qu’il partageait avec Blanche.
* Les sceaux... peut-être aviez vous le même lien magique qu’avec Blanche* confia-t-elle au fil de l’eau gardant son ouïe concentrée sur la suite du dialogue.
Lucian semblait marquer un temps d’arrêt ayant sûrement pensé à la même chose.* Cela peut-être une réponse… mais pourquoi vouloir le briser ? *
* Pour les mêmes raisons qui ont poussé Blanche à vouloir un moyen de... Non, ça ne tient pas... Si c’est dans le sens ou c’est toi qui viendrait à son secours, elle accepterait mais pas toi et si c’est dans l’autre sens... Jamais elle ne voudrait le rompre. Ça doit avoir un autre but, mais la magie est peut-être similaire.* continue- t-elle tout en cherchant une logique à tout cela. Si Blanche pouvait vouloir une porte de secours pour ce lien que ni l’un ni l’autre n’avait choisi selon ce que Lucian avait sous entendu. Les deux personnes qui étaient face à elle, n'auraient jamais souhaité se départir d’un moyen de protéger l’autre ou du moins Luxiana ne l’accepterait pas avec cette détermination, la louve en était certaine.
* Ou les sceaux ont été imposés aux deux et sont singulièrement différents sans avoir de lien entre eux… ah moins que les briser est une étape une sorte de tradition qui bloque quelque chose… comme ils ont besoin de les briser pour la suite. Un peu à la manière des sorciers de sang, qui ont leur pouvoir bloquer jusqu’à l’adolescence. * Lucian soupira un peu * Ce n’est qu’une hypothèse. *
* Des hypothèses, c’est tout ce qu’on a pour l’instant..* dit elle avant d’ajouter d’un ton plus léger * Peut-être pour bloquer leur transformation. Puisque sa queue sera plus impressionnante que la tienne.*
Lucian pouffa de plus belle, en secouant la tête d’un large sourire. * Bah voyons ! La queue de la modestie ! *

Les deux protagonistes continuaient leur discussion sans se soucier des échanges de ceux qui les observaient comme ils regarderaient une pièce de théâtre. L’évocation de Athènes confirmait que où qu’ils soient, ils avaient bien des relations avec la terre et peut être qu’ils faisaient bien partie d’un pan de l’histoire de ce monde. Athènes avait assis son pouvoir par de grandes guerres, les alliances militaires qui avaient permis l’hégémonie d’Athènes s’appelait la Ligue de Délos, si ses souvenirs étaient bons... la question étant, était quel Délos ? Celui de ce palais qui semblait appartenir à un autre plan ou l’île sur laquelle on ne trouvait aujourd’hui plus qu’une rivière asséchée et quelques ruines qui n’avaient pas l’envergure de ce décor... Athènes était sur “Terre mortelle”, voilà qui répondait en partie à la question, ce Délos n’était pas sur terre.. un autre plan alors ? La Ligue ne connaissait que l’existence de deux autres plans : l’enfer et Avalon... celui-ci était-il lié à Avalon et Lucian en avait tout oublié ? Non, l’architecture ne collait pas et puis ils n’avaient croisé personne ayant des ailes. Combien existait il de plans différents ? Ces simples mots ouvraient d’un seul coup tant de perspective. Si Lucian avait dû reconnaître qu’il ne savait rien de son passé, de qui il avait été. Alva devait reconnaître que malgré la bibliothèque fournie de la Ligue... les mortels ne savaient rien du monde au-delà de la Terre mortelle, tant de choses leur échappaient encore.
* Bon au moins cela valide ma théorie qu’il ait encore plusieurs autres plans ! * affirma Lucian satisfait de lui.
* Apparemment et confirme que Délos n’était pas sur Terre mais avait un passage et des liens avec eux... Les terriens savaient-ils que les Délosiens n'étaient pas humains ? Est ce encore un savoir ancien perdu au travers des âges ? Combien d’autres plans existe t’il ? Ca soulève tellement de questions.* confia t’elle.
* Oui, ces souvenirs amènent plus de questions que de réponses. Tout comme Avalon, les enchanteurs vont régulièrement sur terre… les Délosiens aussi, sauf qu’ici je n’ai pas de fenêtre directe sur un plan. Cela donne envie de se rendre à l’île pour vérifier s’il n’y pas quelque chose d'enfoui. * continua l’homme.
* Les enchanteurs ont peut-être plus de connaissances sur ces différents plans. Quoiqu’ils ont l’air très protectionnistes mais qui sait, dans leur propre histoire ou leurs légendes.* et puis ils savaient comment voyager de et vers la terre, ce que eux ignoraient, si Lucian obtenait enfin ce sauf conduit, peut être aurait il plus d’informations sur la façon de passer d’un plan à un autre. * Il faudrait remonter tout le lit de l’ancienne rivière, cela a l’air lié.*
* J’irais fouiller un peu, même si en tant qu’’étranger je ne pense pas avoir le statut pour mériter des informations… Au pire, je demanderai à Amy et Morgause. Amy est la reine de la boulette. * il eut un léger rictus sûrement en train d’imaginer un angle d’attaque. * Avec une pelle, un maillot de bain et des lunettes de soleil… vacances assurées ! *
* Je ne doute pas une seconde que tu trouveras un moyen...* évoqua la louve a qui ce rictus n’avait pas échappé et l'œillade qu’il lui lança était pleine de conspiration. * Et n’oubli pas la crème solaire sur le bout du nez.*
* Tu voudrais venir ?* demanda t’il après un petit pouffement.
* J’emporterai mon plus beau chapeau de soleil et on essaierait de trouver d’où tu viens..* répondit-elle sans même hésiter, avec autant de légèreté que de sérieux dans la voix.
* C’est toi qui négocierait le passe-droit avec pareil chapeau ! * dit ‘il malicieux avec un rictus plus sincère pendant quelques secondes face à son affirmation, il lui tend le petit doigt, petit rappel de leur promesse : “Pour une mort honorable”.
Elle vint nouer son petit doigt autour du sien pour formuler une nouvelle promesse. * Pour trouver Delos.* Peut-être ne voulait-il que la promesse d’un voyage, elle lui offrait celle de l’accompagner plus largement dans cette recherche s’il le voulait. Le dragon eut un autre de ses si rares sourires qui était plus naturel, plus profond comme si un instant il n’y avait pas de masque. Et même si ce rictus était éphémère, elle lui rendit alors que la discussion s’animait soudain dans le bassin. Les réactions de Luxiana devenaient plus vives alors qu’il était question de masque le collier ou ce qu’il contenait.
* La moitié de ta quoi ?* commenta la louve, sans attendre réellement de réponse, se doutant que Lucian n’en aurait probablement pas plus qu’elle puisqu’il découvrait ces instants de vie lui aussi.
* Lumière ?* dit-il en secouant un peu la tête, mais peut après ces traits se décomposent comme si le fils de ses pensées l’amenait à prendre conscience de quelque chose… et il se mit à frissonner de pied en cape comme si le froid venait de le mordre.
* A quoi tu penses ?* demanda t’elle plus doucement en tournant son visage vers lui.
* Oh… beaucoup de choses. * dit-il le regard un peu perdu sur le souvenir et le collier. Beaucoup de choses et peu réjouissante à en juger par ce frisson qu’elle avait senti le parcourir. Peut-être avait-il une idée plus précise de ce que contenait ce collier... Si c’était le cas il ne semblait pas prêt à partager ses conclusions et déjà qu’elle était une invité dans ses souvenirs, découvrant en même temps que lui nombre de détails qu’il aurait peut être préféré garder pour lui... Elle ne voulut pas tenter de lui en voler d'autres. Il méritait de conserver un peu de ses secrets. Machinalement, sa main s’aventura un peu plus glissant de la hanche au dos du dragon, un geste manqué pour lui apporter un peu plus de chaleur ou de soutien, il prendrait ça comme il voulait.

Et si elle devait faire ses propres hypothèse sur ce pendentif brillant, cela semblait avoir un lien avec la lumière qui émanait de Lucianus, ou plutôt de chaque être peuplant ce monde (a moins que ce ne soit l’apanage de la royauté?) ou comme le précisait le rouquin, celà n’avait peut être pas de réel lien avec l’intensité de cette lueur puisque selon sa soeur, il l’était toujours autant alors qu’il s’était séparé de la moitié de quelque chose.. Alva fronçait légèrement les sourcils. C’était comme si on venait de lui lancer quelques pièces d’un puzzle de plus de 3500 pièces mais qu’aucune ne se connectait avec l’autre laissant des trous immenses dans la trame. Lucian s’était résigné à sa présence en disant qu’elle en verrait la résolution... mais il se trompait. A moins que la suite ne leur réserver une révélation qui fasse tout s’emboiter d’un seul coup... celà n’était que quelques indices d’une énigme millénaire et c’était horriblement passionnant pour la louve;
Récolter, mémoriser chaque élément, les associer d’une manière puis d’une autre, tenter de construire des théories quitte à les démonter la minute suivante pour en vérifier la solidité, intégrer d’autres facteurs, tenter d’imaginer les indices manquant... Tout ce qui l’avait conduite à la science puis au métier d’enquêteur, cet attrait pour les mystère et les énigmes, un moyen de stimuler son cerveau en permanence... Et bon sang ! C’était horrible à dire mais Lucian était une énigme géante et passionnante et elle s’en voulait de prendre plaisir à la découverte de ces souvenirs qui la faisait entrer un peu plus profondément dans le mystère.

Elle tourna son regard un instant sur le profil de Lucian. Venait-elle de mettre un mot sur cette bizarrerie qui la poussait vers lui ; la curiosité ? Et cette attirance plus physique n’était que celle d’un prédateur pour un autre, d’un dominant pour un autre. Voilà une idée des plus acceptable, pourtant elle appréciait tout autant le contact de cette main sur son bras et de sentir cette présence, cette odeur, cette chaleur tout proche d’elle.

Elle ramena son regard sur la scène, l’héritier et le chef de sa garde, front contre front, dans un moment d’union rendu triste par la douleur de Luxiana presque palpable, de ne pouvoir révéler son savoir à son frère. Il suffit d’un “si” pour faire bondir la belle rousse qui explosa de colère ou de frustration, laissant sa lumière aveugler en emplir la pièce qui sembla craquer de toute part avant qu’elle ne se force à plus de mesure dans sa colère et questionne à nouveau Lucianus.

Il y avait d’autres protagonistes dans cette part de la vie de Lucian. Une femme et un autre homme, qui avait donné une grande plume qui sembla tout autant contrarier Luxiana. Bien qu’elle prit la plume avec une grande délicatesse, preuve que l’objet avait une importance ou une symbolique forte, elle fut moins douce avec le coffret qui la contenait puis il se passa quelque chose dans la lumière, des variations qui semblaient opposer les deux personnes dans le bassin.

Et finalement, plutôt que de passer sa colère sur la boîte, Luxiana concentra son ire sur l’avenir douloureux qu’elle accorderait à cet ennemi et la lueur qui irradia leurs yeux était d’une intensité qui fit sourire la louve. Un ennemi, un traître méritait largement ce qui était décrit. Ce fanfaron dont il était question, était-ce ce Gabziel ? Probablement.
Quel était la source de la bravade de cet homme par contre, cela restait un mystère. Est ce que celà avait un lien avec la soirée oubliée du souvenir précédent ? Elle sentiit la pointe d’un regret alors que Lucianus évoquait la colère qui l’avait emporté à la visite du fanfaron...un sentiment familier.

Il semblait y avoir dans tout celà des enjeux bien plus larges qu’une simple rivalité de personnes, ou de sceaux brisés. Et celà revint sur le roi, le père de Lucian, dont Luxiana évoquait encore l’ignominie.. quelques phrases plus tards, Alva déduisit que cette ignominie devait être les prémisses de cette trahison qui se solderait sur les rives de cette rivière que Lucianus venait d’évoquer avec une pointe de peur qu’il ne laissa pas paraître. Et ce serait bien ainsi que celà allait finir. Les enchantements ne suffiront pas, le roi trahira... et Lucianus sera maudit. Luxiana ne pourra lui donner de sa lumière, ou celà ne suffirait pas. Alva pinça légèrement les lèvres. Lucian avait beau apprécier sa condition de maudit par les pouvoirs qu'il lui donnait, ce souvenir révélait qu’il avait perdu tant de choses ce jour-là... pour préserver les plans, pour une cause plus grande que lui-même. De toute évidence ce Gabziel avait des velléités de destruction et semblait être une enflure, la cause protégée par Lucian et Luxiana était sans doute juste.

Alva soupira, se rendant compte de l’effort qu’elle devait fournir pour rester objective et se souvenir qu’elle ne voyait les choses qu’ au travers du prisme de Lucianus et Luxiana. On a rarement de l’affection pour son ennemi et ce jugement était probablement trop subjectif pour s’y fier.
Mais du moins, cet homme croyait en ce qu’il voulait préserver et était prêt à un sacrifice dans ce but qui valait à ses yeux plus que son avenir.
Deux mots pour résumer les choses. “C’est ainsi”. Elle ne s’était pas trompé en voyant en lui un autre alpha et il ne l’était pas que par le degré de prédation et de dominance dont il était capable.
Quelques secondes de silence s’installèrent alors que l’image se figeait.
* Le roi qui aura sacrifié sa couronne... et sa lumière.*

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Oui j’avais eu cette première idée en me demandant si ces sceaux n’étaient pas des liens magiques, mais ça je savais que c’est un élément démoniaque. Enfin selon Amy qui en avait eu aussi dans son temps et qui en avait toujours. Alors, pourquoi est-ce si similaire ? Il faut dire entre mon tatouage et celui de l’autre démone, ils étaient différents, donc peut-être que c’est encore qu’une autre manière d’être représenté et si j’avais des tatouages magiques autre fois, il ne serait pas déconnant que mon corps en perpétuel changement et bourré de symbolique me fasse le clin d‘œil ? Mais, ça je ne pouvais le dire à la louve sur moi et avec qui je crevai d’envie de jouer, comme si l’allégresse du début de ce nouveau souvenir nous stimulait et je dois dire que oui… j’avais envie de l’emmerder et de me battre avec elle ! D’avoir plus de contact que l’avoir sur mes jambes et entre mes mains ! Et plusieurs fois, mes mains la flattais dans des gestes plus ou moins involontaire au fil du souvenir amenant à des réponses pour autant être une quelconque illumination…j’avais l’impression de voir une scène de théâtre avec un acteur ayant des traits… est-ce bien vraiment moi dans cette onde avec cette sœur ?

En tout cas, on avait la confirmation que Délos était bien hors de la terre et je ne serais pas étonné que ce Délos ait influencé le Délos de la terre ou bien était simplement un avant-poste pour repousser des envahisseurs, des envahisseurs fait par ce Gabziel ? Avait-il au fond pas deux guerres ? Il n’est pas rare que les immortels s’amusent à s’attaquer indirectement via le biais des mortels (et j’en sais quelque chose) avant de s’affronter en face à face ! Et je trouvais ça amusant que j’aie en ennemi à cette époque un mec qui se nomme Gabziel alors que j’ai un phénix qui me colle au train du nom de Gabriel ! … mais attends c’est quand même assez proche cette affaire ! Coïncidence ou au fond, j’ai cherché un pauvre idiot pour me forcer à me rappeler ? Manquerait plus que ça soit un ange ! Et cependant, je savais déjà qu’il avait plusieurs plan (coucou l’enfer), mais je n’avais pas accès à ceux -ci que des théories ou vieux grimoire mentionnant des existences possibles… et là j’avais la preuve qu’il avait plusieurs plans autres qu’Avalon et l’Enfer ! Il avait Delos… un Délos qui avait une fenêtre sur la terre. Pourquoi ? Une surveillait la terre ? Ou était-il lié à celle-ci ? La terre n'était-elle au fond pas la table basse du salon de Délos ?

Puis Luxiana s’énerva et Alva me demanda donc la moitié de ma quoi … je dirais mon âme au vu de ce que semblait contenir le collier, mais il n’y avait pas que la mienne apparemment… il avait un « elle » selon le regard de ma sœur. Encore un mystère pourquoi je porte une âme d’une tierce personne et pourquoi j’ai offert la moitié de la mienne et comment scinder une âme sans être un démon ? Surement avec beaucoup de magie et surtout pourquoi m'amputer ? Et si on parle bien d’âme, alors ça voudrait dire que j’ai vendu la moitié à Bel et qu’elle ne l’a jamais vu ? Elle s’était fait enfler d’une moitié (démon de merde encore tout ça !) ! Et cette partie oubliée, était quelque part sur terre … je me sentais pris dans une ivresse incommensurable… les traits de mon visage se décomposent. Une demi-âme… il avait une demi-âme de lulu qui traine !! Avec une autre… mais ça on s’en fout, quoique pourquoi vouloir la cacher ? La protéger de Gabziel ? et si j’ai fait ça, c’est parce que je prévoyais une tragédie après non ? je me vois mal faire ce genre de chose juste pour « masquer »… putain, j’ai une moitié d’âme… si je la retrouve, alors … ça fait quoi ? Je serais encore un démon ou bien je vais tendre à… oula non … alors si je ne suis pas effrayé de grand-chose, ça en revanche me fou des lames de glace dans tout le corps et j’ai soudainement excessivement froid !

Mon dos se pressa très légèrement contre la main de la louve après avoir frissonné légèrement à la glissade de sa main, c’est que cela devenait assez agréable. Et mine de rien, je ne pouvais nier qu’elle était bien trop chaude pour être humaine et que c’est surement un point très positif pour le frileux que je suis ! Cet étrange besoin de chaleur me ramenait avec l’envie insatiable de son contact, de plus et surtout du constat édifiant de notre posture qui n’avait rien de bien conventionnelle… et aucun de nous deux ne semblait avoir envie de se mettre autrement. Cela me fit sourire faiblement, essayant de retenir je ne sais trop quoi… au moins Alva n’avait pas insister pour connaître mes hypothèses, je me voyais mal parler d’âme, même si cela m’aurait facilité une discussion future si un jour je viens à lui dire qu’elle a entre les jambes le diable. Enfin déjà si un jour je lui sors que je suis un démon, ça serait déjà bien, pour le petit sobriquet on verra. Si Morgause avait largement deviné avec toutes les boulettes d’Amy et puis elle avait fait que des sous-entendus dessus, je n’ai pas très envie que la louve vienne à l’apprendre. Pour la simple raison qu'elle n’aura pas cette … je ne peux pas dire ouverture d’esprit, mais quelque chose qui fait que ça ne choque pas vraiment les enchanteurs connus d’avoir dans leurs draps ou bien en ami Lucifer. Je suis même certain qu’au fond, cela nourrit les égos. Ou tout simplement que je n’ai pas envie de perdre la louve en lui disant cette vérité trop horrible pour le commun des mortels. De toute façon, si je sais qui je suis actuellement, je suis contraint d’admettre que je ne sais pas vraiment ce que j’étais et si tout ça n’est pas à remettre en question sur qui et quoi de maintenant. Est-ce au fond, cette royauté avortée qui m’avait poussé à refuser de me mêler au destin des enfer avec ce trône tendu ? Peut-être bien…car j’étais roi d’autre chose et que je ne voulais pas gouverner une bande de démon en carton ! Et pourtant, ce trône j’allais le prendre… putain mais encore et toujours cette boucle !
Est-ce bien prudent de faire ça ? De lui proposer de venir sur mes traces d’un passé dont j’ignore tout ? Non absolument pas… je vais me brûler contre des flammes que je ne veux pas éteindre et qui me donne chaque moment plus envie de m’y jeter … limite Blanche aurait été partante ? hum, elle avait ses quêtes et je verrais si je lui en parle et à la fois, je n’avais pas tant envie, puisque les images de mes souvenirs parlaient pour elles… et surtout, il fallait qu’elle se concentre sur son avenir, sur la meute avec Tristan et surtout auprès des enchanteurs, je ne peux me permettre de la prendre une nouvelle fois pour des jours, des semaines alors que le temps s’écoulait pour Morgause et son alpha chéri d’amour tout chaud et surement tout doux. Il était temps, qu’elle prenne le temps pour elle et je crois que la part égoïste de la fée avait besoin d’être en train de regarder son nombril… et peut-être aussi que j’avais proposé à Alva car j’avais envie qu’elle soit avec moi dans cette aventure. Sans que je veuille me justifier. Et puis, il était trop tard, j’avais esquissé un sourire un peu trop véridique et sincère sur le plaisir de sa réponse ne souffrant d’aucune hésitation… et j’avais tendu ce doigt de promesse qu’on avait déjà échangé une fois. Deux gamins avec des ambitions d’adulte !
Et voilà que la louve augmentait sa promesse à plus large qu’un voyage et cela me fit plaisir et je ne chercha pas à me question plus, alors que mon regard s’attarda sur son visage, sentant une chaleur et un battement plus prononcé dans cette fichue poitrine, d’un cœur qui voulait que je ne l’oublie pas et cette envie trop forte d’unir autre chose que mes doigts mais la discussion plus animé de mon souvenir coupa mon élan visant à l'embrasser. Nouvelle frustration.

Et la lumière, si je brille c’est mon pouvoir ou bien voit-elle ce qui reste de mon âme ? J’étais en train de vivre un étrange trip et j’en restais pantois et interdit à la fois, laissant mon visage sur la suite, venant à mes conclusions, tout en ayant complètement beuger sur mes hypothèses d’âme. Je sentais les enjeux politiques, les intrigues chose que j’aime et qui façonne mon existence … et cette fameuse rivière le fameux lien, comme ce bassin où je me sens bien dans l’onde, cette scène me rappelait quelques jeux avec mes enfants ou mon rapport constant à cet élément, peut-être que cela vient de là ? Il faudrait d’autres scènes de vie pour voir si je suis proche de ma sœur encore d’un point de vue tactile ou bien si ce n’est … que dans l’onde ? J’avais quelques réponses mais ce ne sont que des réponses personnelles. La voix d’Alva me ramena un peu à la réalité… oui un homme prêt à sacrifier sa personne pour une cause… et pour laquelle ? Je ne voulais pas qu’il détruise quelque chose. Mon regard alla sur la louve, le sacrifice quelque chose qui lui parlait, je ne savais pas quoi répondre mise à part un :

* Cela devait sacrément en valoir la peine. * J’humecta mes lèvres, alors que mes mains glissent en vas et viens sur les bras de la louve, comme pour me réchauffer au fond oui j’avais toujours froid. Et c’est drôle d’avoir cette double sensation… j'inspire et seule l’odeur d’Alva inondait mes narines et cela me fit faiblement sourire… j’ai beau me voiler la face, sa présence était un peu trop réconfortante, même si je n’ai pas besoin d’être consolé… avoir quelqu’un tout bonnement. Depuis quand es-tu si importante ? Limite, j’aurais pensé plus à Blanche, mais tout ceci ne l'intéressait pas, alors que la louve je la sentait frémissante (et sans avoir l’empathie) de curiosité. Elle réagissait aux éléments, aux éléments de prédations les validant presque et elle semblait comprendre sans juger, hormis poser des questions tout à fait juste. Enfin bon, tout ceci remettait en cause que je sois réellement un Mizuchi… un dragon surement mais pas de la terre, d’un autre plan, puisque ma sœur parlait de queue, d’ailes et avait montré le bout de ses crocs… et surtout les sceaux représentent bien une sorte de dragon ailé et un serpent…

* On ne sacrifie jamais un morceau de soi si ça n’en vaut pas la peine.* dit-elle en faisant passer ses mains sur le dessus de mes bras pour arrêter mes mouvements.
Je baissai les yeux sur mes mouvements, levant mes paumes pour ne pas savoir quoi en faire. alors je les mis sur les cuisses d’Alva immobiles. Voilà que je lui branlais les bras !

* Sauf quand on est idiot. Navré pour la branlette de bras… * fis-je avec un peu d’humour pour masquer ma gêne. Avec le peu de souvenirs que j’ai, tout porte à croire que j’ai échoué, mais à la fois … si la rivière est le passage pour la terre ou d’autres plans, alors j’ai dû réussir, d’une quelconque manière et j’ai soit condamné Délos à être isolé, ou je me suis isolé de Délos, en perdant apparemment beaucoup de mon être. *
* Sauf quand on est idiot.*consentit elle avec un rictus avant d’ajouter dans un reproche amusé *Tu aurais pu trouver plus élégant comme formulation.*

Oui j’aurais pu, mais je n’ai pas vraiment réfléchi, après y a-t-il d’autres mots mieux pour s’excuser de lui avoir frotté un peu trop fort les bras en quête de chaleur ?
* Astiquer ? Frotter… non décidément je n’ai pas mieux… navré de vous avoir astiquer madame la duchesse. * dis-je d’une voix pompeuse, avant de pouffer car quand même, je ne me rattrapais en rien !

* On dit navré de vous avoir astiqué, Votre Grâce. Ces roturiers, il faut décidément tout leur apprendre..* répondit-elle sur le même ton.

* Il est vrai qu’il faut que je dise votre Graaaceee… madame la Grace duchesse Alva GRACE Hennessy, première du nom de sa majesté ventripotente et frétillante ! * j'insiste exagérément sur le “Grâce”.
* Ventripotente! Je ne te permets pas!* dit elle faussement outrée. * C’est toi qui a pris du gras par rapport a ton jeune toi, n’était il pas un peu plus musclé?* ajouta t’elle en lorgnant vers Lucianus pour appuyer ses propos.

* Je parlais du roi tu sais. * dis-je avec une moue faussement vexée… après oui, plus jeune j’avais des épaules beaucoup plus larges et j'étais moins fin. La raison ? oh bah … mon mode de vie chaotique et si je faisais plus attention à mes repas ou même à moi … je serais un peu plus épais ! enfin bon entre ma fille et mon majordome, je commence presque à avoir des vraies heures de repas et équilibré… sans parler des vols de plus en plus fréquents cela travail et tu seras contente que dans quelques mois ou années je serais aussi sexy va ! * J’ai plus perdu que pris madame ! Tu as qu’a me faire des petits plats, comme la bonne épouse que tu es censé être et peut être que j’aurais une meilleur hygiène pour être aussi sexy ! * et ça va encore dégénérer !

Elle ricana * Mais si je cuisine trop bien, tu vas t’empâter et tu seras trop lourd pour décoller une patte du sol, et tu deviendras encore plus gras et je n’aurais plus de place dans le lit conjugal... Non, je crois que je vais continuer à faire des muffins immangeables !*

* Je n’ai pas de patte donc déjà soucis réglé… Oh mais en réalité tu fais ça pour ma ligne ? Mais quelle merveilleuse chérie que j’ai ! * fis-je faussement joyeux en ouvrant la bouche tout “content”... et lui tapota sur la tête de ma main libre, reniflant de mon affreux museau de fieffé cabotin ! Elle écarquilla les yeux outrée, sa bouche dessinant un “oh” qui ne franchit ni ses lèvres ni sa pensée avant de secouer pour dégager ma main et m’envoyer ses cheveux dans la figure par la même occasion. * Tu sens que tu te tapotes aussi la tête ? Je n’ai même pas besoin de le faire moi même, quel merveilleux chéri que j’ai !*
Je pouffa en me prenant ses cheveux autant qu’elle devait sentir son visage fouetté … et oui j’aime toujours cette odeur et c’est … rho merde Lucifer !

* C’est parce que je suis une brave bête… mais le plaisir est de le faire moi même car je suis celui qui mène ! * dis-je juste pour la provoquer en référence à quand madame disait qu’elle était au dessus !

Elle fronça le nez de dénégation * Il faut toujours laisser croire aux subalternes qu’ils ont encore un petit pouvoir, ça les aide à accepter leur position et ça les rends plus docile.* dit elle avec un sourire carnassier.

* Oui maîtresse suprême alpha ! * fis-je dans cet air qu’avait les grand soumis dans des jeux avec du cuirs, des fouets et des soumissions, un peu dégradante mais qui fait bander quand même … bizarrement j’ai plus du mal pour ce côté humiliant, enfin si c’est moi qui tiens la laisse… c’est autre chose, mais pas si je suis a l’autre bout.
Et elle éclata de rire en faisant non de la tête. * Et voilà comment perdre du sex appeal en moins de dix secondes.*
* Et encore je n’ai pas aboyé !* je pouffa, secouant la tête… enfin je suis certain qu’il en aurait qui aimerait se faire châtier par Alva Hennessy ou même papaLoup…les deux pour les plus dérangés !

Elle leva les yeux au ciel avec une petite grimace avant que son regard ne se pose sur les silhouettes qui s’étaient figées de l’autre côté du miroir. On pouvait voir la lumière du pendentif à travers l’eau limpide du bassin. Je sentit sa main serrer légèrement le tissu de mon habit alors que son regard passait des personnages au paysage terrien, son sourire s’atténua un peu au fil de ses pensées qui devaient la ramener à tout ce qu’on venait de voir. Enfin bon, cette digression ne retarda pas mes pensées … Une âme…pour cela que j’avais caché mon âme ? Pour la récupérer si j’échouai ? Cela commençait à être la meilleure raison. Mais alors, pourquoi pactiser ? Dans mes souvenirs, je ne savais pas que Bel en était une tout de suite, pas quand elle m’a susurré cette vergence… je ne me souviens même pas d’avoir des pouvoirs ! Comment j’ai pu être l’esclave d’humain ? Mais étaient-ils humains ? Non, cela ne pouvait pas être des Délosiens, leur sang était rouge et … Gabziel ? Non il devait être comme moi. Je soupirai, passant finalement une main dans ma tignasse rousse… comment j’ai fini ainsi ? putain ! Mais j’ai l’impression d’être une farce ! Alors que sa main retomba lorsque je passais la mienne dans mes cheveux hirsutes, son autre main descendit le long de mon bras, laissant son petit flot de frissons agréable d’une peau surstimuler par nos contacts pour venir… attend tu prends ma main ? Mon regard se baissa sur ces doigts nouant les miens. Que fais-tu Alva ? On va faire la chansonnette : dansons la capucine ?

* La rivière. Ça faisait partie de tes plans, j’en déduis que tu as dû réussir. Tu as échoué à trouver une autre solution et tu as beaucoup sacrifié pour ce en quoi tu croyais ou pour ta vengeance, les deux semblent assez liés.* dit elle les yeux vers le paysage terrien qu’on voyait par l’une des ouvertures au loin.

* Ou ce fut la solution D, j’ai toujours plusieurs plans de rechange et qui se modulent selon les actions d’autrui… quelque chose n’est pas allé dans le chemin principal et j’ai dû ajuster jusqu’à épuiser des solutions. * cela était un aveu sur à quel point je pouvais être stratège et que je réfléchissais beaucoup plus que mon air nonchalant laissait paraître. Si je n’ai que trois solutions, alors j'estimais être mal préparé. En tout cas, j’avais encore le regard sur nos mains… je retire ? Est-ce que c’est déplaisant ? Non. Est-ce gênant ? Un peu … Bon allé c’est CHAUD ! Je garde ! … ohlalalalala… je serrais un peu plus les siens dans une fine pression et relevai vers le souvenir. * Ou j’ai allié les deux, quitte à sacrifier quelque chose autant se faire plaisir dans un baroud d’honneur. * c’est bien mon genre ça ! * C’est si étrange … j’ai l’impression d’observer une scène de théâtres sans prendre totalement conscience que c’est moi, ce jeune freluquet à écailles dorées… *

* Je te reconnais, sur plusieurs points, vous êtes semblable, sur d’autres très différents, c’est assez déroutant, et ce monde, cette lumière ça semble presque irréel..* elle eut un petit reniflement amusé *Un freluquet ampoule avec un chignon... Uhm, laisse toi pousser les cheveux d’autant et je t’en ferai un à ton retour, on verra si tu te reconnais mieux.*
Hum, oui il est normal d’évoluer avec autant de milliers d'années aux compteurs et puis bon, les expériences de la vie. Cette lumière était quand même étrange et je me demande si c’est la vraie vision ou simplement celle d’un souvenir avec une symbolique plus marquée pour me rappeler que je n’étais pas maudit. Haha ampoule… cela me fit penser à l’un des surnoms que me donne Blanche tiens !

* Tu sais comment me surnomme Blanche quand elle est colère contre moi ? ...Par contre c’est niet pour le chignon ! Mes cheveux sont membre du syndicat de la liberté !*
*Oh, juste une fois....* dit elle avec une moue de petit chat implorant.

* Tu es presque trop kiki avec cette moue … ohhhhhh… c’est toujours non ! * si le début semblait faire croire que je fondais, mon non était plus ferme pour la blague. Les yeux de Mia ne marchent pas, alors petit chat-louve ne tente pas ! remarque, je serais bien fichue de me laisser faire car j’aime trop les papouilles crâniennes …
Elle baissa la tête avec un soupir résigné et la petite moue qui va avec, avant de relever juste les yeux. *Une toute petite fois....*

* Tu m’étonnes que PapaLoup est gaga…! Bon je fais une concession, tu auras le droit de tenter le chignon que si en échange j’ai un mois de papouilles ! *
*Un seul chignon, contre un mois ? Tttt Tttt... Un chignon, une nuit ! Si tu en veux d’autres, il faudra trouver d’autres arguments.* précisa t’elle.

* Une semaine ? * fis-je avec une moue adorable… Tu connais le principe de la porte enfoncée ? Je demande un truc exagéré pour avoir ce que je souhaite après.
*Uhm... A condition que tu le portes dans les couloirs de la Ligue.* proposa-t-elle en retour.

Et voilà qu’elle abuse encore plus… Bon, l’idée était amusante et je n’avais rien à foutre des avis des gens de la Ligue. Et puis contre une semaine de papouilles intempestives, franchement, je pourrais la choper dans les couloirs et lui réclamer des gratouilles, cela la mettrait mal à l’aise ! Et si elle est sage je mettrais des ombres ! * Oui, je ferais battre le petit cœur de LiYang !*
*Il n’aura qu’une envie, te l’enlever, mais interdiction qu’il le fasse. On déambulera tous les deux, avec l’air affreusement sérieux et froid... et on verra leurs têtes incrédules se demandant ce qui te sera arrivé pendant ton voyage. Je suis même sûre que Ghislaine et ses amis trouveront d’autres rumeurs et il suffira de prononcer le mot “goule” pour que Vincent se fasse pipi dessus..* dit elle avec un petit air faussement machiavélique

En voilà une idée qui me plait ! Et tu sais que je serais partant !
* Je vais devoir m'entraîner devant un miroir à être aussi coincé que toi ! Et je te propose même de faire un chien de Pavlov à ce bon Vincente, pour que ce mot vide sa vessie à chaque fois … * cela partait dans des idées farfelues, mais que je serais capable de réaliser avec ou sans le concours de la louve ! Finalement, si tu rencontres Morgause, peut-être qu’a trois nous tourmentent le monde encore plus ! Lilithe va !

*Tu verras, ce n’est pas si difficile, il suffit de ne pas sourire, d'afficher un regard fier et froid, et se tenir droit en regardant systématiquement au-dessus de la tête des gens..* dit-elle en mimant la posture un peu exagérée. * Tu veux dire qu’il fuiras autant de la vessie que de la bouche .* souligna-t-elle avec un petit rictus sans que j’arrive à vraiment savoir si elle était partante ou si c’était pour le jeu.

Je l’imita dans sa posture de pinbech * C'est comme avoir un balais dans le fondement et les échardes qui picote !* dis-je pour l’emmerder * Baver ? Ah merci l’escargot ! *

* Le balais et les échardes ce n’est que pour aider les piètres imitateurs. .* dit elle en poussant d’un doigt contre ma poitrine avec un rictus ironique.

Haha, merci mais non ! * Quelle bonne idée pour consoler Vincent …* fis-je d’un air prédateur, empalé tiens ! Il sait pourquoi il bave lui ! * C’est donc acté, une semaine de papouilles. Merci Bouillotte ! *
* Tu ne l’auras qu’une fois ta part du marché remplie. Et sinon, comment te surnommes Blanche ?.*
On verra ça ! Je vais te renégocier la chose tu vas voir ! * J’en ai deux, mais quand elle est pas contente c’est “Luciole” ! * je m'étais légèrement dandiner pour l’imiter.
*Oh! C’est trop... kiki.* dit elle pour se foutre de ma gueule, je roula des yeux. * Tsss… je te dirais pas, l’autre si tu te fous de ma gueule constamment ! tu vois on peut rien te dire sans que tu te moques ! * allé un vrai gamin, surtout que je taquinai aussi. On n’est pas sérieux deux minutes ! Enfin on parle de Blanche hin bien entendu que c’est mignon !
*Il y a Luciole et bien sûr le fameux “Luciiii”.* énuméra t’elle en prenant une petite voix plus aiguë pour imiter Blanche sur le second, je n’avais aucune idée qu’elle avait fait de même avec son père tout à l’heure en se moquant de nous. *Le suivant c’est quoi, Lucinette ? Lucikiki ? Oh mon pauvre... quand même pas Lucette ?*

Lucikiki ? Lucette ? Je la regarda perdant tout mon sérieux, pour me mettre à rire de plus belle… je pencha la tête pris d’un fou rire des plus difficile à contrôler, mon corps se secouait de plus belle… mais qu’elle est conne je vous jures ! Et je n’eu pas vraiment le temps de reprendre mes esprits quand j'entendis ma voix reprendre et distillé un peu de sagesse dans toutes nos bêtises !

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

Le souvenir continua avec un temps de pause long, avant que Lucianus, reprenne la parole : « La lumière façonne les ombres, sans elles il n’y a pas de ténèbres et sans ténèbres il n’y pas d’éclat. C’est un peu comme la vie et la mort… La vie ne cesse d’offrir des présents à la mort pour lui prouver son amour et la mort les garde précieusement le temps que la lumière revienne et les redonne à la vie plus belle que jamais pour un nouveau cycle. Il faut parfois sombrer pour permettre à ce cycle de continuer éternellement… et Gabziel ne peut interférer. Il n’est pas stupide, il est juste ignorant. »
Un silence s’installa entre eux, Luxiana le toisa longuement … même moi, je me trouvais incroyablement lucide et surtout j’interprétai tout ça autrement, il parlait d’âme… j’en étais presque certain. Et face au silence de sa sœur toujours aussi majestueuse, il reprit.

« Mais cela n’arrivera pas. Je n’ai pas de risque d’être ténébreux. Tout se passera comme prévu. » il lui fit un sourire plein de confiance.

« Oui, cela n’arrivera pas… sauf s’il y a trahison. » dit-elle avec une certaine conviction mais sa mâchoire semblait plus dure, comme pour réprimer d’autres arguments. Elle hocha la tête. « Et je te gaverais, comme un serpentaire juvéniles !! … et pour te répondre, je le ferai si tu m'ordonne de fermer le passage. Mais jamais je ne tarirai, la rivière… je ne serais pas ta condamnation ! » dit-elle plus sérieusement à la fin, en lui envoyant de l’eau à la figure !

Une petite bataille d’eau… voilà qui était touchant…il avait envisagé la destruction de la rivière, cela était donc la conséquence de mes autres souvenirs ? Et les ténèbres… mon pauvre ami que je suis dans le passé, tu les as eus et ne les avaient pas déjà en toi avant même d’offrir le reste de ton âme à Bel ? La démone savait que j’avais qu’une moitié ? Ou bien avait-elle le collier ? Même avec une moitié, elle avait pu me rouler dans la boue, le sang et l’ignorance… est-ce une bonne chose d’avoir vendu que la moitié ? Cela change quelque chose ? Je ne pense pas… a moins que l’autre moitié était la raison pour laquelle maintenant mon sang revient doré ?

Sing me a bloodysong

Lucian + Alva + Tristan

""La musique, c'est du bruit qui pense."”

On peut faire beaucoup pour quelque chose en quoi l’on croit, ou pour l’espoir qu’on place en une chose ou une personne. Mais quand l’on en vient à sacrifier une part de soi, de son âme, de sa vie... ce n’est que pour quelque chose qui en vaut la peine, quelque chose ou quelqu’un qui nous dépasse, une idée, un objet ou une personne qui a , à nos yeux, plus de valeur que ce que l’on est prêt à perdre pour elle... Sauf quand on était idiot... Oui, le fait que ce soit justifié ou non, celà reste quelque chose de subjectif.

Malgré le sérieux et le tragique que le futur apportait aux mots de Lucianus, Le dragon réussit encore à les faire rire tous deux, avec cette expression parfaitement déplacée et sidérante pour décrire le geste qu’il avait machinalement fait sur ses bras. Encore un peu et elle se serait frappé le front du plat de la main. Et au lieu de ça, ils partirent dans un échange faussement pompeux sans queue ni tête... comme toujours.

Mais si cet échange eut le mérite de détendre l’atmosphère, les faits étaient là, et l’histoire s’écrivait devant eux, et eux en connaissait une partie de la fin, Lucian détenait certainement d’autres éléments qu’il lui appartenait de partager ou non. Si sa présence avait été imposée à Lucian pour les premiers souvenirs. Le dragon avait fait le choix de la laisser voir la suite, ou plutôt de la garder près de lui. Cette idée était aussi étrange que cette posture trop intime et à laquelle aucun d’eux ne se soustrayait pour autant. Peut-être avait-il plus besoin d’une présence qu’il ne l’admettrait, ce vieux crétin de dragon solitaire qui pensait n’avoir jamais eu de coeur. Elle glissa sa main dans celle de Lucian actant sa présence par un ancrage et acceptant d’admettre que ce contact offert par cette situation, elle avait tout autant espéré le faire durer, même si elle lui avait laissé le choix de la renvoyer.

En tout cas, si Lucian voyait dans la condamnation de la rivière un échec en grande partie, Alva était moins pessimiste. Sans doute avait-elle trop l’habitude du sacrifice pour ne pas y voir un acte de courage chez un autre. Et puis avant même d’en arriver à cette ultime bataille où il avait mis fin à la trahison de son père, il avait déjà cette possibilité en tête, c’était donc un des plans possibles si le reste ne suffisait pas. Et Lucian confirma cette possibilité, rappelant qu’il était loin d’être le jemenfoutiste qu’il présentait à qui voulait dans les couloirs de la Ligue ou les rues de Londres. Un plan bien préparé, comme pour la mission qui lui avait fait ouvrir les yeux sur qui pouvait être Lucian Morgenstern et ce n’était pourtant encore que la surface.

Preuve que ce jeune “freluquet” qui n’en était pas tant un, avait des traits communs avec cette version fossile qui avait tout oublié de lui ou presque. Comme cette intelligence, ce regard prédateur, cet attrait pour l’eau, pour le jeu, ce sourire malicieux... cette intransigeance, cette détermination à aller jusqu’au bout de son but. Oui, Lucian avait gardé de Lucianus peut-être plus qu’il ne s'en souvenait.

Et comme pour donner raison à ses pensées, Lucianus reprit la parole pour leur offrir une de ces perles de sagesse qui franchissait parfois aussi les lèvres de Lucian. Ses mots étaient justes et on ne pouvait les écouter avec indifférence poussant même la louve à se questionner sur sa propre vision du cycle de la vie. Si ce cercle vertueux entre la mort et la vie avait une vérité en botanique, Alva ne l’appliquait pas aux êtres vivants, enfin pas au-delà du fait que les corps se dégradant pouvaient faire un bon compost. D’un point de vue de l’esprit ou de l’âme, la louve était loin des croyances religieuses. Pour elle, la mort était une fin, un état définitif... sauf quand un nécromancien mettait son nez là dedans. Mais s’il y avait autre chose, une autre utilité à ces âmes cela expliquerait l’enjeu qu’elles représentent.

Lucian semblait vouloir protéger un de ces cycles, mais ses mots laissaient entendre que c’était à un niveau plus large qu’une simple vie. Ce Gabziel voulait-il menacer la vie de Délos ? Celle de la terre ? Ou était-ce encore tout autre chose dont ils n’avaient aucune idée car il manquait trop de contexte.

Voyant le courroux de sa sœur, Lucianus voulut la rassurer et la grande rousse renouvela sa promesse de l’aider, à une exception près, celle de le condamner aux ténèbres, ponctuant d’un jet d’eau cette remontrance cachée pour passer à autre chose ? Pour profiter de son frère tant qu’elle le pouvait ? Pour cacher que ça l’affecait encore plus profondément ? Tout celà à la fois peut-être. Et ils se reprirent à jouer comme des enfants.
Luxiana n’aura pas besoin de le faire... Lucianus le ferait de lui-même.
* Je crois que c’était plus qu’une vague possibilité. Il s’était préparé à l’idée d’en arriver là.*