Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes ♦ Feat. Anastasis, Eos, Lucifer

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Le retour de Anastasis avait été une bénédiction, même si celà faisait mal, même si le voir éteint était une douleur constante, comme son silence, ses crises, le ternissement de sa lumière. Si on avait dit un jour à la phénix qu’elle devrait prendre sous son aile l’un des siens plutôt qu’un humain, elle aurait rit disant que les phénix avaient ce feu béni en eux qui jamais ne s’éteindrait, surtout pas celui de Ani... et pourtant, lorsqu’en rentrant du travail, elle le trouvait parfois assis sur le canapé, le regard dans le vide comme éteint... Elle devait admettre malgré sa gorge qui se serrait, qu’il avait besoin qu’on ranime le feu en lui.

Et si son retour était bel et bien une bénédiction, il était aussi synonyme de trop nombreuses larmes, parfois gâchées par faute de courage pour les récupérer. Lorsqu’il avait mis le feu à la salle de bain, elle s’était enfuie dans le jardin malgré le froid, et elle avait pleuré seule dans la nuit. Ce bain, c’était elle qui le lui avait préparé, avec des sels, des bougies, des biscuits qui pour une fois n’étaient pas trop cuits... comme quoi quand elle voulait s’appliquer vraiment, elle pouvait y arriver... enfin, tout ça pour qu’ils finissent brulés par le feu d’un phénix en pleine crise.
Alexan avait finit par la débusquer dans sa cachette pendant que Akakos rassurait tant bien que mal Ani après s’être calmé grâce au lamassus. Rion l’avait rassurée sur le fait qu’elle n’était pas responsable de ce qui s’était produit mais les larmes de la phénix avait continuées encore quelques minutes à se gâcher sur le coton de la chemise du lion, avant qu’elle ne regarde la tâche d’humidité en exprimant le regret que ses larmes ne puissent guérir les maux de l’esprit.

Enfin, ce n’était pas les premières larmes et ce ne furent pas les dernières, mais chaque fois que Eos s’essuyait les yeux, c’était pour repartir plus vaillante et chercher de nouvelles idées pour changer les idées de son âme soeur et tenter de rallumer cette flamme dont ils avaient tous cruellement besoin. Elle ne lui laissait pas voir ces petits instants de faiblesse, seuls Rion et Akakos en étaient témoins.
Elle ne voulait pas accabler Ani plus qu’il ne l’était, dévoué et aimant comme il l’était, il se sentirait coupable de ses larmes, alors qu’il n’en était rien. C’était la faute à un monde plus dur qu’elle ne l’avait cru et qui avait touché un être qu’elle affectionnait trop.
Mais elle ne doutait pas d’une chose, c’était qu’il allait se relever et briller de nouveau avec encore plus de force qu’avant, renaître au sens symbolique du terme.

A l’usine elle allait parfois proposer à Evalyn un chocolat chaud, sans vraiment lui donner la raison, c’était une façon de se changer les idées tout en se montrant présente pour cette nouvelle amie qui traversait elle aussi des moments difficiles, d’une pierre deux coups et puis lorsqu’elle voyait le sourire rallumer un peu l’étincelle dans le regard de la jolie petite blonde, Eos se sentait plus heureuse et plus à même d’affronter la douleur de son amour dont la plume noire avait indéniablement grossit pendant sa détention. Ani semblait défait, pourtant aux yeux de l’ingénieure, il était victorieux, elle n’avait pas eu tous les détails de ce qui lui était arrivé mais le peu qu’il avait bien voulu dire lui paraissait cruel et ses réactions trop vives alors qu’ils partageaient un câlin à trois... il ne supportait plus d’être entre les deux femmes, alors soit elle soit Akakos prenait cette place, et parfois Eos les laissait simplement tous les deux, le coeur un peu lourd mais consciente que son témoin, sa véritable âme soeur serait sans doute plus à même de lui apporter un soutien sur des choses qu’ils avaient peut être en commun. Elle n’avait pas envie de l’admettre pourtant, les signes de cette forme de violence physique étaient bien là... Alors ces soirs là, elle allait se blottir entre les grosses pattes réconfortantes de Rion et puisait dans sa chaleur, son pelage douillet et sa force tranquille, la force l’oubli, oublier la cruauté du monde et attaquer la journée du lendemain avec l’optimisme qui la caractérisait, si Ani manquait de lumière, alors elle brillerait plus fort, jusqu’à en cumuler assez pour pouvoir lui donner la moitié d’elle-même !

---

Le matin

C’était forte de ces belles convictions qu’elle s’était rendue au marché couvert de Spitalfields, l’un des plus anciens de Londres, dans lequel on pouvait trouver quasiment de tout et justement, elle voulait trouver pour ce soir des bananes provenant des antilles, la saison de celles d’Afrique touchaient à leur fin et celles des îles commençaient à arriver par bateau avec leur saveur sucrée qui devrait redonner le sourire au phénix... au moins le temps d’un dessert.
C’est en s’arrêtant devant l’étal d’un primeur justement qu’elle rencontra par le plus grand des hasards Lucian et la petite Mia qui s’exclama en la voyant approcher alors que l’homme était tourné vers les tas de clémentines.

« Bonjour Mia ! » s’exclama l’aéronaute en retour avant de relever les yeux vers le grand homme à ses côtés, et si sa nouvelle couleur de cheveux lui avait mis le doute, il lui suffit de croiser son regard pour pouvoir le reconnaître. Elle s’inclina alors dans une révérence un peu exagérée mais offerte avec un large sourire. « Sire Chevalier, c’est un honneur de vous revoir ! Cette couleur vous sied à ravir, nous voici joliment assortis tous les trois. » s'enthousiasma-t-elle en se redressant avec un clin d'œil pour la petite fille.

« Oui, nous sommes au naturel ! Tu viens faire des courses ? Ou tu veux qu’on te mange car tu sens bon la tarte aux pommes ?  » taquina la petite avec un large sourire.
« Noble princesse du soleil… » dit-il dans une révérence théâtrale. « Oui, entre élite d’automne nous pouvons nous gargariser de cette flamboyante couleur. Comment allez-vous ? »

« Très bien cher chevalier, et c’est à vous que je le dois de ce que l’on m'a conté. Alors sachez que je me retiens de toutes mes forces de ne pas vous serrer atrocement fort dans mes bras. » avoua la jeune femme qui observait la tenue du grand roue avec intérêt, ce bleu faisait ressortir ses yeux et lui donnait l’air de personnifier les premières neiges venant recouvrir les feuilles mortes à la fin de l’automne.

« Il vaudrait mieux vous épargnez une étreinte vous portez une belle bague pouvant choquer bon nombre de personnes, ignorant votre affection débordante. Quant à la raison de votre bonne humeur, c'est avec plaisir.  » dit-il alors que Mia ouvrait les bras.
« Je veux bien le câlin de papa ! »
Amélia inclina respectueusement la tête aux propos du dragon qui la ramenait à la plus élémentaire prudence pour sa réputation heureusement les bonnes mœurs n’interdisaient pas d’offrir une étreinte à une petite fille qui vous tendait les bras. « Merci de soulager mon irrémédiable besoin de câlins. » dit-elle en se baissant pour prendre la petite dans ses bras.  La petite jubila d'autant plus et serra la jeune femme qui pu sentir qu'elle avait déjà beaucoup de force pour son âge mais elle ne lui fit pas mal. Mia tira la langue à son père.
« Tu rates quelque chose… elle est chaude comme le soleil ! » ronronna la petite alors que son père ricana.
« Je n'en doute pas un seul instant.  »
« Si l’hiver est trop froid, tu viens me voir, je ne suis jamais contre un câlin. » souffla la rouquine à l’oreille de la petite avant de la relâcher. Cette dernière ricana et lui colla un bisou sur le joue.

A côté d’eux, le primeur ne savait pas vraiment comment se tenir. Il connaissait Amélia pour l’avoir déjà eu comme cliente à plusieurs reprises mais devait se demander si cet homme à qui elle s’adressait si pompeusement était bel et bien un Lord Chevalier... ici... dans ce marché certes renommé pour sa richesse mais où rares étaient les nobles ou les adoubés.
« Je suis venue faire quelques emplettes mais j’ose croire que tu ne me sauterais tout de même pas dessus pour me croquer au beau milieu de la foule ? » reprit la rouquine en se tournant cette fois vers la petite aussi pétillante qu’un phénix.
« Je pourrais si tu cours…  »  répondit Mia avec un sourire aux lèvres qui fit éclater de rire le phénix. Lucian acheta donc son kilos de clémentine et quelques poires avant de tendre à Mia l’une d’entre elles.
« Comment va Gordon ? » dit-il en l’invitant à poursuivre les emplettes dans le marché ensemble.
Amélia régla le prix pour une grappe des bananes qu’elle était spécialement venue chercher ici et emboita le pas du dragon qui arborait aujourd’hui une fourrure blanche plutôt que ses sombres écailles. « Aussi bien qu’il le peut » confia Eos alors qu’une expression plus triste voilà un instant son regard avant de retrouver un peu de cet éclat d’optimisme « Il s’est lancé dans le bricolage… Mais venez plutôt manger avec nous ce soir, nous pourrons inaugurer notre nouvelle véranda !   » proposa Eos, se disant qu’un peu de visite, et surtout d’un homme plein d’humour et d’énergie comme Lucian ne pourrait faire que du bien à son âme soeur.
« Au moins il s'occupe l'esprit. » répondit-il avant de lui tendre son bras sa fille avait sa main de l'autre côté et ses affaires avait été rangé dans son sac dans le dos.
« Pourquoi tonton plume n'est pas bien ?  »
« Des vilains lui ont fait du mal. » le chevalier lui répondit sans gêne mais plus bas pour que la foule ne soit pas intéressé par leur propos. Des vilains, oui c'était le cas de le dire ! Des démons encore... Après ce Samael voilà que deux autres créatures maudites avaient torturé Ani. A croire que ces... Non ce n'était pas bien de les insulter... Enfin si pour cette fois. A croire que ces immondes créatures sans âme voulaient s'acharner à le détruire !
« Ils sont morts en souffrant ? C'est les même vilain pas beaux que pour TatiVa ? » elle leva son regard vers son père.
« Oh oui… en effet Mia. » il eut un sourire sombre. La petite hocha la tête tel une petite reine ténébreuse. Amélia observait leurs réactions du coin de l'œil jugeant ces regards et ces mots un peu extrême et manquant de bienveillance... Mais pour une fois, elle n'eut pas de leçon à y opposer, elle aurait pu trouver à redire sur la souffrance mais même là rien ne lui vint... Ces démons ne méritaient pas sa compassion, pas en voyant l'air absent de Ani, pas en voyant sa lumière s'atténuer ainsi.
« Bah voilà il aura plus de vilain ! Et tu dis oui à Amelia ! Ça te fera du bien de sortir un peu et tonton plume est triste ! On accepte de manger avec vous ce soir ! » répondit la petite pleine de confiance.
« Excellent. Par contre, je vous prierai de garder les histoires de souffrance et de vengeance pour vous. Notre nid n'a pas besoin de ça. »  dit-elle sans animosité, ce n'était pas un reproche juste un constat amiable. « Vous aimez le poulet rôti ? » demanda t'elle avec plus d'entrain.
« Ceux qui font du mal à nos proches ne méritent pas autre chose.  De toute façon, on ne va pas en parler.  Je suis trop petite pour ça.  » répondit Mia avec un aplomb incroyable, ce qui fit sourire son père.
« Mia… ça suffit les discours de petite reine vengeresse.» la petite parut choquée avant de rire joyeusement. « Oui c'est très bien.  Quelle heure ? Mia risque de s'endormir sur le canapé cela dérange ?  Ou je viens sans bébé loup ? » dit il agréable serrant doucement la main de sa fille qui s'était invitée toute seule. Elle fit mine de bouder alors que ce n'était nullement le cas.
Le phénix eut un sourire indulgent pour la petite, elle pouvait comprendre le principe de vengeance et bien qu’elle ne l’éprouvait que rarement.. ces deux démons le méritait tout comme Samael pour avoir autant assombri le cœur de celui à qui elle tenait tant. Celui qui avait su éveillé sa curiosité, ses envies de voyages et son amour pour l’humanité. Celui sans qui elle n’aurait sans doute jamais passé le pas du voyage parmi les hommes, sans cesse tirée en arrière par son témoin qui ne jurait que par la chaleur réconfortante du nid.

« Ce n’est pas un souci, le canapé est large et confortable et sinon il y a bien assez de lit dans la maison si elle veut être au calme. Dix-neuf heures trente si ça vous convient, nous ferons la surprise à Ani » l’aviatrice fronça les sourcils une seconde avant de se dresser tout à coup sur la pointe des pieds prête à faire demi tour. « Oh! Mais il faut que j’achète d’autres poulets ! »
« Oui, il faut pleins de poulet ! Vous mangez beaucoup … et moi j’aurais une faim de phénix et de câlin ! » dit-elle plus bas mais son enthousiasme était présent.
« Très bien pour l'heure, sachant que je risque d’être en retard comme souvent. Besoin d‘aide pour porter vos cousins ? » taquina l’homme.
« Mes cousins ? Vous voulez dire mes courses ? »
« Bien entendu que non ma chère princesse aux plumes étincelantes… rappelez moi votre point commun entre votre délicieuse personne et les poulets  ?  » susurra t’il malicieusement.
La rousse fit de gros yeux, sous le petit rire de l’homme « Oh ! Chevalier ! Moi qui vous pensais gentleman, vous vous moquez ! Et bien pour la peine gredin, je vous réquisitionne pour m’aider à porter mes “courses” ! » conclut elle joyeusement en l'entraînant avec elle dans un mouvement de pivot pour les faire rebrousser chemin vers l’échoppe du volailler. « Et pour votre gouverne, nous avons moins de points communs avec les poulets que les hommes avec des cochons. »

« Ah bon ? Les hommes aiment-ils autant se rouler dans la boue pour se débarrasser des parasites ?  »   taquina t’il se laissant emporter avec un rictus amusé sur les lèvres.

« N’avez vous pas entendu parlé de cette nouvelle pratique qui se fait près des côtes ? Toute la bourgeoisie ne parle plus que de ça, de se faire recouvrir de boue pour avoir un joli teint ! Miss Fletcher s’est rendue à Ramsgate cet été, elle m’a raconté avoir fait un... elle a appelé ça un enveloppement avec de la boue... il faudrait que j’essaye, je n’ai encore jamais fait ça tiens... Enfin, celà ne l’a pas empêché de revenir rouge comme une écrevisse. Ah tiens, un autre point commun ! Les cochons aussi attrapent des coups de soleil.   » se mit elle à papoter gaiement tout en entrainant le dragon et la fillette vers qui elle se tourna tout à coup.
« Qu’est ce qui te ferais plaisir pour le dessert Mia ? »
« Une tarte aux pommes ! » dit-elle avec un rictus malicieux, similaire à celui de son père.
« Et bien voilà ! Nous allons devoir aussi retourner voir le primeur ! Oh, et il me faudra un peu de cannelle aussi. » s’emporta la rousse avec enthousiasme repartant rapidement dans un échange sur les épices dont certaines qu’elle regrettait de ne pas trouver à Londres et qu’elle avait découvertes lors de certains de ses voyages... voyages dont le récit les occupa pour le reste des courses entre autres digression au fil des pensées et de la volubilité des trois rouquins.

Tout en continuant leurs bavardages, le trio continua ses emplettes et surtout les achats de l’aéronaute pour le repas du soir qui venait de prendre plus d’ampleur que prévu. Le chevalier fut rapidement submergé de courses et il joua le jeu, allant l’un comme l’autre arpenter le marché sous les piques d’idée de la rousse ou bien justement du roux qui sortait des bêtises donnant des concrétisation à Eos ! Ainsi, il aurait aussi des bonbons, des sucettes et même des fleurs confites !

Lucian l’accompagna jusqu’au fiacre où le cocher prit galamment le relais pour aider la rouquine à charger ses paquets. Il fit de même en arrivant au domicile du phénix qui le remercia d’une pièce supplémentaire et d’un sourire des plus chaleureux.  Mais ce fut toutefois les bras bien chargé qu’elle frappa à sa propre porte, incapable d’en saisir la poignée mais Anastaiss alla l’aider..

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Même si j’avais tout un tas d’occupation assez prenante depuis mon retour, je devais quand même laisser du temps à mes proches, comme Mia qui avait pesté de n’avoir pas au moins la moitié de mon temps ! Une exigence de petite fille, désirant voir son père qui lui avait tant manqué… et puis de temps à autre j’avais mon fils, depuis que Tabitha était dans le coma, c’est une habitude de le voir. Ce qui ne m’arrangeait pas toujours, j’avais l’impression d’être le roc à loup… entre mon gamin et Alva, j’étais le soutien inébranlable des souffrances… et cette louve, je la voyait régulièrement entre le gouter du lendemain de chasse où Mia avait passé tout l’heure du thé à coller sa tata favorite shooté à la bénédiction de licorne… puis dans son restaurant chic qui s‘était indéniablement fini chez moi et au travers de quelques joutes et taquinerie on avait fini par se chauffer dans le salon, avant de finir dans ma chambre, désireux d’être dans un coin plus intime, alors que Mia pouvait nous entendre depuis sa salle de jeu… l’envie avait été un peu plus forte et finalement la louve avait désiré que je laisse mes mains au moins effleurer sa petite poitrine jadis griffée (me souvenant de ne pas jouer avec les tétons) par Azazel et après quelques vas et viens, son corps ne semblait plus réagir donc j’avais été plus entreprenant … laissant glisser mes lèvres le long de son cou, ouvrant son corsage pour continuer la descente jusqu’à ses deux petites monts (j’aime bien les petites poitrine puisque toute la main est prise), la titillant dans une envie prenante et farouche avant que … je me fasse fracasser la gueule d’un coup de poing involontaire initiateur d’une crise qui n’avait pas durer bien longtemps. le nez en sang doré, avait fait réagir la louve qui avant même ne se morfondre, j’avais ricané et dit une connerie pour changer de sujet et repartir sur une petite joute amicale et sans être tendancieuse. Il était incroyable comme on partageait rapidement pour se sauter dessus… je ne m’en plaignait pas, elle initiait à plusieurs reprises augmentant mon désir pour elle, alors que j’essayai de ne pas sombrer directement … à croire qu’il ne fallait pas grand-chose, puisque je lui répondais toujours favorablement et puis c’est mieux quand elle ouvre la porte, pour son esprit, même si parfois je suis le responsable ! J’avais signé pour la branlette et la frustration ! Puis on avait été sages après, quelques baisers et caresses… on avait mangé nos sempiternelles gaufres pour papoter au bord du lit sous une Mia ravie de nous câliner et d'illuminer la journée. A regret et comme toujours, la louve avait dû partir afin de rencontrer mon fils. Pour ma part, sous pression, j’avais cherché une partenaire (blonde) pour évacuer salement mes pulsions et je devais avouer que franchement… cela manquait de saveur ! Donc j’avais fini dans une soirée que j’avais transformé à coup de colère et de passion en orgie et combat…ouai cela avait animé quand même la maison d’un petit fils de baron assez borderline ! Cela avait fait la une des journaux puisque certains invités ne pouvant pas se tenir avaient fait quelques scandales et vandalismes tout à fait ironiques et très drôles (pour moi). Mais bon, le baronnet était sympa et il s'en foutait de dilapider son héritage ! Il aimait le scandale et il se lovait dedans au point de perdre son âme pour gagner en influence ! Et quelques jours plus tard, j'ai annoncé la nouvelle a Andrew, Kiera et Mia, pour Blanche… cela avait été un nouveau coup dur surtout pour la jeune femme qui dû annoncer cela par téléphone à son frère qui déjà maudissait la magie mais à ce stade la haïssait encore plus.

Enfin voilà, j’avais revu une autre fois ma belle louve, un soir je l’avais appelé pour lui demander si elle avait été libre, ce fut le cas, donc j’étais venu la chercher à moto, partant en balade hivernale sur le cylindré. J’avais besoin de me changer les esprits, la journée avait été rude et cela concernait quelques affaires démoniaques de quelques bars m’invoquant par une allégeance future… mais surtout un jeune seigneur à recadrer et soumettre. Je me sentais patraque et surtout un peu désabusé après quelques beaux combats qui ma foi me frustrait puisque ce seigneur prometteur n’était qu’une sombre merde. Je l’avais donc tué. Je commençai à me demander s’il avait quelque chose de potable ici-bas et voir Alva vivante et en forme malgré son esprit morcelé, me fit étrangement du bien… on avait bu un peu sur la selle de la moto partageant de belles discussions avant de repartir et finir la soirée ensemble, où j'avais tissé un cocon d’ombre dans la salle préférant ce moment à n’importe quelle plateforme douillette, puisque j’avais une bouillotte. Le lendemain j’avais été en pleine forme et prêt à abattre tout l’enfer ! Si la louve m’avait demandé si quelque chose n’allait pas, je m’étais contenté de dire que j’étais préoccupé par certains investissements. C’est encore étrange cette envie de la voir et avec un coup de mou de me faire revigorer l’esprit par sa belle présence… car niveau émotion ce n’est pas non plus le festival, je pourrais me shooter à Mia, mais non je voulais me perdre dans l’odeur de Lilas ! Et en parlant de se perdre, on avait joué, je m’étais pris un coup pour ne pas changer et quand elle était partie chez elle, j’avais dû canaliser mes envies sexuelles en solitaire pour ne pas perdre plus de temps… oui mon temps était compté et je m'accorde une pause qu’avec mes proches.

Ce matin-là, j’étais donc avec Mia au marché puisque la petite voulait faire ce genre d’activité banale et ennuyeuse que faire des courses de produits locaux. Au moins, je pouvais rencontrer un contact pour mon réseau et surveiller une cible, un sénateur qui m’intéressait particulièrement. J’avais prévu de me rendre à la Ligue dans l'après-midi trouver Tomoe peut-être, mais surtout rendre la note sur les démons que Tristan ne tardera pas à faire vérifier auprès de l’un des sacs à puce de sa meute élargie. C’est l’exclamation de ma fille, qui me fit tourner la tête de ma contemplation de clémentines… voilà une bonne idée pour apaiser le corps de la louve… Tiens donc Eos ? Toujours rayonnante, même si ça ne devait pas être la folie douce dans son nid !

Son accroche était amusante et je lui fis un large sourire répondant sur le même ton. Il est vrai qu’au mariage elle m’avait vu brun et non sous mon pelage naturel. surtout que je portais des affaires d’Avalon. J’avis opté pour quelques pouvant se fondre dans la masse londonienne, donc une belle veste bleue avec un col en fourrure blanc (encore et toujours à croire qu’il y a une pensée à Alva à chaque fois), un pantalon sombre et des botte de même couleur que la veste. Je n’avais que faire des regards sur moi, surement bien mieux habilité que la majorité des gens ici, mais quelques nobles se trimballent et ils ne portaient pas plus d’attention aux regards que moi.

Oui on va éviter que tu me fasses un câlin, non pas que tu sois désagréable à prendre dans les bras, mais les câlins franchement … Merci ! En revanche Mia était partante pour t’en faire un et de s’inviter en prime au repas de ce soir. En toute franchise, je pensais refuser, je ne pense pas être une « bonne » surprise pour le phénix et ma foi de démon grognon, Mia avait décrété le contraire, désireux de me voir sociabilisé sans savoir que j’ai pleins de copains partout ma chérie ! Bon des copains avec intérêt mais il ne faut pas déconner… après tout tant pis, je vais pouvoir apprécier d’emmerder le phénix qui m’avait brûlé l’épaule sous une remontrance plus ou moins juste et avisé de son état. Puis il faut avouer qu’Eos m'intriguent et elle me fait marrer, autant profiter de cette grande naïve rigolote pour une soirée chez les guimauves et observer un peu tout ça ! Autre élément qui me traverse l’esprit est d’avoir le son de cloche de notre inspecteur qui avait dû recevoir quelques tortures à mon nom, lui savait qu’il avait en face et il était primordiale qu’il n’aille pas ouvrir son clapet sous un coup de dépression.

Ah oui et aussi, il allait falloir lui dire pour Blanche, quoique Alva voulait s’en charger je verrais bien si elle l’a vue pour ce genre de petite nouvelle très joyeuse et qui pourri le moral ! Je sens qu’il va péter un câble et chialer et se dire que ce monde est pourri !

Enfin bon, sur l’instant, il était amusant qu’Eos me nomme chevalier, dans un sens c’est aussi le cas… et ce pauvre vendeur de fruit ne savait plus où se mettre, je sentais qu’il était intimité et fasciné d’en voir un « en vrai » même si à cette époque ce ne sont que des nobles avec une épée rangé dans le placard ! En tout cas, l'humour et Eos c'est quelque chose tiens ! Je l'aide donc avec ses volailles ça sera ma BA de la semaine et aussi toutes les courses où cela partait vraiment n’importe comment ! De quoi bien rééquilibrer le karma. Il avait un côté incroyablement ironique de voir le diable marcher avec une personnification de la bonté et surtout on avait l'air de deux fous avec une gamine toute aussi barje ! Et puis elle faisait la conversation toute seule, Mia y mettait aussi du seins, je n’avais plus qu’à écouter ou relancer de temps à autre et voilà un vrai moulin à parole jusqu’à ce que je la mette dans un fiacre pour qu’elle rentre chez elle… Ma gamine était aux anges !

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Le retour de Sodome était une certaine épreuve en elle-même… s’il avait eu grandement hâte de retrouver l’amour le plus simple et universelle que cette terre pouvait porter… dès lors qu’il avait eut dans ses bras la chaleur d’Eos et la froideur d’Akakos, il s’était sentie partagé entre le soulagement de les sentir en vie et la culpabilité de leur imposer de longues semaines et sûrement mois, de détresses… alors quand il revenu, il leur dit rien de plus qu’un « pardon » et laissa quelques larmes s’écouler de ses yeux secs.

Bien entendu, il était en arrêt, officiellement avec Alva ils étaient tombés dans un piège et donc ils étaient tout deux sévèrement blessés pour reprendre le travail peut-être que la louve aurait des commentaires sur la fragilité d’une femme, mais il s’en foutait… pour être totalement honnête le phénix, s’en foutait d’un peu trop de chose. Il avait constamment mal, Sodome le hantait et son corps réagissait avec trop de férocité au contact et … il se souvenait de sa crise de folie, en sentant l’odeur de rose des sels de bain… Il avait enflammé toute la salle d’eau et Alexan présent avait dû user de ses pouvoirs de télépathie pour empêcher le phénix de brûler toute la maison. D’ailleurs le Lamassus restait souvent ici, sous la demande de l’inspecteur, ne se sentant plus capable d’autre chose que de déprimer… alors protéger ses deux amours franchement… il avait mis plusieurs semaines avant d’oser parler à demi-mot à Akakos son témoin… pourtant ce n’était pas l’envie qui manquait mais il n’osait pas, pour ne pas les affecter, pour ne pas les tourmenté… parfois il allait sur le canapé le regard fixe et il revivait des moments détestable. La seule chose qu’il avait trouvé pour calmer ses horreurs et ce mal être constant écrasé sous la culpabilité et sa flagellations mentale d’être trop naïf, d’être trop pure pour un monde qui ne pouvait accepter la lumière au point qu’il avait besoin de petites servantes facilement attiré par les ombres comme Ermelinde et Adèle… il se sentait impuissant de n’avoir eu des deux humains, que le rejet et le jugements… même si Adèle aurait aimé se brûler dans sa lumière, mais elle ne voulait pas, elle voulait être ainsi, se réinventer seule et … aussi fou que cela pouvait l’être… elle lui manquait. Ça aussi, il n’en parlait pas aux deux phénix, comment leur dire qu’il avait noué et aimer une nécromancienne, une femme ayant fait gonfler sa plume ébène dans le dos, une femme avec qu’il avait été tenter de passer à la chaire, une femme sombre qui ne voulait pas éradiquer ses ténèbres, une femme n’ayant plus d’âme, une femme perdue et qui n’était que le poids lourd vers la corruption, sa Némésis… une femme qui avait voulu le protéger malgré la noirceur de son cœur, soit disant une mauvaise personne qui durant quelques instant avait vu qu’elle pouvait être bonne, une femme qui l’aimait pour avoir vu pour la première fois de sa vie autre chose que du pétrole…. comment leur dire ça et les exposer à pareil pouvoir ?

Il se sentait indigne de leur amour, il se sentait naïf, il se sentait idiot et il se sentait faible. Alors oui, la seule chose qu’il avait trouvé était de se perdre dans les travaux… autant pour réparer la salle de bain, l’améliorer mais construire aussi une véranda à l'arrière. Régulièrement, le grand gardien venait l’aider et alors, ils n’échangeaient rien de plus que des mots pour construire cet édifice. Comment allait Ermelinde ? Il n’osait pas l’appeler de peur de se faire rejeter, comment se portait Adèle ? Non, il valait mieux qu’ils ne se voient plus… qu’elle fasse ce dont elle avait besoin, il lui avait dit qu’il l'attendait … ou qu’il ne la rejettera pas.

De nombreuses fois, il pensait à sa coéquipière mais connaissant le caractère, il ne voulait pas s'imposer, pourtant il aurait aimé parler à quelqu’un d’autre que ses planches en bois. Il était finalement appelé et ce fut Alva qui l’avait prédécédé en venant chez lui. Ils avaient été contents l’un et l’autre de se voir et mine de rien, ils s’étaient promis de remonter la pente tous les deux à leur manière. Et ce fut un petit électrochoc, ce qui manquait au phénix, pour continuer à se battre, même si son corps avait de drôle de réaction même s’il avait dû mettre de côté ses envies d’œufs et il appréciait un peu plus l’amour qu’on lui portait sans culpabiliser.

Alors, qu’aujourd’hui il avait enfin terminé la structure de la véranda, elle était étanche il lui restait qu'à vernir le bois et ils pourraient manger dedans sous peu… peut-être ce soir même, comme il avait intégré un brasero creusé dans le sol pour manger autour du feu. Il était fier de sa réalisation. Eos avait débarqué, avec sa joie de vivre, lui demandant s’ils pouvaient manger ici ce soir… oui, s’il se maniait un peu, ils pourraient… Pourquoi ?

Surtout qu’en la voyant chargée, il venu l’aider et découvrir une quantité assez grande de poulet, certes il avait plusieurs poulets puisque les phénix mangeait beaucoup, mais là … il leva un sourcil circonspect à son âme sœur.

« Tu as invité le quartier à manger ? Ou as- tu peur de les faire brûler ? » tenta t’il par humour.
La rousse fronça le nez dans une petite grimace pour ce trait d’humour sur ses talents de cuisinière. « Je ne fais pas tout brûler... ou... presque... Mais je me disais qu’on devrait inviter ta collègue pour manger et inaugurer la véranda. »

Oui ou presque … Heureusement qu’ils se répartissaient la cuisine, même si pour sa part le phénix ne participait pas souvent au vu de ses horaires… il était presque ironique qu’il apprécie plus le travail du bricolage réservé habituellement aux hommes que la cuisine plus pour les femmes. Pourtant chez un phénix, cela ne voulait pas dire grand-chose. Mais bon Anastasis concédait qu’il aimait mieux être mâle de toute façon. Quand à inviter Alva ? Pourquoi pas… Ils s’étaient vu une fois et franchement il avait été heureux de passer du temps avec elle …alors pourquoi pas ce soir, le bonheur incroyable d’Eos leur ferait du bien et surtout à elle aussi. Akakos n’était pas présente ce soir, elle était à un bal de vernissage de sa collection, emportant Alexan avec elle.

Il lui colla un bisou sur la joue, après avoir haussé les épaules avec humour sur le côté pyromane de la cuisine d’Eos …Il aurait été injuste de lui confirmer qu’elle cuisinait ébène, surtout qu’elle avait prévu du poulet rôti son plat favori ! Il vigile de toute manière.

« Pourquoi pas, je vais lui téléphoner. »

Il pourrait demander aussi à son père de venir comme Eos était complètement fan de lui, mais en toute franchise, il préférait voir sa coéquipière, la présence du Duc était appréciable, même si un peu intimidante. Plus tard, quand Eden sera revenu pour les vacances, cela sera mieux. Il se dirigea donc vers le téléphone pour composer le numéro des Hennessy, tombant sur le majordome puis attendit d’avoir Alva à l’autre bout du fil, espérant qu’elle serait libre pour une invitation un peu au pied levé.

« Alva ? C’est Anastasis, j’espère que tu vas bien… tu serais libre ce soir ? Eos à prévu une trop grande quantité de poulet rôti… même pour nous. Et puis ça me ferait plaisir que tu viennes inaugurer notre nouvelle véranda. »
« Bonjour Anastasis. Ça va, je te remercie. » Alva fit une pause, réfléchissant sans doute à sa proposition avant de répondre « Tu as déjà terminé la véranda ? Oui, ce sera avec plaisir. Vers quelle heure ? »

Il eut un sourire ravi qu’elle accepte et son cœur se gorgea d’un peu de bonheur, oui Eos avait eu une bonne idée et un bon repas s’annonçait pour ce soir.

« Tu sais quand tu y passes tes journées, cela va vite, il me reste la lasure extérieur néanmoins. Et puis j’ai Alexan qui m’a filé un coup de main… enfin patte pour reprendre ses propos. » Il eut un petit rire, même s’il était sans éclat « Dix neuf heures trente. »
« Efficace. Alexan sera là ce soir ? » demanda la louve

« Non, il est avec Akakos à un bal de vernissage de sa collection. je crois qu’il lui sert de modèle en prime. » informa t’il naturellement.

« Le voilà en pleine reconversion. » souligna-t-elle en laissant percer un peu d’amusement dans sa voix. « Dix neuf heure trente donc. A tout à l’heure. »
« Il est bonne patte surtout… A ce soir ! »
conclut Anastasis, avant de raccrocher oui Rion était complétement bonne patte ou poire ! Et par chance les deux phénix étaient bienveillants, sinon il se ferait manger toute crue ! Quoique, il reste quand même avec son petit caractère de lion grognon, ce qui était parfois amusant. Comme quoi, l'oiseau n'avait aucun mal à accepter une autre personne dans son nid, au contraire le gardien avait ce côté apaisant et il ne parlait pas pour ne rien dire. Et franchement, il lui devait beaucoup d’avoir veiller sur ses deux « femmes » pendant son absence et continuait alors qu’il était dans cet état pitoyable.

Enfin bon, il informa donc Eos, de la présence d’Alva et l’embrassa sous un élan de petite joie, ayant hâte d’être ce soir ! Il put ainsi terminer les finitions intérieures de la véranda, disposant les coussins fraîchement achetés et les fleurs et plantes qu’il installa avec Eos, elle qui avait bien plus de sensibilité féminine que lui. Le tout était très beau et cocooning avec quelques tressages en laine pour faire une balançoire pour trois.

Après une bonne douche, il enfila une chemise en lin fluide et un pantalon jaune moutarde avec une ceinture brune allant avec ses chaussures. Pas besoin de se mettre à quatre épingles et puisque Sam n’était plus là pour bavarder ses tenues « moins classieuses », il profita d’avoir pu acheter à nouveau quelques vêtements plus simples et moins recherchés que contenait son armoire. La chemise avait néanmoins un phénix cousu sur la poche droite avec un rappel jaune sur le bord. Il avait autour du coup un châle de couleur jaune brune … cela pouvait faire très estivale, mais soyons honnête il n’a pas froid, sauf peut-être quand il termine dans une cuve d’eau glacée !

« Eos, on cuisinera ensemble ? » proposa t’il, voilà longtemps qu’il n’avait pas voulu faire une activité aussi simple à deux… pas qu’il ne voulait pas, mais parce qu’il culpabilise de lui donner sa peine… il la prit dans ses bras et la serra un peu plus fort avant de l’embrasser et si cela lui était encore étrange, il recommença pour chasser ses démons, ne se doutant pas un seul instant qu’un venait ce soir …

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Celà faisait un peu plus d’un mois qu’ils étaient rentrés de Sodome et pourtant cette cité antique continuait à laisser sa trace dans les nuits et les jours de ceux qui y avaient vécu un petit aperçu de purgatoire. Malgré ça, elle remontait doucement la pente, un peu trop doucement à son avis et chaque rechute lui laissait un goût amer qu’elle n’appréciait guère mais qui peu à peu lui donne un peu plus la rage de reprendre l’ascension.

Tristan continuait à l’épauler que ce soit sur les culpabilités qui venaient encore abreuver ses songes de sang ou que l’alpha accepte de ne pouvoir être toujours inébranlable, accepter que le fait de se relever et de continuer malgré tout était une preuve de force et non de faiblesse. Des mots, des gestes qu’il fallait répéter encore jusqu’à ce qu’ils s’ancrent plus durablement dans l’esprit de sa fille et puis la ramener aussi progressivement vers de nouveaux projets, que ce soit pour son élevage, la brasserie familiale ou même la Ligue, le fait qu’elle ne puisse pas encore reprendre le travail ne l'empêchait pas de suivre avec son père les nouveautés ou les palabres du conseil qu’il allait définitivement falloir réveiller de sa léthargie, surtout concernant les vampires et ce nouveau roi que Cassiopea semblait leur avoir laissé en souvenir.

La louve supportait mal de rester enfermée au manoir et l’inactivité lui pesait déjà si bien qu’elle passait beaucoup de temps auprès des chevaux mais en cette saison, il n’y avait que très peu de courses intéressantes, tout juste quelques-unes pour tester les performances de jeunes pouliches. Elle était aussi retourné occasionnellement à la Ligue mais il était trop tôt pour reprendre les entraînements avec d’autres personnes que celles sachant ce qui lui était arrivé là bas et si Finn s’était proposé, elle avait préféré se contenter d’un entrainement au lancé de couteau, bien moins risqué dans les réactions de son corps. Pour cette partie, elle continuait de le travailler progressivement avec Lucian.
Le fou s’était porté volontaire et étrangement malgré sa réputation, elle était assez en confiance entre ses bras pour accepter qu’il l’accompagne sur ce chemin. Il avait eu terriblement raison en évoquant la confiance, la patience et la frustration. Il était bien question de tout celà et si l’affection mutuelle avait apporté la confiance, la louve manquait de patience et la frustration s’invitait à chaque rencontre... sauf peut être pour ce goûter qui avait commencé avec des muffins (la recette de Eden) que Alva avait préparé le matin même et si elle les avait servis avec le sourire d’une joie offerte par une licorne, celle-ci s’était envolée une heure plus tard, lui laissant un vide béant dans la poitrine. Elle tenta de ne rien en laisser paraître et sans doute Tristan n’avait il pas saisi sur le moment la profondeur de ce vide et le choc de ce tsunami qu’était le retour de ses émotions parasites. Il avait bien capté le moment où celà s’était produit, il la connaissait par cœur et était un des seuls à savoir lire derrière les masques de sa fille. Mais ce n’est que plus tard lorsqu’elle lui expliqua qu’il comprit pleinement en quoi ce cadeau pouvait être pervers.
Lucian ne fit pas de remarques mais il suffit d’un regard pour qu’il comprenne, toujours aussi observateur, il proposa même que Mia passe la nuit au manoir et la petite en fut ravie ! Et au fond, c’était de ça dont avait besoin la louve ce soir-là, une nuit câline auprès d’une petite boule de joie et l’affection d’un père, un cocon qui ne la ferait pas déraper... oui, un dérapage aurait été plus dur encore avec cette impression que venait de lui retirer quelque chose qui tenait en respect les mauvaises pensées. Et même si une nuit avec le dragon aurait pu paraître tentante, ils savaient tous deux que ça aurait risqué de faire plus de mal que de bien.
Mia rentra chez elle le lendemain et Alva partie pour une longue balade avec Thanatos avant de prendre la résolution d’appeler Anastasis pour lui proposer de se voir. Elle était partie avec l’idée de l’informer de ce qu’ils avaient appris deux jours plus tôt sur l’état de Blanche mais lorsqu’elle vit le regard éteint de son coéquipier et ami, elle ne put se résoudre à le faire chuter plus bas. Chuter faisait partie du chemin, mais encore fallait-il avoir réellement commencé à avancer pour qu’elle ne soit pas fatale. Elle avait craint que le revoir ramène trop d’images sordide dans sa mémoire pour réussir à croiser son regard et c’est vrai que certains des moments parmi les pires de leur détention revint assombrir son coeur, mais il suffit de quelques mots et les autres images, celles du soutien mutuel qu’ils s’étaient accordé, cette union dans l’adversité prirent le pas sur les plus cruelles. Elle put s’excuser des coups qu’il avait reçu par la faute de son silence et il lui rappela qu’il avait tout autant gardé le silence et qu’elle n’était en rien responsable à ses yeux. Et si elle acceptait de renoncer à cette part de culpabilité, elle le fit promettre de se battre pour rallumer la flamme qui irradiait naguère de son cœur, qu'il devait ainsi combattre la noirceur de Sodome. Ils s’étaient donc quitté avec la promesse de se relever tous les deux et de se revoir, d’être là pour l’autre lorsque les jours se faisaient plus sombre et même si l’idée de lui rendre la pareille lui restait inconfortable, elle lui rappela qu’il pouvait se tourner vers elle s’il ressentait le besoin d’évoquer ou d’évacuer des éléments qu’aucun autre ne pourrait et ne devait entendre. Même si parler n’était pas facile, elle devait admettre que le fait d’être face à celui qui savait mieux qu’aucun autre tout ce qui s’était passé était plus facile, il comprenait sans qu’elle ait besoin de prononcer chaque mots et ils savaient tous deux ce qu’ils avaient pu ressentir l’un comme l’autre malgré leurs différences. Et sentir ce lien renforcé, même si c’était dans la douleur, était un moteur pour accélérer le pas et reprendre cette vie dont on avait voulu les priver.

C’est avec un peu de cette force qu’elle revit Lucian le mercredi suivant comme promis au Rules. Cela aurait pu être l'occasion d'essayer cette robe qu'il avait confectionnée pour elle mais elle prendrait la couleur de ses émotions et elle n'était pas sûre de vouloir découvrir cette couleur là... Alors que ce soit pour un repas dans un restaurant de luxe ou même pour un essayage dans l'intimité de sa chambre, elle ne s'était toujours pas décidée à l'enfiler. Le reste de la soirée s’était terminée chez Lucian, ils y avaient joué et jouté et alors que leur petit affrontement amical devenait plus tendancieux, ils tentèrent une nouvelle avancée qui se solda par un un mauvais coup de poing pour Lucian et un nouvel échec qu’il se chargea de lui faire oublier avec un peu d’humour comme toujours et ils avaient fini par s’endormir après quelques gestes d’affection qui lui semblaient toujours un peu étrange tant elle n’en avait pas l’habitude et finalement cette frustration était l’occasion de découvrir autre chose, une autre approche. Le matin fut déclaré par l’énergie de Mia et une bonne odeur de gaufres avant qu’Alva ne doive s’éclipser pour un rendez-vous fixé depuis quelques jours.

Elle passa le reste de son après midi avec Andrew pour un goûter où ils partagèrent autant de gâteaux que de soutien. Le jeune homme ne voulait pas mettre en avant ses craintes pour l’état de Blanche, celui plus préoccupant encore de sa soeur et la gestion de l’après Sodome mais finalement Alva le conduisit sur ce chemin. C’était plus facile de s’occuper de l’autre que de se centrer sur ses propres problèmes mais le loup roux fit quelques digressions pour lui rappeler qu’il était là pour elle et elle concéda à quelques confidences sans aller vers les détails trop intimes et sordides. Andy trouva les mots, et ce quelque chose dans le regard qui réussit à regonfler un peu son égo meurtri et son moral avant qu’ils partent oublier leurs soucis dans quelques souvenirs nostalgiques.

Le reste de son temps, elle le partagea entre des visites au chevet de Tabitha, la supervision de l'agrandissement du haras, le projet de piscine pour le manoir, des recherches sur les démons et la magie noire et les affaires de la meute.

Quelques jours plus tôt, elle avait profité d'un repas avec Hati et Fenris pour discuter des règles de la meute et des mœurs de la société londonienne d'aujourd'hui. Hati avait passé près de cent ans enfermée une petite mise à jour n'était donc pas de trop.  Ce soir-là, Lucian avait appelé pour savoir si elle était libre et comme son père avait une réunion du conseil qui risquait de se finir tard, elle l'était. Et lorsqu'elle avait entendu le bruit du moteur remonter l'allée, un sourire se fit sur son visage. Ils avaient passé un moment agréable entre pointes de vitesses et discussion avant de rejoindre le manoir Morgenstern ou plutôt la galerie et sa petite salle aux paysages sans frontières. Ils avaient fait de nouveaux essais, sans pour autant les qualifier ainsi, et même si Lucian écopa d’un nouveau coup sur la hanche cette fois, il y avait de petites avancées. La tension était toujours là sur certaines zones mais les réactions étaient un peu moins violentes. Elle s’était un peu inquiété de la mine qu’il avait en venant la chercher et cette légère inflexion inhabituelle dans sa voix au téléphone, il prétexta quelques inquiétudes concernant des investissements, elle doutait que ce ne soit que ça mais compris vite qu’il n’était pas d’humeur à creuser et elle respecta ce choix, soit il ne voulait pas l’accabler en songeant que ses soucis étaient moins grave que les siens, soit celà était plus profond et intime pour lui et il y viendrait peut être quand il serait prêt à les partager.
Le lendemain, ils avaient dû se résoudre à se dire au revoir, un exercice qu’ils étaient bien obligés d’apprendre à faire. Lucian avait des rendez-vous dans la journée et Alva devait recevoir un architecte pour voir conceptualiser l’agrandissement pour la piscine intérieure.

Quelques jours plus tard, le téléphone sonna et Walter lui annonça que c’était Anastasis, la louve s’empressa de lui répondre espérant que ce ne soit pas le signe d’une rechute de moral, même si elle ne se faisait aucune illusion, il devait en subir autant qu’elle si ce n’était plus. Mais le ton de sa voix était assez léger et il proposa une invitation à dîner. C’était une invitation de dernière minute qui pouvait paraître impolie au sein de l’aristocratie mais peu importait à la louve qui accepta volontier après avoir prévenu son père mentalement. Elle craignit un instant que la lamassus soit présent et au fond était-ce une crainte ? Elle ne devait pas craindre de revoir ses amis ? Mais ce serait le premier qui n’était pas “là bas” et elle craignait plus les questions qui ne manqueraient pas de l’irriter de la part de ceux qui ne savaient pas l’horreur que pouvait receler des ruines. Pourtant, Alexan était un homme discret et respectueux, il ne ferait pas ça. Elle devrait organiser cette chasse avec Andrew et lui, celà ferait du bien à son meilleur ami aussi pour lui dégourdir les pattes ! Mais non, il n’y aurait a priori que Anastasis et sa fiancée chaleureuse, bien, tant qu’elle ne réclamait pas de câlin, celà devrait être agréable.  

Et comme le repas était apparemment organisé par l’aviatrice, la louve choisit de faire un petit effort vestimentaire pour honorer son hôtesse sans aller dans le trop chic et opta pour une robe noire avec quelques motifs floraux brodé noir et or et à la coupe assez moderne bien que les tissus soient de l’élégance et de la qualité qu’on trouvait dans toute bonne garde robe de la noblesse. Elle attacha ses cheveux en un chignon qu’elle enferma dans un treillis noir parsemé de quelques bijoux dorés et commanda un fiacre pour ce rendre dans le quartier où habitait les Anderson. Un quartier où Eden avait séjourné avant son adoption et son installation au manoir. Elle frappa à la porte, les bras chargés d’une bouteille de cognac Hennessy d’un excellent cru et une boîte de chocolats qu’elle offrit à ses hôtes après les avoir salués.

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Ce fut Anastasis qui lui ouvrit, il l’accueillit avec un sourire radieux même si elle pouvait voir qu’il manquait encore beaucoup de lumière sur son visage cerné et son regard moins brillant. Oui il était heureux de la voir, il devait bien l’avouer et il se disait que cette soirée ne serait que bonne, comptant sûrement un peu trop sur Eos pour illuminer leurs cœurs bien sombres. Enfin bon, il se doutait qu’il ne serait pas dupe, on pouvait lire en lui finalement et sa coéquipière savait que trop bien ce qu'il avait vécu, pour être le témoin le plus proche. il se demandait comment allait Ermelinde, mais elle n’avait pas daigné lui dire au revoir, il ne lui en voulait pas, mais la petite ombrageuse semblait bien moins encline à sociabiliser avec lui, à cause d’un stupide conflit où il avait été traité de divinité. Au fond, il l’avait aussi un peu en travers, se sentant impuissant face aux souhaits de deux humaines, voulant vivre comme elles l’entendaient sans apporter grâce aux conseils de leurs ainés, comme si justement vouloir les aider était les priver d’une liberté qu’elles n’avaient jamais connue et qu’elles ne connaitront jamais. Seuls les oiseaux étaient libres, les animaux aussi… et encore ils devaient avoir des chaînes comme tout le monde. Ce n’était pas grave. Plus rien ne l’était quand on avait l’esprit morcelé et que ses songes se soldaient par d'horribles cauchemars et une haine féroce contre soi-même avec ce dégoût montant de la culpabilité… celui d’infliger ça à son nid.

Enfin, ce soir il comptait bien essayer de trouver un peu de lumière auprès d’une louve qui se caractérisait comme étant rouge de sang. Ils étaient différents et aussi semblables dans beaucoup de chose, il était heureux d’avoir réussi à traverser la glace pour connaitre un peu plus de cette femme charismatique.

Pourtant, tout n’avait pas été aussi bien parti.

« Bonsoir Alva ! » il essayait de mettre des formes pour ne pas laisser paraître son état mental et la débarrassa de son manteau avant d’observer sa tenue. Il aurait pu la prendre dans ses bras, mais il respectait son tempérament plus réservé.

« Jolie ta robe. Elle me rappelle une époque ancienne, en Russie, il avait ce style là en hiver. » il eut un sourire nostalgique de cette cage dorée, ce faste de princesse et les quelques bals pompeux et politiques dont il avait subi les conséquences. Au fond, la Russie avait été aussi terrible que belle, il en avait gardé beaucoup de bons moments et il n’avait pas rougis de honte de la majorité de cette vie-là bas, même s’il avait été déchu et tué… Seul son échec pour son œuf lui donnait un goût amer, ne comprenant pas comment se souvenir pouvait être si doux alors que les actes avaient été si durs ! Comme à chaque fois qu’il pensait à cet œuf, il ressentait une douleur fantôme à son ventre, là où aurait dû être un utérus… une crispation involontaire et aussi ce souvenir dans cette salle de l’envie avec deux œufs qu’il était tout bonnement incapable de faire ! Il soupira, guidant son amie dans le salon, puis la nouvelle véranda où Eos était présente en train d’ajuster l’apéritif préparé ensemble, composé de légumes, de toasts de charcuterie et de quelques petits œufs de cailles.

« Je te remercie, T’avais je dis que nous avons des origines russes ? » fit-elle remarquer en le suivant.
Il la regarda, elle ne lui avait jamais dit … mais après tout, les grandes familles de noble avaient toutes des brasages de sang avec les grands empires d’Europe.

« Non jamais, avec ton prénom et ton physique j’aurais plus parié sur la suède. »

« Pourtant je ne crois pas que nous ayons de suédois parmi nos ancêtres. Mais c’est pour celà que j’ai appris le russe, et que me vient peut être le goût pour ce type de robes. »

« Ou simplement que tu as de bons goûts, pourquoi chercher une génétique pour justifier ses appétences ? » fit remarquer le phenix.
La louve sourit un peu plus amusée. « Ce n’est qu’une façon de faire la conversation Ani. »

« Ah oui. Navré. » s'excusa t’il un peu bêtement… il était un peu à côté de la plaque parfois. Enfin bon, il receptionna le cadeau la remerciant avec un rictus : un cognac de la famille de la louve.
« Nous allons pouvoir goûter cette cuvée ! » il était bien entendu plus bière que l'alcool fort mais après tout il pourrait apprécier. « Tu souhaites boire cela ou bien autre chose ? » demanda t’il.

« Si tu as du Porto ou sinon du vin celà me conviendra très bien. » fit la louve avant de se tourner vers la femme aux longs cheveux roux.
Il hocha la tête, sortant de la table basse hexagone qu’il avait construite au centre, étirant le côté où le brasero ne brûlait pas, une sorte de tiroir avec des bouteilles. Il prit donc une bouteille ronde de porto et le servit.

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Cette rencontre au marché tombait à pic ! Elle qui cherchait un moyen de changer un peu les idées à Anastasis, le charmant dragon et sa pétillante fillette seraient parfait ! Elle avait gardé un excellent souvenir de leur danse qui s’était terminée en vol et en spectacle pyrotechnique... franchement si ce genre de moment ne vous changeait pas les idées, qu’est ce qui pouvait le faire ?! Bref, Lucian était tout indiqué pour ce rôle bien qu’elle ne lui ait pas spécifiquement demandé de le remplir et lorsqu’elle rentra les bras trop chargés, la question de Ani lui inspira une autre idée.
Et si ils invitaient aussi sa jolie et froide coéquipière ?

Depuis qu’ils s’étaient vu, Ani avait reprit un peu de poil de la bête, bon il était encore loin de réellement avoir reprit le dessus mais il semblait mettre plus d’énergie à recouvrer de la lumière et surtout, il redevenait un peu plus lui, acceptant un peu plus de ce contact qui manquait tant à l’aéronaute. Bref, celà semblait lui avoir fait un peu de bien de la voir alors il en serait de même ce soir non ? Et puis, n’avait elle pas proposé au chevalier de l’invité avec son “amie” qui a en juger par leur façon de danser était probablement un peu plus qu’une amie, à moins que ce ne soit une “un peu plus qu’amie” en devenir, après tout, ne l’avait il pas sauvé elle aussi ? Bref, celà ferait double surprise, elle n’avait pas le numéro de Lucian pour le prévenir mais vu le temps qu’il avait passé avec la policière au mariage de son fils et le magnifique morceau qu’ils avaient joué ensemble, elle était convaincue que la surprise serait bonne pour tout le monde.

Ni une, ni deux, Anastasis avait sauté sur le téléphone et c’est avec une grande satisfaction qu’elle apprit que l’invitation avait été acceptée. Oui, ça ferait une bonne surprise pour tout le monde et une belle façon de changer les idées de son âme soeur, elle en était convaincue ! Et ce n’était pas ce baiser spontané qui allait démentir ! Et même à la louve celà ferait sans doute du bien, d’avoir une soirée “normale” entre amis. Bien qu’elle ne se connaissaient pas vraiment, elle était la voyait déjà comme une amie en devenir, après tout, elle aimait déjà deux Hennessy sur trois et comme disait l’adage “Jamais deux, sans trois !”

Mais ce n’était pas tout ça, maintenant qu’ils avaient pris des engagements, il fallait que le lieu de réception soit bel et bien prêt ! Alors ils se mirent tous deux à la tâche et Eos était heureuse de pouvoir partager ce moment avec l’un des hommes de sa vie, et l’un des plus importants. Alors quand il descendit apprêté en lui proposant de cuisiner ensemble, le coeur de la rouquine fit un bond supplémentaire dans sa poitrine et lorsqu’il la prit dans ses bras pour l’embrasser, elle sentit les larmes lui monter aux yeux et après qu’il lui eut offert un second baiser, elle le serra un peu plus dans ses bras, en posant son menton sur l’épaule de son fiancé pour lui cacher un peu de ces larmes qui voulaient lui noyer les yeux. Et heureusement que la chaleur des phénix les fait s’évaporer plus vite que la moyenne, ainsi elle put passer son tablier en gardant l’espoir qu’il ne s’était aperçu de rien et c’est avec la plus sincère des joie qu’elle accepta son aide en cuisine, ne faisant remarquer que ce n’était que par peur qu’elle brûle les volailles, que pour la forme.

Une fois les cuissons lancées et sous bonne garde sous l’oeil avisé de Ani, Amélia alla se pomponner à l’étage et opta comme souvent pour une tenue qui serait bien assortie avec celle de son fiancé... Oui, sa coquetterie pouvait aller jusqu’à ce point de détail même si elle était rarement ostentatoire. Enfin, sauf quand elle piochait dans l’ancienne garde robe du phénix, avec ces somptueuses robes dignes des princesses de contes ! Elle regrettait de ne pas avoir conservé plus de tenues de ses anciennes vies, mais ses vies ne le lui avaient pas permis de stocker autant de chose et malgré son grand âge “carpe diem” restait son expression favorite, alors en dehors de quelques souvenirs, elle ne s’encombrait que rarement du passé, bien qu’elle le chérissait.
Elle rejoignit donc le salon vêtue d’une jupe croisée brune avec une large ceinture en satin et un chemisier ocre aux fines dentelles qui lui donnaient un aspect plus léger. et termina de mettre en place tout ce qu’il fallait pour l’apéritif avant que les invités ne fassent leur entrée ce qui ne tarda pas comme l’annonça la sonnette de la porte d’entrée.

La première arrivée fut la collègue de Ani avec qui il arriva bientôt dans la véranda.

« Bonsoir Miss Earhart, ravie de vous revoir. » la salua la louve.
« Vôtre Grâce. » fit Amélia avec une parfaite révérence apprise à la cour d’Italie, avant de se relever avec un large sourire bien moins guindé « Mais appelez moi Amélia s’il vous plaît. Oh! Vous êtes magnifique ! » continua t’elle avec son enthousiasme légendaire tout en s’avançant pour prendre les mains de la louve dans les siennes. Alva redressa un peu le dos, craignant sans doute de recevoir un câlin non désiré mais Eos avait promis de se tenir sage et elle se contenta de cette forme de salut plus chaleureux.
« D’accord, et dans ce cas vous pouvez aussi m’appeler Alva et s’il vous plait, surtout pas de “Votre Grâce" ici. » La louve continua en tendant son autre paquet à l’aviatrice. « Vous êtes aussi très élégante. Tenez, c’est pour vous Amélia. »

L’ingénieure accepta le présent avec le sourire d’une enfant et la même sincérité dans le coeur. « Je vous remercie Alva. Du chocolat, mon péché mignon, vous ne devriez pas tant me gâter sinon j’aurai du mal à me retenir de vous faire un câlin! »
« Et pourtant, tu vas te retenir, sinon tu vas faire fuir Alva. » dit gentiment Anastasis en tendant le verre à la louve. « La prochaine fois, prend lui une peluche pour t’éviter un câlin de remerciement » chuchat t’il auprès de la blonde sans pour autant chercher à se cacher de sa fiancée.
Comme si la nature du cadeau pouvait influencer ses envies de câliner tout le monde (ou presque tout le monde) « Mais les peluches aussi donnent envie de calins » dit elle en riant avant de se détourner pour aller poser la boite de chocolat près des bonbons prévus aussi pour le dessert.
« Tu aurais câliné la peluche à la place. » précisa alors Anastasis.
« Je l’aurais calinée en plus, nuance ! » fit remarquer Eos en levant l’index pour appuyer ses propos comme si elle corrigeait un enfant, en réponse Anastasis jeta un regard à sa coéquipière.
« Je promet de ne pas fuir mais j’aime autant éviter les effusions de calin. Mais peut être pourrez vous tenter de marchander avec mon père à votre prochaine rencontre. » fit remarquer la grande blonde avec un sourire poli où Eos crut déceler même une pointe d’humour ! L'inspecteur eut un petit sourire imaginant la scène avant d’hausser les épaules, surement amusé par l’image.
« Je n’y manquerais pas. Alors, que pensez vous de nôtre nouvelle véranda ? Anastasi a des mains d’or n’est ce pas ? »

La louve leva le nez pour observer l’endroit, se tournant légèrement pour en apprécier la totalité. « En effet, c’est très joli et chaleureux, à votre image. Nous prévoyons quelques agrandissements au manoir, tu ne souhaites pas te reconvertir dans l’architecture ? » demanda t’elle avec un léger rictus.
« Si un jour, je ne suis plus apte à être inspecteur, c’est une retraite pour cette renaissance envisageable. » fit l’homme avec un sourire un peu fade . « Enfin, cela pourrait arriver. » dit-il plus bas avant de servir un verre de vin pour Eos et ouvrir la bouteille de cognac pour s’en servir un verre… puis fronça les sorcils.
« Tu attends encore du monde ? » demanda Ani attirant ainsi son attention sur les deux verres qu’elle avait déjà sortis pour Lucian et Mia. Oups ! Décidément, il fallait toujours que son enthousiasme la pousse à faire une boulette... Que c’était dur d’organiser des surprises sans se trahir !!! Et encore plus quand celui à qui on destine cette surprise est un inspecteur hors pair !

La rousse inclina la tête avec un petit sourire gêné « J’ai dû bêtement compter Lily et Alexan ! Ce que je peux être tête en l’air ! »
« Ah d’accord… il est vrai que c’est une habitude. Mais nous ne sommes que trois ce soir. » fit le brun avant d’inviter Alva à prendre place sur le banc recouvert de coussin confortable. « J’espère que ça va bien se passer, Lily était stressée… bon ce qui ne change pas de d’habitude, surtout que ses créations sont superbes. »
« ca ne peut que bien se passer, elle a un talent fou » le rassura Eos qui n’avait aucun doute sur la réussite de la jolie blonde au sang frais. Anastasis hocha la tête avec un sourire.

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Il fut facile d’afficher un sourire en voyant le visage de Anastasis qui lui ouvrait la porte, plus facile qu’elle ne l’aurait cru. Mais il semblait avoir un peu plus de lumière aujourd’hui, oh il était encore loin de s’être remis, elle ne s’y trompait pas, mais dans ce regard et ce sourire, il y avait la volonté d’aller de l’avant plus que de se laisser mariner dans les réminiscence d’un marécage de souvenirs.

Il la salua et la débarrassa de son manteau avec un compliment sur sa tenue qui les renvoya vers un petit point commun qu’ils n’avaient jamais soupçonné avant que les salles ne lui révèlent son lien avec la Russie. Ce n’était pas là un point commun énorme, dans le sens où Alva n’y avait jamais vécu mais elle aimait ce pays et c’était un sujet de conversation comme un autre pour entamer cette soirée.

Elle lui offrit la bouteille de Cognac et même si elle savait les cuvées Hennessy très prisées, elle ne buvait que rarement d’alcool aussi fort et préféra un vin cuit qui convenait mieux à son palais. Amélia était bien présente elle aussi et fidèle au souvenir qu’elle lui avait laissé, la rousse avait cette forme de beauté rayonnante qui était propre à sa race mais aussi à ce sourire qu’elle semblait arborer en permanence. Alva craignit de recevoir l’un de ces câlins sauvage lorsque la rouquine s’avança vers elle, et mit promptement la boîte de chocolat en bouclier pour la lui offrir. Mais apparemment, l’aviatrice avait décidé d’être sage, ce qui était une excellente nouvelle pour la louve qui renvoya la balle à son père qui lui avait “accepté” volontairement de se faire câliner par la rouquine, et bien il n’aurait qu'à assumer encore la prochaine fois et au fond cette idée l’amusait un peu intérieurement. Enfin, cette femme avait tout de même de drôle d’habitudes et d’envies... heureusement qu’elle avait connaissance de sa race et du fait qu’elle était donc naturellement plus tactile, sinon, il y aurait eu de quoi crier au scandal.

Elle put enfin découvrir le travail de Anastasis, d’avoir construit cette véranda en si peu de temps était admirable. Il était dommage que ce soit aussi l’expression d’un mal être et d’un besoin de se concentrer sur quelque chose pour ne pas sombrer... oui elle savait ce que c’était même si pour elle celà prenait d’autres formes. Et les mots du phénix et sa crainte à demi avouée de ne pouvoir reprendre du service fit de la peine à sa coéquipière, qui n’attendait que ça, d’être à nouveau assez maîtresse d’elle-même pour retourner au travail... et elle ne s’imaginait pas reprendre sans lui et encore moins le voir renoncer à cette carrière qui lui allait si bien. Il était un excellent inspecteur et cette question posée à partir d’une simple observation sur le nombre de verres sur la table en était une petite preuve, tout droit tirée du quotidien.
Et puis, même si les débuts avaient été difficiles, elle ne s’imaginait plus une seconde avec un autre coéquipier... s’en était au point qu’il était même devenu son novice à la Ligue !

Elle sortit de ses pensées au moment où Anastasis évoquait sa fausse sœur. « Avec tout celà, je n’ai pas eu le temps de passer voir sa boutique. Il faudra que je m’y rende pour découvrir son travail. » fit-elle aimablement. « Dommage que je n’ai pas su pour sa présentation, cela m’aurait plu de la voir et je me demande ce que donne Alexan sur un podium » ajouta t’elle cachant son rictus en prenant une gorgée de son verre.
« On pourra s’y rendre ensemble si tu veux, elle sera moins intimidée. » proposa Anastasis avant de pouffer en trempant ses lèvres dans son verre. « A un géant au milieu des roseaux ? »
« Bonne idée, même si elle ne m’avait pas paru si timide au mariage. » fit la blonde avant de sourire à l’image que Anastasis fit naître dans son esprit. « Oui à quelque chose comme ça. » Elle aurait normalement plutôt dit un lion au milieu des chèvres mais ce n’était pas tout à fait convenable d’insulter les modèles féminins et puis elle ne savait pas à quel point Améla connaissait ou non la race du lamassus.

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Faire un câlin à Alva ? Voilà une idée qui pourrait être amusante s’il avait l’esprit aussi facétieux qu’une enfant. Or, si l’inspecteur pouvait être puérils, il ne restait pas malicieux dans ce style-là. La froideur d’Alva était antinomique avec la chaleur des phénix (et même d’Akakos), cela lui avait été un peu difficile à Sodome, même si la louve avait fini par consentir à plusieurs contacts pour lui et même un peu pour elle durant chaque épreuve.

Il ne voulait pas penser à ça, ce sont toujours des jolis moments que sa tête décide de gâcher par un peu de morosité, alors il sert les verres allant quand même ouvrir le cadeau de la louve pour le partager mais apparemment il était le seul à en boire. Bon soit. Et tout en servant les verres, une simple demande d’Eos sur l’avis de la véranda déclencha une réponse de la louve et une nouvelle pointe amère dans le cœur du phénix. Oui, il pouvait bien envisager de se reconvertir en architecte ou bien ébéniste, au moins il ne vivrait plus rien de palpitant et n’aurait comme gloire que celle de ses clients. Une vie peut intéressante pour le guerrier qu’il est et qu’il ne serait plus en choisissant d’être aussi peu homme d’action. Il laisse paraître avec un bout de phrase sans qu’il ne le désire alors que finalement son observation sur deux nouveaux verres entraîne une question … Eos attendait du monde ? Selon elle, simple réflexe, parfaitement plausible sur la présence des deux autres personnes habitants ici, même si le Lamassus était invité de longue date et rentrait quand même certains soir chez lui. Lui aussi avait quelques travaux à faire et le phénix lui avait promis son aide une fois la véranda terminée, de toute façon, il n’avait que ça à faire : bricoler pour éloigner les spectres de Sodome. Enfin bon, comme tout bon inspecteur il se doutait que trop bien que sa belle fiancée fût en train de lui cacher quelque chose, un septième sens que voulez-vous. qui aurait pu bien inviter Eos ? Il aurait aimé voir Blanche, mais il n’avait aucune nouvelle depuis son retour, sûrement qu’elle s’amusait bien à Avalon … et devait rentrer au printemps, puisque son chevalier était venu réparer les bêtises de ses compagnons infernaux. Il lui aurait bien parlé au travers du cristal, mais il ne se sentait pas la force de lui briser son idylle dans sa famille de sang avec ce genre de nouvelle, il aurait tout le temps de l’informer de tout ça à son retour et d’ici là, il serait moins pathétique à voir.au pire, il demanderait à Lucifer comment elle va.

Il imaginait bien Alexan au milieu des femmes modèle, il devait faire tache et il ricana donc avec Alva à ce sujet quand la sonnette retentit et Anastasis eut un sourire au coin, voyant Eos s’afférer et alla dans le salon pour rejoindre la porte d’entrée. Il secoua un peu la tête amusée et tourna cette dernière auprès de sa coéquipière.

« Franchement, elle me prend pour une graine parfois… alala. Tu es aussi dans la confidence ? »

« Non, pas du tout » fit la louve un peu plus tendue, chose qu’il remarqua et il posa une main quelques secondes sur son bras.

« Hum … navré,ça va le faire… elle a peut être invité son patron … ce qui serait un peu étrange, mais c’est Eos après tout … elle croiserai un sans- abri au marché ce matin qu’elle aurait pu l'inviter. » il disait ça avec douceur même si au fond, il espérait que ça ne soit pas une mauvaise surprise.

La louve lui sourit poliment en hochant la tête.
Curieux de connaître la nouvelle personne, enfin les deux nouvelles puisqu’il avait eu ce nombre de verre, il tapota les coussins tout en se levant pour sortir les verres justement… et ce fut une petite boule rousse qui lui sauta dans les cuisses en hurlant :
« TONTON PLUME ! »
Mia … surpris, il se redressa baissant la tête vers la petite bouille adorable de la fille du Diable, le toisant avec ce regard incroyable et de douceur, elle avait un sourire espiègle.

« Bonsoir Mia, tu es toute belle dans ta robe de nuit ! » dit-il chaleureux, comment ne pas l’être avec cette gamine ? Elle avait une belle robe nocturne il faut dire… mais alors… si Mia était là… était-ce le fils ou bien le père la seconde personne ? Andrew avait été d’un bon soutien mais il était généralement avec sa femme… et la réponse tomba, avec la voix de Lucifer qui portait bien et ténébreuse… l’oiseau sentie un frisson lui nouer les tripes remontant jusqu’à la colonne vertébrale. Pour une surprise … Il suffisait de penser au diable pour qu’il montre son nez… mais il n’était pas certain d’avoir envie d’affronter la présence d’un autre démon dans l’immédiat, même celui l’ayant sauvé des griffes de ses bourreaux. Il avait un étrange mélange de ressenties négatifs et à la fois positifs envers cet homme où l’un comme l’autre était forcé de se côtoyer par le destin : au début avec Sam et puis après avec Blanche et a priori Alva. Le phénix avait des sentiments ambivalents auprès du créateur de Sam, il le craignait réellement sachant qu’il était vraiment et à la fois avait appris à aimer les traits des personnalités bien enfouis de Lucifer quand il les montrait à des personnes comme Blanche ou durant ses vacances en avril… Le diable avait bien dû montrer sa faiblesse et relâcher un peu ses masques et leur longue discussion sur Sam avait été difficile mais appréciée. Enfin bon sur le coup, il ne savait pas trop… Son regard alla sur la louve quelques instants littéralement surpris de cette annonce… et quand Lucifer arriva dans une tenue, pas du tout à la mode ici mais qui lui allait bien, il se figea, tel une souris prise dans les phares d’une de ses voitures roulant sur le parvis. Enfin, pour cacher son trouble il prit dans ses bras Mia.

Le démon semblait étonné de voir Alva et d’ailleurs après son salut, il avait tourné immédiatement la tête vers la louve. Drôle de moment, l’oiseau savait aussi que la belle semblait éprouver bien plus qu’une simple amitié pour le rouquin… Eos avait voulu inviter le couple ? Et quand enfin Lucifer tourna la tête vers lui, le phénix sentait le poids d’une autre culpabilité le prendre :

« Ton épaule va comment ? » demanda t’il sans autre forme de procès.

« Hum ? Mon épaule ? » s’étonna le démon

« Eh bien je t’ai brûlé au troisième degré … » Il sentit Mia le regarder étrangement.

« Ahhhh ! Oula mais contexte … c’est vrai que tu m’as pris pour une merguez ! Oui elle va bien. » bon le diable avait enfin recollé les morceaux, il l'avait connu plus réactif, ou avait-il vraiment posé une question si alambiquée ? Enfin sûrement, quand on est encore dans le passé et qu’on a l’impression que Sodome était hier … les gens continuaient à vivre mais lui ? Il avait l’impression d’être dans un espace-temps bien long et cruel.
« Tu veux du Hennessy ? Enfin … du cognac. » demanda t’il un peu perturbé, alors que Lucifer ricana silencieusement.

« Va pour Le « Hennessy ». » taquina t’il en jetant un petit regard à la louve. « Bonsoir Alva, d’habitude ce sont les renards qui sont attirés par le poulet. »
« Bonsoir Lucian, et bien de toute évidence les loups se sont découvert un goût pour les volatiles. » répondit la louve pince-sans-rire avec un hochement de tête vers le diable qui eut un sourire amusé à cette réplique, il devait se demander ce qu’elle faisait là, mais il trouverait bien vite la raison… en revanche ce que LUI faisait là c’est nébuleux ! .

Le phénix se retrouvait face à un dilemme… posé Mia ou bien servir un verre… mais la petite lui colla un bisou sur la joue, ce qui l’étonna.

« Tiens, je t’ai fait un cadeau pour ton moral ! »

Un cadeau pour son moral ? Elle était mignonne… Il prit donc le petit paquet, lui demandant de l’aide pour défaire le nœud et découvrir un joli phénix en pâte à sel peint avec délicatesse… quand il se saisit de l’objet une douce joie lui étreignit le cœur.

« J’ai demandé à papa de l’enchanter avec de l’eau magique ! Comme ça quand tu es triste tu le prends en main et tu seras plus joyeux ! » lui dit-elle doucement.

L’oiseau était-il enchanté ? Avec de la joie ? Au moins cela ne pouvait être maudit non ? La joie n’était pas compatible avec ce genre de sale chose … Il ne savait pas trop comment cela était possible, mais il n’était pas maudit puisque sa plume noire ne se gorgeait pas… même si c’est la fille qui était à l’initiative de ce beau présent, il leva un regard interrogateur vers le démon avant de sourire auprès de la bouille rousse et lui faire aussi un bisou sur la joue.

« Merci Mia, c’est très gentil, je vais le garder précieusement alors. » il déposa la petite qui alla immédiatement voir Eos pour lui faire un bisou et courir dans les jambes d’Alva en rigolant toute seule.

« Toi aussi tu es là ! C’est trop bien, ça me fait ma belle surprise de ce soir ! Tu as vu ? J’ai embêté papa pour qu’il m'achète une jolie robe ! Juste pour faire la grande fille ! » elle tourna sur elle-même pour faire volé la jupe en velours et dentelle.

« Oui, c’est une belle surprise. Tu es magnifique et ce bleu fait ressortir tes jolis yeux. » la complimenta la louve. Et Mia eut un rictus radieux en se dandinant comme une princesse… elle me toisa d'un air de dire “tu vois, j’ai bien fait !” petite peste va ! Si j’avais su j'aurais mis du bleu tiens !

« Oh oui j’ai été terriblement harcelé ! » et voilà le comédien ! Deux minutes qu’il était là et déjà il était en représentation !
« Bah oui ! Les filles c’est chiant ! » elle s’exclama comme une vérité… il ne dirait pas que les filles sont chiantes mais bon ;, pour un homme les aimant un peu trop comme Lucifer, il ne devait que s’en prendre à lui-même !

« Oh ça … oui » il soupira exagérément, alors que sa fille gonflait ses joues.
« Tu as vu comme il est insolent ? » Dit-elle faussement choquée en regardant Alva puis se tournant vers son père en levant un doigt « Mais tu es le papa de qui toi ? Tu es bien mal élevé ! »
« D’une petite fille qui dit des gros mots.»
« J’ai dit un gros mot ? » Lucifer hocha la tête… elle regarda tout le monde un peu étonné sans comprendre que le mot « chiant » en était justement un. « Ce n’est pas le genre de la maison ! » expression “Luciferienne” par excellence et apparemment … apparemment si elle avait conscience de son mot pas très beau. Le phénix ricana, avant de lui servir un jus de fruit. Bon la bonne humeur était là sous le signe d’une petite louve volubile. Enfin bon il tendit le verre au démon qui le remercia d’un signe de tête, le merci ce n’est pas ça chez lui…

« Tout le monde est là ?... Hum non, puisqu'il n’a pas d’autres verres. » demanda t’il après un clin d‘œil à Eos.

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

19h50 - Chez les Anderson

Il était presque vingt heures quand je me pointai devant la maison des phénix, puisqu’on ne peut plus vraiment dire que cette habitation soit celle d’Anastasis… j’imagine bien les rumeurs dans le quartier tiens ! Enfin bon, vivre en famille est assez courant, même entre beaux gosses comme le sont les oiseaux de feu. J’étais vêtue avec élégance, toujours la mode Avalonienne qui était dérivée par mon tailleur en plusieurs styles, de toute façon j’avais décrété que je m’habillerai qu’ainsi ! Ainsi j'avais opté pour une tenue sombre avec des liserets dorés Mia quant à elle avait mise une robe en velours bleue et dentelle noire, la petite avait fabriqué un oiseau en pâte à sel peint au couleur flamboyante  pour le « tonton plume » si triste. Elle m’avait demandé de l’enchanter pour qu’il donne de la joie… alors pour lui faire plaisir j’avais mis dans sa peinture de l’eau de la forêt de la licorne, cette eau qui quand elle est infusée avec une émotion, la transmet. Ainsi son joli oiseau (qui était une sorte de phénix) allait donner un peu de joie de Mia quand il le touchera. Et puisqu’on ne vient jamais les mains vide chez quelqu’un et que j’étais d’humeur à bien me faire voir par la rousse, j’avais pris un bouquet de fleur évitant les roses, supposant qu’Anastasis réagirait aussi vivement que sa coéquipière et surtout qu'à Sodome.  Mia frappa à la porte toute engoncée dans son manteau épais bleu à fourrure et avait hâte, comme souvent, de voir du monde.

La personne qui nous ouvrit fut donc la belle Eos, joliment vêtue dans cette robe bicolore, ou plutôt cette jupe brune avec son corsage jaune moutarde. Elle semblait aussi rayonnante qu’un soleil (et dans un sens on ne se demande pas comment ça se fait qu’elle se nomme ainsi) alors que l’hiver était triste et froid ! Je lui fis un sourire charmant.

« Bonsoir Amélia. »
« Bonsoir tarte aux pommes ! » répondit Mia enchanté, avant qu’on puisse délaissé nos manteaux dans le hall, alors qu’une odeur de Lila flottait doucement.
« Bonsoir My Lord, My Lady. » nous accueillit-elle avec une petite révérence. Je vais m’y faire qu’elle me nomme ainsi tiens !

« La fille d’un chevalier et une chevalière ? »

« Non, c’est ce que je porte au doigt ça. » et ne me dit pas que je peux te porter aux doigts car ça serait déplacé et un peu trop drôle.

« Je n’ai donc pas de titre… mais ce n’est pas grave je suis une Lord lady ! » cela promet Mia est survoltée… je pense qu’on va tous dormir sur le canapé et elle fera la fête !

« Ert bien dans ce cas, Lord Lady Morgenstern. » renchérit la rousse en faisant cette fois une révérence digne de celles réservées aux reines et de toute évidence, elle maîtrisait l’exercice à la perfection ce qui plus à Mia qui rougit et mettant ses deux mains devant sa bouche et me lança un regard avant de se redresser et hocher la tête pour imiter dignement une reine. Enfin cela ne dura pas longtemps, puisqu'elle semblait encore plus impatiente et sautillait sur place, avant de se précipiter sur la trace des odeurs de phénix pour dénicher Anastasis… bon qu’elle aille le voir.

« Elle connaît le chemin, il ne lui échappera pas. » dis-je en touchant mon nez pour lui faire comprendre.
« Alors qu’elle file le surprendre... Et, il se peut, qu’il y ait une autre surprise. » chuchota t’elle pleine de mystère avant de m’inviter d’un geste à la suivre au salon.

« Ah oui ? et elle est déjà arrivée cette surprise ? » demandai-je curieux et je n’eu droit qu’à un sourire énigmatique, petite cachotière va, cela me fit ricaner..
Je suivis donc la belle rouquine flamboyante avec qui je suis parfaitement assortie jusqu’à la nouvelle véranda… ma foi de l’enfer, Anastasis s’était démené comme un chef ! elle était sympa comme tout ! Mais ce qui était encore plus beau dans cette pièce était sans aucun doute la raison pour laquelle il avait un fumet de Lilas… Alva était aussi présente, toujours aussi spectaculaire dans une robe à la fois simple mais originale… mais attend c’est quoi ça ? Même avec une robe aussi belle, elle ne peut pas s’empêcher de mettre un de ses horribles chignons, même enfermé dans du tissu ébène ? (oui ils méritaient tous de finir dans une prison !), alors mon regard appréciateur se transforma en fausse réprimande concernant cet odieux outrage à sa beauté ! n'empêche, je n’avais pas regardé où avait fourré nos veste l’oiseau de feu, sinon j'aurais peut être reconnue le manteau de ma louvette des neiges ?

Bah voilà la surprise …mais elle était pour qui ? Pour Anastasis ou bien au fond pour moi ? Je me souvenais bien au mariage qu'elle m'avait demandé la nature de notre relation… je ne vais pas m’en plaindre mais plutôt commencer à me questionner sur la véritable raison de cette invitation ! Et vu la tronche de ma louvette, bah elle n’était pas au courant du tout !

Cela dit, les phénix font dans la tentation ? Puisque je me retenais de la rejoindre plus directement… remarque je pourrais lui sous-entendre que j’étais libre dans la soirée dû moins que je me libérerais car mon chauffage de ma chambre était en panne ? Oh la belle excuse que voilà ! mais remarque je n’ai fais que deux cauchemars depuis le dernier et je me sens tout frétillant de passer une nuit papouille au cas où ! Enfin, je n’étais pas le seul surpris puisque le phénix ignorait ma présence et se figea avec un flot détestable de diverses émotions formant une boule à foutoir que je n’avais pas envie de décortiquer… mais quel bordel mon petit poulet ! Mon regard se tourna vers lui et sa drôle de question, elle à quoi mon épaule ? Ahhh oui …. Olala mais tu vas loin dans le passé il faut avancer mon coco !  Et je veux bien un Hennessy mon chou ! Ou plutôt une, tu comptes me la servir dans une flûte de champagne ou bien dans un verre à pied ? Remarque, je ne suis pas contre la consommer, mais pas sur place, tes cours de galipettes, je dois dire que ce n’est pas le moment !

Eos avait été tendu, surement à cause de la réaction complètement étonné et défaite d’Anastasis en me voyant, mais ne t’inquiète pas chérie, il fait toujours cette gueule et encore il n’est pas en train de se chier dessus. Je me comportais normalement, laissant l’oiseau se calmer un tantinet et puis repartir à fond les ballons … de toute façon j’avais senti le poids énorme de la culpabilité d'Anastasia à mon encontre.

Bref, Mia coupa la boucle avec son présent qui semblait être approprié, tant mieux, je ne m’étais pas trop fait chier mais comme quoi les choses les plus simples font le plus plaisir ! Et ma fille était survoltée… mais qui m’a fichu un bébé loup aussi insolent hin ? et genre je suis le suis ? Moi ? alors que je suis la sagesse incarnée ?! Mais quelle outrecuidance petite louve vulgaire et aux manques d’éducation flagrants ! J’irais en parler à vos parents ! Mais quelle clown ! Alalala ! Je pouffai un peu, alors que la petite avait fait son tour de bisous pour rester près de sa tata favorite. Mouai, elle avait demandé à Loris, comment une tata devenait une maman… il avait été un peu décontenancé et lui avait donné une excuse parfaite : en faisant un enfant. La petite avait grommelé qu’il ne comprenait jamais rien, alors qu’il avait parfaitement identifié le sous-entendu. Ouai, j’ai un majordome qui assure !

« Apparemment. » fis-je en levant mon verre sentant quand même qu’il avait d’autres fumets dans cette maison mais … ça sent un peu la peluche non ? Mouai la lasure couvrait tout le reste. Je ne sais pas pourquoi on lève nos verres : aux traumatisés ? Au rescapé de Sodome ? A ceux qui vont retrouver la lumière ? (comme le phénix à une sale gueule), ou bien … au brave poulet ?
« Aux braves poulets qui ont donné leur vie pour ce repas !  »

Et je sais qu’une enchanteresse serait fière de moi, déjà qu’elle m’avait fait la morale lors de notre première rencontre sur les méga piafs qui osaient venir trop prêt…. Allé c’est pour toi TataLibellule, tu ne pourras pas dire que je ne retiens pas tes enseignements altruistes sur la faune !

Quand rien ne va, il reste... la tarte aux pommes.

Anastasis + Eos + Lucifer + Alva

“You cannot find peace by avoiding life.”

Ce début de repas commençait bien. Anastasis semblait heureux de retrouver sa collègue et amie malgré quelques petits moments où son regard s’était perdu sans doute encore vers de mauvais souvenirs, ceux-là même qui lui donnaient des cauchemars. Mais au moins il s’efforçait de les repousser pour son amie et pour elle, il était temps qu’il avance de nouveau vers la lumière pour s’en gorger et après cette après midi à travailler ensemble et ce câlin de tout à l’heure, elle avait le plus grand espoir de le voir continuer sur cette voie.
Après que sa petite erreur fut habilement contournée, du moins l’espérait elle... Ce qu’il est dur de tromper un fin limier! La discussion dériva sur Akakos et son défilé auquel participait Alexan. Eos n’avait aucun doute sur la réussite de la lunaire, c’était obligé, tout Londres allait A.DO.RER ! Quand à imaginer Alexan sur un podium, la rousse ne voyait pas trop en quoi celà serait surprenant, il était grand, carré et bel homme, il y avait tout à fait sa place, il risquait même fort d’éclipser les autres participants et pour l’avoir vu porter certaines créations de Lily lorsqu’elle se rendait à l’atelier de la petite blonde, elle savait quelle fière allure il aurait ce soir !
Elle allait leur rétorquer qu’il serait le clou du spectacle mais la sonnette de la porte tinta et elle se devait d’être la première à ouvrir pour accueillir la double surprise de la soirée ! Elle fila donc prestement dans le vestibule sans se soucier que la surprise soit éventée, de toute façon, elle pariait qu’il se doutait déjà qu’ils attendaient d’autres invités, la surprise résidait maintenant dans le “qui” !
Elle accueillit le chevalier et sa fille avec un large sourire, les délestant rapidement de leurs manteaux avant que la petite parte sur les traces de son tonton après l’avoir saluée en la qualifiant de tarte aux pommes.. Pourquoi pas ! Après tout les tartes aux pommes sont d’excellent desserts, quoi de mieux que d’y être associée!
La petite fila à la vitesse de l’éclair sur les traces de son “Tonton Plume” qui ne tarda pas à résonner dans la maison, c’était parfait, la petite était l’émissaire idéale de cette petite surprise.
Mais lorsque la solaire vit le regard de Anastasis sur le chevalier, elle se figea un instant, un pas derrière le rouquin. Avait-elle fait erreur ? Pourquoi ne souriait-il pas de voir son ami ici ainsi que la petite ? Son sourire s’évapora et elle resta sur des charbons ardents tout le temps que dura leur échange découvrant que Anastasis avait brulé l’épaule du chevalier ? Elle ouvrit de grands yeux et son sang ne fit qu’un tour ! Elle avait peut-être fait une erreur redoutable! Elle se mit à triturer ses doigts. Pourquoi l'avait-il brulé ? Non, Ani ne brulerait pas un ami, ni une personne venue le sauver et Lucian lui aurait dit s’ils avaient eu un différend impardonnable, il n'aurait pas accepté de participer à cette surprise ! D’ailleurs, de toute évidence, il ne lui en portait pas rigueur, ce qui soulagea grandement Eos qui prit le parti de se dire que celà avait dû être un accident dans le feu de la bataille. Après tout, Ani était un guerrier, il avait dû participer à sa propre libération et voilà, dans l’action un accident est parfois inévitable. C’est finalement un cadeau de la petite qui lui arracha un sourire plus sincère qui l’aide un peu à se rassurer même si sur l’instant elle était encore sur le qui vive. Oui, ce devait être celà et c’était sans doute par culpabilité que Ani avait eu cette attitude étrange en voyant l’invité surprise.. oui, ça devait être ça.
Dès que Ani la déposa, les petite vint jusqu’à elle pour lui offrir un bisou avant de se jeter sur sa “Tata” apparemment, au moins elle était heureuse de l’autre surprise ! Et en jetant un coup d’oeil au chevalier, lui aussi semblait satisfait, enfin c’était dur à dire, il avait toujours ce même air mais au moins ne semblait il pas déçu. Et la petite termina de réchauffer l’atmosphère dans un échange incongru mais distrayant avec son père !
Anastasis avait repris le rôle de l’homme de la maison en servant les derniers verres, ce qu’elle aurait dû faire elle-même si le regard et le manque de joie de son âme soeur ne l’avait pas cloué sur place dans une désagréable incertitude. Mais ce clin d’oeil sur d’autres surprises éventuelles la rassura un peu.
« Cette fois, nous sommes au complet. » dit elle avec un sourire avant d’ajouter un peu timidement « Surprise... »
Anastasis lui jeta un regard et un sourire. « Une surprise inattendue. Merci ! » Voilà, ce n’était qu’un malentendu à cause de ce bête accident de brûlure et maintenant que le doute sur la rancune possible de Lucian était levée, tout se passerait bien !

Puis le chevalier leva son verre pour un toast plutôt original. « Je pensais plutôt à l’amitié mais ma foi, ces poulets ont l’amitié de bien vouloir remplir nos estomacs. Alors... Aux poulets ! » renchérit la rouquine en levant son verre.

Elle invita d’un geste tous les convives à s’asseoir sur les bancs qui entouraient la table, poussant légèrement le dragon en direction du banc où était installée sa soi-disant amie. « Alors cher chevalier, comment s’est déroulé votre voyage à Avalon ? Avez vous croisé le Roi Arthur des légendes ? » entama t’elle espérant amener un sujet léger.